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Dynamique de l'achèvement du cycle primaire par les filles au Bénin

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par Narcisse SINGBO
ENEAM - ITS 2006
  

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Paragraphe 2 : Eliminer la discontinuité éducative

Le second problème véritablement crucial est celui de la discontinuité éducative. En effet, l'étude a montré que la discontinuité éducative qui est le premier déterminant de l'achèvement exerce une influence fortement négative sur celui-ci. Il faut à tout prix réduire le nombre de ces écoles. Nous proposons dans un premier temps un recensement minutieux de ces écoles puis ensuite une résolution progressive mais rapide des problèmes auxquels elles sont confrontées. Ceci ne saurait être possible sans la construction de salles de classes équipées et le recrutement d'enseignants entre autres. De même, il faudrait convaincre les parents de la nécessité d'envoyer tous leurs enfants, filles et garçons, à l'école surtout que le système politique actuel semble faire de la gratuité à l'enseignement primaire une priorité. Ainsi, on pourrait résoudre aussi le problème d'effectifs de classe insuffisants qui explique parfois la décision du chef d'établissement de ne pas ouvrir une classe compte tenu des dépenses que cela entraînerait. Il faudrait aussi veiller à ce que dans les nouvelles écoles créées, les élèves aient la possibilité de bénéficier de la continuité éducative.

Au niveau des communes du Bénin surtout celles rurales, les élus locaux doivent aussi jouer un grand rôle si l'on veut assurer l'instruction primaire pour tous les enfants d'ici à 2015. Il faudrait sensibiliser les parents d'élèves des dégâts de la discontinuité éducative et de l'analphabétisme et susciter davantage leur implication dans la mise en place de l'offre scolaire. Ceci permettra de réduire le nombre des victimes de la discontinuité éducative.

Au-delà de toutes ces recommandations, il faut améliorer la qualification du personnel enseignant qui est toujours insuffisant, rendre plus accessibles les manuels scolaires et réunir toutes les conditions indispensables au déroulement normal d'une année scolaire pleine en évitant surtout les mouvements de grève qui ne permettent

Dynamique de l'achèvement du cycle primaire par les filles au Bénin Décembre 2006

pas d'achever les programmes d'études. Toutes ces mesures que nous recommandons ont un coût qui sera inévitablement élevé mais elles s'imposent car l'éducation et en particulier celle des filles, loin de dépouiller les autres secteurs du développement social, contribue à les renforcer. Autrement, nous courons le risque de dépasser de plusieurs décennies l'échéance de 2015 et de sacrifier inutilement des générations d'enfants et en particulier de filles.

De nombreuses cantines scolaires sont créées dans les écoles surtout dans les zones rurales dans le but d'améliorer la scolarisation des enfants. Mais contrairement à nos attentes, cette variable ne s'est pas révélée déterminante de l'achèvement. Ce qui nous amène à nous interroger sur l'efficacité de ces cantines et plus particulièrement des cantines scolaires gouvernementales qui sont les plus nombreuses. A notre avis, il faudrait surtout revoir le circuit de distribution des vivres qui alimentent ces cantines. Il devrait y avoir le moins d'intermédiaires possibles pour que les vivres parviennent directement aux bénéficiaires, ce qui permettra aux populations cibles de bénéficier réellement de ces cantines. Par ailleurs il faudrait que ces vivres soient adaptés à l'alimentation locale et que des missions d'inspection soient régulièrement menées afin de vérifier le fonctionnement des cantines.

Dynamique de l'achèvement du cycle primaire par les filles au Bénin Décembre 2006

CONCLUSION

Les recherches ont abondamment prouvé les nombreux avantages que peut procurer l'investissement dans l'éducation des filles et, la communauté internationale s'accorde dorénavant sur le fait qu'on ne saurait faire reculer durablement la pauvreté sans promouvoir l'instruction des femmes au même niveau que celui des hommes. La réalisation de l'EPT est donc plus que jamais un défi.

Au Bénin, des progrès ont été réalisés au niveau de l'accès des filles à l'école à travers notamment l'exonération, depuis 1993, de ces dernières des frais d'inscription au primaire public, la création de foyer de jeunes filles en 1996, l'appui aux associations des mères d'élèves ou clubs de mamans afin de libérer leurs filles pour l'école et les campagnes de sensibilisation. Malheureusement, à ces taux d'admission élevés, on associe des taux d'achèvement encore faibles. C'est donc cette question cruciale de l'achèvement du cycle primaire par les filles qui a fait l'objet de ce mémoire.

Les méthodes d'analyse factorielle utilisées pour notre recherche ont permis de connaître la typologie des communes où le taux d'achèvement du primaire des filles (TAPf) risque de baisser en 2007 par rapport à la moyenne de 2005. Il s'agit essentiellement des communes des zones rurales qui se retrouvent pour la plupart au Nord. Elles ont aussi révélé que le pourcentage d'écoles primaires publiques (PEPP), le taux de promotion des filles (TPf), le nombre d'écoles maternelles (NEM) et le pourcentage d'écoles en situation de discontinuité éducative (PESD) sont les facteurs déterminants de l'achèvement du cycle primaire par les filles. Procédant par la suite à une estimation par un modèle logit à partir de ces facteurs, on retient que seules les variables TPf et PESD déterminent significativement le phénomène. Tandis que le TPf a une influence positive sur l'achèvement, la discontinuité éducative constitue au contraire un handicap à ce dernier.

Dynamique de l'achèvement du cycle primaire par les filles au Bénin Décembre 2006

Partant de ces résultats, nous avons formulé des recommandations qui se résument en deux points :

Augmenter l'offre scolaire à la maternelle et au primaire et améliorer la rétention dans le cycle ;

Mettre en place les conditions de continuité éducative dans toutes les écoles primaires.

Aller à l'école est un droit fondamental pour tous les enfants et aujourd'hui, il est certainement nécessaire de rendre gratuits et obligatoires les enseignements maternel et primaire quand on a compris que l'éducation n'est plus un luxe. Mais la gratuité de l'école primaire est une condition non suffisante pour atteindre l'objectif de 2015 qui est celui d'avoir un TAP égal à 100%.

En effet, cette mesure aura surtout pour impact de faciliter davantage l'accès des filles à l'école mais n'agira pas remarquablement sur l'achèvement si l'on s'en limite. Alors si l'on ne règle pas prioritairement les questions de discontinuité éducative, de la diminution des taux de redoublement et d'abandon, du manque d'infrastructures scolaires et de personnel enseignant, le Bénin risque de ne pas être au rendez-vous de 2015.

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