WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les partenariats public-privé : un modèle dans les pays émergents ?

( Télécharger le fichier original )
par Isabelle Le Meur
Conservatoire National des Arts et Métiers - Master 2 en commerce international 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2) Les contraintes juridiques d'ordre national

De manière générale, l'instabilité macro-économique, la forte inflation et des taux d'intérêt élevés, les faibles circuits de financement et la protection insuffisante des droits de propriété intellectuelle freinent l'accès du secteur privé aux marchés émergents, en particulier lorsque les entreprises sont étrangères et peu rodées aux législations nationales des pays en question.

Dans une étude publiée en décembre 2010, la CNUCED a examiné les régimes nationaux de l'investissement et les engagements internationaux de 13 pays membres de l'APEC21. Ses conclusions révèlent que « si les pays de l'APEC ont atteint un haut niveau de libéralisation et se sont dotés de régimes transparents et favorables à l'investissement, en revanche, tous conservent quelques restrictions sectorielles à l'investissement, sous la forme d'interdictions ou de plafonnements des capitaux pouvant être investis ».

20 Communication interprétative de la Commission du 5 février 2008 concernant l'application du droit communautaire des marchés publics et des concessions aux partenariats public-privé institutionnalisés (PPPI)

21 Australie, Canada, Chili, Corée du Sud, Etats-Unis, Hong Kong, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Vietnam.

Si cette étude est intéressante en nous apprenant notamment que les Investissements Directs Etrangers se font encore pour une grande part (38 %) entre pays de l'APEC22, elle exclue par contre la Chine.

L'OCDE, qui a consacré plusieurs rapports à la Chine, souligne que les fusions et acquisitions transnationales sont possibles dans ce pays, mais qu'elles restent pour certaines soumises à restrictions.

En 1998, neuf secteurs industriels étaient encore fermés à la concurrence, notamment aux entreprises à investissement étranger : le tabac, le pétrole et le gaz, la production d'électricité, le bois d'oeuvre, la transformation du pétrole, les métaux, le transport et les produits chimiques de base »23.

Depuis son adhésion à l'OMC en décembre 2001 et l'ouverture à l'économie de marché qu'elle suppose, le plus grand marché potentiel du monde rend fous les candidats aux Investissements Directs Etrangers (IDE).

En effet, selon l'examen de l'OCDE des politiques de l'investissement en Chine24, « malgré une profusion de textes sur les fusions et acquisitions, des incertitudes demeurent dans nombre de domaines, tels que les limites sectorielles ».

Ainsi, le gouvernement chinois se borne à répéter à l'envi que les domaines considérés comme des « secteurs stratégiques » restent fermés aux fusions et acquisitions transnationales, toute la difficulté résidant dans l'imprécision entourant la définition de ces « secteurs stratégiques », dans l'absence d'une liste complète de ces secteurs et l'inexistence d'un lieu unique où les investisseurs potentiels peuvent se renseigner sur la classification ou non dans cette catégorie du domaine dans lequel ils souhaitent mener une fusion ou une acquisition.

La Commission Nationale pour le Développement et la Réforme (CNDR) publie certes régulièrement les classifications des projets interdits, soumis à restrictions, autorisés et encouragés, mais de manière anarchique et de plus, la Commission ajoute à chaque fois presque autant de restrictions qu'elle en supprime.

En somme, les procédures de fusions-acquisitions transnationales demeurent compliquées et obscures, passant par trop d'organismes gouvernementaux différents, dont les étapes ne sont ni répertoriées ni regroupées et génèrent démarches inutiles et pertes de temps. Je dirai en conclusion que cela ressemble fort à un casse-tête chinois !

De façon diamétralement opposée, en Inde, où on a vu précédemment qu'il est nettement plus facile de créer une joint-venture ou un consortium, le problème est la tenue des délais. Ainsi, le Directeur général de Veolia Transport, déplore un retard énorme dans la construction des 12 km en viaduc de la ligne 1 à Mumbai. Toujours en phase de préparation, l'exploitant, associé à des sociétés de BTP locales et au géant des infrastructures indien RIL, espère une ouverture partielle au plus tôt en décembre 2011, voire au printemps 2012.

Les défauts du modèle de Partenariat Public-Privé sont donc en partie intrinsèques et ne pourront être résolus que par l'adoption de règles internationales instaurant un statut juridique aux PPP, ce qui semble improbable. Ils tiennent d'autre part à certains facteurs macro-économiques défavorables des pays émergents, ainsi qu'à des complications administratives plus susceptibles d'être résolues sur le long terme, grâce notamment à l'OMC ou à la pugnacité des juristes des entreprises internationales privées.

22 Annexe 4 : La part des IDE intra APEC entre 1996 et 2008, Chine exclue.

23 La Chine dans l'économie mondiale - OCDE, 2002. Voir annexe 5.

24 Examen des politiques de l'investissement en Chine - OCDE, 2006.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo