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Déviation du taux de change par rapport aux fondamentaux

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par Adnan CHOCKRI
FSEG Sfax - Mastère Dynamique économique et financière 2006
  

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2.1.2- Détermination analytique du taux de change d'équilibre fondamental

En vertu des développements précédents, le taux de change réel d'équilibre

est donc la valeur du change réel assurant une cible donnée de compte courant, sachant que l'équilibre interne est réalisée. Il est possible d'écrire le compte courant (Cc) comme une fonction du PIB domestique (Y), du PIB étranger (Y*), du change réel (R)

et d'un ensemble de diverses variables exogènes (Z) :

Cc =

f (Y , Y * , R, Z )

(1.17)

Le taux de change réel d'équilibre, noté, Rà est alors simplement défini par :

Cà =

f (Yà , Yà * , Rà , Z )

(1.18)

où Cc, Y et Y* représentent respectivement les valeurs d'équilibre du compte courant,

du PIB domestique et du PIB étranger.

Comme le rappellent Joly et al. [1996], deux difficultés apparaissent ici. En premier lieu la forme de la fonction f est difficile à évaluer. En second lieu, les variables exogènes Z ne sont pas aisément identifiables. Pour pallier ces deux

difficultés, on log-linéarise le modèle :

(1.19)

c

c

C - Cà =

f (Y ,Y * , R, Z )- f (Yà,Yà * , Rà , Z )

Soit encore :

*

Cc

= - Y + * Y

+ R

(1.20)

Y Y Y * R

, *

et étant des paramètres liés aux élasticités du bloc du commerce extérieur

et X = X - Xà

donné par :

. L'écart relatif du taux de change réel à sa valeur d'équilibre est donc

R =

1 Cc

+ OG - *OG *

(1.21)

R Y

Où OG et OG* désignent respectivement les output gaps

Finalement, on peut donc écrire :

c

R-Rà = 1 C s -Càc

domestique et étranger.

(1.22)

R Y

c

C s désigne le compte courant structurel défini par :

C

s

c = Cc

Y Y

+ OG - *OG *

(1.23)

Il ressort donc de ces brefs développements que l'écart relatif du change réel à

sa valeur d'équilibre est fonction de l'écart, en part du PIB domestique, du compte courant structurel à sa valeur d'équilibre. Ainsi, un compte courant structurel inférieur

à sa valeur d'équilibre correspond à une surévaluation du taux de change par rapport à

sa valeur d'équilibre. Il reste maintenant à déterminer précisément la valeur de cette cible de compte courant.

2.1.3- Les difficultés de définition des cibles

Au regard des développements figurant dans les deux paragraphes précédents,

on constate que le calcul des taux de change d'équilibre fondamentaux nécessite de connaître deux éléments :

· L'écart entre la production réalisée et la production potentielle (l'équilibre interne) ; et

· L'écart entre le solde courant observé et le solde courant soutenable (l'équilibre externe).

Cependant, la définition de ces deux cibles, ou niveaux de référence, pose un

certain

nombre

de problèmes et ne fait pas l'unanimité (voir notamment Borowski

et al. [1998b]). Pour cette raison, l'approche de Williamson est souvent qualifiée de normative dans la mesure où le niveau des taux de change d'équilibre est conditionnel aux hypothèses retenues. C'est pourquoi Artis et Taylor [1993] et Bayoumi et al.

[1994] préfèrent parler de taux de change d'équilibre désiré (Desired Equilibrium

Exchange Rates, DEER) plutôt que de taux de change d'équilibre fondamental.

Joly et al. [1999] insistent ainsi particulièrement sur le problème de la

définition des cibles de compte courant et suggèrent plusieurs possibilités 14 . Une

première possibilité consiste à n'autoriser aucun écart du solde courant par rapport à

l'équilibre pour chacune des périodes considérées. Néanmoins, comme le soulignent

les auteurs, cet objectif n'est pas efficace dans la mesure où un pays peut avoir intérêt à tirer profit d'importations ou d'exportations de capital sur une longue période. En outre, Williamson [1994] indique que cette définition n'est pertinente que si l'on s'intéresse à la détermination d'un équilibre de très long terme. Il semble donc préférable de chercher à définir des déséquilibres soutenables plutôt que d'éliminer automatiquement toute éventualité de déséquilibre. Même si l'intérêt d'une telle approche ne fait pas de doute, sa mise en oeuvre est délicate dans la mesure où peu de théories permettent de quantifier ces déséquilibres (voir notamment Joly et al. [1999]). Williamson [1994], faisant appel aux théories du cycle d'endettement et du cycle de vie, suggère de relier la cible de la balance courante à la position extérieure nette, compatible avec le cycle d'endettement et les caractéristiques démographiques du pays. Cependant, comme Williamson lui même le souligne, cette approche présente le risque, pour certains pays, de conduire à des niveaux de déficit courant qui ne sont pas soutenables à moyen terme. Le recours à la théorie du cycle de vie autorise également

à effectuer une distinction entre les pays ayant des taux d'épargne privée plus élevés que d'autres. Enfin, dans la mesure où l'évolution des finances publiques a un impact

sur le compte courant à moyen terme, il convient également de tenir compte des mesures de politique budgétaire afin d'évaluer la cible de compte courant.

Comme le notent très justement Joly et al. [1996], ces théories ne permettent pas de définir de façon précise un niveau de compte courant d'équilibre. Joly et al.

[1999] suggèrent alors de rattacher le taux de change réel d'équilibre à la contrainte budgétaire inter temporelle de la nation en générant un profil de compte courant qui

permette de rembourser la dette extérieure en un nombre donné de périodes. Une telle

14 Cadiou [1999] souligne en outre que le choix des élasticités du commerce extérieur est également fondamental dans la

mesure où l'élasticité revenue influence l'évolution du solde commercial lorsque l'économie rejoint sa production potentielle. Elle détermine l'écart entre la balance commerciale de plein emploi et sa cible. Les élasticités prix ont alors pour objet de déterminer l'ampleur de l'ajustement du taux de change réel permettant d'annuler cet écart.

technique permet ainsi de tenir compte des déséquilibres extérieurs tant courants que

passés. Une dernière possibilité, moins restrictive, consiste à stabiliser le stock de la dette en part de PIB. Cette règle consistant donc à stabiliser le ratio de la dette sur le PIB à un niveau donné a été retenue par Williamson et permet de définir un niveau soutenable de déficit courant pouvant continuer à être financé par des entrées de capitaux.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand