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Perception du risque lié à  l'habitat insalubre en milieu urbain. Cas de la commune Kamalondo en RDC

( Télécharger le fichier original )
par Michel Kabamba Nzaji
Université de Kamina -  2008
  

Disponible en mode multipage

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    PERCEPTION DU RISQUE LIE A L'HABITAT INSALUBRE EN MILIEU URBAIN

    (Cas de la Commune Kamalondo)

    Kabamba Nzaji(*), Numbi Wa Ngoy, Banza Katchelewa(*), Kabyla Ilunga 

    RESUME

    L'étude menée sur la perception du risque sanitaire dans la commune de Kamalondo, ville de Lubumbashi en RD. Congo, montre que le logement de cette commune répond très peu aux critères recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).Plusieurs raisons qui justifient cette insalubrité de l'habitat en milieu urbain sont évoquées dans cet article.

    INTRODUCTION

    L'insalubrité de l'habitat demeure une préoccupation considérable dans plusieurs villes à travers le monde. Elle est définie par la notion de danger qui associe la dégradation de tout immeuble, bâti ou non, qu'il soit vacant ou occupé, et ayant des effets négatifs sur la santé des occupants ou des voisins1. Déjà au début du vingtième siècle, un mouvement motivé par divers problèmes de santé s'était formé à New York en vue d'améliorer les conditions de logement2. Compte tenu de l'impact de l'habitat sur la santé physique, mentale et sociale, plusieurs travaux montrent qu'un logement convenable,c'est-à-dire favorable à la santé,doit notamment jouir de la sécurité d'occupation,être suffisamment grand, lumineux, chauffé, aéré, physiquement accessible et équipé des infrastructures de base tels que l'adduction d'eau,l'assainissement et la collecte des déchets. Il doit en outre se situer dans un environnement de qualité sur le plan écologique et sanitaire3.

    Paradoxalement, les populations des grandes villes des pays en développement semblent indifférentes aux maladies respiratoires causées par la pollution de l'air, au paludisme favorisé par une mégestion et une mauvaise conservation de l'eau, à la précarité des logements, à la déforestation et à l'approvisionnement de la biodiversité qui, chaque année, occasionnerait principalement en Afrique plus d'un million de victimes de moins de cinq ans4.

    Cependant, la manière dont l'homme perçoit les risques et y réagit est conditionnée par son expérience et par les informations et valeurs émanant de sources telles que la famille, la société et les instances dirigeantes. C'est un apprentissage qui commence dès l'enfance, lorsqu'on apprend aux enfants à ne pas jouer avec le feu, et qui est constamment réactualisé à l'âge adulte. L'individu n'a aucune prise de conscience sur certains de ces risques, telles que les flambées épidémiques, en revanche, il peut en aggraver ou en atténuer d'autres, comme le tabagisme ou autres pratiques qui nuisent à la santé. L'obligation de réduire les risques autant que possible pour vivre longtemps et en bonne santé incombe à la fois aux individus, à l'ensemble de la population et aux gouvernements5.

    La ville de Lubumbashi, en République Démocratique du Congo (RDC), ne fait pas exception en matière d'insalubrité de l'habitat. Les administrés résistent au changement de comportement face à l'insalubrité de l'habitat et de l'environnement qu'ils continuent à polluer allégrement et sans gêne, ni inquiétude. En plus, les ménages considèrent souvent l'amélioration de l'assainissement comme une commodité personnelle accompagnée de bienfaits personnels plutôt que comme une responsabilité publique qui peut expliquer que le développement de stratégies nationales soit moins perçu comme un impératif politique6.

    La présente étude a pour objectif général de contribuer à l'amélioration de la santé des populations urbaines pauvres par l'accroissement de la perception des risques sanitaires attribuables à l'habitat insalubre à travers le monde. Elle s'est assignée comme objectifs spécifiques : l'évaluation du niveau des connaissances sur les risques encourus en occupant un habitat insalubre et la description de la connaissance des mesures préventives de l'insalubrité dans ce milieu.

    I. METHODOLOGIE

    I.1. Types d'étude

    Nous avons effectué une étude descriptive transversale dans les deux quartiers composant la Commune de Kamalondo, dans la ville de Lubumbashi, selon la stratégie d'enquête évaluant le niveau de connaissances, attitudes et pratiques sur la perception des risques au sein de l'habitat.

    I.2. Site d'enquêtes

    Nous avons retenu la commune Kamalondo comme site d'enquête. Elle est à la fois la plus ancienne, après la commune de Lubumbashi, et la plus petite des sept communes de la ville de Lubumbashi. Elle se caractérise par une forte densité avec une gestion défectueuse et incorrecte des déchets et, dans la plupart des cas, les latrines sont de type arabe. C'est ainsi que l'ampleur de la dégradation de l'infrastructure de base et de l'environnement n'a pas épargné cette commune.

    I.3. Population d'étude et taille de l'échantillon

    Notre population cible de l'étude est l'ensemble des parcelles de la commune Kamalondo (2157), réparties dans les deux quartiers. Notre échantillon a eu une taille calculée par la formule n=Z2P.Q/d2 où Z est le seuil de confiance au risque de 5% avec Z=1,967.Il est de 390 parcelles sélectionnées sur base d'une méthode probabiliste par la technique d'échantillonnage aléatoire systématique. Le pas de sondage (k) calculé est de 1 parcelle sur 6, soit 390/2157.

    I.4. Méthode de collecte des données

    Un questionnaire préétabli en français et anonyme a servi d'outil de collecte d'informations qui ont porté sur les connaissances des ménages en rapport avec l'habitat insalubre. Avant le début de l'enquête le questionnaire a été préalablement testé dans quelques trente ménages de la commune de Kenya, voisine directe à celle de Kamalondo

    I.5. Outils informatiques d'analyse

    Le traitement et l'analyse ont été effectués à l'aide du logiciel Epi info 2004, version 3.3.2. Le logiciel Excel 2007 a servi dans la présentation des variables qualitatives sous forme des tableaux et des graphiques.

    II. RESULTATS

    II.1. Répartition des personnes interviewées

    Nous présentons dans le tableau 1 la répartition de toutes les personnes enquêtées en fonction de leur position sociale dans les différents ménages. Il se dégage de la distribution considérée que les enfants, filles et fils, représentent à eux seuls 41% alors que le taux des parents, époux et épouses, est d'environ 32%.

    Tableau 1. Distribution des statuts des répondants dans les ménages considérés

    Statut de l'interviewé:

    Fréquence

    Pourcentage

    Epouse

    104

    26,7

    Epoux

    19

    4,9

    Fille

    85

    21,8

    Fils

    75

    19,2

    Visiteur (euse)

    16

    4,1

    Autre

    91

    23,3

    Total

    390

    100

    II.2. Niveau d'étude des interviewés

    En ce qui concerne le niveau d'études, il apparaît de manière claire que le degré secondaire occupe la place de choix avec 58,5% des interviewés.

    Tableau 2. Distribution selon les niveaux d'étude des interviewés

    Niveau d'étude

    Fréquence

    Pourcentage

    Primaire

    111

    28,5

    Secondaire

    228

    58,5

    Universitaire

    45

    11,5

    Post universitaire

    6

    1,5

    Total

    390

    100

    II.3. Ancienneté et taille des ménages

    Les 390 ménages interviewés ont présenté une ancienneté dans le quartier variant entre 1 et 69 ans, avec une moyenne d'ancienneté s'élevant à 10#177;11 ans. Cependant la plupart des ménages habitent le quartier depuis un an. Quant à la taille des ménages, elle varie entre 2 et 17 personnes ; avec un nombre moyen de membres s'élevant à 8#177;3. Et la plupart des ménages sont composés de 8 personnes, le quart d'entre eux ont 6 membres.

    Tableau 3. Distribution selon l'ancienneté et taille des ménages interviewés

    Ancienneté et taille de ménages

    Observation faite Sur 390 ménages

    Minimum

    Premier quartile

    Moyenne

    Ecart-type

    Troisième quartile

    Maximum

    Mode

    Ancienneté en années

    1

    2

    10

    11

    13

    69

    1

    Taille(personnes)

    2

    6

    8

    3

    10

    17

    8

    II.4. Genre des chefs des ménages

    Environ 75% des ménages ont pour chef une personne de sexe masculin et les 25% restants sont sous la responsabilité de femmes.

    Figure 1. Distribution des chefs des ménages selon le sexe

    II.5. Statut matrimonial des chefs des ménages

    De 390 personnes ayant répondu à notre questionnaire, environ 62 % des chefs de ménages sont mariés ; 19,2% des ménages sont sous la responsabilité des célibataires, 9,5% de chefs des ménages sont des veufs et veuves dans la commune de Kamalondo.

    Tableau 4. Distribution selon statut matrimonial des chefs de ménages:

    Statut matrimonial:

    Fréquence

    Pourcentage

    Célibataire

    75

    19,2

    Divorcé(e)

    35

    9

    Marié(e)

    243

    62,3

    Veuf (ve)

    37

    9,5

    Total

    390

    100

    II.6. Profession de chefs des ménages

    54,9% des chefs de ménages exercent une profession rémunératrice quelconque tandis que les autres sont sans emploi.

    Figure 3. Distribution de chefs des ménages selon la profession

    II.7. Statut par rapport au logement

    Près de 62 % des ménages de la commune de Kamalondo sont locataires et 38% logent dans leurs propres maisons.

    Figure 4. Distribution de statut par rapport au logement

    II.8. Niveau de connaissance des répondants

    70% des habitants reconnaissent que certaines pratiques et/ou comportements sont susceptibles de générer la maladie au sein de leur habitat au moment où les 30% restants ne voient aucun risque pour la santé au sein de leur habitat, voire au sein des quartiers.

    Tableau 5. Distribution selon le niveau de connaissance du risque sanitaire

    Connaissance des pratiques et/ou comportements dangereux:

    Fréquence

    Pourcentage

    Oui

    274

    70,3

    Non

    116

    29,7

    Total

    390

    100

    II.9. Conséquences de l'insalubrité connues

    49% des habitants de la commune Kamalondo redoutent les maladies diarrhéiques. Environ 35% d'entre eux pointent la malaria comme conséquence majeure de l'insalubrité, 1,5% pensent plutôt aux accidents domestiques ; 6% aux maladies respiratoires et presque 7% ne considèrent aucun risque.

    Tableau 6. Répartition des conséquences de l'insalubrité connues au sein du logement /quartier insalubre

    Quelques conséquences

    Fréquence

    Pourcentage

    Accidents domestiques

    6

    1,5

    maladies diarrhéiques

    191

    49

    maladies respiratoires

    24

    6,2

    Malaria

    135

    34,6

    Ne sait pas

    27

    6,9

    Verminoses intestinales

    7

    1,8

    Total

    390

    100

    II.10. Menace estimée dans le logement

    D'après l'enquête, 55.4% des habitants s'estiment menacés par les insectes et animaux nuisibles pour la santé, à cause des maladies dont ils sont vecteurs. 21.3% décrient la gestion des ordures et des excrétas dans les logements et au quartier ; 4.9% se plaignent des bruits extérieurs et 2.3% d'habitants s'estiment menacés par la qualité du logement (fentes aux murs, plafond vétuste, pavement inexistant ou délabré, petite taille des locaux, manque d'aération,...).

    Tableau 7. Distribution selon la menace pour la santé du ménage estimée dans le logement à Kamalondo

    Menace

    Fréquence

    Pourcentage

    Bruits extérieurs

    19

    4,9

    Fente

    9

    2,3

    Humidité

    28

    7,2

    insectes et animaux nuisibles

    216

    55,4

    Ordures et excrétas

    83

    21,3

    Promiscuité

    30

    7,7

    Autres

    5

    1,3

    Total

    390

    100

    DISCUSSION

    En matière de position sociale dans les ménages soumis à nos investigations, il s'est dégage qu'environ 73% étaient constitués des membres de familles nucléaires (32% de parents et 41% d'enfants). Les 27% restants représentaient les membres de familles étendues ou les visiteurs. Ce dernier aspect a mis en évidence le fait qu'un ménage en Afrique n'est pas une exclusivité de la famille nucléaire. Ici l'hospitalité est encore une valeur de premier plan.

    Les résultats rassemblés dans le tableau 2 sont intéressants dans la mesure où ils permettent de constater que presque 60% de la population enquêtée a fréquenté l'école secondaire et 13% ont atteint le niveau universitaire. Ces données indiquent à la fois le chemin parcouru et celui qui reste à parcourir dans le domaine de l'éducation de la population.

    Le tableau 3 a montré que l'ancienneté des habitants de la commune Kamalondo oscille entre 1 et 69 ans et que la durée moyenne s'élève à 10#177;11 ans. Nous avons justifié cet attrait vers Kamalondo, en dépit de ses conditions urbanistiques inadéquates pour la vie, en évoquant principalement la situation géographique de l'entité administrative concernée, c'est-à-dire son rapprochement de la commune de Lubumbashi. En effet, cette dernière constitue jusqu'à ce jour le lieu où sont implantés les principaux centres d'intérêt de la ville de Lubumbashi.

    Au sujet la taille du ménage à Kamalondo, nos résultats ont indiqué qu'elle varie généralement entre 2 et 17 personnes ; avec un nombre moyen de membres s'élevant à 8#177;3. Comparativement aux résultats de l'enquête MICS2 effectuée par l'Unicef en 2001 sur toute l'étendue de la RD Congo, les ménages congolais comptaient en moyenne 6 personnes et près de la moitié étaient composés de 7 personnes ou plus ; ce qui laisse entrevoir une nette augmentation quantitative par rapport à 1984 (année du dernier recensement de la population) où le nombre moyen des membres de ménage était de 5. Ainsi, nous avons observé une croissance assez nette de la taille du ménage congolais.

    Comme repris par la figure 2, nous avons constaté que les ménages de Kamalondo sont majoritairement sous la responsabilité masculine (75%), ce qui représente 3 ménages sur 4 ; et un ménage sur quatre (25%) est dirigé par une personne de sexe féminin. Ce dernier taux reste tout de même supérieur à ceux concernant la ville de Kinshasa. En effet Ngondo8 a observé une tendance à l'accroissement de femmes comme chef de ménage dans la ville de Kinshasa : 8% en 1974, 14% en 1984 et à 16% en 1995. De même, les résultats de l'enquête MICS2, réalisée en 2001 par l'Unicef dans notre pays ont conduit à 14,3% comme proportion des ménages dirigés par une personne de sexe féminin, soit un ménage sur sept. Par ailleurs nous adhérons à l'argumentation de Ngondo quand il justifie la progression du nombre de femmes dans la direction des ménages par l'annulation d'un ménage antérieur, le divorce ou le décès du conjoint.

    Par rapport à la variable statut matrimonial du chef de ménage, nous avons noté qu'un peu plus de 6 chefs de ménages sur 10 sont mariés (62,3%) et 37,7% des ménages sont sous la direction des personnes avec statut matrimonial autre que marié et ne vivant pas en couple. L'importance de la proportion des ménages avec responsable non marié nous poussera à penser qu'il existe à Kamalondo un grand nombre de familles monoparentales. Ce facteur peut être attribué notamment au divorce, au décès du conjoint et aux naissances en dehors de mariage.

    Selon la figure 3, de tous les chefs de ménage habitant la commune, environ un seul sur deux (54,9%) exerce une profession quelconque. Les 45,1% des responsables restants sont sans profession spécifique ou sans emploi. Ceci n'est pas étonnant car le chômage dans les pays en développement est l'un des principaux paramètres. Les conséquences socio-économiques qui en découlent sont remarquables. Par manque d'un emploi décent, un chef de ménage est censé se battre et développer des mécanismes de survie pour la subsistance du ménage. Cette situation assez critique n'échappe pas à ONU-Habitat qui, dans son rapport de la troisième session du forum urbain mondial, déclare qu'il est rentable de corriger ces inégalités intra-urbaines et qu'il n'est pas surprenant dans ces conditions de constater que dans bien des villes africaines les entreprises et les ménages ne subsistent que grâce à leur propre acharnement et d'observer la quasi inexistence des services publics en dehors des quartiers favorisés9.

    Par ailleurs, le même motif permet d'interpréter le fait qu'un peu plus de 6 ménages sur 10 (62%) vivent sous le statut de locataire dans la commune de Kamalondo.

    En matière de connaissance des risques sanitaires (tableau 6), sept personnes sur dix (70%) ont répondu par l'affirmatif, joignant certains comportements et pratiques à quelques pathologies susceptibles de sévir au sein du ménage. Et près de trois répondants sur dix (30%) n'estiment aucun risque pour la santé tant au sein de l'habitat qu'au sein du quartier. Les plaintes formulées dans 70% des cas sont à rapporter de celles évoquées par Norman King et Jo Anne Simard sur l'ampleur du problème des logements insalubres dans la région Montréalaise en 1998. Ici les plaintes concernaient principalement la présence de vermine, les problèmes de chauffage et d'infiltration d'eau, d'humidité et de contamination par les moisissures10.

    A la question relative au type de risque sanitaire dans la commune Kamalondo, environ un habitant sur deux (49%) redoute les maladies diarrhéiques résultant probablement à la gestion incorrecte des excrétas et de celle des autres déchets. Part contre 35% de la population pointent la malaria comme conséquence majeure de l'insalubrité qu'ils endurent; au moment où 6% déplorent des maladies respiratoires et 1,5% d'habitants pensent aux accidents susceptibles de se produire au sein du logement. Les réponses ainsi recueillies sont semblables à celles enregistrées par Alassane Amadou Djigo au Sénégal et où les facteurs les plus cités sont la dysenterie amibienne, la diarrhée, le paludisme et l'infection respiratoire aigue11. Il est aussi intéressant de relever que les mêmes constats ont été relevés par Jean-Marie Leboutte dans son étude en 1994, vis-à-vis de leur logement, plus des trois quarts des français ne pensent pas que leur santé est aujourd'hui menacée dans leur foyer, même après avoir été soumis à toute une liste de menaces potentielles pour la santé dans leur logement12.

    De tous les répondants à notre questionnaire sur la menace estimée dans le logement (tab 7), 55.4% des habitants pensent être menacés par les insectes et animaux nuisibles pour la santé. L'encombrement, dans lequel vivent la plupart des ménages de cette commune favorise une pullulation des insectes. Cela peut s'expliquer par la non application des mesures d'hygiène de base et aussi par l'inexistence d'un service spécialisé dans l'assainissement du milieu.

    CONCLUSION

    Etant donné les conditions de vie des populations urbaines africaines qui, idéalement requièrent le confort, la sécurité, la diversité, la santé des habitants de la commune de Kamalondo est par contre doublement menacée par les risques infectieux, physiques et chimiques associés à l'habitat insalubre, aux dangers liés à la circulation, à la violence sociale, etc.

    Les résultats de nos investigations ont montré que l'ancienneté des ménages interviewés varie entre 1 et 69 ans et que la taille des ménages oscille entre 2 et 17 personnes. Environ 75% des ménages ont pour chef une personne de sexe masculin et les 25% restants sont sous la responsabilité de femmes. Par rapport au statut des chefs de ménage, 62 % sont locataires et 38% logent dans leurs propres maisons. 70% des habitants reconnaissent que certaines pratiques et/ou comportements sont susceptibles de générer la maladie au sein de leur habitat au moment où les 30% restants ne voient aucun risque pour la santé au sein de leur habitat, voire au sein des quartiers. Concernant les conséquences liées aux mauvaises conditions de logement, 49% des habitants de la commune Kamalondo redoutent les maladies diarrhéiques, 35% d'entre eux pointent la malaria, 1.5% aux accidents domestiques, 6% aux maladies respiratoires. En outre 55,4% des habitants s'estiment menacés par les insectes et animaux nuisibles pour la santé, à cause des maladies dont ils sont vecteurs. 21,3% décrient la gestion des ordures et des excrétas dans les logements et au quartier ; 4,9% se plaignent des bruits extérieurs et 2,3% d'habitants s'estiment menacés par la qualité du logement (fentes aux murs, plafond vétuste, pavement inexistant ou délabré, petite taille des locaux, manque d'aération, ...).

    Eu égard à ce qui précède, la principale leçon que nous pouvons tirer de cette enquête est que l'information relative aux risques sanitaires attribuables à l'insalubrité de l'habitat ne circule pas convenablement entre l'émetteur (pouvoirs publics, les médias, ...) et le récepteur (la population). Pour la santé de tous, les dirigeants actuels devront d'abord, prendre l'engagement de fournir une information correcte, suffisante et adaptée à la population de responsabilité, en usant des canaux appropriés pour la transmission du message au sujet des risques sanitaires au sein de l'habitat. En suite, ils doivent opter pour une politique intégrant le ménage dans le maintien des conditions de salubrité et dans la gestion des déchets produits

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    1. OMS ; Quatrième Conférence ministérielle sur l'environnement et la santé, Habitat et santé : état des connaissances, Budapest, 2004, 31p.

    2. ANONYME ; Rapport mondial sur le développement humain : l'ampleur du déficit en assainissement, 2006 ; 22p.

    3. SHAW M.; Housing and public health; In Annual Reviews of Public Health; Rapport sur la santé dans le monde, 1995 - Réduire les écarts ; Genève ; 2004 ; 25: 8.1-8.22.

    4. OMS ; Introduction à l'épidémiologie de base et aux principes statistiques pour la lutte contre les maladies tropicales ; Guide du Stagiaire, 2002 ; 137p.

    5. RODGERS A. ET VAUGHAN P., PRENTICE T., TAN-TORRES T. E., EVANS D. ET LOWE J. ; Rapport sur la santé dans le monde: réduire les risques et promouvoir une vie saine ; 184p. OMS, 2002.

    6. ANONYME; Rapport mondial sur le développement humain : l'ampleur du déficit en assainissement ; 2006 ; 22p.

    7. CHATMI A. ; Epidémiologie ; Presse Universitaire de Lubumbashi, Lubumbashi ; 2003 ; 192p.

    8. NGONDO P. ; Nucléarisation du ménage biologique et renforcement du ménage social à Kinshasa ; Zaïre-Afrique, Kinshasa ; 1996 ; pp.419-444.

    9. ONU-HABITAT ; Troisième session du forum urbain mondial, notre Avenir : des villes durables passer des idées à l'action ; Vancouver (Canada), 2006 ; 8p.

    10. NORMAN KING et JO ANNE SIMARD ; Conditions de logement et santé publique dans la région métropolitaine, 2001 ; 8p.

    11. ALASSANE A. ; Population et environnement : assainissement des Eaux usées et son impact sur la situation sociosanitaire des populations de Medina Gounass, Mémoire, Institut de Formation et de Recherche en Population, Développement et Santé de la Reproduction, Université Cheikf Anta Diop de Dakar, 2004 ; 64p.

    12. LEBOUTTE J.M. ; La lutte contre les logements insalubres, in Mouvement communal, n° 2, éditions Kluwer, Gent, 1994, pp. 77 et svt. Buts de la Santé pour tous : La politique de la santé en Europe. Copenhague, Bureau régional de l'OMS pour l'Europe, 1993 (Série européenne de la Santé pour tous N° 4).

    *  Ecole de Santé de l'Université de Kamina

    *  Ecole de Santé de l'Université de Lubumbashi






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