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Banque et développement durable

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par Sophie POGNEAU
Université de Savoie - Master économie et finance parcours banque 2007
  

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INTRODUCTION

« [...] C'est au travers de nos activités de financement et de placement que l'effet de levier en faveur de la protection de l'environnement et d'une gestion pérenne des ressources est le plus fort. » Politique environnementale de la Société Générale

Le secteur bancaire est la colonne vertébrale des économies contemporaines, mais aussi celle des politiques climatiques de part l'impact de leurs choix de financement et le poids de leur propre activité. Dans son dernier rapport le CERES1(*), coalition d'investisseurs, d'ONG² et de groupes environnementalistes rappelle qu'avec près de 6 mille milliards de dollars de capitalisation boursière, le secteur bancaire et financier mondial a un rôle vital à jouer en matière d'environnement, et plus particulièrement dans le soutient apporté pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre. La question de la responsabilité du secteur bancaire face au changement climatique se pose à la fois pour sa propre activité (impacts directs) mais surtout pour les activités qu'elle finance (impacts indirects). En d'autre terme, les établissements financiers doivent se préoccuper autant de la performance que de la manière dont celle-ci est générée, on parle de la Responsabilité Sociétale de l'Entreprise (RSE).

Ce qui m'amène à évoquer au préalable, la définition de concepts fondamentaux. Dans un premier temps, le principe de « Responsabilité Sociétale de l'entreprise ». Selon l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Environnement, la Responsabilité Sociétale (ou Sociale) de l'Entreprise consiste en l'intégration des concepts du développement durable à vocation d'éthique au sein des structures; cela signifie qu'une entreprise doit inclure de façon volontaire dans ses activités mais également dans les relations avec les parties prenantes les préoccupations économiques, environnementales et sociales. Le principe de la RSE est mis en avant depuis qu'il a été mis à l'ordre du jour en 2002 lors du Sommet de la Terre à Johannesburg, grand rendez vous du développement durable organisé par les Nations Unis. Durant, cette manifestation il a été question d'introduire pour la première fois le rôle de l'industrie financière en matière d'environnement, et de leurs nombreux enjeux compte tenu de l'influence sur les acteurs économiques et du rôle incontournable auprès des parties-prenantes.

Dans un deuxième temps, il convient de définir au préalable la notion de « profit » des banques. Considéré comme le « gagne-pain », les établissements financiers, les banques ont deux sources principales de bénéfices : Elles acceptent des dépôts et font des prêts, leurs profits proviennent ainsi de la différence entre les taux d'intérêts versés aux clients et perçus sur les prêts. La seconde source de profit provient des charges financières sur les opérations, et des commissions sur les services financiers.

Face aux enjeux d'un monde en perpétuel mouvement, mettre en place les modalités d'un développement à la fois performant sur le plan économique, responsable et respectueux de notre environnement est un défi pour le milieu financier. Ces trois approches constituent les piliers d'un deuxième principe fondamental que nous allons définir « le Développement Durable », selon le rapport de Brundtlant en 1987 " c'est un développement qui s'efforce de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ", pour reprendre la première définition du développement durable donnée par Mme Gro Harlem Brundtlant, Premier Ministre norvégien.

C'est dans ce contexte d'actualité que je me suis penchée sur le thème de la Banque et du Développement Durable, sujet auquel les établissements bancaires se doivent aujourd'hui de relever ce défi capital : Les enjeux stratégiques du développement durable pour un groupe bancaire. C'est ainsi que je me suis penchée sur la problématique suivante qui s'est construite au fur et à mesure de ma réflexion, des déplacements et entretiens occasionnés et des discussions avec mon enseignante-chercheuse :

« Par quels moyens les banques peuvent elles soutenir le développement durable, et de ce fait quels sont les enjeux stratégiques de l'intégration de ce concept au sein de leur structure ? »

L'analyse de ce problème de recherche s'axe sur la dimension économique et environnementale : soit le compromis de la relation viable (cf.Annexe) antinomique auquel les banques sont confrontées. La dimension sociale, quant à elle sera abordée de manière concise mais elle ne fait pas l'objet de l'étude compte tenu qu'il s'agit d'analyser par quels moyens les banques peuvent concourir à « être économiquement efficace tout en étant écologiquement soutenable ». Ces concepts de base ont été définis au préalable dans l'avant-propos.

Les banques influencent la quasi-totalité des acteurs via les flux économiques. En ce sens, elles jouent un véritable rôle déterminant dans la réduction des émissions de CO². Leur rôle clé présente un double enjeu : le 1er est de réduire les émissions de leurs clients et partenaires par une prise de conscience - C'est ce qu'on appelle la « réduction des impacts indirects ». Egalement, l'émission de CO² crée par leur propre activité - C'est ce qu'on appelle « la réduction des impacts directes ». Ces 2 volets seront donc analysés et estimés dans le cadre d'une étude théorique, puis via l'illustration concrète du cas BNP PARIBAS.

La pertinence du sujet réside donc dans la question suivante : L'outil financier ne pourrait-il pas constituer un levier d'action opportun sur lequel le développement durable s'appuierait pour faire évoluer à la fois l'économie et l'environnement ? On parle « d'instrumentalisation de l'environnement » de produits d'éthiques qui combinent ces deux antipodes. C'est la pénétration du développement durable au sein du cercle conservateur de la finance. Cependant, celui-ci représente un réel risque pour les banques ou peut être perçu comme une opportunité qui aura un impact financier, une influence sur le prix des actions.

Le thème de ce mémoire répond donc à différents objectifs qui justifient de sa pertinence. Dans un premier temps, il s'agit de dresser un état des lieux actuel des impacts directs et indirects des établissements bancaires en matière d'émission de gaz à effet de serre, afin de mieux comprendre pourquoi les banques ont un rôle incontournable à jouer en matière de protection de l'environnement. Dans un deuxième temps, il s'agit de comprendre par quels moyens les banques vont-elles mettre en place et intégrer dans leur structure interne les concepts de développement durable et de responsabilité sociétale et environnementale. Dans un troisième temps, le choix de cette étude répond à une forte demande actuelle présente, émanant des parties-prenantes notamment des actionnaires activistes, des investisseurs « partenaires » et des clients sensibilisés par la protection de l'environnement soucieux de modifier leur comportement. Enfin à titre personnel, le thème de ce mémoire s'inscrit dans la logique de mon projet professionnel.

La méthodologie utilisée pour traiter le problème de recherche se fonde sur une technique de collecte de données variée afin de mieux répondre à ma problématique. La méthodologie envisagée dans le cadre de cette étude repose sur une analyse qualitative basée à la fois sur des « interviews », via un guide d'entretiens , sur une méthode de recueil de données effectuée sous forme de synthèse des conférences, salons spécifiques auquels j'ai participé, et enfin sur une recherche documentaire appuyé par un « Survey » de Littérature (cf. bibliographie) qui justifie mon étude. Il ne s'agit en aucun cas d'un sujet descriptif, mais bien d'une analyse qualitative qui illustré concrètement par le cas BNP Paribas en matière de responsabilité sociétale.

Afin de justifier mon étude, j'ai dans un Chapitre 1 effectué un bref constat de l'état actuel de la planète en analysant à l'échelle des secteurs d'activité, et plus précisément au niveau du secteur bancaire. J'ai ainsi étudié le rôle incontournable des banques dans le maillage économique et leur nécessaire implication en matière environnementale. J'ai par la suite définit leurs enjeux du fait de cette nouvelle tendance de fond, et leur prise en compte dans leur structure, via la Responsabilité Sociétale et Environnementale.

Puis en suivant une méthodologie discursive, j'ai analysé dans un Chapitre 2 les différents moyens mis en place pour intégrer le concept de développement durable au sein de l'organisation des banques. Nous verrons dans un premier temps, l'importance de l'alliance entre marketing « bancaire » et marketing « vert », puis les leviers d'actions opportuns en termes d'investissement éthique et gestion durable, via l'Investissement Socialement Responsable. Nous verrons également l'importance des produits financiers dits « éthiques », et le choix des projets de financements octroyés par les banques. Enfin, nous verrons que l'adaptation de ce nouveau concept passe la formation et la sensibilisation des parties prenantes.

Enfin, dans un Chapitre 3 j'ai illustré concrètement l'intégration du concept de développement durable et de Responsabilité Sociétale de l'Entreprise au travers du groupe bancaire BNP PARIBAS. J'ai ainsi étudié leur prise en compte au travers d'engagements, d'actions concrètes mises en place pour lutter contre leurs propres émissions de CO2 (impacts directs) et celles issus de choix de projets de financements (impacts indirects), mais aussi les nouvelles structures interne mises en place. Enfin, j'ai dressé un tableau récapitulatif de leurs points forts et points faibles, et effectué au terme de ce chapitre une comparaison avec d'autres établissements bancaires.

En prélude de chaque grande partie, je démontre et justifie l'intérêt de chaque chapitre, dresse la méthodologie utilisée et les déplacements occasionnées et actions menées pour leur mise en oeuvre.

* *CERES - Coalition for Environmentally Responsible Economies composé de groupes activistes environnementaliste

*ONG² - Organisation Non Gouvernementale d'intérêt public qui ne relève ni de l'État ni d'une institution internationale

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway