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Le rattachement des burkinabé de l'étranger à  leur pays d'origine et leur apport au développement

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par Edouard BOUDA
Ecole nationale d'administration et de magistrature - diplôme de cycle supérieur 2009
  

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PARTIE II : L'APPORT DES BURKINABE DE L'ETRANGER AU

DEVELOPPEMENT DU BURKINA 31

CHAPITRE I : Le rapatriement de l'épargne par les Burkinabé de l'étranger32

Section I : Le rapatriement de l'épargne 33

Section II : Analyse comparée de l'épargne rapatriée 37

CHAPITRE II : Les implications de l'épargne rapatriée 43

Section I : Les implications sur la consommation 43

Section II : L'impact sur l'investissement 45

CONCLUSION GENERALE 50

BIBLIOGRAPHIE 56

TABLE DE MATIERES 60

ANNEXES i

INTRODUCTION GENERALE

Le concept de migration implique un déplacement de populations humaines se déroulant à la fois dans le temps et dans l'espace. Le principe migratoire n'est pas simplement lié au concept d'Etat qui est de création assez récente à l'échelle de l'histoire de l'humanité1. Les individus se sont en effet toujours déplacés hors de leurs foyers d'origine.

Le Burkina Faso, quant à lui, de par sa situation géographique connaît une migration à dominante internationale. Depuis la création de la colonie de Haute-Volta en 1919 jusqu'à nos jours en passant par sa suppression et sa répartition entre les colonies voisines entre 1932 et 1947 et les indépendances en 1960, le pays a connu des fortunes diverses en matière de migration. Plusieurs facteurs expliquent cette émigration que l'on peut répartir en trois phases : la période allant de la pénétration coloniale à 1947, celle située entre 1947 et 1960 et enfin celle de 1960 à nos jours.

+ De la pénétration coloniale à 1947

Depuis 1919, année de la création de la colonie de Haute-Volta, le gouverneur Edouard HESLING mit en oeuvre une série de travaux visant son développement économique. On cite entre autres, l'introduction des cultures de rente notamment le coton et l'arachide qui ont eu une influence négative sur les cultures vivrières, le travail forcé pour l'administration coloniale, etc. Ces travaux se sont alors avérés rudes et contraignants. Les populations en souffraient tout autant que de l'impôt de capitation dont les préavis de perception étaient relativement brefs et le taux continuellement évolutif, véritable casse-tête pour des populations appauvries du fait de la difficile cohabitation entre les deux types d'économie : la première économie, traditionnelle et utilisant le troc comme mode d'échange (en l'occurrence des produits vivriers) et la seconde essentiellement monétaire. L'impôt de capitation était d'abord payé en nature (produits vivriers, bétail...) puis en monnaie (cauris

1 La notion d'Etat remonte au contrat social, théorie politique et philosophique développée aux XVIIe et XVIIIe siècles par les philosophes (J. LOCKE, T. HOBBES, J. J. ROUSSEAU) du droit naturel, postulant que l'individu se trouve au fondement de la société et de l'État, lesquels naissent de l'accord volontaire entre des individus libres et égaux.

d'abord et franc français ensuite dont l'équivalent était de l'ordre de 1400 à 2000 cauris contre 5 FF en 1935)2. Par la suite les terres s'appauvrissant donnaient lieu à une baisse du rendement agricole. En conséquence, 55 000 à 60 000 Mose fuyaient annuellement leur pays pour les colonies voisines notamment la Gold Coast (Ghana) où l'administration coloniale était plus souple3.

Mais à partir de 1928, la politique du gouverneur HESLING, de l'avis de certains auteurs se soldait par un échec et la colonie de Haute-Volta est supprimée le 5 septembre 1932 et répartie entre les colonies du Soudan (Mali), du Niger et de la Côte d'Ivoire. Lequel avis n'est nullement partagé par tous à l'instar de Berthe d'Annelet qui pense que « la colonie de Haute-Volta a été supprimée non en raison de sa non-viabilité économique mais pour faire bénéficier aux colonies limitrophes le potentiel de son réservoir de maind'oeuvre considérée disciplinée, chose qui manque à la Côte d'Ivoire pour insuffler une vigueur prometteuse4 ».

Malgré un arsenal de mesures incitatives (augmentation des salaires, prise en charge du transport...) et de propagandes mises en oeuvre pour détourner vers la Côte d'Ivoire les flux migratoires, les Voltaïques affluaient toujours vers le Ghana. Une circulaire du gouverneur de Côte d'Ivoire de 1939 ordonnait de recruter « d'office tout individu convaincu d'oisiveté dans son village et hors de son village ». Déjà en 1935, le taux de recrutement forcé était fixé à 5% de la population par cercle5. Ces recrutements se sont poursuivis et intensifiés jusqu'en 1945, année à laquelle les colonies devaient se saigner pour sauver la France alors sous occupation nazie. Ainsi, on estime à 15 834 le nombre de manoeuvres recrutés annuellement et entre 15 000 et 23 000 ceux fuyant vers le Ghana et l'Office du Niger durant la seule période de 1935 à 19466.

2 Voir thèse de doctorat de Sidiki COULIBALY : Les migrations voltaïques : les origines, les

motifs et les perceptions des politiques, Université de Montréal, 1978

3 SAGNON D. Marius in Forum national sur les migrations : quelle politique de migration pour le

Burkina Faso au 21e siècle ?, juin 2001

4 SAGNON D. Marius op. cit.

5 SAGNON D. Marius op. cit.

6 SAGNON D. Marius op. cit.

Tout compte fait, à la fin du régime des travaux forcés en 1946 et à la veille de la reconstitution de la colonie de Haute-Volta en 1947, on dénombrait déjà plus d'un million de Voltaïques vivant à l'étranger notamment dans les colonies limitrophes. A partir de cette période, une nouvelle page de migration s'ouvrit au pays.

+ De 1947 à 1960

Pendant cette période, les techniques de recrutement étaient plus policées. On note l'amélioration des conditions salariales, la suppression des formalités administratives de part et d'autre et le bureau du travail créé en 1946 chargé du recrutement et du convoi des manoeuvres se transformera dès 1951 en Syndicat Interprofessionnel pour l'Acheminement de la Main-d'oeuvre (SIMAO). On estime à 20 376 le nombre de travailleurs recrutés annuellement par le SIMAO entre 1952 et 19597.

Les migrations en direction du Ghana se poursuivaient mais dépassées cependant par celles qui étaient en destination de la Côte d'Ivoire, lesquelles représentaient désormais à elles seules plus de 66.1% du flux migratoire international du pays, soit un effectif de 33 960 sur 51 350 migrants entre 1956 et 19598.

Entre la création de la Haute-Volta comme colonie en 1919 et son accession à l'indépendance en 1960, on estime officiellement à 1 765 000 et 780 000 les effectifs de Voltaïques ayant respectivement émigré au Ghana et en Côte d'Ivoire9.

On retiendra donc de la colonisation l'une des causes de la présence massive des Burkinabé à l'étranger.

Il est cependant hasardeux d'attribuer toute la responsabilité de l'émigration
des Burkinabé au simple fait du colonisateur même si celui-ci y a contribué
pour beaucoup. Les opérations de recensement et autres enquêtes et

7 SAGNON D. Marius op. cit.

8 SAGNON D. Marius op. cit.

9 SAWADOGO Ram Christophe, communication sur l'intégration de l'émigration au processus de développement au Burkina Faso, Assemblée générale du CSBE du 8 au 10 décembre 1998, rapport final, Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale.

sondages réalisés sur les migrations montrent qu'il s'agit de mouvements forcés ou spontanés, individuels ou collectifs, ayant à des moments divers des formes et des conséquences significatives en raison notamment des effets conjugués certes, du fait colonial mais aussi des mutations socio-économiques et de l'austérité du milieu naturel burkinabé. Au lendemain de l'indépendance du pays, on a pu en effet remarquer que les politiques publiques n'allaient pas dans le sens du découragement du phénomène migratoire.

+ De 1960 à nos jours

Le 5 août 1960 marque l'indépendance de la Haute-Volta. Les autorités de ce jeune Etat ont cru bien faire d'encadrer la migration notamment à travers la signature d'accords (voir annexe 2).

Si la colonisation a fait de la Haute-Volta le binôme économique de la Côte d'Ivoire, cette dépendance a été confortée par les choix politiques et économiques des deux Etats une fois leur souveraineté acquise10. La convention du 9 mars 1960 relative aux conditions d'engagement et d'emploi des travailleurs voltaïques en Côte d'Ivoire en est une illustration. Cette Convention stipulait en son article 2 que « Tout employeur ivoirien désireux de s'assurer les services des travailleurs voltaïques devra adresser une demande écrite à l'Office de Main-d'oeuvre de la Côte d'Ivoire indiquant le nombre et la qualification professionnelle des travailleurs qu'il entend engager conformément aux stipulations de la présente convention (...).». L'article 6 précise que « Les travailleurs pourront être accompagnés de leur famille ou rejoints par elle sous réserve de n'emmener que deux épouses au maximum et que leurs enfants n'aient pas dépassé l'âge de 16 ans ». Aux termes de l'article 9, « Les travailleurs voltaïques bénéficieront des mêmes libertés garanties, droits et avantages que les travailleurs nationaux de la République de Côte d'Ivoire... ». Comme contrepartie, le gouvernement de Haute-Volta percevra les sommes de 1 500 francs CFA par travailleur voltaïque engagé et de 1 000 francs par femme de travailleur qui l'accompagnera sans contrat de travail

10 La Côte d'Ivoire qui avait un modèle extraverti de développement basé sur l'expansion de la culture et l'exportation du café et du cacao avait besoin pour cela de la main-d'oeuvre voltaïque ; la Haute-Volta voulait financer son développement par les retombées de l'exportation de sa main-d'oeuvre.

(article 23). Il convient également de remarquer que la convention autorise le travailleur à rejoindre son pays d'origine dès la fin de son contrat (article7).

Les différentes conventions, en même temps qu'elles n'empêchaient pas l'émigration, prônaient la protection des travailleurs migrants. Dans l'ensemble, elles ont manqué d'application dans toute leur rigueur.

Dans tous les cas, la misère gagnait du terrain dans les villes et campagnes de la Haute-Volta, révélant du même coup l'incapacité du gouvernement à promouvoir le développement et à faire face au désoeuvrement, toute chose qui ne pouvait retenir les populations mues par l'instinct de survie.

Aux raisons historiques, se sont substituées les raisons socioéconomiques, ce qui fait dire que les campagnes et villes du Burkina sont répulsives ou moins attrayantes tandis que l'étranger est fascinant et attirant. Par exemple, le boom économique de la Côte d'Ivoire qui a hérité de la colonisation de grandes plantations et d'une industrialisation naissante attirait les jeunes Voltaïques.

L'opinion voltaïque de l'époque attribuait aussi l'attrait des jeunes pour l'immigration ivoirienne à des besoins de complétude et de maturation physique, sociale et morale. La migration dans cette optique est présentée comme « une initiation et un baptême réussi de celui qui connaît le monde, de celui qui a fait ses preuves d'homme mûr, de celui qui a su réussir dans des activités lucratives de Côte d'Ivoire, de celui qui a vu et vécu dans les grandes villes et les régions côtières tous les mirages, de celui qui, en raison de tout ceci, lorsqu'il est de retour dans son village d'origine, fait l'objet des regards préférés des jeunes filles, etc. »11.

Par la suite, la récession économique et le conflit armé en Côte d'Ivoire ayant occasionné l'expulsion massive des Burkinabé en 1999, 2002 et 2003 malgré les accords et dispositions internationaux ont découragé le mouvement migratoire vers ce pays.

11 SP/CONAPO, étude dans le secteur de la population, rapport sectoriel « migrations internationales et transferts de fonds », février 1995, p.9

Les Burkinabé affluent désormais à partir des années 1990 vers d'autres cieux, élargissant ainsi les horizons d'accueil. Ces destinations sont l'Europe (France, Italie, Espagne), l'Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada) et d'autres pays comme l'Arabie Saoudite, l'Algérie, la Libye, le Soudan, le Gabon et récemment la Guinée Equatoriale.

En résumé, on retiendra que plusieurs raisons expliquent l'émigration internationale des Burkinabé. Il s'agit, entre autres, des travaux forcés, de la misère et son corollaire de recherche de bien-être matériel, des contraintes socioculturelles comme le bannissement, le mariage forcé ou simplement le goût de l'aventure, des études, etc.. Mais l'essentiel se résume à cette citation de Sidiki COULIBALY : « il est certain qu'il y a du travail dans les villages, mais ce travail ne procure pas de l'argent (le coton est mal payé par exemple) pour satisfaire aux besoins d'achat. Les villes peut-être pourraient donner du travail. Mais ce travail est si rare et les demandeurs si nombreux qu'il vaut mieux s'expatrier (...). L'argent est nécessaire, donc le départ pour s'en procurer est indispensable »12.

Voilà autant de raisons qui expliquent la présence à l'étranger des millions de Burkinabé. De 7% de la population résidente en 1960, les Burkinabé de l'étranger en représentaient 50% en 1992, soit un effectif de 5 144 714 sur 10 000 000. De nos jours, le Burkina Faso compte plus de neuf millions (9 000 000) de ses fils à l'étranger13.

On déplore l'absence de statistiques sur certains pays comme le Liberia, la Sierra Leone, le Soudan, l'Italie, l'Espagne qui, à ce qu'on dit, enregistrent des effectifs élevés de Burkinabé. De même, la plupart des données sont approximatives voire discutables.

Dans tous les cas, les chiffres disponibles sont édifiants et suscitent quelques interrogations, d'où le thème de cette étude : « le rattachement des Burkinabé de l'étranger à leur pays d'origine et leur apport au développement ».

12 Sidiki COULIBALY, Migrations internationales et développement : le cas de la Haute Volta, INSD, Ouagadougou, 1982 p. 17

13 Conseil Supérieur des Burkinabé de l'Etranger (CSBE), voir tableau en annexe 1

Tout d'abord, il sied de définir certains concepts :

> Burkinabé de l'étranger : on définit la nationalité comme le « Lien juridique et politique qui rattache un individu à un Etat souverain »14. De cette définition on retiendra qu'un Burkinabé est un individu ayant ce lien avec le Burkina Faso. En conséquence, les Burkinabé non résidents sont dits Burkinabé de l'étranger. Ils sont à l'étranger du fait de la migration.

> Migration : elle implique un changement de résidence pendant une durée effective de six mois ou avec l'intention de l'effectuer15. Le fait migratoire peut avoir lieu entre deux entités territoriales nationales différentes. Il s'agit dans ce cas de migration internationale. On parle d'émigration quand il y a sortie définitive ou durable d'individus hors du territoire national et d'immigration lorsqu'il s'agit du mouvement inverse.

L'objet de cette étude consistera à appréhender les Burkinabé de l'étranger sous deux angles. D'abord le rattachement de ceux-ci à leur pays d'origine : quels liens entretiennent les Burkinabé de l'étranger avec le Burkina Faso ? se reconnaissent-ils encore comme tels dans les pays d'accueil et de quelle manière expriment-ils leur identité ? Ou bien sont-ils tout simplement assimilés aux populations résidentes ? En un mot, forment-ils une DIASPORA au sens de « communauté d'expatriés qui préservent une identité commune, qui ont gardé des références et des pratiques renvoyant à leur pays d'origine malgré la dispersion et qui sont en relation collective16 » ?

Ensuite, l'apport des Burkinabé de l'étranger au développement du Burkina Faso : les Burkinabé de l'étranger contribuent-ils au développement du Burkina Faso ? Comment le font-ils ?

Dans un contexte international marqué, d'une part par l'immigration choisie et d'autre part par des expulsions massives et répétées, il est souhaitable que la diaspora participe activement au développement de son pays d'origine. Et ce, partant du postulat que le développement socio-économique renferme des

14 Raymond Guillien et Jean Vincent, Lexique des termes juridiques, 11e édition, Dalloz, p.359

15 INSD, Analyse des résultats du recensement général de la population et de l'habitat 2006

16 SMOUTS M.C., BATTISTELLA D., VENNESSON P., Dictionnaire des relations internationales, 2eme édition, Paris, Dalloz, 2006, p.133

dimensions démographiques et sociales. Il est l'affaire de toutes les populations aussi bien résidentes que non résidentes. Il apparaît donc intéressant de cerner l'apport des émigrés burkinabé à l'économie nationale en invoquant leur responsabilité en tant que fils et filles du pays et le devoir de solidarité qu'ils ont envers leurs parents restés au Burkina. Vue sous cet angle, on peut considérer la contribution de la diaspora au développement comme étant la preuve de son rattachement au Burkina.

Ainsi présentée, cette étude a pour intérêt de contribuer à la réflexion sur l'émigration et son implication sur le développement. La gestion des relations internationales de nos jours commande que chaque pays inscrive la question migratoire dans sa politique étrangère. La ressource migratoire est sans conteste l'un des facteurs les plus importants des relations internationales, en témoignent les multiples accords en vue de son encadrement. La diaspora demeure ainsi une manne dont il faut tirer profit. De sa gestion dépend sa profitabilité.

Ce travail a pour objectif d'attirer l'attention des pouvoirs publics et d'inviter les professionnels de la diplomatie au débat sur la nécessité d'un meilleur encadrement des Burkinabé de l'étranger qui se sentent dans leur ensemble délaissés par l'administration de leur pays d'origine. De manière spécifique, il s'agira de démontrer que l'apport de la diaspora au développement du pays d'origine dépend de l'attachement qu'elle a à son égard.

La méthode privilégiera les enquêtes sondages auprès des Burkinabé de l'étranger, les entretiens avec des personnes ressources et l'analyse documentaire.

Ainsi, après avoir étudié le rattachement des Burkinabé de l'étranger à leur pays d'origine (partie I), analyse sera faite de leur contribution au développement du Burkina Faso (partie II).

PARTIE I : LE RATTACHEMENT DES BURKINABE DE
L'ETRANGER A LEUR PAYS D'ORIGINE

Comme précédemment définie, la nationalité renvoie à un lien juridique déterminant le rattachement ou l'appartenance d'un individu à un État. Mais à l'analyse le rattachement doit aller au-delà du simple fait de posséder la nationalité.

On assimile en général les Burkinabé de l'étranger à la diaspora burkinabé en allusion au rattachement. Selon le dictionnaire Larousse 2007, la diaspora est « un mot grec qui désigne l'ensemble des membres d'un peuple dispersé à travers le monde mais restant en relation ». Elle désignait au début « les colonies établies par les résidents des cités grecques hors du territoire hellène ainsi que les rapports économiques et politiques entretenus par ces colonies avec leur mère patrie17 ». Plus couramment le terme diaspora s'appliquait à l'ensemble de la communauté juive dispersée dans le monde. Cette conception qui a quelque peu évolué18 a conservé son sens originel. Le géographe français Michel BRUNEAU19 attribue trois caractéristiques fondamentales à la notion de diaspora :

- la conscience et le fait de revendiquer une identité ethnique et nationale ;

- l'existence d'une organisation politique, culturelle ou religieuse du groupe dispersé (vie associative) ; et

- l'existence de contacts sous diverses formes réelles ou imaginaires avec le territoire ou le pays d'origine.

Ainsi, l'analyse du rattachement des Burkinabé de l'étranger à leur pays d'origine conduit à l'examen des caractéristiques précitées, ce qui amène à dire qu'il existe autant de cas de rattachement (chapitre I) que de cas de non rattachement (chapitre II).

17 SMOUTS M. C., BATTISTELLA D., VENNESSON P., Dictionnaire des relations internationales, 2e édition, Paris, Dalloz, 2006, p.133

18 Cf. définition p.8

19 http://fr.wikipedia.org/wiki/diaspora

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon