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Analyse de l'impact de l'agrégat monétaire M3 sur l'inflation en haiti de 2000 à  2010

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par Ronald Jocelyn
Université d'Etat d'Haiti - Licence 2005
  

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CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE SUR LA POLITIQUE

MONETAIRE

Ce chapitre traite non seulement les fondements théoriques des premières réflexions relatives aux retombées de la monnaie sur l'inflation mais aussi il cherche à mettre dans la mesure du possible les auteurs en débat autour du thème. En outre, il présente et analyse certaines études empiriques déjà effectuées autour de la problématique de la conduite de la politique monétaire eu égard à la dimension inflationniste. Enfin, il tente d'expliquer la raison pour laquelle la majeure partie de ces travaux ont eu recours au modèle vectoriel autorégressif (VAR).

SECTION 1 : REVUE DE LITTÉRATURE THEORIQUE II.1.1- les premiers balbutiements de la politique monétaire

L'idée d'étudier l'importance de la politique monétaire dans l'économie et son impact sur le niveau général des prix ne date pas d'aujourd'hui. En effet, bien avant que l'économie politique ne se constitue en discipline autonome, ils furent l'objet des réflexions économiques. Dès la fin du XIXème et au cours du XXème siècle, certains auteurs comme Irvin Fischer et Arthur C. Pigou se posèrent des questions relatives au rôle de la monnaie dans l'économie. Ils s'intéressèrent surtout à la relation entre la monnaie et les prix.

Ce phénomène fut aussi un sujet d'étude d'un intérêt tout à fait particulier à l'école suédoise si bien que K. Wicksell26, le premier qui a eu l'idée que l'inflation pourrait s'expliquer par la variation des taux d'intérêt fixés par les banques, soulignait que dans un régime monétaire de pure économie de crédit ; le taux d'intérêt monétaire et le taux d'intérêt naturel peuvent

26 Knut Wicksell (1898): interests and prices, cité par P. Guillot.

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facilement se diverger en inflation et déflation successives. De son côté, R. Cantillon27 (1755) mentionnait, dans son essai sur la nature du commerce en général, qu'une progression de la masse monétaire peut modifier les prix relatifs. Ce phénomène est connu sous le nom d'« effet Cantillon » et a servi à F. Hayek28 de piste de réflexion lorsqu'il écrivait que toute émission monétaire excessive va provoquer des déséquilibres entre le marché de production et celui de la consommation, en dernier ressort ceci va entraîner des crises. Donc, le libéralisme autrichien s'est révélé l'un des premiers balbutiements du monétarisme de l'ère moderne.

Toutefois, le concept « monétarisme » a été prononcé pour la première fois par Brunner29 en 1968, dans un article sur la politique monétaire, pour expliquer une approche à trois dimensions : « Premièrement, les impulsions monétaires sont déterminantes dans la variation de la production, de l'emploi et des prix. Deuxièmement, l'évolution de la masse monétaire est l'indice le plus sûr pour mesurer les pulsations monétaires. Troisièmement, les autorités monétaires peuvent contrôler l'évolution de la masse monétaire au cours de cycles économiques.»30

Toutefois, il a fallu attendre les années 1970 dominées par la doctrine monétariste où Milton Friedman proférait que les causes de l'inflation sont d'origine monétaire. Aussi accusait-il les autorités monétaires comme premiers responsables des poussées inflationnistes.

En effet, cette théorie puise ses fondements de la théorie quantitative d'Irvin Fisher (1896) où il démontra que le niveau général des prix est tributaire de la quantité de monnaie en circulation. D'où la formulation de l'équation quantitative : MV = PT.

27 Richard CANTILLON (1680 ?-1734) : Economiste et financier irlandais, il est un élément clé de l'école autrichienne.

28 Friedrich hayek (1899-1992) : Economiste de l'école autrichienne et prix nobel d'économie pour ses travaux pionniers dans ans la théorie de la monnaie et des fluctuations économiques et pour son analyse de l'interdépendance des phénomènes économique, social et institutionnel.

29 Karl BRUNNER (1916-1989) : Economiste suisse

30 Cité par Yannick F. E. SIMON : Politique monétaire et croissance économique en zone CEMAC : une évaluation empirique en données de panel.

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Il est indéniablement évident que les premiers balbutiements de la théorie monétariste remontent longtemps avant Friedman. Comment les économistes issus d'horizons divers dont ceux de la nouvelle économie classique et F. Hayek l'ont-ils apprécié ?

II.1.2- La pensée monétariste versus la NEC et Hayek Friedman et la nouvelle économie classique

Friedman soutient l'idée que les politiques monétaires expansionnistes peuvent avoir un effet transitoire sur l'activité économique et l'emploi. Les économistes de la nouvelle économie classique (Lucas, Barro, Sargent, Wallace) reprennent les mêmes hypothèses que les monétaristes (prix flexibles, économie à l'équilibre, chômage naturel, neutralité de la monnaie) mais se proposent de démontrer que la monnaie est neutre même à court terme. Ils considèrent que les politiques monétaires expansionnistes n'ont aucun effet sur la production et ont des retombées inflationnistes immédiates parce que ces politiques sont directement anticipées par les agents (anticipations rationnelles). D'où la verticalité de la courbe de Phillips à court terme. Tandis que la version originale de la courbe de Phillips décrit une relation inverse entre le chômage et l'inflation.

Friedman et Hayek

Les divergences entre Friedman et Hayek sont plus importantes car elles portent sur deux axes fondamentales : l'analyse du rôle de la monnaie et les recommandations en matière de politique économique. Pour Friedman, la monnaie est neutre dans le long terme et donc, n'a aucun effet sur la production dans le long terme. Contrairement, Hayek est favorable à l'idée que la création monétaire peut avoir des effets directs sur la production : elle crée des distorsions en modifiant la structure des prix relatifs et conduit à une allocation sous-optimale des ressources. Donc, elle aura des effets sur l'activité économique. De ce fait, Hayek propose d'enrayer la mission de

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création monétaire à la Banque Centrale qui doit être soumise aux lois du marché et il soutient le système de change fixe. Par ailleurs, Friedman propose en matière de conduite de la politique monétaire la règle du k% c'est-à-dire la hausse de la masse monétaire doit être corrélée avec la croissance économique réelle. En outre il opte pour le système de change flexible.

II.1.3- la position des structuralistes

De nombreux auteurs - tels que Olivera (1964), Argry (1970), Urquidi et Throp (1973), puis Wachter (1976) - rejettent l'interprétation selon laquelle l'inflation serait d'origine monétaire. Selon eux, l'inflation provient des contraintes structurelles et des déséquilibres non monétaires. Ainsi les causes de l'inflation ne seraient-elles pas issues des politiques monétaires ou fiscales conduites par les autorités compétentes.

Cas de Sunkel

Sunkel31 (1971, 1973) abonde aussi dans le même sens lorsqu'il écrivait que les causes de l'inflation dans les pays en développement doivent être recherchées dans les problèmes fondamentaux de développement économique et dans les caractéristiques structurelles du système de production notamment l'agriculture, le commerce extérieur et l'administration publique. Elles sont caractérisées par des rigidités institutionnelles qui propulsent la hausse des prix.

Pour étayer sa thèse, Sunkel rappelle que l'offre des produits alimentaires est administrée dans le but de protéger les agriculteurs. Donc, elle est incapable de satisfaire des pressions sur la demande. Ensuite, les marchés ont généralement une structure oligopolistique ou monopolistique, les prix des biens et services sont donc fixés sur la base d'une marge de profit

31 Cité par Dammak et Boujelbène in déterminants de long terme et dynamique de court de l'inflation en Tunisie

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(mark-up). En outre, le panier d'importation des pays en voie de développement se compose essentiellement de biens intermédiaires et de biens d'équipements qui croissent plus vite que les exportations : ceux-ci provoquent des déficits au niveau de la balance des paiements. Enfin, ces pays souvent font face à des problèmes de déficit d'épargne tant au niveau du secteur public qu'au niveau du secteur privé. Ce dernier facteur alimente davantage le déséquilibre de la balance des paiements.

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