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Aménagement du territoire et croissance urbaine au Cameroun

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par Chouaibou MOUNTON
Université de Yaoundé II SOA - Master II professionnel en politiques urbaines et des collectivités territoriales décentralisées 2016
  

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B.2. Apport de la théorie des pôles de croissance

Perroux (1958) a proposé sa théorie des pôles de croissance qu'il présentait à la fois comme théorie de la croissance sectorielle déséquilibrée et comme théorie de la croissance régionale déséquilibrée.

La théorie part d'un constat selon lequel la vie économique résulte de l'action spécifique d'unités économiques et non pas de l'action des agents isolés en situation de concurrence. Ainsi, la croissance n'est pas une progression linéaire mais plutôt un processus qui se propage dans le déséquilibre sous l'impact de l'action de certains agents que Perroux nomme « Unités Motrices». C'est la localisation des activités motrices qui donne à la théorie des pôles de croissance son contenu spatial. Les activités additionnelles dépendantes des activités motrices ne se dispersent pas sur tout le territoire, mais au contraire elles manifestent un comportement de regroupement aux alentours de la production dominante. Selon la théorie, il y a polarisation lorsque les activités additionnelles se multiplient et que les bénéfices de la croissance du pôle se diffusent à son arrière-pays. Ainsi, Perroux présente une théorie qui explique la concentration spatiale de la croissance.

Selon le théorème de George-Hotelling-Vickrey (1977), lorsque la taille de la population est optimale, le total des dépenses requises pour l'implantation d'un équipement public coïncide avec la rente différentielle totale donnant la valorisation du sol en chaque point du territoire. Un nombre d'individus trop élevé (petit) par rapport à l'optimum se traduira par un loyer du sol trop important (petit) en chaque point. La rente foncière urbaine peut alors constituer un instrument de l'aménagement en équipements publics (Guigou et al., 2001).

De même, au fur et à mesure que s'accroît la taille de la population, le nombre de firmes opérant dans le secteur intermédiaire augmente, permettant ainsi une division plus fine et poussée des tâches et, par conséquent, un accroissement concomitant de la production globale (Abdel-Rahman et Fujita, 1990). Autrement dit, une plus grande spécialisation du secteur intermédiaire a un effet multiplicateur sur la productivité du secteur final, ce qui rend une grande ville plus productive qu'une petite. A son tour, cette productivité plus élevée permet au salaire de croître avec la taille de la force de travail locale (Glaeser et Maré, 2001). Si les entreprises du secteur final se concentrent dans une région, la demande de biens intermédiaires y est très élevée, ce qui attire les producteurs de biens intermédiaires. En retour, ces biens étant fournis à un coût

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moindre dans la région centrale, les entreprises du secteur final y sont également attirées. Un processus d'agglomération de nature cumulative va donc s'enclencher (Krugman et Venables, 1995) correspondant à des compétences plus pointues (Kim, 1989).

L'hétérogénéité croissante des formations professionnelles des travailleurs et des besoins des firmes favorise alors leur regroupement géographique. A cause du nombre élevé d'opportunités qu'elles engendrent, les grandes villes permettent de réduire les difficultés d'appariement entre firmes et travailleurs : un employeur cherchant à pourvoir un emploi vacant a une plus forte probabilité de trouver un salarié doté des compétences requises et, réciproquement, les travailleurs ont une plus forte probabilité de trouver un emploi permettant de valoriser au mieux leurs compétences lorsque le marché du travail présente une taille suffisante (Kim, 1989 ; Hamilton et al., 2000 ; Zenou, 2009). De nouveau, le niveau moyen de productivité s'accroît avec le nombre de firmes et de travailleurs installés au sein du même territoire (Prager et Thisse, 2009).

Image 1 : Infrastructures et transports

Source : Magazine d'information sur la formation professionnelle en Lorraine | n° 56 | Avril 2012

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L'image 1 présente les avantages dont dispose un territoire qui, grâce à la mise sur pied des infrastructures, met en oeuvre la multi-modalité, intégrant ainsi l'ensemble des moyens de communication et créant au passage une mine d'emplois. La mise sur pied de la multi-modalité passe par l'intégration de l'ensemble des inter- modalités existantes sur le territoire. Ce schéma montre ainsi que ce sont les politiques en matière d'aménagement qui doivent précéder la croissance urbaine afin de pouvoir la contrôler et l'orienter.

Les politiques d'infrastructures peuvent aider au développement des régions les plus en retard si elles se concentrent en leur sein, mais avec le risque de voir l'amélioration de la convergence s'exercer au détriment de la croissance nationale. En effet, si la baisse des coûts de transaction à l'intérieur des régions les plus en retard aide à leur développement, les effets d'agglomération y sont moins favorables à la croissance globale que dans les régions plus avancées (Martin, 2000). Par contre, des politiques d'innovation assurées par le canal d'aides financières en faveur de la recherche et du développement peuvent à la fois favoriser une meilleure répartition de l'activité dans l'espace et un supplément de croissance économique. Ceci est possible car la baisse des coûts de l'innovation a un effet positif d'ensemble supérieur à l'effet négatif dû à la moindre croissance des activités dans les régions où les effets d'agglomération sont les plus faibles (Prager et Thisse, 2009).

Section II : Influence négative de l'aménagement du territoire sur la croissance urbaine.

Deux groupes de théories seront évoqués dans cette section : celui des théories relatives aux flux migratoires des facteurs (A) et celui des théories relatives au marxisme (B).

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