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Conditions optimales de production de charbon de bois par la meule traditionnelle

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par Auguste Aldric DARBOUX
Université de Parakou Bénin - Ingénieur agronome  2011
  

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6. DISCUSSION

6.1. Caractéristiques du bois et carbonisation

6.1.1. Humidité

L'humidité est un facteur très important dans la carbonisation. Considérée comme la «bête noire» de la combustion du bois, elle a une influence négative sur la durée de carbonisation et le rendement (CTFT, 1985). L'étude réalisée a pu montrer que, dans le cas général des 2 espèces, que la durée de carbonisation augmente avec le degré d'humidité. Elle varie de 2 à 3 jours pour le Teck, puis de 3 à 4 jours pour le Senna. En effet, La durée de carbonisation dépend principalement de l'humidité de la matière première introduite à l'intérieur du carbonisateur. Si la matière première est un peu humide, humidité due à la rosée matinale, par exemple, la carbonisation va prendre plus de temps (PERACOD, 2005). La forêt de la Lama ayant une humidité relative de l'air proche de 100% (PAP-Lama ,2010) et l'eau contenue dans le bois devant être éliminée sous forme de vapeur avant que la carbonisation ait lieu (FAO,

1987), il s'en suit une augmentation de la durée de la première étape de la carbonisation qu'est le séchage du bois à 100°C (ou au moins jusqu'à l'état anhydre). Une étude réalisée par le PERACOD (2010) sur la meule traditionnelle, a donné des moyennes de 2 et 3 jours de durée de carbonisation respectivement pour des humidités de 30 et 50% dans la foret communautaire de Sambandé au Sénégal. Ceci montre que les résultats sur la durée sont similaires à ceux de cet auteur. Des résultats similaires sont obtenus par CTFT (1985), FAO (1987) et Gbozo (2010) (3 jours pour les bois secs, 4 jours pour les bois humides).

L'amélioration des techniques de carbonisation s'est toujours basée sur la température de carbonisation et le pourcentage de carbone obtenu pour le charbon. Comme publié par la FAO (1987) « ce qui compte en définitive, c'est la masse de charbon de bois marchand produite par unité de masse de matière ligneuse ». Quand on sait que les techniques améliorées de carbonisation ont été développées pour augmenter le rendement des meules ; qu'il s'agisse des meules casamançaises, des fours en briques ou béton, des fours métalliques, ces techniques permettent toutes de mieux contrôler les flux d'air entrant dans le processus de carbonisation qui se déroule dans une enceinte presque hermétique (CARAMODEC, 2008). Etant donné que la technique utilisée (meule traditionnelle) est identique pour les deux espèces, les différences observées entre le Teck et le Senna (p<0,05) ne peuvent s'expliquer

que par la densité. Un bois de densité élevé a donc une durée de carbonisation supérieure à un bois de faible densité. Ce résultat diffère des résultats obtenus par Gbozo (2010) pour qui la durée de carbonisation ne dépend pas de la densité.

Une température de 450° à 500°C donne le meilleur compromis entre la friabilité et la recherche d'une teneur élevée en carbone pur (FAO, 1987). Les nombreuses variables qui interviennent dans la carbonisation rendent difficile la définition d'une marche à suivre optimale. On doit donc essayer d'atteindre une température finale d'environ 500° C dans toute la charge. Ce qui est difficile dans une charbonnière en meule du fait que la circulation de l'air et son effet de refroidissement sont irréguliers, et qu'il apparaît des points froids, donnant lieu à des "fumerons", morceaux de boit insuffisamment carbonisés. Lorsqu'on cherche à atteindre une température finale de 500° C dans toute la masse d'une charbonnière où la circulation de l'air est faible et irrégulière, il en résulte généralement qu'une partie du charbon est réduite en cendres, tandis que d'autres parties de la charge sont seulement partiellement carbonisées (FAO, 1987). La combustion du bois dans la meule traditionnelle n'étant pas uniforme, pour de faibles niveaux d'humidités la transformation du bois en charbon produira beaucoup plus de cendres qu'a des humidités élevées pour lesquelles les quantités de fumerons seront plus élevées (FAO, 1987). En effet, la perte de matières volatiles est d'autant plus importante que la température de réaction est élevée, ce qui favorise l'augmentation du taux de carbone fixe et une baisse du rendement (Ndour, 1986). Pour des bois de faibles humidités, la température de carbonisation passant plus vite à la deuxième phase (distillation) de la carbonisation (270 à

600°C), il se produit alors une plus grande transformation du bois en cendres, comparativement à un niveau d'humidité plus élevé ou c'est la mauvaise combustion du bois qui conduit a la production de plus de fumerons. Ceci permet donc d'expliquer l'évolution croissante de la masse des fumerons des 2 espèces avec l'humidité et les valeurs élevées de la masse de charbon obtenus pour les humidités de 30% au niveau des 2 espèces. Le rendement anhydre n'étant que le rapport de la masse de charbon par rapport à sa masse anhydre, et le rendement brut celui par rapport à sa masse brut ; les valeurs plus élevées de rendement obtenues à 30% d'humidité sont donc en corrélation avec la masse de charbon obtenu. Ces résultats sont donc conformes à ceux obtenus par Gbozo (2010).

Par ailleurs, les rendements anhydres obtenus pour le Senna et le Teck qui sont respectivement de 16,2% et 37,2% sont supérieurs a ceux rapportés par le CTFT (1985), Ndour (1986), Mama et Ogouvide (2005), Gbozo (2010), qui estimaient le rendement moyen de la meule traditionnelle à 10-15%. En effet, le rendement d'une carbonisation dépend

également de la qualification de l'opérateur et de l'appareillage utilisé (Ndour, 1985). La dextérité du charbonnier et le suivi rigoureux des meules (surtout pour le choix du jour de défournement) favorisent donc de meilleurs rendements.

Un bois plus dense, fournit généralement un charbon plus dense, moins friable. La densité est donc en corrélation positive avec la masse de charbon obtenu. Mais lors de la confection d'une meule, un sol sableux ou limoneux, ayant un faible retrait au séchage, est préférable; les argiles très plastiques, ayant une tendance marquée à se rétracter et fendre au séchage et à la chaleur, doivent être évitées. Un bois à teneur élevée en lignine donne un rendement plus élevé, c'est pourquoi on préfère pour la production de charbon de bois un bois mûr et sain. Un bois lourd, d'autre part, donnera généralement un charbon dense et dur, qualités recherchées. Cependant, les bois très denses produisent parfois un charbon friable, parce qu'ils tendent à se dissocier lors de la carbonisation (FAO, 1987). La forêt classée de la Lama comportant surtout des vertisols hydromorphes, formés sur les argilo-calcaires et argiles éocènes, , ces deux exceptions sus-citées expliquent donc les différences obtenues entre les 2 espèces. Le Teck de densité inférieur au Senna a donné des masses de charbon et rendements supérieurs. Ce qui est contraire aux résultats de Gbozo (2010)qui rangent le Teck en dernière position de rendement après Prosopis africana, Anogeissus leiocarpa, par ordre décroissant de densité.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus