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Etude sur l'assurance agricole au Sénégal

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par Abdoulaye NDAO
ENSA Thies - Ingénieur Agroéconomiste 2009
  

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II.2. Assurances agricoles

II.2.1. Assurance agricole traditionnelle

Elle se caractérise par une indemnité d'assurance qui dépend des pertes individuelles de chaque agriculteur.

II.2.2. Assurance agricole indicielle

L'indemnité d'assurance est calculée à partir d'un indice défini pour refléter aussi précisément que possible des pertes agricoles des agriculteurs. Par exemple : la pluviométrie, la température, les rendements agrégés départementaux ou à une échelle plus basse que le département, etc.

L'assurance-indice permet une gestion anticipée du risque météorologique pouvant, sous de bonnes circonstances, s'avérer d'une plus grande efficacité que les mécanismes d'assurance récolte traditionnelle. A terme, l'assurance-indice se traduira certainement par des retombées positives pour le développement économique et la lutte contre la pauvreté en offrant aux producteurs une protection contre la baisse des rendements de leurs cultures.

II.2.3. Assurance agricole indicielle sur rendements agrégés

II.2.3.i. Définition

C'est une assurance fondée sur un indice agrégé, notamment le rendement dans l'unité d'assurance tel que le rendement agrégé départemental.

II.2.3.ii. Principe

Ce système propose des contrats d'assurance pour les rendements agrégés dans les unités d'assurance, tels que les départements. La couverture de rendement est définie par l'assurance suivant une référence calculée, en relation à une tendance ou à la moyenne d'une série de données antérieures de rendement dans l'unité d'assurance choisie, et par la suite la comparaison se fera entre deux valeurs : le rendement du niveau de couverture et le rendement publié par la DAPS dans l'unité d'assurance.

Ce système d'assurance existe dans certains pays par exemple : en Inde depuis 1980 avec 20 Millions d'agriculteurs assurés en 2007 pour une assurance obligatoire sur les crédits de campagne ; au Brésil depuis 2000.Au Sénégal, une compagnie nationale d'assurance agricole connue sous le non de la CNAAS4 a vu le jour depuis Juillet 2008.

Pour calculer les indices d'assurance (primes et indemnités) pour ce type de produit, il faut simuler dans le temps les rendements historiques officiels dans chaque unité d'assurance et par culture.

Les indemnisations sont calculées s'il y'a perte de rendement, par une comparaison très simple entre deux valeurs telles que : le rendement seuil, selon le niveau de couverture proposé par l'assurance et le rendement réel publié par la DAPS dans l'unité d'assurance. La perte de rendement à l'hectare est évaluée financièrement en relation au prix officiel de l'année fixé par l'interprofession de la filière considérée dans l'unité d'assurance. Mais, il faut noter que pour ce type de produit les indemnisations ne sont pas déclenchées de manière automatique ; elles seront déclenchées à la publication des résultats par l'institution des statistiques agricoles qu'est la DAPS.

Les primes sont calculées en tenant compte de la stabilité financière du portefeuille d'assurance, donc les valeurs moyennes des indemnités observées dans le passé après simulation sont prises en compte pour le calcul. Ainsi pour chaque culture dans l'unité d'assurance et quelques soit le niveau de couverture, une marge financière est fixée par l'assurance pour déterminer une prime.

II.2.4. Assurance agricole indicielle pluviométrique

II.2.4.i. Définition

C'est une nouvelle forme d'assurance connue sous le nom « d'assurance indice météo ».Elle
est en plein essor au niveau mondial, permet une gestion plus efficace des risques de la

4 CNAAS : Caisse Nationale d'Assurance Agricole du Sénégal

production agricole liés à la météo, notamment la sécheresse, aux pluies tardives et aux inondations.

Pour fonctionner correctement, cette forme d'assurance doit pouvoir reposer sur un indice composé d'indicateurs qui soient exogènes, hautement objectifs et mesurables, et qui puissent être corrélés au rendement (pluviométrie, vent, température ou inondation).

II.2.4.ii. Principe

L'assurance sécheresse est un exemple de produit de l'assurance indicielle. Le principe est de baser le paiement des indemnités sur déficit pluviométrique. Elle utilise des données pluviométriques collectées pendant toute la durée de culture ou à différents moments du cycle de la culture, pondérées, plafonnées, qui permettent d'évaluer les pertes de rendement. Elle peut être souscrite par des agriculteurs dont les cultures pluviales se situent dans un rayon moyen de 20 km autour d`une station pluviométrique pour lequel on dispose de données depuis au moins 20 ou 30 ans.

S'il tombe moins d'une certaine quantité de pluie, mesurée et pondérée par l'indice, le contrat prévoit l'indemnisation de l'assuré. Ainsi chaque point d'indice en dessous du seuil défini correspond à un paiement.

Parfois un cumul normal en fin de saison (déficit en début de cycle et pluies importantes en fin de cycle) peut cacher des déficits qu'au cours de phases clés et pouvant conduire à des baisses de production. La tendance, pour éviter ce phénomène, est de définir des indices pour les principales phases de la culture (croissance - développement des organes reproducteurs - maturation).

Dans le monde, la banque mondiale pilote depuis plusieurs années des programmes d'assurance-indice en partenariat avec divers agents économiques, allant d'agriculteurs à des agences gouvernementales, en passant par des institutions de micro finance et des organismes humanitaires internationaux. Ainsi, des programmes d'assurance - indice sont actuellement en cours ou sous considération au Malawi, en Tanzanie, en inde, au Mexique, au Canada, en Ethiopie, au Nicaragua, au Pérou, en Ukraine, en Thaïlande, en Mongolie, et dans plusieurs autres pays.

II.3. La zone d'application de l'étude : le bassin arachidier

II.3.1. Situation géographique

Les départements de Kaffrine, Nioro, Kolda et Tambacounda sont concernés par cette étude. Le choix du bassin arachidier s'explique par sa place historique importante dans l'économie nationale et son poids démographique significatif.

Le bassin arachidier couvre l'Ouest et le Centre du pays, correspondant aux régions administratives de Louga, Thiès, Diourbel, Fatick et Kaolack. Il couvre le tiers de la superficie du Sénégal et abrite environ la moitié de la population du Sénégal. Aujourd'hui, suite à l'appauvrissement des terres du bassin arachidier et sous l'effet du gradient pluviométrique, nous assistons à une extension du bassin arachidier vers la zone sud où les sols sont favorables au développement de la culture arachidière.

Cette partie marquée depuis plus de 20 ans par une baisse considérable de la pluviométrie. La pression anthropique et l'évolution climatique ont contribué à une dégradation accélérée des écosystèmes et induit des changements profonds dans le système d'exploitation. Aujourd'hui, cette zone est celle des systèmes de production agro-pastoraux sahéliens. Elle est confrontée à l'épuisement du patrimoine foncier tant au niveau de la fertilité des sols qu'à celui des ressources ligneuses (ISRA, 1997).

La carte ci-dessous est élaborée par géoréférencement au LERG; elle contient les communautés rurales de chaque département, représentées sur la base des coordonnées (latitude et longitude) en UTM.

Figure 1 : Représentation cartographique de la zone d'étude

La topographie est plus ou moins bosselée, ce qui résulte de l'existence des plaines imparfaites, surélevées vers l'Est et l'Ouest en bas plateaux recouverts de sable.

Sur le plan des ressources hydriques, trois zones ont été identifiées par la société de développement et vulgarisation agricole (SODEVA) en 1990 :

· La zone Ouest où le niveau statistique de la nappe est de bonne qualité varie, de 25 à 40 m, des débits de 75 à 100 m3/h peuvent être obtenus par forage à des profondeurs variant de entre 50 et 100 m ;

· La zone Centre presque dépourvue de ressources en eaux souterraines en qualité et en quantité satisfaisantes ;

· La zone Est couverte par la nappe du Maestrichtien profonde de 200 à 250 m, mais dont la qualité de l'eau est assez bonne.

L'exploitation des ressources hydriques des nappes profondes est assez limitée contrairement à celle des nappes phréatiques dont l'alimentation est tributaire de la pluviométrie et de la nature des roches imperméables.

II.3.2. Climat

Il est de type sahélien au Nord et sahélo-soudanien vers le Sud avec des précipitations dont l'intégralité et la faiblesse s'accentuent du Sud vers le Nord. Les moyennes annuelles enregistrées ces 10 dernières années varient de 400 à 600 mm. Cette situation est due à un glissement des isohyètes vers le Sud entrainant ainsi une baisse de la pluviométrie et l'avancée de l'aridité (ISRA, 1996).

A l'instar du pays cette zone connait deux saisons :

· Une saison sèche d'octobre à juillet, favorable aux cultures fruitières, au maraichage et aux productions animales. Pendant cette période, les températures sont en moyenne plus élevées, l'air est sec et clairement important.

· Une saison pluvieuse de juillet à octobre où la zone est comprise entre les isohyètes 400 - 500 mm au Nord et 800-900 mm au Sud (Dancette, 1981).Les températures moyennes mensuelles sont particulièrement élevées notamment en avril, mai et juin où elles dépassent largement les 30°C.

II.3.3. Sols

Les sols présentent des disparités en fonction des zones mais les plus dominants sont :

Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés(Dior) : ils sont situés sur dunes de sable avec un relief plat. La caractéristique commune pour ces sols est leur faible teneur en argile dans les horizons de surface. Ils sont sableux et très perméables avec une faible teneur en matières organiques (Badiane et al., 2000) ;

Les sols bruns callimorphes (Deck) : ils sont situés sur les dépressions. Ils sont sableux avec 3 à 8% d'argile, possèdent un horizon humifère, sont mieux structurés que les sols Dior mais sont moins répandus.

II.3.4. Caractéristiques socio-économiques

L'activité dominante est l'agriculture et occupe 74% de la population de la zone (DPS, 2004),

puis viennent le commerce, l'artisanat et l'élevage. Ce dernier intéresse aussi bien les peulhs que les sérères. Si nous considérons les superficies emblavées, les principales spéculations sont dans l'ordre décroissant : l'arachide, le mil, le niébé ,le sorgho, le manioc, la pastèque et le Bissap.

La principale culture de rente est l'arachide qui assure une bonne partie du revenu monétaire des paysans. Cependant, d'autres cultures comme le niébé, la pastèque et surtout le manioc contribuent également à augmenter les revenus.

D'autres produits (légumes, viande d'abattage, volaille, produits forestiers) assurent des bénéfices relativement importants et constituent des activités secondaires dans lesquelles les paysans s'investissent de plus en plus pour une plus grande diversification de leurs sources de revenus.

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire