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Indépendance de la banque centrale et croissance économique

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par Nesrine RESSAISSI
faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis -  2007
  

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II- l'incohérence temporelle : source du biais inflationniste

Le problème de l'incohérence temporelle est présenté pour la première fois dans un article de deux économistes américains, Kydland et Prescott, en 1977 (Kydland et Prescott, 1977). La question posée par ces auteurs est de savoir si un gouvernement peut parvenir, ou non, à maximiser le bien-être social en usant de manière discrétionnaire des instruments de politique économique. Sous-jacente à cette interrogation apparaît l'idée selon laquelle le gouvernement pourrait, en certaines occasions, "tromper" les agents économiques et par delà, améliorer sensiblement son bilan économique. Pour Kydland et Prescott, cette tentative de "tromperie" reste cependant vaine, les agents anticipant rationnellement une telle tentative de manipulation et donc, contrecarrent l'action du gouvernement. Kydland et Prescott résument dès lors leur pensée en une maxime, "la règle contre la discrétion", et en un axiome, la règle peut permettre au gouvernement d'optimaliser le bien-être social, jamais l'utilisation discrétionnaire.

Ces intuitions seront appliquées quelques années plus tard à la politique monétaire par deux économistes de l'Ecole de Chigaco, Barro et Gordon (Barro et Gordon, 1983). En s'appuyant sur une courbe d'offre de Phillips augmentée des anticipations rationnelles à la Lucas, ces théoriciens monétaristes en déduisent que l'utilisation discrétionnaire de la politique monétaire serait indubitablement contrecarrée par les agents économiques.

1/ la courbe de Phillip

Nous considérons dans cette partie comme base de la théorie du biais inflationniste et des anticipations rationnelles, les contributions de Milton Friedman et de Edmund phelps (1968). La courbe de phillips détermine la relation, caractérisée par la non stabilité, la non linéarité et la non inversion entre le taux de chômage et le taux de variation du salaire nominal.

En effet, une demande excédentaire de travail correspond en même temps à une réduction du taux de chômage ainsi qu'à une hausse du taux de salaire. Un taux de chômage faible, correspond obligatoirement à des salaires nominaux élevés. Simplement, selon cette courbe de Phillips, il est toujours possible d'atteindre et de maintenir de façon durable un taux de chômage faible, à condition d'accepter un taux d'inflation élevé de façon durable selon Phillips (1958).

La vision de Samuelson par exemple est de passer d'une relation statistique à un trade-off de politique économique. En effet, il a remplacé le taux de salaire par le taux d'inflation en supposant que le taux d'inflation n'est autre que le taux de croissance des salaires nominaux diminué du taux de croissance de la productivité du travail. Ainsi, plus d'inflation veut bien dire moins de chômage.

Toutefois, Friedman et Phelps ont critiqué cette représentation en se basant sur différents concepts, dont les principaux sont le taux naturel de chômage (Friedman,1968) déterminé par des facteurs réels, le taux d'inflation anticipé qui correspond à l'inflation future déterminée en fonction de l'inflation de la période précédente seulement (anticipations adaptatives), et la distinction entre court terme et long terme qui est essentielle vu que l'ajustement des salaires et la formation des anticipations ne sont pas immédiats.

Figure 1 : La courbe de Phillips

Friedman (1977) a montré aussi que la relation négative entre l'inflation et la chômage n'est plus stable : elle est temporaire, car la hausse de l'inflation contre la diminution du chômage est expliquée par la pente négative de la courbe de Phillips dans le court terme. Cependant, l'égalité entre le taux de chômage naturel et le taux de chômage réel explique l'aspect vertical de la courbe de Phillips dans le long terme.

Les théoriciens précurseurs à cette courbe de Phillips pensent qu'elle n'est décroissante que parce que les individus se sont trompés sur la valeur des salaires réels. Par ailleurs, il convient de conclure que : tenir compte des anticipations individuelles est indispensable. En effet, selon Friedman (1994), l'impact sur la production et l'emploi n'est possible qu'à court terme vu que le gouvernement réussit à surprendre les individus.

La résolution du problème du chômage passe nécessairement par l'acceptation d'un taux d'inflation durablement élevé c'est-à-dire supérieur aux taux d'inflation déjà anticipé.

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