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Comment les chaà®nes de France Television se différencient elles des chaà®nes de télévision privées sans semer la confusion chez le telespectateur ?

( Télécharger le fichier original )
par Clémentine Mervelet
Institut Supérieur de la Communication et de la Publicité (ISCOM) - maà®trise de communication globale option communication publique 2005
  

Disponible en mode multipage

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Remerciements

Je remercie ma tutrice de mémoire ISCOM Françoise Marie Lemoine, qui

m'a conseillée dans l'élaboration de la problématique et dans la conception

de ce mémoire.

Un grand merci à Isabelle Duhamel, animatrice sur France 3 Lorraine

Champagne Ardennes et ancienne animatrice sur France 2 pour m'avoir

aidée, et un autre grand merci à Fabienne Amiach, journaliste et présentatrice

sur France 3, pour avoir accepté d'être ma tutrice.

Je remercie également Rémi Festa, Directeur des études de France

Télévision Holding, pour avoir accepté de me rencontrer et pour ses

explications sur la ligne éditoriale des chaînes publiques.

Enfin, merci aux personnes qui ont bien voulu me donner leurs

impressions sur les chaînes de France Télévision dans le cadre du micro trottoir.

Table des Matières

REMERCIEMENTS.......................................................................................................................1

TABLE DES MATIERES..................................................................................................................2

INTRODUCTION.........................................................................................................................4

I. FRANCE TELEVISIONS FACE A LA STANDARDISATION..........................................................6

1.1 UN GROUPE D'IMPORTANCE DANS L'HISTOIRE DU PAF.................................................................6

1.1.1 L'histoire de France Télévisions, base solide pour le groupe...............................6

1.1.2 L'organisation de France Télévisions aujourd'hui : un groupe construit autour

d'un média de service public..........................................................................................7

1.1.3 Un but ambitieux : créer un équilibre.....................................................................9

1.2 FRANCE TELEVISIONS SUR LE MARCHE........................................................................................10

1.2.1 Concurrence féroce sur le petit écran................................................................10

1.2.2 Un positionnement pour chaque chaîne, arme contre le risque de se

standardiser.....................................................................................................................12

1.2.3 La perception de France Télévisions selon les téléspectateurs........................14

1.3 LA COMMUNICATION DES CHAINES DE FRANCE TELEVISIONS SUR LE SERVICE PUBLIC......................18

1.3.1 Une politique de communication délicate à réaliser........................................18

1.3.2 Une cible vaste et par conséquent difficile à cerner.........................................19

1.3.3 Les moyens de communiquer institutionnellement, divers mais limités............20

II. LES CONTRAINTES A TENIR TOUT EN GARDANT SA PLACE SUR LE MARCHE.....................25

2.1 LE DEVOIR DE MORALITE DU SERVICE PUBLIC...............................................................................25

2.1.1 Etre un organisme public, obligation d'exigence..............................................25

2.1.2 Des sujets tabous.....................................................................................................27

2.1.3 La volonté malgré tout d'informer........................................................................29

2.2 DES CONTRAINTES BUDGETAIRES, FREIN DE FRANCE 2, FRANCE 3 ET FRANCE 5.............................31

2.2.1 Les ressources du groupe, équilibre entre privé et public.................................31

2.2.3 La répartition du budget : les priorités..................................................................34

III. RECOMMANDATION : UTILISER LA NOTION DE SERVICE PUBLIC.....................................37

3.1 STRATEGIE DE COMMUNICATION : REDEFINITION DU CONCEPT, ABSTRAIT POUR LE GRAND PUBLIC...37

3.1.1 Problématique........................................................................................................37

3.1.2 Objectifs...................................................................................................................38

3.1.3 Cibles........................................................................................................................38

3.1.4 Message...................................................................................................................40

3.1.5 Ton............................................................................................................................40

3.1.6 Promesse..................................................................................................................40

3.2 LA MISE EN ACTIONS DE LA STRATEGIE........................................................................................41

3.2.1 Les actions : rendre les valeurs plus concrètes....................................................41

3.2.2 Planning : une communication sur l'année.........................................................45

3.2.3 La répartition du budget pour cette stratégie....................................................47

CONCLUSION.........................................................................................................................49

BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................................................51

OUVRAGES.................................................................................................................................51

RAPPORTS INTERNES ET POLITIQUES..................................................................................................51

DOCUMENT EXTERIEUR A FRANCE TELEVISION...................................................................................51

ARTICLES DE PRESSE.......................................................................................................................51

SITES INTERNET CONSULTES..............................................................................................................52

TABLE DES ANNEXES................................................................................................................53

ANNEXE 1 : CONTRAT D'OBJECTIFS ET DE MOYENS DE FRANCE TELEVISIONS EN 2002.........................53

ANNEXE 2 : COMPTE RENDU DE L'INTERVIEW DE REMI FESTA.............................................................53

ANNEXE 3 : CHARTE DE LA SNCF..................................................................................................53

Introduction

Le 31 mars 2005 a eu lieu le lancement de la Télévision Numérique

Terrestre, TNT, accessible à partir de tout poste de télévision. Basée sur un autre

secteur que la télévision par câble ou satellite, elle agrandit le nombre de

concurrents sur le marché de la télévision hertzienne. Parmi les chaînes bien

« installées » et qui voient dans ce nouveau système une opportunité pour se

développer : celles du groupe France Télévisions. Entreprise de service public,

France Télévisions compte sur ses deux nouvelles chaînes pour conquérir le

marché de la TNT : France ô et France 4. En effet, la lutte est rude sur le marché

du Paysage Audiovisuel Français. Depuis l'arrivée des chaînes de télévision

privées, les chaînes de service public se sont affirmées pour faire face à la

concurrence. Elles ont traversé les années en affinant leur programmation, en

tentant de mettre en place une relation particulière avec leurs téléspectateurs.

Leur particularité : faire partie du « service public ».

Mais qu'appelle t-on le service public ? Que signifie aujourd'hui

cette notion ? Nous pouvons nous poser la question, dans la mesure où il

semble y'avoir de moins en moins de mise en valeur de cette idée vis-à-vis du

public. Les chaînes du groupe essayent justement de jouer sur cette idée, mais

est elle réellement claire et appréciée dans l'esprit du grand public ? Y'a-t-il

vraiment une différence entre les chaînes de France Télévision et les autres ? Et

si c'est le cas, dans quelle mesure les chaînes publiques se rapprochent-elles

de la demande du marché sans semer la confusion chez le téléspectateur,

c'est-à-dire tout en assumant leur différence de chaîne de service public ?

Pour répondre à ces problématiques, nous allons étudier les

différents aspects des chaînes de télévision du groupe France Télévisions, mais

nous ne nous pencherons que sur le cas des chaînes hertziennes existantes,

France 2, France 3 et France 5, par souci de praticité, les chaînes France ô et

France 4 n'ayant pas d'existence depuis suffisamment longtemps pour être

analysées selon leurs images institutionnelles, leurs lignes éditoriales, leurs

positionnements à long terme et leurs choix en communication.

Nous étudierons dans un premier temps la place de France

télévisions sur le marché de la télévision hertzienne, à travers son identité, son

histoire, ses concurrents et le positionnement de ses chaînes, puis dans un

second temps nous analyserons les contraintes dont doivent tenir compte les

chaînes de service public lorsqu'elles se battent pour entretenir leur position sur

le marché. Enfin dans un troisième et dernier temps nous réfléchirons à une

proposition de recommandation en communication globale commune aux

trois chaînes hertziennes de France Télévisions.

Pour cette réflexion sur le service public audiovisuelle, nous utiliserons

des recherches documentaires réalisées en majeure partie dans la presse, ainsi

qu'un micro trottoir auprès du grand public et des interviews de personnes

employées par France Télévisions (cadre de France Télévisions holding ou

animateur sur une des trois chaînes).

I. France Télévisions face à la standardisation

Afin de mieux comprendre l'importance que prennent les chaînes de

France Télévisions sur le paysage audiovisuel français, il convient de resituer le

groupe dans le monde de l'audiovisuel à travers son histoire, son organisation,

et ses objectifs en tant qu'organe de service public.

1.1 Un groupe d'importance dans l'histoire du PAF

1.1.1 L'histoire de France Télévisions, base solide pour le

groupe

L'histoire de France Télévisions et de ses chaînes remonte en réalité aux

origines de la télévision et de sa diffusion. En effet, les premières chaînes étant

publiques à cette époque (les années 1950), l'organisme « ancêtre » de France

Télévisions a toujours été présent. En 1949, la Radiodiffusion Télévisée Française

est créée en 1949 (RTF), et précède de peu la loi sur la redevance la même

année. Dix ans plus tard, en 1959, le Ministre de l'Information place sous sa

direction la RTF, qui deviendra en 1964 l'Office de Radio Télévision Française.

L'ORTF est alors un « établissement public à caractère industriel et

commercial ». Le service public audiovisuel est né. La deuxième chaîne

publique apparaît sur les écrans le 18 avril 1964 (elle deviendra beaucoup plus

tard Antenne 2 puis France 2). En 1970, on voit se dessiner le projet d'une

télévision à proximité géographique (aujourd'hui France 3) dans le rapport de

la commission d'études du statut de l'ORTF, mais il faudra attendre le 31

Décembre 1972 pour que la troisième chaîne fasse son entrée dans le PAF.

En 1974, l'ORTF disparaît en se recréant sous sept organismes chargés de

la branche audiovisuelle du service public, dont par exemple l'INA. Les

transformations audiovisuelles se poursuivent en 1982 avec l'abolition du

monopole des programmation afin de « garantir l'indépendance du service

public de la télévision » (d'après la loi). Ce sont ces changements qui

provoquent une remise en question des chaînes existantes, toujours toutes

publiques. Mais en 1984, la première chaîne privée se crée : Canal+. Elle sera

suivie de la privatisation de TF1 deux ans plus tard. A cette date, les chaînes

publiques sont donc Antenne 2 et FR3, qui, par décision législative, voient

placer à leurs têtes une présidence commune. Et en 1987, la sixième chaîne est

attribuée au groupe Métropole Télévision, c'est la création d'M6.

Quant à Arte, il faut attendre 1991 pour la voir diffuser sur le petit écran.

Cela précède de peu la liquidation de la Cinq. Antenne 2 et FR3 deviennent

respectivement France 2 et France 3 en 1992, et sont regroupées dans un

organisme appelé France Télévisions. Par conséquent, le groupe a eu cette

année 2005, 13 ans.

En 1994, la chaîne destinée à « favoriser l'accès au savoir, à la formation

et à l'emploi » (selon sa propre définition l'année de sa création), est fondée,

mais elle ne commencera à diffuser qu'en 1995. Deux ans plus tard, un rapport

sur « les entreprises publiques de télévision et les missions de service public »1 est

remis à Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication de

l'époque. En 2002, enfin, l'Etat a versé à France Télévision une part de dotation

pour lui permettre de participer au lancement de la TNT. Ce sera le cas avec le

rachat de France ô (anciennement RFO) et France 4, chaîne tournée vers le

spectacle.

1.1.2 L'organisation de France Télévisions aujourd'hui : un

groupe construit autour d'un média de service public

Construit au début à partir des trois chaînes que sont aujourd'hui France

2, France 3, et France 5, le groupe a élargit son secteur d'activité à des milieux

plus diversifiés. Outre la gestion des chaînes France ô et de chaînes

thématiques (Festival, Euronews, Planète Thalassa, Ma Planète, Mezzo)

disponibles sur le câble, le groupe s'est intéressé à la production

1 Jean Louis Missika, « Les entreprises publiques de télévision et les missions de service public »,

rapport ministériel, la Documentation Française, 1997.

cinématographique, à la distribution, à l'édition, au multimédia et enfin à la

publicité. Si le groupe a attendu 2002 pour fonder France Télévisions Holding,

cela lui a permit de mieux réorganiser ses fonctions au sein de la structure. Ainsi,

cette structure a en charge de déterminer la stratégie du groupe et des

chaînes, à plusieurs niveaux, sept pour être précis : des départements de

direction « classiques », comme ceux des ressources humaines, des finances, de

l'audit interne, mais également des départements plus « spécifiques » comme

ceux des relations institutionnelles, de la communication, de la stratégie des

programmes et enfin de la diversification. La stratégie de communication des

chaînes France 2, France 3 et France 5 se décide à partir de la holding, et non

dans un département indépendant au sein de chaque chaîne. Nous pouvons

penser que la direction du Groupe a choisi ce mode de fonctionnement pour

favoriser la cohérence dans la communication globale des chaînes. Grâce à

cette organisation, chaque chaîne peut avoir sa propre identité tout en

respectant celle du groupe. Par exemple, la charte graphique : France 2 n'a

pas la même présentation graphique des programmes que France 5, pourtant

leurs logos respectifs sont construit sur la même charte. Seule la couleur change

avec le numéro de la chaîne. Le cadre rectangulaire incliné reste le même.

Ceci n'est qu'un exemple de ce que peut être la gestion de la cohérence

identitaire au sein du groupe.

Cette gestion de l'identité est très importante pour le groupe car c'est

cette exigence qui permet d'afficher de la façon la plus claire possible

l'appartenance des trois chaînes de service public au même groupe. Nous

pouvons ainsi constater que l'organisation d'une entreprise (ici publique, mais

le cas aurait pu être pour une entreprise privée), peut être décidée en fonction

de l'image davantage structurée que l'on souhaite lui donner.

L'appartenance de France 2, France 3 et France 5 à la même famille n'a

jamais été plus claire que depuis que le groupe s'est réorganisé et a créé la

holding France Télévisons. Dans ce cas, nous pouvons même aller jusqu'à dire

que c'est pour garantir une meilleure image de communication tant

institutionnelle que de marque que l'organisation a été revue, preuve que

cette image du service public a une importance considérable.

1.1.3 Un but ambitieux : créer un équilibre

Lorsqu'a eu lieu la phase de privatisation des chaînes de télévision dans

les années 80, l'objectif était de faire disparaître le monopole du secteur public

pour davantage de libertés de communication. Le désir était de réussir à créer

un équilibre entre les secteurs publics et privés, une libéralisation du monde de

l'audiovisuel français. L'Etat qui, comme nous avons pu le voir précédemment,

exerçait un pouvoir total sur le petit écran, a peu à peu abandonné, au gré

des lois, son rôle de régisseur de contrôle direct. Selon Rémy Tomaszewski2, « le

secteur de l'audiovisuel a glissé progressivement du monopole d'Etat vers une

organisation mixte et pluraliste ».

C'est dans ce contexte et quelques années après la libéralisation de

l'audiovisuel que France Télévisions a été créée. Nous pouvons dire que le rôle

de l'Etat s'est officiellement détourné du contrôle des chaînes à ce moment,

pour faire apparaître la notion de service public audiovisuel. Bien sûr, ce type

de service était déjà présent sur les chaînes avant les grands bouleversements

audiovisuels qu'elles ont connus. Dans leurs programmations figuraient déjà le

journal d'information et la retransmission de la messe le dimanche...

Cependant, la volonté de service public n'était pas clairement affichée, ou

utilisée comme argument pour la qualité des chaînes ou encore utilisée

comme élément constitutif de la ligne éditoriale.

Ce n'est qu'à partir de la présentation de l'organisme France Télévisions

au grand public que l'identité du groupe et sa politique ont été affichées.

L'objectif est donc, pour cette structure, d'assurer une diversité des

programmes et des lignes éditoriales de France 2, France 3 et France 5 pour

correspondre de la façon la plus complète possible aux demandes du public,

tout en mettant en avant des missions qui, d'après Rémi Festa3, Directeur des

2 Rémy Tomaszewski, in "Les Politiques audiovisuelles en France", édition de la Documentation

Française, 2001

3 Interview avec Rémi Festa, Directeur des Etudes de France Télévisions Holding, réalisée le 8 mars

2005, voir annexe 2.

Etudes de France Télévisions Holding, sont réparties selon trois pôles : informer,

divertir, cultiver. Le but de France Télévisions n'est donc pas, comme nous

pourrions le ressentir dans les préjugés négatifs, de contrôler de façon

détournée le paysage audiovisuel français, par son attachement à l'Etat, mais

bien de remplir ses missions de service public en jouant les cartes de

l'ouverture, de la découverte et de la culture. Nous pouvons en déduire qu'il

s'agit de transmettre à l'ensemble de la population des valeurs utiles à la

cohésion sociale et à la culture de la société moderne française. L'objectif est

de faire passer l'aspect moral et social avant l'aspect commercial

contrairement aux choix des chaînes de télévisions privées.

Si ces « belles valeurs » ont a priori tout pour permettre aux chaînes de

France Télévisions de séduire le grand public, il n'en reste pas moins qu'elles ne

sont pas les seules sur le marché télévisuel français. Sur le paysage hertzien, six

chaînes (sept en comptant Arte) se battent pour l'audience. Nous pouvons

nous interroger sur leurs différentes situations sur le marché français.

1.2 France Télévisions sur le marché

Sur le paysage hertzien, six chaînes (sept en comptant Arte) se battent

pour l'audience. Cela nous amène maintenant à la position des trois chaînes

qui nous intéressent sur le marché.

1.2.1 Concurrence féroce sur le petit écran

Depuis la fin du monopole de l'Etat sur le paysage audiovisuel, les

chaînes hertziennes se sont multipliées, leur nombre passant de trois à sept.

Nous pouvons dire que la concurrence est rude sur le PAF (Paysage Audiovisuel

Français). Chaque soir, à l'heure du « prime time », les programmations

s'affrontent. Fruits de chaque chaîne, ces dernières essayent de drainer grâce

à elles le maximum de téléspectateurs. Pour chaque émission, c'est une

réflexion stratégique complète qui s'engage, condition à (peut être ?) la

victoire d'un soir. Dans ce contexte, que la chaîne soit publique ou privée ne

change pas grand chose. La démarche est semblable : on essaie d'attirer le

téléspectateur avec un thème accrocheur, une présentation originale, on joue

sur la popularité d'un sujet ou d'un type d'émission, d'un présentateur, et on

décide de la date de diffusion en fonction de ce qui se passe chez le

concurrent principal...

Cependant, malgré ces critères stratégiques qui ne sont pas les seuls,

loin de là, et qui sont communs à tous les systèmes décisionnaires des

programmations de chaque canal, nous pouvons remarquer une exception à

cette féroce bataille : France 2, France 3 et France 5 se font de la publicité

mutuelle ! Depuis quelques années, nous assistons à un nouveau genre de

communication audiovisuelle. France 2 diffuse une plage d'annonce de

programme de France 5, et inversement. Idem pour France 3. Un exemple :

nous pouvons tomber par hasard sur l'annonce d'une émission des Maternelles

(diffusée quotidiennement sur France 5 le matin), ce qui nous laisse à croire

que c'est bien sur France 5 que nous avons « zappé », et en réalité, nous nous

rendons compte que nous sommes sur France 2 !

Ce moyen se rapproche d'un système d'entraide d'une certaine façon.

France 2 qui bénéficie d'une bonne audience, en fait profiter France 5 afin de

lui permettre de conquérir certains de ses téléspectateurs. Ce qui inverse la

politique de base : chaque chaîne est habituellement obligée d'attendre que

le quidam allume sa télé et zappe sur elle, en espérant qu'il restera sur la

chaîne. En revanche, dans le principe que nous avons décrit, c'est la chaîne

qui vient au téléspectateur, et non plus le téléspectateur qui vient à la chaîne.

Ce système de collaboration, parfaitement normal puisque France 2, France 3

et France 5 font partie du même groupe, est surprenant au premier abord.

Nombre de gens ont d'ailleurs été un court instant dans la confusion à

l'instauration de cette publicité solidaire. Mais au final, nous pouvons dire que

c'est une bonne façon de mettre le service public en avant, et de provoquer

un soutien des chaînes entre elles.

Enfin, un autre aspect est à souligner : même si la concurrence est rude,

et que toutes ont besoin d'audience, les chaînes de service public vivent cela

de manière un peu différente. Comme le précise Rémi Festa, elles doivent

avant tout remplir leurs trois missions de service public. L'aspect « vital » du gain

financier de la publicité est moindre que sur une chaîne privée, puisqu'elles

sont financées en moyenne aux 2/3 par la redevance. Bien sûr, la publicité, et

donc l'audience, ont aussi leur importance, mais ce n'est pas une condition

sine qua non quotidienne à l'existence de ces chaînes publiques.

1.2.2 Un positionnement pour chaque chaîne, arme contre

le risque de se standardiser

Dans ce contexte concurrentiel intense, comment font alors les trois

chaînes pour se différencier des autres chaînes privées et par conséquent, non

seulement se maintenir mais surtout renforcer leur présence dans la course à

l'audience ? Elles choisissent tout simplement un positionnement différentiel,

une identité forte et spécifique à chacune, pour cibler à chaque fois des

personnes différentes et ainsi atteindre un maximum de téléspectateurs. Si nous

résumons chaque positionnement de France 2, France 3 et France 5 en un

minimum de mots, voici ce que nous obtenons :

France 2 : tolérance, ouverture

France 3 : proximité géographique, affective, intellectuelle

France 5 : partage des connaissances

Ces valeurs qui forment l'identité de chaque chaîne sont très différentes

entre elles, mais elles ont toutes un point commun : celui d'être des valeurs

sociales, humaines, des valeurs qui, idéalement et dans l'esprit collectif, font

progresser une société. Bien sûr, nous pouvons décider de ne pas croire toutes

ces belles idées : si la télévision était réellement comme cela, nous le saurions !

Mais là il est question uniquement des chaînes de service public, et même si il

leur arrive parfois quelques dérapages (par exemple la polémique de

l'émission « C'est mon choix »), il faut bien reconnaître qu'elles respectent

globalement ces valeurs dans leurs grilles de programmes. Ce qui est la

moindre des choses, compte tenu de la ligne éditoriale qu'elles sont chargées

de respecter en tant que chaînes du service public, leur crédibilité étant

susceptible à chaque instant d'être remise en question.

Pour visualiser plus facilement la position de chaque chaîne de France

Télévisions sur le marché, nous pouvons réaliser un schéma selon la méthode du

mapping. Nous y plaçons également les chaînes concurrentes : TF1, Canal +,

M6.

Sur ce mapping, on peut remarquer que seule France 5 n'a pas de

concurrent dont le positionnement se rapproche du sien. En associant des

Zone de Texte: Culturelle/

Apprentissage

Zone de Texte: Canal +Zone de Texte: France 3Zone de Texte: ArteZone de Texte: France 2Zone de Texte: France 5

(Apprentissage

d'égal à égal)

Zone de Texte: M6Zone de Texte: TF1Zone de Texte: Emissions de proximitéZone de Texte: Programmation et information nationale/internationaleZone de Texte: Populaire

émissions culturelles, d'apprentissage, avec la proximité, affective et

intellectuelle, la chaîne a trouvé un secteur original et attirant. Elle mise sur une

relation proche du téléspectateur mais d'égal à égal, comme si elle se plaçait

à côté de son auditeur dans une fonction de conseils et de partage des

connaissances. C'est sans doute cela qui a fait qu'elle progresse dans son

audience.

En revanche, sur les autres secteurs du mapping, on remarque une

concurrence en binôme : France 2 est proche de TF1, et France 3 a comme

rivale M6. Bien évidemment, chaque chaîne représente une concurrente pour

les autres. Néanmoins, certains points communs dans la programmation des

chaînes, dans leur positionnement les font se concurrencer un peu plus.

Comme exemple, nous pouvons citer France 3 et M6 : toutes deux jouent sur la

proximité. M6 réalise des « décrochages locaux » quotidiens, dans des villes de

France, et France 3 diffuse des émissions régionales d'information ou de

divertissement. Les plages horaires qu'occupent ces deux émissions ne sont pas

vraiment comparables (elles ne sont pas placées au même moment). Mais la

politique de proximité géographique et affective est semblable. A chaque

téléspectateur après de juger de quelle chaîne avec laquelle il se sent le plus

en affinités...

1.2.3 La perception de France Télévisions selon les

téléspectateurs

Concernant justement ces affinités, nous pouvons nous demander

comment elles sont ressenties par l'opinion publique. Les téléspectateurs voient

ils une différence entre la télévision publique et ses concurrentes privées ? Que

signifie pour eux le terme « chaînes de télévision publiques » ? Y associent ils des

valeurs particulières, une ligne éditoriale spécifique, un ton caractéristique ?

La première chose qui vient à l'esprit des personnes lorsqu'on les

interroge sur le service public audiovisuel tient en un mot : redevance. Cet

impôt si particulier qui a pour finalité de financer les acteurs de l'audiovisuel

public marque les esprits. Son but est clairement connu, même s'il est très

réducteur de le définir uniquement comme financeur des chaînes de télévision

publiques : c'est la redevance qui finance également les radios publiques,

associatives, les projets soutenus par l'Etat,... Le problème est que dans l'esprit

de la population française, service public audiovisuel n'est de paire, dans un

premier ressenti, qu'avec ce terme financier. Or, être une chaîne d'un tel

groupe, ce n'est pas que ça. La population n'a pas comme première image

celle d'une télévision à l'offre moins orientée commerciale que d'autres, aux

objectifs plus sociaux. Les valeurs sont perçues comme plus « sérieuses » et

tournées vers le monde, mais pas plus divertissantes. C'est a priori et

instinctivement la seule différence que font les personnes entre les chaînes de

télévision publique et les chaînes privées. En fait, l'opinion publique se répartie

selon deux types de personnes.

Premièrement, celles qui ont une idée bien précise du service public,

une connaissance globale de son fonctionnement, qui voient derrière ce

terme des valeurs humaines, sociales, et qui n'hésitent pas par exemple à

envoyer des lettres de jugement sur un programme lorsque celui-ci ne répond

pas aux critères qu'ils associent aux émissions de France Télévisions. Nous

pouvons faire allusions à des images choquantes, un commentaire de

reportage du journal de 13h mal perçu, etc. C'est d'ailleurs pour répondre à ce

type de sollicitation que France 2 a créé « l'hebdo du médiateur », émission lors

de laquelle les reportages sont passés à la loupe et analysés/justifiés par leurs

auteurs et les intervenants grand public...

Deuxièmement, les personnes qui n'ont qu'une très vague idée de ce

que représente le terme « service public ». Elles le revendiquent en temps de

grève, ou pour parler de la redevance, mais n'y voient pas (ou très peu) de

valeurs précises, de but recherché pour répondre aux besoins sociaux de la

population. Par exemple, des émissions comme le « Point Route », « le Jour du

Seigneur », sont des émissions qui répondent aux besoins de la population par

leur idée de service. Néanmoins, ce genre de programmation, avec ce qu'elle

souhaite apporter, ne peut être diffusé que sur une chaîne de service public.

Cela ne vient pas à l'esprit des gens lorsqu'on leur demande leur avis sur

France 2, France 3, France 5. Ils n'associent pas les valeurs, le concept de

service public avec son application concrète dans le choix des

programmations. En tout cas en ce qui concerne ce deuxième genre de

personnes. Voici le résultat d'une étude « micro trottoir » que nous avons

réalisé :

Patrick, 42 ans, attaché Presse

« Pour moi, le service public

audiovisuel est la redevance,

l'ORTF, et les radios et télévisions

publiques.

Je ressens clairement des

différences entre les chaînes

publiques et les chaînes privées,

mais concrètement, je ne peux

pas les expliquer. C'est un

ressenti. La chaîne la plus

« publique » ? France 5. »

Marie - Caline, 47 ans

photographe

« Service public audiovisuel ? Je

pense tout de suite au CSA.

Les chaînes privées comme TF1

sont beaucoup plus racoleuses,

centrées sur elles même, que

les chaînes publiques, c'est sûr.

France 3 est en tout cas celle

que je vois comme la chaîne la

plus « service public ». »

Pierre, 22 ans, étudiant

« Lorsqu'on me dit « service public

audiovisuel », je pense aux radios

et chaînes de télévision

publiques.

Oui, il y a une différence entre les

chaînes publiques et privées,

dans leurs programmations, leur

façon de voir les choses, mais ces

différences sont de moins en

moins prononcées... Je crois qu'il

y a un phénomène de

standardisation.

La chaîne la plus publique selon

moi est France 5, qui se

démarque. »

Sandra, 31 ans, chargée de

communication

« France 2, France 3, France 5

et Arte, c'est ça le service

public audiovisuel, non ?

Les chaînes privées sont quand

même plus racoleuses et ne

proposent aucune émission

intelligente, c'est ce que je

constate.

En tout cas, c'est France 3 qui

représente le mieux l'idée de

service public. »

Marie Jenny, 83 ans, retraitée

« Le service public audiovisuel,

ce sont les chaînes de la 2, la

5... on peut en imaginer

d'autres après.

Il y a plus de publicité sur les

chaînes privées, et elles sont

moins bonnes car elles ne

pensent qu'au profit. L'esprit est

meilleur dans le public.

C'est France 3 qui est la plus

publique selon moi. »

A travers ce micro trottoir, nous

pouvons remarquer que le risque de

standardisation est cité, mais que

malgré cela, les chaînes publiques

bénéficient d'une meilleure image

que les privées.

Une autre remarque : France 5 est la chaîne publique la moins regardée,

et pourtant, c'est celle qui ressort le plus souvent lorsque l'on demande quelle

chaîne est la plus « service public ».

Cependant, de manière globale, nous pouvons dire que les chaînes

publiques sont plutôt perçues par la population comme en adéquation avec

leur particularité. Pour preuve, ce sondage réalisé par l'IFOP en 2001 :

Baromètre qualitatif IFOP 20014

Il y aurait pu avoir une séparation très marquée entre, d'une part

l'identité des chaînes publiques et, d'autre part, ce qu'elles proposent dans

leurs programmes. Les téléspectateurs auraient ressenti la différence. L'image

des chaînes n'aurait pas été en adéquation avec leurs rôles dans l'audiovisuel

public. Mais à la vue de ce graphique, même si les personnes n'ont pas une

vision très claire de ce qu'est ce « service public », ils estiment que France 2,

France 3 et France 5 transmettent une identité (par leur programmation, leurs

valeurs, ...) en accord avec l'idée qu'ils se font d'une chaîne publique.

4 Baromètre qualitatif 2001, IFOP - France Télévisions, in Résultats financiers du groupe France

Télévisions en 2001, 11 avril 2002, présentation interne.

1.3 La communication des chaînes de France Télévisions sur le service

public

1.3.1 Une politique de communication délicate à réaliser

Que cela concerne France 2, France 3 ou France 5, la politique de

chacune de ces chaînes est délicate concernant leur appartenance au

service public car elles courent le risque, en insistant trop sur cette

appartenance, de passer pour porte parole de l'Etat. Elles passent déjà les

messages, par le choix de leurs programmations et positionnement, d'un Etat

qui souhaite apporter culture, découverte et tolérance à ses citoyens.

Néanmoins, il serait dangereux de faire évoluer ce rôle vers un aspect plus

politique, qui véhicule l'image de l'Etat comme une propagande, pourrions

nous dire en exagérant. Le but des chaînes publiques n'est pas de jouer sur la

démagogie ou de tenir un média en l'utilisant comme moyen efficace pour

être tout sauf critique : nous sommes dans une démocratie, ce qui signifie que

même les chaînes appartenant au service public doivent être objectives le plus

possible et faire passer la liberté d'expression.

Tout cela explique pourquoi la politique de communication de chacune

des chaînes est entre deux extrêmes : elle doit éviter de mettre en avant l'Etat

tout en faisant apparaître le concept de service public pour se différencier des

chaînes privées et communiquer sur ses valeurs sociales. C'est la raison pour

laquelle il est si difficile de communiquer lorsqu'on est un tel annonceur. La

menace de passer aux yeux du grand public ou des intellectuels comme une

chaîne de l'Etat au service de la communication de l'Etat ( « sous sa coupe »)

et non au service de la population plane régulièrement. Quels sont alors les

moyens utilisés par ces trois chaînes pour communiquer institutionnellement

sans pour autant tomber dans ce piège ? C'est le sujet que nous allons aborder

maintenant. Nous allons commencer par nous interroger sur le type de cible

que les chaînes souhaitent toucher.

1.3.2 Une cible vaste et par conséquent difficile à cerner

France 2, France 3 et France 5, si elles n'ont pas les mêmes objectifs

dans leurs programmes, se réunissent globalement sur un point : leur cible. Les

trois chaînes vise la cible la plus difficile à toucher dans le monde de la

communication : la plus large population. Comme le précise Rémi Festa,

Directeur des Etudes de France Télévisions Holding, « la télévision a pour cible la

diversité des publics. La télévision publique n'est pas centrée sur la cible

publicitaire, elle doit atteindre tous les publics. » C'est un objectif d'autant plus

difficile qu'il est pratiquement impossible de séduire tout le monde. Comment

faire pour réaliser une programmation qui plaise à la fois aux jeunes de 15-25

ans, par exemple, mais aussi aux personnes âgées ? C'est dans ce désir de

cibler la plus grande partie de la population que l'avantage de posséder trois

chaînes se constate le plus facilement. Pour résoudre cette problématique de

ciblage et attirer le plus de personnes possible, les chaînes publiques se servent

de l'équilibrage de leurs programmes. Pour attirer un certain secteur de la

population tout en concurrençant les chaînes privées comme TF1, au fort

potentiel, elles se répartissent les programmes en fonction des cibles. Ainsi, le

dimanche matin, France 3 va toucher les jeunes par son émission de dessins

animés, « F3x », suivie de « C'est pas sorcier » tandis que France 2 va toucher

les personnes adultes et pratiquantes ou intéressées par la religion dans son

émission religieuse. A ce moment là, France 5 diffuse quant à elle des émissions

culturelles, comme « Le bateau Livre ». Les trois créent de cette façon un

équilibre pour toujours attirer des publics diversifiés et tenter de combattre la

concurrence des chaînes privées. Ceci dit, dans l'exemple que nous avons

cité, il convient de préciser que la diffusion télévisuelle de la messe sur France 2

est obligatoire, c'est un devoir moral pour la chaîne, qui considère, comme l'a

précisé Rémi Festa, que c'est une mission de service public que de

programmer ce genre d'émission.

1.3.3 Les moyens de communiquer institutionnellement,

divers mais limités

Les quelques moyens que nous allons présenter maintenant sont ceux

qui, communs aux trois chaînes, leurs permettent de mettre en avant leur

valeurs humaines et sociales dues à leur appartenance au service public. Ce

sont également les moyens qu'elles utilisent pour communiquer vers le grand

public.

- la Charte : disponible en téléchargement sur le site www.francetelevisions.fr ,

elle présente les grandes lignes de la politique commune des trois chaînes,

c'est-à-dire également celle du groupe. Par ce biais, France Télévisions

souhaite faire passer le message selon lequel France 2, France 3 et France 5 ont

un respect du téléspectateur et s'adresse au grand public mais aussi aux

professionnels de l'audiovisuel. Le texte annonce la couleur dès son

préambule : « la « Charte de l'antenne » de France Télévisions illustre les

engagements de qualité et de rigueur, de respect et d'écoute que nous

prenons vis-à-vis des téléspectateurs ». Ce moyen est souvent utilisé par les

entreprises des secteurs les plus divers pour montrer à tous les publics leurs

engagements et valeurs. Comme autre exemple, nous pouvons citer la SNCF

qui a rédigé une charte 5à l'égard du voyageur, et qu'elle affiche sur son site

ou dans les gares. En ce qui concerne celle de France Télévisions, elle contient

de nombreux engagements et constatations sur des thèmes aussi différents

que la liberté d'expression, le rôle social de la télévision, le pluralisme, les

missions de service public, l'indépendance des journalistes, les médiateurs ou

encore le respect de la vie privée et le parrainage.

La charte est donc censée être le reflet et en même temps l'expression

de la politique d'éthique et de fonctionnement de chaque chaîne du groupe.

Néanmoins, nous pouvons préciser que si certaines notions sont communes à

toutes les chaînes du groupe et sont par conséquent rédigées en généralités,

un court paragraphe se charge de différencier France 3, France 3 et France 5

5 Charte de la SNCF, 2004-2005, téléchargeable sur le site www.sncf.com, voir Annexe 3.

en expliquant les missions de chacune des chaînes. La proportion des

généralités par rapport aux textes adaptés à chaque chaîne est sans doute

voulue pour aller dans le sens de l'homogénéisation, comme nous l'avons vu

précédemment, au sujet de leur identité. Cependant, pour donner une

chance à chaque chaîne de se différencier davantage, n'aurait il pas fallu

expliquer plus en détail les particularités de chacune ? Et accorder ainsi plus

d'importance à chaque entité.

- La synthèse sur la ligne éditoriale : adressée au ministre de la culture et de la

communication lors de sa prise de fonction, la synthèse explique en sept pages

les buts et « personnalités » de chaque chaîne, tout en éclairant le lecteur sur,

par exemple, les missions de service public.

Ce document permet également de dresser un constat de la

différence, en quelque sorte « d'attaquer » les chaînes commerciales. France

Télévisions y voit un moyen quasi-politique de se différencier, lorsque le groupe

cite par exemple que « [...] l'offre de programme et le choix de

programmation s'intéressent plus aux citoyens quels que soient leur sexe, leur

âge et leur condition sociale, qu'aux consommateurs. »6. France Télévisions

critique indirectement les chaînes dont elle se différencie, en rabaissant en

quelque sorte le système des chaînes commerciales, qu'elle juge matérialiste,

et en se déclarant proche du téléspectateur et de ses idéaux : c'est par le

terme « citoyen » qu'elle place ses objectifs au dessus de ceux des autres

chaînes. Elle affirme ainsi s'intéresser davantage aux personnes qu'aux

audiences. Elle rajoute dans le texte : « La télévision publique s'interroge

constamment sur ce qu'elle transmet alors que le secteur commercial

s'intéresse à ce que ses programmes lui rapportent. » C'est une attaque

suffisamment explicite contre les chaînes privées, France Télévision y voit une

opportunité supplémentaire de se démarquer.

Enfin, cette synthèse écrite de la ligne éditoriale suivie par les trois

chaînes hertziennes explique en quelques points les idées importantes qui

6 France Télévisions, in La ligne éditoriale des programmes de France Télévisions, septembre 2004,

page 1

régissent leur politique : nous pouvons y lire que « la télévision publique suit une

logique d'engagement », qu'elle « vise la diversité des publics » et enfin qu'elle

détient une « responsabilité déterminante sur le plan économique »7. Elle se

positionne donc sur trois créneaux à la fois : le devoir moral et engagé, la

tolérance et ouverture que l'on pourrait décrire comme « démocratique », et

enfin le créneaux économique qu'elle se sent obligée de respecter, puisque

c'est une grande partie du rôle étatique.

- Le site Internet : Le site Internet est le moyen le plus simple pour communiquer

vers différentes cibles, en permanence. En effet, le site élaboré par France

Télévisions www.francetelevisions.fr établit un contact direct avec la personne

qui visite le site, en l'occurrence le téléspectateur. Il a accès à de nombreuses

rubriques, toutes conçues par le groupe, ce qui permet à ce dernier de

transmettre directement son message grâce aux pages web écrites.

L'annonceur a l'opportunité de communiquer sur tous les sujets qui lui sont

relatifs et qui peuvent intéresser l'internaute. La communication est par

conséquent plus claire et directe, puisque écrite et vérifiée au préalable. Elle

est moins incertaine dans sa compréhension qu'un commentaire radio ou télé

par exemple, qui peut être interprété de manière plus libre par le grand public.

De plus, il y a l'avantage de pouvoir créer une relation interactive,

d'avoir l'avis de l'internaute, via l'email, pour cerner comment on peut

améliorer le site ou avoir des suggestions et idées sur une émission d'une

chaîne, ou sur la politique du groupe en général. Cette relation interactive

fonctionne d'ailleurs particulièrement bien en ce qui concerne l'émission de

« l'hebdo du médiateur », sur France 2, un style de programme qui n'appartient

qu'aux chaînes de service public, ce genre de remise en cause n'étant pas

réalisée sur les chaînes privées. Voilà donc une autre façon de se différencier

des autres chaînes. On retrouve par ailleurs cet esprit critique de l'audiovisuel

dans l'émission « Arrêt sur image », diffusée sur France 5.

7 France Télévisions, in La ligne éditoriale des programmes de France Télévisions, septembre 2004,

page 2

Pour en revenir au site Internet, il en existe bien sûr un pour le groupe,

dont nous avons parlé précédemment, mais également un pour chaque

chaîne, afin de respecter l'identité de chacune. Car si France 2, France 3 et

France 5 ont, globalement, les mêmes valeurs de fond, celles qui les lient à

France Télévisions, elles ont chacune un positionnement et une façon de voir

les choses propres à elles mêmes.

- Les partenariats citoyens :

Chaque année, France télévisions s'engage à offrir une diffusion de spots

publicitaires à des organismes qui s'occupent de « grande cause nationale ».

Ainsi, en 2004, le collectif des Petits frères des pauvres a pu communiquer sur sa

campagne et ce, gratuitement. De même, les trois chaînes publiques ont

mobilisé leur émissions autour de deux autres thèmes, bien différents et

pourtant tous deux mobilisateurs : la journée « immeuble en fête » d'une part,

qui a pour but premier de créer une sorte de lien social au sein des villes, c'est-

à-dire à l'intérieur des regroupements où, habituellement, l'individualisme est

privilégié. Et, d'autre part, sur un sujet plus sérieux, la campagne de la sécurité

routière, qui avait lieu de janvier à juin 2004. Au cours de ce premier semestre,

les reportages et interventions dans les journaux, régionaux et nationaux

confondus, se sont relayés sur France 2, France 3, et France 5. Les spots ont été

offerts par les chaînes publiques et dès les premiers résultats connus, les

retombées ont été nombreuses, prolongeant l'action de communication de

l'Etat. La délégation ministérielle chargée de cette campagne a réalisé un

partenariat sur le long terme avec la télévision publique.

Cela arrange également la communication de France Télévisions : il est

valorisant de montrer que l'on est engagé, et que l'on est le porte parole de la

citoyenneté. Cette campagne, qui aurait pu passer pour un jugement

moralisateur des conducteurs français fut au contraire une opportunité de

montrer que France 2, France 3 et France 5 s'inquiètent des problèmes de

comportement qui nuisent à la société. Ce genre de partenariat citoyen est

par conséquent une bonne façon de transmettre une image de chaîne

respectueuse de ses téléspectateurs tout en usant un moyen non directement

commercial (c'est-à-dire qui ne nécessite pas que France Télévisions verse

directement de l'argent pour réaliser par exemple une campagne

d'affichage). Néanmoins, on peut émettre une critique. L'information selon

laquelle France télévisions a offert cette campagne a-t-elle été suffisamment

véhiculée ? Pour ne pas courir le risque d'apparaître comme un organisme

public qui « joue les opportunistes » (c'est un cliché de la communication) en

utilisant la campagne des Petits Frères des Pauvres pour sa propre image,

l'ensemble des chaînes publiques n'a pratiquement pas communiqué sur ce

sujet. Il y a l'annonce sur le site Internet, ainsi que l'apparition fugace, à

chaque spot, de la mention « spot offert par France Télévisions ». N'y aurait il

pas eu une façon plus subtile et plus efficace dans les résultats pour faire

connaître le choix des chaînes publiques sur ce sujet ? Comme par exemple

réaliser des bandes annonces avec des interventions des animateurs et

personnels des chaînes publiques, disant quelques mots sur ce sujet grave...

Nous venons de voir quels étaient les moyens communs aux trois chaînes

pour communiquer sur les valeurs du service public, les moyens de

communication qui les séparaient du modèle des chaînes privées. Nous avons

analysé leurs particularités, leur histoire, leurs valeurs. Les bases décrites et

conséquentes de leur appartenance au service public semblent être

suffisamment fortes pour leur fournir à très long terme une place de choix sur le

petit écran hertzien. Cependant, nous pouvons nous poser la question de

savoir comment les trois chaînes peuvent résister sur le marché, car le fait d'être

une chaîne soutenue par l'Etat, si elle permet d'avoir des constructions solides,

entraîne aussi des contraintes qui peuvent être difficiles à vivre au beau milieu

du marché télévisuel, parmi tous les concurrents privés, au pouvoir et au succès

toujours plus grandissants. Quelles sont les contraintes à supporter ? Quelles sont

les raisons de ces « garde fous » décidés par l'Etat ? Et comment France 2,

France 3 et France 5 sont elles financées ? C'est ce que nous allons voir dans

cette seconde partie...

II. Les contraintes à tenir tout en gardant sa place sur le marché

La différence avec les chaînes de télévision privées n'apporte pas que

des avantages dans la différenciation auprès des téléspectateurs. Appartenir à

ce système public sous entend également des contraintes. A régime spécial,

contraintes spéciales...

2.1 Le devoir de moralité du service public

Le fait d'être une chaîne de service public implique de porter

particulièrement attention à ce qui est diffusé à l'antenne. Rémi Festa le

rappelle : « être une chaîne de service public, c'est plaire à tous les publics... ».

En conséquence, il faut pouvoir être accessible à tous, et ne pas choquer...

2.1.1 Etre un organisme public, obligation d'exigence

Nous l'avons vu plus haut, être un organisme public permet à France

Télévisions d'avoir des bases solides, que ce soit dans l'histoire ou à son entrée

sur le marché, une fois privatisé. Néanmoins, la demande de tous les publics à

l'égard des trois chaînes hertziennes n'en est que plus forte. En effet, si la

chaîne veut conquérir le maximum de personnes, elle doit satisfaire aux

exigences de certains publics sans se compromettre auprès d'autres... Et pour

cela, elle doit équilibrer les programmes qu'elle diffuse pour s'assurer une

différence par rapport aux autres chaînes privées, tout en ne faisant pas « fuir »

d'autres téléspectateurs qui ne se sentent pas compris par la chaîne. En

résumé, plus le public est large (et donc conçu de plusieurs segmentations de

cibles...) plus les critères simultanés auxquels doivent répondre les produits

télévisuels proposés sont nombreux et difficile à tenir... Une chaîne privée

comme M6 par exemple, si elle cible en fin d'après midi les jeunes de 15 à 25

ans, va diffuser des vidéos clips par exemple. En revanche, France 2, elle, ne

pourra as s'engager sur ce même chemin, et ce pour deux raisons :

premièrement, elle ne souhaite pas faire partie du commerce musical, en

enchaînant en boucle les chansons de stars déjà internationalement connues

et qui n'ont pas besoin de promotion... (A ce titre, elle préfère instaurer un mini

programme comme « CD'aujourd'hui », qui fait découvrir la culture musicale

alternative ou les révélations). Et deuxièmement, c'est un programme trop

ciblé pour satisfaire ne serait ce qu'une majorité de cette cible jeune. D'où la

difficulté de vouloir concurrencer les chaînes privées tout en ayant en tête que

l'on est une chaîne publique !

De plus, l'exigence a deux sources : le public et le Conseil Supérieur de

l'Audiovisuel (CSA). Dans le cas du public, il est dans l'esprit général que

France 2, France 3 et France 5 doivent être irréprochables. L'exigence est

d'autant plus lourde que ce sont des chaînes financées par la redevance, en

conséquence (le raccourci est vite fait dans la tête de chaque français)

chacun paye la télévision publique. Résultat : chaque personne du grand

public se sent concernée et est en attente de ce qui passe sur chacune des

trois chaînes « puisqu'elle a payé ». Cela explique d'ailleurs pourquoi, à la

moindre erreur d'un journaliste sur France 2, ou à l'apparition d'une animatrice

sur France 3 au chemisier un peu décolleté (citons l'exemple de Mireille Dumas,

dans son émission « Vie privée, Vie Publique »), les courriers « pleuvent » dans les

services de France Télévisions. En ce qui concerne le CSA en revanche, la

vigilance est bien évidemment beaucoup plus formelle et réglementée.

Le CSA est il plus exigeant avec les chaînes de service public qu'il ne

l'est avec les chaînes privées ? « Oui, répond Rémi Festa, la relation est

différente car les demandes d'engagement sont plus fortes » « Un écart est

moins bien toléré que s'il s'était passé sur TF1 ou M6 »8. En fait, cette moins

grande tolérance peut s'expliquer ainsi : France 2, France 3 et France 5 doivent

montrer l'exemple... à deux niveaux. Non seulement elles doivent être

exemplaires en matière de qualité des programmes, de l'information, de

diversité culturelle et valeurs, mais elles doivent aussi servir d'exemple si une

erreur est commise, pour montrer aux chaînes privées qu'elles doivent aussi

faire attention à ce qui se passe sur leur antenne et qu'elles aussi peuvent se

retrouver à la place de l'une ou l'autre des chaînes publiques.

8 Interview avec Rémi Festa, Directeur des Etudes de France Télévisions Holding, réalisée le 8 mars

2005, voir annexe 2.

C'est à travers tous ces types d'exigence que l'on peut dire que

dépendre de la redevance est une contrainte. La pression exercée et la

vigilance permanente ne permettent pas toujours à France 2 par exemple

d'avoir tous les moyens pour se mettre à niveau de TF1 et réussir à la

concurrencer avec force. Des moyens comme les sujets abordés. Pour être

grand public, une chaîne ne doit pas diffuser certains programmes, ou afficher

certains discours, afin de ne pas choquer ou de plaire à une majorité de

personnes.

2.1.2 Des sujets tabous

Ce problème d'exigence sur lequel nous nous sommes penchés

entraîne une sélection sévère des programmes diffusés, et par conséquent un

choix très restreint. Est ce que les sujets qui sont déterminés par les trois

différentes chaînes publiques comme étant « inabordables » ou

nécessairement évités, représentent une perte de points d'audience ? Nous

pouvons répondre par l'affirmative. Certes, les chaînes de France Télévisions

font tout ce qu'elles peuvent pour diffuser des programmes variés, pour tous les

publics, afin de pouvoir conquérir le maximum de téléspectateurs. Néanmoins,

il existe des types d'émissions ou de thèmes qui ne sont pas abordés.

Dans le type d'émission, on peut citer les concepts de real TV. Dès que

ce genre de programmes est apparu en France, et que les chaînes privées se

sont précipitées pour acheter les concepts de différentes émissions comme Big

Brother, version originale de Loft Story, Marc Tessier (voir

Figure 1), Président de France télévisions a immédiatement

refusé d'adhérer à ce genre de programmes. Cette prise de

position a provoqué de gros débats en interne, car tout le

personnel du groupe a craint de rater un virage dans le

développement de la télévision, et de « couler » devant la

concurrence privée. Effectivement, durant les émissions comme Loft Story, qui

eu un énorme succès d'audimat en 2001, et la « Star Academy », qui sévit

encore de nos jours sur les écrans au bout de la quatrième édition, pour ne

Zone de Texte: Figure 1

citer que deux exemples, les chaînes publiques n'ont pas connu d'aussi bons

résultats. Du moins dans un premier temps... Cependant, c'était un choix

stratégique fort, car cela a permit, clairement, de différencier l'audiovisuel

public de l'audiovisuel privé. A une période qui pose la question de savoir si ces

émissions de real tv ne sont pas un manque de respect et une décadence de

la télévision, le groupe a eu la bonne réaction de différenciation et de

positionnement, même si cela lui a coûté une occasion ratée de gagner en

téléspectateur durant le prime time. En revanche, à long terme, le choix de

refuser la real tv s'est révélée être bénéfique : non seulement le nombre de

téléspectateurs « perdus » lors des soirées « Loft Story » s'est affirmé n'être pas si

conséquent que cela (ça n'a pas porté préjudice à long terme sur les

audiences des chaînes publiques, sans doute aussi parce que le choix de

regarder une émission comme celle là est devenue très vite politique et moral,

et que les gens se sont peu à peu divisés en deux camps), mais aussi parce

qu'à long terme, les chaînes de France Télévisions ont gagné en respect et

reconnaissance de leurs valeurs : le grand public a salué l'effort du groupe de

ne pas s'être laissé emporté dans la vague du moment et d'avoir revendiqué

haut et fort son choix de non diffusion de ces programmes à débat.

Puis, à côté de ce genre d'émission, nous avons les sujets difficiles à

traiter sur une chaîne privée, tant comme éventuels sujets d'émission, que

comme catégorie de programmes. A classer dans ces « nécessités de

prudence » : tous les sujets violents, sur le plan physique et/ou psychologique,

ou immoraux. Exit donc tous les films d'horreur, pour adultes, ou les déclarations

à polémique comme celle de Patrick Le Lay, en 2003, sur sa mission de

« vendre de l'espace de cerveau disponible »...Ce n'est pas sur une chaîne de

France Télévisions que l'on trouvera tout ça. Des thèmes violents ou polémiques

peuvent avoir de bons scores d'audience, en films ou émissions. Citons comme

exemples « La Méthode Cauet », sur TF1, le film érotique hebdomadaire sur M6,

Loft Story également sur M6... Par contrainte morale (de « service public »

comme on pourrait lire dans les presse qui le cite souvent sans jamais préciser

clairement ce que c'est), France 2, France 3 et France 5 ne peuvent s'engager

sur ce chemin. Pour preuve, cette phrase tirée de la charte de

: « elles (les chaînes de service public) conservent le souci d'éviter

toute vulgarité ». Paradoxalement, elles ripostent en tentant des émissions

débats s'en approchant légèrement : le ton particulier de Marc Olivier Fogiel

dans « On ne peut pas plaire à tout le monde » qui frôle l'irrespect sur France 3,

le thème du libertinage dans une émission de Jean Luc Delarue « Ca se

discute » sur France 2... L'exception se trouve sans doute sur France 5, où

aucun risque de dérapage sur des sujets aussi délicats n'est possible. Peut être

est ce à venir... D'où les difficultés des trois chaînes publiques : comment réussir

à se positionner toujours sur le juste milieu entre contrainte morale et tentation

de traiter des sujets qui, c'est certain, sont facteurs de bonnes audiences, sans

être évidemment repris par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel...

l'antenne9

2.1.3 La volonté malgré tout d'informer

Alors bien sûr à côté de tous ces domaines à éviter, ou du moins à traiter

de la façon la plus prudente possible, il y a aussi le désir de ne pas figurer

comme des chaînes à tabous, ou qui ne soit pas dans l'air du temps. De plus,

une des missions de service public est d'informer, Yves Loiseau et Marcel Trillat,

élus au conseil d'administration de France 2, le confirment : la chaîne doit

« Informer les citoyens en toute indépendance »10. Cela signifie l'indépendance

politique, mais aussi sans poids moral derrière le choix des sujets traités. C'est ce

qu'essaye de mettre en application France 3, avec son documentaire régulier

« A contre courant ». Le titre indique par ailleurs bien l'angle abordé et le genre

de thèmes qui font la rubrique. Le premier numéro a été consacré à

l'euthanasie, sujet très controversé et difficile à traiter, qui reste un tabou

difficile à lever. Par conséquent, même si la contrainte d'être tous publics pèse

sur les chaînes, il y a une réelle volonté d'informer, même si cela peut sembler

difficile pour les sujets délicats. La parade, c'est de diffuser les productions qui

peuvent poser un problème de débat en deuxième partie de soirée, période

lors de laquelle, habituellement, le nombre de téléspectateurs est plus réduit

qu'en prime time.

9 Charte de l'Antenne, janvier 2002, dirigée par Marc Tessier, Président Directeur général de

France Télévisions, disponible sur le site www.francetelevisions.fr .

L'information est présentée sous deux angles différents selon les chaînes

publiques : pour France 2, il s'agit d'informer sur tous les sujets, et de façon

accessible pour tous les publics. Pour France 3 en revanche, c'est la proximité

géographique qui compte, et enfin pour France 5, l'information est traitée sous

l'angle éducatif, ludique.

Parlons justement d'un exemple lors duquel France 2 a agit comme une

chaîne privée et non une chaîne publique : le décès du pape Jean Paul II.

Lorsque l'événement est survenu, la chaîne a décidé d'abréger (à défaut de

couper) l'émission diffusée à ce moment là, en l'occurrence une soirée du

Sidaction, pour mettre en route une édition spéciale. Puis, durant de nombreux

jours, le sujet a été traité sur tous les plans, a occupé le journal de 13h et celui

de 20h au point de ne constituer que la seule information. La mort du pape est

une information importante, qui a des répercussions tant religieuses que

politiques sur une échelle internationale. Cependant, France 2 a reçu nombre

de critiques et de courriers lui reprochant « d'en faire trop ». Objectivement,

c'est un événement qui méritait d'être couvert de façon importante.

Néanmoins, nous sommes dans un pays laïc, et la religion catholique étant

traitée à ce degré sur une chaîne publique, n'est ce pas un peu exagéré

d'occulter les autres informations, nationales et internationales ? France 2 se

doit de parler de cette mort, car cela fait non seulement partie de l'actualité,

mais également de la culture traditionnelle (historique) française. En revanche,

il semble assez choquant que l'information sur Jean Paul II ait occupé autant

les écrans. Dans un article du quotidien Libération11, les deux auteurs

annoncent que « [...] ce sont les publiques France 2 et France 3 qui ont

cristallisé les critiques ». Et rajoutent : « [...] la télé publique est toujours le

punching-ball idéal, alors que TF1 est au moins autant grenouille de bénitier ».

Dans cet exemple, on voit clairement que le souci de concurrencer TF1 l'a

emporté sur celui de garder une limite vis-à-vis de la laïcité. D'où la difficulté

10 Article « Barroso : indignations à France 2 », in le quotidien 20 Minutes, 31 mars 2005

11 Article « La ferveur catholique au pilori, avalanche de mails et de courriers pour reprocher aux

chaînes leur absence de distance », Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts, in Libération du 5 avril

2005, page 5.

pour le téléspectateur de savoir comment se place le service public et ses

missions devant un événement religieux aussi important, et la confusion de s'y

rajouter. Un homme écrit dans le courrier des lecteurs12 de ce même journal :

« L'overdose médiatique avant, pendant, et après la mort du pape m'amène

à poser deux questions. La première : France 2 est-elle encore une chaîne de

service public ? La deuxième, qui en découle : la loi de séparation de l'Eglise et

de l'Etat est-elle encore en vigueur dans notre pays ?».

Tout cela ne peut que confirmer, non seulement la pression du grand

public sur ces chaînes de télévision publique, mais aussi la vision confuse et

l'interrogation de chacun quant aux missions, même en ce qui concerne

l'information, de l'audiovisuel public. Après avoir abordé les contraintes

morales et de positionnement entraînées par le service public, nous allons

maintenant nous intéresser aux contraintes budgétaires.

2.2 Des contraintes budgétaires, frein de France 2, France 3 et France 5

Le fonctionnement budgétaire des chaînes publiques ne se base

évidemment pas sur les mêmes règles que pour celui du secteur privé. C'est

pour cette raison qu'il ne permet pas les mêmes dépenses, la même gestion.

Afin de mieux comprendre la façon dont s'oriente la politique de financement

de France Télévisions, nous étudierons les ressources du groupe avant de

s'attacher à l'analyse des priorités choisies par le groupe.

2.2.1 Les ressources du groupe, équilibre entre privé et

public

En tant que groupe de service public, France Télévision bénéficie du

soutien de l'Etat dans son financement. En fait, il cohabite deux types de

12 Courrier, « Service public, France 2 ou Télé Vatican ? », Charles Bottarelli, in Libération du 5 avril

2005, page 8

ressources pour France Télévisions : les ressources publiques d'une part, et les

ressources commerciales d'autres part.

Les ressources publiques sont de trois sortes :

- la redevance, gérée par le ministère des finances et une loi des finances

- le remboursement des exonérations de la taxe parafiscale que représente la

redevance

- les dotations budgétaires, fournies par l'Etat, dans le cadre spécifique de

missions à remplir... Cela peut se rapprocher d'un système de subventions,

accordées sur un cahier des charges et une justification validée en amont.

La redevance représente 77% des ressources de l'audiovisuel français, et

près du 2/3 de celles de France Télévisions. Elle s'élève au total à plus de deux

milliards d'euros chaque année, pour un montant de 116 euros par foyer en

France métropolitaine.

D'après le rapport d'information du député Martin-Lalande13,

« l'audiovisuel français reste dans une logique de dei mesure », par ce système

de double financement. La comparaison est faite avec le système britannique,

pour lequel la chaîne publique la plus moderne est financée uniquement par la

publicité.

Le concept de la redevance est paradoxal, à l'image de la politique de

France Télévisions : le grand public, les personnes politiques, tous voudraient

supprimer la redevance. Le seul moyen étant, pour cela, d'augmenter les

recettes publicitaires et devoir vendre ainsi plus d'espaces publicitaires sur les

chaînes publiques, pour rééquilibrer la perte engendrée par la disparition de la

redevance. Et en parallèle, l'esprit du service public est justement de se limiter

dans le commerce de la publicité, puisque cela va à dans le sens de

« l'économiquement utile »14 dénoncé par le groupe France Télévisions. De

plus, cela irait à l'encontre de l'idée de baromètre de satisfaction qu'essaie

d'établir France Télévision en renforçant sa relation avec les téléspectateurs :

ce sont les premiers à dénoncer la place toujours plus envahissante de la

13 Rapport d'information n°1019 sur la redevance audiovisuelle, présenté par M. Patrice Martin-

Lalande, Assemblée nationale du 9 juillet 2003, page 10

14 Contrat d'objectifs et de moyens, France Télévisions, 2004, voir annexe 1.

publicité à la télévision, ce sont les premiers à se plaindre aux chaînes,

publiques et privées, des espaces publicitaires entre les programmes. Face à

ce paradoxe, à ces deux points opposés entre lesquels se situe l'avenir de la

télévision publique française, comment faire ? Faut il réaliser une campagne

de communication à l'égard du grand public, pour tenter d'atténuer

l'impopularité de la redevance ? Ou bien pour faire comprendre son utilité

dans le fonctionnement des chaînes « préférées »15 des français ? Toute la

perplexité des chaînes publiques se résument en la difficulté de concilier

contraintes et gestion publiques avec l'objectif de concurrencer l'audiovisuel

privé.

Les ressources commerciales quant à elles se répartissent entre le

parrainage et la publicité. Ce n'est pas parce qu'on est une chaîne publique

que l'on ne peut pas vendre des espaces publicitaires... En 2004, d'après la

présentation des résultats de France Télévisions, selon Marc Tessier, la

redevance représente 63,5% du chiffre d'affaire16, ce qui laisse une part

suffisamment conséquente aux autres ressources. Les recettes publicitaires ont

progressé de 6,8%, allant avec ce chiffre à l'encontre du désir de diminuer

l'importance publicitaire sur les chaînes, que l'on avait cité précédemment. A

moins que nous dressions l'hypothèse que le spot publicitaire de 30 secondes

soit vendu plus cher à l'annonceur, ce qui fait augmenter les recettes sans

entraîner la prolifération des publicités à l'écran des chaînes publiques. En

effet, d'après la source de la Documentation Française17, le site www.vie-

publique.fr informe que « le temps de diffusion de messages publicitaires sur

France 2 et France 3 a été réduit à 8 minutes par heure, au lieu de 12

précédemment, la baisse des recettes étant compensée par une

augmentation des crédits »

15 En effet, selon Remi Festa, France 3 est la chaîne ayant le plus grand nombre de points sur le

baromètre de satisfaction, avec 76% en 2002, selon un sondage IPSOS réalisé en 2002 sur un

panel de 1025 personnes. La troisième chaîne est par conséquent la préférée des français.

16 D'après l'article « France Télévisions : les recettes augmentent, pas les audiences », Enguérand

Renault, Les Echos rubrique Communication, vendredi 8 avril 2005

17 Site www.vie-publique.fr, dossier Politiques publiques, politiques de l'audiovisuel, le secteur

public.

Une nouvelle fois, nous avons la preuve de ce paradoxe de télévision

publique. La redevance est un impôt vraiment particulier, propre au secteur

public audiovisuel. A une politique de financement si spécifique, appartient

une gestion de financement spécifique, plus précisément dans le choix de la

répartition des fruits de la redevance au sein de l'audiovisuel public. C'est pour

cette raison que nous allons maintenant nous pencher sur ce sujet.

2.2.3 La répartition du budget : les priorités

D'après la loi de finance pour l'année 2005, on peut faire un schéma de

la répartition des fonds : comment est répartie (voir figure 2) la redevance

entre les différents organismes de l'audiovisuel public ?

Figure 2

Les plus grandes parts sont accordées respectivement dans l'ordre

décroissant à France 3, France 2, et Radio France, puis à Arte, RFO et France 5.

Les plus maigres financements sont quant à eux distribués à l'Institut National

de l'Audiovisuel (INA), RFI (Radio France International), le reste étant consacré

aux frais de gestion. Nous pouvons expliquer cette forte dépense pour France 3

dans le fait que la chaîne ait des rédactions locales dans toute la France, à

gérer non seulement techniquement mais également aux niveaux ressources

humaines, communication, ... et tous les frais que cela engage. Il est par

conséquent normal qu'une chaîne qui ait a priori des programmations moins

coûteuses à première vue que celle de sa soeur France 2 (car le divertissement

semble au départ engager des frais plus important que l'information de

proximité)ait au final des dépenses plus conséquentes. Il faut pouvoir entretenir

le réseau France 3 afin que la chaîne reste la plus proche des français18.

En effet, selon la présentation des comptes de France Télévisions en

2001, France 3 arrive première dans la catégorie « ... est une chaîne qui est

proche de vous », avec 76% des réponses positives. Une grande part du

budget de la redevance va donc aux deux chaînes ayant le plus de succès

dans l'audiovisuel public : France 2 et France 3. On peut en revanche être

surpris que France 5 n'arrive qu'en sixième place, et derrière Arte qui plus est.

Nous pouvons expliquer cela par le fait que la cinquième chaîne ne diffuse que

jusqu'à 19h, et qu'Arte, chaîne alliant la France et l'Allemagne, ait son

importance dans les relations internationales du petit écran. Cependant, ces

explications ne restent que des hypothèses. Après France 3, c'est France 2 qui

occupe une belle part du budget. France 2 est en fait la chaîne sur laquelle

France Télévisions base tous ses espoirs et projets pour tenter de combattre la

concurrence de TF1. Avec ses programmes d'information et de divertissements

les plus variés possibles, France 2 est clairement LA concurrente de la chaîne

privée. Rémi Festa ne le cache d'ailleurs pas : « nous comptons sur France 2

pour mener la vie dure à TF1 », c'est le combat le plus visible, le plus affiché

entre télévision publique et télévision privée... que ce soit au niveau des

divertissements ou films en prime time, qu'au niveau de l'information nationale,

dans le journal de 13h et celui de 20h. Nous pouvons donc en conclure que la

répartition de la redevance n'est pas anodine. Bien sûr les parts sont réparties

en fonction des besoins de chaque organisme : France 3 a davantage de

dépenses que l'INA... mais cette répartition se fait aussi à travers les

investissements que l'audiovisuel public français espère réaliser, ce qui est

après tout assez logique.

En conclusion de cette seconde partie, nous pouvons dire que si leur

appartenance au service public apporte des contraintes aussi bien

budgétaires que morale aux chaînes de France Télévisions, il y a aussi des

avantages à avoir une popularité, certes plus confuse, mais plus présente dans

18 Baromètre qualitatif 2001, IFOP - France Télévisions, in Résultats financiers du groupe France

Télévisions en 2001, 11 avril 2002, présentation interne.

la population française. Nous pouvons aussi mettre en avant le fait que le

terme « service public » (dans le domaine audiovisuel précisé) procure de

bonnes « impressions » chez le quidam. Néanmoins, les images et valeurs qui

viennent spontanément à l'esprit des téléspectateurs restent peu précises,

floues. Des idées claires n'apparaissent pas comme elles le devraient, en

association, avec l'expression « France Télévisions » ou « Service public

audiovisuel ». Aussi, afin que le concept de service public devienne une idée

valorisante ou s'affirme véritablement dans sa force positive, nous pouvons

conseiller une redéfinition de ce concept. Et, afin qu'elle ait des résultats

concrets, mettre en place, en plus de la stratégie actuelle, des actions de

communication afin que chacun prenne la mesure de l'engagement des

chaînes de service public envers la société.

III. Recommandation : utiliser la notion de service public

Suite à ces étapes d'observation et d'analyse de l'image de France

Télévisions ainsi que de ses méthodes de communication, son fonctionnement

et son rapport avec les téléspectateurs, nous pouvons conclure que

l'appartenance des trois chaînes à l'audiovisuel public leur procure une vrai

différence par rapport aux autres chaînes privées, mais aussi un frein sur le plan

de la concurrence. Si nous ne pouvons pas changer le statut des trois chaînes,

nous pouvons néanmoins tourner cette spécificité en point fort. Cela signifie

que nous pouvons nous servir de l'idée de service public pour renforcer la

popularité de France Télévisions en insistant sur les valeurs. Cette notion peut

représenter une opportunité pour France 2, France 3 et France 5.

3.1 Stratégie de communication : redéfinition du concept, abstrait pour

le grand public

Mais, pour profiter de cette opportunité, il faut redéfinir les valeurs qui

sont derrière ce terme. Les rendre plus claire pour les téléspectateurs afin de

s'en servir comme idée valorisante dans la communication de France

Télévisions.

3.1.1 Problématique

A partir de cette analyse de la situation, nous pouvons établir la

problématique suivante :

Comment transformer l'idée de service public en opportunité pour les

chaînes de France Télévisions ?

Ou, si elle n'existe qu'en partie aujourd'hui (comme nous le montre la

politique du site www.francetelevisions.fr qui l'annonce dans une rubrique et

qui diffuse par ce moyen sa « charte de l'antenne »), comment renforcer la

communication autour de cet arguent qui peut se révéler positif auprès de

l'opinion publique ?

3.1.2 Objectifs

En résolvant cette problématique, nous définissons plusieurs objectifs de

communication, à savoir :

.. Rendre plus attractive la particularité des chaînes publiques

.. Faire comprendre aux téléspectateurs que les chaînes publiques sont

proches d'eux, moralement, géographiquement, culturellement.

.. Profiter de la différence d'avec les chaînes privées pour en faire une

force clairement énoncée

.. Affaiblir l'aspect « rigide » qui apparaît comme l'un des préjugés liés au

service public

.. Renforcer l'image de chaînes à l'esprit ouvert, qui prônent la tolérance,

l'ouverture sur le monde, les cultures, les découvertes... etc. ainsi que le

respect. Cette dernière valeur est davantage présente dans l'esprit des

téléspectateurs à l'énonciation des chaînes de télévision publiques que

celle de découverte qui semble peu ancrée.

.. Montrer qu'une chaîne publique est à la fois de l'information, de la

culture, mais aussi du divertissement (de qualité supérieure à ceux des

chaînes privées).

3.1.3 Cibles

Pour la communication de médias tels que France 2, France 3, France 5,

d'une part parce que la télévision est présente dans près de 97% des foyers

français, et d'autre part parce que ces chaînes sont publiques (donc ont pour

objectif de plaire à un public le plus large possible, nous l'avons vu plus haut),

la cible ne peut être qu'extrêmement large. C'est le grand public. Néanmoins,

nous pouvons déterminer plusieurs sous catégories :

Cibles :

.. Les français et populations francophones possédant une télévision reliée

au réseau hertzien ou qui captent par câble les chaînes de France

Télévisions : cela concerne également les départements et régions

d'outre mer, la Belgique...

.. Les français de plus de 15 ans : en dessous de cet âge, une campagne

sur les valeurs des chaînes publiques ne semble pas vraiment efficace.

Les enfants et pré adolescents ne choisissent les chaînes qu'ils regardent

qu'en fonction des programmes.

.. Les « bobos » « bourgeois de bohême » : communiquer pour leur montrer

que les chaînes publiques ont un esprit d'ouverture sur le monde, de

tolérance, de culture et de découverte. Cela permet également de

dynamiser l'image des chaînes de France Télévisions.

Coeur de cible :

.. Les pères et mères de famille qui portent une attention particulière (pour

une majorité d'entre eux, même s'il existe toujours des exceptions) au

programmes regardés « en famille » ou par leurs enfants. Ils sont plus

attentifs aux valeurs transmises, au respect ou à la culture, afin de

donner le bon exemple.

.. Les jeunes de 15-25 ans : ce sont les futurs fidèles téléspectateurs, et de

plus, les prochains à se lancer dans l'achat d'une télévision lors de leur

installation lorsqu'ils quittent le foyer parental. Communiquer vers eux

permet par conséquent d'acquérir de nouveaux téléspectateurs, de les

fidéliser. Et pour les plus séduits par les valeurs des trois chaînes,

l'habitude de regarder le journal sur France 2 par exemple peut se

répercuter à long terme sur les habitudes qu'ils transmettront à leurs

enfants...

Cible relais : les médias

.. Les médias participent activement à l'évolution de l'image d'un

organisme, en propageant l'information sur son fonctionnement, ses

campagnes de communication, son actualité... France 2, France 3 et

France 5 sont, certes, des médias, mais n'en sont pas pour autant des

entreprises dénuées d'image. En utilisant les autres médias en relations

presse ou partenaire, les chaînes publiques hertziennes s'assurent du

poids qui sera donné à leur communication.

o la presse quotidienne et magazine généraliste

o la presse quotidienne et magazine spécialisée télévision

o la radio (notamment les émissions sur l'actualité des médias)

o Internet avec des sites comme www.vie-publique.fr, mais aussi

www.toutsurlacom.com , www.ddm.gouv.fr, ...

o Internet avec des sites sur les audiences des chaînes de

télévisions, l'actualité télévisuelle et les sites de télévision

publiques bien sûr comme www.francetelevisions.fr

www.france2.fr, www.france3.fr, www.france5.fr ...

3.1.4 Message

Le message que France 2, France 3 et France 5 pourraient faire passer

est celui-ci : « Nous garantissons découverte, culture, information et

divertissement dans la tolérance, le respect de chacun, l'objectivité ».

3.1.5 Ton

Le sujet portant sur des valeurs nobles, humaines, le ton sera

nécessairement humain, proche des gens, explicatif sur les efforts de chaque

chaîne, et clair pour redéfinir (mais sans rigidité dans le ton) ce qu'est une

chaîne de service public dans ses valeurs, sa ligne éditoriale.

3.1.6 Promesse

La promesse que la stratégie de communication doit faire passer aux

téléspectateurs et aux cibles déterminées précédemment est la suivante :

« Les chaînes de France Télévisions mettent tout en oeuvre pour garantir une

télévision aux valeurs humaines, une télévision proche de chacun. »

3.2 La mise en actions de la stratégie

Pour rendre concrète la stratégie développée, et ainsi utiliser la

promesse dans la communication vers le grand public, nous pouvons déjà

projeter plusieurs moyens...

3.2.1 Les actions : rendre les valeurs plus concrètes

La préférence se porte sur des actions mettant en valeur la relation

humaine, le côté « vivant », propre à un média tel que la télévision. C'est pour

cette raison que l'affichage est écarté, car il donne un aspect plus froid, il ne

provoque pas une relation d'interactivité ou de relations interpersonnelles

comme le font la radio, la télévision, ou encore la presse avec les relations

presse (lors desquelles une idée de conseil s'établit, du journaliste au lecteur).

De plus, dans une politique d'entreprise où l'on souhaite donner de

d'importance à la relation avec le téléspectateur (nous l'avons vu avec le

« médiateur » et le site Internet des chaînes de France Télévisions), les moyens

utilisés dans la stratégie de communication ne doivent pas apparaître comme

« commerciaux ». Nous avançons le positionnement d'une télévision

« humaine », il faut rester en adéquation avec cette ligne de conduite.

- Les relations presse :

Les efforts de France 2, France 3 et France 5 en terme de

communication pour valoriser son appartenance au service public pourrait

être repris par un nombre important de médias : aussi bien ceux qui sont grand

public, ou portés sur la famille (par exemple, le magazine Parents pourrait

diffuser un article sur la politique des chaînes de France Télévision au sujet de

l'éthique et du respect, notamment à l'égard des enfants), que ceux qui

relatent l'actualité des médias : Culture Pub, La vie des Médias, Stratégies, CB

News... De plus, les relations presse ont un impact plus important qu'un affiche

par exemple, sur un sujet autant porté sur la morale, l'institutionnel. Une

personne qui lit un bon article sur le choix d'un produit ou d'une idée (quelle

qu'elle soit) le verra non pas comme une publicité (et les français sont de plus

en plus frileux face à la pub) mais comme une critique positive, un conseil de

personne à personne (c'est-à-dire du journaliste au lecteur). En cela, les

relations presse apportent crédibilité et approche de conseil à la

communication. C'est l'effet que nous recherchons dans la stratégie visant à

montrer que l'audiovisuel public, ça n'est pas uniquement la redevance.

- Renforcement et mise en avant des partenariats avec des associations

caritatives ou à but social :

Nous l'avons vu auparavant, France Télévisons met en valeur ses

partenariats réalisés sur les chaînes publiques sur son site internet. Il faudrait

poursuivre dans cette voie des partenariats citoyens et humains, mais ne pas se

limiter au site Internet pour communiquer dessus. Sur le site, ils figurent dans une

rubrique spécifique. Pourquoi ne pas les faire apparaître dans une rubrique

« actualités », et les mettre plus en valeur sur le site ? Les coordonnées des

associations, s'il en a, devraient être inscrites sur les pages du site, et les

émissions plus insistantes sur les partenariats. Mais c'est un bon moyen de

montrer que les chaînes de France Télévisions sont tournées vers les autres, vers

le respect, qu'il soit de l'Homme ou de l'écologie.

- La mise en avant de la valeur du service public par les animateurs au cours

de leurs émissions :

Ce serait sur un même principe que celui utilisé par le présentateur

Nagui qui a cité le service public lors des Victoires de la Musique en mars

200519. Au cours de l'émission, il a rappelé « Vous êtes sur une chaîne de service

public, et c'est pour ça que cette soirée a été organisée pour vous, pour le

public ». Il faudrait valoriser davantage la spécificité de ces chaînes grâce aux

animateurs, qui, par leur présence lors des émissions du petit écran, constituent

un référent pour les téléspectateurs, un repère. Ils sont en quelque sorte les

portes parole de la chaîne qui les emploie. Dans l'exemple de Nagui,

animateur sur France 2, la phrase qu'il a émise transmettait le message suivant :

la volonté de faire partager la musique et le plaisir procuré par une soirée,

l'esprit festif, tout cela était dû au fait que France 2, chaîne publique, ait

tellement d'attentions à l'égard de son public, qu'elle sait large. C'est une

communication qui met en avant la relation affective, et ce à deux niveaux :

de la chaîne vers les téléspectateurs (ils ont presque l'impression que France 2

19 Soirée des Victoires de la Musique, 20ème édition, samedi 5 mars 2005, 20h50, zénith de Paris.

les « aime », sinon elle ne ferait pas autant d'efforts pour cette soirée), et du

présentateur par rapport au public (on aime ou pas l'animateur, et cela met

en jeu des sentiments).

- Mini programme sur le service des chaînes publiques à l'égard des

téléspectateurs, avec les interventions des salariés de France Télévisions :

Placé avant et/ou après les plages de publicité, il mettrait en scène une

personne de France 2, France 3 ou France 5, pas forcément connue (ce peut

être un(e) secrétaire, le médecin de travail, le directeur de la production, un(e)

stagiaire...). La personne parle de ce que cela représente pour elle de

travailler pour l'audiovisuel public, la façon dont elle se sent impliquée, sa

participation, son rôle dans l'organisation de l'audiovisuel public... Tourné vers

le grand public, ce programme entraînerait aussi un effet positif en interne. Il

valoriserait les métiers au sein de l'audiovisuel qui ne sont pas « dans la lumière »

(comme une anticipation à une probable crise interne comme celle qui a eu

lieu en avril 2005 au sein de Radio France). Il présenterait les cadreurs,

régisseurs, différents employés des trois chaînes, pour montrer que la télé de

France Télévisions, ce n'est pas seulement les animateurs. Eux aussi

participeraient à ce programme, mais de la même façon que les autres

salariés. De plus, cela donnerait un côté humain, voire familier : le grand public

peut mettre un visage sur un nom aperçu dans un générique d'émission, il peut

s'imaginer les personnes de ce mini programme travaillant ensemble. Cela

rapproche et diminue le côté commercial dont une chaîne de télévision peut

souffrir.

- Mini programme de micro trottoir

Nous pouvons utiliser dans cette stratégie la technique de l'interview

micro trottoir : on demande à une personne (pourvue de la télévision chez elle)

ce qu'elle pense de la télévision publique, ce que ça représente pour elle, les

qualités qu'elle en retire... Ce moyen met en valeur la proximité inscrite dans la

charte de l'antenne. Comment être plus proche des gens qu'en allant les

rencontrer et leur demander leur avis au détour d'une rue, dans leur vie de tous

les jours ? On peut décliner ce système en deux parties : une partie où l'on

diffuse les qualités citées pour la télévision publique, et où une voix off précise

que « c'est cela, faire partie du service public », ou encore « qu'à la télé aussi,

la volonté de rendre service à la société existe ». Et une autre partie, où l'on

peut utiliser les suggestions émises par les personnes interrogées avec la voix off

qui indiquerait que « parce qu'il est important pour nous d'être proche de vous

et à votre écoute, nous sommes attentif à la télévision publique que vous

rêvez », ou une phrase dans cet esprit... Cela ferait passer le message selon

lequel nous accordons de l'importance à la relation avec le téléspectateur, à

ce qu'il perçoit, à ce qu'il attend de a télévision publique.

- Page web spéciale et davantage mise en valeur sur les sites

www.francetelevisions.fr, www.france2.fr, www.france3.fr, www.france5.fr, sur

les missions de service public : informer, éduquer, divertir.

Cela peut faire l'objet d'une rubrique, qui serait classée par exemple

dans la partie « nos engagements », à côté de celle sur la charte de l'antenne,

ou encore dans la partie « la télévision publique ». Cette dernière possibilité

donnerait cependant un aspect plus strict et moins engagé que si le texte sur

les missions de service public était placé avec les engagements, en parfaite

cohérence. Par ailleurs, la charte de service public serait revue et réactualisée,

un peu sur le modèle de la charte de la SNCF20, présente désormais dans les

gares. On pourrait s'en inspirer, pour moderniser la notre.

Cette page serait à destination de toutes nos cibles (exceptée celle des

15-25 ans) car elle permettrait aussi bien d'expliquer au téléspectateur

« classique » qui voudrait en savoir plus sur les chaînes publiques quelles sont

leurs valeurs, qu'au journaliste qui souhaite connaître davantage les

engagements pris par les chaînes. En revanche, les jeunes étant plus réceptifs à

une communication directe par les programmes, nous pouvons avancer qu'ils

ne seront pas beaucoup touchés par cette action sur le site. Certes, c'est une

partie de la population qui a l'habitude de l'Internet, qui a le réflexe de

consulter des sites, qui sait s'en servir. Néanmoins, elle ne va généralement pas

sur les sites institutionnels (à part les étudiants à la recherche d'un stage ou

d'information sur une entreprise) à la suite d'une communication. Bien sûr, si les

jeunes se connectent sur le site, ils trouveront cette page qui les renseignera un

peu plus sur le positionnement des chaînes publiques.

20 Charte de la SNCF, 2004-2005, téléchargeable sur le site www.sncf.com, voir Annexe 3.

3.2.2 Planning : une communication sur l'année

Pour organiser la mise en oeuvre de tous ces moyens de communication,

nous proposons de réaliser un planning de répartition des actions. Nous avons

choisi de prévoir les actions sur une saison de programmes, c'est-à-dire de

septembre à juin, les émissions étant modifiées et le rythme décalé à la saison

estivale. Voici un tableau représentant le planning par mois, chaque cellule

représentant une quinzaine.

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Légende :

Relations presse

Partenariats

Valorisation par les animateurs

Mini programme avec les salariés de France Télévisions

Mini programme de micro trottoir

Pages web sur chaque site

(France 2, France 3, France 5, France Télévisions)

Nous proposons de réaliser des relations presse sur le choix de la nouvelle

mise en valeur du service public dès la rentrée, période lors de laquelle les

programmes sont présentés au grand public, commentés, décryptés par les

médias autres que la télévision. Nous insistons par conséquent sur la nouvelle

politique des trois chaînes, toujours plus tournées vers les téléspectateurs. Cette

période des relations presse s'étend jusqu'à la fin du mois de novembre, le

temps qu'elle soit relayée dans plusieurs supports. Par la suite, nous pouvons

prévoir des rappels de ce positionnement à travers un communiqué de presse

envoyé tous les deux mois. En juin, lors de la présentation de la grille estivale, un

nouveau dossier de presse est conçu.

Les partenariats à but citoyen, social et caritatif figurent par séquences

d'un mois et demi environ chacun, et sont répartis sur l'année : une action en

septembre octobre, dans la lignée de la rentrée, une autre en décembre

janvier, période de fêtes propice à la solidarité et au partage, à l'esprit tourné

vers autrui, un autre au printemps, période souvent utilisée pour des actions de

citoyenneté, et un dernier avant la grille d'été, à cheval avec la saison

télévisuelle suivante, avant le départ en vacances du grand public.

La valorisation des animateurs se ferait tout au long de l'année, en

fonction des opportunités qui leur seraient données et de façon diffuse, pour

ne pas tomber dans une communication trop insistante qui nuirait à la stratégie

globale en fatiguant les téléspectateurs. Cela doit se faire naturellement, selon

les impressions des animateurs, sans insistance.

Les mini programmes avec les salariés de France Télévisions alterneraient

avec ceux sur les micro trottoirs, par plage d'un mois - un mois et demi. On

réaliserait une première séquence du grand public à la rentrée, en même

temps que la présentation des programmes et les relations presse, puis les

salariés de l'audiovisuel public prendraient la relève à l'occasion notamment

des fêtes de fin d'année, pour les souhaiter dans les mini programmes aux

téléspectateurs, comme cela est déjà fait à chaque Noël par les chaînes. En

février mars le grand public reprendrait la parole, puis laisserait la place au

personnel des trois chaînes avant de revenir juste avant la grille d'été, en

même temps que les relations presse et les partenariats, comme pour montrer

que la grille de programmes estivale collera à l'image que se fait la population

d'une chaîne de service public.

Enfin, les pages web étant conçues au début de l'année télévisuelle et

étant fixes, elles seraient affichées en permanence sur le site, afin d'afficher et

d'expliquer les missions de service public à tout moment, en fonction des

besoins de chaque téléspectateur.

3.2.3 La répartition du budget pour cette stratégie

N'ayant pas de données chiffrées précises sur le coût de production des mini-

programmes, ou encore les partenariats, nous proposons de réaliser un

diagramme circulaire pouvant représenter proportionnellement chaque part

pour chaque action, quelque soit le budget attribué.

Comme nous pouvons le voir la part du budget qui serait attribuée aux

partenariats est la plus importante. Elle est suivie ensuite par celles destinées

aux minis programmes, qui demandent des frais de production importants, puis

par les relations presse et la conception des pages web. La valorisation par les

animateurs arrive en dernière position, car les frais ne seront pas très importants,

à part peut être pour l'organisation d'une réunion interne afin d'expliquer cette

stratégie aux présentateurs des chaînes publiques en insistant bien sur le fait

que ça ne doit pas être trop insistant dans leur discours.

Conclusion

« Pour le grand public, être une chaîne publique c'est être payée par la

redevance ». C'est de cette hypothèse que nous sommes partis pour étudier la

façon dont étaient perçues les chaînes hertziennes de France Télévisions, et

savoir comment elles se différenciaient vis-à-vis des chaînes privées. Faire partie

du secteur public, même dans l'audiovisuel, a ses contraintes, qu'elles soient

budgétaires ou morales. Est-ce que, malgré ces freins, France 2, France 3 et

France 5 arrivent à occuper une place avantageuse sur le marché ? Ces

contraintes ne les empêchent pas t'elle pas de concurrencer efficacement TF1

ou d'autres chaînes privées ? La réponse est non. Certes, ces caractéristiques

sont parfois difficiles à gérer dans les stratégies et moyens que les chaînes

veulent mettre en oeuvre pour gagner en part d'audience, mais ce n'est pas

un facteur d'exclusion du marché audiovisuel. France 2, France 3 et France 5,

malgré des audiences spécifiques à chacune et pas toujours de la même

importance, s'en sortent bien. Elles bénéficient d'une bonne image auprès des

téléspectateurs.

Le grand public reste confus dans sa définition du service public

audiovisuel, mais, paradoxalement, nous avons ressorti de cette étude qu'il

n'en est pas moins sévère, au contraire. Il est davantage exigeant avec une

chaîne qu'il estime « financer » et qui se revendique comme étant du service

public. Ce qui pourrait être une faiblesse, il faudrait s'en servir comme une

force. L'idée d'exigence liée au service public doit justement être valorisée par

les chaînes de France Télévisions. Oui, on leur demande de la qualité, et bien

oui, elles nous la donnent. Percevoir ces multiples contraintes comme un frein,

c'est ne pas croire dans le service public et les valeurs humaines qu'il transmet.

France 2, France 3 et France 5 ont par conséquent tout intérêt à clarifier leur

missions pour qu'elles apparaissent plus nettement aux yeux des

téléspectateurs, et qu'ainsi elles fassent de leurs missions et engagements une

vraie « valeur ajoutée » à leur communication. Qu'elles montrent qu'elles sont

différentes des chaînes publiques car, pour reprendre une phrase du contrat

d'objectifs et de moyens de France Télévisions en 2004, « A la différence des

chaînes privées, la télévision publique ne recherche pas une audience

«économiquement utile», mais «socialement légitime». »

Enfin, cette stratégie de revalorisation du service public audiovisuel

permettrait aux actuelles et futures chaînes de France Télévisions qui sont ou

seront diffusées sur le réseau de la TNT (Télévision Numérique Terrestre) de mieux

appréhender le nouveau marché qui s'ouvre à cette occasion. L'offre

télévisuelle est de plus en plus large et diversifiée. Ne serait ce pas l'occasion

idéale pour s'affirmer, tant dans les programmes proposés que dans l'identité ?

Après l'information, le divertissement, et l'éducation, nous pouvons nous

interroger sur les futures missions de service public qui seront définies, comment

elles seront réalisées et enfin par quelles nouvelles chaînes encore inexistantes

seront-elles abordées...

Bibliographie

Ouvrages

.. Jean Louis Missika, « Les entreprises publiques de télévision et les missions

de service public », rapport ministériel, la Documentation Française, 1997

.. Rémy Tomaszewski, in "Les Politiques audiovisuelles en France", édition de

la Documentation Française, 2001

Rapports internes et politiques

.. Résultats financiers du groupe France Télévisions en 2001, 11 avril 2002,

présentation interne.

.. Rapport d'information n°1019 sur la redevance audiovisuelle, présenté

par M. Patrice Martin-Lalande, Assemblée nationale du 9 juillet 2003,

page 10.

.. Contrat d'objectifs et de moyens, France Télévisions, 2004. Voir annexe 1

.. Charte de l'Antenne, janvier 2002, dirigée par Marc Tessier, Président

Directeur général de France Télévisions, disponible sur le site

.. France Télévisions, in La ligne éditoriale des programmes de France

Télévisions, septembre 2004, page 1www.francetelevisions.fr .

Document extérieur à France Télévision

.. Charte de la SNCF, 2004-2005, téléchargeable sur le site www.sncf.com,

voir Annexe 3.

Articles de presse

.. D'après l'article « France Télévisions : les recettes augmentent, pas les

audiences », Enguérand Renault, Les Echos rubrique Communication,

vendredi 8 avril 2005

.. Courrier, « Service public, France 2 ou Télé Vatican ? », Charles Bottarelli,

in Libération du 5 avril 2005, page 8

.. Article « La ferveur catholique au pilori, avalanche de mails et de

courriers pour reprocher aux chaînes leur absence de distance »,

Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts, in Libération du 5 avril 2005, page

5.

.. Article « Barroso : indignations à France 2 », in le quotidien 20 Minutes, 31

mars 2005

Sites Internet consultés

.. http://www.vie-publique.fr. Site consulté pour la première fois le 4

novembre 2004.

.. http://www.francetelevisions.fr. Site consulté la première fois le 28

octobre 2004.

.. http://www.ddm.gouv.fr. Site consulté la première fois le 6 novembre

2004.

Table des Annexes

Annexe 1 : Contrat d'objectifs et de moyens de France Télévisions en

2002

Annexe 2 : Compte rendu de l'interview de Rémi Festa

Annexe 3 : Charte de la SNCF






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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein