
RÉSUMÉ
Le projet ITER a pour but de contrôler la fusion de
noyaux d'hydrogène afin de produire de l'énergie. Un plasma chaud
d'hydrogène est confiné magnétiquement au coeur de la
machine de fusion (tokamak). Pour chauffer ce plasma on utilise des faisceaux
d'hydrogène atomique H énergétiques produits à
partir de faisceaux d'ions négatifs H- neutralisés. Le
développement de sources d'ions négatifs est donc primordial pour
la fusion. En plasma d'hydrogène, les ions négatifs H- sont
produits en volume mais peuvent également être produits en
surface. Ce phénomène a peu été
étudié dans la communauté plasma c'est pourquoi nous nous
y intéressons.
Afin d'augmenter la production des ions négatifs en
surface, on dépose sur les surfaces du césium, en raison de sa
propriété de réduire le travail de sortie. Il augmente le
rendement de la production des ions négatifs en surface, mais le
césium peut échapper à la source d'ions et polluer la
décharge.
Notre étude concerne le graphite, un des plus
prometteurs matériaux destinés à être
utilisés comme matériaux de surface. Notre but est de comprendre
le mécanisme de formation des ions négatifs sur cette surface par
bombardement d'ions positifs du plasma.
A l'aide d'un spectromètre de masse (EQP 300) dans le
réacteur helicon « PHISIS » et d'une sonde de langmuir, nous
avons mesuré des distributions d'ions négatifs. Notre plasma est
excité à basse énergie, en régime capacitif et
inductif, avec deux gaz (D2 et H2), le deutérium est utilisé pour
son effet isotopique.
Nous mesurons les fonctions de distributions résolues
en énergie (IEDF en anglais) pour des ions négatifs H- et D-.
Nous avons obtenus des spectres qui montrent la présence de plusieurs
mécanismes de création, sur la surface à partir des
neutres ou des ions positifs, et/ou dans le volume à partir de
l'hydrogène.
MOTS CLES : Plasma, helicon, negative ions, mass spectrometer,
argon, hydrogen, graphite, plasma-surface physics.
Remerciements
Ce travail a été effectué au laboratoire
PIIM (Physique des Interactions et Ionisations Moléculaires), Equipe
plasma-surface, je tiens à exprimer toute ma gratitude à Monsieur
R. STAMP, directeur e tMonsieur J.M. LAYET, responsable équipe plasma
surface, pour l'amabilité de son accueil et l'attention constante qu'il
a porté à la progression de cette étude.
Que Monsieur BENDERDOUCHE N., qui a bien voulu accepter la
présidence du jury de soutenance, trouve ici l'expression de ma
reconnaissance.
J'exprime ma gratitude à Messieurs BELOUATHEK A. et
BENOSTHMANE A., qui, malgré de lourdes charges ont accepté de
juger ce travail.
C'est sous la direction de Mr. TERKI HASSAINE M., responsable
au laboratoire LEOG (Laboratoire Electronique des Ondes Guidées) que
j'ai réalisé cette étude et, qui a accepté
d'être encadreur de ce travail, qu'il en soit remercié.
Je tiens à remercier plus particulièrement, M.
CARRERE et G. CARTRY pour leurs aides précieuses tout au long de mon
travail. Ils ont su répondre à la fois aux questions
théoriques que nous nous posions et proposer des solutions aux
problèmes expérimentaux. Notre collaboration, leurs
encouragements et suggestions très constructifs, ont permis
l'aboutissement de ce travail. Qu'ils veuillent bien trouver ici, le
témoignage de mon amical gratitude. Je remercie encore Gill pour son
aide à la rédaction de ce mémoire.
Que soit chaleureusement associé à ces
remerciements, L. SHIESKO pour ses conseils et sa disponibilité tout au
long de notre travail. Merci BENI.
Je n'oublie pas dans ces remerciement les autres membres de
l'équipe : Sédrick, Patrick, Thierry ANGOT, Jean-Pierre LEGRE,
Etienne, Joe et Jean-Bernard FAURE, qui ont contribué à la bonne
ambiance de l'équipe. Merci à tous !
J'exprime aussi toute mon amitié à D. CHANDRA
et S. FUTATANI, en souvenir de très bons moments passés
ensemble.
Que tous ceux qui, par leur gentillesse et leur bonne humeur,
ont contribué à créer une excellente ambiance de travail
sachent combien elle m'a été agréable.
Ce mémoire n'aurait pu être
réalisé sans le soutien moral du professeur S. BENKADDA,
et de mon père.
Merci encore une fois pour votre aide dans ma nouvelle
vie.
Table des matières
Table des matières
Avant Propos
|
1
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I. Introduction
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3
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I.1 La fission et la fusion
|
3
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I.2 La fusion magnétique
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4
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I.3 Le projet ITER
|
6
|
I.3.1 Historique
|
6
|
I.3.2 Description du projet
|
7
|
I.3.3 Perspective
|
9
|
I.4 Problématique IDN
|
10
|
I.4.1 Le chauffage du plasma
|
10
|
I.4.2 Le chauffage par injection de neutre
|
10
|
I.5 Présentation du travail
|
11
|
I.5.1 Aspect historique
|
12
|
I.5.2 Travail actuel
|
12
|
|
|
II. Notions fondamentales sur les plasmas
|
14
|
|
|
II.1 Introduction
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14
|
II.1.1 Définition
|
14
|
II.2 Comportement du plasma
|
15
|
II.3 Taux d'ionisation
|
16
|
II.4 Température électronique
|
17
|
II.5 Longueur de Debye
|
19
|
II.6 La gaine
|
20
|
II.7 Conclusion
|
22
|
|
|
III. Dispositif expérimental et
diagnostics
|
23
|
|
|
III.1 Le réacteur Helicion Phisis:
|
23
|
III.1.1 Bref historique
|
23
|
III.1.2 Description du réacteur
|
24
|
III.2 DIAGNOSTICS UTILISES
|
28
|
III.2.1 Les sondes de Langmuir
|
28
|
III.2.2 La spectrométrie de masse
|
34
|
Table des matières
III.3 PARAMETRES EXPERIMENTAUX
|
37
|
III.3.1 Pompage de gaz et pression
|
37
|
III.3.2 Paramètres générateurs RF
|
38
|
III.3.3 Echantillon
|
38
|
III.4 CONCLUSION
|
38
|
IV. Mesures expérimentales
|
39
|
|
|
IV.1 INTRODUCTION
|
39
|
IV.2 ETUDE DES IONS POSITIFS
|
40
|
IV.2.1 Mécanisme de création des ions positifs
|
40
|
IV.2.2 Exemple et méthode d'acquisition des FDI
|
41
|
IV.2.3 Rôle de la pression sur la concentration des
différents types ions
|
43
|
IV.2.4 Rôle de la puissance
|
48
|
IV.2.5 Tableau récapitulatif et conclusion
|
53
|
IV.3 PLASMAS MELANGE HELIUM - HYDROGENE
|
54
|
IV.3.1 Introduction
|
54
|
IV.3.2 Influence du pourcentage d'Hélium dans le
mélange
|
55
|
IV.3.3 Conclusion
|
57
|
IV.4 PLASMAS MELANGE ARGON - HYDROGENE
|
57
|
IV.4.1 Introduction
|
57
|
IV.4.2 Influence du pourcentage d'argon dans le mélange
|
59
|
IV.4.3 Influence du réglage du spectromètre
|
61
|
IV.4.4 Le rôle de la puissance sur le pourcentage d'ions
hydrogénoides
|
62
|
IV.4.5 Interprétation des résultats
|
64
|
IV.4.6 Conclusion
|
64
|
IV.5 ETUDE DES IONS NEGATIFS
|
65
|
IV.5.1 Introduction
|
65
|
IV.5.2 Transmission des ions négatifs dans le
spectromètre
|
66
|
IV.5.3 Les fonctions de distribution des ions négatifs
|
68
|
IV.5.4 Interprétation
|
71
|
IV.5.5 Conclusion
|
77
|
|
|
V. Conclusion générale
|
78
|
|
|
Annexe
|
82
|
|
|
Bibliographie
|
90
|
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|
|
- 1 -
Avant propos
AVANT-PROPOS
Dans toutes les régions du monde, la consommation
d'énergie est en constance progression. Cette augmentation est
particulièrement forte dans les pays en voie de développement
où la croissance économique est élevée et
s'accélère. Elle pourrait atteindre en 2050, deux à trois
fois la consommation actuelle. L'épuisement des combustibles fossiles
(dont le pic de production se situerait autour de 2030-2050), et l'adaptation
difficile des énergies renouvelables à une production
d'énergie centralisée capable de subvenir aux besoins des
régions ou des pays à forte densité de population rendent
indispensable le développement de nouvelles énergies. Ce qui a
conduit à l'utilisation de sources énergétiques pouvant
fournir une importante densité énergétique : plus grande
quantité d'énergie pour une masse de matière
donnée.
Ces nouvelles formes d'énergie devront bien
évidemment satisfaire des critères économiques mais aussi
prendre en compte des exigences en termes d'environnement, de
sûreté de fonctionnement, de disponibilité des ressources.
Le nucléaire répond en partie à l'ensemble de ces
exigences. Contrairement à la production d'électricité
fondée sur la combustion du pétrole, du gaz ou du charbon, le
nucléaire ne rejette ni gaz à effet de serre, ni polluant acide,
ni poussières. A condition d'assurer une gestion des
déchets radioactifs qui soit sûre, claire et
rigoureuse.
La préparation du futur conduit donc à
s'interroger sur la nature et le type de nouveaux réacteurs
maîtrisant l'impact des installations nucléaires, surtout par un
contrôle de la gestion des déchets radioactifs. La mise en oeuvre
de la fusion thermonucléaire contrôlée pour la production
d'énergie requiert encore considérablement d'effort.
Ces nouveaux défis seront relevés et mis en
oeuvre par le projet de réacteur international ITER,
dernière étape de recherche avant la construction d'un prototype
industriel de réacteur à fusion thermonucléaire
contrôlée.
Les recherches progressent de façon considérable
ces dernières années dans tous les domaines, que cela soit au
niveau de la physique, des matériaux, des technologies et sur l'image
d'un réacteur électrogène de fusion du futur.
- 2 -
Avant propos
Différents acteurs répondent à ce souci,
en s'efforçant d'atteindre une taille critique suffisante pour mener sur
plusieurs installations expérimentales, dans des conditions de
compétitivité optimales, les opérations d'envergure
relatives au lancement de nouvelles générations de
réacteurs. Ainsi par exemple, JET se consacre
plutôt à la physique des plasmas performants sur des temps courts
(quelques secondes). La machine Tore Supra, plus
spécialisée sur la maîtrise des plasmas moins performants
mais sur des durées beaucoup plus importantes (2 minutes et plus). Enfin
ITER (International
Thermonuclear Experimental
Reactor), prochaine installation expérimentale, un
pas supplémentaire sur la maîtrise de la combustion entretenue
d'un plasma deutérium-tritium sur des temps longs.
Le projet ITER a pour but de contrôler
la fusion de noyaux d'hydrogène afin de produire de l'énergie. Le
laboratoire de Physique des Interactions Ioniques et Moléculaires
(PIIM), dont la vocation est de développer des
recherches fondamentales s'inscrit pleinement dans cet axe. Il doit être
porteurs de concepts nouveaux, de maitriser des technologies fondamentales
avancées, développer d'importantes modélisations,
permettant un certain nombre d'investigations sur les propriétés
de plasma chaud d'hydrogène (Interaction non linéaire,
contrôle du chaos, transport non diffusif, sources d'ions
négatifs...).
L'équipe Plasma-Surface du laboratoire PIIM
a pour mission d'étudier les interactions des plasmas
d'hydrogène avec les matériaux d'intérêt pour la
fusion. En particulier elle s'intéresse à la production d'ions
négatifs en surface en plasma d'hydrogène. Elle se doit de
renforcer et d'étendre sa compréhension sur les mécanismes
de formation des ions négatifs et les paramètres
influençant leurs productions.
Les résultats exposés ici constituent une
étape d'un long travail, à l'aide d'un réacteur plasma
radio-fréquence (RF) de type hélicon, développé par
le laboratoire, qui doit amener à mieux comprendre les problèmes
de production de l'énergie par plasma chaud d'hydrogène,
confiné magnétiquement au coeur de la machine de fusion
(tokamak).
Chapitre I Introduction
- 3 -
CHAPITRE I
INTRODUCTION
Ce chapitre introduira la problématique du sujet, en
précisant quelques notions sur la production d'électricité
nucléaire, notamment le projet ITER.
1.1 LA FISSION ET LA FUSION:
La fission et la fusion sont deux processus différents
; elles n'ont guère autre chose en commun que de faire interagir des
noyaux d'atomes. Deux grands types de réactions nucléaires
faisant baisser la masse et libérant donc de l'énergie sont
possibles :
? A partir de noyaux d'atomes très légers
(exemple le deutérium et le tritium) pour construire des atomes plus
lourds, c'est la fusion.
? A partir du noyau d'un atome suffisamment lourd (par exemple
l'atome d'uranium) pour en faire des atomes plus légers, c'est la
fission.

Fig. 1.1 Types de réaction
nucléaire
a) Fusion de deux noyaux légers b) Fission d'un noyau
lourd
L'énergie nucléaire par fission est actuellement
une importante source de production d'électricité sans
émissions de carbone. Toutefois, ses aspects économiques actuels
en font une option peu attrayante pour de nouvelles capacités de
production sans émissions de carbone, face à des risques majeurs
tels que : le risque d'explosion ; le problème du stockage et de
l'élimination des déchets.
Chapitre I Introduction
- 4 -
Ambitionnant de produire une énergie propre et
sûre en recréant sur Terre les mécanismes à l'oeuvre
au coeur des étoiles, le concept de la fusion par confinement
magnétique, que des physiciens enthousiastes avaient imprudemment
prédit pour l'an 2000, et avaient ainsi fortement sous-estimé les
difficultés que la nature mettrait sur leur chemin.
Il est largement temps de mettre en oeuvre aussi vite que
possible, toutes les connaissances acquises afin de finaliser ce projet, dont
le développement doit demander encore une cinquantaine d'années.
Certains experts affirment qu'à ce rythme, il pourra difficilement
donner lieu à une production significative d'électricité
au plan mondial avant la fin du siècle.
1.2 LA FUSION MAGNETIQUE :
Pour obtenir une réaction de fusion, il faut rapprocher
suffisamment deux noyaux qui, puisqu'ils sont tous deux chargés
positivement, se repoussent. Une certaine énergie est donc indispensable
pour franchir cette barrière et arriver dans la zone, très proche
du noyau, où se manifestent les forces nucléaires capables de
l'emporter sur la répulsion électrostatique. La
probabilité de passage de cette barrière peut être
quantifiée par la "section efficace".

Fig. 1.2 Variation des sections efficaces en fonction de
l'énergie d'interaction (keV)
(Document CEA)
Chapitre I Introduction
- 5 -
Ce graphe nous montre que lorsque des noyaux légers se
rencontrent de façon suffisamment violente, ils fusionnent et produisent
la réaction de fusion. La plus plausible reste la réaction
mettant en oeuvre le Deutérium et Tritium qui a la plus grande section
efficace et c'est la seule envisagée. Car les réactions H/H ont
des seuils énergétiques élevés, mais pour des
raisons de facilité et de sécurité la plupart des
études menées jusqu'à présent se font en H2 ou D2.
Ils créent des noyaux un peu plus lourds (des noyaux d'Hélium
aussi appelés " particules alpha ") et en libérant une
quantité d'énergie considérable sous forme de particules
rapides, Hélium et neutrons.
C'est sur cette réaction que se concentrent les
recherches sur la fusion contrôlée `projet ITER'.
Ces réactions ne sont pas des réactions de
combustion (pas de production de CO2 associée), ni des réactions
nucléaires de fission (pas d'utilisation de produits
d'éléments radioactifs de longue période). Ce sont ces
deux points qui permettent de qualifier cette énergie de "propre". La
domestiquer serait, si on y parvient, une alternative considérable
à nos sources actuelles d'énergie non renouvelables.
Pour déclencher et entretenir les réactions de
fusion, il faut des conditions de température et de pressions
extraordinaires. A de telles situations, les électrons se sont
détachés complètement du noyau ; on dit que l'atome
s'ionise et l'on entre alors, dans le quatrième état de la
matière, l'état de plasma.
Celles-ci sont naturellement remplies au coeur des
étoiles, les particules étant comprimées très
fortement les unes contre les autres par la pesanteur qui y règne. Sur
Terre, nous n'avons pas cette facilité, et il faut déployer des
efforts considérables pour créer les conditions favorables
à la fusion.
Lorsque l'on chauffe le plasma que constituent les particules
légères, celui-ci tend naturellement à se dilater, ce qui
s'oppose à l'augmentation de pression recherchée. Pour
empêcher cette dilatation et parvenir à la fusion, il faut donc
être capable de confiner le plasma au centre de la machine pendant une
durée suffisamment longue.
La pesanteur des étoiles est ici remplacée par
un champ magnétique extrêmement fort qui s'oppose, malgré
la forte température, à l'expansion du plasma. En piégeant
les particules, ce champ magnétique évite au plasma de se dilater
jusqu'au contact des parois physiques de la machine : si cela arrivait, le
plasma serait en effet refroidi et pollué, ce qui aurait pour
conséquence immédiate d'arrêter les réactions de
fusion.
Chapitre I Introduction
- 6 -
Chapitre I Introduction
Mais force est de reconnaître qu'au stade actuel de nos
connaissances, si la majorité des phénomènes limitant la
durée du confinement dans les machines existantes sont connus, plusieurs
inconnues demeurent, comme :
? L'extrapolation de ce qu'on sait pour les " petites "
machines actuelles aux tailles des futurs réacteurs opérationnels
(mais on attend là peu de surprises car le changement d'échelle
est moins important que celui qu'on a connu lors de la construction des
machines actuelles);
? L'étude du comportement d'une machine où le
chauffage est principalement créé par la réaction de
fusion et non pas injecté de l'extérieur.
1.3 LE PROJET ITER :
Grâce aux résultats remarquables obtenus ces
dernières années, la communauté des chercheurs et
ingénieurs impliqués dans les études sur la fusion
contrôlée magnétique est maintenant prête à
effectuer un pas supplémentaire : Démontrer, par un choix d'une
« grande » machine pour la fusion magnétique, la
maîtrise de la combustion entretenue d'un plasma deutérium-tritium
sur des temps longs. La recherche dans les machines actuelles de taille modeste
a rempli son office et elle touche maintenant au but.
Toutes les expériences réalisées
jusqu'ici, appuyées par les simulations, montrent que les
réacteurs devront avoir environ une taille optimale pour produire
l'électricité de façon efficace (augmenter le rapport
volume/ surface du plasma confiné et limiter les pertes).
Il s'agit maintenant de construire une machine de recherche
afin de comprendre et de régler les différents problèmes
avant de passer au stade opérationnel, tels que : la maîtrise des
réactions de fusion proprement dites, la production des
éléments devant fusionner, la tenue des matériaux des
enceintes de confinement. C'est l'objectif principal d'ITER (International
Thermonuclear Experimental Reactor), la prochaine installation
expérimentale, qui aura à peu près la taille de ces
futures machines, et doit constituer une étape que ses acteurs
espèrent déterminante dans le programme déjà
engagé vers la " fusion magnétique " et permettre de
répondre à ces questions fondamentales.
1.3.1 Historique :
Le projet est né en Novembre 1985, l'Union
Soviétique propose de construire la prochaine génération
de tokamak sur la base d'une collaboration intégrant les trois autres
partenaires majeurs du programme fusion (les Etats-Unis, l'Europe et le
Japon).
- 7 -
Un tokamak est une chambre de confinement
magnétique inventé au début des années 1950 par les
Russes Igor Tamm et Andreï Sakharov. Elle est destinée à
contrôler un plasma pour étudier la possibilité de la
production d'énergie par fusion nucléaire. Ce terme vient du
russe « toroidal'naja kamera magnetnymi katushkami », en
français : chambre toroïdale avec bobines magnétiques.
Il s'agit d'une technologie de recherche expérimentale.
L'objectif à long terme est de produire de l'électricité
en récupérant la chaleur qui serait produite par la
réaction de fusion nucléaire.
La première phase d'études et
d'ingénierie d'ITER démarre en avril 1988 et s'achève en
décembre 1990. La phase suivante ou phase de coordination des
activités techniques est achevé fin 2002. Elle a pour objectif de
préparer les procédures nécessaires pour la construction
et l'exploitation en commun d'ITER et du choix du site porté sur
Cadarache.
La phase de construction d'une durée de 8 à 10
ans a débuté en 2005 et les premiers plasmas d'ITER sont
envisagés en 2015. La phase d'exploitation devrait durer un minimum de
20 ans.

1.3.2 Description du projet :
Le tableau ci-dessous décrit les principaux
paramètres du projet, par comparaison aux autres machines :
Paramètres
|
Tore Supra
|
JET
|
ITER
|
Grand rayon du plasma (m)
|
2.25
|
3
|
6.21
|
Petit rayon du plasma (m)
|
0.7
|
1.25
|
2.0
|
Volume du plasma (m3)
|
25
|
155
|
837
|
Courant plasma (MA)
|
1.7
|
5-7
|
15
|
Champ magnétique (T)
|
4.5
|
3.4
|
5.3
|
Durée des impulsions (s)
|
120 s
|
10
|
> 300 s
|
Type de Plasma
|
D-D
|
D-D / D-T
|
D-T
|
Puissance thermonucléaire (Pth)
|
~ kW
|
50kW/ 10MW
|
500 MW
|
Q = Pth / puissance de chauffage
|
~ 0
|
~1
|
>10
|
Puissance neutronique au bord
|
20 W/m2
|
60 kW/m2
|
0.57 MW/m2
|
Tableau 1.1 Paramètres ITER (Document
CEA)
Chapitre I Introduction
- 8 -
L'évolution au cours du temps de la taille des machines
(coupe du plasma) de type Tokamak est indiquée sur la figure
ci-dessous.

R=grand rayon du plasma a=petit rayon du plasma
Figure 1.3 Evolution de la taille des
réacteurs expérimentaux
ITER sera un Tokamak supraconducteur de taille sans
précédent. L'utilisation d'aimants supraconducteurs permet
l'accès aux décharges de longue durée.
Chapitre I Introduction
- 9 -
1.3.3 Perspective :
En parallèle avec l'aspect recherche fondamentale bien
balisé dont on vient de parler, ITER sera également, et
même surtout, une machine de développement technologique. Il reste
en effet à résoudre plusieurs problèmes technologiques,
concernant les bobines supraconductrices qui créent le champ
magnétique confinant le plasma, la maintenance robotisée et les
matériaux.
Le revêtement de la " première paroi " sera
soumis à un flux de chaleur comparable à celui au niveau de la
surface du soleil. L'acier de la structure doit être adapté au
flux de neutrons, c'est-à-dire être à " basse activation ",
pour que la radioactivité secondaire induite par les collisions sur
cette paroi soit de courte période, pour ne pas perdre l'avantage de la
non production directe de déchets radioactifs.
Le choix des matériaux de paroi adapté au flux
de neutrons et sans effet secondaire de productions radioactifs de courte
période demeure l'objet essentiel des recherches technologiques
engagées. Actuellement, pour les parties qui reçoivent les plus
gros flux de chaleur et de particule, on utilise pour ces excellentes
propriétés thermiques et mécaniques, du carbone sous forme
de fibres graphitiques. C'est aussi un matériau à faible Z qui
n'entraîne pas une forte perte énergétique par rayonnement
lorsqu'il pollue le plasma.
Mais le carbone a ces défauts :
* Il s'érode sous le flux de particules
* Les produits d'érosion forment des molécules
d'hydrocarbures (CxHy) qui vont se déposer dans des zones non soumises
au flux de particules. Dans le cas de l'hydrogène ça n'est pas
grave mais dans le cas du tritium c'est rédhibitoire. En effet le
tritium est radioactif et on ne peut pas se permettre d'en perdre dans la
machine.
* Le carbone érodé forme aussi des
poussières (grosses chaines carbonées contenant de
l'hydrogène) qui pourrait exploser en cas d'entrée d'air dans la
machine.
Tous ces sujets sont des axes de recherche, l'érosion
par exemple est un des points d'études de l'équipe Plasma Surface
du laboratoire PIIM.
Chapitre I Introduction
- 10 -
1.4 PROBLEMATIQUE IDN (ou NBI):
H + e ? ? ?? H ? +
H
1.4.1 Le chauffage du plasma :
Quelle que soit la façon dont on a créé
le plasma à l'intérieur d'une structure de confinement, il n'a
jamais d'emblée la température requise pour les réactions
de fusion. Trois méthodes sont possibles pour chauffer un plasma :
? le courant circulant dans le plasma sert également
à chauffer le plasma par effet Joule. Ce dernier reste efficace
jusqu'à une température de l'ordre de 10 millions de
degrés. Au delà, la résistivité du plasma devient
trop faible et l'efficacité de cette méthode
décroît.
? le plasma peut absorber l'énergie d'ondes
électromagnétiques aux fréquences caractéristiques
du milieu. Ce chauffage par ondes électromagnétiques est transmis
au plasma par des antennes qui tapissent une partie de l'enceinte de
confinement. Le choix de la fréquence permet de définir
l'espèce de particules (ions ou électrons) qui sera
chauffée et la région où se fera l'absorption de l'onde et
donc le chauffage.
? le chauffage par injection de neutres consiste à
créer et accélérer un faisceau d'ions, en dehors de la
machine de confinement. Ce faisceau est ensuite neutralisé avant de
pénétrer dans le plasma où les particules sont
ionisées et confinées par le champ magnétique. Les
collisions redistribuent l'énergie et la température du plasma
augmente.
H + + surf ? ?? H ?
1.4.2 Le chauffage par injection de neutre
:
Dans le cas du tokamak ITER, le plasma est chauffé par
injection de neutres IDN (les anglo-saxons disent NBI : Neutral Beam
Injection), qui reste actuellement la méthode
préférée pour le chauffage des tokamaks, Pour cela :
1. il faut une source de neutre qui est
généralement un plasma froid, situé en dehors du tokamak,
et dans lequel des ions négatifs sont crées en volume et/ou en
surface [1] :
2
? en volume par l'attachement dissociatif :
(1.1)
x
? en surface par le bombardement de particules
énergétiques:
o La capture de deux électrons par un ion positif incident
:
+ ... (1.2)
o
Chapitre I Introduction
- 11 -
La simple capture d'un électron par un atome
énergétique incident
H + surf H- + ... (1.3)
o La pulvérisation d'un atome adsorbé sous forme
d'un ion négatif : (1.4)
H+x + Hads H- + ... (1.5)
2. La deuxième étape consiste à extraire
et à accélérer, les ions ainsi crées, par un champ
électrique entre la grille du plasma et l'accélérateur.
3. En dernière phase, ils seront neutralisés
dans une cellule de gaz qui est aussi appelée `Neutralisateur'. Le
faisceau de neutre résultant passe à travers le champ
magnétique du tokamak et rentre dans le plasma thermonucléaire en
lui transférant son énergie par collisions.
Généralement, afin d'augmenter la production des
ions négatifs en surface, on dépose sur les surfaces du
césium [2,3]. En effet, en raison de sa propriété de
réduire le travail de sortie, le césium permet ainsi d'encourager
et d'augmenter le rendement de la production des ions négatifs en
surface. Toutefois, le césium peut échapper à la source
d'ions et polluer la décharge et contaminer l'accélérateur
d'injection du faisceau de neutre.
Un important effort de recherche est actuellement entrepris
pour développer une source de production d'ions négatifs sans
césium. Le graphite est un des plus prometteurs matériaux
destinés à être utilisés comme matériaux de
surface. En effet, il peut être source de production d'ions
négatifs par bombardement d'ions positifs H+ [4,5,6]
D'où l'importance d'un travail de recherche en amont
qui consiste à produire des ions négatifs, dans un environnement
plasma d'hydrogène, en surface d'un matériau échantillon
en graphite à source sans césium. Cette étude est une des
préoccupations majeures de l'équipe plasma-surface du laboratoire
PIIM.
1.5 PRESENTATION DU TRAVAIL:
Le développement de sources d'ions négatifs est
donc primordial pour la fusion, les phénomènes de production des
ions en surface sont peu étudiés dans la communauté plasma
c'est pourquoi nous nous y intéressons.
Chapitre I Introduction
- 12 -
1.5.1 Aspect historique :
Les observations de ces ions négatifs induits par
faisceaux d'ions positifs sont assez nombreuses. Elles ont été
commencées durant une même période par M. Maazouz et al.
[7] et P. Wurz et al. [8].
Le premier a montré une conversion de 1 à 6% du
faisceau d'ions d'hydrogène en ions négatifs et ce, pour une
énergie de 1keV et 4 keV, en fonction de l'angle d'incidence avec la
surface. Dans [8] P. Wurz et al. confirme l'observation d'un pourcentage de
conversion de 5,5% pour l'hydrogène et de 29% pour la conversion
d'oxygène.
Afin d'améliorer la densité du rayonnement des
neutres, Kraus [9] a ajouté une petite quantité d'argon (20%)
à la chambre de l'hydrogène : Une amélioration de plus de
30% dans la production d'ions négatifs a été
observée.
Hopkins [10] a confirmé l'effet d'argon sur la
production des ions négatifs, mais en appliquant un potentiel RF
à la grille d'extraction (2 à 10 kHz), il a pu obtenir une
augmentation conséquente, multiplié par un facteur 4 sur les
précédents résultats.
Des travaux des mesures des ions négatifs dans
différents types de plasma à basse pression ont été
également faits. On citera Stoffels [11], Kono [12] et Wada [13].
Sur la formation des ions négatifs en surface sans
césium dans un plasma, très peu d'études [14,15,16] ont
été élaborés. Des résultats
différents sont donnés parce qu'au niveau de la paroi du plasma,
l'énergie des particules ioniques à trajectoire perpendiculaire
à la surface varient de quelques eV à une centaine eV et,
également pour cause de synergie qui peut avoir lieu entre les ions et
les neutres.
1.5.2 Travail actuel :
Ici, le plasma sera obtenu à partir d'un
réacteur Hélicon classique, à basse puissance RF
injectée, dans un régime capacitif
Le chapitre III donnera une description
détaillée du réacteur Phisis,
réacteur de type Hélicon de l'équipe Plasma-Surface. Dans
le but d'effectuer des mesures sur les ions, il est indispensable de
connaître précisément le plasma, et donc de mesurer
certains paramètres importants, tels que la densité, la
température électronique et le potentiel plasma. Ces
données seront obtenues par des sondes de Langmuir décrites dans
ce même chapitre.
Le deuxième diagnostic, dont nous disposons sur le
réacteur Phisis, est un spectromètre de masse doté d'un
secteur d'analyse en énergie (Hiden EQP 300). Cet outil peut fournir
une
Chapitre I Introduction
- 13 -
quantité importante d'informations sur les constituants
du plasma, à savoir les espèces neutres (atomes,
molécules, radicaux) et les ions, positifs ou négatifs.
Avant d'entamer cette partie descriptive de
l'expérience, il nous a paru nécessaire de préciser en
chapitre II, quelques notions fondamentales sur la physique des plasmas et,
définir des caractéristiques importantes comme la
température électronique, la longueur de Debye.
Dans le but de ne pas alourdir ce chapitre, la partie
théorique sur les différents modes de couplage,
phénomènes de transition de la puissance au plasma, a
été renvoyée en annexe du document. Les trois
régimes distincts (capacitif à basse puissance, appelé
mode E, inductif pour des puissances plus élevées, appelé
mode H et régime hélicon, pour des fortes puissances,
appelé mode W) seront étudiés.
Le chapitre IV analyse la génération des ions
négatifs en surface, en plasma d'hydrogène et du
deutérium. Notre but est de comprendre le mécanisme de formation
des ions négatifs sur une surface de graphite HOPG sans césium,
en plasma d'hydrogène et de deutérium et d'essayer de donner une
interprétation de la fonction de distribution ionique (IEDF) en
corrélation avec les ions positifs présents dans le plasma. Nous
commençons donc ce chapitre par une étude des ions positifs. La
seconde partie est consacrée aux ions négatifs et à leur
IEDF.
Chapitre II Notions fondamentales sur les plasmas
- 14 -
CHAPITRE II
NOTIONS FONDAMENTALES SUR LES
PLASMAS
Ce deuxième chapitre sera consacré à
la présentation de quelques notions fondamentales sur la physique des
plasmas et à la définition des caractéristiques
importantes comme la température électronique, la longueur de
Debye [17,18].
2.1 INTRODUCTION:
Les plasmas, qui sont des gaz ionisés, se trouvent au
coeur du fonctionnement d'ITER. Ces gaz qui évoluent en interaction
permanente avec les champs électrique et magnétique, sont
présents partout dans l'univers visible ainsi que dans notre vie
quotidienne et ils manifestent des comportements extrêmement
variés selon les milieux où on les observe. Leur étude a
permis de dégager des lois et des concepts généraux qui
constituent aujourd'hui une spécialité de la physique à
part entière, autour de laquelle s'est développée une
communauté de physiciens des plasmas qui possèdent des
connaissances et des problématiques communes.
Les questions liées à la fusion
magnétique participent à cet ensemble, les observations
expérimentales dans les machines qui ont précédé
ITER (comme le français Tore Supra à Cadarache et
l'européen JET en Angleterre) ayant induit de nombreux progrès
théoriques en physique des plasmas, et toutes les avancées
théoriques dans ce domaine ayant aidé aux progrès de ces
machines.
2.1.1 Définition :
Un plasma est un système statistique formé de
particules chargées et de particules neutres. Avec cette
définition, on comprend que 99% de l'univers est constitué de
plasmas. Sur terre, on peut en créer expérimentalement dans les
laboratoires en ionisant un gaz, par apport de l'énergie afin d'arracher
des électrons aux atomes (ou aux molécules) de gaz et ainsi
obtenir un système d'ions, d'électrons et d'atomes neutres (ou de
molécules).
On dit également parfois que l'état plasma est
le quatrième état de la matière. En effet
considérons un corps à l'état solide. En le chauffant, ce
corps devient tout d'abord liquide, puis se vaporise et passe à
l'état gazeux, et enfin les atomes du gaz s'ionisent et on obtient
l'état plasma.

Chapitre II Notions fondamentales sur les plasmas
- 15 -
Fig. 2.1 Evolution de l'état de la
matière
L'énergie apportée au milieu gazeux afin de
produire l'allumage du plasma, est sous forme électrique. Elle se
caractérise par une augmentation brutale et importante de la
conductivité du gaz. Cette énergie assure ensuite le maintien de
l'ionisation des atomes et molécules de gaz, qui se recombinent
rapidement à l'intérieur du plasma et sur les parois.
2.2 COMPORTEMENT DU PLASMA :
Au temps des pionniers, alors que la physique des plasmas
était encore une science jeune, il était difficile de
prévoir que des instabilités variées et des
phénomènes de turbulence allaient se révéler
capables de briser de quantités de façons le confinement qu'on
voulait imposer au plasma et compliquer ainsi la tâche des physiciens.
Aux échelles les plus grandes, les plus faciles
à décrire, le plasma se comporte de façon assez similaire
aux gaz ordinaires, à l'exception, bien sûr, de sa réaction
aux champs électromagnétiques. Mais il est également
l'objet de mécanismes plus fins, qui prennent naissance à
très petite échelle et dont on n'a su mener l'étude
à bien qu'assez récemment, grâce en particulier à la
simulation numérique. Celle-ci est en effet aujourd'hui une
réalité familière mais elle n'a atteint la puissance de
calcul suffisante qu'au cours de ces dernières années.
Chapitre II Notions fondamentales sur les plasmas
- 16 -
A ces échelles, contrairement à ce qu'on
connaît avec les gaz habituels, le comportement collectif du plasma n'est
pas déterminé par les collisions entre particules, et les notions
habituelles telles que température et pression deviennent insuffisantes
pour décrire l'évolution du milieu.
La plupart de ces phénomènes sont maintenant
analysés et compris en détail. Ces progrès ont d'ailleurs
reposé sur les apports croisés entre ces différentes
communautés de chercheurs, tant pour les connaissances que pour les
techniques de modélisation.
2.3 TAUX D'IONISATION :
Les particules chargées jouent un rôle fondamental :
ce sont les électrons à énergie suffisante qui dissocient
et ionisent les atomes ou molécules de gaz, pour former des radicaux et
des ions. Un plasma est donc un ensemble de particules chargées et de
particules neutres, qui bougent aléatoirement dans toutes les
directions, et qui est globalement neutre.
On dit parfois qu'un plasma est un gaz ionisé et l'on
définit alors le taux d'ionisation du plasma á par la relation
:
á = (2.1)
Où représentent la densité
électronique et, la densité de neutres.
Ce taux peut varier dans de grandes proportions, de
10-6 à 10-3 pour les plasmas faiblement
ionisés et de 10-2 à 1 pour les plasmas fortement
ionisés.
Le comportement d'un plasma est totalement différent de
celui d'un gaz (neutre) de par la nature des constituants : des particules
chargées pour un plasma, des particules neutres pour un gaz.
Gaz
|
Plasma
|
Dans un gaz les collisions binaires dominent.
|
Une particule chargée interagit avec
|
Les interactions entre les particules sont des
|
beaucoup d'autre, du fait des interactions
|
interactions à courte portée (forces de Van der
|
coulombiennes. En effet, la force de
|
Waals), qui dérivent d'un potentiel en 1/r7
|
coulomb dérive d'un potentiel en 1/r,
|
La portée p de ces interactions est très
|
ainsi la portée des interactions est très
|
inférieure à la distance moyenne d entre
|
supérieure à la distance moyenne d entre
|
particules
|
particules
|
p«d
|
p»d
les effets collectifs dominent
|
Chapitre II Notions fondamentales sur les plasmas
- 17 -
2.4 TEMPERATURE ELECTRONIQUE :
Dans l'étude des plasmas, on utilise constamment la
notion de température électronique, de température ionique
ou de température de neutres. Il est donc indispensable de
connaître la signification physique de ces termes [17].
Avant d'aborder le cas du plasma, on considère celui
d'un gaz à l'équilibre thermodynamique : les particules
constituantes s'agitent dans toutes les directions et la distribution la plus
probable des vitesses est la distribution maxwellienne. Pour simplifier, on
traite d'abord le cas où les particules bougent dans une seule
direction. La distribution maxwellienne à une seule dimension
s'écrit :
(2.2)
Avec : énergie cinétique des particules de
vitesse
n? f ( u )
du
: Constante de Boltzmann
m 1
2 ? B
k T
: représente le nombre de particules par m3
ayant une vitesse comprise
entre et .
Sur la fonction de distribution, on constate que la valeur
moyenne de la vitesse est nulle, ce qui traduit en fait que les particules
n'ont pas de vitesse dirigée.
La densité, ou nombre de particules par m3,
est obtenue en intégrant la fonction de distribution sur toutes les
vitesses possible :
A ? n ( ) 2
??
?
(2.3)
?
?
La constante A est reliée à la densité n par
la relation suivante :
(2.4)
La largeur de la fonction de distribution est liée au
paramètre T, que nous appelons la température. Pour comprendre la
signification exacte de T, on peut estimer l'énergie cinétique
moyenne des particules avec une telle distribution :
(2.5)
??
Emoy
J
?
?
? ?
J
(u)du
f
?
?
- 18 -
Chapitre II Notions fondamentales sur les plasmas
On obtient alors la valeur de en fonction de T
(2.6)
Ainsi l'énergie cinétique moyenne est égale
à (dans un problème unidimensionnel).
On définit alors la vitesse (d'agitation) thermique vth
par :
(2.7)
Dans le cas général d'un problème
tridimensionnel, la distribution maxwellienne s'écrit :
(2.8)
Avec
L'énergie cinétique moyenne est alors égale
à .
Le résultat général est que l'énergie
cinétique moyenne est égale à par degré de
liberté.
On constate ainsi que T et sont liées.
Dans un plasma, les particules constituantes sont les
électrons, les ions et les atomes (ou molécules) de gaz et on
distingue généralement plusieurs températures [19]. Dans
les décharges à basse pression (<10-1 torr) qui
nous intéressent les électrons ne sont presque jamais en
équilibre thermodynamique avec les ions et les atomes (ou
molécules) du gaz, beaucoup plus lourds.
En effet, ces décharges sont alimentées par une
source d'énergie électrique et la puissance appliquée
chauffe essentiellement les électrons, beaucoup plus mobiles que les
ions, qui eux échangent de l'énergie avec les atomes (ou
molécules) de gaz. Les ions et les électrons ont donc des
températures Ti et Te différentes, avec Te
beaucoup plus élevée que Ti , qui est sensiblement égale
à celle des neutres (300 K) [les ions et les électrons sont
à l'équilibre thermodynamique (Ti =Te ) uniquement
dans les plasmas de fusion et les plasmas interstellaires, et parfois dans les
torches à plasma, dits plasmas thermiques].
Chapitre II Notions fondamentales sur les plasmas
En physique des plasmas, on exprime très
fréquemment les températures en unités
d'énergie.
Pour convertir un électron-volt en Kelvin, on utilise, par
convention, la valeur de (plutôt
que ). Ainsi le facteur de conversion est égal à
:
1 eV= 11600 K
Quand on parle, par exemple, d'une température
électronique de 2eV, ceci signifie que
=2 eV et que = 3 eV (dans un problème 3D). Typiquement, la
température
électronique d'un plasma basse pression est comprise entre
2 et 5eV.
? ?
D
k T
B e
fl e
2.5 LONGUEUR DE DEBYE :
Nous avons rappelé précédemment que, dans
un plasma, les interactions collectives
dominent. Mais les forces s'exerçant entre les particules
chargées du plasma ne dérivent pas
strictement du potentiel coulombien. En effet, on montre que la
répartition de potentiel autour
d'une charge q0 dans un plasma est donnée par :
(2.9)
Avec : la longueur de Debye
L'expression de est la suivante :
(2.10)
- 19 -
Avec : température électronique,
: densité électronique,
: constante de Boltzmann.
On peut interpréter ce potentiel de la manière
suivante : la particule de charge q0 perturbe le plasma globalement neutre. Des
particules de charges opposées à q0 sont alors attirées
vers la charge et forment un écran autour de celle-ci, de façon
à assurer l'équilibre du plasma. Ainsi sur une épaisseur
de quelques XD autour de la charge q0 (sphère de Debye),
l'électro neutralité n'est plus respectée. Elle l'est par
contre à l'extérieur de cette sphère, ou les effets
collectifs dominent.
Chapitre II Notions fondamentales sur les plasmas
- 20 -
Une première conséquence de ce potentiel «
écranté » est que les dimensions d'une enceinte à
plasma doivent être bien plus grande que la longueur de Debye XD .Ceci
est toujours vérifié dans les plasmas denses de laboratoire, pour
lesquels XD est de l'ordre du millimètre.
Par exemple, pour un plasma de densité 1010
cm-3 et de température électronique 3eV, la longueur
de Debye est égale à 130 ìm.
2.6 LA GAINE :
Les plasmas de décharge sont par définition
créer dans des enceintes fermées. Les parois du réacteur
représentent donc des surfaces, qui sont en contact avec le milieu
plasma .Il
existe entre le plasma, milieu globalement neutre ( ), et les
parois, une distribution
de charges et de potentiel représenté dans le
schéma suivant.

Fig. 2.2 Présentation de la gaine
à l'intérieur d'une paroi de réacteur
On observe une région chargée positivement, que
l'on appelle gaine. Elle permet d'assurer la continuité du potentiel
électrique et de la densité.
La différence de potentiel dans la gaine repousse les
électrons les moins énergétiques et attirent les ions de
manière à égaler les flux globaux d'ions et
d'électrons aux parois. Ainsi le coeur du plasma reste globalement
neutre (Fig.2.2).
Chapitre II Notions fondamentales sur les plasmas
- 21 -
Chapitre II Notions fondamentales sur les plasmas
Cette zone découle du fait de la différence de
mobilité entre les électrons et les ions. Cette différence
de mobilité entraîne une perte initiale des électrons plus
grande que celle des ions au niveau de la paroi. Ainsi le plasma se charge
à un potentiel plus élevé que les parois (le potentiel
plasma), créant ainsi une zone chargée aux abords des parois
qu'on nommera la gaine.
o Le potentiel plasma Vp
Un plasma de laboratoire est un milieu qui est à un
potentiel positif Vp par rapport à la masse, qui est en
général l'enceinte du réacteur. En effet, les
électrons, dont la mobilité est beaucoup plus
élevée que celle des ions, ont tendance à partir sur les
parois. C'est pour maintenir l'équilibre du plasma que le potentiel
plasma Vp est supérieur au potentiel des parois du
réacteur.
Dans le cas où la paroi est isolée
électriquement, elle se charge à un potentiel négatif par
rapport au plasma, potentiel que l'on appelle le potentiel flottant. La
différence entre le potentiel flottant et le potentiel plasma est telle
que les flux d'électrons et d'ions s'égalisent.
o Le potentiel flottant Vf
Le potentiel flottant Vf est le potentiel que prend un corps
isolé dans le plasma. Il correspond à l'égalité du
flux d'ions positifs et du flux d'électrons collectés par la
sonde. Ce potentiel est inférieur au potentiel plasma Vp pour
attirer les ions et repousser les électrons de plus forte
mobilité.
En effet, l'enceinte du réacteur est
généralement reliée à la terre et sert de
référence des potentiels (V=0), tandis que le milieu plasma est
un potentiel positif Vp par rapport à cette
référence, appelé potentiel plasma. Vp est
toujours positif par rapport au potentiel des parois, car cela permet de
confiner la majorité des électrons à l'intérieur du
réacteur.
Si le potentiel électrique était constant dans
le réacteur, les électrons, étant beaucoup plus rapides
que les ions, auraient tendance à quitter le plasma pour s'accumuler sur
les parois. Puis rapidement, des ions sont attirés et une fine
région de charge d'espace positive se forme devant ces parois.
Dans cette gaine la densité d'électrons chute
beaucoup plus vite que la densité d'ions (positifs). Il s'en suit un
gradient de potentiel entre le plasma et les parois, qui agit comme un puits de
confinement pour les électrons ( et les ions négatifs ) et seuls
les électrons ayant une énergie cinétique
supérieure à eVp pourront quitter le plasma et
atteindre les parois.
- 22 -
La gaine permet donc de conserver l'état plasma en
maintenant des électrons dans le réacteur, mais elle assure aussi
des flux égaux d'ions et d'électrons sur les parois.
2.7 CONCLUSION :
Des paramètres fondamentaux de physique des plasmas
ont été définis, comme la température
électronique, la longueur de Debye.
Des notions sur des plasmas dits chauds (par opposition aux
plasmas froids); plasmas presque totalement ionisés avec des
densités et des températures très élevées;
sont données. Ce type de plasmas crées par l'homme sont produits
essentiellement dans des tokamaks, puissante machine de confinement
magnétique où des réactions de fusion nucléaire
peuvent être obtenues. Nous avons parlé brièvement du
comportement imprévisible du plasma en soulignant la grosse tâche
à mettre en oeuvre par des physiciens pour arriver à la fusion
contrôlée qui serait une nouvelle méthode de production
d'énergie.
Des notions propres aux plasmas de décharge ont
été également présentées, comme le potentiel
plasma, le potentiel flottant et les gaines de charge espace.
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
- 23 -
CHAPITRE III
DISPOSITIF EXPERIMENTAL ET
DIAGNOSTICS
Après un bref historique, la description
détaillée du réacteur Phisis,
réacteur de l'équipe Plasma-Surface, sur lequel la
majorité des résultats ont été obtenus, constituera
la première partie de ce chapitre. Dans un second temps, nous
présenterons les diagnostics que nous avons utilisés pour
l'obtention des résultats ainsi que les paramètres de mesure
[20].
3.1 LE REACTEUR HELICON PHISIS :
L'axe principal de recherche de l'équipe
Plasma-Surface, laboratoire PIIM, est le problème d'érosion de
parois dans un tokamak. En collaboration avec le Département de
Recherche sur la Fusion Contrôlée (DRFC) du CEA Cadarache, il a
été décidé de développer un réacteur,
capable de produire des plasmas de forte densité, de manière
à se rapprocher de la réalité des plasmas à bord de
tokamak.
La source utilisée est de type hélicon, ce
choix de procédé est le fruit de collaboration avec l'ANU
(Australian National University), après 20 ans de recherche sur les
ondes hélicons. Il fut installé en 1998 dans le laboratoire PIIM
et fut baptisé PHISIS, acronyme signifiant
Plasma Helicon to
Irradiate Surfaces In
Situ.
3.1.1 Bref historique :
Les toutes premières observations des ondes
hélicon dans les plasmas datent de 1960, en premier lieu dans des
plasmas toroïdaux [21], puis sur des plasmas entretenus par un
générateur radiofréquence [22,23] dans des
expériences de laboratoire. Ces ondes, doivent leur nom au physicien
français Aigrain [24].
En 1968, Boswell [25] excita en mode azimutal m=1 par une
antenne l'onde hélicon dans un plasma cylindrique de faible dimension,
les résultats dépassèrent toutes prévisions (des
densités de l'ordre de 1013 cm3 furent
mesurées). De nombreuses expériences eurent lieu par la suite
attestant des formidables possibilités offertes par ce type de
plasma.
Ce type de réacteur est essentiellement utilisé
dans des expériences de gravure de silicium et de dépôts de
couches minces.
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
- 24 -
3.1.2 Description du réacteur :
Le schéma global du réacteur PHISIS, ainsi que
les diagnostics implantés dans la chambre de diffusion, sont
présentés sur la figure ci-dessous :

Sample
Fig. 3.1 Schéma du réacteur
Phisis
On peut distinguer, sur ce schéma, les deux chambres
principales d'un réacteur hélicon :
1. La chambre source, dans laquelle le plasma est produit.
Elle est la partie supérieure du réacteur, qui est
de forme cylindrique. Elle est constituée de plusieurs
éléments, qui sont :
o l'antenne.
o le tube de pyrex.
o les deux bobines supérieures.
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
2. La chambre de diffusion, dans laquelle le plasma
diffuse.
Elle correspond à la partie inférieure du
réacteur. Dans notre cas, elle a une forme sphérique et plusieurs
passages permettent d'y introduire les sondes de mesure (sondes de Langmuir,
capteur de pression). Juste au dessus de cette chambre de diffusion est
installée une troisième bobine. L'enceinte du réacteur est
en acier inoxydable et utilise, dans la mesure du possible, des composants
Ultra Haut Vide (UHV). La pression de base dans l'enceinte est typiquement de
5.10-7 mbar.
La photo ci-dessous montre le réacteur avec ses
principaux accessoires au laboratoire PIIM, équipe Plasma-Surface.

Fig. 3.2 Photo du réacteur Phisis,
laboratoire PIIM
- 25 -
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
- 26 -
? La chambre source :
La chambre source, représentée sur le
schéma suivant, a été construite par la
société australienne ANUTECH, qui travaille en relation avec
l'Australian National University (ANU). Elle est constituée :
- D'un tube en pyrex de diamètre extérieur
150mm, de longueur 200mm et d'épaisseur 7mm. Sur ce tube est posé
l'antenne de type Bowsell, dont la forme est représentée
ci-dessous. Cette antenne de longueur 200mm et de rayon 80mm est
fabriquée à partir d'un ruban de cuivre de largeur 10mm des cales
isolantes en téflon sont placées entre l'antenne et le tube. Le
tube permet un couplage diélectrique de la puissance RF au gaz. En
outre, il assure une protection de l'antenne, qui n'est ainsi pas en contact
avec le plasma.

Fig. 3.3 Géométrie de l'antenne
hélicon
Le tube et l'antenne sont placés à
l'intérieur d'un carter cylindrique en acier inoxydable de
diamètre 180mm et de longueur 250mm. Cette enceinte sert de blindage
contre le rayonnement RF de l'antenne et de conduit de refroidissement : En
effet, un ventilateur fixé sur le carter souffle de l'air à
température ambiante entre le tube et l'enceinte, air qui est ensuite
évacué par deux trous situés de part et d'autre de
l'enceinte.
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
- 27 -
- Autour de l'enceinte sont enroulées deux bobines
identiques fabriquées en fil de cuivre de diamètre 1,3mm. Le
diamètre intérieur des bobines est de 210mm, le diamètre
extérieur, 274mm et leur hauteur est égale à 48mm. Chaque
bobine est ainsi constituée de 800 spires. L'impédance d'une
bobine est égale à 7,6et chaque bobine produit un champ
magnétique sur l'axe égal approximativement à 40 Gauss par
ampère. Les bobines sont montées de telle sorte qu'elles
permettent d'avoir un champ magnétique assez uniforme dans la source.
Le courant, circulant dans les bobines, est fourni par une
alimentation stabilisée et peut monter jusqu'à 4A : l'amplitude
du champ varie ainsi de 0 à 150G. Ce champ est nécessaire
à la propagation des ondes hélicons et assure un confinement du
plasma dans la source, permettant de limiter la perte des espèces
chargées aux parois.
- Une alimentation RF, fonctionnant à la
fréquence 13.56 MHz et pouvant délivrer jusqu'à 1.5 kW de
puissance. Ce type de décharge reste le plus largement utilisé
dans de nombreux laboratoires de recherche et dans l'industrie, car elles
permettent de créer des plasmas sur une large gamme de densités
(108 -1012 cm-3).
Le plasma opère à basse puissance RF
injectée, dans les régimes capacitif et inductif, sous basse
pression (entre 0.2Pa et 2Pa).
? La chambre de diffusion :
C'est dans cette partie du réacteur que le plasma
diffuse. Pour cela, on a placé une troisième bobine juste
à l'entrée de la chambre de diffusion. L'espacement entre les
trois bobines est identique, afin d'assurer une certaine
homogénéité axiale du champ magnétique.
Il est courant d'appliquer sur cette troisième bobine
un courant moitié de celui parcourant les deux autres bobines : ceci
permet d'obtenir une décroissance du champ magnétique de la
source vers la chambre de diffusion et une expansion du plasma. Ceci est
réalisé en vue des applications de traitement de surfaces et
d'implantation ionique, pour lesquelles l'homogénéité du
plasma est un paramètre fondamental.
Plusieurs ouvertures ont été
réalisées dans cette chambre, afin de pouvoir introduire les
capteurs de pression (jauge Penning, jauge Baraton) et les diagnostics (sonde
de Langmuir, spectromètre de masse). A l'intérieur et au centre
de cette chambre sont déposés les échantillons, dans notre
cas il s'agit d'un échantillon en graphite.
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
- 28 -
Au préalable de toute production de plasma, il est
impératif de créer un vide à l'intérieur de
l'enceinte, deux types de pompes (primaire et secondaire) permettent
d'atteindre une pression de 10-7 mBar.
3.2 DIAGNOSTICS UTILISES : 3.2.1 Les sondes de
Langmuir : ? Introduction :
Dans le but d'effectuer des mesures sur les ions, il est
indispensable de connaître précisément le plasma, et donc
de mesurer certains paramètres importants, tels que la densité,
la température électronique et le potentiel plasma. Pour
effectuer l'analyse du plasma, un diagnostic couramment utilisé est
celui des sondes de Langmuir, aussi appelées sondes
électrostatiques. Elles doivent leur nom au physicien américain
Irving Langmuir, qui fut le premier à mettre au point et exploiter ce
diagnostic en 1926 [26].
? Description :
Cette méthode d'analyse repose sur un principe de base
relativement simple : elle consiste à placer un conducteur
métallique polarisé à l'intérieur du plasma et
à étudier la variation du courant collecté par la sonde en
fonction de la tension de polarisation.
L'analyse de cette caractéristique courant-tension I(V)
permet de déterminer les paramètres fondamentaux du plasma.
Cette méthode est couramment utilisée en
physique des plasmas, étant donné la simplicité de
fabrication et d'utilisation de telles sondes. Nous allons donc
présenter ci-dessous deux types de sondes existantes, en essayant de
préciser les avantages et les inconvénients de chacune.
1. Sondes collectrices planes :
C'est le type de sondes le plus simple à
réaliser. Il s'agit d'un disque de métal, très fin et de
petit diamètre : ce disque est relié par un fil
électrique, entouré d'une gaine isolante, à un
générateur, permettant de polarisé la sonde. Le disque de
métal est de petites dimensions afin de ne pas perturber le plasma. Les
matériaux les plus utilisés pour fabriquer une sonde sont le
tantale, le tungstène et le molybdène. En effet, ces
matériaux résistent bien à la chaleur et aux attaques
chimiques.
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
- 29 -
L'isolation électrique est réalisée
à l'aide de tubes de céramique, qui est un composant
également très résistent à la chaleur. Le fil,
quant à lui, est recouvert de téflon. Cette isolation assure que
la surface de collection de la sonde est exactement égale à la
somme des aires de chaque face du disque métallique : seul ce conducteur
doit collecter du courant. La figure ci-dessous nous montre la constitution
d'une sonde plane.

Fig. 3.4 Constitution d'une sonde plane
La sonde introduite dans le réacteur par une ouverture
et reliée par un câble coaxial à un
générateur continu ou alternatif. Seuls le disque
métallique et une petite longueur d'isolant pénètrent
à l'intérieur de l'enceinte.
2. Sondes collectrices cylindriques :
La forme de la surface de collection est désormais
cylindrique. On utilise généralement des tiges de tantale ou de
tungstène. C'est ce type de sondes qui est utilisé dans la
manipulation Phisis.
? Théorie des sondes de Langmuir :
Avant d'aborder l'aspect théorique des sondes de
Langmuir [27], il est sans doute préférable de présenter
les phénomènes physiques se produisant lorsqu'un solide est
introduit dans un plasma. Les électrons ayant une plus grande
mobilité que les ions, le solide se charge négativement en
surface. Les électrons sont repoussés et les ions sont
attirés.
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
- 30 -
Sur une couche de quelques longueurs de Debye, la
densité d'ions est supérieure à la densité
électronique : il y a création d'une gaine électrostatique
(phénomène identique à la création de la gaine du
plasma). On retrouve de même les notions de potentiel flottant Vf et de
potentiel de plasma .
Comme nous l'avons vu, la sonde de Langmuir est un conducteur
de petites dimensions, plongé dans un plasma et polarisé à
une tension Vs. Ces sondes peuvent être planes, cylindriques
ou sphériques. La mesure du courant Is recueilli par une
telle sonde permet de tracer la caractéristique de sonde Is=
f (Vs), de laquelle on déduit les grandeurs
caractéristique du plasma : densité électronique
ne, température électronique Te, potentiel
flottant Vf, potentiel plasma Vp.
Un exemple typique de caractéristique obtenue à
l'aide d'une sonde plane est représenté sur la figure suivante
:

Fig. 3.5 Caractéristique idéale
d'une sonde plane
On distingue clairement, sur cette caractéristique, trois
régions distinctes :
1. V Vf : la sonde est polarisée très
négativement par rapport au plasma, elle attire
donc les ions positifs et repousse les électrons. Il se
forme autour de la sonde une gaine d'ions. Cette zone de charge d'espace
positive limite le courant extrait, qui est purement ionique.
2.
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
- 31 -
VVp : c'est le cas inverse du
précédent, la sonde attire les électrons et repousse
pratiquement tous les ions (température des ions
température des neutres 300 K). La gaine est une gaine
d'électrons. Le courant recueilli est alors purement
électronique.
* Pour V=Vp, il n'y a plus de gaine, ni
électronique, ni ionique. La sonde collecte les courants thermiques
ioniques et électroniques. Les électrons étant beaucoup
plus énergétiques que les ions, le courant collecté est
essentiellement électronique.
* Pour V= Vf, le courant collecté par la
sonde est nul. Les courants électronique et ionique sont
égaux.
3. Vf V Vp : autour du potentiel flottant, le
courant augmente de façon exponentielle, la sonde attire les ions
sans repousser tous les électrons de température Te.
En effet, contrairement aux ions, les électrons du plasma ont une
température (donc une énergie) élevée, typiquement
de l'ordre de 3eV. Cette énergie va permettre à certains
électrons de franchir la barrière de potentiel présente
devant la sonde lorsque celle-ci est polarisée à une tension
inférieure au potentiel plasma. Entre Vf et Vp , elle
recueille essentiellement un courant électronique. En dessous de Vf ,
elle recueille essentiellement des ions positifs.
L'analyse complète d'une caractéristique de
sonde permet de déterminer les paramètres fondamentaux d'un
plasma : densité électronique et ionique, potentiel plasma,
potentiel flottant, température électronique, c'est ce que nous
développons ci-dessous.
? Détermination des paramètres
caractéristiques d'un plasma :
A l'aide de la caractéristique courant tension d'une
sonde de Langmuir et des expressions analytique des courants, il est possible
de déterminer les grandeurs caractéristiques d'un plasma :
densités (ionique, électronique), potentiels (plasma, flottant),
température électronique.
La figure ci-dessous présente un exemple type de
caractéristique de la sonde. Les grandeurs sont
déterminées, soit directement de la caractéristique I=
f(V), soit à partir de sa dérivée première ou
seconde. Le tracé de la caractéristique permettra aussi de
déterminer certains paramètres qu'on décrira par la
suite.

Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
- 32 -
Fig. 3.6 Interprétation d'une
caractéristique de sonde
*) Tout d'abord, le potentiel flottant est obtenu
immédiatement de la caractéristique I(V) : En effet, c'est le
potentiel pour lequel le courant collecté par la sonde est nul.
*) Pour la détermination du potentiel plasma, plusieurs
méthodes sont envisageables : La méthode
généralement employée utilise le fait que la
caractéristique I(V) présente un point d'inflexion au niveau du
potentiel plasma. On peut donc déterminer Vp en
traçant la dérivée première ou seconde de la
caractéristique. Vp correspond alors au maximum de la
dérivée première I'(V) et à une racine de la
dérivée seconde I''(V). Ce coude est clairement visible lorsque
l'on travaille avec des sondes de grande dimension (planes par exemple). En
revanche, il est plus difficile à distinguer avec des petites sondes
cylindriques.
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
Pour les sondes planes, on utilise aussi parfois la
méthode des pentes, qui consiste à tracer en coordonnées
semi logarithmiques le courant électronique 'e en fonction de
la tension de polarisation V. le potentiel plasma Vp est alors
l'abscisse du point de concours de la partie linéaire (pour
Vs Vp ) et de l'asymptote de la partie saturation
électronique (VsVp ) (point B sur la figure 3.6).
*) Pour déterminer la valeur de la température
électronique, on utilise la variation exponentielle du courant
électronique pour des tensions inférieur à Vp
.
En effet, en traçant le courant électronique en
coordonnées semi logarithmiques en fonction de V, on doit obtenir une
droite d'équation :
(3.1)
Si on exprime Te en électron volts, la pente de
cette droite est directement égale à . Deux
relations pratiques permettent un calcul rapide de la
température électronique :
ou (3.2) 8kT e
ne 0
Où est la variation de tension correspondant à
une variation d'une décade du courant électronique (figure
3.6).
*) La densité électronique est
généralement obtenue à partir de la valeur du courant
mesuré à V=Vp. En effet, lorsque la sonde est
polarisée au potentiel plasma, le courant ionique peut être
négligé devant le courant thermique électronique 'the.
Connaissant l'expression de Ithe qui est :
1
4
Aene
?m
e
Ithe
0
(3.3)
- 33 -
A : représente la surface de la sonde
: est la densité électronique dans le corps du
plasma.
On en déduit la valeur de la densité
électronique.
*) Concernant la densité ionique, dans le coeur d'un
plasma électropositif (i.e. ne contenant que des ions positifs et des
électrons), elle est égale à la densité
électronique.
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
3.2.2 La spectrométrie de masse :
? Introduction :
Cet outil peut fournir une quantité importante
d'informations sur les constituants du plasma, à savoir les
espèces neutres (atomes, molécules, radicaux) et les ions,
positifs ou négatifs. L'analyse en masse est en fait une
séparation de particules chargées suivant la valeur du rapport
m/q, où m est la masse de la particule et q, sa charge.
Ainsi, l'analyse des espèces neutres nécessite
au préalable une étape d'ionisation à l'entrée du
spectromètre, dans une chambre spécifique, tandis que l'analyse
des ions extraits du plasma est directe. L'étude des spectres en masse
ainsi obtenus donne une connaissance précise de la composition chimique
du plasma. La présence d'un filtre en énergie (de type
électrostatique dans notre appareil) permet en outre d'obtenir la
fonction de distribution en énergie des ions du plasma.
? Description :
Le deuxième diagnostic, dont nous disposons sur le
réacteur Phisis, est un spectromètre de masse doté d'un
secteur d'analyse en énergie (Hiden EQP 300). Le schéma suivant
représente une coupe du spectromètre Hiden EQP 300.

- 34 -
Fig. 3.7 Vue en coupe du spectromètre
de masse Hiden
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
- 35 -
On distingue sur ce schéma les éléments
principaux du spectromètre. Seule la partie supérieure de
l'appareil (10cm environ) pénètre à l'intérieur du
réacteur. L'orifice d'extraction de diamètre 35um permet de
prélever quelques particules à l'intérieur du plasma. Pour
l'analyse d'espèces chargées, une électrode placée
sous cet orifice peut être polarisée afin d'attirer le type d'ions
souhaité (positif ou négatif).
Les espèces neutres pénètrent dans le
spectromètre par diffusion. En effet, cet appareil est pompé
différentielle ment de telle sorte que la pression résiduelle y
est inférieure à 10-7mBar, alors que la pression de
gaz dans l'enceinte du réacteur est typiquement de
10-3mBar.
Une chambre d'ionisation, constituée de deux filaments
de tungstène, est placée derrière l'orifice d'extraction
pour ioniser les espèces neutres étudiées. Elle reste
inactive pour l'analyse d'ions du plasma.
Des lentilles de focalisation permettent ensuite d'obtenir un
faisceau de particules chargées, qui arrive alors sur le secteur
électrostatique d'analyse en énergie. Cette partie, coudée
à 45°, réalise une sélection en énergie des
ions incidents grâce à un champ électrique appliqué
entre les deux plaques du secteur. La force électrique
créée par ce champ va provoquer une modification de la
trajectoire des ions.
La dérivation sera d'autant plus grande que la vitesse
des ions (donc leur énergie) est élevée et une partie des
ions incidents va se perdre sur les parois de secteur électrostatique.
Une correspondance champ électrique énergie est ainsi faite. Les
ions ayant traversé le secteur arrivent ensuite sur le filtre en masse,
qui est constitué d'un quadripôle, système de quatre
barreaux polarisé.
Un champ électrique oscillant est appliqué entre
les barreaux du quadripôle, qui n'autorise qu'une seule trajectoire
stable, dépendant du rapport m/q. ainsi, une configuration donnée
du champ électrique permet uniquement le passage des ions ayant le
rapport m/q correct. Les ions ayant traversé le secteur
électrostatique et le quadripôle arrivent alors sur le
détecteur, qui est un multiplieur d'électrons secondaires.
? Utilisation :
Nous avons utilisé le spectromètre de masse
essentiellement pour l'analyse des ions du plasma. Ainsi, nous avons obtenu
leur fonction de distribution en énergie en fonction des divers
paramètres de la décharge : pression de gaz, puissance
injectée, champ magnétique.
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
Pour les plasmas basse pression, l'énergie des ions
pénétrant dans le spectromètre est acquise dans la gaine
présente devant l'appareil. En effet, il existe dans cette région
une chute de potentiel entre le plasma et la tête du
spectromètre.

Fig. 3.8 Gaine entre le spectromètre et
le plasma
Les ions positifs du plasma sont
accélérés par ce gradient de potentiel et leur
énergie potentielle est convertie en énergie cinétique.
Ils arrivent dans le spectromètre avec une énergie centrée
autour de qVp , ou q est leur charge et Vp , la valeur du
potentiel plasma devant la tête du spectromètre. L'allure typique
d'une IEDF d'ions positifs, dans un plasma non collisionnel, (ce qui est notre
cas : faible condition de pression où le libre parcours moyen est
supérieur à la taille de la gaine) est donc un pic centré
autour de la valeur du potentiel plasma, comme le montre la figure
ci-dessous.

1Pa 100W
=48V
vp
400000
350000
300000
250000
200000
150000
100000
50000
0
0 20 40 60 80 100
r asm
t
as
Potential (V)
dry
Fig. 3.9 Exemple type de FDI pour un ion
positif.
- 36 -
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
- 37 -
Si l'on fixe l'énergie de passage dans le
spectromètre au maximum du pic, on peut alors effectuer une analyse en
masse de tous les ions présents dans le plasma et donc obtenir les
proportions relatives de chaque ion.
3.3 PARAMETRES EXPERIMENTAUX :
3.3.1 Pompage de gaz et pression :
Avant de produire le plasma, on fait préalablement le
vide dans l'enceinte (chambre de diffusion). Le volume total du réacteur
étant relativement faible (10 litres), la mise sous vide s'effectue
rapidement : le pré vidage du réacteur depuis la pression
atmosphérique jusqu'à 10-2 -10-3 mbar est
assuré par une pompe primaire à palettes (Alcatel 2012 A).
Le pompage secondaire est alors effectué par une pompe
turbo moléculaire (Alcatel ATP 150l/s), qui permet d'atteindre, en
quelques dizaines de minutes, une pression résiduelle limite de
10-7 mBar.
Pour cette phase du pompage, le capteur de pression
utilisé est une jauge Penning, qui mesure des pressions comprises entre
10-2 et 10-7 mBar.
L'arrivée du gaz dans le réacteur se fait par
une ouverture percée dans la chambre de diffusion. Une vanne micro fuite
permet de régler avec précision la pression du gaz dans la
source. Une jauge Baratron, qui travaille dans la gamme 1uBar-1 mBar, est
utilisée pour mesurer la pression dans l'enceinte. Avec ce type de
jauge, le zéro, correspondant au vide limite, doit être
vérifié à chaque expérience.
Au cours de nos expériences, le spectromètre
différentiel est pompé à mBar ( Pa) au
moyen d'une pompe turbomoléculaire (70 l/s), suivie par
une pompe primaire. Il est inséré horizontalement dans la chambre
sphérique du plasma en expansion par l'intermédiaire d'une bride
DN-63-CF, qui met l'orifice extracteur à 40mm de l'échantillon
Le gaz utilisé est l'hydrogène et le
deutérium, mais nous les avons également utilisé en
mélange avec l'argon et l'hélium. Tous les capteurs de pression
sont installés dans la chambre de diffusion. . La pression du gaz varie
dans le cadre de notre manipulation de 0.2 à 2 Pascal.
Chapitre III Dispositif expérimental et
diagnostics
- 38 -
3.3.2 Paramètres générateurs RF
:
Le générateur de fréquence RF (13,56 MHz)
peut fournir jusqu'à 1.5 kW et est capable de fonctionner en continu ou
en régime pulsé. Dans ce document, il était
exploité en mode continu. Afin d'améliorer la densité du
plasma dans la chambre un champ magnétique peut être
appliqué, comme nous l'avons vu par les trois bobines (§3.1.2).
Nos mesures ont été prises pour une injection
d'alimentation de 30 à 1 kW.
Dans ce travail nous avons essentiellement fonctionné
en régime capacitif [16article] avec un champ nul (B=0). Cependant
quelques mesures seront présentées en mode inductif. Pour
augmenter suffisamment la densité et atteindre le mode inductif il a
été nécessaire d'appliquer un champ magnétique de
24 Gauss à l'aide des deux bobines supérieures, la bobine
inférieure n'étant pas utilisée.
3.3.3 Echantillon :
Comme nous l'avons déjà signalé, notre
porte-échantillon est placé au centre de la chambre de diffusion,
en face du spectromètre. Mis à part la partie de graphite qui
fait face au spectromètre, il est totalement couvert par un isolant en
céramique. La distance entre l'échantillon et le
spectromètre est de 40mm.
L'échantillon peut être polarisé
jusqu'à -200V par rapport au potentiel plasma, la valeur de polarisation
permet de faire varier l'énergie des ions positifs incidents.
3.4 CONCLUSION :
Le dispositif expérimental mis en place et
décrit dans ce chapitre est le réacteur Phisis, qui consiste en
une source de plasma hélicon cylindrique et d'une chambre diffusion
sphérique. Une description des chambres a été
donnée ainsi que la méthode de caractérisation de ses
performances par la sonde de Langmuir et d'un spectromètre de masse.
Les paramètres expérimentaux, comme la pression,
la puissance et la plage de valeur du potentiel de l'échantillon sont
également donnés.
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 39 -
CHAPITRE IV
MESURES EXPERIMENTALES
A travers les acquisitions des FDI (Fonction de
Distribution Ionique) du spectromètre, nous présentons une
étude paramétrique des ions positifs présents dans le
plasma, afin de mieux comprendre les mécanismes de formation et de perte
de ces ions. L'influence de divers paramètres expérimentaux est
montrée (Gaz plasma, pression, puissance, densité, polarisation
de l'échantillon...). En deuxième partie, on reprend
l'étude sur les ions négatifs.
4.1 INTRODUCTION :
Les ions négatifs sont largement étudiés
[28,29,30] pour plusieurs raisons. Ils sont utilisés pour
générer des faisceaux de haute énergie de particules
neutres (fusion), comme ils participent à
l'équilibre global du plasma et on ne peut pas comprendre un plasma
électronégatif en ignorant les ions négatifs.
Dans ce travail, nous nous sommes intéressés
à deux types de plasmas : Hydrogène et Deutérium, soit
à deux types d'ions négatifs : H- et D-. Comme nous avons vu
précédemment, ces ions sont crées en volume, ou/et en
surface. La totalité de nos résultats a été obtenue
sur l'échantillon graphite HOPG (Highly
Oriented Pyrolitic
Graphite). Le choix d'un tel matériau a
déjà été abordé en introduction (Ch.1.3.3 et
1.4.2).
L'équipe Plasma - Surface [31], par
dépouillement de nombreux résultats de manipulation sur Phisis, a
fait le constat de l'existence d'une dépendance entre la densité
des ions négatifs et le flux d'ions positifs sur la surface.
En prenant en ordonnée les intégrales des IEDF
des ions H- et en abscisse le flux d'ions mesuré par sondes, la figure
4.1 présente bien la proportionnalité qui existe entre les ions
négatifs et le flux d'ions positifs. Ce qui prouve bien que les ions
négatifs sont crées par le flux d'ions positifs.
.
Chapitre IV Mesures expérimentales

2,5x105
2,0x105
3,5x105
3,0x105
5,0x104
1,5x105
1,0x105
0,0
0.4 Pa H2
Surface bias:
0V
-20V
-40V
-60V
-80V
H 2 + e ? ?? H 2 + +
2 e
30W
100W
300W
0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09 0,10
- 40 -
Ion flux (mA)
Fig. 4.1 Proportionnalité
densité des ions négatifs et flux d'ions positifs.
(pour différentes polarisations)
Cette observation nous a emmené à diviser notre
étude en deux parties :
- Une première partie totalement consacré à
ces ions positifs,
- Sur la seconde partie, on reprend l'étude des ions
négatifs, travail largement entamé
par l'équipe Plasma-Surface du laboratoire PIIM.
H 2 + e ? ? ?? H + + H +
2 e ?
4.2 ETUDE DES IONS POSITIFS :
Les ions négatifs étant créés
à partir des ions positifs, nous démarrons ce chapitre par une
étude des ions positifs présents dans le plasma en fonction des
paramètres expérimentaux H 2 +
e ? ?? 2 H + e
H + e ? ?? H + +
2 e
4.2.1 Mécanisme de création des ions
positifs :
Pour un plasma d'hydrogène (idem pour le plasma de
deutérium), il existe trois types d'ions positifs qui sont
respectivement [31]:
H + + H ? ?? H + + H
2 2 3
, , ions positifs d'hydrogène
, , ions positifs deutérium
La création des ions positifs se fait par divers
mécanismes suivants: (4.1a) (4.1b) (4.1c) (4.1d) (4.1e)
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 41 -
Il nous faut préciser, que pour chaque
mécanisme, les électrons doivent avoir une énergie
spécifique : Par exemple : pour le premier, il faut des électrons
dont l'énergie est supérieure à 15eV, pour le
deuxième, des électrons dont l'énergie est
supérieure à 13,6eV, le quatrième mécanisme
requière des électrons à 9eV.
Les pertes de ces ions, principalement dues à la
recombinaison avec un électron en général après
diffusion à la paroi, sont mentionnées par les mécanismes
ci dessous :
(4.2a)
(4.2b) (4.2c)
N.B : Les mêmes mécanismes sont
valables pour le deutérium.
Dans les paragraphes suivants nous présentons une
étude paramétrique des ions positifs présents dans le
plasma. Notre but est de mieux comprendre les mécanismes de formation et
de perte de ces ions, et d'identifier des conditions où un seul type
d'ions domine.
En effet, l'étude de la création des ions
négatifs sera facilitée si l'échantillon n'est
bombardé que par un ion donné.
4.2.2 Exemple et méthode d'acquisition des FDI
:
Nous commençons par donner des exemples d'acquisition
des FDI des ions positifs par spectromètre de masse : Les graphes
suivants (Fig. 4.2) donnent les intensités relatives des ions positives
à 0.2Pa 300W et 2Pa 100W, pour un plasma d'hydrogène et du
deutérium, avec optimisation du réglage du spectromètre
à la masse 2a.m.u pour l'hydrogène et à 4a.m.u pour le
deutérium.
De la forme des FDI, nous pouvons en sortir deux indications :
- Comme la majorité des ions positifs sont au potentiel
plasma, le maximum de la FDI nous donne la valeur de ce dernier.
- Tandis que les proportions des différents types
d'ions sont obtenues par un calcul sur le rapport des surfaces des FDI.
Remarque : A 2a.m.u, la transmission pour
l'hydrogène est optimum pour la masse mais ne l'est pas pour les masses
1a.m.u et 3a.m.u. Idem pour le deutérium optimisé à la
masse 4a.m.u, mais elle ne l'est pas pour les masses 2a.m.u et 6a.m.u.
Chapitre IV Mesures expérimentales
Les proportions que nous obtenons sont donc relatives et non
pas absolues. Mais les différents réglages ne changent
jamais l'ordre, (on a toujours le même ion qui domine) et ne
change pas de manière drastique les résultats.
2 u.m.a 4 u.m.a
Plasma hydrogène Plasma
deutérium

1800000
1600000
1400000
1200000
1000000
800000
600000
400000
200000
0
Mass spectrometer tuned on 4a.m.u
0.2Pa 300W
D+
D+
3
D+
2
2400000
2200000
2000000
1800000
1600000
1400000
1200000
1000000
800000
600000
400000
200000

Mass spectrometer tuned on 2a.m.u
0.2Pa 300W
H+
H+
2
H+
3
0 20 40 60 80 100
Pression = 0.2Pa et Puissance = 300W
0
0 20 40 60 80 100
Potential (V)
Potential (V)

400000
300000
200000
100000
0
Mass spectrometer tuned on 4a.m.u
2Pa 100W
D+
D+
2
D+
3
800000
600000
400000
200000
Mass spetrometer tuned on 2a.m.u
2Pa 100W
H+
H+
2
H+
3
0 20 40 60 80 100
Pression = 2Pa et Puissance = 100W
1000000
0
0 20 40 60 80 100

Potential (V)
Potential (V)
- 42 -
Fig. 4.2 Intensité relative des ions
positifs
- 43 -
Chapitre IV Mesures expérimentales
? H2
Conclusion :
? Donc en se réglant sur la masse 2a.m.u pour
l'hydrogène et 4a.m.u pour le deutérium,
et en faisant l'acquisition, on obtient une bonne estimation des
proportions relatives.
? Le potentiel plasma correspond au maximum de la FDI.
? Le calcul des proportions est obtenu par le rapport des
surfaces de la FDI.
H ?
4.2.3 Rôle de la pression sur la concentration
des différents types ions :
Les graphes ci-dessous montrent la proportion en pourcentage des
ions positifs (4.3
pour l'Hydrogène et 4.4 pour le Deutérium) en
fonction de la pression du gaz injectée pour
une puissance RF donnée. On constate sur les
différents graphes que, quelque soit la
puissance et le gaz, les tendances en fonction de la pression
restent identiques, c'est-à-dire :
- A basse pression P= 0.2Pa
et sont crées par collision entre et (idem
deutérium). A cette pression, la densité de gaz étant
faible, la probabilité de collision est relativement petite. Dans de
telles
conditions, le mécanisme 4.1c de création des ions
positifs est faible, ce qui laisse la
prédominance à l'autre mécanisme 4.1b
favorisant les ions .
Les ions et dominent par rapport aux autres. - A haute
pression P = 2Pa
En augmentant la pression, on accroit la probabilité de
collision (la densité de augmente).
On crée donc de plus en plus de , si bien que les
populations s'inversent.
Les ions et dominent largement. - Pour toute pression P =
0.2 à 2Pa
reste minoritaire, car pour sa génération, soit
directement a partir de , soit il faut
dissocier puis créer à partir de H, il faut
beaucoup plus d'énergie (ou des électrons
beaucoup plus énergétiques) que ou .
Pour avoir ou dominant, il nous faudra trouver une autre
solution c'est ce qu'on étudiera par la suite.
Chapitre IV Mesures expérimentales

H+
Power 30W
H+
2
H+
3
100
80
60
40
20
0
- 44 -
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2
Pressure (Pa)
Fig. 4.3a Variation concentration des ions
positifs H en fonction de la pression (P=30W)
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0

H+
Power 100W
H+
2
H+
3
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2
Pressure (Pa)
e
H
Hydog ogen Fig. 4.3b
Variation concentration des ions positifs H en fonction de la pression
(P=100W)
Chapitre IV Mesures expérimentales

H+
H+
2
Power 300W
H+
3
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2
- 45 -
Pressure (Pa)
Fig. 4.3c Variation concentration des ions
positifs H en fonction de la pression (P=300W)
100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0

H+
Power 600W
H+
2
p a 4 pla 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8
2,0 2,2
H+
3
Pressure (Pa)
Fig. 4.3d Variation concentration des ions
positifs H en fonction de la pression (P=600W)
Chapitre IV Mesures expérimentales

D+
Power 30W
D+
2
D+
3
100
80
60
40
20
0
- 46 -
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2
Pressure (Pa)
Fig. 4.4a Variation concentration des ions
positifs D en fonction de la pression (P=30W)
100
80
60
40
20
0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2

D+
2
D+
Power 100W
D+
3
e
Pressure (Pa)
De
Fig. 4.4b Variation concentration des ions
positifs D en fonction de la pression (P=100W)
Chapitre IV Mesures expérimentales

100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
D+
D+ 3
2
D+
Power 300W
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2
Pressure (Pa)
Fig. 4.4c Variation concentration des ions
positifs D en fonction de la pression (P=300W)
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2

D+
2
Power 600W
D+
D+
3
Pressure (Pa)
Fig. 4.4d Variation concentration des ions
positifs D en fonction de la pression (P=600W)
Conclusion :
0
- 47 -
? Le facteur pression nous sert de filtre pour
le choix des types d'ions positifs à étudier.
Chapitre IV Mesures expérimentales
100
0
4.2.4 Rôle de la puissance :
a) Sur la proportion en pourcentage des différents
types ions positifs:
Les résultats en fonction de la puissance ont
été déjà présentés dans les graphes
précédents. Cependant afin de mieux faire ressortir l'effet de la
puissance, nous représentons ci-dessous les proportions des
différents ions en fonction de la puissance pour différentes
pressions.
95
90
85
80
75
70
65
60
55
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5

Pressure: 0.2Pa
H*
3
H*
2
H*
- 48 -
0 100 200 300 400 500 600
Power (W)
Fig. 4.5a Proportion en pourcentage des ions
positifs H en fonction de la puissance (P= 0.2 Pa)
100
95
90
85
80
75
70
65
60
55
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
0 100 200 300 400 500 600

Pressure 0.4Pa
H*
3
H*
2
H*
Power (W)
las Hydro
d
Fig. 4.5b Proportion en pourcentage des ions
positifs H en fonction de la puissance (P= 0.4 Pa)
Chapitre IV Mesures expérimentales

Pressure 1Pa
H+
3
H+
2
H+
100
95
90
85
80
75
70
65
60
55
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
0 100 200 300 400 500 600
Power (W)
Fig. 4.5c Proportion en pourcentage des ions
positifs H en fonction de la puissance (P= 1 Pa)

Pressure 2Pa
H+
3
H+
2
H+
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0 100 200 300 400 500 600
- 49 -
Power (W)
dge
ro
Fig. 4.5d Proportion en pourcentage des ions
positifs H en fonction de la puissance (P= 2 Pa)
Chapitre IV Mesures expérimentales

Pressure 0.2Pa
D+
3
D+
2
D+
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0 100 200 300 400 500 600
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Power (W)
Fig. 4.6a Proportion en pourcentage des ions
positifs D en fonction de la puissance (P= 0.2 Pa)

Pressure 0.4Pa
D+
3
D+
2
D+
- 50 -
0 100 200 300 400 500 600
Power (W)
D
D Deu
De
Fig. 4.6b Proportion en pourcentage des ions
positifs D
en fonction de la puissance (P= 0.4 Pa)
Chapitre IV Mesures expérimentales

Pressure 1Pa
D+
3
D+
2
D+
100
95
90
85
80
75
70
65
60
55
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
0 100 200 300 400 500 600
Power (W)
Fig. 4.6c Proportion en pourcentage des ions
positifs D en fonction de la puissance (P= 1 Pa)

D+
D+
2
D+
3
Pressure 2Pa
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0 100 200 300 400 500 600
- 51 -
Power (W)
e m
ma ma
Fig. 4.6d Proportion en pourcentage des ions
positifs D en fonction de la puissance (P= 0.2 Pa)
Conclusion :
teu
? De ces différentes mesures, on constate que
globalement la puissance a peu d'influence. On peut toutefois noter qu'à
plus forte pression et l'augmentation de la
puissance conduit à une diminution de au profit de (idem
deutérium).
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 52 -
b) Sur la densité ionique des différents
types ions positifs:
Lorsque l'on augmente la puissance la densité ionique
(donnée par les sondes)
augmente fortement (graphes 4.7 et 4.8). La diminution de vient
probablement d'un
mécanisme de collision entre et les électrons :
Pour confirmer cette hypothèse il faudra développer
un modèle prenant en compte les différents mécanismes de
création et de perte des ions positifs. Ce sujet n'est pas traité
dans ce mémoire, il se fera par la suite.
0 100 200 300 400 500 600

4,00E+008
3,50E+008
3,00E+008
2,50E+008
2,00E+008
5,00E+007
0,00E+000
1,50E+008
1,00E+008
Pression 0.2Pa Pression 0.4Pa Pression
1Pa Pression 2Pa
Puissance (W)
Fig. 4.7 Evolution de la densité
ionique en fonction de la puissance (Plasma d'hydrogène à
différentes pressions)
0 100 200 300 400 500 600

2,50E+008
2,00E+008
3,00E+008
5,00E+007
0,00E+000
1,50E+008
1,00E+008
Pression 0.2Pa Pression 0.4Pa Pression
1Pa Pression 2Pa
'_h
m
Puissance (W)
)
Fig. 4.8 Evolution de la densité
ionique en fonction de la puissance (Plasma de deutérium à
différentes pressions)
Chapitre IV Mesures expérimentales

Puissance
|
Tab. 4.1 Concentration Ions positifs Plasma
hydrogène
Concentration Concentration Concentration
(en %) (en %) (en %)
|
30 W
|
26.74
|
66.97
|
6.29
|
100W
|
28.26
|
63.07
|
8.67
|
0.2 Pa
300 W
|
27
|
63.62
|
9.38
|
600 W
|
25.73
|
65.53
|
8.74
|
30 W
|
23.56
|
54.63
|
21.80
|
100W
|
24.38
|
54.71
|
20.91
|
300 W
|
22.80
|
55.61
|
21.59
|
600 W
|
25.88
|
52.35
|
21.77
|
30 W
|
13.67
|
15.81
|
70.51
|
100W
|
14.90
|
26.12
|
58.98
|
300 W
|
18.58
|
33.21
|
48.21
|
600 W
|
18.68
|
35.17
|
46.15
|
30 W
|
6.32
|
8.58
|
85.1
|
100W
|
4.36
|
10.87
|
84.76
|
300 W
|
7.08
|
17.21
|
75.71
|
600 W
|
8.92
|
18.73
|
72.53
|
0.4 Pa
1 Pa
2 Pa
Observation
Les
dominent, quelque soit la puissance
Même
domination des , mais moins forte
Les
dominent, mais
pas suffisamment Les dominent
largement, quelque soit la puissance

|
Tab. 4.2 Concentration Ions positifs Plasma
Deutérium
Concentration Concentration Concentration
(en %) (en %) (en %)
|
30 W
|
1.96
|
92.27
|
5.76
|
100 W
|
2.10
|
91.49
|
6.41
|
300 W
|
2.23
|
90.87
|
6.9
|
600 W
|
2.17
|
91.11
|
6.72
|
30 W
|
2.51
|
77.43
|
20.06
|
100W
|
2.62
|
78.39
|
18.99
|
300 W
|
3.41
|
77.53
|
19.06
|
600 W
|
4.46
|
76.78
|
18.76
|
30 W
|
3.38
|
28.24
|
68.38
|
100W
|
3.76
|
37.82
|
58.43
|
300 W
|
5.42
|
43.27
|
51.31
|
600 W
|
13.96
|
34.66
|
51.37
|
30 W
|
2.71
|
7.98
|
89.31
|
100W
|
3.3
|
8.34
|
88.36
|
300 W
|
6.94
|
10.98
|
82.08
|
600 W
|
14.98
|
9.87
|
75.14
|
0.2 Pa
0.4 Pa
1 Pa
2 Pa
Observation
largement, quelque soit la puissance
Les
dominent, quelque soit la puissance
Même domination
des , mais
moins forte
Les
dominent, mais
pas suffisamment Les dominent
- 53 -
4.2.5 Tableau récapitulatif et conclusion
:
Les tableaux suivants récapitulent les résultats
précédents et montrent l'évolution des pourcentages des
ions positifs en fonction de la puissance injectée, et pour une pression
donnée:
- 54 -
Chapitre IV Mesures expérimentales
H 2 + e ? ? ?? H + +
H + 2 e ?
Conclusion :
Nous avons réalisé une étude
paramétrique des ions positifs présents dans les plasmas
d'hydrogène et de deutérium. Nous avons pu trouver des conditions
expérimentales dans lesquelles :
? A haute pression (P = 2Pa), l'ion (resp. ) dominait très
largement.
? A basse pression (P=0.2Pa), l'ion domine même si cette
prépondérance est
moindre que pour , mais pour le moment c'est ce qu'on a de mieux.
Pour l'ion
, les résultats sont plus probants.
? Pour avoir une domination des ions (resp. ), il nous faudra
trouver une autre
solution qu'on étudiera par la suite.
Ces conditions où un type d'ions domine sont
idéales pour l'étude de la génération d'ions
négatifs en surface sous bombardement d'ions positifs.
Pour faciliter l'étude des ions négatifs nous
avons donc sélectionné les conditions suivantes:
0.2Pa et 300W pour une
prépondérance de et
2Pa et 100W pour une prépondérance
de et .
4.3 PLASMAS MELANGE HELIUM - HYDROGENE : 4.3.1
Introduction :
Nous avons vu que la création d'ions par le
mécanisme 4.1b
nécessitait des électrons plus
énergétiques que la création des ions . La création
d'ions
à partir de H nécessite une forte proportion
d'hydrogène atomique dans la décharge, ce qui n'est possible que
si la densité électronique est forte.
Ainsi, lorsque la température électronique et la
densité électronique sont relativement basses,
la proportion de l'ion est plus importante que celle de l'ion
.
- 55 -
Chapitre IV Mesures expérimentales
Afin d'augmenter la proportion des ions , nous avons
cherché à augmenter la température
et la densité électronique :
? En ce qui concerne la température
électronique, nous avons choisi de réaliser des mélanges
hydrogène - hélium. Du fait de son seuil d'excitation
élevé (21eV), l'hélium quand il est présent en
grande quantité dans le mélange a tendance à augmenter la
température électronique.
? Pour augmenter la densité électronique, il
nous faut augmenter la puissance jusqu'à atteindre le mode inductif.
Nous avons fait le constat que ce mode ne peut s'amorcer sans la
présence du champ magnétique.
En effet, Les électrons gagnent de l'énergie en
étant accélérés par le champ électrique. Ils
en perdent lorsqu'ils font des collisions inélastiques avec des
molécules ou atomes.
- En , les seuils en énergie des collisions
inélastiques couvrent toute la gamme énergétique
(excitation rotationnelle à faible énergie,
excitation vibrationnelle ensuite, puis excitation électronique, puis
ionisation et dissociation...). Un électron a donc une grande
probabilité de faire une collision inélastique et de perdre tout
ou partie de son énergie. On a donc peu d'électrons
énergétiques et la température électronique est
relativement basse.
- En , le seuil des collisions inélastiques est
très haut (21eV pour l'excitation électronique)
et donc jusqu'à 21 eV les électrons ne perdent
pas leur énergie lors de collisions. Ainsi on a une présence
d'électrons énergétiques importante, et la
température électronique est élevée.
Lorsque l'on fait un mélange - , si la proportion d' est
importante on se
retrouve dans le cas de présence de beaucoup
d'électrons énergétiques. 4.3.2 Influence du
pourcentage d'Hélium dans le mélange:
Le graphe suivant (Fig. 4.9) présente les pourcentages
d'ions hydrogénoïde en fonction de la pression d'hélium
à une puissance injectée de 1KW et un champ magnétique de
24Gauss, produit par un courant de 0.6A circulant dans les deux bobines du haut
du réacteur Phisis. La pression partielle d'hydrogène n'a pas
été gardé constante, sa valeur est indiquée
directement sur le graphe (0.2, 0.1 et 0.05 Pa).
Remarque : Contrairement aux
paragraphes précédents, nous n'avons pas effectué
d'études systématiques de l'influence des paramètres
plasmas sur la proportion des ions
hydrogénoides, nous avons cherché à
rapidement optimiser la proportion d' .
Chapitre IV Mesures expérimentales

0.2 Pa
0.1
0.1
0.05
H+
2
H+3
1KW 0.6A
80 75 70 65
60 55 50 45 40
35 30 25 20 15
10 5
- 56 -
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
He Pressure (Pa)
Fig. 4.9 Pourcentage des ions positifs
hydrogénoïdes en fonction de la pression d'Hélium.
H+
L'augmentation des ions avec la pression d'hélium et la
modification de la pression d'hydrogène est incontestable. Le taux
passe d'environ 25% à plus de 80% de présence des ions
H+ . Cette augmentation s'explique principalement par
l'augmentation de la température électronique ou plus exactement
par la présence importante d'électrons rapides à forte
proportion d' He dans le mélange.
Pour finir sur les mélanges - , nous donnons ci-dessous
la proportion des 4 ions (et non pas la proportion des ions
hydrogénoides).
0 20 40 60 80 100
le
Potential (V)

1100000
1000000
400000
200000
900000
800000
700000
600000
500000
300000
100000
0
0.05Pa d'H2+3Pa d'He 1KW 0.6A
He+
H+3
H +2
H +
~'
Hyd
Fig. 4.10 Fonction de distribution des ions
positifs
- 57 -
Chapitre IV Mesures expérimentales
Nous constatons que, malgré le très fort
pourcentage d' dans la décharge, la
proportion n'est pas très importante. Ceci vient du fait
que le seuil d'ionisation de l'
est très élevé (21 eV) alors que les seuils
d'ionisation de et H sont bien plus bas.
Remarque : En mélange - , la masse
4 correspond à la fois à la masse de et à celle
de , ce qui pose un problème pour la résolution du
spectromètre. Pour traiter cet aspect,
nous pouvons émettre l'hypothèse que, la proportion
d' par rapport à , et
était la même qu'en plasma - et qu'en tout
état de cause, nous avons pu constater tout
au long de ce paragraphe, que les mêmes tendances
étaient obtenues en plasma et en
plasma , nous pouvons ainsi faire par analogie une estimation de
la proportion de .
Toute hypothèse mise à part, on peut donc penser
que domine largement dans le
mélange - . Cette hypothèse reste à
confirmer par la suite.
4.3.3 Conclusion:
Pour l'étude des ions négatifs avec une domination
des ions (resp ), les
conditions suivantes seront appliquées:
Pression d'Hélium de 3Pa.
Pression d'Hydrogène de 0.05Pa.
Puissance injectée de 1kW.
Champ magnétique de 24 Gauss (courant de
bobine de 0.6A)
4.4 PLASMAS MELANGE ARGON - HYDROGENE : 4.4.1
Introduction :
Mélanger l'hydrogène avec de l'argon qui est un
gaz inerte peut permettre de changer les proportions des ions
hydrogénoides sans perturber la composition chimique de surface de
l'échantillon. De surcroît l'argon produit des ions lourds (40
amu) qui, par bombardement peuvent avoir un effet sur la
génération d'ions négatifs en surface.
Nous commençons, comme précédemment
à présenter quelques exemples de FDI des ions positifs pour le
mélange Argon-Hydrogène.
Chapitre IV Mesures expérimentales
Mélange à 80 % d'argon
400000
350000
300000
H +3
H + 2
H +
ArH
Ar
250000
200000
150000
100000
50000
0
0.2Pa d'H2+0.8Pa d'Ar 300W
Mass spectrometer tuned on 40 a.m.u
0 20 40 60 80 100

400000
350000
300000
H+2
H+
ArH
H+3
Ar
250000
200000
150000
100000
50000
0
0.2Pa d'H2+0.8Pa d'Ar 300W
Mass spectrometer tuned on 2 a.m.u
0 20 40 60 80 100

850000
800000
750000
700000
650000
600000
H+
H+
2
550000
500000
450000
ArH
Ar
400000
350000
H+
3
300000
250000
200000
150000
100000
50000
0
0.5Pa d'H2+0.5Pa d'Ar 300W
Mass spectrometer tuned on 2 a.m.u
Potential (V)

Potential (V)
0 20 40 60 80 100
1000000
H+
ArH
Ar
H+
2
H+3
0 20 40 60 80 100
Mélange à 50 % d' argon
|
800000 600000 400000
200000
0
|
|
0.5Pa d'H2+0.5Pa d'Ar 300W
Mass spectrometer tuned on 40 a.m.u

Potential (V)
Potential (V)

Potential (V)
Mélange à 20 % d'argon
0 20 40 60 80 100
1400000
1200000
1000000
ArH
Ar
800000
H + 3
H + 2
600000
H +
400000
200000
0
0.8Pa d'H2+0.2Pa d'Ar 300W
Mass spectrometer tuned on 40 a.m.u

0 20 40 60 80 100
1400000
1200000
1000000
Ar
ArH
H+
H+
2
H+
3
800000
600000
400000
200000
0
0.8Pa d'H2+0.2Pa d'Ar 300W
Mass spectrometer tuned on 2 a.m.u
Potential (V)
- 58 -
Arg
on
40 a.m.u 2 a.m.u
Ar gen n
n AroA
en
A e
A
Fig. 4.11 Intensité relative des ions
positifs
e
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 59 -
Les graphes de la figure 4.11 sont relevés sous les
conditions plasma 1Pa de pression totale et 300W de puissance, avec une
optimisation du spectromètre de masse :
- Avec la masse 2a.m.u, ceci nous permettra d'avoir une
transmission optimum pour les ions
hydrogénoide et non pas pour les et .
- Puis un pré réglage à la masse 40a.m.u,
qui nous permettra d'avoir le cas contraire du
précédent, c'est-à-dire un optimum pour les
ions et .
Pendant ce travail, nous n'avons pas fait d'études des
ions négatifs en plasma de mélange argon-hydrogène (faute
de temps). Cependant nous avons pu étudier les ions positifs ce qui
constitue la première partie du travail. Les résultats sont
présentés dans ce paragraphe.
4.4.2 Influence du pourcentage d'argon dans le
mélange :
Les graphes suivants montrent la modification du pourcentage
des ions positifs hydrogenoïde en fonction du pourcentage du
mélange d'argon, soit 0%, 20%, 50% et 80%, pour une puissance de 300W,
avec un spectromètre de masse qui tend vers la masse 2a.m.u, et ce pour
deux valeurs de pression globale :
? Pression globale de 0.4Pa


Mass spectrometer tuned on 2 a.m.u
0.4Pa(global pressure)
300W
H*
3
H*
2
H*

60 50 40 30
20 10 0
0 20 40 60 80
% Argon
Fig. 4.12 Variation du pourcentage des ions
positifs en fonction du pourcentage d'argon dans le mélange
Chapitre IV Mesures expérimentales
? Pour une autre pression globale de 1Pa

Mass spectrometer tuned on 2 a.m.u
1Pa (Global Pressure)
300W
H+
3
H+
2
H+
90
85
80
75
70
65
60
55
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0 20 40 60 80
- 60 -
% Argon
Fig. 4.13 Variation du pourcentage des ions
positifs en fonction du pourcentage d'argon dans le mélange
Les tendances générales notées sur cette
partie de la manipulation sont que: rajouter de
l'argon favorise globalement l'ion .
A 0.4Pa, rajouter de l'argon ne donne pas une domination d'un
type d'ion, au contraire, on crée trois populations à peu
près équivalentes.
En rajoutant de l'argon à 1 Pa, on arrive à faire
dominer largement . On obtenait une
domination équivalente en plasma d'hydrogène pur,
seulement il fallait se placer à plus haute pression (2 Pa).
H3 ?
A priori, il peut sembler surprenant que l'ion soit
favorisé par l'ajout d'argon, car
cet ajout dilue , donc diminue le nombre de collisions + (voir
mécanisme 4.1e). En
fait, par ce mélange apparaît un mécanisme
supplémentaire de création :
+ + ... (4.3)
dont le coefficient est aussi fort que = , ce qui explique
probablement l'augmentation
de par rapport à .
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 61 -
4.4.3 Influence du réglage du spectromètre
:
Les figures 4.14 (a et b) montrent qu'en optimisant la
transmission du spectromètre de masse pour la masse 2 ou la masse 40,
tout en gardant les mêmes conditions que précédemment, il
n'y a pas de changement significative sur l'ordre de domination des ions
hydrogénoïdes:
60 50 40 30
20 10
0
a) réglage spectromètre de masse : 2
u.m.a


0 20 40 60 80
% Argon
60 55 50 45
40 35 30 25 20
15 10 5 0
b) réglage spectromètre de masse : 40
u.m.a
0.4Pa(global pressure)
Mass spectrometer tuned on 40 a.m.u
0ÂPa (global pressure)
300W

H*
2
H*
3
H*
20 30 40 50 60 70 80
% Argon
Fig. 4.14 Variation du pourcentage des ions
positifs en fonction du pourcentage d'argon dans le
mélange à deux réglages du spectromètre de
masse
Conclusion
? On voit très bien que le réglage du
spectromètre de masse n'influe pas sur le pourcentage des ions
hydrogenoide, ni sur l'ordre de domination.
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 62 -
4.4.4 Le rôle de la puissance sur le pourcentage
d'ions hydrogénoides :
50 40 30 20
10 0
Sur les figures ci-dessous (4.15 à 4.18), on
présente pour le même mélange plasma
Hydrogène-Argon, à deux pourcentages d'argon différents
(respectivement 20% et 80% d'argon) et pour deux pressions globales 0.4Pa et
1Pa, le pourcentage des ions hydrogénoïdes en fonction de la
puissance.

0.4Pa(Global pressure)
20% Argon
tuned40amu

tuned40amu
tuned40amu
H+2
H+
H+3
0 100 200 300 400 500 600
Power (W)
55 50 45 40
35 30 25 20 15
10 5 0
Fig. 4.15 Pourcentage des ions positifs
hydrogénoïdes en fonction de la puissance (Pression globale
0.4Pa et 20% d'argon)

H +
H +2
H +3
tuned40amu
tuned40amu
tuned40amu
0.4Pa (Global pressure)
80% Argon
g lsm4
sm
Power (W)
0 100 200 300 400 500 600
H
Fig. 4.16 Pourcentage des ions positifs
hydrogénoïdes en fonction de la puissance (Pression globale 0.4Pa
et 80% d'argon)
Hydrog
d
Chapitre IV Mesures expérimentales

H+
H+2
H+3
tuned40amu
tuned40amu
tuned40amu
1Pa (Global pressure)
20% Argon
70 65 60 55
50 45 40 35 30
25 20 15 10
- 63 -
0 100 200 300 400 500 600
Power (W)
Fig. 4.17 Pourcentage des ions positifs
hydrogénoïdes en fonction de la puissance
100 90 80 70
60 50 40 30 20
10 0
(Pression globale 1Pa et 20% d'argon)

tuned40amu
H+
H+2
H+3
tuned40amu
tuned40amu
1Pa (Global pressure)
80% Argon
0 100 200 300 400 500 600
Power (W)
on plasm
n pasa
Fig. 4.18 Pourcentage des ions positifs
hydrogénoïdes en fonction de la puissance
(Pression globale 1Pa et 80% d'argon)
1.6
n
c
Hro
ge
Remarque : Il nous faut signaler que
d'autres mesures ont été établies à d'autres
volumes et d'autres pressions, on ne présente que les cas
extrêmes.
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 64 -
4.4.5 Interprétation des résultats
:
? Nous constatons qu'à 1Pa les résultats sont
peu différents de ceux obtenus en hydrogène pur et ce quel que
soit le pourcentage d'argon, à savoir qu'augmenter la puissance
entraîne une légère diminution de au profit
de .
? Par contre, de manière surprenante les résultats
sont différents à 0.4Pa. On constate en
effet qu'augmenter la puissance défavorise l'ion . Ce
résultat pour être compris requerra le
développement d'un modèle prenant en compte la
cinétique des 5 ions et leurs interactions mutuelles.
Enfin, on peut noter un point particulièrement
intéressant, toujours à basse pression (0.4 Pa),
lorsque l'on augmente la puissance l'ion augmente de
façon notable et devient égal en proportion aux deux autres
ions. Ceci est d'autant plus vrai que la proportion d'argon dans le
mélange est importante. On peut donc penser qu'en utilisant une pression
totale plus basse (0.2 Pa), un fort pourcentage d'argon (80%) et une forte
puissance (600 à 1000 W) on
obtiendra l'ion majoritaire.
Même s'il n'est pas dominant ceci peut constituer une
condition expérimentale intéressante à exploiter. Nous
n'avons pas pu tester cette solution pendant la durée du stage mais nous
le ferons par la suite.
4.4.6 Conclusion:
? L'argon favorise les ions pour une pression totale de 1Pa, En
rajoutant de l'argon
à 0.4Pa on n'arrive pas à faire dominer un type
d'ion, au contraire, on crée trois populations à peu près
équivalente.
? On a aussi fait le constat que le réglage du
spectromètre de masse ne modifie en rien (ou peu) le pourcentage des
ions hydrogénoïde.
? Ce qui concerne la puissance, à 1Pa les
résultats sont peu différents de ceux obtenus en hydrogène
pur et ce quel que soit le pourcentage d'argon, à savoir qu'augmenter
la
puissance entraîne une légère diminution de
au profit de . Par contre, de
manière surprenante les résultats sont
différents à 0.4Pa. On constate en effet
qu'augmenter la puissance défavorise l'ion .
Chapitre IV Mesures expérimentales
? A basse pression (0.4 Pa), lorsque l'on augmente la puissance
l'ion augmente de
façon notable et devient égal en proportion aux
deux autres ions
? Par contre, l'effet de l'argon sur les ions négatifs
n'a pas été étudié, par faute de temps. En effet,
on peut penser que vu sa masse importante, l'argon peut encourager le
mécanisme de pulvérisation et générer
ainsi un flux d'ions négatifs importants.
4.5 ETUDE DES IONS NEGATIFS: 4.5.1 Introduction
:
Certaines formes de la fonction de distribution des ions
négatifs, dont la figure 4.21 montre comme exemple (pression de 1Pa,
puissance de 100W et potentiel échantillon nul), nous constatons la
présence de deux pics
- Le pic principal est attribué aux ions crées en
surface et,
- Le pic beaucoup moins intense est attribué aux ions
crées en volume.

16000
4000
2000
6000
0
-100 -80 -60 -40 -20 0 20 40 60 80 100
Vpol=0 V
Vplasma=35 V
1 Pa H2 et 100W
Surface
Volume
14000
12000
10000
8000
- 65 -
Potentiel (V)
Fig. 4.19 Fonction de distribution des ions
négatifs
Ce qui montre bien que les ions négatifs sont
générés soit en volume ou/et en surface. On rappellera par
la suite les mécanismes probables de création des ions
négatifs en surface.
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 66 -
Par la suite, l'acquisition de la fonction de distribution
énergétique des ions négatifs, se fera sur un
échantillon graphite HOPG, placé à 40mm de la tête
du spectromètre et polarisé négativement (potentiel Vs)
par rapport au potentiel plasma (Vp).
Ainsi, les ions positifs sont attirés vers
l'échantillon et en le bombardant, des ions négatifs sont
crées en surface de l'échantillon. Pour ce, on commence par le
chapitre suivant à examiner la transmission interne du
spectromètre de masse.
4.5.2 Transmission des ions négatifs dans le
spectromètre :
Vus leurs charges négatives, les ions négatifs
crées en surface de l'échantillon seront attirés vers le
plasma pour enfin atteindre le spectromètre, polarisé à un
potentiel d'extraction (Vext) positif (voir schéma 4.20). Pour pouvoir
comparer le flux d'ions négatifs crée entre deux polarisations de
l'échantillon, il faut que la transmission depuis l'échantillon
au spectromètre de masse soit constante.

Fig. 4.20 Schéma de variation du
potentiel Entre l'échantillon et le spectromètre de masse
Quand le potentiel échantillon (Vs)
décroît, l'énergie des ions négatifs produits en
surface augmente et la fonction de transmission à l'intérieur du
spectromètre de masse change.
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 67 -
Pour éviter cet effet, le potentiel
référence sur lequel l'ensemble du spectromètre de masse
flotte, doit décroître de la même valeur que le potentiel
échantillon, ainsi la différence du
potentiel entre la surface et le spectromètre de masse
reste constante (figure 4.20).
Ce qui fait que les ions entrent dans le spectromètre
de masse avec la même énergie et ce, quelque soit le potentiel
échantillon.
La fonction de transmission à l'intérieur du
spectromètre de masse reste par conséquent constante.
L'inconvénient de cette méthode est que le
potentiel en tête du spectromètre Vnozzle
Vnozzle = VRef +Vext
varie quand on change le potentiel de l'échantillon (et
donc le potentiel de référence), ce qui pourrait provoquer des
conséquences sur l'extraction des ions négatifs du plasma au
spectromètre de masse.
La figure 4.21 présente un agrandissement du
système d'extraction du spectromètre de masse. La lentille
d'extraction est un trou de 35um, polarisée positivement, ce qui induit
la présence d'une gaine devant la tête du spectromètre de
masse. L'extraction des ions négatifs va dépendre de la forme et
de la taille de cette gaine.
Grounded orifice 5

1 mm
Extractor hole 35 um
0.75 mm
Fig 4.21 Agrandissement du système
d'extraction du spectromètre
Donc si Vnozzle change, une modification de la
gaine est engendrée, par conséquent une variation dans
l'extraction des ions négatifs. Pour maintenir cette dernière
constante, on doit s'atteler à ce que les variations de Vnozzle ne
provoquent qu'un changement minoritaire de la forme et de la taille de la
gaine.
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 68 -
La figure 4.22 illustre la variation des intensités
relatives des ions H- en fonction du Vnozzle , pour les mêmes
conditions plasma et de potentiel échantillon. On observe un plateau se
situant entre les valeurs Vnozzle de 250 à 350V. Ainsi, sur
cette plage de valeurs, la transmission des ions négatifs de la surface
au détecteur du spectromètre de masse demeure constante.
140 160 180 200 220 240 260 280 300 320 340 360 380

45000
40000
25000
20000
50000
35000
30000
15000
10000
5000
0
0.4 Pa H2 100 W
Vs = 0 V
150 V
250 V
Plateau
350 V
Valeur extractor (V)
Fig 4.22 Variation des intensités
relatives des ions négatifs en fonction du potentiel d'extraction.
De même, on constate qu'en augmentant le potentiel
d'extraction (à environ 220V), des perturbations apparaissent par un
dédoublement de pic sur la fonction de distribution ionique
(IDF). Ces perturbations ne sont pas encore expliquées, nous
supposons qu'elles sont dues à des instabilités dans la gaine.
Conclusion
? On se met à un potentiel inférieur à
220V pour une étude qualitative de la forme de la FDI.
? Pour une étude quantitative (mesure de
l'intensité), on se remet sur la plage 250-350V.
4.5.3 Les fonctions de distribution des ions
négatifs :
Sur ce qui suit, nous présentons des exemples des
intensités relatives des ions négatifs en fonction de leurs
énergies (FDI). Trois cas sont illustrés pour un plasma
d'hydrogène :
- 69 -
Chapitre IV Mesures expérimentales
1. Le graphe 4.23 pour une domination des ions , (pression de
0.2Pa et une puissance de 300W) et un potentiel échantillon Vs=0V.
8000 7000 6000 5000
4000 3000 2000 1000
0
E0
E3
0.2Pa 300W
vp=58 V
vs=0 V
vf=34.11 V
60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170
Energy (eV)
E2
Fig 4.23 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie (domination , Vs=0V)
2. Les graphes 4.24 et 4.25 pour une domination des ions
(pression de 2Pa et une puissance de 100W), respectivement pour un potentiel
échantillon Vs=0V et Vs=-20V.
2500 2000 1500 1000
500
0
E0
E2
2Pa 100W
vp=40 V
vf=8.18 V
vs=0 V
40 50 60 70 80 90 100
Energy (eV)
sm
Fig 4.24 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie
(domination , Vs=0V)
Chapitre IV Mesures expérimentales
4000
2000
0
40 50 60 70 80 90 100 110 120 E0
E3 E2 2Pa 100W =40 V vf=8.18
V =-20 V
8000
6000

- 70 -
Energy (eV)
Fig 4.25 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie
(domination , Vs=20V)
vp
vs
3. La dernière figure (4.26) montre le cas d'une
domination des ions dans un plasma Hélium-Hydrogène (pression
0.05Pa H2 et 3Pa He, puissance de 1kW, en présence d'un champ
magnétique de 24Gauss) et un potentiel échantillon de -40V.
1400 1200 1000 800
600 400 200
0
E0
|
|
E2
|
E1
|
0.05Pa d'H2+3Pa d'He 1KW 0.6A
|
|
E3
|
vp=9 V
vs=-40 V
40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170
r s
sm
Energy (eV)
ey dr y
y l
las
Fig 4.26 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie
(domination , Vs= -40V)
y
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 71 -
L'échelle en énergie correspond à
l'énergie qu'ont les ions négatifs lorsqu'ils rentrent dans le
plasma.
H + + surf ? ?? H ?
Pour tous les cas, nous observons un pic centré sur une
valeur légèrement supérieure à e(Vp-Vs)
(notée E0 sur les graphes). Ce pic est légèrement
dégradé vers les plus basses énergies et s'étale
largement vers les plus hautes énergies.
? ??
4.5.4 Interprétation :
Les ions positifs, en équilibre thermique avec le plasma,
sont attirés par la polarisation
négative de l'échantillon jusqu'à la
collision en incidence normale avec une énergie
E0= e(Vp-Vs)
Vp est le potentiel plasma
Vs le potentiel échantillon
De même, un ion négatif créé au
repos en surface sera accéléré vers le plasma et atteindra
l'énergie E0 = e(Vp-Vs). Normalement, cette valeur doit correspondre
avec le pic principal de la distribution énergétique des ions
négatifs, seulement on constate un décalage vers la droite, ce
qui prouve que la majorité des ions négatifs ne sont pas
créés au repos.
? ??
Pour comprendre la forme de la FDI, il nous faut
évoquer les mécanismes possibles de création d'ions
négatifs en surface.
D'après la littérature, il y a différents
mécanismes de génération des ions négatifs par la
capture de deux électrons [15bide] par un ion positif, la
pulvérisation d'un atome d'hydrogène adsorbé sous forme
ion négatif [23bide] et la simple capture électronique par un
neutre énergétique [24bide].
Ces mécanismes déjà cités en
introduction (1.2 à 1.4) sont rappelés ci-dessous :
x
o La capture de deux électrons par un ion positif
incident :
+ ... (4.4)
o La simple capture d'un électron par un atome
énergétique incident
H + surf H- + ... (4.5)
o La pulvérisation d'un atome adsorbé sous forme
d'un ion négatif :
H+ x + Hads H- + ... (4.7)
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 72 -
Ces différentes interactions se caractérisent
par leurs divers mécanismes de transfert d'énergie. Exemple :
Lorsque l'on neutralise un ion, il y a libération de l'énergie
(énergie
d'ionisation, elle est 13.6eV pour le cas de ). De même
pour extraire un électron (travail
de sortie) et création d'un ion négatif
(énergie d'affinité électronique). Ainsi,
- Si un ion positif capture deux électrons en
même temps, le phénomène libère de l'énergie,
il est exothermique. S'il commence par se neutraliser, il libère
l'énergie d'ionisation et la transmets au matériau, le processus
est exothermique.
Ensuite, quand il doit capturer un autre électron il
faut qu'il fournisse de l'énergie (le travail de sortie), le processus
est endothermique (l'énergie récupérée -
affinité électronique - est plus faible que le travail de
sortie).
Donc qu'un d'un point de vue énergétique, les
deux processus (double capture simultanée et deux captures non
simultanées) sont différents.
- Si la capture de deux électrons n'est pas
simultanée, il faut que l'ion positif incident fournisse de
l'énergie pour arracher l'électron au graphite. C'est quelque
chose dont on ne tient pas compte dans notre analyse énergétique
puisqu'on dit qu'au maximum l'ion positif incident transmet E0 (En
réalité il transmet E0 - Ws travail de sortie...).
La simple capture n'est possible que si la particule incidente
possède une énergie plus grande que le travail de sortie du
graphite. Dans le plasma, la plupart des atomes d'hydrogène sont
thermalisés et sont à température ambiante. Ils n'ont donc
pas assez d'énergie pour réaliser un processus de simple capture
en surface.
Par contre des atomes H chauds sont créés lors
de la dissociation de H2 par impact électronique. Cependant, leur
énergie maximale est en dessous du travail de sortie du graphite, la
simple capture ne peut donc avoir lieu.
Des neutres (H) rapides peuvent aussi être produits dans
la gaine par échange de charge. Cependant, sous basse pression (qui est
notre cas), les gaines sont essentiellement non collisionnelles et le flux des
neutres rapides créés par échange de charge est
négligeable.
Quelque soit le type d'ions positifs dominant, il est
neutralisé et dissocié préalablement à la
collision à la surface. Chaque type d'ions , et
possède, comme nous l'avons vu une
énergie E0 due à la différence de potentiel
Vp ( potentiel plasma) et Vs (potentiel
échantillon).
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 73 -
Seulement au moment de la dissociation, elle sera partagée
uniformément en fonction du
nombre des nucléons du type d'ions : 1 pour , 2 pour et
enfin 3 pour .
Exemple pour , il arrive à la surface avec
l'énergie de E0, en négligeant les pertes sur la
surface, il se dissociera en 3 nucléons, donc chacun
acquerra une énergie maximale égale à E0/3, qu'on ajoutera
à celle qu'il va gagner en retournant au plasma (soit e=Vs - Vp), soit
égal à E0 . Ainsi, l'énergie maximale sera :
pour : (4.8)
Pour l'ion : (4.9)
Et pour un proton (4.10).
En figure ci-dessus (4.23 à 4.26), ces différentes
énergies et sont
mentionnées et donnent clairement une indication sur
certains types de mécanisme de création des ions négatifs,
ainsi globalement sur la forme de la FDI, on pourra dire:
? la présence de certains ions d'énergie
inférieure à Eo correspond aux ions négatifs produits en
surface et qui ont subi des collisions avant d'atteindre le
spectromètre. Ce qui, comme stipulé antérieurement, si la
majorité des ions négatifs possèdent une énergie
supérieure à E0, montrent qu'ils ne sont pas
créés au repos.
? Dans le cas de la figure 4.23, où domine,
l'énergie maximale des ions négatifs
(queue de la distribution) est proche de , ce qui prouve que le
mécanisme de capture
de deux électrons par un ion positif incident est au
moins responsable de la queue de la fonction de distribution des ions
négatifs.
? Pour le cas de la dominance par , figures 4.24 et 4.25, on a vu
que l'énergie
maximale est égale à, et que la queue de la
fonction de distribution atteint cette
valeur : Ce qui prouve encore une fois que c'est le
mécanisme de capture qui en est responsable.
E1
? Dans le dernier cas (figure 4.26), la queue de la distribution
arrive jusqu'à la valeur
, cette même valeur d'énergie maximale acquise par
un ion , et on est dans des
conditions de dominance des . Ce qui prouve que c'est bien une
conséquence du
mécanisme de capture.
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 74 -
Les figures suivantes sont des exemples des intensités
relatives des ions négatifs en fonction de leurs énergies (FDI),
dans le cas d'un plasma pur de deutérium, pour différentes
conditions de plasma, et polarisation de l'échantillon :
5000 4000 3000 2000
1000
0
E2 2Pa 100W
vp=28 V
vf=7.18 V
vs=-20 V
40 50 60 70 80 90 100 110 120
Energy (eV)
E0
E3
Fig 4.27 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie
(Condition de domination de et Vs= -20V)
2500 2000 1500
1000
500
0
vp=70 V
vf=35.33 V
vs=0 V
70 80 90 100 110 120 130 140
Energy (eV)
aium
itemuu
eriu lp
Fig 4.28 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie
e
(Condition de domination de et Vs= -20V)
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 75 -
On remarque pour ce type de plasma (deutérium pur), que
contrairement à celui de
l'hydrogène, la queue de la FDI ne s'étend pas
jusqu'à (cas de domination par , figure
4.27) ou jusqu'à (cas de domination par , figure 4.28),
l'énergie maximale s'arrête
avant d'atteindre la valeur attendue (respectivement ou ).
L'hypothèse émise pour expliquer ce paradoxe est
la masse plus lourde du deutérium (en comparaison à
(l'hydrogène). Et, comme le transfert d'énergie de l'ion incident
vers la surface dépend du rapport des masses entre l'ion incident et les
atomes du matériau (carbone), ce dernier sera plus favorable pour ce cas
(plasma au deutérium sur le carbone) que pour le cas
précédent (hydrogène sur carbone), ce qui conduit à
un meilleur transfert d'énergie vers la surface pour le cas du
deutérium.
Le mécanisme de capture de deux électrons est
responsable au moins de la queue de la distribution ionique. Cependant nous ne
savons pas s'il explique la totalité de la distribution ou seulement une
partie.
Le mécanisme de pulvérisation d'un atome
adsorbé sous forme d'ion négatif pourrait également
rentrer en jeu dans la création des ions négatifs. Ce
mécanisme dépend du taux de couverture de la surface par les
atomes d'hydrogène. Pour annuler ce taux de couverture, nous avons
chauffé l'échantillon jusqu'à 750°C. En effet,
à cette température, tout l'hydrogène sera
désorbé. La dernière manipulation (figure 4.29 et 4.30)
vérifie bien la clairvoyance de cet effet de chauffage.
Les FDI ainsi mesurées à deux
températures d'échantillons différentes sont
représentées ci-dessous : en noir à 30°c (cas de
présence d'hydrogène) et en rouge à 750°c (cas
d'absence de l'hydrogène en surface par pulvérisation). Les
conditions de
plasma retenues sont : 0.4Pa de pression et 100W de puissance
injectée (cas domination )
et un potentiel échantillon nul pour 4.29 et potentiel
échantillon de -20V pour la figure 4.30.
On constate que pour les deux cas, la queue de la FDI est
toujours présente et
qu'elle tend vers alors que le pic principal disparaît.
Ceci montre clairement que le pic principal de la FDI n'est
pas du à la capture d'électrons par un ion incident (En effet ce
mécanisme est peu dépendant de la température).
Contrairement à la pulvérisation qui elle, dépend
fortement de la température.
Chapitre IV Mesures expérimentales

E0
= 56 V
Vs = 0 V
= 30 °C
0.4 Pa H2, 100W
Ts = 750 °C
E3
E2
2000
1500
1000
500
0
50 60 70 80 90
- 76 -
Energie des ions H-
(eV)
Fig 4.29 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie pour deux températures
de chauffage d'échantillon
(Condition de domination de et Vs= 0V)
1000 800
600 400 200
0
|
|
Vp
T
s
|
|
|
|
|
|
|
|
|
E0
|
0.4 Pa H2, 100W
|
E3
|
|
Vp = 56 V
Vs = -20 V
E2
Ts = 30 °C
Ts = 750 °C
70 80 90 100 110 120
Energie des ions H-
(eV)
Fig 4.30 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie pour deux températures
de chauffage d'échantillon
(Condition de domination de et Vs= -20V)
Conclusion
? A forte température, le taux de couverture est nul et
plus aucun ion négatif n'est créé par le mécanisme
de pulvérisation.
? A basse température le taux de couverture est
important et un grand nombre d'ions négatif est créé par
le mécanisme de pulvérisation.
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 77 -
4.5.5 Conclusion :
Le graphe suivant résume d'une manière simple la
forme de la FDI, avec distinction de 3 zones :

Vp - Vs
2 3
1
Fig. 4.31 Schéma type d'un profil
FDEI
? Zone ? : Collision lors du transit vers le
spectromètre de masse.
? Zones ?+ ? : Capture de deux électrons
par un ion incident
? Zone ? : Pulvérisation d'un atome
adsorbé sous forme d'un ion négatif
La courbe FDI est constituée d'un pic principal et
d'une queue. Le mécanisme de capture de deux électrons par un ion
positif nous a permis d'expliquer la distribution ionique au niveau de la
queue. Le même mécanisme a été constaté dans
le cas de deutérium mais avec un meilleur transfert de l'énergie
à la surface.
Le pic principal quant à lui est expliqué par le
mécanisme de pulvérisation par un ion positif incident d'un atome
adsorbé sous forme d'un ion négatif. Ce mécanisme est
majoritairement responsable des ions négatifs créés en
surface.
Chapitre V Conclusion
- 78 -
CHAPITRE V
CONCLUSION
La mise en oeuvre de la fusion thermonucléaire
contrôlée pour la production d'énergie constitue un
thème de recherche à la fois bien défini et très
vaste, il requiert encore considérablement d'effort. Une de nos missions
est d'étudier les interactions des plasmas d'hydrogène avec les
matériaux d'intérêt pour la fusion; mais la
multiplicité des paramètres qui peuvent intervenir ainsi que la
diversité des conditions de fonctionnement du réacteur offrent de
larges perspectives de développement.
Le projet ITER, étape déterminante de
développement technologique, a pour but de contrôler la fusion de
noyaux d'hydrogène afin de produire de l'énergie. Un plasma chaud
d'hydrogène est confiné magnétiquement au coeur de la
machine de fusion (tokamak). Pour chauffer ce plasma on utilise des faisceaux
d'hydrogène atomique H énergétiques produits à
partir de faisceaux d'ions négatifs H- neutralisés.
Le développement de sources d'ions négatifs est
donc primordial pour la fusion. En plasma d'hydrogène, les ions
négatifs H- sont produits en volume mais peuvent également
être produits en surface. Ce phénomène a peu
été étudié dans la communauté plasma c'est
pourquoi nous nous y intéressons.
Le graphite, malgré son défaut d'érosion
suite au flux de chaleur considérable, est un des plus prometteurs
matériaux destinés à être utilisés comme
matériaux de surface. En effet, il peut être source de production
d'ions négatifs par bombardement d'ions positifs H+.
D'où l'importance d'un travail de recherche en amont
qui consiste à produire des ions négatifs, dans un environnement
plasma d'hydrogène, en surface d'un matériau échantillon
en graphite à source sans césium. Cette étude est une des
préoccupations majeures de l'équipe plasma-surface du laboratoire
PIIM. Elle se doit de renforcer et d'étendre sa compréhension sur
les mécanismes de formation des ions négatifs et les
paramètres influençant leurs productions.
Chapitre V Conclusion
- 79 -
A ce titre, quelques notions fondamentales sur la physique des
plasmas et la définition des caractéristiques importantes comme
la température électronique, la longueur de Debye , la
représentation de la gaine (formation d'espace charge, potentiel plasma
et potentiel flottant...) ont été précisées.
A l'aide d'un spectromètre de masse (EQP 300) et de
sondes de langmuir dans le réacteur « PHISIS »,
réacteur plasma radio-fréquence (RF) de type hélicon,
développé par le laboratoire, qui doit amener à mieux
comprendre les problèmes de production de l'énergie par plasma
chaud d'hydrogène, confiné magnétiquement au coeur de la
machine de fusion (tokamak). Notre plasma est excité à basse
énergie, en régime capacitif et inductif, avec deux gaz (D2 et
H2), le deutérium est utilisé pour son effet isotopique.
Le choix des conditions expérimentales a
été guidé par le souci de rester le plus proche possible
des conditions qu'on retrouvera au coeur du réacteur ITER.
Ce dispositif expérimental, par un choix de
paramètres expérimentaux (la pression, la puissance et potentiel
de l'échantillon), nous a permis de mesurer les fonctions de
distributions résolues en énergie (IEDF en anglais) pour des ions
négatifs H- et D-. Nous avons obtenus des spectres qui montrent la
présence de plusieurs mécanismes de création, sur la
surface à partir des neutres ou des ions positifs, et/ou dans le volume
à partir de l'hydrogène. Les résultats exposés ici
constituent une étape d'un long travail, bien entamé par
l'équipe Plasma Surface du laboratoire PIIM.
Les ions négatifs étant créés
à partir des ions positifs, nous avons débuté par une
étude paramétrique des ions positifs présents dans le
plasma. Notre but était de mieux comprendre les mécanismes de
formation et de perte de ces ions, et d'identifier des conditions où un
seul type d'ions domine. En effet, l'étude de la création des
ions négatifs sera facilitée si l'échantillon n'est
bombardé que par un ion donné. Si le facteur puissance a peu
d'influence, par contre la pression joue un rôle essentiel sur la
domination de quelques types d'ions positifs les conditions suivantes ont
été sélectionnées:
0.2Pa et 300W pour une
prépondérance de et
2Pa et 100W pour une prépondérance
de et .
Pour isoler et caractériser l'influence du dernier type
d'ions positifs , nous avons
été amenés à utiliser d'autres
conditions. La méthode choisie était l'utilisation d'un
mélange
- 80 -
Chapitre V Conclusion
Hélium-Hydrogène dans le gaz plasma. L'augmentation
et la domination des ions avec
la présence de l'hélium, sous les conditions
suivantes, a été incontestable.
Mélange gaz : Hélium à 3Pa et
Hydrogène à 0.05Pa, sous une puissance injectée de
1kW,
en présence d'un champ magnétique de 24
Gauss
Mélanger l'hydrogène avec un autre type de gaz
inerte comme l'argon, peut permettre de changer les proportions des ions
hydrogénoides, on peut penser que vu sa masse importante, l'argon peut
encourager le mécanisme de pulvérisation et générer
ainsi un flux d'ions négatifs importants. Pour la puissance, à
une pression de 1Pa, les résultats sont peu différents de ceux
obtenus en hydrogène pur, par contre en rajoutant de l'argon à
0.4Pa, on n'arrive pas à faire dominer un type d'ion, au contraire, on
crée trois populations à peu près équivalente. Il
reste quand même intéressant de poursuivre cette piste pour
mesurer son impact sur les propriétés de production d'ions
négatifs.
Nous nous sommes également attachés à
expliquer les mécanismes possibles de création d'ions
négatifs en surface et de caractériser leurs interactions par le
transfert d'énergie. Les formes des FDI, notamment le profil de la
queue, montre bien le rôle du mécanisme de capture de deux
électrons par un ion positif incident.
Le mécanisme de pulvérisation d'un atome
adsorbé sous forme d'ion négatif pourrait également
rentrer en jeu dans la création des ions négatifs. Ce
mécanisme dépend du taux de couverture de la surface par les
atomes d'hydrogène. Par une astuce simple de chauffage de
l'échantillon vérifie bien la clairvoyance de cet effet. Ainsi,
à forte température on annihile le mécanisme de
pulvérisation et, le pic principal de la FDI montre bien qu'aucun ion
négatif n'a été crée.
La forme typique de la FDI montre qu'on peut diviser en trois
zones :
Zone ? : Collision lors du transit vers le
spectromètre de masse. Zones ?+ ? : Capture de deux
électrons par un ion incident.
Zone ? : Pulvérisation d'un atome
adsorbé sous forme d'un ion négatif.
Chapitre V Conclusion
- 81 -
Ce mémoire apporte un ensemble de résultats
originaux attestant l'importance des ions négatifs à
l'équilibre global du plasma (et, on ne peut pas comprendre un plasma
électronégatif en ignorant les ions négatifs), et plus
particulièrement par leurs rôles joués pour
générer des faisceaux de haute énergie de particules
neutres (fusion). Seul, un petit nombre de travaux ont
été publiés et sont généralement
effectués dans des conditions expérimentales
différentes.
Nous estimons que les objectifs visés au début
de ce travail ont été atteint, certains résultats obtenus
doivent être approfondis au moyen d'un appareillage mieux adapté.
Nous pensons par la suite adapter une cage de Faraday et, mesurer ainsi l'effet
sur le flux d'ions Het D-. Poursuivre la manipulation en testant l'influence
d'autres paramètres, notamment les matériaux.
Un effort particulier devra être porté sur la
compréhension des mécanismes de création et de bilan
énergétique qui s'avèrent très complexe. Surtout,
penser plus particulièrement à réaliser des manipulations
à chaud. De ce fait, l'étude et la mise en oeuvre de la fusion
thermonucléaire contrôlée pour la production
d'énergie, constitue un domaine de recherche très ouvert.
- 82 -
Annexe
ANNEXE I
DIFFERENTS MODES DE COUPLAGES
? ? 2T
e e
A.1 INTRODUCTION :
Les premières expériences
réalisées sur des réacteurs de type hélicon ont mis
en évidence des augmentations brutales de la densité lorsque l'on
augmente la puissance injectée. Ces sauts de densité ont
été interprétés comme des transitions entre
différents modes de couplage de la puissance au plasma. Degeling et al
ont ainsi identifié trois régimes distincts :
-un régime capacitif, à basse puissance,
appelé mode E.
-un régime inductif, pour des puissances plus
élevées, appelé mode H.
-un régime hélicon, pour des fortes puissances,
appelé mode W.
Nous avons vu que, dans notre travail, on a utilisé
surtout les deux premiers modes de couplage (capacitif et inductif).
A.2 PRESENTATION DES DIFFERENTS MODES :
S T _ S c + 2 T
e + S i
Nous allons maintenant présenter les
caractéristiques de chaque mode. Pour cela, il suffit de comparer la
puissance absorbée par les électrons à la puissance
perdue. La puissance perdue s'obtient en calculant la perte d'énergie
due au flux d'ions et d'électrons sur les parois. On
doit donc prendre en compte l'énergie perdue par
collisions, celles-ci pouvant être des
collisions élastiques, de transfert de charge ou
d'excitation. De plus, les ions et les électrons vont perdre de
l'énergie cinétique en allant sur les parois du
réacteur.
On note , l'énergie moyenne perdue pour chaque ion
[resp.électron] quittant le
plasma. est simplement due à
l'accélération des ions dans la gaine présente devant les
parois du réacteur. Pour , dans le cas d'électrons maxwellien, on
a l'égalité suivante :
. (A.1)
On définit alors l'énergie totale perdue pour
chaque paire ion électron quittant le plasma :
(A.2)
L'expression de la puissance perdue est ensuite obtenue à
l'aide du flux de perte des
particules chargées, avec la densité de plasma en
lisière de gaine, est la vitesse de
Bohm et A est la surface des parois du réacteur :
- 83 -
Annexe
(A.3)
La vitesse de Bohm ne dépend pour un ion donné
que de la température électronique, et il en est de même
pour l'énergie. Sachant que varie assez peu avec la puissance
injectée,
on peut dire que la puissance perdue par le plasma est
proportionnelle à la densité :
En revanche, la puissance absorbée par le plasma
dépend fortement du mode de couplage, comme nous allons le montrer dans
les paragraphes suivants.
A.2.1 Le régime capacitif (mode E) :
Ce régime tient son nom des réacteurs à
électrodes parallèles. Le plasma est crée entre deux
électrodes, l'une étant polarisée par une tension RF,
l'autre étant reliée à la masse. Il apparaît donc un
champ électrique oscillant dans l'espace inter électrodes. Les
électrons du plasma peuvent suivre les variations instantanées du
champ électrique, tandis que les ions ne répondent qu'au champ
électrique moyen, qui est toujours dirigé vers les parois du
réacteur. Ce champ moyen est faible dans le corps du plasma et
l'essentiel de la puissance injectée est absorbée dans les gaines
de charges d'espace, qui se forment devant chaque électrode. De ce fait,
le taux d'ionisation dans le coeur du plasma reste assez faible. Ainsi, en
augmentant la puissance injectée, la tension à travers les gaines
augmente fortement, mais le flux de particules chargées augmente peu.
Dans le plasma ce sont les électrons, qui absorbent la puissance
injectée et on écrit généralement la puissance
absorbée sous la forme suivante :
(A.4)
- Le premier terme, , représente la puissance
absorbée par chauffage ohmique, c'est-à-dire par collision
entre électrons et neutres.
- Le second terme, , désigne la puissance
absorbée par le chauffage stochastique. Ce type de chauffage est
dû au fait que les gaines oscillent devant les électrodes. Ainsi,
les électrons vont être réfléchis par ces gaines et
absorbent une certaine puissance. C'est un processus de chauffage non
collisionnel. Liebermann a établi les formules, donnant les puissances
ohmique et stochastique en fonction de la densitéet de la tension RF
appliquée VRF :
Pohm
RF
?
y2
(A.5)
ns
- 84 -
Annexe
(A.6)
On constate ainsi que la puissance absorbée par ces
deux mécanismes décroît lorsque la densité augmente.
On peut tracer, pour une tension VRF donnée, les courbes
donnant l'évolution de la puissance perdue en fonction de la
densité du plasma celle-ci est quasiment égale à la
densité en lisière de gaine dans le cas des plasmas basse
pression. Sur ce graphe, le point d'intersection des deux courbes
définit le point de fonctionnement de la décharge.

Fig. A.1 Point de fonctionnement du
régime capacitif
Dans un réacteur hélicon, ce régime
capacitif est observé à basse puissance : en effet, dans ce cas,
l'antenne est à un potentiel très élevé, tandis que
les parois du réacteur sont généralement à la
masse. Il existe donc un champ électrique RF à l'intérieur
de la chambre source et le couplage de la puissance au plasma est semblable
à celui d'un réacteur à plaques parallèles. Le taux
d'ionisation est donc faible et les densités typiquement mesurées
dans un plasma basse pression sont de l'ordre de 109 cm -3.
A.2.1 Le régime inductif (mode H) :
Les plasmas inductifs sont habituellement
désignés par l'acronyme ICP, qui signifie Inductivly Coupled
Plasmas. Ces sources ICP sont généralement constituées
d'un tube ou d'un hublot en quartz, sur lequel est disposée une bobine
en forme de solenoide ou d'éscargot.
Annexe
Cette bobine est parcourue par un courant RF, ce qui induit
à l'intérieur de la chambre source un champ électrique.
La puissance est transférée aux électrons
par l'intermédiaire de ce champ électrique azimutal, qui ne
pénètre dans le plasma que sur une profondeur de quelques
centimètres, appelée épaisseur de peau. En effet, ce champ
est évanescent, car sa fréquence est inférieure à
la fréquence plasma électronique. Il est donc absorbé dans
l'épaisseur de peau.
L'absorption de puissance se fait par chauffage ohmique
(collisions) et par un processus de chauffage non collisionnel, analogue au
chauffage stochastique des réacteurs capacitifs : les électrons
du coeur du plasma interagissent avec le champ électrique oscillant
induit dans la couche d'épaisseur .
Dans le cas d'un plasma non collisionnel (basse pression),
l'expression deest la suivante :
(A.7)
Avec , masse de l'électron.
P ? N I
bs rf
a ? ?
Afin d'établir l'expression de la puissance
absorbée , on considère une source ICP de
géométrie cylindrique (longueur , rayon R) avec ,
constituée d'une bobine de N trous.
On observe généralement deux régimes de
densités distincts :
-un régime de fortes densités, pour lequel -un
régime de faibles densités, pour lequel
1 2 2 ? R 2
2 l
n e 2
eff m
?eff
? Dans le cas du régime de fortes densités, on
intègre le flux de puissance transmise au
plasma dans la couche d'épaisseur et on obtient :
est le courant RF parcourant l'antenne, est la
conductivité effective du plasma :
?
s
?
(A.9)
?eff
e
- 85 -
est la fréquence de collision effective, qui tient compte
des collisions réelles et du
processus stochastique non collisionnel.
On constate ainsi que la puissance absorbée par le
plasma dans ce régime de fonctionnement diminue lorsque la
densité de plasma augmente. En effet, on a :
Annexe
(A.10)
? Pour le régime de faibles densités,
l'épaisseur de peauest plus grande que le rayon de la source et les
champs pénètrent donc entièrement le plasma. L'expression
de la puissance absorbée est donc différente et on a, dans ce
cas, la relation de proportionnalité suivante :
(A.11)
On peut alors tracer, pour un courant donné, les courbes
donnant l'évolution des
puissances perdue et absorbée par le plasma en fonction de
la densité.

- 86 -
Fig. A.2 Point de fonctionnement du
régime inductif
- 87 -
Annexe
On considère ainsi qu'il n'existe pas toujours un point
de fonctionnement pour le
régime inductif. En effet, si le courantest
inférieur à une valeur minimale , alors le
couplage de la puissance au plasma ne peut se faire suivant le
mode inductif.
Dans ce cas, la tension présente sur la bobine est
suffisamment élevée pour permettre un
couplage capacitif. Dés que le courant atteint la valeur
seuil , la tension sur la bobine
chute et la puissance absorbée augmente de façon
importante, tout comme la densité de plasma.
Dans un réacteur hélicon, l'antenne joue le
rôle de la bobine et le tube en pyrex, celui de la fenêtre
diélectrique qui sépare le plasma de la bobine. Si le courant RF
parcourant l'antenne est suffisant, alors le couplage inductif peut être
observé. Généralement, lorsque l'on augmente la puissance
injectée, le mode H suit le mode E et la transition EH se traduit par
une brusque augmentation de la densité, due au meilleur couplage de la
puissance. Les densités typiques d'un plasma inductif basse pression
sont de l'ordre de 1010 -1011cm-3.
Annexe
ANNEXE II

Fig. A.3 Affiche de Présentation
- 88 -
Annexe
ANNEXE III
ATTESTATION DE PRESENTATON

- 89 -


- 90 -
Bibliographie
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