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La problématique de la réinsertion socio-économique des filles ex-soldats dans la cite d'Uvira

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par Aline NSIMIRE ZIHALIRWA
Université Evangelique en Afrique - Licence 2009
  

Disponible en mode multipage

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    O. INTRODUCTION

    Question fondamentale

    Le mémoire qui fait objet de notre étude s'intitule : « la problématique de la réinsertion socio-économique des filles ex-combattantes dans la cité d'Uvira ».

    Cet intitulé provient inéluctablement du problème récurant lié à la réinsertion socio-économique des filles ex-soldates dans la cité d'Uvira.

    Le choix de la cité d'Uvira et des filles ex-soldates dans le cadre de la réinsertion sociale a plusieurs motivations :

    Ø L'enrôlement massif des EAFGA

    Ø Le souci d'objectivité de notre part : étant non originaire de cette cité la subjectivité sera amortie dans l'analyse des données et le décryptage du problème en étude ;

    Ø La présence considérable des ONG qui s'intéressent à la réinsertion ;

    Ø La réalité intermédiaire de cette cité entre les villages et de la grande ville Sud- Kivusienne.

    Quand aux filles :

    Ø Notre statut de fille ne nous laisse pas indifférente par apport aux traitements inégales dont sont objet nos soeurs de la cité d'Uvira ;

    Ø Cette inégalité dans les conditions de recrutement et dans le vécu dans les groupes armés d'une part et d'autre part pendant la réinsertion des EAFGA.

    Dans plusieurs pays du monde, les droits des enfants sont bafoués et plus particulièrement ceux des filles, quelque soit les déclarations faites du jour au lendemain par la cours pénale internationale(CPI) avec l'appui de la coalition pour mettre fin à l'utilisation des enfants dans les conflits armés. La coalition des défenseurs des droits d'enfants avait comme rôle dans le combat d'obtenir l'interdiction de l'utilisation d'enfants soldats tout en soutenant des réseaux possibles qui favorisent la démobilisation et la réinsertion des anciens enfants soldats.

    Dans le monde entier, plus de 300000 enfants sont engagés activement dans les hostilités au coté des groupes d'opposition armés tel que le stipule le forum de grand Kivu1(*).

    Pendant 13 ans de guère au Congo Démocratique, les enfants ont subit des tortures et cruautés systématiques comme l'affirme l'organisation « watchlist  on children and arusol conflict » dans son rapport intitulé « l'effet des conflits armés sur les enfants en RDC » cette organisation internationale a attribué aux gouvernements étrangers et groupes armés qu'ils ont mis des violations terribles contre les enfants dont les assauts, viols, enlèvements forcés dans l'exploitation illégale des ressources naturelles.

    Notre pays la RDC, un pays où les chiffres sont chroniquement approximatifs, au moins 30000 enfants ont simultanément porté les armes entre 1995 et 2003.

    La province du Sud Kivu et plus particulièrement la plaine de la Ruzizi est l'endroit le plus touché par fléau d'enfant soldat, car dans ce contrait de la province il y a eu présences de plusieurs groupes armés et ces derniers ont fait enrôler beaucoup d'enfants (filles et garçons) .Une grande masse des filles a été emporté par force dans l'armé lors des guerres à répétition pour être des transporteuses, des cuisinières, des esclaves sexuels, des combattants etc.

    A partir de 2004 un programme national avait démobilisé une quinzaine des milliers des enfants soldats, mais les filles n'ont pas participé massivement à cette démobilisation, elles ont représenté 40% des enfants soldats de la RDC, mais curieusement, elles ne représentent que 2% de jeunes auxquels s'applique le programme de réinsertion sociale.2(*)Ce qui nous a poussé au questionnement ci après qui fait l'objet de notre étude :

    v Pourquoi les filles n'ont-elles pas participés massivement au processus normal de la réinsertion sociale dans la cité d'Uvira ?

    0.1 Hypothèses

    · La non participation massive des filles au processus normal de démobilisation serait dû :

    v Au fait qu'elles sont cachées par les responsables des forces et groupes armés qui les considèrent comme esclaves sexuels,

    v En suite, qu'elles peuvent se cacher pour des raisons purement culturelles (elles ont honte),

    v Aussi par le fait que le programme de réinsertion n'avait pas spécifiquement ciblé les filles.

    0.3 Pertinence du sujet

    a) Sur le plan sociopolitique

    Le choix porté sur le présent sujet n'est donc pas un fait du hasard, il est le fruit d'une longue période d'observation et de méditation sur la vie des filles sorties de forces et groupes armés. Ces dernières ont été marginalisées par leurs familles et leurs sociétés. Elles ont droit de vivre, d'étudier et de s'épanouir comme les autres filles du monde; elles ont besoin d'une aide sociale, psychologique et économique plus efficace pour leur récupération car elles ont connu et commis des terribles atrocités, à fin d'être réinsérées dans la vie civile.

    Sur le plan politique notre intérêt est d'amener les autorités militaires à ne plus enrôler les enfants dans l'armé et que la cours pénale internationale puisse sanctionner les autorités militaires qui continuent à enrôler les enfants dans l'armée car, c'est un crime contre l'humanité.

    b) Sur le plan scientifique

    Notre intérêt est d'apporter un éclairage théorique à ce phénomène afin de mieux le comprendre : proposer au public scientifique un discours théorisé sur les enfants ex soldats en général et filles ex soldates en particulier.

    0.4 Objectifs

    a)Objectif global

    La présente étude porte sur la problématique de la réinsertion socio-économique des filles ex-combattantes (moins de 18 ans) dans la plaine de la Ruzizi et précisément à Uvira.

    Selon J. Maquet, une société est un réseau des groupes majeurs en inter connexion et envisagé comme une unité qui protège une culture commune. Quelque soit le domaine où l'on se situe, une société, suppose un groupe des personnes conscientes de leur communauté unies par de multiple relations, exerçant des activités des diverses natures, visant plusieurs objectifs dont la principale est son maintien.3(*)

    Notre travail a comme objectif global d'analyser les différents problèmes de la réinsertion des filles ex-combattantes dans la cité d'Uvira et leur participation à la paix et au développement.

    b) Objectifs spécifiques

    Deux objectifs spécifiques sont considérés :

    Ø Approfondir les différentes stratégies de réinsertion socio économique des filles ex-combattantes

    Ø Proposer aux acteurs une voie d'amélioration de leur intervention dans la réinsertion des filles ex-combattantes.

    0.5 Méthodologies et techniques utilisées

    A. Méthodologie

    Pour expliquer notre object d'étude de manière cohérente, nous avons utilisé la méthode participative : cette méthode nous a permis de faire une observation participative sur terrain, c'est-à-dire au sein des associations d'encadrement des filles ex-combattantes afin de nous rendre compte de leur situation réelle. Elle nous a permis aussi de faire une observation des filles ex-soldats au sein de leurs familles et leurs communautés de base après leur réinsertion.

    B. Les techniques

    a) La technique documentaire : par cette technique nous avons recueilli et lu les documents écrits se rapportant à notre sujet de travail.

    b) L'échantillonnage à boule de neige : nous a permis à découvrir grâce à nos enquêtés là où pouvaient se trouver d'autres sources d'informations.

    Notre échantillon est constitué des filles ex-combattantes qui sont déjà retournées dans leurs familles respectives, les responsables des organisations internationales et locales et les membres de la communauté qui les ont accueillis lors de leur réintégration en famille.

    c) La technique d'entretien libre : nous a permis de nous entretenir avec nos enquêtés et cela moyennant un questionnaire d'enquête préétabli.

    d) La technique de focus groupe : nous a permis de nous entretenir avec les enfants sortis des forces armées dans divers groupes d'entretien que nous avons constitué pour le besoin de la cause, en vue de recueillir leurs avis sur la question de la réinsertion.

    CHAP I. ETAT DE LA QUESTION, GENERALITES ET PRESENTATION DU MILIEU.

    Section première : Etat de la question.

    Pour Raymond Quivy et Luc Van CAMPENHOUDT, cité par SHERIA NFUNDIKO, lorsqu'un chercheur entame son oeuvre, il est peu probable que son sujet d'étude n'ait jamais été traité par d'autres chercheurs en partie ou directement.

    Ainsi, tout oeuvre scientifique s'inscrit inéluctablement dans un continuum et peut être située par rapport à des courants de penser qui la préside et qui l'influence par ailleurs. D'où il est normal et important que le chercheur en prend connaissance pour lui permettre de préciser ce qui rapproche ou distingue son travail de ceux des autres.4(*)

    Nous citons à titre illustratif l'ouvrage de Philippe CHAPLEAU5(*)éclairant sur une situation scandaleuse des enfants ex-soldats, qui, loin d'être un épiphénomène sociétal, constitue, depuis la deuxième guerre mondiale, un vrai problème militaire.

    Il établit un cadre socio économique, historique et tactique qui précise les facteurs qui se combinent pour favoriser l'implication directe des enfants dans les conflits et violences armés.

    Il cite entre autre la démographie galopante, l'évolution technologique des armements, la suppression des barrières traditionnelles entre combattants et civils et enfin, la paupérisation de la population. Il apporte une solution à l'interrogation de comment combattre le phénomène des enfants soldats en deux temps.

    Le premier temps consiste à une prévention, en établissant un cadre juridique qui interdit le recrutement des mineurs et en faisant respecter les conventions internationales dans les zones des conflits.

    Le deuxième temps c'est la démobilisation et la réinsertion, en imposant la paix et en accompagnant le retour à la vie civile des combattants, spécialement les jeunes.

    Il estime que la société militaire se trouve dans une posture beaucoup plus délicate face aux enfants soldats, les combattants traditionnels sont désarmés en ce sens leur code de conduites et leurs tactiques apparaissent inopérants face aux menaces posés par ces enfants qu'ils considèrent comme des véritables guerriers asymétriques compte tenu des succès militaires qu'il connaissent sur le champ de bataille, succès dû en grande partie à l'audace.

    Cependant quelque soit les mérites de ses enfants associés aux forces et groupes armés au front militaires, ils ont droit à une démobilisation et à une réinsertion socio-économique pour pouvoir participer en tant qu'acteur à la vie civile, étant entendu que la place d'un enfant c'est sa communauté et non dans une force armée ou une milice. Cette réinsertion doit être le soubassement d'une paix durable dans la communauté.

    MILFRID TONHEIM, décrit la littérature disponible et la recherche relative à la réinsertion des enfants en général avec un accent particulier aux filles soldats dans le processus de réinsertion en RD Congo. Elle s'intéresse à la manière dont la société civile congolaise se mobilise pour contribuer au processus de réinsertion sociale des enfants associés aux forces et groupes armés.

    Cet auteur nous donne le résumé d'une centaine d'études théoriques et empiriques existantes sur la réinsertion des enfants associés aux forces et groupes armés. Il s'agit des articles, ouvrages, des mémoires et des maîtrises ainsi que des thèses de doctorat se rapportant au phénomène de réinsertion sociale des enfants sortie des forces et groupes armés.

    Toutes ses études portent sur les pays en situation post conflit comme la Sierra Léone, l'Ouganda, la Mozambique, la Cote d'ivoire, l'Angola, la Srilanka, les philippines, la Colombie.

    Elle met en relief quelques tendances nouvelles de recherche et le développement dans la littérature.

    Des thèmes importants dans le domaine des études sensitives au genre sur la réinsertion sont discutés, ainsi que d'autres thèmes qui demandent une recherche et une compréhension plus poussée. Elle souligne enfin que la recherche sur les enfants associés aux forces et aux groupes armés demeure insuffisante conte tenue du fait que les aspects couverts par ces études sont nombreux. D'où la nécessité pour la chercheuse de multiplier les efforts pour produire une documentation suffisante sur les enfants ex-combattants et particulièrement les filles.6(*)

    PIERRE ERNY 7(*)étudie la vie de l'enfant noire en milieu coutumier ainsi que l'éducation qu'il y reçoit.

    Il cherche la pédagogie adaptée à l'Afrique noire et réalise une étude ethnologique de l'éducation coutumière. Il éclaire sur les ressorts les plus intimes de la société traditionnelle, fait comprendre tout ce qui se passe dans la vie de l'enfant en marge de l'école, la part de l'éducation que l'enfant reçoit de son milieu d'origine et dont il serait logique de tenir compte dans la manière de concevoir. Il décrit donc comment l'enfant intègre la société traditionnelle, assimile les connaissances et savoir faire qui lui sont indispensables pour pouvoir participer aux tâches, préoccupations et satisfactions qu'elles lui proposent.

    Notre analyse insistera sur le problèmes de la réinsertion des filles associées aux forces et groupes armés et mettra l'accent sur la façon dont est organisé le retour aux activités civiles de ses enfants ex-combattants en tenant compte des aspects socio culturelles de la communauté comme l'affirme PHILIPPE CHAPLEAU.8(*)

    Pour I an Douglas et Alii cité par SHERIA NFUNDIKO9(*) dans leur ouvrage portant sur la démobilisation, désarmement et réintégration démontrent que les mesures de désarmement doivent être appuyées par d'autre programme qui permettent d'accroître la sécurité et du même coup, de réduire la circulation d'armes parmi la population civile. Une approche globale est donc nécessaire si l'on veut atteindre une sécurité, une paix et un développement. Cependant, ils veulent qu'on tienne compte des situations régionales : c'est-à-dire, prendre la considération selon laquelle le pays fait partie d'une région qui a influencé le conflit et qui a été influencé à son tour.

    En ce qui concerne le désarmement et la démobilisation, ils montrent que les mesures prisent pour assurer la réussite du programme désarmement, démobilisation et réinsertion doivent être axées sur la vie civile, plus tôt que sur la vie militaire, car le but ultime de la réinsertion consiste à préparer les anciens combattant à la vie civile. Parlant de la réintégration, ils mettent l'accent sur l'importance de la coordination des mesures de désarmement, de démobilisation et de réintégration pour que cette dernière en tant que tâche civile, réussisse. Si le processus de démobilisation ne réussit pas à instaurer la confiance et à susciter l'engagement vers le programme DDR, les combattants libérés risquent de se mobiliser à nouveaux ou faire recours à la violence et à la coercition pour survivre.

    L'étape de la réintégration est conçue pour fournir aux ex-combattants des compétences utiles et perspectives de retour à la vie civile. La réintégration ne fonctionne cependant que si elle a lieu dans une société fonctionnelle où la sécurité humaine des ex-combattants et de la population en générale et assuré de manière suffisante.

    Pour notre part, nous pensons que la réinsertion des ex-combattants doit tenir compte de leur tranche d'âge et leur sexe en spécifiant la manière de prendre en charge les enfants filles, garçons et les adultes en ce sens qu'à chaque tranche d'âge, sexe correspond des problèmes particuliers qui nécessitent des solutions appropriées.

    SOPHIE NOLET10(*)montre que les enfants et jeunes adolescents combattent volontairement ou de manière forcée dans les groupes gouvernementaux ou des groupes armés d'une trentaine des pays en toute légalité.

    Selon l'auteur, ses enfants sont utilisés comme des mineurs, espions, bombes vivantes, messager, cuisinières, porteurs, esclaves sexuels, ...

    Elle énumère une série des causes qui font à ce que les enfants soient de plus en plus visibles dans les groupes armés. Elle cite notamment la pauvreté des familles, la docilité des enfants qui fait à ce qu'il soit facile à enrôler, aussi, leur émérites : car les enfants sont plus impitoyables et s'infiltrent facilement dans les camps adverses.

    Elle énumère les pays dans lesquels les enfants sont utilisés comme soldats dans le monde, pays d'Afrique et d'Asie pour le plupart.

    Cependant l'article ne fait aucunement allusion aux mécanismes pouvant faciliter le retour à la vie civile de ces enfants.

    Pour notre part, nous allons nous intéresser aux causes de recrutement des filles dans l'armée, à leur démobilisation ainsi que leur réinsertion dans la société et leur adaptation à la vie civile.

    Dans le rapport publié par Save The Children UK et les groupes d'organisation non gouvernementale CARE, IFESH et IRS, Beth VERHEY 11(*)présente les résultats d'une étude en RDC auprès des autorités gouvernementales, militaires et civiles, des agences des nations unies intervenant au Congo, les associations locales, les organisations de la société civile ainsi que le cocus des femmes. Ce rapport se penche principalement sur les attitudes des filles sorties des forces et des groupes armés, les obstacles de la participation des filles au processus de réinsertion des enfants sorties des forces et des groupes armés et du processus officiel du DDR. Il formule des recommandations en termes d'actions à mener afin de persuader les filles à participer au processus. Ces recommandations sont ainsi adressées à la communauté qui se charge de la réinsertion et de l'accueil de ces filles ainsi qu'aux autorités gouvernementales.

    Nous allons analysés les différents obstacles de la participation des filles au processus de la réinsertion des EAFGA comme frein à la paix et au développement au Sud-Kivu.

    Dans son mémoire SHUKURU BATACHOKA12(*) partant sur fonctionnalisme mértonien veut savoir comment et pourquoi organiser la démobilisation des ex-combattants au Sud-Kivu et quelles sont les conséquences et les effets pervers de cette démobilisation sur les ex-combattants et sur la société. Il souligne que la démobilisation des combattants intervient comme un mode de transformation positif des conflits ou la pacification.

    Il dégage les résultats selon lesquels la démobilisation a été massive et non progressive, ne tenant pas compte de la taille des mesures des structures d'encadrement des ex-combattants ; le désarmement reste problématique car la récupération des armes ainsi que des minutions et la question de brassage entre troupes ex-combattants reste préoccupante.

    Selon lui, si l'on ne tient pas compte des ex-combattants, on aboutira à la milicisation et à la spectacularisation de la violence qui pourrait entraîner la crise et le conflit en escalade conduisant encore une fois de plus à l'effondrement de l'Etat.

    SHERIA NFUNDIKO13(*) aussi dans son mémoire, nous montre que les organisations locales doivent données aux enfants ex-soldats une assistance psychosociale, une formation en métier, une assistance médicale, une intégration scolaire, un appui aux activités génératrices de revenues, un appui matériel aux familles d'accueil transitoire des ex-enfants soldats.

    Notre travail va se distinguer des oeuvres précédents par le fait qu'il consistera à dégager quelques problèmes qui se posent quant à la réinsertion des filles.

    La situation des filles ex combattantes pendant les périodes de guerres où celles-ci ont été enrôlees massivement dans les groupes et forces armés , les problèmes qu'elles ont rencontrées par apport à leur état de femme et par apport à la société qui ne les considèrent plus suite aux violences qu'elles ont subit .

    Nous allons aussi parler de leur considération sur le plan national et international et enfin nous allons proposer des solutions envisagées pour que ses filles participent aussi au programme de réinsertion formel.

    0.7 Délimitation du champ de recherche

    a) Au plan temporaire : Cette étude couvrira la période de 2004 à 2010. L'année 2004 Correspond à la période pendant laquelle un grand nombre d'enfants s'étaient auto démobilisés et surtout à la mise en place de la CONADER, une structure nationale qui avait dans ses attributions la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants (tous), tandis que l'année 2010 constitue celle de la systématisation de nos investigations.

    b) Au plan spatial : nos enquêtes vont couvrir la cité d'Uvira présisement à Kavinvira, kasenge, Mulongwe et Kalundu.

    Section deuxième : Généralités

    1. Définition des concepts

    1.1. Problématique : c'est un ensemble des hypothèses, des orientations des problèmes envisagé dans une théorie dans une recherche.14(*)

    Selon le dictionnaire LA ROUSSE, la problématique est un ensemble des questions qu'une science ou une philosophie se pose dans un domaine particulier.1(*)8

    1.2. Réinsertion socio-économique

    D'après le dictionnaire LA ROUSSE réinsertion signifie action de réinsérer, de réintégrer dans un groupe social, professionnel.

    La réinsertion concerner le processus qui permet à des anciens combattants de s'adapter économiquement et socialement un « package » sous forme d'argent ou de composition en projets générateurs de revenus.1(*)9

    Dans son rapport, KORE LODE définit réinsertion comme étant un processus qui permet aux personnes (souvent des soldats ou combattants) qui pour des raisons diverses ont exercé des activités dont la société n'a pas besoin dans une situation normale, seront aidés mentalement et pratiquement à regagner la vie civil et y exercer des activités souhaitables et qui les permettent d'avoir des recettes nécessaires pour une vie normale. 15(*)

    1.3. Filles ex-combattants

    Les filles ex-combattantes sont des filles qui faisaient parties des forces et groupes armés mais qui ont abandonnées par leur propre grès ou par une organisation qui s'occupe de la démobilisation.

