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Le rattachement des burkinabé de l'étranger à  leur pays d'origine et leur apport au développement

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par Edouard BOUDA
Ecole nationale d'administration et de magistrature - diplôme de cycle supérieur 2009
  

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Paragraphe II : Une épargne par tête peu signifiante

Déterminons d'abord le solde net entre les fonds reçus des émigrés burkinabé et les fonds renvoyés par les travailleurs étrangers résidant au Burkina Faso. Le tableau suivant donne des renseignements.

Tableau 2. Les renvois des fonds des émigrés et des immigrés (en millions de francs CFA

ANNEE

EPARGNE RECUE

EPARGNE VERSEE

SOLDE NET

1990

38029

22014

16015

1991

31869

19934

11935

1992

34096

18555

15541

1993

33193

17501

15692

1994

44609

28289

16320

1995

46984

27332

19652

1996

56984

27336

29648

1997

51118

28725

22393

1998

54434

28597

25837

1999

59227

28391

21885

MOYENNE

45054,3

24667,4

19491,8

Source : Ministère de l'Economie et des Finances

De ce tableau il ressort que le Burkina reçoit plus d'épargne du reste du monde que le reste du monde n'en reçoit de lui.

Si l'on rapporte maintenant ces différentes épargnes aux effectifs correspondants, on s'aperçoit que la contribution par tête d'émigré Burkinabé est plus faible que la contribution par tête d'expatrié au Burkina. Sur la période considérée en effet, un Burkinabé de l'étranger rapatrie en moyenne46 4 879 FCFA par an tandis qu'un étranger résidant au Burkina renvoie en moyenne47 dans son pays 410 617 FCFA par an, en considérant que tout le monde est actif et que toute chose est égale par ailleurs.

Au vu de ce qui précède, deux hypothèses se dégagent : ou la population migrante burkinabé refuse de contribuer au développement du Burkina, ou elle n'en a pas la capacité.

45 Nata PODA, « Migration et développement au Burkina Faso » in Forum national sur les

migrations : quelle politique de migration pour le Burkina Faso au 21è siècle ?, Ouagadougou, Ministère de l'Intégration Régionale, 2001

46 Montant annuel moyen de l'épargne (45 054 300 000 FCFA) sur effectif total (9 234 919, cf. annexe 1)

47 24 667 400 000 FCFA sur 60 074 (voir cet effectif des étrangers vivant au Burkina dans Mathieu OUEDRAOGO et Toubou RIPAMA, Analyse des résultats du RGPH 2006, état et structure de la population, INSD, septembre 2008).

On peut remarquer que la population migrante burkinabé étant dans sa majorité issue du milieu rural, elle manque de qualification et donc de professionnalisme, ce qui limite la valeur ajoutée qu'elle dégage de son activité et donc la valeur de l'épargne rapatriée. Si cette population s'est spécialisée dans l'agriculture, on peut néanmoins distinguer les ouvriers agricoles (notamment en Côte d'Ivoire, au Ghana et en Italie) des propriétaires terriens (principalement en Côte d'Ivoire et au Ghana). Les petits emplois ne rémunèrent certainement pas bien ; l'agriculture est peut-être liée aux aléas climatiques et à la conjoncture internationale (termes de l'échange) mais les propriétaires terriens devraient être les plus nantis.

Mais pourquoi dans les mêmes conditions certains migrants contribueraient plus que d'autres ? Théoriquement on pourrait imaginer que ceux qui contribuent plus sont ceux qui gagnent plus. Si cela n'est pas le cas, c'est qu'un autre facteur entre en ligne de compte : l'intérêt à agir.

On remarque en effet que les Burkinabé d'Italie, quoique étant dans leur majorité des ouvriers exerçant dans l'agriculture, sont ceux parmi la diaspora qui contribuent plus au développement du Burkina. Les vieux propriétaires fonciers burkinabé de la Côte d'Ivoire et du Ghana privilégient l'investissement dans les pays d'accueil. Ainsi dénombre-t-on plusieurs fortunés d'origine burkinabé dans ces pays et qui n'ont pratiquement rien investi au Burkina. L'intérêt à agir est donc l'attachement.

Il ne suffit donc pas d'avoir les moyens matériels pour participer à l'édification de la nation d'origine. La volonté d'y participer demeure fondamentale.

Il est évident que des difficultés objectives constituant des freins au rapatriement de l'épargne peuvent être identifiées. Il s'agit entre autres de l'inadaptation des circuits dits formels, du faible niveau d'instruction de la diaspora, de la volonté d'escapade de certains migrants qui jurent une fois sortis de ne plus remettre pied au Burkina ainsi que du faible accompagnement par l'Etat des Burkinabé résidant à l'extérieur.

Ces difficultés ne sont pas insurmontables mais nécessitent qu'on leur accorde une attention particulière. Des voies et moyens peuvent être trouvés en vue d'améliorer le rapatriement de l'épargne qui sert à des fins diverses au Burkina.

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