UNIVERSITE DE GOMA
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B.P. 204 GOMA
FACULTE DE MEDECINE
LES URGENCES CHIRURGICALES DANS LA VILLE DE
GOMA
Cas observés au Centre Hospitalier DOCS du
01er Janvier 2013 au 31 Décembre 2015
251658240
Par : David MUYISA MALIRO
Travail de fin de cycle présenté en vue de
l'obtention du diplome de Graduat en Sciences Biomédicales
Directeur :C.T. Dr. KIMONA
Christophe
Année académique 2015 -
2016
DEDICACE
À mes chers
parents,
Mes grands-parents,
Je dédie ce travail.
David MUYISA MALIRO
REMECIEMENTS
Par nos efforts personnels, seuls,
nous ne pourrions achever ce travail avec succès, d'où, ce moment
nous semble on ne plus propice d'adresser nos sincères remerciements
à ceux qui ont contribués de près ou de loin,
spirituellement et moralement, physiquement et matériellement.
Nos remerciements s'adressent d'abord à notre cher
directeur Dr. KIMONA Christophepour avoir dirigé ce travail.
Du fond de notre coeur nous disons sincèrement merci
à notre cousin Elvis Kindele, notre oncle Danny Mulwa pour leur soutien
et encouragement.
Enfin, nous disons merci à tous nos camarades :
Elia Magambo, Yves Lwanzo, Patience, Bienfait K., Rachel Renzaho, Erick
Bakenga, Neema.
Que pour tous ceux et celles dont les noms ne figurent pas
sur cette page sachent qu'ils ne sont pas oubliés mais plutôt
trouvent ici l'expression de notre reconnaissance et de notre
gratitude.
David MUYISA MALIRO
SIGLES ET ABBREVIATIONS
ACCQ : Association des CLSC et des CHSLD Québec
AHQ : Association des Hôpitaux du Québec. CA : Conseil
d'Administration. CECCN : Comité d'experts du Centre de
coordination nationale des urgences. CHSLD : Centre d'Hébergement et de
Soins de Longue durée. CLSC : Centre local de Services
Communautaires. CMDP : Conseil des Médecins, Dentistes et
Pharmaciens. CMQ : Collège des médecins du Québec.
CPEJ : Centre de protection de l'enfance et de la jeunesse. DMU :
Département de médecine d'urgence. DOCS : Doctors on
call for service DSMU : Département ou service de
médecine d'urgence. DG : Directeur Général.
DSI : Directeur des Services Infirmiers. DSP : Directeur des Services
Professionnels. ETG : Échelle de Triage et Gravité.
FMOQ : Fédération des Médecins Omnipraticiens du
Québec. LSSSS : Loi sur les services de santé et les services
sociaux. MSSS : Ministère de la Santé et des Services
sociaux. PAPA : Personnes Agées en Perte d'Autonomie. OIIQ :
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. RSI :
Responsable des Soins Infirmiers. ATR : Accident de Trafic Routier.
HBP : Hypertrophie Bénigne de la Prostate. ONG :
Organisation Non Gouvernementale. ASBL : Association Sans But
Lucratif. CICM : Congrégation des pères coeur
Immaculé Conception de Marie. ORL : Oto-rhino-laryngologie.
ECG : Electrocardiogramme. H.C. : Hémogramme Complet.
OIA : Occlusion Intestinale Aigüe. PAG :
Péritonite Aigue Généralisée. Sd :
syndrome. DREES : Direction de Recherche, Etude et Evaluation des
Statistiques. SMUR : Structure Mobile d'Urgence et de
Réanimation. S1 : Service 1. TCE : Traumatisme Cranio
Encéphalique. % : pourcentage. CanMeds : Association des
Médecins Urgentistes Canadiens.
TABLE DE MATIERES
DEDICACE
i
REMECIEMENTS
ii
SIGLES ET ABBREVIATIONS
iii
TABLE DE MATIERES
iv
RESUME
vi
SUMMARY
vii
0. INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE I : LES GENERALITES
4
1.1. HISTORIQUE DE L'EVOLUTION DE LA MEDECINE
D'URGENCE
4
1.2. UNITE DES URGENCES
6
1.2.1. QUELQUES CONCEPTS
6
1.2.1.1 DEFINITION D'UNE UNITE DES
URGENCES
6
1.2.1.2 MISSION D'UNITE DES URGENCES
6
1.2.1.3 CODE D'ETIQUE :
6
1.2.1.4. L'UNITE D'URGENCE.
8
1.2.1.5 LE TRIAGE :
8
1.2.1.6 CRITERES D'INSTALLATION DES PATIENTS
SUR UNE CIVIERE
9
1.2.1.8. LES EXAMENS DIAGNOSTIQUES A L'UNITE
D'URGENCE
10
1.4. LES URGENCES CHIRURGICALES
11
1.4.1 TYPES D'URGENCE
11
1.4.2. QUELQUES PRINCIPES DANS LA PRISE EN
CHARGE DES URGENCES CHIRURGICALES
11
CHAP. II. MATERIELS, PATIENTS ET
METHODES
13
II.1. Lieu et période
d'étude
13
II.3. Echantillon d'étude
13
II.4. Critères de
sélection
13
II.4.1. Critères d'inclusion
13
II.4.2. Critères d'exclusion
13
II.5. Types d'études
13
II.6. Paramètres d'étude
13
II.7. Méthodes
14
II.8. Difficultés
rencontrées
14
CHAPITRE III. PRESENTATION DES
RESULTATS
15
III.2. Répartition des urgences
chirurgicales selon les tranches d'âge
15
III.3. Répartition des urgences
chirurgicales selon le sexe
16
III.4. Répartition des urgences
chirurgicales selon les professions
16
III.6. Répartition des urgences
chirurgicales selon le niveau d'étude
17
III.7. Répartition des urgences
chirurgicales suivant le délai de la maladie avant
l'hospitalisation
18
III.9. Distribution des quelques urgences
chirurgicales et les actes poses
19
III.10. Distribution des urgences chirurgicales
suivant l'état du malade à la sortie
20
CHAPITRE IV. DISCUSSION
21
IV.1. Fréquence des urgences
chirurgicales
21
IV.2. Distribution des cas selon les
données sociodémographiques
21
IV.2.1. Distribution des urgences chirurgicales
selon l'âge
21
IV.2.2 Distribution des urgences chirurgicales
selon le sexe
22
IV.2.3. Distribution des urgences chirurgicales
selon la profession
22
IV.2.4. Distribution des urgences chirurgicales
selon la provenance
22
IV.2.5. Distribution des urgences chirurgicales
selon le niveau d'étude
23
IV.2.6. Distribution des urgences chirurgicales
selon le délai de la maladie
23
CONCLUSION
24
RECOMMANDATIONS
25
BIBLIOGRAPHIE
26
RESUME
Notre étude porte sur les
urgences chirurgicales dans la ville de Goma ; cas observés au
Centre Hospitalier DOCS. Elle concerne une période allant du
1er Janvier 2013 au 31 Décembre 2015.
C'est une étude rétrospective et descriptive
basée sur l'analyse documentaire.Pour ce faire, nous nous sommes servis
des dossiers des patients reçus en urgence dans le service de chirurgie
durant la période de notre recherche.
Les objectifs étaient d'étudier la
fréquence et les principaux motifs de consultation à
Goma,particulièrement au Centre Hospitalier DOCS, décrire les
caractéristiques sociodémographiques des malades avec des
urgences chirurgicales au Centre Hospitalier DOCS, donner les diagnostics ainsi
les actes posés.
Après cette analyse et interprétation, les
résultats suivants ont été trouvés :
- 37,7% des malades avaient l'âge compris entre 16 et
25ans
- Les femmes étaient plus touchées que les
hommes avec 75,3%
- 25,1% des patients étaient venus du quartier
Kyeshero.
- 25,9% des patients étaient des
élèves.
- 35,92% des malades étaient des
diplômés.
- 51,9% des patients sont venus consulter
immédiatement avec une courte durée de la maladie.
- L'évolution était légèrement
favorable avec une prévalence de 28,4% des cas améliorés
et 1,73% des décès.
D'après ce qui vient d'être
énoncé ci-dessus, les urgences chirurgicales demeurent un grand
problème de santé dans notre milieu.
MOTS CLES:Urgence,
chirurgicale
SUMMARY
Our study focuses on surgical
emergencies in the city of Goma; If observed DOCS Hospital. It relates to a
period from 1 January 2013 to 31 December 2015. This is a retrospective
descriptive study based on the literature review. To do this, we used the
records of patients received emergency surgery in the service during the period
of our research. The objectives were to study the frequency and the main
reasons for consultation in Goma, particularly DOCS Hospital, describe the
sociodemographic characteristics of the patients with surgical emergencies DOCS
Hospital, provide diagnoses and the acts performed. After this analysis and
interpretation, the following results were found: - 37.7% of patients had
the age between 16 and 25 years - Women were more affected than men with
75.3% - 25.1% of the patients came from the Kyeshero neighborhood. -
25.9% were students. - 35.92% of patients were graduates. - 51.9% of
patients came consulted immediately with a short duration of illness. - The
outcome was slightly favorable with a prevalence of 28.4% of cases and improved
1.73% of deaths.
As stated above, surgical emergencies remain a major health
problem in our environment.
KEY WORDS:Emergency,
surgical
0. INTRODUCTION GENERALE
1 /Problématique
· Définitions
L'urgence est le mode habituel d'admission dans la plupart
des services de chirurgie à Goma.
Detrie disait : « La chirurgie d'urgence
est la plus belle de toutes car elle est la plus difficile et la plus
utile »1
Une urgence est une situation pathologique dans laquelle un
diagnostic et un traitement doivent être réalisés
très rapidement.2
La chirurgie d'urgence est un ensemble des
procédés chirurgicaux auxquels on recourt en raison des risques
que présentent une affection pour la vie du malade, la vitalité
d'un organe ou sa fonction.3
En effet, qu'est-ce qu'on entend par urgence ? C'est le
passage brutal de l'état de santé à l'état
pathologique mettant en jeu le pronostic vital et ou fonctionnel
nécessitant ainsi une intervention immédiate.4
Selon l'OMS avec 234 millions d'intervention chirurgicales
majeures pratiquées chaque année, on observe de complications
voire même des décès pour une proportion non
négligeable d'entre elles. Les études ont montré que dans
les pays industrialisés des graves complications surviennent dans 3
à 16% des interventions sur des patients hospitalisés avec un
taux d'incapacité et de mortalité d'environ 0.4 à 0.8%.
Dans les pays en voie de développement, le taux de mortalité
serait de 5 à 10% pour les interventions majeures. On signale que la
mortalité imputable à la seule anesthésie
générale serait de 1 sur 150 dans certaines régions
d'Afrique Sub-saharienne, les infections et autres complications post
opératoires posent aussi un grave problème dans le monde
déclare la directrice générale de l'Organisation Mondiale
de la Santé Dr Margaret CHAN.5
Sur le plan mondial, l'appendicite aigue reste l'une des
urgences abdominales les plus fréquentes en chirurgie. Elle atteint un
individu sur 500 à 600 habitants, avec prédilection dans les
premières décennies de la vie sans être rare chez l'adulte
âgé et les vieillards.6 Chaque année, 3
personnes sur 100 000 sont admises à l'hôpital avec lésions
traumatiques, elles représentent environ 20% des admissions
chirurgicales d'urgence.7 En France, les urgences
chirurgicales représentent 50% des admissions dans un hôpital
ayant un service d'urgence médico-chirurgicale
autonome.8
Durant les six premiers mois de l'an 2014, 12 180
patients ont consulté le service d'urgence chirurgicale
pédiatrique à l'hôpital d'enfants de
Rabat(MAROC).9
Au Sénégal, une étude a
été menée, faisant état de 16 810 consultations en
urgence chirurgicale en 2001 dont 48,20% pour la traumatologie par accident de
la voie publique.20
Les urgences abdominales représentent la majeure
partie des activités chirurgicales d'urgence : la hernie
étranglée qui a été la principale complication
préopératoire avec une fréquence de 58.2% ; sur 82
patients admis dans le service de chirurgie du CHU du point G à Bamako
(6) et en RDC(Lubumbashi) où cette fréquence a atteint 17.1% sur
la totalité des cas des hernies inguinales.10
En RDC, les urgences représentent 43,3% des urgences
digestives, 40% des urgences neurologiques et 16,7% des pathologies
chirurgicales.11
Dans la ville de Goma on connait également une
multiplicité d'urgences chirurgicales, qui est d'ailleurs un mode plus
fréquent d'admission de la plupart des malades.
Malheureusement, nos services de chirurgie connaissent une inadaptation du
point de vue structure et personnel.
Au Centre Hospitalier DOCS, qui a servi de milieu
d'enquête au cours de notre travail, on a enregistré plusieurs cas
d'urgences chirurgicales. 2. Questions de recherche
La prise en charge des urgences chirurgicales en ville de
Goma est souvent difficilement applicable suite à certaines situations,
d'où nous nous sommes focalise sur certaines questions :
· Quels sont les principaux facteurs favorisant la
survenue des urgences chirurgicales ?
· Quelle est la fréquence des urgences
chirurgicales ?
· Quelles sont les urgences chirurgicales à
l'Hôpital DOCS ?
3. Choix et intérêt du sujet
La prévalence et la
survenue des urgences chirurgicales nous a motivé a faire une
appréciation de la manière dont sont gérées les
urgences chirurgicales dans la ville de Goma, précisément au
Centre Hospitalier DOCS.
Nous espérons que notre travail sera utile pour tout
le personnel soignant en guise de guide en cas d'urgences chirurgicales. Elle
pourra aussi intéresser les chercheurs qui voudront approfondir et
spécifier leurs recherches en cette matière, surtout les
étudiants en médecine.
4.Objectif général
Etudier la fréquence et les principaux motifs de
consultations chirurgicales à Goma : cas du centre hospitalier
DOCS
Objectifsspécifiques
ü Analyser les tranches d'âge, le sexe le plus
concerné, leur profession, niveau d'étude, provenance.
ü Déterminer les différents motifs de
consultation et les circonstances de survenue
ü Donner quelques actes et diagnostics
posés
ü Donner les complications les plus
fréquentes
5. Délimitation du travail
Notre étude parle sur :< Les urgences
chirurgicales dans la ville de Goma>, cas spécifique de DOCS, durant
une période de Janvier 2013 à Décembre 2015.
6. Subdivision du travail
Hormis l'introduction, la conclusion, les recommandations et
la bibliographie ; ce travail est subdivisé en 4 chapitres :
Chapitre premier : Les généralités Chapitre
deuxième : Matériels, Patient et Méthodes Chapitre
troisième : Présentation des résultats Chapitre
quatrième : Discussion des résultats
CHAPITRE I : LES GENERALITES
1.1. HISTORIQUE DE L'EVOLUTION DE LA MEDECINE D'URGENCE
Auguste Comte disait : « qu'on ne connaît
bien une science que lorsqu'on en connait l'histoire ». Pour cette raison,
nous allons faire un Rappel historique sur la prise en charge des urgences.
Depuis l'aube de l'humanité, l'homme s'est préoccupé de
l'urgence ou du moins des soins urgents et il faut d'emblée signaler que
malheureusement la guerre a toujours constitué malheureusement un moteur
du progrès de la médecine d'urgence. Durant la
période préhistorique, bien que la maladie soit perçue
comme un phénomène étranger à l'individu en rapport
avec des causes surnaturelles, des pratiques thérapeutiques plus
pragmatiques se sont développées exclusivement destinées
à la cure de maux apparents et accessibles, telles que les blessures
survenant lors d'affrontements. Durant la civilisation Egyptienne des
papyrus Ebert et Edwin Smith respectivement découverts à Louxor
et à Thèbes remontant à 2700 avant J.C proposaient un
éventail de conduite immobilisation de fractures, potions
analgésiantes à base d'opiacés). A la même
période de l'humanité et cette fois en Mésopotamie au XIIe
siècle avant J .C, le code d'Hammourabi énonce droits et devoirs
de la profession de chirurgien et propose une définition de la notion
d'urgence. Durant l'antiquité Gréco-romaine Hippocrate
(460-377 avant J.C) qu'avait l'intuition d'une physiopathologie clinique
fondée sur les tempéraments humains (sanguin, bilieux,
lymphatiques atrabilaire) définit la notion d'urgence en écrivant
: `' Il faut parfois agir vite, comme lors des défaillances ou ne
peuvent pas couler l'urine, ni sortir les matières fécales ou
encore en cas de suffocation et quand les femmes font de fausses couches.
Les moments favorables pour intervenir passent
promptement et la mort survient si on a trop différé, il faut
profiter de l'occasion de porter secours avant qu'elle n'échappe et on
sauvera le malade pour avoir su en profiter. Il existe ainsi des occasions
opportunes dans toutes les maladies ». Galien (131-201 après J.C)
qui partage les idées d'Hippocrate propose que « les
médecins aient toujours sous la main, leurs appareils et leur trousse
pour des soins à donner d'urgence ». Il s'agit des premiers soins
d'urgence, encore d'actualité de nos jours. Dans la civilisation
Arabo-musulmane on s'est également préoccupé des urgences.
Er-Rhazi (Razès 841-926) écrit encyclopédie
Médicochirurgicale dans laquelle il décrit des méthodes de
traitement des fractures et d'extractions des flèches Ibn sina (Avicenne
980 - 1037) décrit la première intubation dans son traité
le canon de la Médecine. Les premières sorties de
l'hôpital en dehors de ses structures remontent en 1956 grâce
à Ibsen à Copenhague lors de l'épidémie de
poliomyélite. Durant la deuxième guerre mondiale, les services
de santé des armées américaine réalisaient les
soins sur les champs de bataille et lors des transports. Les premiers
transports médicalisés héliportés remontent
à la guerre de Corée (1950-1953). Dans les
années 1980 la spécialité des urgences s'est
développée principalement aux Etats Unis, mais également
au Canada Anglais et dans différent pays du monde, mais plus lentement
au Québec. La diversité de son expertise est une
caractéristique forte de la spécialité de la
médecine d'urgence. La définition proposée par CanMeds en
cerne bien les caractéristiques fondamentales.12 La
médecine d'urgence est la branche de pratiques
spécialisées qui s'intéresse à la prise en charge
d'un large spectre des maladies aigues ou traumatiques dans toutes les tranches
d'âge.12 Les premiers urgentistes ont d'abord mis en
place les moyens appropriés pour évaluer rigoureusement la
variété des patients d'une unité d'urgence. Cette nouvelle
discipline a ensuite développé des activités de recherche
clinique des standards de pratique, des mécanismes d'assurance de la
qualité et de maintien des compétences.12 La
spécialité de médecine d'urgence transversale, est en
lien, dans les hôpitaux et dans les différents champs qu'elle
occupe, avec la plupart des autres spécialités médicales,
essentiellement dans la phase aigüe des problèmes graves pouvant
causer la mort ou des séquelles irréversibles.13
La médecine d'urgence a su ensuite élargir son expertise en
dehors des salles d'urgence, notamment aux différents secteurs de la
société présentant une menace pour la santé de la
population et aux systèmes et organismes permettant d'y répondre
tel que le système pré hospitalier d'urgence, le réseau de
traumatologie.
Nous terminerons cet historique des urgences par une
définition de la réanimation par Jean Hamburger en 1950 et qui
peut parfaitement correspondre à la Médecine d'urgence.
« Au concept physiologique de constance du milieu intérieur,
des médecins doivent répondre par un dispositif de surveillance
permanente et correction immédiate de tout désordre
éventuel de l'homéostasie ».14
1.2. UNITE DES URGENCES
1.2.1. QUELQUES CONCEPTS
1.2.1.1 DEFINITION D'UNE UNITE DES URGENCES
C'est une unité du centre hospitalier où
sont offert dans un délai approprié et par une équipe
interdisciplinaire de professionnels voués à leurs tâches
et s'appuyant sur des moyens adéquats, des services comprenant,
l'accueil, le triage, l'évaluation, la stabilité,
l'investigation, le traitement, puis le cas échéant,
l'orientation de la personne vers les ressources les plus aptes à
assurer la continuité des soins et le suivi.13
1.2.1.2 MISSION D'UNITE DES URGENCES
Lors du forum sur la situation dans les urgences qui s'est
tenu en OCTOMBRE 1999, les 23 associations présentes se sont attendues
sur ce que doit être la mission de l'unité
d'urgence.12
L'unité d'urgence fournit en tout temps, à
chaque personne qui s'y présente pour un problème de santé
urgent, les soins et les services de qualité requis par sa condition,
dans une perspective d'approche -patient. Pour promouvoir cette mission,
on doit partager la vision de l'unité d'urgence axée sur
l'idée qu'elle fait partie intégrante de la communauté
où elle fait office de filet de sécurité sanitaire pour la
population, qu'elle est complémentaire à la mission des autres
composantes du réseau et, enfin, qu'elle est intégrée
à l'hôpital, comme plaque tournante et importante porte
d'entrée.13 Les établissements d'un même
territoire doivent par l'entremise de leurs conseils d'administration
respectifs connaitre l'importance qu'il accorde à l'unité
d'urgence, les activités de l'urgence doivent être
priorisées et harmonisées par le centre hospitalier et par les
partenaires du territoire.
1.2.1.3 CODE D'ETIQUE :
Les membres de l'unité d'urgence doivent se
soumettre à des règles plus spécifiques qui
découlent des particularités de la pratique dans cette
unité.15
Le professionnel de l'urgence doit :
1. Soigner les patients selon les règles de l'art ;
2.Reconnaitre la primauté du bien-être du patient comme sa
responsabilité professionnelle fondamentale ; 3.
Répondre rapidement et adéquatement, sans préjugé
ou partialité à toute demande de soins qui constitue une urgence
médicale ; 4. Respecter les droits des patients et s'efforcer d'agir
dans leur meilleur intérêt, en particulier pour les patients les
plus vulnérables ou incapables de choisir un traitement en raison d'une
altération de leur capacité à consentir ; 5.
Communiquer sincèrement avec les patients en s'assurant de leur
consentement éclairé à tout traitement, à moins que
l'urgence de leur condition ne nécessite une intervention
médicale ou chirurgicale immédiate ; 6. Respecter le droit
des patients à la confidentialité et ne divulguer des
renseignements confidentiels qu'avec le consentement de patient ou lorsque cela
est requis en raison d'un devoir supérieur tel que le devoir de
protéger autrui ou d'obéir à la loi ; 7.
Interagir honnêtement et équitablement avec les collègues
de travail et prendre les mesures appropriées pour protéger les
patients des prestataires de soins dont les facultés sont affaiblies,
qui sont incompétents ou qui s'engagent dans la fraude ou l'escroquerie
; 8. Travailler en coopération avec les intervenants qui se
présentent à l'unité d'urgence ; 9. Prendre
part à des activités de formation continue afin de maintenir les
connaissances et les compétences au niveau optimal nécessaire
à l'administration des soins de qualité aux patients qui se
présentent à l'unité d'urgence ; 10. Faire une
utilisation judicieuse et responsable des ressources médicales ; et
autres.
L'établissement du code d'éthique est la
responsabilité des membres de l'unité d'urgence, le chef du DSMU
et l'infirmier-chef transmet les règles d'éthique aux instances
décisionnelles pour approbation, ils s'assurent également du
respect de ces règles par les membres de l'unité
d'urgence.16
1.2.1.4. L'UNITE D'URGENCE.
Lorsqu'un patient décide de se rendre à
l'unité d'urgence, il doit suivre un certain parcours avant de recevoir
les soins requis par sa condition médicale. Il est important de
prendre note que la responsabilité de l'hôpital envers le patient
débute dès que ce dernier entre sur le terrain de
l'hôpital. Certains jalons méritent d'être tracés
afin de diminuer le risque de préjudice au patient durant ce parcours.
L'unité d'urgence d'un centre hospitalier doit être
identifiée adéquatement à l'extérieur de
l'établissement, le patient doit être en mesure de repérer
immédiatement l'entrée de l'urgence. Le lieu où se trouve
l'urgence doit être bien indiqué à chacune des portes du
centre hospitalier et le parcours pour s'y rendre doit être facile, la
distance entre entrée principale et l'entrée de l'urgence doit
être claire. L'entrée de l'ambulance peut
également servir au patient qui se présente en catastrophe
à bord d'un véhicule pour une urgence médicale. Dans
ces situations, la marche à suivre doit être bien indiquée
afin que le patient puisse avoir accès rapidement aux ressources
médicales en place. L'établissement doit être en mesure de
fournir des fauteuils roulants aux patients qui ont besoin d'aide pour se
déplacer. Les agents de sécurité de
l'hôpital ou toutes autres personnes mandatées par
l'établissement doivent assumer, ce rôle d'aide à la
clientèle doit être applicable sur l'ensemble du terrain du
centre.
1.2.1.5 LE TRIAGE :
Le triage est la première étape du processus
d'évaluation clinique et sert à déterminer la
priorité des efforts des équipes des soins. Il est sous la
responsabilité du personnel infirmier, le collège des
médecins du Québec a d'ailleurs reconnu la responsabilité
du personnel infirmier au regard du triage dans une publication récente
sur ce sujet. C'est dans les champs de son exercice que l'infirmier
intervient au triage. L'évaluation de même que la décision
relative à la détermination du degré d'urgence constituent
des volets importants de sa pratique autonome, même si des
critères ont été pré établit, elle
répond de la qualité de son exercice.17 Tout
patient qui se présente à l'unité d'urgence doit
être évalué par une infirmière affectée au
triage, et ce, avant l'inscription. L'infirmière du triage a la
responsabilité de diriger immédiatement le patient dont
l'état nécessite des soins urgents vers l'aire de traitement
appropriée. Dans un tel cas, l'inscription sera effectuée soit
par un accompagnateur, soit par un membre du personnel de l'inscription qui se
rendra au chevet de la personne. Les informations obtenues au moment du
triage doivent être consignées sous formulaire prévu
à cet effet. Le collège des médecins et l'ordre des
infirmiers du Québec ont récemment adopté l'utilisation de
l'outil : échelle de triage et de gravité (ETG) ; dans le but
d'uniformiser le processus du triage par l'utilisation des mêmes
critères et de la méthode de classification.
L'échelle de triage et de gravité comprend cinq niveaux,
établis en fonction des critères objectifs permettant
d'évaluer rapidement le niveau d'urgence du patient qui consulte.
Le délai maximum d'attente acceptable pour chaque niveau d'urgence
est déterminé et l'état du patient doit être
réévalué lorsque le délai prévu par
l'infirmier du triage est échu et le patient n'a pas été
évalué par le médecin.
1.2.1.6 CRITERES D'INSTALLATION DES PATIENTS SUR UNE
CIVIERE
Afin d'uniformiser et d'optimiser l'utilisation des
civières, il est recommandé de coucher sur une civière,
les patients qui présentent les conditions
suivantes :18
1. Le patient présente une pathologie qui comporte
un risque de morbidité ou de mortalité et qui nécessite
une prise en charge immédiate dans la salle de réanimation ;
2. Le patient présente une instabilité des signes vitaux ;
3. Le patient présente des symptômes nouveaux ou une
exacerbation de symptômes reconnus comme comportant un risque de
morbidité ou de mortalité que l'on doit investiguer, surveiller
et traiter ; 4. Le patient a des symptômes non spécifiques
graves, empêchant l'ambulation : confusion, vertiges Importants,
faiblesse marquée, incapacité de marcher, etc. 5. Le patient
présente une douleur importante nécessitant l'administration d'un
analgésique par voie parentérale ; 6. Le patient
présente une condition psychiatrique qui demande une protection :
patients agités, suicidaires, etc. Un patient placé sur
une civière pour toute autre raison devrait être
considéré comme un patient ambulatoire et être inscrit
comme tel dans le registre de l'unité d'urgence.
1.2.1.8. LES EXAMENS DIAGNOSTIQUES A L'UNITE D'URGENCE
Les demandes d'examens diagnostiques émanant de
l'unité d'urgence doivent se limiter aux examens jugés
nécessaires par le médecin. Des ententes avec les
différents services diagnostiques sont nécessaires pour obtenir
des plages horaires réservées à certains examens
demandés par l'unité d'urgence. Des mécanismes
d'évaluation de la pertinence des examens complémentaires
demandés doivent être mis en place par l'établissement.
Les analyses de laboratoire urgentes demandées à l'unité
d'urgence doivent être effectuées rapidement ; Les
résultats de ces examens doivent être disponibles de façon
prioritaire dans un délai d'une heure. Afin d'accélérer le
processus, les demandes d'examens doivent être identifiées
clairement par une codification qui indique la provenance de l'urgence et la
nécessité d'accorder la priorité à la
demande.19 Les radiographies simples doivent être
effectuées rapidement et être disponibles dans un délai de
moins d'une heure. Quant aux services d'imagerie médicale avancée
(tomodensitométrie, échographie...), un protocole d'entente entre
l'unité d'urgence et le département d'imagerie doit
prévoir l'accès à des plages horaires prioritaires pour
l'unité d'urgence. L'interprétation des examens en
imagerie médicale doit être disponible dans un délai d'une
heure, lorsque le médecin de l'unité d'urgence le juge
nécessaire. Il n'est pas acceptable de remettre au lendemain un examen
diagnostique ou un rapport essentiel à la prise de décision
urgente. Des locaux des services diagnostiques utilisés
fréquemment par la clientèle de l'urgence doivent être
localisés à proximité des lieux physiques de celle-ci.
Les départements de biologie médicale et de radiologie (tel que
spécifié dans la LSSSS) doivent s'assurer de répondre en
tout temps à une augmentation des demandes d'examens en provenance de
l'unité d'urgence. Pour ce faire, ils doivent instituer des
procédures spéciales dans leurs départements
respectifs.
1.4. LES URGENCES CHIRURGICALES
Le mot urgence dérive étymologiquement du
terme latin « urgere » qui veut dire se presser ou se
dépêcher. Il sous-entend donc la nécessité d'agir
vite et sans retard. Pour le médecin l'urgence est une situation
clinique sérieuse pouvant affecter le pronostic vital ou fonctionnel de
son patient, si les soins requis ne sont pas rationnellement administrés
dans les plus brefs délais. L'urgence implique donc la notion de
non-assistance à une personne en danger qui est l'une des bases
fondamentales de déontologie médicale. L'urgence est chirurgicale
lorsque le traitement nécessite une administration des
médicaments (comme dans les autres branches de la médecine),
associe à la réalisation de certains actes qui seront
exécutés avec les mains du chirurgien en se servant ou non de
certains instruments. En pratique, les urgences exigent d'un
côté une équipe médicale et para médicale
compétente agissant dans un esprit de complémentarité
multidisciplinaire ; et l'autre côté un plateau technique
permettant une réalisation rapide des procédés diagnostics
nécessaires ; et une prise en charge immédiate des lésions
diagnostiquées. La précocité du diagnostic et la
rapidité de la mise en oeuvre des mesures thérapeutiques sont les
conditions nécessaires pour améliorer le diagnostic global des
malades.
1.4.1 TYPES D'URGENCE
- Urgence vraie : tableau clinique qui met les pronostics
vitaux en jeu. Exemples : état de choc, hémorragie digestive,
abdomen aigu chirurgical, traumatisme cranio- encéphalique, poly
traumatisme, ... - Urgence fonctionnelle : tableau clinique qui met en
jeu les pronostics fonctionnels. Exemple : Torsion testiculaire, Plaie de la
main, Plaie du globe oculaire, ... - Urgence ressentie : ça me fait
peur alors je viens aux urgences. Exemple : Pied fantôme, ....
1.4.2. QUELQUES PRINCIPES DANS LA PRISE EN CHARGE DES
URGENCES CHIRURGICALES Devant une urgence chirurgicale il
faut : - Une distinction un peu arbitraire ; - Une prise en charge
globale du patient - Eviter la classification médicale ou
chirurgicale car un patient *chirurgical* peut passer sur le versant
*médical* (sepsis sur appendicite) ; - Qui dit urgence, donc
nécessité d'une prise en charge de façon urgente - Savoir
qu'une urgence chirurgicale est une bombe à retardement ;... - Ne pas
négliger ces patients car risques de transformation : perforation de
diverticules, péritonite appendiculaire ; - Se méfier de la
spoliation sanguine : Exemple : fracture de fémur (2litres), une plaie
scalp (1litre), ...
CHAP. II. MATERIELS, PATIENTS ET METHODES
II.1. Lieu et période d'étude
Le Centre Hospitalier DOCS nous a servi comme lieu
d'étude durant la période allant de Janvier 2013 à
Décembre 2015, soit une période de 3ans.
II.2.Population d'étude
Notre population d'étude était de 690 cas
des patients admis aux urgences au Centre Hospitalier DOCS durant notre
période d'étude.
II.3. Echantillon d'étude
Notre échantillon
d'étude est constitué de tous les malades ayant consulté
le service chirurgie du Centre Hospitalier DOCS en état d'urgence
chirurgicale du 1er Janvier 2013 au 30 Décembre 2015, soit
138 cas au total.
II.4. Critères de sélection
II.4.1. Critères d'inclusion
Etait inclus dans cette étude tout patient ayant
eu recours aux différents services du Centre Hospitalier DOCS en
état d'urgence pour un motif chirurgical, ayant nécessité
l'hospitalisation pendant cette période et présentant un dossier
complet c'est-à-dire qui contient tous les paramètres
d'étude retenus dans notre recherche.
II.4.2. Critères d'exclusion
N'était pas inclus dans cette étude tous
les patients ayant consulté pour une urgence médicale et ayant
des dossiers incomplets c'est-à-dire qui ne contient pas tous les
paramètres retenus dans cette étude.
II.5. Types d'études
Notre étude est
rétrospective et descriptive basée sur l'analyse documentaire.
Pour la collecte des données, nous nous sommes servi des registres des
urgences.
II.6. Paramètres d'étude
Les paramètres suivant
ont été retenus dans notre recherche : fréquence,
âge, sexe, profession, adresse/provenance, niveau d'étude,
délai de la maladie, diagnostic pose, acte pose et l'état du
malade à la sortie.
II.7. Méthodes
Pour les variables
quantitatives de notre échantillon, le regroupement en classes a
été fait ainsi que le nombre et les intervalles de
classes.
Pour calculer et interpréter les résultats,
nous les avons présentés dans les différents tableaux
grâce au logiciel Microsoft Word 2016 et nous avons recouru au calcul de
pourcentage et de la moyenne.
Après cette l'analyse et interprétation, les
résultats suivant ont été trouves :
%=
Avec; %= pourcentage ni= nombres des cas
observés N= nombre total des cas observés
II.8. Difficultés rencontrées
Au cours de notre recherche
nous nous sommes heurté à pas mal de difficultés telles
que :
1. Certains éléments importants de notre
recherche n'étaient pas disponibles dans le dossier, à titre
d'exemple : les complications post-opératoires
2. L'oubli de compléter certains
éléments de l'identité du malade comme l'âge,
l'adresse, ...
Pour contourner tous ces problèmes nous avons
été obligé d'omettre volontairement certains
paramètres pourtant si important dans notre travail.
CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATS
III.1. Fréquence des urgences chirurgicales par
rapport a d'autres interventions non urgentes
La prévalence des urgences chirurgicales influence sa
survenue, c'est pourquoi dans ce tableau nous essayerons de voir la
fréquence des interventions chirurgicales urgentes par rapport à
d'autres interventions.
Pathologies
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Urgences chirurgicales
|
138
|
20%
|
Autres urgences
|
552
|
80%
|
TOTAL
|
690
|
100%
|
De part ce tableau, nous avons remarqué que les urgences
chirurgicales occupaient 20%.
III.2. Répartition des urgences chirurgicales selon les
tranches d'âge
Dans le tableau ci-dessous,
sont ressorties la fréquence des urgences chirurgicales par rapport
à toutes les pathologies selon les tranches d'âge.
Age
|
Effectif
|
Pourcentage
|
De 0 à 15ans
|
27
|
19,63%
|
De 16 à 30ans
|
54
|
39,075%
|
De 31 à 45 ans
|
35
|
25,36%
|
De 46 à 60 ans
|
16
|
11,595%
|
De 60 et +
|
6
|
4,34%
|
TOTAL
|
138
|
100%
|
Au vu de ce tableau, les urgences chirurgicales touchaient
plus l'intervalle d'âge compris entre 16 et 30ans en proportion de
39,075%. La population la moins touchée c'est celle de plus de
60ans en proportion de 4,34%.
III.3. Répartition des urgences chirurgicales selon le
sexe
Dans le tableau ci-dessous,
nous allons ressortir la fréquence des urgences chirurgicales selon le
sexe par rapport à d'autres pathologies.
Sexe
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Féminin
|
98
|
71,01%
|
Masculin
|
42
|
28,98%
|
TOTAL
|
138
|
100%
|
Au vu de ce tableau, la population la plus sujette aux
urgences chirurgicales c'est celle de sexe féminin en proportion de
71,01%.
III.4. Répartition
des urgences chirurgicales selon les professions
Dans le tableau ci-dessous nous
allons ressortir la fréquence des urgences chirurgicales selon la
profession des patients.
Profession
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Elèves
|
49
|
35,55%
|
Commerçants
|
37
|
26,79%
|
Ménagères
|
28
|
20,27%
|
Agriculteurs
|
24
|
17,39%
|
TOTAL
|
138
|
100%
|
De part ce tableau, les élèves sont les plus
concernés par les urgences chirurgicales avec une prévalence de
35,55% tandis que ceux qui sont les moins concernés sont les
agriculteurs 17,39%.
III.5. Répartition des urgences chirurgicales
selon les milieux de provenance
Dans le tableau ci-dessous, nous
allons faire ressortir la fréquence des urgences chirurgicales
par rapport à d'autres selon les milieux de provenance des
patients.
Provenance
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Goma
|
105
|
76,08%
|
Rusthuru
|
26
|
18,86%
|
Masisi
|
5
|
3,62%
|
Bukavu
|
2
|
1,44%
|
TOTAL
|
138
|
100%
|
Au vu de ces deux tableaux, les urgences chirurgicales
proviennent plusde la ville de Goma avec une prévalence de 76,08 %,
tandis qu'elles semblent provenir moins des zones périphériques
de la ville de Goma telle que Bukavu (1,44%), Masisi (3,62%).
III.6. Répartition des
urgences chirurgicales selon le niveau d'étude
Dans le tableau ci-dessous nous
allons ressortir la fréquence des urgences chirurgicales selon le niveau
d'étude des patients.
Niveau d'étude
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Analphabètes
|
26
|
18,82%
|
Ecole primaire
|
24
|
17,36%
|
Etudes secondaires
|
61
|
44,20%
|
Etudes supérieures et universitaires
|
25
|
25,26%
|
TOTAL
|
138
|
100%
|
Au vu de ce tableau, les personnes les plus
touchées par les urgences chirurgicales sont ceux ayant suivi les
études secondaires avec une prévalence de 44,20% tandis que ceux
qui sont moins touchées sont les licenciés avec une
prévalence de 18,82%.
III.7.Répartition des urgences chirurgicales suivant le
délai de la maladie avant l'hospitalisation
Dans le tableau ci-dessous nous
allons ressortir les urgences chirurgicales suivant le délai de la
maladie avant le traitement.
Délai de la maladie
|
Nombre
|
Pourcentage
|
De 0 à 11h59
|
86
|
62,29%
|
De 12hà 23h59
|
42
|
30,41%
|
De 24h à 48h
|
8
|
5,79%
|
Sup. à 48h
|
2
|
1,44%
|
TOTAL
|
138
|
100%
|
Au vu de ce tableau, la plupart des urgences surviennent
dans les 12 premières heures après la survenue de la maladie avec
une fréquence de 62,29%.
III.8. Distribution des urgences chirurgicales selon
les diagnostics posés
Dans le tableau ci-dessous sont
reparties les urgences chirurgicales selon les diagnostics poses.
Diagnostique Effectif
Pourcentage
|
Hernie étranglée
47 34,057%
|
Appendicite aigue 46
33,33%
Fracture ouverte post ATR 33
23,91%
Torsion testiculaire 42,89%
Occlusion intestinale
32,17%
Abcès du sein
32,17%
Péritonite 2 1,44%
TOTAL 138 100%
Dans ce tableau, nous avons constaté que les
appendicites aigues sont plus nombreuses en proportion de 46 soit
33,33%.
|
III.9. Distribution des quelques urgences chirurgicales et les
actes poses
Dans le tableau ci-dessous nous allons repartir les
différents actes posés pour les urgences chirurgicales ci-haut
citées.
Acte posé
Effectif Pourcentage
|
Herniorraphie 47
34,057%
|
Appendicectomie 46
33,33%
Parage chirurgicale 20
14,42%
Platrage 139,42%
Laparotomie exploratrice
53,62%
Incision/Drainage
32,17%
Orchidectomie 4
2,89%
De par le tableau ci-dessus, l'acte chirurgical le plus
pratiqué c'est l'herniorraphie avec une prévalence de 34,057%
soit un effectif de 47.
III.10. Distribution des urgences chirurgicales suivant
l'état du malade à la sortie
Dans le tableau ci-dessous nous
allons repartir les urgences chirurgicales d'après l'état du
malade à la sortie.
Etat
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Amélioré
|
130
|
94,18%
|
Décédé
|
8
|
5,82%
|
TOTAL
|
138
|
100%
|
Au cours de l'évolution, l'issue vitale
était caractérisée par 8 décès soit 5,82%
contre 130 cas d'amélioration soit 94,18%.
CHAPITRE IV. DISCUSSION
IV.1. Fréquence des urgences chirurgicales
Nous remarquons que 138
patients ont été admis au Centre Hospitalier DOCS en état
d'urgence sur un total de 690 cas admis de Janvier 2013 à
Décembre 2015 et ont bénéficié d'une intervention
chirurgicale soit une fréquence de 20% des patients en état
d'urgence chirurgicale.
Ce résultat est supérieur celui du CSRef de
Bougouni(MALI) où elles occupaient 9.7%. (4)
Cet écart entre ce résultat peut s'expliquer par le
fait qu'à ce centre de santé on améliore les soins et
qu'on essaye de prendre en charge les urgences chirurgicales, plus
spécifiquement les urgences abdominales à d'autres niveaux.
(4)
De notre côté, cette fréquence peut
s'expliquer par la situation dans laquelle se trouvait le pays durant notre
période d'étude, dans cette période le pays et plus
spécifiquement la province du nord Kivu étaient dans une
période de guerre ayant occasionné cette hausse de la
fréquence, dont la majorité est occupée par des plaies par
balle et par éclats. En plus, la majorité de notre population
d'étude était des militaires qui venaient fraichement des champs
de bataille ; cela renforce encore cette idée.
IV.2. Distribution des cas selon les données
sociodémographiques
IV.2.1. Distribution des urgences chirurgicales selon
l'âge
Au cours de notre recherche, en
ce qui concerne l'âge, les personnes les plus touchées sont ceux
de la tranche d'âge de 16 à 30ans avec une prévalence de
39,075%. Deux études rétrospectives sur les plaies de
l'abdomen ont retrouvé un âge moyen de 27,3 à 36ans (3,5).
Ces résultats ont été respectivement observes en
Afrique et en France. Quant aux traumatismes fermés, un âge
moyen de 27 ans était rapporté en milieu
défavorisé. Dans le même contexte, une
étude malgache publiée en 2008 rapportait un âge moyen de
29 ans chez 316 blessées par accident de circulation. Les cas
rapportés intéressaient aussi bien les hommes que les femmes avec
une prédominance masculine. Des recherches similaires ont
été effectuées par Mammadou Fougé Camara qui a
trouvé 16,9% des patients qui ont moins de 16ans reçus en urgence
chirurgicale. Nous pensons que ce résultat serait dû à
l'exposition élevée à laquelle la population de cette
tranche d'âge est constamment confronté suite son activité
intense car c'est la couche la plus active de la société.
(9)
IV.2.2 Distribution des urgences chirurgicales selon le
sexe
Dans notre étude, les
femmes étaient les plus concernées avec une incidence de 71,01%.
Cette fréquence élevée serait due au fait
qu'en Afrique en général et à Goma en particulier, le taux
de naissance est très élevé, ce qui sous-entend qu'il y a
beaucoup des grossesses. Et comme de le voir, la fréquence est
très élevée pour les urgences en
gyneco-obstétrique.
IV.2.3. Distribution des urgences chirurgicales selon la
profession
De par le tableau 7, on
constate que les élèves sont les plus concernés par les
urgences chirurgicales avec une prévalence de 35,55%. Des
études similaires ont été effectuésà la
Clinique BONDEKO et rapporte 22% des urgences chirurgicales chez les
chômeurs, d'autres à l'HMC de Kala rapportant 45% des urgences
chirurgicales chez les militaires. Ceci s'explique par la différence
des milieux d'étude, le Centre Hospitalier DOCS se trouve dans un
quartier résidentiel reçoit plus des civils tandis que l'HMC de
Kala étant un hôpital militaire ne doit que recevoir beaucoup des
militaires. (9)
IV.2.4. Distribution des urgences chirurgicales selon la
provenance
Au cours de notre recherche,
nous avons constaté que les urgences intéressent plus les
habitants de Goma avec une fréquence de 68,08% par rapport à tous
les cas reçus. Au sein même de la ville, la provenance des
urgences est plus fréquente dans les quartiers environnant juste le
Centre Hospitalier DOCS que les quartiers qui en sont un peu
éloignés. Cela serait dû au fait que, la
prévalence est plus élevée à Goma car c'est la
ville dans laquelle se trouve le Centre Hospitalier DOCS. Par contre les
autres régions périphériques sont moins concernées
car elles sont très éloignées de DOCS.
IV.2.5. Distribution des urgences chirurgicales selon le
niveau d'étude
Au cours de notre recherche,
nous avons remarqué que les personnes ayant étudié
jusqu'aux études secondaires sont les plus concernés par les
urgences chirurgicales avec une prévalence de 44,20%. La forte
prévalence dans cette catégorie de population s'explique par le
fait qu'elle renferme en grande partie les femmes et ces dernières qui
connaissent beaucoup des problèmes gyneco-obstetriques.
IV.2.6. Distribution des urgences chirurgicales selon le
délai de la maladie
Selon notre étude, la plupart des urgences
chirurgicales arrivent juste dans les 6 premières heures après la
survenue du traumatisme ou la complication de la maladie.
Ceci s'explique par le fait que les urgences chirurgicales
surviennent dans des circonstances brusques. Certes, il y en a des urgences
qui, suite à certains problèmesfinanciers ou la mentalité
de la population de se fier trop aux charlatans faute d'information arrivent
avec un délai de plus de 12heures voire 24heures. Des études
similaires ont été faites en France ou le délai de prise
en charge était, dans la majorité des cas inclus dans les 6
premières heures (pour 83,6%). Le délai moyen
était assez important (13h) puisqu'il n'était pas rare de se
retrouver devant des cas vus tardivement. (9) Les raisons sont
multiples : distance entre le lieu de l'accident et l'hôpital,
manque de transport médicalisé, méfaits de la
médecine traditionnelle. IV.2.7. Distribution des urgences
chirurgicales selon l'évolution
Au cours de notre étude,
l'issue vitale était caractérisée par 8
décès soit 5,82%c contre 130 cas améliorés soit
94,18%. En France, les décès préopératoires
sont devenus rare grâce au développement de la transfusion massive
et de la parotomie écourtée. (6) En Afrique, une étude
rapportait 6,8% des décès préopératoires dans un
état de choc irréversible. (10)
CONCLUSION
Au terme de notre étude portant sur les urgences
chirurgicales à Goma, cas observés au Centre Hospitalier DOCS du
1er Janvier 2013 au 31 Décembre 2015 ; il sied d'en
dégager les grandes lignes. Après analyse de nos
données, nous avons abouti aux résultats suivants :
- La tranche d'âge la plus touchée par les
urgences chirurgicales c'est celle comprise entre 16 et 30ans avec une
fréquence de 39,075%.
- Le sexe le plus concerné c'est le sexe
féminin avec une prévalence de 72,46%.
- La plupart des urgences chirurgicales proviennent de
Goma par rapport aux zones périphériques avec une
fréquence de 68,11% car sa population fréquente trop le Centre
Hospitalier DOCS vu que cet hôpital est dans cette même
ville.
- La profession la plus touchée ce sont les
élèves en proportion de 35,55%.
- Les personnes les plus touchées sont les
personnes ayant étudiées jusqu'aux études secondaires avec
une fréquence de 44,20%.
- La plupart des urgences viennent suite aux traumatismes
de survenue brusque ainsi qu'aux maladies s'ayant compliquées
brusquement.
- L'évolution a été
légèrement favorable avec 5,79% des cas de décès et
94,2% des cas améliorés.
RECOMMANDATIONS
En tenant compte de ce qui précède, nous
espérons que ce travail éveillera la conscience du personnel des
services de chirurgie, étant donné que les urgences chirurgicales
constituent un problème fréquent de sante dans notre
milieu.
En dépit de ceci, nous suggérons ce qui
suit :
Ø Au gouvernement :
· De créer des mutuels de santé pour
une meilleure prise en charge des malades.
· De garantir la sécurité sociale des
personnes de 3e âge.
· D'améliorer les structures de prise en
charge des urgences chirurgicales et les doter de tous les matériels
nécessaires.
· De disposer d'un personnel efficace formé
pour les urgences.
Ø Au personnel
soignant :
· De respecter les normes sémiologiques lors
de l'élaboration du dossier.
· Mentionner tous les résultats dans le
dossier du malade pour une bonne référence.
Ø Au corps
académique :
· De fournir notre bibliothèque en manuels
indiqués et riches pour une bonne documentation.
· De renforcer la formation en rapport avec les
urgences chirurgicales.
Ø Au patient :
· Consulter le médecin en temps en cas de tout
problème de santé.
· Na pas se laisser entrainer par la vague des
charlatans car c'est un phénomène qui prévaut actuellement
dans cette ville.
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Médecine Rennes Université de Rennes 1, 2001 ;
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des enfants victimes d'accidents de la vie à l'hôpital d'enfants
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