    Section troisième: Présentation du milieu d'étude

    Crée le 25 février 1938, le territoire d'Uvira est limité au Nord par le territoire de Walungu, au Sud par celui de Fizi, à l'Ouest par ceux de Mwenga et de Walungu et à l'Est par la rivière Ruzizi et le lac Tanganyika, le séparant de la république du Burundi. Vaste de 3.148 Km² et peuplé de 446.078 habitants (estimation de juin 2006), soit une densité de 110hab/km², Uvira s'étend le long de la plaine de la Ruzizi et le littoral du lac Tanganyika puis s'allonge à l'ouest sur les moyens plateaux et hauts plateaux d'Itombwe constituant la chaîne de Mitumba. La population d'Uvira comprend les communautés Bafuliiru, Bavira, les Banyindu, les Barundi et les Banyamulenge.

    Le territoire d'Uvira compte trois collectivités chefferies, celles des Bavira, des Bafuliru et de la plaine de la Ruzizi, subdivisées à leur tour en seize groupements. Si les collectivités chefferies constituent des entités administratives décentralisées, elles sont aussi le siège du pouvoir coutumier. Elles sont dirigées par le mwami (chef coutumier) qui règne sur plusieurs groupements. Chaque groupement est à son tour géré par un chef de groupement qui représente le mwami de sa chefferie et lui rend directement compte, tandis que les chefs de localités rendent compte à leur tour à leur chef de groupement respectif. A part ces juridictions coutumières, Uvira compte trois cités à savoir Uvira-centre, Kagando (Kiliba) et Sange, complétant les trois postes d'encadrement administratif de Makobola, Luvungi, et Lemera/Mulenge. Les chefs de postes d'encadrement s'occupent exclusivement des matières administratives, hors matières coutumières.

    Uvira est un territoire qui connaît un climat tropical dont la température varie entre 22 et 38°C avec alternance de deux saisons, une saison sèche (de fin mai à début septembre) et une saison de pluie (septembre à début mai). L'entité est traversée par plusieurs rivières prenant source dans la chaîne de Mitumba et se déversant soit dans le lac Tanganyika, soit dans la rivière Ruzizi.

    La végétation est variée allant des forêts de haute altitude aux plaines herbeuses peu arborées s'étendant du nord au sud sur les flancs de la chaîne de Mitumba. A cause des feux de brousse, ce territoire connaît de plus en plus un phénomène de déforestation qui a des incidences sur sa flore et influence la qualité de son sol. Ce dernier présente plusieurs types : sablonneux, argileux, argilo sablonneux. Plusieurs cultures vivrières s'y pratiquent, notamment le manioc, le riz, le maïs, la pomme de terre, la banane, la patate douce, les cultures maraîchères, etc. Des sociétés agricoles comme la Cotonnière, la CDC-Kiringye et la sucrerie de Kiliba jadis opérationnelles dans ce territoire et importantes pourvoyeuses d'emplois ne fonctionnent plus depuis la première guerre congolaise de 1996. Malgré leur fermeture, les habitants continuent à pratiquer l'agriculture de subsistance et l'élevage qui ont connu également des fréquents pillages et destructions lors des conflits armés récurrents dans cette zone. La pêche quant à elle est artisanale et se pratique essentiellement dans le lac Tanganyika et dans quelques étangs piscicoles où l'on capture les espèces telles que le tilapia, le fretin, le Mikeke, le Sangara. Ces diverses potentialités écologiques et édaphiques réparties en fonction des différentes zones du territoire (hauts et moyens plateaux, littoral du Tanganyika et plaine de la Ruzizi) ne manquent pas de constituer un enjeu important pour les populations locales. La collectivité de la plaine de la Ruzizi par exemple, que se disputent les chefs coutumiers Fuliiru et Barundi regorge un sol fertile, ce qui renforce les clivages entre les deux communautés.

    Dans les moyens et hauts plateaux, le sous-sol d'Uvira regorge des minerais tels que la cassitérite, l'or, le coltan et du pétrole enfoui sous le lac Tanganyika dans l'espace mitoyen avec le Burundi. Les comptoirs établis dans les cités servent généralement de lieu de vente de ces minerais, acheminés par la suite dans les pays voisins à partir des postes frontaliers de Kavimvira, Kamanyola, Kiliba ou par le port de Kalundu. Ce port est l'un des plus importants dans l'est de la RDC car il relie le pays à plusieurs états de la région des Grands Lacs tels que la Tanzanie et la Zambie avec lesquels les villes congolaises effectuent d'importants échanges commerciaux16(*).

    CHAPII : OBSTACLES A LA REINSERTION SOCIO-ECONOMIQUE DES FILLES EX-SOLDATES DANS LA CITE D'UVIRA

    Dans ce chapitre, nous allons aborder les points relatifs aux caractéristiques des enquêtés, les obstacles liés au contexte politique et militaire puis les obstacles d'ordre culturel qui bloquent la réinsertion des filles ex soldates.

    1. Analyse des caractéristiques des enquêtés

    Dans cette section, les caractéristiques suivantes y sont analysées : l'âge, le sexe, la situation matrimoniale, la confession religieuse et la localisation des personnes enquêtées ayant constitué notre cible de recherche pour la réalisation de cette étude

    Tableau N° 1 : Age des enquêtés 

    N

    Tranche d'âge

    effectif

    %

    1

    De 10 à 15

    8

    22.2

    2

    De 16 à 20

    17

    47.2

    3

    De 21 à 25

    3

    8.3

    4

    26 à 30

    1

    2.7

    5

    31 à 35

    2

    5.5

    6

    36 à 40

    2

    5.5

    7

    40 et plus

    3

    8.3

     

    Total

    36

    100

    Il ressort de ce tableau que 17 enquêtés soit 47.2% de nos enquêtés ont l'âge compris entre 16 et 20 ans ; 8 enquêtés soit 22% ont l'âge compris  entre 10 et 15 ans. Le constat qui se dégage est que ces deux tranches sont celles comprenant l'effectif important d'enfants ex combattants ; ces derniers ont été recrutés trop jeunes.

    Tableau N° 2 Sexe des enquêtés

    SEXE

    effectif

    %

    1

    Masculin

    8

    22.2

    2

    Féminin

    28

    77.8

     

    Total

    36

    100

    Nous pouvons lire à travers ce tableau que nos enquêtés du sexe féminin ont été majoritaire avec un pourcentage de 77 .8% des personnes enquêtées. Celles ci sont des filles sorties des forces et groupes armés que nous avons contactés pour la réalisation de cette étude étant donné que notre thématique porte sur les filles sorties des forces et groupes armés. Tandis que les enquêtés du sexe masculin représentent 22.2% qui sont les responsables des organisations locales ayant facilité le retour à la vie civile des ex combattantes. Trouver les filles ex combattantes n'a pas été facile compte tenu des obstacles contextuels et culturels auxquels nous allons faire allusion dans les sections suivantes de ce chapitre.

    Tableau N° 3 Situation matrimoniale :

    Situation matrimoniale

    effectif

    %

    1.

    Célibataires

    24

    67

    2.

    Mariés

    12

    33

     

    Total

    36

    100

    Les enquêtés célibataires sont nombreux par rapport aux mariés avec une proportion de 67% contre 33%. Ca se justifie par le fait que tous les enquêtés exception faite aux responsables des organisations religieuses de la réinsertion ont confirmé qu'ils sont encore célibataires, ce sont des filles ex soldates qui n'ont pas encore trouvé un partenaire avec qui fonder un foyer.

    Tableau N°4 : Confession religieuse :

    Confessions religieuses

    effectif

    %

    1.

    Protestants

    13

    36.1

    2.

    Catholiques

    17

    47.2

    3

    Autres

    6

    16.6

     

    Total

    36

    100

    Nos enquêtés pour la plupart ont été chrétiens, 47.2% des catholiques et 36.1% des protestants contre 16 .6% confessions tierces comme le Kimbanguistes, les témoins de Jéhovah ; les Bahaï, etc. Cet effectif élevé des chrétiens explique une forte concentration des églises chrétiennes dans la plaine de la Ruzizi où notre recherche a été faite, cette concentration des chrétiens une influence significative sur le vécu quotidien, les pratiques des populations voire même des ex filles soldates qui sont fidèles croyants dans l'une ou l'autre église du milieu.

    Tableau N° 5 : Lieu ou localisation :

    Localisation des enquêtés

    effectif

    %

    1

    Kanvinvira

    17

    47.2

    2

    Kasenga

    10

    28

    3

    Mulongwe

    6

    16

    4

    Kalundu

    3

    8.3

     

    TOTAL

    36

    100

    Ce tableau révèle que 47.2% de nos enquêtés sont de kanvinvira, 28% sont de kasenga 16% de Mulongwe et 3% de Kalundu. Ces quatre quartiers sont parmi les quartiers qui constituent la cité d'Uvira dans la province du Sud Kivu ayant connu et voire même à ce jour, continuent à connaitre une forte activité des groupes armés ayant enrôlé au sein de leurs forces combattantes des enfants filles et garçons pour leurs aventures militaires.

    Tableau N°6 PROFESSION

    Profession

    effectif

    pourcentage

    Responsables des organisations

    3

    8

    Ecolier

    6

    16

    Chômeur

    17

    47,2

    Agriculteur

    10

    28

    Total

    36

    100

    Partant de nos enquêtes nous voyons que 47,2% de nos enquêtés sont des chômeurs, 28% sont des Agriculteurs, 16% des écoliers et 8% sont responsables des organisations de réinsertion. Ce taux de chômeurs est du à la sous utilisation des ex combattants dans la région.

    1. ETHNIE

    Ethnie

    Effectif

    pourcentage

    Fuliru

    15

    41.6

    Vira

    10

    27.7

    Bembe

    11

    30.5

    Total

    36

    100

    Si nous observons bien ce tableau nous remarquons que 41.6% de nos enquêtés sont de Fuliru, 30.5% sont de bembe et 27.7% sont de ba Vira. Ces communautés tribales sont celles étant majoritaires dans notre zone d'étude. Et les filles sorties des forces et groupes armés ont été recrutées dans ces communautés vivant depuis très long temps en cohabitation.

    Source : Nos enquêtes de terrain

    SECTION 2 : Obstacles à la réinsertion sociale des filles ex soldates

    Les organisations de la réinsertion des enfants ex-combattants nous ont affirmé que les filles demeurent invisibles et ne participent pas nombreuses au processus de réinsertion sociale des enfants ex-combattants pour des raisons diverses.ces obstacles sont des divers ordres : institutionnels, liés au contexte politique de la région et culturel.

    Les organisations avancent une moyenne de 35 % de participation au processus de réinsertion dans la province du Sud Kivu et justifient cette faible participation par :

    - Les filles sont cachées par les autorités (commandants) militaires qui les considèrent comme leurs femmes malgré les viols et violences sexuelles commises sur elles et donc elles sont leur propriété personnelle. A ce titre, elles n'ont pas la chance de participer à la démobilisation formelle. La seule solution qui leur reste c'est la désertion. Les organisations nous ont affirmé que 65 % d'auto démobilisation sont constitués des filles qui ont trouvé la seule solution d'échapper aux violences ; c'est la désertion.

    - Le problème de la culture : la tradition ou coutume locale dans la plaine de la Ruizizi considère qu'une fille qui a déjà passé plusieurs jours en dehors de toit paternel est considérée comme femme d'autrui, les filles ont intériorisé cette tradition. Lorsqu'une fille a eu un contact sexuel avec un homme que ce soit de manière volontaire, par viol ou par présomption, du fait d'avoir été prise par un groupe armé, en dehors du mariage et du système de dot, elle est considérée comme n'ayant plus aucune valeur par la société. Connaissant ces points de vue, les filles pourraient ne pas chercher à être relâchées et démobilisées de la même manière que les garçons car elles craignent davantage la stigmatisation sociale à laquelle elles devront faire face à leur retour dans leurs familles et leurs communautés. Cette situation se complique certainement encore davantage si la fille attend un enfant ou a eu des enfants de ses relations.

    Pour Beth VERHEY, quand les groupes armés se déplacent ou se redéployent, on peut observer peu après des groupes de « jeunes femmes » se déplaçant à l'arrière troupe,... les filles se sentent obligées de rester ou même le désirent avec le groupe armé ou leur « époux militaire » car elles ne profitent pas de ces occasions pour s'échapper. Alors l'idée du manque de choix pour ces filles impliquées dans des relations avec les groupes armés est bien ancrée, l'ignorance des filles de la possibilité de démobilisation ou de l'irrégularité de leur enlèvement en premier lieu par des groupes armés.17(*)

    Pour persuader les filles à participer au processus de réinsertion sociale, les organisations oeuvrant dans la réinsertion sociale des enfants sortis des forces et groupes armés dans la plaine de la Ruzizi procèdent par la sensibilisation sur le genre à travers les théâtres, les visites à domicile des filles et par des conseils psychosociaux en vue de conscientiser les membres des familles ainsi que les filles elles-mêmes.

    Dans le processus de construction de la paix, il est impérieux de tenir compte de la fille ou des femmes. Les femmes sont des bâtisseuses de la paix ; en se limitant à considérer les femmes (filles soldats comme victimes des conflits), on peut occulter le rôle qu'elles sont susceptibles de jouer en tant que conciliateurs dans le processus de reconstruction et de rétablissement de la paix.

    Pour le CAD, dans le monde entier, des femmes et leurs organisations ont amorcé le dialogue et la réconciliation dans des communautés et des villages. Leurs expériences de survie durant la guerre leur ont fait acquérir des points de vue et des connaissances spécifiques non négligeable. De ce fait, leurs opinions en ce qui concerne les questions de paix et de sécurité sont essentielles pour le processus de paix à tous les niveaux.18(*)

    C'est ainsi qu'il est important pour les organisations de la réinsertion de sensibiliser les autorités et vulgariser le cadre opérationnel des enfants cités aux forces combattantes en vue d'obtenir la sortie officielle des filles dans les forces combattantes. Celles s'étant auto démobilisé ou déjà été réinsérés doivent de créer des regroupements en vue de les suivre pour envisager la stigmatisation qui les embourbe et de renforcer leur capacité de production aussi de faire de leur éducation une priorité parmi tant d'autres.

    Les organisations nous ont affirmé au cours de nos enquêtes que les filles qui parviennent à participer au processus de réinsertion optent de plus en plus pour les activités génératrices de revenu que la réintégration scolaire. Ainsi il faut arriver à marier l'adage selon lequel « éduquer une femme c'est éduquer toute une nation. »

    Les filles mineures associées aux forces armées ont longtemps été négligées dans la question des enfants-soldats, car en le considérant comme « épouses » des combattants adultes, on omettait leur emploi dans des fonctions militaires. Par conséquent, l'ouvrage de Mazurana et McKay 19(*)montrent que les filles remplissent manifestement des tâches militaires. Ces travaux apportent ainsi des connaissances importantes sur la vie de ces filles pendant, mais également après le conflit. Les filles utilisées comme combattantes, espionnes, kamikazes, porteuses, pilleuses, cuisinières et esclaves sexuelles dans presque toutes les forces armées non-étatiques du globe, plus rarement dans les forces armées étatiques, constituent selon les estimations de Mazurana et McKay entre un dixième et un tiers des enfants-soldats. Pourtant leur présence dans les groupes armés et leur participation active au combat restent largement ignorées, d'autant plus qu'elles deviennent presque « invisibles » lors de la situation post-conflit comme nous l'avons décrit ci haut et ont ainsi peu de chance d'avoir accès aux programmes de démobilisation, désarmement et réintégration (DDR). Les raisons de cette invisibilité dans le processus de réinsertion sont multiples. Parmi les raisons principales invoquées, on retrouve l'idée, toujours tenace chez ces filles, sous-tendant qu'elles seraient obligées de rendre une arme pour avoir le droit de participer au programme DDR, ce qui n'est plus le cas avec les programmes actuels mais cette information erronée continue d'être propagée. De plus, les combattants adultes qui considèrent les filles comme leurs « épouses », les empêchent de participer au processus DDR. Dans certains cas, ces filles préfèrent d'ailleurs rester avec leurs « époux-rebelles » parce qu'elles ne voient pas d'autres alternatives quand leurs familles demeurent introuvables ou n'acceptent plus de vivre avec elles. Par conséquent, il s'avère être très important pour ces filles stigmatisées - car elles ont participé aux combats et ont servi comme esclaves sexuelles - d'avoir accès aux programmes DDR pour se créer un avenir et pouvoir être acceptées dans la société.

    La question qui se pose est celle de définir l'identité d'une fille-soldat. D'un côté elle dispose d'un statut d'enfant en tant que mineure mais de l'autre elle subit aussi des expériences violentes liées à son « genre » féminin. Etant donné que ces expériences se distinguent de celles des garçons (ce qui indique l'aspect du genre), il paraît dès lors utile d'analyser ce phénomène également à partir des théories féministes en se focalisant sur la dialectique « les femmes et les conflits armés ». Mais si les femmes et les filles partagent des expériences communes dans des forces et groupes armés, la problématique des filles-soldats n'a pas encore trouvé sa place c'est bien le sexisme et la misogynie qui aggravent la situation des filles dans les groupes armés. Toutefois, l'abus sexuel dont la plupart des filles-soldats sont victimes appartient malgré tout à une catégorie différente puisqu'il s'agit d'abord d'une violence sexuelle contre des enfants. Mais le fait qu'elles soient enfants et aussi de sexe féminin (« genre ») ne suffit pas parce que ces filles-soldats se retrouvent dans la catégorie des plus vulnérables. Pour cette, l'approche de la sécurité humaine permet d'apporter un éclairage nouveau sur cette problématique. Elle souhaite ici pointer du doigt les situations d'effondrement étatique et, par la même occasion souvent d'effondrement sociétale. Des situations où un Etat n'est plus capable de protéger ces enfants et encore moins son propre avenir contre les menaces représentées par des groupes armés ou bien que cet Etat commette lui-même des actes violents. De plus, les filles font face à une double insécurité parce que l'Etat ne réussit pas à les protéger contre les menaces résultant du conflit armé mais également de la situation post conflit, n'obtenant pas l'aide et le soutien dont elles auraient besoin pendant le processus de réinsertion. Mary-Jane Fox20(*) se prononce donc en faveur d'une démarche sous l'angle de la sécurité humaine car cette approche contribue à considérer les violations de droits subies par ces filles en tant que problèmes d'insécurité qui ne peuvent être résolus par l'État seul. Par conséquent, un déplacement de cette question au niveau international aide à mieux appréhender la problématique des enfants-soldats en général et celle des filles-soldats en particulier.

    Selon Mary-Jane Fox21(*), la sécurité humaine et les études de genre (« gender studies ») constituent le cadre théorique idéal pour analyser la question des filles associées aux groupes armés. C'est pourquoi elle souligne la nécessité de prendre en considération cette problématique dans ces deux domaines de recherche et de préférence en créant un lien entre les approches. Cet article se montre particulièrement intéressant pour ceux qui cherchent une première introduction au sujet des filles-soldats à travers la littérature la plus actuelle concernant cette problématique. En revanche, s`il propose l'apport d'une perspective sécurité humaine.

    Victimes de la cruauté du destin, ces fillettes, et tous les enfants en général, restent profondément traumatisés, aussi bien physiquement que psychologiquement, par les dures épreuves qu'ils ont dû traverser à un âge bien trop tendre. Mais, à ces souffrances durables s'ajoute pour les filles la négligence dont elles sont l'objet lors des programmes de DDR, dont l'objectif est d'aider à la réhabilitation des jeunes qui ont été associés aux forces et groupes armés. Alors même qu'elles devraient faire l'objet d'une attention spéciale dans les processus de sortie de crise, elles sont tout bonnement dépouillées de leur statut de soldats lorsqu'il s'agit de faire profiter les ex-combattants des programmes de DDR. Quand le moment arrive de faire la paix et de partager pouvoir, honneurs, prébendes et dividendes entre les différents acteurs du conflit, les soldats féminins ayant combattu auprès de leurs collègues masculins disparaissent subitement de la scène publique. Une telle injustice les prive non seulement, à moyen terme, des bénéfices des programmes de DDR des anciens combattants, mais aussi, à plus long terme, de réelles chances de réintégration sociale.

    L'on observe, par exemple, que sur un groupe de 2 000 enfants ayant bénéficié du programme de DDR à l'est de la République Démocratique du Congo, à la fin de l'année dernière, on ne comptait que deux cents filles. En Sierra Leone voisine, un rapport récent reconnaît que le processus de

    DDR n'a pas pris en compte les besoins spécifiques des filles, alors qu'elles ont souvent subi des violences encore plus abominables que les garçons.

    L'exclusion des filles-soldats de la catégorie de combattants est également perceptible dans les images et symboles utilisés dans les campagnes de sensibilisation contre l'utilisation des enfants comme outils de violence armée. Les posters montrent presque exclusivement de petits garçons affublés de larges tenues militaires et de fusils d'assaut aussi hauts et lourds que leur petit être. Le message, tacite ou « subliminal », est clair : il n'existe pas de filles combattantes. Dans cette logique, l'assistance destinée au DDR sera orientée vers les garçons, les filles étant soit abandonnées à elles-mêmes, soit, dans la meilleure des hypothèses, déclarées zones compétentes du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et des organisations humanitaires.

    Une fois démobilisées, les filles ex-soldats sont habituellement « réintégrées » dans une société qui n'a changé ni d'attitude envers elles, ni de conception sur leur rôle au sein de cette société. Les probabilités pour qu'elles soient abusées et exploitées n'ont pas changé. La stigmatisation des viols et grossesses extra maritales non seulement mine leur estime d'elles mêmes, mais complique aussi leur retour dans leur communauté et leur réinsertion dans une société qui les considère comme impures. Le seul sort qui attend bon nombre de ces anciennes combattantes est la marginalisation. Les mères célibataires sont même souvent considérées comme des prostituées. Concrètement, la mise en place de programmes efficaces et appropriés d'aide à la réinsertion post-conflit exige de tenir compte des besoins différents des filles et des garçons et de leur statut social dans la société. Il est crucial, en particulier, d'aider les femmes qui ont été violées en leur offrant un suivi sanitaire et psychologique, ainsi que l'occasion de se lancer dans des activités rémunératrices. Fort heureusement, grâce à un important travail de sensibilisation et d'éducation conjointement mené par les Nations Unies, la société civile et certains États, les attitudes et convictions d'hier sont en train de changer de manière graduelle, réaliste et positive.

    A ces obstacles s'ajoutent le fait que la région de la plaine de la Ruzizi est une région encore en ébullition par le fait que les groupes armés y sont encore très actifs. La situation s'était dégradée davantage après la conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Nord et du Sud Kivu. En effet, après cette conférence, les groupes armés fictifs qui y été représentés ont procédé au recrutement des éléments pouvant constituer l'ossature de leurs troupes. Les filles et garçons sortis des forces et groupes armés étaient leurs premières cibles car disposaient déjà d'une expérience assez importante leur permettant de s'adapter à cette nouvelle vie à la quelle ils étaient conviés. Disposant déjà d'un cadre précaire de réinsertion, ces ex combattantes nous ont confirmé qu'elles ont été recrutées pour la deuxième fois dans la forces et groupes Il y a aussi le fait que les organisations qui se chargeaient de la réinsertion sociale des filles et garçons sortis des forces et groupes armés n'avaient pas dans leurs activités des programmes bien spécifiés pour les filles soldates ;tous les enfants sortis des forces et groupes armés étaient pris dans un seul lot. Les filles ex soldates ne se sentaient pas liées directement à ces activités de réinsertion c'est pourquoi on n'a pas assisté à un engouement important desdites filles au processus de réinsertion sociale organisé dans la communauté de retour qu'est l'ensemble des villages et groupements de la plaine de la Ruzizi.

    CHAP III : L'EVALUATION DE LA REALITE DE LA REINSERTION DES FILLES EX-SOLDADES A UVIRA

    Dans notre troisième chapitre nous allons parler des problèmes que les filles ont subit lors de leur retour dans la communauté et leurs conséquences sur le plan psychologique, social et politique.

    SECTION PREMIERE : CONSEQUENCES PSYCHOLOGIQUES

    Après plusieurs années de guerre et des conflits armés, les congolais du Sud kivu semblent porter un regard suspicieux envers tout ceux qui font parties ou qui ont fait partie des forces et groupes armés. La majeure partie de la population ne considère pas en effet le métier de soldat comme un métier respectable. Les filles qui ont fait partie de ces groupes ne sont pas acceptées sur le même pied d'égalité que les garçons. Les filles que nous avons eu à interviewées nous ont dit que les membres de leur communauté ont peur d'elles quand elles sont de retour des forces et groupes armées.

    Cette peur peut être manifestée de manière différente et est liée aux préjudices basés sur la connaissance qu'a la population de la vie chez les forces et groupes armés. Depuis plusieurs années, la population civile de l'Est de l'Est de la RDC en générale et celle de la cité d'Uvira en particulier est pillée et exploitée par des bandits et ses filles sont soupçonnées avoir été des éclaireuses des ses bandits.22(*)

    Plusieurs filles disent que dès qu'un problème arrive dans le voisinage est signalé, c'est vers elles que les doigts sont pointés. Les filles ne sont pas seulement accusées de vol de biens matériels.

    Les femmes du milieu ont tendance à craindre que les filles ex-soldates vont essayer de séduire et, en suite « voler  ou emporter » leurs maris. Cette peur peut être liée à l'image de ces filles comme « facile » ou « prostituées ». Les pratiques sexuelles aux quelles les filles ont été soumises lorsqu'elles étaient chez les forces et groupes armés expliquent cette image. Le fait que les filles ex-soldats puissent être porteuses de maladies transmissibles, parfois dangereuse, suscite également une peur à la communauté.

    Les membres des communautés accusent les filles de transmettre des pensées ou des idées mauvaises et interdisent en conséquence leurs enfants de passer du temps avec elles. Cette crainte est également visible à l'intérieur de la famille où les filles résident. Plusieurs disent avoir vécues des situations où la figure maternelle dans la famille leur dit avec un ton dur de se lever et sortir lorsqu'elles causent avec les autres enfants de la maison.

    Lorsque les filles sont demandées de parler de la manière dont elles sont perçues par les membres des communautés, c'est une image plus tôt sombre qui est dressée. La plus part des filles affirment être dans une « situation où elles sont méprisées et négligées de manière intolérable ». L'insulte le plus fréquent est celui de « femme militaire ». Cette expression ne désigne pas seulement une fille ayant été dans une force armée, mais se réfère également à une fille qui a sexuellement appartenu à un ou plusieurs hommes soldats.

    Cette appellation des femmes militaire est particulièrement récurrent chez les filles qui ont été chez des groupes Mai-Mai ou chez les FARDC. Celles ayant été enlevées par les Interahamwe sont quand à elles souvent appelées « femmes interahamwe »23(*). Cette expression montre seulement non seulement que la fille avait couché avec des soldats ; elle a couché avec le soldat ennemi. Lorsque les filles qui ont été chez ce groupe sont demandées de préciser les insultes qui les sont adressées.

    Une seconde manière d'insulte que les filles sortis des forces et groupes armés héritent est celle de pute et prostituée. Dans les entretient comme dans les focus groupes, le fait que l'ensemble des filles ayant été chez des forces ou groupes armés sont considérés comme des prostituées, indépendamment du groupe chez lequel elles ont été, si elles joint la structure par force ou de manière volontaire, leur rôle au sein du groupe ou la durée du séjour en son sein.

    Les filles ex-soldates sont soit perçues comme faciles et ayant une moralité douteuse soit comme facile et moins attractives en ce qui concerne le mariage. D'autre part si une fille refuse les avances d'un garçon, celui-ci peut rétorquer en disant : « comment oses-tu refuser alors que tu as couché avec tout ces gars là bas ? ». Quelques filles affirment avoir été appelées des sorcières et perçues comme dangereuses, imprévisible et incapable à changer.24(*)

    Cela montre que les filles ex soldates sont désormais considérées comme des objets sans aucune considération dans la société de retour.

    Partant de ce qui précède nous pouvons dire que la stigmatisation vécues par les filles ex-soldates sont liées à la sexualité et aux attentes d'un comportement digne d'une femme.

    La suspicion et l'attitude négative qu'a la population envers les soldats font que le simple fait d'être appelé soldat peut être stigmatisant et peut influencer les filles qui sont encore dans l'armé de ne pas participé aux processus de réinsertion.

    Toutes ces attitudes décrites ci-dessus ne font que renforcer la stigmatisation dont sont victimes les filles sorties des forces et groupes armés avec comme conséquence le repli sur elle-même qui peut déboucher sur des anomies et anomalies d'ordre comportemental chez les filles sortis des forces et groupes armés.

    SECTION DEUXIEME: CONSEQUENCES SOCIO POLITIQUES

    La République démocratique du Congo étant un pays engagé dans un vaste processus de construction de la paix, nécessite des efforts fournis de la part de tout un chacun pour participer à la construction de cet édifice. A ce titre, il est impérieux de faire participer les filles sortis de forces et groupes armés à ce processus car plusieurs conséquences sont redoutables au point de vue social et politique.

    Le refus de l'intégration des filles sortis des forces et groupes armés peut accentuer la création des groupes criminels ayant pour charge de terroriser la communauté car les enfants sortis des forces et groupes armés se sentent exclus de la suite du processus de socialisation familiale et communautaire court-circuité par l'enrôlement dans les forces armés.

    Aussi des actions telles que le renforcement de la délinquance d'urne et nocturne ne sont pas également exclues. Les filles ex soldates nous ont confirmé qu'après avoir étaient long temps stigmatisées à Uvira, elles ont organisé et entretenu une maison de tolérance pour se faire de l'argent et s'attirer de l'estime et de la sympathie.

    L'ensemble des filles interviewées affirment se sentir défavorisées par rapport aux autres jeunes ou enfants dans la famille où elles habitent.

    Lorsqu'elles sont demandées si elles sont traitées d'une manière différente, elles se référent, dans les réponses, à la façon dont on leur parle, à la façon dont on parle d'elles, et aux soins qu'elles reçoivent de la famille où elles habitent. Les filles expriment en effet que ceux qui prendre soin d'elle ne s'occupent pas d'elle de la même manière qu'avant, et qu'ils ne les aiment pas comme avant. La réponse le plus récurrente en ce qui concerne les discriminations est celle liée à leur possibilité d'être scolarisées, ou à la possibilité de leurs enfants d'être scolarisés.

    CHAPITRE IV. PROJET DE FORMATION EN METIERS AUX FILLES EX-SOLDATES DANS LA CITE D'UVIRA

    IV.1. CONTEXTE ET JUSTICATION DU PROJET

    Dès lors que la place des enfants n'est pas indiquée dans les forces et groupes, sa démobilisation devient un besoin de la communauté et urgence des interventions tant pour les défenseurs des droits de l'Homme en générale et spécifiquement ceux des enfants que des acteurs de développement. Ceci devient presque un impératif d'autant plus que la survie et la stabilité des communautés en dépendent une certaine mesure.

    Cette situation qui frappe aussi la cité d'UVIRA n'est pas traité différemment que ce qui se vit ailleurs. Les quelques initiatives prises en faveur des EAFGA n'ont pas souvent soutenu ces enfants à se prendre réellement en charge. Les investigations menées dans quelques organisations de Bukavu et d'UVIRA ont démontré les raisons qui ont poussé ces filles à s'enrôler dans les forces et groupes armés étaient, entre autres, le souci de sauver le pays qui venait de tomber en guerre alors que celles qui avait sous-tendu à leur sortie étaient de réintégrer la vie familiale en vue d'aider leur propre famille de sortir de la pauvreté, le dégoût d'assister à des tueries, etc.

    Si en dehors de la motivation patriotique, l'autre raison principale de leur sortie dans les forces et groupes armés est restée économique, le renforcement de leurs capacités économiques parait plus indispensable sinon, la crainte de les voir retourner dans le service militaire serait bien évidente. C'est dans ce cadre précis et pour prévenir à ce qui est paru possible que le présent projet est envisagé.

    IV.2. ZONE D'EXECUTION DU PROJET

    Ce projet sera implanté dans la cité d'UVIRA, précisément à Mulongwe avec une possibilité de situer les succursales à Kasenge, Kalundu et Kanvinvira.

    IV.3. DUREE DU PROJET

    Ce projet va durer deux ans, soit du 1er Mars 2011 au 31 Mars 2013.

    5.4. CADRE ET NATURE DU PROJET

    Ce projet sera un projet intégré car il vise à améliorer le niveau de vie et le mode de vie d'une certaine population qui est celle des filles sortis des forces et groupes armés et intervient dans plusieurs domaines à la fois. Ce projet a un caractère socio-économique car il vise la réintégration des ces filles par la formation des métiers pratiques qui leur servira de devenir utile pour la société en général et pour eux-mêmes en particulier.

    IV.5. BENEFICIAIRES ET ACTEURS DU PROJET

    Quant à ce qui concerne les bénéficiaires, il sied de signaler qu'ils sont subdivisés en deux catégories dont les bénéficiaires directs et ceux indirects. Les bénéficiaires directs sont les filles ex-soldates que l'on vise dans les actions à réaliser sur le terrain par le projet alors que les bénéficiaires indirects c'est toute la population de la cité qui aura à profiter des réalisations des travaux de ces filles.

    Le nombre des filles ex-soldates à former varie entre 28 à 50filles. Les en critères de leur inscription au centre de formation seront : avoir plus ou moins 25ans et avoir fait partie des forces et groupes armé.

    Pour les acteurs, il faut signaler que ce projet sera réalisé par l'intervention de certaines ONG d'aide humanitaire, l'Etat et la population locale. Donc, ce projet compte trois acteurs principaux dont les ONG, la population et l'Etat.

    IV.6. OBJECTIFS DU PROJET

    IV.6.1. Objectif global

    Ce projet se propose comme objectif global de contribuer à l'auto-prise en charge des filles ex-soldates dans la cité d'UVIRA.

    IV.6.2. Objectifs spécifiques

    Ce projet vise spécifiquement à :

    · Renforcer la capacité d'auto-prise en charge des filles ex-soldates dans la cité d'UVIRA;

    · Assurer la réintégration socioprofessionnelle des filles ex-soldates dans la cité d'UVIRA.

    IV.7. RESULTATS ATTENDUS ET IMPACTS ESCOMPTES

    · Les capacités des filles ex-soldates de la cité d'Uvira à se prendre en charge sont renforcées ;

    · Les mécanismes assurant la réinsertion socioprofessionnelle des ces filles dans la cité d'Uvira sont fonctionnels.

    IV.8. ACTIVITES A AMENER PAR RESULTATS ESCOMPTES

    Selon la formation multi-sectorielle en métiers pratiques, ce projet mènera les activités suivantes :

    · Sensibiliser la communauté sur la problématique des filles ex-soldates ;

    · Identifier les filles ex-soldates non encadrées ;

    · Appuyer ces filles à définir leurs projets de vie ;

    · Assurer l'alphabétisation fonctionnelle des filles ex-soldates en nécessité ;

    · Assurer des formations professionnelles suivants les filières de choix ;

    · Octroyer des kits de réinsertion aux filles formées suivant leurs filières ;

    · Faciliter la réunification familiale et communautaire de ces filles ex-soldates ;

    · Assurer un accompagnement technique des entreprises mises en place par ces filles ex-soldates dans leurs communautés.

    IV.9. STRATEGIES D'INTERVENTION

    La sensibilisation de la communauté sur la problématique des la réinsertion des filles ex-soldates et l'identification des filles non encadrées seront faites par des calicots au lieu public, des émissions radio diffusées et par des réunions qui seront organisées dans chaque milieu pour faire appel aux filles concernées par ce projet. Les filles ex-soldates auront les occasions de définir leur projet de vie juste avant la formation dans des séances d'échange pour savoir ce que veut chaque fille concernant le métier à pratiquer. Une leçon d'alphabétisation fonctionnelle sera faite après avoir identifié le niveau s'étude de chacune de ces filles selon le vouloir de ces dernières dans le but de renforcer leur capacité intellectuelle.

    La formation proprement dite commencera selon le choix exprimé par chacune de ses filles durant 6 mois tout au plus, selon le cas. A l'issue de l'apprentissage, ce projet devra octroyer à chacun de ces filles formées un kit de réinsertion en espèce ou en nature équivaut à 150$ us pour bien lancer leurs petites et moyennes entreprises. Ce kit sera octroyé en groupe des filles ex-soldates ou par individu selon la nature de la filière choisie.

    En fait, pour justifier la formation suivie en métiers, ce projet va octroyer des certificats de fin de formation (en métier) et des attestations de vulnérabilité pour les facilités l'exercice de leurs activités professionnelles.

    La réinsertion familiale et communautaire de ces filles ex-soldates sera faite par une médiation pour les filles qui ne sont pas acceptées dans leur famille. Cela pour permettre à la fille de bien exercer son activité. L'accompagnement technique sera fait par le chef de chaque service une fois le mois pour apprécier l'évolution des activités entreprises par les filles ex-soldates.

    IV.10. ORGANISATION DU SUIVI, EVALUATION ET DU RAPPORTAGE

    Le suivi des activités de ces filles réinsérées sera organisé au sein du projet et effectué par le chef de chaque service. La coordination du projet fera un rapportage concernant le déroulement des activités des filles ex-soldates sur le terrain. Enfin, une évaluation sera faite pour apprécier les résultats réalisés du projet dès son élaboration exécution.

    IV.11. OPPORTUNITE ET PERTINENCE DU PROJET

    La pertinence de ce projet dans le fait que la situation des filles ex-soldates reste préoccupante et que le besoin d'être appuyé sur le plan socio-économique est ce pendant importante. Pour la plupart, les bénéficiaires de ce projet n'ont pas reçu une formation quelconque et/ou n'ont pas reçu d'appui particulier.

    IV.12. FAISABILITE DU PROJET

    Ce projet est faisable parce qu'il découle des besoins exprimés par les filles ex-soldates. Techniquement, il est faisable car il y a des ONG locales, nationales et internationales qui oeuvrent dans ce domaine pour aider les filles ex-soldates en besoin. Sur le plan financier, ce projet sera faisable du fait qu'il y aura une petite contribution locale et une assistance qui sera demandée à un bailleur des fonds tel que la CARITAS qui intervient dans ce domaine de formation et réinsertion des EAFGA.

    IV.13. STRUCTURE ET ORGANISATION DEVRANT METTRE EN OEUVRE LE PROJET

    IV.13.1. Organigramme

    Assemblée Générale

    Conseil d'Administration

    Coordination du projet

    Service d'appui à la réinsertion socio-professionnell

    e

    Centre de formation en métier

    Service administratif et financier

    Logistique

    Comptabilité et caisse

    Secrétariat

    IV.13.2. Fonctionnement

    a) Assemblée Générale

    Elle est l'organe suprême de l'organisation, dirige tous les services, vote toutes les lois et règlement et est réunie sur proposition des membres.

    b) Conseil d'Administration (CA)

    Le Conseil d'Administration (CA) est l'organe de conception, d'administration et de gestion de l'organisation.

    c) Coordination du projet

    La Coordination du projet est l'organe d'exécution quotidienne des activités du projet et travaille sous la responsabilité du Conseil d'Administration. Elle est occupée par un licencié en développement.

    d) Service d'appui à la réinsertion socioprofessionnelle

    Il est obligé de faire des descentes sur terrain pour suivre les activités des ces filles ex-soldates réinsérées dans différentes filières de métier. Ce service sera assuré par un licencié en paix et développement.

    e) Service administratif et financier

    Ce service gère les finances du projet et a sous son ordre la logistique, la comptabilité, la caisse et le secrétariat. Ce service sera géré par un licencié en économie.

    IV.14. CHRONOGRAMME DES ACTIVITES

    Activités

    PERIODES

    semestre I

    semestre II

    Semestre III

    Semestre IV

    O

    N

    D

    J

    F

    M

    A

    M

    J

    J

    A

    S

    O

    N

    D

    J

    F

    M

    A

    M

    J

    J

    A

    S

     1

     Sensibiliser la communauté sur la problématique des filles ex-soldates

    X

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     2

    Identifier les filles ex-soldates non encadrées

     

    X

    x

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     3

    Appuyer les filles ex-soldates à définir leurs projets de vie

     

     

     x

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     4

     Assurer l'alphabétisation fonctionnelle des filles ex-soldates en nécessité

     

     

     

    X

    X

     x

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     5

    Assurer les formations professionnelles suivant les filières de choix

     

     

     

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    x

     

     

     

     

     

     

     6

    Octroyer des kits de réinsertion aux filles ex-soldates formées suivant leurs filières

     

     

     

     

    x

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    x

     

     

     

     

     7

    Faciliter la réunification familiale et communautaire des filles ex-soldates

     

     

     

     

     X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    x

     8

    Assurer un accompagnement technique des entreprises mises en place par les filles ex-soldates dans leurs communautés

     

     

     

     

     X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    x

     9

    Suivi

     X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    X

    x

    X

    X

    X

    x

     10

    Reportage

     

     

    X

     

     

    X

     

     

    X

     

     

    X

     

     

    X

     

     

    X

     

     

    X

     

     

    x

     11

    Evaluation

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    x

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    x

    5.15. BUDGET

     

    ACTIVITES

    Unité

    Quantité

    Coût unitaire

    Coût total

    Contribution locale

    1

    Sensibiliser la communauté sur la problématique des filles ex-soldates.

     

    2

    Calicot

    Pièce

    150

    15

    2250

    22,5

    3

    Emission radio

    Présentation/semaine

    56

    10

    560

    5,6

    4

    Réunion

    Forfait

    30

    100

    3000

    30

    5

    Sous total

     
     
     

    5810

    58,1

    6

    Identifier les filles ex -soldates non encadrés

     

    7

    Fiches

    Pièce

    320

    1

    320

    3,2

    8

    Stylos (Boîte de 50 pièces)

    Pièce

    6

    7

    42

    0,42

    9

    Carnet

    Pièce

    120

    3

    360

    3,6

    10

    Lattes

    Pièce

    20

    0,5

    60

    0,6

    11

    Crayon (Boîtes de 50 pièces)

    Boîte

    4

    5

    20

    0,2

    12

    Gommes

    Pièce

    120

    5

    600

    6

    13

    Sous total

     
     
     

    1402

    14,02

    14

    Appuyer les filles ex-soldates à définir leurs projets de vie

     

    15

    Sous total

     
     
     

    0

    0

    16

    Assurer l'alphabétisation fonctionnelle des filles ex-soldates en nécessité

     

    17

    Cahier (douzaine)

    Pièce

    65

    6

    390

    3,9

    18

    Craie (boîte de 20 pièces)

    Boîte

    30

    5

    150

    1,5

    19

    Tableau

    Nombre

    6

    10

    60

    0,6

    20

    Ardoise

    Mètre

    320

    3

    960

    9,6

    21

    Sous total

     
     
     

    1560

    15,6

    22

    Assurer des formations professionnelles suivant les filières de choix

     

    23

    Menuiserie

    Matériels

    300

    6000

    1800000

    18000

    24

    Coupe et couture

    Matériels

    300

    5000

    1500000

    15000

    25

    Savonnerie

    Matériels

    300

    700

    2100000

    21000

    26

    Sous total

     
     
     

    540000

    54000

    27

    Octroyer des kits de réinsertion aux filles ex-soldates formées suivant leurs filières

     

    28

    Kits de réinsertion

    Nombre

    300

    150

    45000

    450

    29

    Sous total

     
     
     

    45000

    450

    30

    Faciliter la réunification familiale et communautaire des filles ex-soldates

     

    31

    Transport

    Carburant

    40

    60

    2400

    24

    32

    Assurer un accompagnement technique des entreprises mises en place par les filles ex-soldates dans leurs communautés

    Nombre

    1

    50

    50

    5

    33

    Sous total

     
     
     

    50

    5

    34

    Suivre les activités du projet

    Nombre

    24

    200

    480

    4.8

    35

    Rapporter sur le projet

    Nombre

    6

    30

    180

    1.8

    36

    Evaluer le projet

    Nombre

    3

    50

    150

    1.5

    37

    Sous total

     
     
     

    810

    8.1

    FRAIS MOBILIERS

     

    DESIGNATION

    Quantité

    PU

    PT

    Apport local (1%)

    Apport bailleur CARITAS

    1

    Table de bureau

    6

    75

    450

    4.5

    445.5

    2

    Chaises

    12

    10

    120

    1.2

    118.8

    3

    Etagère

    4

    50

    200

    2

    198

    4

    Bancs

    45

    12

    540

    5.4

    534.6

     

    Sous total

     

    147

    1310

    13.1

    1296.9

    FRAIS ADMINISTRATIFS

     

    DESIGNATION

    Nombre des mois

    Nombre de centre

    Coût/mois

    Coût total

    Apport local 1%

    1

    Loyer

    26

    3

    300

    23400

    234

    2

    Electricité et eau

    26

    3

    100

    7800

    78

    3

    Communication

    26

    3

    80

    2080

    20.8

     

    Sous total

     
     

    480

    33280

    1664

    CHARGE DU PERSONNEL

     

    Postes

    Niveau

    Effectif

    Nombre de mois

    Salaire/ Mois

    Salaire

    1

    Coordination du projet

    Licencié en paix et développement

    1

    26

    300

    7800

    2

    Chef de service administration et finance

    L2 Eco

    1

    22

    250

    550

    3

    Logisticien

    G3 Eco

    1

    22

    200

    4400

    4

    Comptabilité et caisse

    G3 Eco

    1

    22

    200

    4400

    5

    Chef de service R

    TDR A1

    1

    22

    150

    3300

    6

    Animateurs

    TDR A1

    9

    22

    150

    29700

    7

    Formateurs

    Ir

    3

    20

    120

    7200

    8

    Secrétaire

    D6

    1

    22

    80

    1780

     

    TOTAL

     
     
     

    1450

    64080

    CADRE LOGIQUE DU PROJET

    Titre : PROJET DE FORMATION EN METIERS PRATIQUE AUX FILLES EX-SOLDATES DANS LA CITE D'UVIRA.

    Organisation requérante : CARITAS UVIRA

    Durée du projet : deux ans, soit du 1 Mars 2011 au 31 Mars 2013

    Résumé narratif

    Indicateurs objectivement vérifiables

    Moyens de vérification

    Hypothèses ou suppositions importantes

    Objectif global

    Contribuer à l'auto-prise en charge des filles ex-soldates dans la cité d'Uvira.

    Plus au moins 70% des filles ex-soldates se prennent en charge par des métiers du point de vu économique et financière

    -Rapport d'activité

    -Rapports d'évaluation

    -Visites sur terrain

    Les conditions sociopolitiques et sécuritaires sont stables ou garanties

    Objectifs spécifiques

    -Renforcer la capacité d'auto-prise en charge des filles ex-soldates dans la cité d'Uvira

    -Assurer la réinsertion socioprofessionnelle des filles ex-soldates dans la cité d'Uvira

    -Au moins 70% des filles ex-soldates encadrées par le projet ont initié leurs propres Petits et moyens entreprises (PME) à Uvira et ses périphéries

    - Près de 95% des filles ex-soldates encadrés et appuyés travaillent dans leurs communautés

    -Rapports d'activités

    -Photo

    -Visite sur terrain

    -Les bénéficiaires sont prédisposés

    Résultats

    -Les capacités des filles ex-soldates de la cité d'Uvira à se prendre en charge sont renforcées.

    -Les mécanismes assurant la réinsertion socioprofessionnelle des filles ex-soldates de la cité d'Uvira sont fonctionnels.

    -Au moins 10 réunions organisées sur la problématique de la réinsertion sociale des filles ex-soldates dans chacune des milieux cités ci haut.

    -10 émissions radio diffusées organisées sur les chaines locales de la cité d'Uvira dans le premier trimestre 2008

    -La situation complète d'au moins 80% des filles ex-soldates non encadrées dans la cité d'Uvira est connue (âge, activités, etc.)

    -La définition des projets de vie des filles ex-soldates est appuyée.

    -L'alphabétisation fonctionnelle des filles ex-soldats en nécessité est assurée.

    -Les formations professionnelles suivant les filières de choix sont assurées.

    -Les kits de réinsertion ont été octroyés aux filles ex-soldates suivant leurs filières.

    -La réunification familiale et communautaire des filles ex-soldates est facilitée.

    -Un accompagnement technique est assuré sur les entreprises mises en place par les filles ex-soldates dans leurs communautés.

    -Rapport d'Evaluation

    -Visite sur terrain

    -Photo

    -Rapport sur le compte rendu.

    -Cassette enregistrées.

    Les formateurs sont disponibles et compétents.

    Activités

    -Sensibiliser la communauté sur la problématique de la réinsertion sociale des filles ex-soldates

    -Identifier les filles ex-soldates non encadrées

    -Appuyer les filles ex-soldates à définir leur projet de vie

    -Assurer l'alphabétisation fonctionnelle des filles ex-soldates en nécessité

    -Assurer les formations professionnelles suivant les filières de choix

    -Octroyer des Kits de réinsertion aux filles ex-soldates formées suivant leurs filières

    -Faciliter la réunification familiale et communautaire des filles ex-soldates

    -Assurer un accompagnement technique des entreprises mise en place par les filles ex-soldates dans leurs

    communautés.

    -Suivre les activités du projet

    -Rapporter sur le projet

    -Evaluer le projet

    -USD : 5810

    -USD : 1402

    -USD : 0

    -USD : 1560

    USD : 540000

    -USD : 45000

    -USD : 2400

    -USD : 50

    -USD : 480

    -USD : 180

    -USD : 150

    Autres charges : USD : 133455.1

    Coût total du projet : 730487.1$

    - Factures

    -Pièces justificatives

    -Reçus

    -Rapport financier annuel

    -Rapport narratif annuel

    -Les fonds sont disponibles et ne sont pas détournés

    -Les bénéficiaires sont dévoués au travail.

     

    CONCLUSION

    Nous sommes au terme de notre travail de fin d'étude qui a porté sur la problématique de la réinsertion socio-économique des filles sortis des forces et groupes armés dans la cité d'Uvira.

    Ce travail s'est fixé comme objectif global d'analyser les différents problèmes de la réinsertion des filles ex-combattantes dans leurs milieux et leur participation à la paix et au développement et de comprendre les conséquences de cette non participation au processus pour une région post conflit comme la plaine de la Ruzizi.

    La problématique qui a soutenu ce travail a été articulée autour d'une question qui est celle de savoir pourquoi les filles n'ont-elles pas participé massivement au processus normale de réinsertion.

    Les hypothèses suivantes ont constitué le fil conducteur de travail :

    · La non participation massive des filles au processus normal de démobilisation serait dû :

    v Au fait qu'elles sont cachées par les responsables des forces et groupes armés qui les considèrent comme esclaves sexuels,

    v En suite, qu'elles peuvent se cacher pour des raisons purement culturelles (elles ont honte),

    v Aussi par le fait que le programme de réinsertion n'avait pas spécifiquement ciblé les filles.

    Les conséquences de non participation des filles au processus de réinsertion sont majeures en ce sens qu'elle renforce la stigmatisation, les traumatismes psychosociologiques graves qui par la suite seraient source des suicides, criminalités rurales et urbaines, prostitution bref, une société avec des anomies.

    L'arsenal méthodologique ayant permis de mettre en place ce présent travail a été des différentes approches qui nous ont conduites à des observations participantes, des interviews, l'analyse documentaire et le questionnaire d'enquête.

    A ce titre, nous avons trouvé que la non participation des filles au processus de réinsertion sociale était des obstacles culturels, politiques ou liés à l'environnement politique instable dans lequel on assiste encore à une activité non moins négligeable des forces combattantes et des obstacles institutionnels donc des programmes des organisations de réinsertion des filles sortis des forces et groupes armés inadéquats avec les besoins réels que les filles ressentent.

    Aussi, les conséquences pour les filles sorties des forces et groupes armés sont la stigmatisation accrue des filles sorties des forces et groupes armés, l'organisation des groupes criminels et la création des nouvelles formes de survie anomiques comme des maisons de tolérance.

    Ces aspects développés au chapitre premier nous ont permis de concevoir un projet en vue de venir en aide aux filles sorties des forces et groupes armés. Il s'agit de centre d'encadrement des filles sorties des forces et groupes armés à Uvira. Ce projet comprend les motivations, la zone d'intervention, les bénéficiaires, les principales activités qui le constitue et devant être exécutées ainsi que les lignes budgétaires soulignées pour cette fin.

    Eu égard à ce qui précède, nous formulons les recommandations suivantes :

    Aux autorités politico-militaires,

    Ø De s'impliquer activement dans l'éradication du phénomène enfant soldat au sud Kivu en instruisant aux commandants militaires disposants des enfants dans leurs troupes de les mettre à la disposition des organisations qui interviennent dans la réinsertion sociale en vue de la préparation au retour à la vie civile.

    Ø De sensibiliser la communauté locale d'Uvira afin d'accueillir les filles sorties des forces et groupes armés,

    Aux organisations de la réinsertion sociale des enfants ex combattants :

    Ø De cerner et intervenir en fonction des besoins réellement ressentis par les filles sortis des forces et groupes armés,

    Ø De recruter le personnel capable de répondre aux besoins spécifiques des enfants que ce soit dans leur formation professionnelle ou leur prise en charge psycho sociale compte tenu du fait que les filles ont connu pas mal de traumatismes psychosociaux.

    Aux membres de la communauté locale d'éviter la stigmatisation des filles sorties de forces et groupes armés et plutôt de plaider en faveur de leur réinsertion dans la vie communautaire.

    BIBLIOGRAPHIE

    1. Héritier de la justice : Démilitarisation des enfants, module de séminaire, 2003

    2. Philipe CHAPLEAU : Enfants soldats, victime ou criminels ? Ed. Rocher, Paris 2007.

    3. Jean MAQUET : Pouvoir et société en Afrique, Ed. Hachette, Paris 1970.

    4. Sheria NFUNDIKO : Réinsertion sociale des enfants sortie des forces et groupes armés et construction de la paix à Bukavu : analyse des approches organisationnelles : Mémoire U.O.B, FSSPA, 2008-2009.

    5. S. NOLET : Les enfants soldats, armes légers et conflit en Afrique, in revu du GRIP. Bruxel, N°3, 2003.

    6. B. VERNY : Atteindre les filles : étude sur les filles associées aux forces et groupes armés en RD Congo, save the children et CARE, FSH et IRS, Novembre 2004.

    7. SH. BATACHOKA : La problématique sociopolitique de la démobilisation des combattants au Sud Kivu, cas de la CONADER, Mémoire U.O.B, FSSPA, 2005-2006.

    8. M. GAZ : Lexique des sciences sociales, Dalloz, Paris 2004.

    9. Dictionnaire LA ROUSSE : Ed La rousse 2009.

    10. I. MC Connan et S. Uppard : Rapport de save the children : des enfants pas des soldats, 2001.

    11. K. LODE et Allii : Réinsertion des enfants soldats, une expérience du Congo, SIK, rapport 2007.

    12. D. MAZURA, S. Mc Kay, K. Carlson et J. Kasper: Girl fighing foces and groups : their recrutement, participation, démobilisation, peace and conflict, journal of peace psychology, 2002.

    13. M. JANEFOX: Beyend the second sex: New direction in the Anthropology of gender, Philadelphie, University of Pennsylvania, Presse, 1990.

    14. B. MUPE: Analyse du marché de travail dans un milieu en voie d'urbanisation dans la province du Sud Kivu: cas de la cite d'Uvira, Mémoire U.O.B, FSEG, 2008-2009.

    15. Ordonnance loi N°87238 du 29 juin 1987 portant création et délimitation des cités de l'ancienne région du Kivu.

    16. Rapport annuel de la cité d'Uvira, 2009.

    17. Rapport annuel du bureau de l'environnement, conservation de la nature et tourisme. Zone rural d'Uvira, 1990-1993.

    IN MEMORIAM I

    EPIGRAPHE II

    DEDICACE III

    REMERCIEMENTS IV

    O. INTRODUCTION 1

    0.1 Hypothèses 3

    0.3 Pertinence du sujet 3

    0.4 Objectifs 4

    0.5 Méthodologies et techniques utilisées 4

    CHAP I. ETAT DE LA QUESTION, GENERALITES ET PRESENTATION DU MILIEU. 6

    Section première : Etat de la question. 6

    0.7 Délimitation du champ de recherche 11

    Section deuxième : Généralités 12

    1.1. Problématique : 12

    1.2. Réinsertion socio-économique 12

    1.3. Filles ex-combattants 13

    Section troisième: Présentation du milieu d'étude 13

    CHAPII : OBSTACLES A LA REINSERTION SOCIO-ECONOMIQUE DES FILLES EX-SOLDATES DANS LA CITE D'UVIRA 16

    SECTION 2 : Obstacles à la réinsertion sociale des filles ex soldates 22

    CHAP III : L'EVALUATION DE LA REALITE DE LA REINSERTION DES FILLES EX-SOLDADES A UVIRA 29

    SECTION PREMIERE : CONSEQUENCES PSYCHOLOGIQUES 29

    SECTION DEUXIEME: CONSEQUENCES SOCIO POLITIQUES 31

    CHAPITRE IV. PROJET DE FORMATION EN METIERS AUX FILLES EX-SOLDATES DANS LA CITE D'UVIRA 33

    IV.1. CONTEXTE ET JUSTICATION DU PROJET 33

    IV.2. ZONE D'EXECUTION DU PROJET 33

    IV.3. DUREE DU PROJET 34

    IV.5. BENEFICIAIRES ET ACTEURS DU PROJET 34

    IV.6. OBJECTIFS DU PROJET 34

    IV.6.1. Objectif global 34

    IV.7. RESULTATS ATTENDUS ET IMPACTS ESCOMPTES 35

    IV.8. ACTIVITES A AMENER PAR RESULTATS ESCOMPTES 35

    IV.9. STRATEGIES D'INTERVENTION 35

    IV.10. ORGANISATION DU SUIVI, EVALUATION ET DU RAPPORTAGE 36

    IV.11. OPPORTUNITE ET PERTINENCE DU PROJET 36

    IV.12. FAISABILITE DU PROJET 37

    IV.13. STRUCTURE ET ORGANISATION DEVRANT METTRE EN OEUVRE LE PROJET 38

    IV.13.1. Organigramme 38

    IV.13.2. Fonctionnement 40

    IV.14. CHRONOGRAMME DES ACTIVITES 41

    CONCLUSION 51

    BIBLIOGRAPHIE 54

    * 1 Héritier de la justice : Démilitarisation des enfants, module de séminaire 2003, p.19

    * 2 P. CHAPLEAU : Enfants-soldats, Victimes ou criminels ?, Rocher, Paris 2007 p. 122

    * 3 J.MAQUET, Pouvoir et société en Afrique, Paris, Hachette, 1970, p. 10

    * 4 R. QUIVY et L .V CAMPENHOUDT cité par S. NFUNDIKO,Réinsertion sociale des enfants sortis des forces et groupes armés et construction de la paix à Bukavu : Analyse des approches organisationnelles : Mémoire U.O.B 2008-2009 p 2

    * 5 P.CHAPLEAU, Enfant soldats, victimes ou criminels, Paris, Rocher, 2007, pp 25-100

    * 6 M. TONHEIM, cite par SHERIA NFUNDIKO, op cit, page 25...

    * 7 P. ERNY, L'enfant et son milieu en Afrique noire, Paris, fayot 1972, p 30.

    * 8 P.CHAPLEAU, op cit, p216.

    * 9 S.NFUNDIKO, op cite, p56...

    * 10 S. NOLET, les enfants soldats, armes légères et conflit en Afrique in Revue du GRIP BRUXEL, n°3, 2003, pp19-26

    * 11 B. VERHEY, Atteindre les filles : Etude sur les filles associées aux forces et groupes armés en RDC, Save the Children et CARE, IFSH et IRS, Novembre 2004. pp 15-20

    * 12 S. BATACOKA, La problématique sociopolitique de la démobilisation des combattants au Sud-Kivu, cas des démobilisés de la CONADER, FSSPA, mémoire 2005-2006 Inédit pp 14-25

    * 13 S. NFUNDIKO,Op cit, pp 40...

    * 14 M. Grawitz,Lexique des sciences sociales, Dalloz, Paris 2004 ,p70

    * 18 D. Larousse de poche, Ed Larousse 2009, p 647

    * 19 I. Mc Connan et S. Uppard, Rapport de Save the Children,+ Des enfants pas des soldats 2001, p 102

    * 15 KAR LODE et Alli, Réinsertion des enfants soldat, une expérience du Congo. SIK-rapport 2007 : pp 11-12

    * 16 LIFE AND PEACE INSTITUTE : Au- delà des conflits armés : Conflits locaux et connexions sous - Régional.

    L'exemple d'Uvira et de Fizi (Sud Kivu) : Une étude réalisée par ADEPAE, RIO et ARCHE D'ALLIANCE. Novembre 2009. P 9

    * 17 B. VERLHEY, Atteindre les filles, Etudes sur les filles associées aux forces et groupes armés, Londres, SAVE THE CHILDREN, 2004, p16.

    * 18 Les lignes directrices du CAD : prévenir les conflits violents : quels moyens d'action.

    * 19 D. MAZURANA, S, Mc Kay ,K. Carlson et J, KASPER: Girls in fighting forces and groups: their recruitment , participation, demobilisation, and reintegration, peace and conflict ; journal of Peace psychology, 2002, P112

    * 20 M. JANE FOX: Beyond the second sex :New directions in the Anthropology of gender, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 1990, p292

    * 21 MARY JANE FOX , op cit, p 295

    * 22 Source nos enquêtes sur terrain.

    * 23 Pour dire les rebelles HUTUS rwandais

    * 24 Nos entretiens avec les filles ex-soldates à Uvira, Mars 2010






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo