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Presse congolaise et son financement

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par PASSI BIBENE
Senghor dà¢â‚¬â„¢Alexandrie - Master 2013
  

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Charge financière dans la fabrication d'un journal: cas de Talassa

Désignation

Prix unitaire en FCFA

Quantité moyenne par édition

Total

Nombre de parutions

Coût global

Rame de papier

18.000

10

180.000

12

4.160.000

Plaque

6000

6

36000

12

432.000

Impression

150.000

2000

150.000

12

1.800.000

Coût minimal pour 12 éditions

4.392.000 FCFA

De facto, il est aisé de comprendre pourquoi les domiciles de certains directeurs de publications font office de « siège social » à certains titres dépourvus de moyens. Dans ces conditions, la véranda, voire la cour du promoteur/directeur de publication peut servir de "salle de conférences" dans l'hypothèse où il existerait une équipe rédactionnelle d'au moins une dizaine de personnes. Malheureusement, ce n'est pas souvent le cas sachant que des promoteurs/propriétaires des périodiques préfèrent individuellement assumer plusieurs tâches à la fois et limiter le nombre d'employer dans l'intention de minimiser au mieux les charges qui, valent bien plus que ce que nous avons indiqué ici, si nous considérons les dépenses relatives à l'eau et l'électricité, à la communication (téléphone et Internet), au transport, à la distribution, aux fournitures de bureau... Les coûts sont énormes.

La descente aux enfers : la pluralité à la précarité

Dépourvus d'ambition et de modèle économique, ces titres ont pour la plupart simplement disparu du paysage médiatique comme du beurre au soleil. La Nation, Madukutsékélé, La Rumeur, Le Tam-Tam, la liste n'est pas exhaustive. Aujourd'hui encore, faute de base économique, nombreux sont les titres sans avenir : La Rue-Meurt, L'Observateur, Boponami, Nouvelle Vision et bien d'autres encore n'augurent pas des lendemains meilleurs. Face à l'étroitesse du marché de la publicité sur lequel les principaux annonceurs ou partenaires publicitaires (institutions gouvernementales pour l'essentiel et les ONG et entreprises privées dans une moindre mesure) détiennent les clés de l'indépendance, le recours à des méthodes peu orthodoxes et déontologiques pour survivre est inévitable pour ces entreprises de presse dont le principal modèle de financement reste la publicité. Dépendant des annonces et peu structurée, la presse se trouve alors domestiquer et instrumentaliser par les pouvoirs économiques : institutions gouvernementales, ONG et entreprises privées. Dans cette jungle médiatique, l'organe qui aura vivoté cinq (5) ans durant pourra s'estimer chanceux.

Toutes proportions gardées, au regard de l'absence de données chiffrées (fiables) avec des encarts publicitaires au prix dérisoire (200 à 100.000 F CFA la page), le marché reste embryonnaire. Et à chaque fois qu'un nouvel organe d'information voit le jour, l'émiettement des parts de la publicité aux médias devient considérable et réduit toute chance de rentabilité ou de rentabilisation... À cette réalité, on peut ajouter le décalage entre le tirage de chaque organe de presse et la population générale (environ quatre millions d'habitants) ou le taux d'alphabétisation (92,1 %) en République du Congo. Ce qui signifie que par rapport au nombre de la population et à celui des personnes sachant parler et lire le français au Congo (78 % en 2010), les capacités réelles des organes de presse écrite à informer ses potentiels lecteurs sont quasi-nulles. Dans ces conditions, les annonceurs ont-ils tort de jouer des organes de presse incapables de fixer le prix d'un encart publicitaire en fonction, non seulement de la place de la publicité dans le journal, mais également en tenant compte de la taille du lectorat ? Dans ce modèle économique introuvable, le financement direct ne saurait garantir un retour sur investissement, viabiliser ou rentabiliser l'activité journalistique, le projet éditorial. La pénurie du papier, intrant incontournable, représente aussi une externalité négative qui anéantit tout éventuel avantage lié aux coûts fixes sur lesquels les médias s'appuient souvent économiquement. La probabilité d'un fort taux de prise en main du journal par les lecteurs est faible si l'on considère le rapport aux éventuels invendus et la population générale. Ce qui signifie que la presse n'a pas les moyens de ses ambitions.

Par ailleurs, les écarts de tirage peuvent être expliqués par, cela est à relativiser, des écarts budgétaires entre ces différents organes de presse. Mais, cela signifie-t-il que le titre qui mobilise des capitaux élevés se soucie plus de la rentabilité de son activité ?

Plus de 30 ans durant, des années post-indépendances à la conférence nationale souveraine en 1990, la presse écrite congolaise a fait les frais de la monopolisation de la parole sévèrement contrôlée par l'État, freinant ainsi toute initiative privée ou individuelle. À cause de cette situation de monopole d'antan, malgré l'ouverture démocratique des années 90, nous distinguons deux catégories d'entreprises de presse écrite dans le paysage médiatique congolais : les organes de presse débrouillards et ceux relativement bien organisés.

Les organes de presse débrouillards

De façon générale, ils sont sous-équipés et ne disposent guère d'un budget de fonctionnement ni d'un fonds de roulement, ce qui explique l'irrégularité de parution de certains périodiques qui participent de cette catégorie. Ces organes de presse, en dépit de la rédaction présentée dans l'ours, ne dispose pas d'un organigramme. Ce qui traduit combien le fonctionnement de ces organes reste simplement une aventure. Car, non seulement les effectifs du personnel aussi bien administratif que rédactionnel permanents dépassent rarement une dizaine d'employés, mais également le promoteur et/ou propriétaire cumule les fonctions de directeur de publication, d'agent commercial ou de chargé de marketing et de directeur général. Il s'agit en gros soit des organes d'information à propriété déguisée ou des titres créés presque de façon spontanée contrairement à d'autres issus d'un projet éditorial et économique. Dans cette catégorie, on peut classer les organes suivants : les périodiques Vision Nouvelle et Boponami qui sont respectivement animés par une et trois personnes. Dans les deux cas, aucun de ces périodiques ne dispose d'un siège social : les adresses indiquées sur les bandeaux des imprimés étant les domiciles de chacun des directeurs de publication. Si Vision Nouvelle est une initiative « individuelle », Boponami quant à lui est le fruit d'une « mutualisation des fonds »;

Talassa : à la différence des deux périodiques cités supra, ce bihebdomadaire né d'une ambition personnelle dispose au moins d'un siège social et compte 19 agents dont neufs journalistes sur trois permanents. Ce bi hebdo ne dispose ni d'un organigramme ni d'un budget, deux facteurs clés pour une meilleure gestion et organisation. Par ailleurs, l'Observateur est animé par deux journalistes qui sont les hommes à tout faire. Quant à La Nouvelle République, organe de presse de service public comptant un personnel de plus 50 agents (journalistes et autres confondus), ni son nouveau siège inauguré le 10 août 2012 ni son budget annuel, « versé à compte goûte » et passé de dix-huit millions en 2008 à dix millions en 2012, ne lui permettent de paraître de façon régulière pour rivaliser avec les médias privés. Cet organe est pourtant bien organisé de par son organigramme, mais sa forte dépendance à l'égard du ministère de la communication semble le rendre contre-productif.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle