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Attributions des prénoms nouveaux en RDC:cas des enfants nés au cours de la guerre civile de décembre 1998 à  novembre 2000

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par Anouar Jodel Givner Bouamoutala Samba
Université Marien Ngouabi du Congo-Brazzaville  - Maà®trise 2010
  

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II.3.2. Les enjeux des prénoms liés à la crise sociopolitique

Les prénoms attribués aux enfants nés de décembre 1998 à novembre 2000 nous autorisent à entreprendre une analyse sociologique de l'état de la situation sociopolitique comme vécu par les parents géniteurs. La prise de conscience de la crise sociopolitique par les parents géniteurs a donné naissance à des enjeux sur les prénoms donnés aux enfants nés durant cette période. Les situations de rupture des stocks alimentaires, des famines, de longues marches à travers les savanes et les forêts, de manque d'eau potable, de manque d'abris appropriés et des crises sociopolitiques persistantes sont des facteurs qui ont influencés l'imaginaire des parents à donner des prénoms spécifiques rares et nouveaux aux enfants nés pendant cette guerre civile. La plupart de ces prénoms sont attribués aux enfants de tout sexe confondu. Les parents géniteurs contre toute attente accordent une importance capitale à ces prénoms qui vont leur servir peut-être de souvenir de différents drames et moments difficiles qu'ils auront vécus, rencontrés durant la guerre. Ces prénoms présentent les significations les diverses en terme de difficultés rencontrées sur le terrain. Ces difficultés ont semble-t-il permis aux parents géniteurs franchir une nouvelle étape de leurs vies d'errants par monts évallées, savanes boisées et forêts épaisses, nouvelles étapes qui les amènent à concevoir les nouveaux prénoms faisant appel pour la plupart à la bonté de Dieu en vue de demander à ce dernier de le protéger des affres de la guerre et en un mot, de les mettre à l'abri de la mort.

La plupart de ces prénoms attirent l'attention du chercheur sociologue pour les études concernant le message qu'incarnent, qu'expriment ces nouveaux prénoms. La plupart de ces prénoms constituent à notre humble avis une véritable page d'histoire des faits vécus en spectateurs anxieux et soucieux de leurs vies par les parents géniteurs durant la guerre civile.

L'étude relative de l'attribution aux nouveaux nés des prénoms issus de la crise sociopolitique nous offre la possibilité de bien comprendre le bien fondé de ces prénoms qui ont parfois un caractère fantaisiste aux yeux du monde dit civilisé ou des intellectuels formés à l'école européenne. A titre d'exemple, l'enfant portant le prénom "Ça - ira" devenu adolescent, pourra être en but à la moquerie des gens au sein de son école ou de ces groupes de jeunesses. Les parents géniteurs n'ont pas vu ce dernier aspect du problème, c'est-à-dire l'aspect concernant la consonance du nom (nom au consonance harmonieuse), l'élégance du nom, etc. Leurs préoccupations étaient beaucoup plus d'ordre spirituel, à savoir : adresser des prières à Dieu, demander à Dieu de sauver leurs vies, la vie de leurs enfants existants et se trouvant à leurs côtés et la vie de l'enfant en gestation dans le ventre de sa mère, c'est-à-dire l'enfant qui va naître et qui va recevoir un prénom spécifique d'inspiration quasi divine. Ces genres de prénoms qui ont un rapport avec la crise sociopolitique ont été donnés à beaucoup d'enfants nés durant cette période ; les anciens prénoms, c'est-à-dire les prénoms les plus courants dans la société congolaise d'avant les différentes guerres civiles qu'a connu notre pays ont été mis de côté ; les parents géniteurs n'hésitant pas dans le cadre de l'attribution de ces nouveaux prénoms de prendre en compte des comportements limités dans le temps. Entre autre comportement, nous citerons le comportement des miliciens vis-à-vis des "mabonza" ou droit de péage aux endroits où les miliciens ont érigé des barricades, comportement des miliciens vis-à-vis des filles et des mères de familles, comportement se terminant souvent par des viols en pleine guerre civile.

Notre étude a fait aussi l'objet d'une analyse comparative sur le message que peut exprimer un prénom. L'analyse des résultats de notre enquête sur le terrain nous révèle que les prénoms issus des événements qu'ont vécus pendant la crise sociopolitique ont pour principal message l'attachement en Dieu et les difficultés rencontrées par les parents. Ces prénoms expliquent un message religieux. Cette crise a poussé les parents géniteurs de s'écarter des prénoms qui n'expliquent pas les valeurs religieuses parce que ces prénoms au regard de leur imaginaire exposent l'être humain aux dangers de la guerre en particulier et de tout danger en général. Les parents géniteurs les plus optimistes ont fait de ces prénoms un véritable outil qui leur permet de fixer à jamais dans leur mémoire la page d'histoire qu'ils ont vécue durant les jours et les nuits qu'ils ont passées hors de leurs lieux d'habitations habituelles pendant la crise sociopolitique. C'est aussi un véritable moyen de pérenniser et d'intérioriser cette histoire en vue de combattre toute à venir de cette attitude de chrétien qui refuse la guerre est une marque de reconnaissance de Dieu qui la protège avec ses enfants et sa femme de la mort durant la guerre. La seule réponse, le seul engagement qu'il peut honnêtement donner à Dieu c'est de refuser ou de participer à l'avènement de toute autre guerre et les prénoms qu'ils ont donné à leurs enfants portent bon gré mal gré cet engagement vis-à-vis de Dieu qui donne à ces prénoms la force de Dieu ou mieux sa volonté qui protège, qui assure la protection des enfants à qui on a donné ces prénoms qui ont en quelques sortes un caractère sacré.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams