WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Ecotourisme: une amélioration de la contribution de la pratique touristique dans les PED ? Exemple de Madagascar

( Télécharger le fichier original )
par Mathieu Meyer
Sup de Co Reims - Master en Management 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.3 L'écotourisme fait de l'exotisme une expérience et non un spectacle.

Le tourisme, comme tout service ou tout échange en général, doit se concevoir par l'interaction d'au moins deux entités : le visiteur et le visité, le pays émetteur et le pays d'accueil, le client et le prestataire, etc. De ce fait, les retombés de l'écotourisme devrait être envisagées de ces deux points de vue, pour en assurer un développement pérenne et à long terme, justifiant son existence comme une pratique alternative et non comme une nouvelle tendance éphémère, issue d'une mode du durable. Cerner les attentes des visiteurs et comprendre les raisons de ces flux migratoires temporaires sont des moyens d'assurer la satisfaction de ces personnes. Si la pratique du voyage est un loisir qualifié de moderne, cela ne tient pas du hasard. Les approches s'intéressant aux raisons qui poussent s'adonner à cette activité mettent en évidence deux principales explications. La première, décrite par Dean Mac Cannel (1973), se base sur une opposition fondamentale entre l'ordinaire et l'extraordinaire, le quotidien et le dépaysement, le tourisme est un moyen de s'évader d'une routine quotidienne industrialisée et urbanisée pour retrouver une authenticité perdue dans les sociétés modernes. La seconde préfère voir le développement des moyens de transports et des nouvelles technologies comme des facteurs facilitant la mobilité des personnes et la diffusion des symboles, créant une inclinaison au voyage et un modèle touristique [Evrard O., 2006].

3.3.1 L'imaginaire crée la vocation du voyage

Ces deux approches ne sont cependant pas antagonistes, au contraire, elles font toutes deux appel à un système de représentations du voyage conditionnant le regard porté sur la destination (voir Annexe 12). Avant d'en faire l'expérience, l'attractivité d'un lieu est surtout déterminée par l'imaginaire que l'on en a, un imaginaire géographique dont les images sont un support essentiel. Leur « pouvoir évocateur » suscite l'envie du voyageur, pèse sur son choix de destination et sur son itinéraire de visite. Elles déterminent le « pittoresque », l'authentique, par avance, guidant le visiteur dans ce qu'il doit voir et faire [Staszak, 2006].

« Paradisiaques, authentiques, calmes, îles de rêves... Les images associées aux îles polynésiennes sont toujours les mêmes, quels que soient le pays et les personnes qui les évoquent. L'aura du mythe de Tahiti et ses îles est fort, très fort, il a traversé les âges et les continents sans une égratignure... »28(*)

Cette description est extraite d'une étude visant à déterminer la perception des îles polynésiennes dans six pays européens. Elle fait ressortir une uniformité de l'imaginaire, faisant référence aux stéréotypes de Tahiti : paradis terrestre, tranquillité, dépaysement, etc., et ce quel que soit la nationalité des interrogés. Ce pouvoir de la représentation par l'image est d'autant plus fort aujourd'hui que les moyens de diffusion sont nombreux et omniprésents : media, catalogue, agence de voyages, reportage...

La perversion de cet exotisme créé est immédiate : le visiteur ayant des attentes directement liées à la représentation qu'il s'est fait de la destination, le voyagiste se doit de proposer des prestations conformes à cet imaginaire. La quête de l'authenticité du voyageur dérive rapidement vers la consommation de l'inauthenticité du touriste, ce que Jean-Didier Urbain nomme « le complexe du faux ». En transformant la réalité pour l'adapter aux représentations assimilées a priori, le visiteur devient complice d'une marchandisation de l'exotisme, d'une mise en scène des traditions et de la culture, condamnées à être une attraction figée, non évolutive, car présentées comme telle. Cette folklorisation est pourtant courante : les établissements hôteliers n'hésitent pas à s'approprier des objets symboliques de la culture locale pour créer une atmosphère plus vraie que nature, les spectacles et danses folkloriques contribuent à cette théâtralisation de la culture [Staszak, 2006].

Pour autant, il faut admettre que cet imaginaire, créé par le discours touristique, est nécessaire à l'élaboration d'une identité touristique d'une destination - que serait l'Egypte sans les pyramides et le Kenya sans ses safaris ? C'est ensuite en soumettant ces stéréotypes à l'expérience et à la réalité que les visiteurs vont diffuser et légitimer cette identité. La notoriété du Parc de Yellowstone vient autant de la beauté du lieu que de la mise en scène d'une expérience sauvage, semblable à la conquête de l'Ouest à l'époque des trappeurs [Villerbu, 2006].

* 28 Etude mandatée par le GIE Tahiti Tourisme à KPMG THL en 2005

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite