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Déforestation et dynamiques socioculturelles chez les Nkola/Ngyéli de Lolodorf: contribution à  une anthropologie du développement

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par Gilbert Aboushow NZIE
Université de Yaoundé I - Master recherche anthropologie 2015
  

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Le présent travail s'intitule « déforestation et dynamiques socioculturelles chez les Nkola/Ngyéli de Lolodorf : contribution à une anthropologie du développement » Cette partie introductive, fait ressortirla procédure scientifique qui nous a permis de collecter, d'analyser et d'interpréter nos données. Elle est structurée par les éléments développés dans l'ordre chronologique suivant : le contexte de la recherche, la justification du choix du sujet, le problème, la problématique, les questions de recherche, les hypothèses, les objectifs, la méthodologie, l'interprétation, l'intérêt, les limites de la recherche et les difficultés rencontrées.

1. CONTEXTE DE LA RECHERCHE

La question relative à la déforestation, à l'érosion de la biodiversité, à la dégradation de l'environnement, au développement durable, à l'éthique environnementale et à la survie de des peuples autochtones, semblent constituer de nos jours, une préoccupation majeure pour les pouvoirs publics et la communauté scientifique. Elle s'inscrit dans les nouvelles politiques gouvernementales auxquelles, les cahiers de charge imposent une nouvelle vigilance. Déforestation, changement climatique, pollution industrielle, érosion de la biodiversité, matérialisent la manifestation des dangers et alertes résultant d'une action anthropique insoucieuse de l'avenir auxquels notre planète fait face. NKE-NDIH (2008), soutien d'ailleurs que la protection de l'environnement est devenue depuis quelques décennies, une préoccupation majeure pour la communauté internationale.

Au Cameroun, le problème de développement que tente de résoudre les pouvoirs publics depuis des décennies, passe par l'exploitation des nombreuses richesses qu'offre l'environnement. D'ailleurs, WILKIE et LAPORTE (2001), soutiennent que la couverture forestière au Cameroun est considérée comme la meilleure d'Afrique centrale. Cette exploitation implique alors la déforestation et le déboisement dans un cadre légal c'est-à-dire régie par des actes juridiques bien définis par le gouvernement central. Cependant, les zones forestières du Sud et de l'Est, qui ont deux types de populations que sont les Bantu et les Pygmées, sont les deux espaces environnementaux qui couvrent la majeure partie du massif forestier camerounais. Cet état des choses fait de ces deux régions l'un des foyers où la déforestation aux causes multiples s'est installée depuis plusieurs décennies et s'accélère à un rythme très inquiétant. DE WASSEIGE et al.,(2009), pensent que les causes de cette déforestation sont multiples et incluent l'augmentation de la pression démographique, l'intensification des pratiques agropastorales, l'expansion de l'industrie minière ou encore la multiplication des pratiques illégales. Pour certains, la tentation est grande de compter l'ensemble des sociétés forestières.

Comme certaines localités qui disposent d'une richesse forestière considérable, la zone de Lolodorf est une cible de la déforestation. Naturellement dans ce site vivent certaines sociocultures qui ont défini des rapports très liés avec la forêt : Les Nkola/Ngyéli. Pour BAHUCHET, S. et al.,(1999), Des milliers d'êtres humains y vivent et entretiennent avec ces forêts, des relations culturelles, sociales et symboliques, anciennes, intenses et profondes. Ces forêts et ces hommes ont évolué et continuent à évoluer ensemble. Leurs histoires et leurs destins sont étroitement liés.

Dans cette localité, la déforestation est pratiquée de façon légale et illégale par plusieurs acteurs. Qu'il s'agisse des firmes forestières, des acteurs isolés ou des bandes des populations locales et étrangères, les torts causés à la forêt sont énormes. Cependant, les communautés locales qui vivent dans ces forêts comme les Nkola/Ngyéli ou hors de ces forêts comme les Bantu, subissent les effets de cette érosion de la biodiversité sur plusieurs aspects. Mais les plus touchés par ce phénomène sont lesNkola/Ngyéli. Il en ressort dont de cette situation, des changements socioculturels liés à la dégradation de leur cadre naturel de vie. La destruction de la forêt n'étant pas exclusivement une disparition physique, à conséquence environnementale, est aussi une disparition culturelle et humaine et par conséquent, a un effet socioculturel direct sur les communautés qui en dépendent.

Progressivement, des multiples problèmes de survie auxquels les Nkola/Ngyéli font face se font ressentir à vue d'oeil et interpellent tant la communauté scientifique, les organismes d'aides que les pouvoirs publics. L'érosion de la biodiversité qui s'accélère de façon terrifiante dans leur milieu naturel semble ne plus favoriser efficacement leur système de vie. Inévitablement, leur culture est contrainte à des dynamiques de plusieurs ordres afin de s'accommoder aux réalités environnementales devenues hostiles et appauvries. Au regard de tout ce qui précède, nous voulons inscrire notre recherche, dans une approche socioculturelle afin d'évaluer l'impact de la déforestation sur la culture des Nkola/Ngyéli de Lolodorf.

2. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET

Deux raisons majeures justifient le choix de notre sujet. La première est personnelle et la seconde est scientifique.

1. 2-1. Raison personnelle

Nous avons passé notre enfance à Nkouambpoer I, un des villages de l'arrondissement de Lolodorf qui abrite dans ses forêts, des campements Nkola/Ngyéli. Nous avons presque vécu au quotidien en voyant de moins en moins les activités intenses de déforestation et en percevant les modes de vie des Nkola/Ngyéli s'arrimer à l'abondance des richesses que leur procurait ce cadre naturel de vie. Mais au fur et à mesure où l'exploitation de la forêt va grandissante et par conséquent dégrade progressivement la forêt de ses ressources animales et végétales, les modes de vie des Nkola/Ngyéli changent également. Ces peuples qui vivaient de la chasse, la cueillette et du ramassage le font de moins en moins. De nos jours où ce phénomène a atteint sa vitesse de croisière, les Nkola/Ngyéli sont méconnaissables dans plusieurs aspects de leurs modes de vie longtemps connus. Il naît donc progressivement auprès de nous une réelle motivation à comprendre ce que deviendront les Nkola/Ngyéli de Lolodorf aux lendemains de la déforestation.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand