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Approche des représentations du "participatif" des journalistes des sites indépendants d'information @rrêtsurimages et Médiapart

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par Claire PHILIPP
EAC - Master de Manager de projet culturel 2009
  

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3.3. L'esprit de collaboration des premiers hackers, fondateurs du réseau

Les premiers développeurs du web sont a l'origine d'une tradition de collaboration basée sur le libre échange des données et des connaissances. Les valeurs des hackers ont durablement marqué l'évolution de l'Internet et instiller une tradition participative. L'émulation entre développeurs motivés par la reconnaissance de leurs pairs et une bonne réputation sur le web constituent en outre des caractéristiques similaires aux situations que l'on retrouve sur les espaces participatifs (forums, blogosphère...). C'est en ce sens que l'analyse de la tradition qu'ils ont instaurée constitue une référence importante pour comprendre les interactions des internautes.

L'incubation d'Internet dans le milieu universitaire américain a contribué a ce que Franck Rebillard nomme des . sédimentations sociales consistantes ., autrement dit une . culture . du Net.

3 Unes des valeurs fondamentales du monde academique est le libre acces aux resultats des recherches. C'est le principe d'une circulation libre et gratuite de l'information qui fut adopte par Arpanet56. La seule recompense que pouvait esperer l'auteur d'un logiciel etait la reconnaissance de ses pairs.57 »

Avant que le terme de « hacker » soit employé pour désigner des personnes s'introduisant par effraction dans les systèmes informatiques (c'est ainsi que les premiers créateurs de logiciels se nommaient eux-memes). Ces derniers répondaient a une éthique reposant sur quatre principes fondamentaux, que Steven Levy résume ainsi :

3 toute information est par nature libre. Si vous rencontrez un probleme, n'attendez pas qu'on le resolve pour vous. Toute information devrait etre gratuite. Mefiez-vous de l'autorite, faites avancer la decentralisation.58 .

56 . '

I- Agence des Projets de Recherche Avancée a été crée en 1957 par le Ministère américain de la Défense afin de contrer les avancées technologiques des soviétiques suite a la mise en orbite de Spoutnik. Sous la direction du professeur Licklider du MIT et reliant quatre universités entre elles, cette agence permis la lecture a l'écran des codes de programmation auparavant imprimés et développa les premiers logiciels de système d'exploitation permettant aux programmateurs aussi bien qu'aux utilisateurs de l'améliorer directement sur l'ordinateur.

57 FLICHY Patrice, . Utopies et innovations. Le cas Internet ., in Sciences Humaines, Hors série n°16, 1997, p.66.

58 LEVY Steven, Hackers : Heroes of the Computer Revolution, New York, DoubleDay, 1984.

Le développement des premier systèmes d'exploitation (permettant la coordination des logiciels et de la machine) a été développé par les « hackers ., des étudiants américains en informatique. En effet, au début de l'informatique, la communauté des utilisateurs était la même que celle des programmateurs ; elle collaborait pour développer une ressource qui leur serait utile, mais ces derniers concevaient déjà l'Internet comme un espace public et un laboratoire d'innovation.

Howard Rheingold résume l'esprit d'émulation et d'innovation régnant a la fin des années 1960 et au début des années 1970 en témoignant du processus collectif de conception des programmes59. Selon Rheingold, c'est grace a ces origines que les programmes les plus essentiels a l'utilisation d'Internet sont encore « 0pen source », c'est-à-dire « free » (le terme anglais est ici employé dans son acception de « libre accès).

Les hackers n'étaient pas purement altruistes rappelle l'auteur, ils étaient mus par la volonté de créer la « killer app . (littéralement l' « application qui tue ., autrement le programme qui révolutionnerait et augmenterait l'utilisation d'une technologie, car devenue incontournable. 0n peut citer les exemples de l'email pour Internet ou du G PS pour les PDA) et d'obtenir la reconnaissance de leur pairs en matière de programmation. La réputation est ainsi un facteur très important d'émulation a l'origine de l'innovation et du partage de contenus libres, ainsi qu'en matière d'autorégulation d'une communauté.

La réputation exerce donc un effet de carotte et de baton très puissant auprès des internautes les plus investis sur les sites participatifs, que ce soient des communautés de partage de liens (« slashdot ., « aaaliens ., « delicious »60

...), de ventes aux enchères (« eBay »61) ou dans la blogosphère. Nous reviendrons plus loin62 sur les effets qu'exerce la réputation (malgré le pseudonymat) en termes de régulation des communautés d'information.

59 « Au MIT [...] inventer des programmes d'ordinateurs était une entreprise collective : des programmes capitaux étaient conservés dans des placards sans verrous sur des feuilles perforées ; n'importe quel hacker pouvait utiliser le programme et, s'il trouvait un meilleur moyen de faire ce que le programme était censé faire, il le corrigeait et le remettait dans le placard. Cf. RHEING0LD Howard, Foules intelligentes. La Révolution commence, Paris, M2 Editions, 2005, p. 84.

60 Sites de « social bookmarking . : http://slashdot.org/, http://aaaliens.com/, http://delicious.com/

61 http://www.ebay.fr/

62 Cf. partie 4.2.2 (cf. p.38) : la réputation agit comme un facteur de régulation au sein de la communauté.

Ce lien d'intérêt mutuel fonde ce que Rheingold nomme les . foules intelligentes ., autrement dit des . individus capables d'agir ensemble sans se connattre63 ., car associés via de nouvelles formes de . contrats sociaux . permises par une technologie.

Ainsi, des communautés s'organisent en France au milieu des années 1990 pour construire collectivement un réseau de sites proposant une information alternative. Ces webzines constituent la premiere étape de l'appropriation amateur de l'expression médiatique par les internautes.

63 !bid, p. 16.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry