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L'identité: élément fondamental dans la littérature contemporaine, à  travers "l'enfant multiple" d'Andrée Chedid

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par Clément BIIRIMANA
Université Kasdi Merbah - Ouargla Algérie - Licence d'enseignement en langues étrangères  2011
  

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Première partie : Notions générales

Chapitre I : IDENTITE, CULTURE, PERSONNALITE, LITTERATURE

Ces notions (identité, culture, personnalité), très complexes dans leurs définitions, se rappor

tent beaucoup plus à la sociologie qu'à la littérature. Cette derniere est l'expression par excellence de la pensée humaine. En traduisant une représentation qu'une époque ou qu'un homme se fait de la réalité, l'oeuvre littéraire comporte en elle toute une dimension de l'identité, de la culture et de la personnalité. L'auteur choisit donc une réalité qui se perçoit à travers sa société, son temps, sa culture ; mais aussi sa langue. En ce sens, tout écrivain est, malgré lui, un peu tributaire de son époque, de son contexte social. D'où la connaissance du contexte historique et socioculturel de l'oeuvre en facilite beaucoup sa compréhension. Par ailleurs, l'on

remarquera q

« L'oeuvre littéraire est une forme de résistance aux dysfonctionnements, aux iniquités, aux carences sociales. Mais, si la littérature peut se livrer à une contestation de l'état de la société, elle ne peut s'analyser à partir d'un seul point de vue, monosémique. Par exemple, sa signification ne saurait etre réduite à la vision d'un seul groupe social. Dans ce sens, la littérature ne saurait se borner à refléter la société capitaliste. »15

Tout de même, ces éléments ci-haut cités (identité, culture, personnalité) restent au coeur de toute investigation littéraire. Etant donné que l'écrivain est issu d'une société qui a ses struc- tures et ses principes, ses règles, ses coutumes et ses traditions. Plus encore, l'écrivain pré-

tives. Ces éléments jouent alors un rôle important sur la pensée de l'auteur. L'écrivain, dans

sa production littéraire, devant faire face à tous ces éléments, met en place une oeuvre de qua-

lité qui puisse susciter nombre de critiques. Celles ci se basent sur certains traits saillants de

l'oeuvre en question. Ainsi, aucun texte littéraire ne saurait être mieux compris et interprété

indépendamment du contexte social dans lequel il apparaît ainsi que celui de l'auteur qui l'a mis en place.

Au XIXème siècle, le mot « culture » a pris un sens plus large qu'aux siècles précédents. En 1871, l'anthropologue britannique E. B. Taylor définissait la culture en tant que « (...) cet ensemble complexe qui inclut la connaissance, la croyance, l'art, la morale, le droit, la coutume et toutes autres capacités et habitudes acquises par l'homme en tant que membre de la

15 Wadi, Bouzar, Roman et Connaissance sociale, O.P.U., Alger, 2006, pp. 133 - 134.

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société »16. Ceci étant, nous remarquons à quel point le mot culture en soi est très complexe pour pouvoir déterminer son sens plus ou moins complet. Par ailleurs, la définition ci après de

la culture nous paraît très intéressante et détaillée.

« Elle (la culture) englobe les modes de vie, les traditions et les croyances, les arts et les lettres, tout en intégrant à son système des valeurs les droits fondamentaux de l'etre humain. La culture d'un pays ne se ramène pas à la culture savante, elle comprend également la culture populaire. Elle ne se résume pas à l'héritage, mais s'enrichit et se développe aussi bien par la créativité que par la mémoire. (...) En-fin, la culture scientifique constitue, de plus en plus, une part importante de la culture de l'humanité dont elle contribue à fonder l'universalité »17.

Les différentes composantes de l'identité se rencontrent dans chaque homme et plus spécialement en l'auteur qui s'en sert pour nous dévoiler les réalités du monde. Il exploite alors des talents latents en lui. Cependant, avant de se mettre à écrire l'auteur tient compte du rôle de tous les éléments marquant tout être humain. Et le texte, bien que polysémique, ne s'écartera

pas trop du contexte social de son auteur. Cela nous amènerait à affirmer que tout texte litté-

raire comporte des traits caractéristiques et spécifiques propres à son auteur. Souvent, il est

difficile de le constater à première vue. C'est grace au travail des critiques que ressortent des éclaircissements sur le texte, quelle qu'en soit la forme ou la nature.

Le monde contemporain apparaît alors comme un réveil pour l'écrivain d'aujourd'hui. Les événements les plus marquants de ce temps se présentent à l'homme comme une « source » d'inspiration. Cette inspiration l'affecte dans tout son être jusqu'à atteindre son identité. Une sorte de crise identitaire s'installe en lui, donnant alors lieu à une série de questions sur le monde en général. En effet, « La crise identitaire définit diverses situations individuelles et de groupe qui, en dehors de tout déterminisme pathogène, provoque une confusion des limites en subjectivité du moi en alternant le sentiment d'unité et de continuité qu'une personne en situation normale éprouve habituellement vis-à-vis d'elle-même et du monde qui l'entoure »18

16 John, Murray, Primitive culture : Reseaches in Development of Methodology, Philosophy, Religion, Language, Art and Custom, London, 1871, p.1, in Le français dans le monde, « Cultures, Culture... », Hachette, Paris, 1996, p. 9.

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17 Ibidem, p.1.

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18 Fouad, Laroussi, Langues et identité au Maghreb, Casbah, Alger, 2000, p. 20.

Ainsi, l'homme se pose une série de questions sur son existence, sur son origine, sur sa destinée et sur les changements du monde qui l'abrite, sans négliger les événements quotidiens qui font l'atmosphere de son milieu de vie. D es changements de valeurs culturelles trouvent alors place en ce momententraînant une restructuration identitaire ; mais aussi d'autres facteurs sociaux et psychologiques qui interviennent dans les formes d'identité. Pour ce, les réponses qui jaillissent de ces questionnements constituent les matériaux de son identité. Si l'un des ces matériaux (la culture, le savoir, la tradition, la religion, la langue, etc.) arrive à faillir, c'est toute la personne qui s'en trouve secouée. Ceci montre bel et bien la complémentarité entre les divers éléments caractéristiques de l'être humain ; de son identité.

Ainsi, affirmons-nous qu'au XXème siecle, l'identité tient au coeur de l'humanité et de cer-
taines personnes en particulier. Toutes les guerres qui ont marqué ce siècle, ne se rapportaient
qu'aux problemes identitaires de l'homme. L'être humain est de nature complexe. C'est un être habité de plusieurs choses : l'envie des biens, l'idée de supériorité (l'extermination des Juifs au cours de la deuxième guerre mondiale, par exemple), l'hypocrisie, la méfiance, l'orgueil, la jalousie, etc. c'est un être changeant dans son identité. Cela peut se lire dans la définition de l'identité, donnée par Mucchielli dans son ouvrage L'identité, telle que mention-

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'est aussi un phénomène dynamique qui

La religion n'est pas sans place dans la littérature et fait partie intégrante de l'identité humaine d'une façon particuliere. On y ajoute la langue qui est un élément actif reflétant notre apparte

moyen de communication, « est aussi un signe d'appartenance à une communauté, à une culture ; c'est dans la langue que l'individu trouve un ancrage pour son identité. Elle s'inscrit dans la conscience identitaire qui caractérise les peuples et leurs civilisations »19 Ainsi, « la Religion a vocation d'être exclusive, la Langue pas. On peut pratiquer à la fois l'arabe, l'hébreu, l'italien, le suédois, mais on ne peut etre à la fois juif, musulman, catholique et lu-

19 Ouafa, Dridi sous dir. de Dr. Salah Khennour, L'identité algérienne : Enjeux d'un fondement linguistique Mémoire de Magister, Université de Ouargla, 2008/2009, p. 7.

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thérien ; (..) La langue a cette merveilleuse particularité d'être à la fois facteur d'identité et instrument de communication. »20

Pourtant, cette conception (de la religion) paraît en contradiction avec ces mots surprenants

d'Omar-Jo à propos de sa religion. « Je suis de la religion de Dieu. De celle de mon père et de ma mère ... de toutes les autres, si je les connaissais. (..) Si Dieu existe, (...) Il nous aime tous. Il a créé le monde, l'univers et les hommes. Il écoute toutes nos voix. (..) Dieu est par-tout. (..) »21

Savoir qui l'on est, la perception ou l'image que l'on se fait de soi, la connaissance des autres se résume en la fameuse phrase de Socrate précédemment citée (« Homme, connais-toi toimême ») mais aussi sous le terme de personnalité Ainsi,

« Ce que la personnalité représente essentiellement, c'est l'unité intégrative d'un homme, avec tout l'ensemble de ses caractéristiques différentielles permanentes (intelligence, caractère, tempérament, constitution), et ses modalités propres de comportement. La définition qu'en donne Sheldon, inspirée de Warren et d'Allport, correspond assez bien à cette notion : la personnalité, d'après lui, est ` l'organisation dynamique des aspects cognitifs, affectifs, conatifs, physiologiques et morphologiques de l'individu' »22.

En effet, rares sont les personnes capables de se faire une description parfaite de leur person nalité, étant donné que l'introspection demande une concentration considérable ainsi qu'une totale objectivité.

L'idée de « personnalité » étant alors complexe, elle a suivi tout un parcours déterminé par les

de trouver un concept plus solidaire des écoles et des attitudes des auteurs mettant en lumière

la signification exacte de ce concept. Aujourd'hui, l'idée générale qui ressort des différentes visions de la personnalité est qu'elle est l'ensemble des comportements qui constituent l'individualité d'une personne. Elle rend compte de ce qui qualifie l'individu : permanence et continuité des modes d'action et de réaction, originalité et spécificité de sa manière d'être. C'est le noyau relativement stable de l'individu, sorte de synthèse complexe et évolutive des

20 Amin, Maalouf, Op.cit., p. 153

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21 Andrée, Chedid, Op.cit., pp. 24-25

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22 Henri, Piéron, Vocabulaire de la psychologie, PUF, Paris, 1951, p. 331

données innées (gènes) et des éléments disponibles dans le milieu social et l'environnement en

général.

« La personnalité humaine ne devient historiquement réelle et culturellement productive qu'en tant que partie d'un tout social, dans sa classe et à travers sa classe (...). L'homme ne naît pas comme un organisme biologique abstrait mais comme propriétaire terrien ou paysan, comme bourgeois ou prolétaire et cela est essentiel. Ensuite, il naît russe ou français et, enfin, il naît en 1800 ou en 1900. Seule cette localisation sociale et historique rend l'homme réel et détermine le contenu de sa création personnelle et culturelle »23.

Compte tenu de tout ce qui vient d'être dit précédemment, l'on se rend compte de la grande difficulté qu'il y a pour délimiter la vraie signification de chacun des éléments constitutifs de l'être humain et, en particulier, de l'écrivain qui essaie de « faire le vrai (...) donner l'illusion complète du vrai selon la logique des faits. (...) l'illusion du monde. Il n'a d'autres missions que de reproduire fidèlement cette illusion avec tous les procédés d'art qu'il a appris et dont il peut disposer »24. Tous ces éléments se complétent et s'entremêlent immanquablement.

23 Edmond, Cros, La Sociocritique, L'Harmattan, Paris, 2003, p. 49 D

24 Wadi, Bouzar, Op. cit., p. 48.

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