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Etude de faisabilité de la mise en place d'une forêt communale pilote dans la Réserve Spéciale de Dzanga-Sangha en République centrafricaine

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par Dieudonné Bruno WANEYOMBO-BRACHKA
Université de Dschang - DESS 2008
  

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3.1.7. Activités économiques

3.1.7.1. Agriculture de subsistance

La bande culturale est la portion de la Réserve spéciale où l'agriculture est autorisée. Un ménage entretient 1 à 2 parcelles de vivriers d'une superficie totale estimée entre 0,4 à 1 hectare avec 1 à 3 jachères.

L'agriculture pratiquée dans la zone est de type itinérant sur brûlis. Les opérations culturales se font par la main d'oeuvre familiale. Les hommes s'occupent du défrichage et de l'abattage dans une moindre mesure du nettoyage. Le reste des opérations sont du ressort des femmes et des enfants. Les principales cultures vivrières d'importance consommées ou destinées à la vente sont par ordre d'importance : le manioc qui est consommé principalement sous forme de couscous et l'arachide plus orienté vers la vente.

Ces champs subissent beaucoup de pressions de la faune sauvage. Les plantations de bananiers sont rares car les productions sont automatiquement consommées par les éléphants.

Le café est la seule culture de rente avec la variété robusta. Les superficies des plantations ne dépassent pas 1 hectare à cause de l'espace limité de la bande culturale.

3.1.7.2. Chasse

La chasse est l'une des activités principales. Elle vient après l'agriculture. Elle est intense à cause de la richesse de la faune dans cette région. La faune suscite un regard des pouvoirs publics et des ONG tant nationales qu'internationales dont l'objectif est de la protéger. La figure 4 présente les zones de chasses villageoises de la commune de Yobé-Sangha.

On retrouve dans cette zone trois types de chasses :

- la chasse au filet, chez les Baaka ;

- la chasse coutumière de subsistance ;

- la chasse aux fusils.

La chasse aux filets est pratiquée de concert par les Baaka, régulièrement, avec les visiteurs qu'ils accueillent pour des parties de chasse. Les produits reviennent aux chasseurs pour consommation.

La chasse coutumière de subsistance à la chasse à courre ou au moyen des pièges (surtout à câbles d'acier) se pratique toute l'année car elle constitue pour le village une source de protéine, étant donné l'interdiction d'élevage de boeufs dans la Réserve. Le gibier attrapé est destiné à l'auto consommation, surtout chez les Baaka.

La chasse aux fusils par les détenteurs légaux d'armes de chasse est autorisée dans la zone de chasse communautaire (Figure 4.). La Réserve compte quarante et sept (47) détenteurs légaux d'armes de chasse. Cependant, nous ne cessons de rencontrer, en forêts, des chasseurs avec des armes de fabrication tant artisanale.

Selon la population, la chasse est une source sûre pour gagner de l'argent et dans un délai court (un céphalophe bleu coûte 2000 Fcfa dans toute la Réserve). Un simple tour au marché de Bayanga ou dans les quartiers et villages de la Commune montre les pressions que subit la faune sauvage. Les produits issus de cette chasse ravitaillent les grandes villes.

3.1.7.3. Pêche

La pêche est une activité qui intéresse beaucoup plus les Bilo que les Baaka. Elle est pratiquée tant par les hommes, les femmes que les enfants. C'est une activité traditionnelle, elle est intense en saison sèche (janvier-avril et juin-décembre) période pendant laquelle les déplacements en pirogue sont moins dangereux sur la Sangha et la rivière Mossapoula. Les techniques de pêches utilisées sont :

- la pêche à la ligne, à l'épervier et au filet, pratiquée par les hommes ;

- la pêche à la nasse et au barrage, pratiquée par les femmes et les enfants.

Les poissons les plus prisés sont les carpes ; les silures ; les brochets ; les capitaines et les crustacées.

Les pêcheurs de Bayanga et Mossapoula déplorent les captures qui deviennent de moins en moins importantes à cause de la présence presque permanente des ceux

de Nola qui utilisent des moyens non conventionnels tels que les pesticides pour pêcher.

On note à Bayanga l'existence de deux (2) étangs piscicoles.

3.1.7.4. Elevage

C'est une activité très marginale, influencée par la richesse de la faune sauvage. C'est un élevage traditionnel. Les animaux élevés sont destinés prioritairement à la satisfaction des besoins courants de la famille (dot, funérailles, réception des étrangers). L'élevage porte essentiellement sur les caprins (chèvres, moutons), porcins et volaille avec une prédominance des poules, étant entendu que l'élevage de bovin est prohibé à l'intérieur de la Réserve. De façon générale, la taille du cheptel ne dépasse pas cinq têtes par ménage.

Figure 4: Carte des zones de chasses villageoises de la commune Source : PDS

3.1.7.5. Exploitation des produits forestiers non ligneux (PFNL) a. Exploitation des autres PFNL

La cueillette est pratiquée pour la collecte des feuilles, des écorces, des fruits et des racines de certaines plantes. Le tableau 3.1. présente les produits forestiers non ligneux (PFNL) qui constituent une source de revenus et d'aliments non négligeables pour la population. Ces produits sont les chenilles, les fruits, les feuilles, le miel, le vin de palme et de raphia, les vers blancs et les champignons. Ces produits sont destinés à l'autoconsommation mais certains tels que les fruits de Payo et les feuilles de Gnetum spp., les chenilles, les termites, les champignons, les fruits et graines, les écorces, le rotin et autres lianes et racines font souvent l'objet de troc (chez les Baaka) ou d'une commercialisation qui rapporte des revenus aux ménages.

La forêt demeure une « pharmacie naturelle » pour la population de Mossapoula, en raison du coût et de la pénurie des produits pharmaceutiques.

Tableau 3.1. : Quelques produits forestiers utilisés par la population

Nom Baaka

Nom pilote

Nom Scientifique

Partie
récoltée

Utilisation

Payo

Payo

Irvingia gabonensis

Fruit

Alimentation

Mobei

Ebom

Anonadium mannii

Fruit

Alimentation

Ekoba

Essessang

Ricinodendron
heudelotii

Fruit

Alimentation

Ngala

Kanda

Beilschmeidia fulva

Fruit

Alimentation

Ngala

Kanda

Beilschmeidia
obscura

Fruit

Alimentation

Popoko

Calatier

Cola latericia

Fruit

Alimentation

Goro

Calatier

Cola ballayi

Fruit

Alimentation

Popoko

Calatier

Cola sp.

Fruit

Alimentation

Mokata

Onie

Garcinia punctata

Fruit

Alimentation

 

Sissongo

Pennisetum sp

Feuille

Alimentation

Koko

Gnetum

Gnetum spp.

Feuille

Alimentation

Payo

Andok ngoé

Irvingia grandifolia

Fruit

Alimenattion

Nguluma

Akak

Duboscia veridiflora

Ecorce

Médecine
traditionnelle

Kela

Fromager

Ceiba pentandra

Feuille

Carie dentaire

Bokoko

Eveuss

Klainedoxa
gabonensis

Ecorce et
fruit

Rhumatisme,
afrodiziaque

Nom Baaka

Nom pilote

Nom Scientifique

Partie
récoltée

Utilisation

Monganga

Fraké

Terminalia superba

Ecorce

Antibiotique

Gbonga

Ilomba

Pycnanthus spp.

Ecorce

Vomitif, toux

Banga/monganja

Mukulungu

Autranella
con golensis

Ecorce

Paludisme

Ekobo

 

Ricinodendron
heudelotii

Ecorce

Antibiotique

Mboyo

Sapelli

Entandrophragma
cylindricum

Ecorce

Toux, paludisme

Gouka

Emien

Alstonia congensis

Ecorce

Paludisme,
désenvoutement

Babango

Ebène

Diospyros iturensis

Ecorce

Médecine
traditionnelle

Source: Données de terrain, mars 2007

b. Exploitation des palmiers raphia

Une vaste superficie du marécage le long de la rivière Mossapoula et de son

affluent Mandjokala est occupée par les raphiales, milieux très riches en diversité biologique abritant une faune importante (Meutchieye, 2007). Garreau (1999) a identifié deux espèces de raphia dans la zone (tableau 3.2).

Tableau 3.2. : Les deux espèces de raphia de la zone

Espèces

Nom Sango

Lingala

Utilisation

Raphia
vinifera

Péké

Mousendé

Principale source de vin de palm, tuiles pour les cases, nasses pour la pêche, bambou pour construction.

Raphia hookeri

Bambou

Maboungou

Nasses pour la pêche, tuiles pour les cases, paniers, piège pour les animaux, clôture des jardins de case

Source: Données de terrain, mars 2007


· Tuiles de raphia

La collecte pour la fabrication des tuiles de raphia n'est pas liée au cycle des saisons. Elle ne constitue pas une activité principale pour la population. La fabrication des tuiles de raphia est plus intense à l'approche des pluies.

La vente se fait à Nola, Berberati et est sujette des transports. La vente dans la ville de Bayanga est plus importante du fait que la majorité des maisons ont des toits en tuiles de raphia. Un paquet de 10 tuiles de 1,5 mètre se vend à 500 FCFA tandis que celui de 2 mètres se livre à 1.000 FCFA. Le revenu moyen mensuel est de 42 000 FCFA, soit un revenu annuel de l'ordre de 504.000 FCFA.

Figure 5: Confection des tuiles de raphia (20/03/2007)


· Vin de raphia

La récolte de vin de raphia n'est pas sujette à des cycles liés aux saisons mais plutôt au niveau général de l'activité économique de la zone, surtout au versement des salaires.

Depuis des décennies, le vin de raphia fait partie des aliments de base de l'homme Sangha-sangha. Les fruits du raphia (pandé) sont cuits et consommés, après avoir séjournés 24 heures dans l'eau. Actuellement, le vin de raphia est devenu un produit de commerce pour cette population qui vit une pauvreté accrue.

Après exploitation d'un pied de mousendé pour le vin pendant deux à quatre mois, il y a apparition des verres blancs dans le tronc qui sont systématiquement terrassés pour l'extraction de vers. Cette situation est visible au-delà du confluent Sangha-Mossapoula laissant une clairière. Quelques informations sur l'exploitation ont été aussi collectées :

- 47 récolteurs du vin de raphia ;

- 10 secteurs d'exploitation ;

- 26 lieux de vente dont quatre à Mossapoula ;

- Les apprentis-récolteurs ne sont pas pris en compte car ils constituent une population très flottante.

Cette dernière catégorie ne reçoit pas de salaire en tant que tel. Mais elle bénéficie de deux jours de récolte par semaine ; le lundi et le jeudi. Les titulaires travaillent dans la matinée, les apprentis le soir.

3.1.7.6. Exploitation minière

Cette activité s'exerce, de manière incontrôlée, dans la partie nord de la Réserve. Elle attire une population composée de commerçants étrangers, en dépit de son interdiction par l'article 20 du texte réglementaire de la Réserve.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci