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Impact des subventions agricoles sur les exportations de coton du Burkina Faso

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par Mama Talla FAYE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies (DEA) 2011
  

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Section2) Approche empirique de l'impact des Subventions sur le marché mondial du coton

De nombreuses études ont déjà été consacrées à l'effet des subventions sur le prix international du coton et donc sur les exportations de coton du Burkina.

Nous retiendrons pour des raisons de simplicité les études suivantes que nous aborderons respectivement : L.Goreux, B.Shepherd, F Traoré et (C .A.bonjean, S .Calipel et F .Traoré) reposant chacune sur des méthodologies différentes.

1) L'étude de L. Goreux(2003)

Cette étude présente un intérét particulier à notre sujet sur le fait qu'elle est couramment citée lors des débats publics par les autorités, les acteurs de la filière cotonnière ouest africaine et du centre22 pour dénoncer les effets pervers des subventions des pays développés et surtout les Etats- Unis sur le cours du coton et les recettes d'exportation.

L'étude de L. Goreux a comme cadre d'analyse un marché international où l'offre, la demande, et les prix d'équilibres ne sont pas déterminés simultanément, mais de manière séquentielle.

Tout d'abord, on commence par calculer quel serait le niveau de production dans les pays qui pratiquent les subventions justement en l'absence de ces subventions.

Ensuite on détermine l'équilibre mondial sans subvention, et on en déduit le nouveau prix mondial sans subventions.

Enfin pour terminer, on recalcule le niveau de production correspondant au nouveau prix d'équilibre dans les pays africains producteurs de coton.

Les subventions considérées sont celles de la Chine pour 19.4cts/livre, celles des USA pour 34cts/livre, 62cts/livre pour la Grèce, et enfin, 32cts/livre en Espagne.

Selon les élasticités de la demande retenues, l'impact de l'abandon des subventions sur les prix auraient un impact compris entre 2.9 et 13.4%.

22 Le document du BENIN, du BURKINA FASO, du MALI et du TCHAD intitulé : « Réduction de la pauvreté : Initiative sectorielle en faveur du coton » s'appuie sur cette étude.

42

Avec une élasticité de 0.5 (hypothèse assez réaliste compte tenu de la substituabilité limitée entre les fibres synthétiques et le coton du fait du prix élevé du pétrole), on obtiendrait un impact de 12%, c'est-à-dire que l'abandon des subventions entraînerait une hausse des cours du coton de 12%.

C'est sur cette étude que se sont basés les quatre pays Africains pour demander l'abandon des subventions.

En effet Cette étude, commanditée par la conférence des ministres de l'Agriculture des pays d'Afrique de l'Ouest et du centre (CMA/OAC), repose sur un modèle d'équilibre partiel. Le raisonnement est le suivant :

- A partir d'un prix mondial d'équilibre établi par la confrontation de l'offre et de la demande mondiale, on simule une élimination des subventions (celles portant sur les cinq dernières années avant l'étude);

- L'élimination des subventions entraîne alors une réduction de l'offre mondiale d'exportation car les exportateurs auparavant subventionnés ne toucheront plus que le prix mondial (déplacement vers le haut et vers la gauche de la courbe d'offre d'exportation);

- Un nouveau prix d'équilibre- plus élevé que le précédent- s'établit ainsi sur le marchémondial, en fonction de la demande mondiale et de la nouvelle offre ;

-Les quantités et le prix d'équilibre sont ensuite calculés algébriquement en résolvant simultanément les équations d'offre et de demande mondiales.

Cette démarche a l'avantage de la simplicité. Elle permet en outre- ce qui fait l'objet de l'étude- d'évaluer quantitativement les gains potentiels en recettes d'exportation pour un groupe de pays considéré.

Les simulations effectuées avec le modèle donnent, suivant les élasticités d'offre et de demande retenues une augmentation de l'indice A de Cotlook (indicateur du marché mondial des prix du coton) de l'ordre de 2, 9 à 13,4% et un gain de recettes d'exportation.

Ainsi pour (Eo= 0.5 et Ed= -0,1) on note une augmentation de l'indice A de 12% et des recettes d'exportation de 250 millions de dollars sur la période 1997/1998- 2001/2002.

Cependant plusieurs limites sont inhérentes à ce genre d'analyse, entre autres :

- comme toute approche d'équilibre partiel, elle repose sur l'hypothèse ceteris paribus et néglige de ce fait les autres marchés, en particulier celui des produits concurrents du coton comme les fibres synthétiques -;

- les résultats obtenus reposent essentiellement sur les élasticités d'offre et de demande retenues. Une façon intéressante de procéder consiste à les estimer économétriquement. Faute de procéder à une telle estimation, l'auteur retient plutôt les valeurs allant de 0,15 à 0,90 pour l'élasticité de l'offre et de -0,05 à -0,6 pour la demande. Bien qu'évitant les restrictions théoriques également inhérentes à l'économétrie- comme la formulation d'hypothèses sur les élasticités-, la démarche de l'auteur reste néanmoins sujette à critique dans la mesure où la même valeur de l'élasticité est retenue pour les pays.

Pour certains auteurs, l'utilité scientifique d'un modèle est déterminée par sa capacité à faire des prédictions qui seront après confrontées à la réalité. Pourtant les prédictions du modèle Goreux (2003) telles qu'elles se tiennent sont difficiles à tester. En ce sens qu'elles réclament que les pays riches acceptent d'éliminer leurs subventions, ce qui n'est pas sur le point d'être observé maintenant. C'est cette situation qui amène certains auteurs dont notamment Benjamin Shepherd à dire que l'étude de Goreux n'est pas empirique dans un sens réel, mais elle est plutôt une traduction de la théorie à l'algèbre et finalement aux nombres.

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