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La conception d'un projet d'établissement: Entre politique, ingénierie et pragmatisme

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par Simon MAMORY
Université de Nantes - Master Pro Direction d'Etablissement ou Organisme de Formation (DEOF) 2002
  

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II. Une vision plus globale et reliante

A. Changement de paradigme

L'hominisation a atteint ses caractéristiques actuelles suite à une longue évolution depuis l'apparition de la vie. Au départ furent, probablement, des individus monocellulaires asexués. Au stade où nous sommes, l'arbre du vivant se compose de diverses espèces d'individus pouvant être composés de jusqu'à plusieurs milliards de cellules différenciées. Entre les deux, l'écart s'explique par d'infinis processus de complexification adaptative, comme étant l'unique garant à la fois de conservation et d'évolution. Ainsi, quel que soit l'époque où le mot est apparu dans le vocabulaire pour rentrer - il y a peu - dans le registre

des concepts, il est possible d'affirmer que la "complexité" est vieille comme notre monde.

Un petit effort pour sortir des considérations européocentristes - qui veulent que la science soit presque uniquement celle qui s'est développée ostensiblement depuis l'Occident -, il est possible, avec une petite gymnastique cognitive, d'observer une autre manière d'appréhender le monde. C'est dire que là où les dogmes du cartésianisme, grâce à l'oralité81 ou à l'existence d'une autre façon d'acquérir le savoir, n'ont pas pris racine, comprendre le concept de complexité semble plus aisé et ressemblerait surtout à une mise en mots, à un exercice de définition, car le monde a toujours été pris dans toute son irréductible globalité. Puisque la sagesse peut se comparer au vent qui, surgissant de nulle part et à tout moment - pourvu que les conditions de son émergence soient remplies -, ignore les frontières, rien n'empêche d'envisager que dans toutes les civilisations, toute personne non initiée, peu encline, sceptique ou carrément

81 Facteur explicatif de la fragilité de ces cultures mais aussi sa principale force face à la vicissitude de l'histoire.

réticente au cartésianisme, perçoive aussi les principaux phénomènes de la vie de manière complexe.

Voilà pourquoi, après les déterminismes et les certitudes positivistes qui ont atteint leur amplitude maximale en plein milieu des Trente Glorieuses, la progression d'un mouvement de pensée prônant une vision plus globale des phénomènes marque à la fois une nécessité absolue et une rupture. Une rupture ou, mieux, une translation épistémologique qui mérite une présentation rapide d'autant que notre travail s'inscrit volontiers dans ce mouvement. Nous entendons par translation épistémologique ce que T. Kuhn qualifie de "changement de paradigme"82. J.-L. Le Moigne va plus loin en qualifiant cela de "tectonique des paradigmes", faisant allusion à l'image de la tectonique des plaques. Il s'agit de passer du positivisme au constructivisme. L'importance d'un tel changement lui confère une place incontournable dans une réflexion sur une partie du métier des responsables de la préparation des jeunes pour affronter, s'insérer dans, imaginer et construire ce monde en mouvement.

La science requiert d'abord une formulation constructiviste du problème - au lieu d'admettre passivement que les problèmes soient déjà formulés par la nature ou par ceux qui nous ont précédés - ainsi qu'une vision multiréférentielle débouchant sur une meilleure modélisation et de résolution plus pertinente.

Cette recherche trouve donc son ancrage épistémologique dans ce nouveau paradigme dénommé, à juste titre, complexité. Ce qui explique et justifie deux points qui s'imbriquent :

- La référence à des disciplines aussi variées que la sociologie, l'anthropologie,

la psychologie cognitive, la gestion, les sciences de l' ingénieur, etc. Non seulement la liste n'est

pas exhaustive, mais il n'y a ni ordre ni hiérarchie entre ces disciplines. Nous ferons, comme cela

a été le cas tout au long de la partie sur l'enracinement, appel à chaque branche des sciences selon le besoin concret d'éclaircissement heuristique.

- La multiplication des paramètres explicatifs, avec des rencontres propices à une meilleure co-construction, nous a conduit à placer ce travail sous la conduite de deux accompagnateurs issus de deux formations complémentaires, évoqués en introduction. Ainsi, concrètement pratiquée, la transdisciplinarité professée par G. Bachelard, H. A. Simon, E.

82 Thomas S. Kuhn (1962), La structure des révolutions scientifiques, Éd. Champs Flammarion.

Le paradigme peut être considéré comme étant une façon d'appréhender le monde avec le positionnement, la problématisation et la méthode qui lui sont attachés.

Morin, J.-L. Le Moigne, etc. et découverte de manière plus approfondie pendant la formation à l'Université de Nantes, nous espérons que son assimilation n'en sera que meilleur.

Quelle est donc cette vision complexe et systémique, mieux appropriée pour observer et comprendre les phénomènes aussi bien naturels que sociaux ? Quel est ce paradigme assez heuristique pour supplanter le cartésianisme triomphant qui règne dans l'ensemble de l'univers scientifique occidental depuis des siècles ?

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore