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Panorama des petites et moyennes entreprises agro-alimentaires au Burkina Faso

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par Marcel Daba Bengaly
Université de Ouagadougou, Burkina Faso -  2003
  

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les Contraintes des entreprises agroalimentaires

Les contraintes auxquelles sont confrontées les entreprises agroalimentaires en Afrique de l'Ouest sont variées et parfois propres à chaque filière. On peut cependant les situer à différents niveaux :

- En amont il y a des contraintes d'approvisionnement en matières premières ;

- Des contraintes politico-économiques liées au contexte et ressources ;

- Des contraintes de fonctionnement d'ordre technologique ;

- Et enfin des contraintes de commercialisation.

De façon générale, cette filière souffre de l'absence, dans la plupart des pays, de véritables politiques gouvernementales garantissant des conditions durables au développement des entreprises. Il n'existe pas non plus de véritable organisation professionnelle, susceptible de combler le manque de politique, par la mise en oeuvre d'un système de contrôle des pratiques et des qualités des produits transformés (2).

Contraintes d'approvisionnement

Les industries agroalimentaires en Afrique de l'ouest souffrent d'un manque de régularité dans l'approvisionnement du marché en matières premières. Par exemple, les tonnages des produits agricoles sont fonction des aléas climatiques, et ces fluctuations ne sont pas compensées par des mécanismes d'ajustement assurant un accès permanent à des sources d'approvisionnement alternatives. Ce manque de culture d'entreprise des acteurs de la filière est parfois à l'origine de relations conflictuelles entre les fournisseurs de matières premières et les transformateurs. L'offre en matières premières peut également être d'une qualité insuffisante. C'est le cas des laits collectés en milieu rural au Burkina, dont la qualité microbiologique n'autorise pas des productions de haute qualité (13).

Contraintes politico-économiques

L'environnement juridique et réglementaire est soit tatillon à l'excès, soit absent. Dans le premier cas, on observe une réticence des entrepreneurs à entrer dans le secteur formel, dans le second les entreprises sont exposées à la concurrence déloyale des unités ne fournissant pas les efforts nécessaires pour la mise sur le marché de produits salubres et de bonne facture nutritionnelle (2,13).

L'environnement bancaire avec des taux d'intérêt prohibitifs (supérieurs à 17% au Burkina) est peu favorable à l'émergence des entreprises agroalimentaires. L'accès au crédit à court et moyen termes pour financer les investissements d'extension et de modernisation des unités est difficile, voire impossible pour les unités artisanales. Si on ajoute à l'absence de financement, les coûts énergétiques de production élevés renchéris par la fiscalité locale, on peut expliquer la réticence des entrepreneurs à entrer dans le secteur formel.

Enfin, la faiblesse du pouvoir d'achat de la plupart des consommateurs, limite la production d'aliments à forte valeur ajoutée, qui incorporent des services que les ménagères acceptent encore de prendre en charge au niveau ménager (1). Cela constitue une limite objective à l'expansion des unités productrices d'aliments locaux améliorés.

Contraintes technologiques

Le fonctionnement des entreprises rencontre des difficultés souvent liées à l'insuffisance des connaissances technologiques des entrepreneurs, au faible niveau de formation du personnel et à la maintenance inadaptée des équipements (1,2). La non-maîtrise des processus de stockage des matières premières et des produits contribue à l'abaissement de la qualité des productions.

Ce manque de professionnalisme caractérise surtout les unités artisanales, qui appliquent des procédés empiriques de transformation, ce qui conduit à des produits non homogènes et de qualité hygiénique discutable.

A l'inverse l'apport de technologies modernes inappropriées au dimensionnement encore modeste des marchés pourrait également être une contrainte.

La mise au point d'un conditionnement est un problème crucial pour la plupart des entreprises agroalimentaires de petites tailles qui se tournent vers les sachets plastiques (polyéthylène). Faute de formation, d'appui et de moyens, les emballages des produits présentent de nombreuses insuffisances parmi lesquels on peut citer (15) :

- des défauts d'étiquetage (informations insuffisantes ou erronées, peu lisibles),

- défauts de présentation (découpes ou soudures inesthétiques, aspect peu engageant, poids irréguliers);

- des problèmes de conservation (films inadaptés, conditionnement de produits non stabilisés, mauvaises conditions d'entreposage);

- une incidence excessive sur le prix de revient du produit.

Ces insuffisances peuvent réduire les chances de succès des produits mal conditionnés. De tels produits sont peu concurrentiels par rapport aux produits importés vendus plus chers mais de bonne présentation, ou aux produits locaux vendus moins chers sous leur forme traditionnelle (15).

En plus des limites techniques de ces sachets de polyéthylène dans la conservation des qualités, ces substances non biodégradables posent un sérieux problème environnemental.

La mise en oeuvre de technologies appropriées par le secteur agroalimentaire dans les pays d'Afrique de l'Ouest nécessite une forte implication des Etats. L'absence de contrôle sanitaire des services étatiques sur les produits mis sur le marché est une contrainte qui, si on n'y pend garde, risque de décrédibiliser la production locale au profit des importations de produits élaborés (1,2).

Contraintes commerciales

La contrainte commerciale majeure des entreprises agro-alimentaire est la mévente des produits. Elle peut être liée l'absence d'une véritable étude des marchés avant la mise en place de l'unité. Les marchés potentiels peuvent alors être surestimés et la commercialisation décevante lorsque la production n'est pas ajustée à la demande effective (1,13).

Une sous-estimation des coûts de production et des seuils de rentabilité conduit à l'impossibilité de produire à un coût suffisamment bas pour pénétrer le marché, et faire face à la concurrence des produits analogues, transformés localement importés. Une mévente des produits peut également être liée à la non satisfaction des attentes des consommateurs (1,13).

La mauvaise gestion des aides financières (apportées généralement par les ONG) peut être considérée une contrainte commerciale. Par soucis de résultats, les producteurs bénéficiant de ces appuis pratiquent une concurrence déloyale en vendant leurs produits à des prix non conformes aux charges de production. Au terme des projets, les unités mises en place sont très souvent incapables de se maintenir sur le marché (1,13).

Enfin, on peut évoquer l'absence d'une culture d'excellence (basés des licences de fabrication de produits modernes et de contrats de fourniture de produits finis ou semi-finis) qui freine le développement de partenariats commerciaux avec les pays du Nord,

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld