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Analyse de la sécurité alimentaire en Afrique de l'ouest et du centre période de 1990-2008

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par Bérenger KOLEGBE et Emmanuel HOUESSOU
Université d'Abomey-calavi - Maitrise 2010
  

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1.3.3. REVUE DES TRAVAUX ANTERIEURS

Le problème de la sécurité alimentaire dans le monde et surtout en Afrique n'est pas nouveau. C'est ce qui explique les nombreux travaux réalisés sur ce problème depuis 1974 (année de la première parution de ce concept) jusqu'à nos jours.

En effet, atteindre la sécurité alimentaire demeure un problème pertinent dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Selon Shapouri et Rosen (1999), l'Afrique Subsaharienne est la région la plus vulnérable en matière de sécurité alimentaire. Pour Solagral (2000), malgré une amélioration lente mais régulière de la situation alimentaire dans le monde, la situation demeure très préoccupante en Afrique sub-saharienne où 180 millions de personnes étaient sous alimentées entre 1995 et 1997, sois 1/3 de la population. Colomb (1999) pense que le nombre de sous-alimentés en Afrique Sub-saharienne risque d'être multiplié par deux, passant de 175 à 300 millions avec des disparités régionales extrêmement fortes.

Pour Luc Cambrezy et Pierre Janin (2008)11(*), les disponibilités alimentaires sont quantitativement et qualitativement insuffisantes : moins de 2500 calories par jour et par personne. Aussi, pensent- ils que la diversité alimentaire est faible et se réduit au profit d'aliments de substitution. Selon la FAO (2002), la fréquence des personnes malnutries est passée de 34% à 57% en Afrique Centrale. Tous ces travaux mettent en exergue la pertinence du problème de l'insécurité alimentaire dans les pays de l'Afrique de l'ouest et du Centre. Mais ces problèmes ne sont pas sans causes.

A Lomé, en 1996, la conférence ministérielle du réseau de Sécurité Alimentaire Durable en Afrique de l'Ouest et du Centre avait souligné que le couloir de l'Afrique de l'Ouest est une zone très favorable à la production agricole mais pourtant on remarque une instabilité de l'offre alimentaire à tous les niveaux jusqu'au point où ces pays ont subi les effets de la crise mondiale 2007-2008. Pour Dembélé (2001), la crise alimentaire en Afrique subsaharienne s'explique par la conjugaison de plusieurs facteurs dont les plus importants sont la stagnation, voire la baisse de la production alimentaire par habitant à cause de la croissance rapide de la population par rapport aux gains de productivité agricole, le manque de devises et la pauvreté des populations. Cette crise alimentaire qui s'est traduite par la flambée des prix des matières agricoles de base a affecté l'ensemble de la population mondiale et en particulier celle de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Ezedimma (2005) affirme que cette flambée des prix marque également la fin d'une période relative à la stabilité des prix. Ceci pose le problème de la dégradation des terres dans ces deux régions. En réalité, sous l'effet conjugué de l'urbanisation, le processus de désertification, les impacts de réchauffement climatique, la déforestation ou l'abus des engrais,on assiste à la réduction des terres arables.

A l'échelle du globe, les pertes de surface arable sont estimées à une fourchette comprise entre 70.000 et 140.000 Km² par an12(*). Sundquist de l'Université de Minesota, dans une étude synthétique publiée en 2000, estime la surface de ces terres arables à plus de 100.000 km². Selon Gazelle (2005), l'extensification de l'agriculture, se poursuivra avec la croissance démographique et l'urbanisation même accélérée ne limitera pas la dégradation des ressources dues à la pression humaine sur le sol. Savadogo (2009) pense que la seule façon d'arrêter la dégradation naturelle est d'accroître la productivité des terres à travers l'utilisation plus intense des fertilisants minéraux, soit une intensification du facteur travail.

Selon Dembelé13(*) pense que les performances du secteur agricole déterminent à la fois la disponibilité et l'accès aux denrées alimentaires pour la grande majorité de la population. En plus des facteurs limitants de la productivité agricole suscités, les aléas climatiques ne sont pas à négliger. Ainsi, pour la FAO (1996), les deux tiers du continent sont sujets au risque de sécheresse dû à l'instabilité des pluies et leurs mauvaises répartitions dans l'espace et dans le temps.

Aussi l'utilisation de plus en plus croissante des matières agricoles pour produire des biocarburants a-t-il entraîné une diminution de l'offre de nourriture disponible pour la consommation humaine à l'échelle globale. C'est pourquoi Paul Krugman14(*) (Avril 2008) pense que, les terres consacrées aux cultures de biocarburants de synthèse ne sont plus disponibles pour les cultures vivrières ; ce qui fait que les subventions aux biocarburants sont un facteur majeur de l'actuelle crise alimentaire mondiale. Pour atteindre un niveau de sécurité alimentaire adéquat, Cleassens et Feijen (2007) 15(*) pensent que tout repose sur l'augmentation de la productivité et des investissements en équipements agricoles.

Savadogo (2009), attire l'attention sur le fait que le développement récent des investissements directs étrangers (IDE), vu sous un angle positif, devrait être appréhendé avec beaucoup de précautions. C'est-à-dire qu'au lieu de permettre à l'agriculture de jouer son rôle de sources de devises pour les Etats et son rôle de sécurité alimentaire pour les populations, ces investissements pourraient contribuer à désarticuler les initiatives mises en place. Cependant Shahid Burki et T.J. Goering (1977) soutiennent qu'un financement adéquat des investissements dans le domaine agricole est une condition nécessaire mais non suffisante à la réalisation de l'objectif de production. Selon ces auteurs, il faut en outre, un accroissement de la main d'oeuvre qualifiée, un renforcement des institutions et une amélioration des politiques en ce qui concerne le crédit, la commercialisation, les prix agricoles et le régime foncier.

Pour Dembélé (2001), les investissements devraient concerner aussi le développement des marchés et des échanges au sein d'ensembles régionaux et leur intégration mondiale. Car le développement des marchés et des échanges est rarement perçu comme une composante essentielle de la sécurité alimentaire. Ainsi G. Azoulay soutient que l'intégration régionale amorcée dans le cadre de la CEDEAO (par exemple) peut constituer une voie d'amélioration de la sécurité alimentaire.

En matière de politique en faveur de la sécurité alimentaire, il existe une multitude d'initiatives engageant à la fois la responsabilité des Etats, des différentes organisations d'intégration régionale, des réseaux de recherche, d'opérateurs économiques et des Organisations Non- Gouvernementales. C'est dans cette optique que le Réseau de Prévention des Crises Alimentaires au Sahel et en Afrique de l'Ouest (RPCA) lors de sa 23e réunion a souligné une prise en compte insuffisante des données nutritionnelles et socio économiques ;ce qui contribue à l'insécurité alimentaire.

Certes plusieurs pays disposent actuellement des politiques ou plans d'actions de nutrition adoptés (Burkina Faso, Gambie Sénégal par exemple), d'autres ont des politiques agricoles et ou sanitaires qui intègrent des objectifs de nutrition (Bénin, Mauritanie, Mali par exemple.) Mais les effets de cette politique sont invisibles. C'est pourquoi Savadogo (2009)16(*) a fait une remarque pertinente : Il constate une absence totale de la revue de littérature sur les études d'impact de la politique agricole de l'UEMOA qui aurait pu permettre de savoir si cette Politique Agricole a propulsé la sécurité alimentaire dans les différents Etats membres et pour l'Union dans son ensemble  ou si la PAU incorpore en son sein des mécanismes pour juguler à l'avenir les effets des chocs internationaux des prix alimentaires. Mannan Ma (2003) pense que la responsabilité politique de la mise en oeuvre des stratégies alimentaires d'amélioration nutritionnelle dans une démarche dynamique est clairement définie. Pour la FAO (1992) les politiques et plans de nutrition sont d'introduction récente. C'est alors que Frédéric Lançon (2009) rappelle à ceux qui élaborent les politiques et plans que « la formulation de politiques publiques pertinentes doit prendre en compte les caractères structurelles des filières qu'elles souhaitent appuyer»17(*). Au vu de cette littérature, la situation alimentaire en Afrique de l'Ouest reste encore précaire, malgré les efforts déployés par les Etats.

En somme, il a été constaté que la majeure partie des sommets, réunion et ouvrages se sont penchés sur l'importance de la sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et du Centre,les causes de l'insécurité alimentaire et les politiques à mettre en oeuvre. Cependant, ils n'exposent ni clairement pourquoi l'insécurité alimentaire est à un niveau élevé, ni quels sont les variables sur lesquelles il faut agir pour réduire considérablement la proportion de la population sous-alimentée. C'est sans doute ce à quoi les parties qui vont suivre seront consacrées.

.

* 11 L'insécurité alimentaire en Afrique pp 1.

* 12 cf. impact of arrable land ( www.sustailablesettlement. Co.za/ issues/ landloss.html)

* 13 In Sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne pp 1. Niama Dembeléest le coordonnateur résident de Michigan State university au PASIDMA ? Chambre d'agriculture du mali

* 14 Cf. the new york times, 7 avril 2008

* 15 Finances et développement n° de mars 2007 pp 35 à 37

* 16 Sécurité alimentaire en Afrique sub-saharienne : quelles stratégies de réalisation pp5

* 17 Politique rizicole et sécurisation alimentaire

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