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Analyse de la filière coton dans le contexte de la libéralisation : cas de la zone de Korhogo (Côte d'ivoire)

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par adassé Christophe CHIAPO
Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) - INPHB - Diplôme d'Agronomie Approfondie 2001
  

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CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS

1.1 CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE DE LA LIBERALISATION

Le modèle de développement ivoirien a été longtemps basé sur une très large intervention de l'Etat. L'existence d'importantes disponibilités financières, nées de la conjonction d'une période de hauts cours du café et du cacao, du besoin de recyclage des pétrodollars, et de l'absence d'une classe d'investisseurs nationaux pendant les premières années d'indépendance ont favorisé l'émergence d'un modèle de développement où l'Etat intervient dans les activités productrices du secteur agricole.

Après deux décennies de bonne performance économique, le secteur agricole va connaître un essoufflement marqué par une baisse annuelle du taux moyen de croissance du PIB de 1,2 % entre 1980 et 1991. Cette contre performance est le résultat de politiques macro-économiques et sectorielles inadéquates( 6 ) et de l'effondrement des prix des principales cultures d'exportation ivoiriennes sur les marchés internationaux. Ces deux effets auront un impact considérable sur notre économie.

Pour pallier ce problème, la Côte d'ivoire, sous le poids de pressions extérieures, et notamment celles exercées par les institutions de Bretton Woods, va mettre en place dès 1981 un Plan d'Ajustement Structurel (PAS) puis en 1990 le Programme d'Ajustement du Secteur Agricole (PASA). Cependant ces PAS ont présenté des résultats mitigés( 7 ).

Malgré le souffle de vie économique qu'a engendré la dévaluation en 1994, l'Etat ne pourra pas faire face à ces dettes. D'où sous la pression de la Banque Mondiale et du FMI, l'Etat ivoirien va donc mettre en place une politique de désengagement des secteurs productifs de l'économie et de libéralisation des marchés. C'est pour corroborer cette politique que le gouvernement a décidé de la privatisation de la Compagnie Ivoirienne pour le Développement des Textiles (CIDT) gérant la filière coton en amont.

1.2 PROBLEMATIQUE

Les changements qui s'opèrent dans l'environnement économique ne sont pas perçus de la même manière par les uns et les autres. Tous les producteurs de coton n'ont pas eu le "flair" de la diversification. La grande majorité d'entre eux, restée dans à la monoculture, a ressenti le contrecoup de la baisse du prix d'achat du coton graine aux producteurs et l'augmentation du coût des intrants. Certains ont recouru aux usuriers, donc se sont endettés, d'autres ont bradé ou hypothéqué purement et simplement leurs biens(8).

6 - Banque Mondiale, 1994, "Revue du secteur Agricole". Abidjan, Mission régionale

7 - SYLLA Kalilou, 1997

8 - Ce paragraphe a été largement inspiré par l'article" Coton : la révolte des planteurs" de Ahmed KOUADIO et William KRA dans Jeune Afrique économie n° 312, p8

5 Dans ce contexte de crise économique totale intervient la libéralisation. Cette libéralisation est perçue comme un moyen d'assurer les meilleurs prix aux producteurs et de permettre aux coopératives des filières agricoles de prendre une part active dans la gestion desdites filières.

Face à la libéralisation de la filière coton, l'inquiétude des uns quant à une désorganisation de la filière qui viendra perturber la production de coton s'oppose à l'optimisme des autres pour qui les producteurs participeront plus activement à la gestion de la filière et prélèveront une part plus importante de la valeur ajoutée.

En effet la filière coton joue un rôle très important dans la vie économique et sociale des populations des régions de savane. En plus de son rôle de stabilisation des populations, elle joue un rôle de secteur créateur d'emplois agricoles pour les jeunes déscolarisés. C'est ce capital productif qui représente une ressource vitale pour l'économie du Nord de la Côte d'Ivoire qui est assujetti à la libéralisation.

Il apparaît donc judicieux et impératif dans ce contexte de libéralisation de la filière de mieux apprécier la situation des opérateurs, surtout des producteurs et des Organisations Professionnelles Agricoles. L'amélioration du revenu agricole du producteur, le niveau de protection accordé à celui-ci doivent être les grandes préoccupations de l'Etat et de tous les partenaires (tel INADES Formation) du monde rural. La libéralisation donnera lieu à divers transferts, notamment des transferts de gain du reste de l'économie vers les producteurs. Par conséquent, le niveau de ces transferts ( en terme d'augmentation ou de diminution) présente un grand intérêt dans ce contexte de libéralisation.

Le niveau de structuration, d'organisation et de gestion, pour ce qui concerne les Organisations Professionnelles Agricoles, devra être étudié en vue d'aider ces Organisations à être plus dynamiques et à s'armer de moyens adéquats pour leur fonctionnement.

Notre étude se propose de donner des réponses aux différentes préoccupations énoncées ci-dessus en analysant l'évolution des revenus des producteurs. Cette mesure est à saluer, dans la mesure où l'un des objectifs de la libéralisation est de permettre aux producteurs de profiter du contexte pour peser sur la négociation des prix d'achat et tirer un meilleur profit de leurs activités. Aussi cette étude se propose-t-elle d'analyser les effets de cette politique sur les OPA; quant on sait que ce contexte permet d'intégrer les différents acteurs à l'ensemble des décisions de la filière et donne plus de responsabilité à celles-ci.

1.3 OBJECTIFS

Cette étude vise à mesurer l'impact de la libéralisation de la filière coton sur les revenus des producteurs et sur la dynamique des Organisations Professionnelles Agricoles. L'atteinte de cet objectif global implique:

> L'évaluation de la rentabilité économique et financière de l'activité des producteurs avant et après la libéralisation ;

> L'analyse du niveau de transferts de gain des producteurs vers le reste de l'économie avant et après la libéralisation ;

> L'analyse du niveau de protection des producteurs avant et après la libéralisation ;

> La détermination des facteurs qui influencent plus la rentabilité financière et la compétitivité des producteurs ;

> L'analyse du niveau de structuration et d'organisation des Organisations Professionnelles Agricoles avant et après la libéralisation ;

> La définition des politiques à mettre en oeuvre au niveau des producteurs et des Organisations Professionnelles Agricoles à la suite de la libéralisation.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry