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Evaluation coà»t efficacité du projet de prévention du VIH/SIDA en Afrique Centrale

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par Noel Magellan Nino NSONG NTOCK
Institut Sous-régional Multisectiorel de Technologie, de Planification et d'Evaluation des projets - Master  2015
  

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II.2 L'enjeu de l'efficacité des programmes de lutte contre le VIH/SIDA

Une faible couverture en antirétroviraux pose avec acuité le problème de la prévention de la maladie à travers des programmes visant le changement de comportement en général et en particulier ceux qui promeuvent l'utilisation systématique des préservatifs lors des rapports sexuels à haut risque comme c'est le cas du PPSAC qui fera l'objet de plus amples développements les prochains chapitres. Dans un contexte où la quasi-totalité des nouvelles infections se contractent par voie sexuelle, freiner l'avancée de l'épidémie avec une couverture en antirétroviraux en moyenne inférieure à 50% nécessite que les programmes de prévention visant le changement de comportement soient conduits de manière efficace.

La problématique de l'efficacité n'est pas propre aux programmes de lutte contre le SIDA. En effet, dans un environnement caractérisé par des tensions croissantes sur les équilibres budgétaires des pays donateurs d'une part, et par la menace permanente de crises économiques et financières, la question de l'efficacité de l'aide au développement se pose avec insistance. Les contribuables des pays donateurs sont soucieux de savoir à quoi leurs impôts ont réellement servi. Cette préoccupation concernant d'efficacité de l'aide a connu un tournant décisif avec la déclaration de paris de 2003, dont l'un des cinq principes fondateurs est la gestion axée sur les résultats. En effet, les programmes et projets sont conçus pour améliorer les indicateurs de résultats et, savoir si les changements espérés se sont produits est une question de politique publique importante.

Mais, lorsqu'on interroge l'efficacité de l'aide au développement de manière globale, la question concernant l'utilisation judicieuse des financements alloués à la lutte contre le VIH/SIDA ne peut pas être exclue. En effet, les publications du Comité d'Aide au Développement mettent en évidence l'augmentation soutenue du volume global de l'aide au développement pendant la décennie 2000. Cependant une part conséquente de cette aide est consacrée à la santé elle-même constituée en majorité des financements en faveur de la lutte contre le VIH/SIDA.

Le Cameroun est, à l'instar des autres pays d'Afrique Subsaharienne (où la maladie sévit le plus), préoccupé par le souci d'efficacité des moyens mis en place pour la lutte contre le VIH/SIDA. Son Plan Stratégique National 2014-2017 a été élaboré dans un contexte international marqué, d'une part par des injonctions strictes de l'ONUSIDA relativement à la Gestion Axée sur les Résultats des programmes de lutte contre l'épidémie et d'autre part par la poursuite du principe du « financement basé sur la performance » du fonds mondial par ailleurs le principal pourvoyeur d'aide pour la lutte contre l'épidémie de VIH/SIDA. Par voie de conséquence, l'une des cinq cibles du plan stratégique national a été dédiée à l'amélioration de la coordination et de la gestion des ressources allouées à la lutte contre la maladie.

Si l'on attend de manière générale que les programmes de lutte contre l'épidémie de VIH soient conduits de manière efficace sur le territoire national, la faible couverture en antirétroviraux qu'on y enregistre fait croitre cette exigence sur les programmes de prévention visant le changement de comportement à l'instar du Projet de Prévention du VIH/SIDA en Afrique Centrale. Comme nous l'avons signalé plus tôt, faire baisser l'incidence de la maladie dans un contexte de forte charge virale exige de mettre l'accent sur le changement des comportements sexuels à risque.

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