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Presse congolaise et son financement

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par PASSI BIBENE
Senghor dà¢â‚¬â„¢Alexandrie - Master 2013
  

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3.2 Organisation des entreprises médiatiques

Au-delà du manque de budget, les organes de presse congolais sont enclins à une gestion personnalisée et improvisée. Tout ou presque se fait au gré du patron dont le capital a aidé à la création du périodique. Les organes de presse sont ainsi mal organisés et gérés tant du point de vue des ressources humaines que des équipements, des finances ou du matériel. Leur statut juridique demeure flou. Quelques entreprises « individuelles » telle Talassa, Maintenant, l'Observateur, Boponami ou Vision Nouvelle n'ont pas d'organigramme, tandis que d'autres à l'instar de La Semaine africaine, Les Dépêches de Brazzaville, le Patriote, pour ne citer que les médias privés, témoignent d'une organisation et répartition de tâches à travers leurs organigrammes respectifs.

Au quotidien, ces entreprises de presse font face à un déficit de transparence sur les recettes issues de la vente ou de la publicité. Dans certains cas, le compte du journal est au nom du directeur propriétaire. On se retrouve dans une situation où la presse qui prêche la transparence dans la gestion des deniers publics refuse de donner l'exemple. Une seule particularité au niveau de l'audiovisuel public serait l'insubordination qui entraîne des crises d'autorité dans la chaîne de commandement, aboutissant à terme au laxisme. Pour anecdote, il n'est pas rare qu'un directeur général et un directeur de l'information ou des programmes appelés à collaborer se retrouvent en bisbille. Les aveux de l'actuel directeur général de Télé Congo sur son ignorance au sujet d'une nouvelle grille de programme élaborée en 2010 sont révélateurs de dysfonctionnement dans la chaîne de commandement. Il se pose à la fois un problème de leadership, et du management des médias.

Dans la perspective de faire de l'audiovisuel public un secteur performant, le Centre International des Radios et Télévisions d'Expression Française (CIRTEF) met en garde contre toute tentative du monde politique visant à contrôler aussi bien les médias publics que les responsables qui ont la charge de mettre en oeuvre les orientations retenues. Le CIRTEF précise ainsi qu'une entreprise publique n'est pas une administration et que les choix qu'elle devrait faire sont censés être des choix économiques et éditoriaux dont elle doit rester maîtresse96(*).

Les conditions de travail

Avec l'avènement des technologies de l'information et de communication, la presse a bénéficié des progrès techniques et technologiques qui ont rendu le travail des journalistes plus rapide. Malheureusement, c'est loin d'être le cas des organes de presse congolais qui pour la majorité sont sous-équipés en matériel informatique ou en moyens roulant97(*). Dans cette optique, on relève d'énormes inégalités en équipement et en potentialité de distribution des imprimés. La majorité des rédactions ne dispose pas d'un bâtiment propre servant de siège : Talassa et le Patriote ne possèdent pas de locaux propres, Boponami, l'Observateur, Maintenant et Vision Nouvelle n'ont pas de sièges, tandis que La Nouvelle République et la Semaine africaine font partie des rares organes de presse disposant d'un bâtiment propre. Pour ce qui est des parcs automobiles, la Semaine africaine, Talassa et les Dépêches de Brazzaville possèdent des véhicules, mais seul le quotidien brazzavillois les utilise pour le déplacement de la rédaction et distingue ses véhicules de service de ceux des particuliers, les propriétaires des organes de presse en l'occurrence. Certains de ces médias peuvent prétendre rivaliser avec des médias audiovisuels tels Top TV, DRTV, MN TV, Radio Liberté, Radio et Télé Congo qui disposent également des cars de reportage.

Au-delà de toutes ces observations, on peut retenir que La semaine africaine et le Patriote sont, après les Dépêches de Brazzaville, les organes de presse les mieux lotis et équipés de la sphère médiatique brazzavilloise. En effet, le journal quotidien Les dépêches de Brazzaville «...Dispose d'une rédaction confortablement informatisée et de sa propre imprimerie, dotée de la seule rotative du pays [...]. Ce journal bénéficie d'investissements massifs provenant du sommet de l'État »98(*). Cette entreprise bénéficie d'une situation privilégiée. Ce constat est d'autant plus vrai si, d'une part l'on compare Les Dépêches de Brazzaville à la Nouvelle République, organe de presse de service public officiellement reconnu, et si l'on compare d'autre part les Dépêches de Brazzaville, formellement un organe privé, aux autres médias privés. On est alors tenté de constater une concurrence déloyale organisée par les pouvoirs publics.

* 96 CIRTEF, Produire plus et mieux Les défis des Radios Télévisions Africaines, Bruxelles, Septembre 2011; p.49

* 97 Enquête personnelle et Place de la femme dans la presse écrite brazzavilloise; Brazzaville, 2011, P.XVI

* 98 Marie Soleil Frère, Médias et élections en Afrique centrale; Paris, 2009 ; P.58

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