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La gestion des biodéchets à  Bruxelles. Etat des lieux, analyse et perspective

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par Laurent Dennemont
CUNIC IAP - Conseiller en Environnement 2012
  

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II.3. Les impacts sur l'économie

Dans le cas de la gestion des biodéchets il est possible de mettre en place un modèle économique durable, sur la base du concept « cradle to cradle 31». En effet, pour faire court, les biodéchets produits sont collectés de manière sélective pour

être acheminés vers une unité de traitement biologique qui va permettre la production d'énergie tout en obtenant au final un compost de qualité. Ce compost sera ensuite utilisé en l'agriculture comme engrais ou amendement de sol pour faire pousser des aliments qui à nouveau se retrouveront en partie dans la poubelle à biodéchets... Et la boucle est bouclée. Les denrées se retrouvent successivement à l'état de produit, biodéchet, puis ressource. C'est là un des modèles économiques les plus durables.

En matière de création d'emplois, la prévention des déchets et d'un point de vue plus large l'Education Relative à l'Environnement (ERE32), présente un formidable potentiel de développement. De plus en plus d'initiatives associatives visant à éduquer et sensibiliser les jeunes et les moins jeunes à la nature qui les entoure émergent, répondant à la préoccupation croissante des populations d'une préservation des ressources et de l'environnement. C'est dans ce contexte de transition entre d'un coté l'idéologie chimérique d'une croissance infinie comme vérité absolue et de l'autre la certitude de vivre dans un monde aux ressources limitées qu'apparaissent des initiatives intéressantes. J'en ai retenu deux qui me semblent intéressantes :

« Terra Cycle », société américaine fondée en 2001 par Tom
Szaky et Jon Beyer est pour moi un exemple à suivre.

31 Cf Définition Cradle to Cradle

32 Cf Définition ERE

L'histoire de cette multinationale débute en 2001 lorsque Tom Szaky, alors étudiant, découvrit qu'un de ses amis avait des rendements incroyables en nourrissant ses plantes, qui poussaient à la cave sous de grosses ampoules, simplement à l'aide de « worms poop », soit littéralement des « crottes

de vers ». Quelques mois plus tard, Tom avait réquisitionné son garage et commençait son élevage de vers en les alimentant des restes alimentaires de la cafétéria. Il se mit ensuite à commercialiser le « thé à compost » ou « percolat », vendu comme engrais dans des

bouteilles en plastiques issues d'une célèbre boisson gazeuse à base de cola. Des années plus tard, TerraCycle est devenue une multinationale, basée sur la récupération de déchets ne disposant pas de filière de recyclage. Son concept visant à « éliminer l'idée même de déchets » en encourageant chacun d'entre nous à devenir acteur du recyclage, et ce grâce à la création des brigades du recyclage, est totalement innovante et fonctionne ! Terra Cycle a ouvert une succursale en France en 2010 et compte bien se développer à travers toute l'Europe très rapidement.

« Vers la Terre », est l'exemple d'une société

française, ayant basé son activité sur la formation

et l'éducation au compostage

et plus spécifiquement au vermicompostage. Cette technique, plus adaptée aux milieux urbains densément peuplés, se développe d'autant plus facilement depuis l'avènement des démarches de management environnementales. En effet, les sociétés privées comme les partenaires publics s'engagent de plus en plus dans des démarches transversales environnementales à travers les « agenda 21 », certifications « ISO 14001 », « EMAS33 », les labels régionaux tels que « Entreprise Eco dynamique » à Bruxelles ou la méthode du « Bilan Carbone » de plus en plus utilisée en France et en Europe. En effet, ces approches environnementales proposent une démarche permettant dans un premier temps d'identifier les impacts des activités la

33 Cf Définition en Annexes - EMAS

société sur l'environnement pour ensuite mettre en place des mesures visant à réduire ces mêmes impacts. Concernant le volet « déchets », au sein de sociétés de services comme on en trouve à Bruxelles, il serait ainsi judicieux d'encourager l'utilisation du vermicomposteur. Au vu du nombre de cafés engloutis chaque jour au sein des bureaux bruxellois, il est évident que le filon du marc de café, de thé et de tout autre biodéchet n'est pas prêt de se tarir...

A propos de la collecte séparée, il ne faut pas négliger les nouveaux emplois à créer en la matière et notamment pour les petites installations de compostage. Ainsi la collecte séparée peut nécessiter trois fois plus de main d'oeuvre que la collecte des déchets mixtes.

Mais c'est aussi au niveau du développement de la filière compost que les retombées pourraient être importantes. D'abord en terme d'image, si l'Agence Bruxelles Propreté pouvait produire un compost de qualité, répondant aux normes les plus strictes et surtout plébiscité par les agriculteurs, paysagistes et autres professionnels, ce serait déjà une grande avancée. Ensuite, au niveau financier il serait possible de commercialiser un compost de qualité bien au-delà de la valeur actuelle, à savoir 8€ la tonne, comme cela se pratique actuellement ! En effet, même si ce n'est pas l'objet du présent travail, une étude sur le potentiel commercial d'un compost de qualité permettrait de déterminer les opportunités économiques du projet. Pour information, la vente de compost oscille entre 1€/tonne (piètre qualité) à 0.50€/kg (vermicompost d'excellente qualité), soit une différence de 1 à 62,5 fois !

On comprend donc, à la lecture de ces différentes initiatives, que le secteur de la gestion et du recyclage des déchets est en plein essor. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard, ni par philanthropie que certains groupes mafieux se sont intéressés à la chose. S'il est d'ailleurs important de laisser le champ libre au développement de certaines activités privées, il est à mon sens impératif, et l'UE va dans ce sens, que chaque état membre puisse conserver un niveau de contrôle élevé sur la gestion des déchets. Tout le dilemme est de trouver la juste mesure entre une réglementation stricte, préservant la santé et l'environnement, et des conditions favorables à l'émergence d'initiatives entrepreneuriales s'inscrivant dans le cadre de l'économie sociale. Peut-être peut-on s'inspirer de la directive cadre européenne « emballages » et de ses conséquences sur le développement des filières de recyclage et de tri sélectif ayant permis la création de 70.000 emplois en europe.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery