WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Presse congolaise et son financement

( Télécharger le fichier original )
par PASSI BIBENE
Senghor dà¢â‚¬â„¢Alexandrie - Master 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.2 Eléments de référence concrets

Ces éléments tiennent, dans le cas des médias africains en général et ceux du Congo en particulier, à la viabilité économique et financière des médias. C'est un maillon important sans lequel les valeurs de neutralité, d'impartialité, d'objectivité et d'indépendance ne peuvent émerger comme nous allons le voir par la suite. Demander une information pluraliste, neutre et honnête au journaliste suppose du professionnalisme et des ressources considérables.

Viabilité des entreprises médiatiques

Par rapport à l'environnement économique, le marché congolais est peu favorable à la consolidation des véritables entreprises médiatiques ou d'une industrie médiatique. Le marché de la publicité, difficile à évaluer, ne constitue guère un levier économique pour la presse congolaise, si l'on s'en-tient à ce qu'il peut représenter sur les 20 % des flux publicitaires pour toute l'Afrique. Qui plus est, sa domination par des sociétés de téléphonie mobile et, pour le moins par les brasseries, expose les médias à une concurrence sauvage à laquelle seuls les annonceurs sont gagnants. On constate une inégale répartition de l'offre publicitaire entre, d'une part médias chauds (notamment la télévision) jugés plus prestigieux et les médias froids (la presse écrite), et d'autre part entre médias publics [subventionnés par l'État et bénéficiant d'une grande notoriété due à leur ancienneté] et les médias privés, selon qu'ils sont favorables ou non au régime au pouvoir.

Par rapport à cette réalité, les entreprises de presse restent tributaires des financements de leurs commanditaires ou promoteurs (les hommes ou milieux politiques généralement) et s'en départirent difficilement. Si les médias implantés dans les grandes agglomérations (Brazzaville et Pointe-Noire), où est concentrée la majorité de la population (60 %) et l'essentiel de l'activité économique et médiatique, peuvent se prévaloir des rentes publicitaires dans le financement de leurs activités, la réalité pour l'audiovisuel installé dans les localités secondaires est loin d'être la même.

En effet, les chaînes de télévision et de radios rurales (ou de proximité) qui représentent une part importante de l'audiovisuel national, ne survivent que grâce aux moyens financiers de ceux qui en sont les commanditaires. Or, dans la plupart des cas, quand il ne s'agit pas des entités administratives (ministère de l'agriculture, collectivités locales), il s'agit des hommes politiques : députés, ministres, sénateurs ou autres potentiels candidats à la recherche des suffrages. La publicité n'y a pas droit de cité du fait de la large couverture dont bénéficient les produits des sociétés de téléphonie mobile sur les ondes de la radio et la télévision nationales. Pour ces médias de campagne au statut flou, le communiqué divers est l'espoir d'une recette mensuelle d'au moins 50.000 Fcfa (72£)111(*). De plus, le recours aux bénévoles et volontaires qui représentent plus de 80 % du personnel est une constante qui traduit les limites financières de ces médias à engager des professionnels. Même pour les stations radio télédiffusion appartenant aux collectivités locales (Télé-Dol, RTNK, Radio du conseil départemental du Niari), les subsides ne viennent qu'occasionnellement : les médias et leurs acteurs demeurent en proie aux difficultés et sous l'emprise de la précarité.

Tout compte fait, la multiplication de titres, de radios ou de télévisions, nonobstant la pluralité médiatique, se révèle suicidaire en ce qu'elle réduit les parts potentielles de revenus publicitaires de chaque entreprise médiatique. Ce qui accentue la fragilité économique des médias dépourvus de modèle économique soutenable.

* 111 C'est le cas de Radio Solidarité et Radio Télé Nkayi (RTNK) à Nkayi dans le département de la Bouénza, au sud du Congo

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway