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Participation du dirigeant au capital social et performance des P.M.E. camerounaises

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par Mohamadou Abbo
Université de Yaoundé 2 - D.E.A. 2005
  

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SECTION II : LES CONFLITS ET LES MODES DE RESOLUTION :

II - 1- ORIGINE ET INTENSITE DES CONFLITS ENTRE ACTIONNAIRE

ET DIRIGEANTS

La théorie de l'agence considère que les dirigeants sont les agents des actionnaires au sein de l'entreprise et qu'ils ont vocation à gérer l'entreprise dans le sens de l'intérêt des actionnaires (S.A. Ross, 1973 et M.C. Jensen et W. H. Meckling, 1976). Or, les dirigeants et les actionnaires possèdent des fonctions d'utilité différentes et agissent de façon à maximiser leurs utilités respectives (S.A. Ross, 1973). Le conflit d'agence induit par ce constat conduit à l'hypothèse d'un opportunisme des dirigeants qui peut se concrétiser de diverses manières :

II - 1 - 1 - 1 Le managerialisme :

La rémunération des dirigeants dépend souvent de la taille des entreprises car, en pratique, ce sont habituellement des enquêtes de salaires fondées sur le lien entre la taille et la rémunération qui servent de base à la détermination de la rémunération des dirigeants (G.P. Baker, M.C. Jensen et K.J. Murphy, 1988). Ils sont alors incités à favoriser la croissance (interne comme externe) même au détriment de la création de richesse.

II - 1 - 1 - 2 La diversification :

Elle peut être le symptôme d'un conflit entre les actionnaires et les dirigeants. En effet, si les actionnaires peuvent facilement diversifier le risque de leur portefeuille, il n'en est pas de même pour les dirigeants qui ont investi tout leur capital humain dans l'entreprise. Ces derniers peuvent de la sorte être amenés à diversifier en contradiction avec l'intérêt des actionnaires (Y. Amihud et B. lev, 1981. De ce fait, les acquisitions sont d'autant plus diversifiées que la richesse des dirigeants est investie dans l'entreprise et les dirigeants spécialistes d'une technologie tendent à adopter des stratégies de spécialisation sauf si les bénéfices personnels de la diversification excèdent ceux de la spécialisation (D. May, 1995).

II - 1 - 1 - 3 La position charnière des dirigeants :

Ils sont à la fois les représentants des actionnaires, chargés de défendre leurs intérêts, et les supérieurs des employés. Cet arbitrage pose des problèmes de motivation. Même dans le cadre de la théorie néoclassique de maximisation de la valeur, il est très probable que, sauf incitations pécuniaires les exigences des salariés (C.H. d'Arcimoles, 1995).

II - 1 - 1 - 4 Enracinement des dirigeants :

B. Pigé (1998) définit l'enracinement comme le processus qui permet au dirigeant de s'affranchir de la tutelle de son conseil d'administration voire de ses actionnaires. Il peut ainsi gérer l'entreprise dans une optique contraire à la maximisation de la valeur. L'enracinement du dirigeant s'appuyant sur sa participation au capital ou encore sur la mise en place de défenses anti-OPA8(*), sur sa participation à des réseaux relationnels, sur des participations croisées au conseil d'administration, et sur des techniques de l'ingénierie financière lorsqu'il ne dispose pas de la surface financière suffisante. Deux perspectives alternatives sur l'enracinement des dirigeants peuvent être évoquées (M. Paquerot, 1995). Une perspective favorable : la réalisation par les dirigeants d'investissements spécifiques à leurs compétences va leur permettre de dégager des rentes dont les actionnaires et les différents partenaires de la firme seront indirectement bénéficiaires (R.P. Castanias et C.E. Helfat, 1992). Une perspective mixte : l'enracinement des dirigeants leur permet de se concentrer sur le long terme de se dégager des pressions à court terme exercées par le marché des actions.

Afin de lutter contre ces déviations, la gouvernance d'entreprise met en jeu des leviers d'alignement du comportement des dirigeants.

II - 2 - 2 LES MECANISMES DE RESOLUTION DES CONFLITS.

Ces mécanismes de résolution des conflits sont définis chez Caby et Hirogoyen.

II - 2 - 2 - 1 La géographie du capital :

Le contrôle des actionnaires s'exerce au travers du droit de vote (c'est même, à priori, le premier mode de contrôle). G. Charreaux (1991) a détecté trois conceptions principales quant à la liaison entre la performance et la structure de propriété/ géographie du capital qui semble s'affronter : la thèse de la convergence des intérêts (plus le pourcentage détenu par les dirigeants est important plus l'écart par rapport à l'objectif de maximisation de la valeur est faible ; M.C Jensen et W.H Meckling , 1976) La thèse de la neutralité (toutes les structures sont équivalentes, la concentration de l'actionnariat variant de telle sorte que cela favorise la maximisation de la valeur ; H. Demsetz 1 983) et la thèse de l'enracinement des dirigeants.

Si l'on fait abstraction du problème de la participation des dirigeants au capital de l'entreprise, on peut avancer que les entreprises qui ont un capital peu concentrées laissent une marge de manoeuvre appréciable aux dirigeants (on parlera d'entreprise managériale) et qu'a l'inverse les entreprises au capital fortement concentrées induisent un contrôle important des actionnaires sur les dirigeants (on parlera d'entreprises contrôlées).

Pour la France, A. Jacquemin et E. de Ghellink (1978), G. Charreaux (1991), M. Djelassi (1996) , E.R. Gedjalovic et D.M. Shapiro (1998), R. Mtanios et M. Paquerot (1999) et H. Alexandre et M. Paquerot (2000) conclut à une absence d'influence. On peut interpréter ce constat comme une illustration de la thèse de la neutralité ou, ainsi que l'indique H. Alexandre et M. Paquerot (2000) comme le résultat de l'inefficacité des structures de contrôle et de l'enracinement spécifique des dirigeants Français. On notera aussi que la France se caractérise, à l'inverse des Etats-Unis par exemple, par une concentration très élevée de l'actionariat (L. Bloch et E. Kremp , 1999).

Au sein des entreprises contrôlées ou par rapport à l'ensemble des autres entreprises, on peut distinguer un type de contrôle particulier : le contrôle familial. J. Allouche et B. Amann (2000), dans un remarquable état de l'art consacré aux entreprises familiales ont recensé 107 publications académiques. Ils notent qu'elles ont une importance économique inégalé et représente la majeure partie du tissu économique des pays occidentaux, que leur poids soit apprécié de façon numérique ou en terme d'emploi et de contribution à la création de richesse. En matière de performance, ils constatent que les études convergent pour diagnostiquer une supériorité marquée des entreprises familiales. Au - delà des explications classiques fondées sur les théories des droits de propriétés et de l'agence qui prônent la convergence des intérêts, cette « superformance » de l'entreprise familiale est parfois expliquée par d'autres facteurs comme la confiance (J. Allouche ) et (B. Amann 1998) . Dans le cas français, les études de G. Charreaux (1991), J. Allouche et (B. Amann 1995), M. Djalassi (1996) ainsi que N. Romieu et N. Sassenou (1996) ont observé une influence positive de l'actionariat familial et A Jacquemin et E. de Gellinck (1978) une absence de liaison.

En définitive, il n'apparaît pas de consensus quant à l'influence de la géographie du capital sur la performance de l'entreprise. J. Cubbin et D. Leech (1983) considèrent, à ce propos, que l'influence de la géographie du capital ne peut être sérieusement prise en considération qui si l'on intègre la capacité des actionnaires à agir sur les décisions, c'est-à-dire principalement la représentation au conseil d'administration.

II - 2 - 2 - 2 La politique d'endettement :

Le financement de la croissance des entreprises par la dette (plutôt que par l'appel aux actionnaires) permet de réduire les coûts d'agence (M.C. Jensen et W.H. Meckling, 1976). La dette motive efficacement les dirigeants à tenir leurs obligations vis-à-vis des prêteurs à la différence des dividendes pour leurs actionnaires. C'est pourquoi en présence de free cash-flow, celui- ci doit distribué aux actionnaires si la firme souhaite être efficace et maximiser la richesse des actionnaires (M.C. Jensen, 1986). Le paiement monétaire aux actionnaires réduit les ressources contrôlées par les managers et, donc, leur pouvoir ; elle les soumet aussi objectivement au contrôle du marché lorsqu'ils veulent financer de nouveaux investisseurs. Cependant , E. Poincelot (1999) a obtenu, dans le cas français, des résultats empiriques qui infirment le rôle de contrôle de la dette.

Au- delà de la dette , le système bancaire peut jouer un rôle de contrôle en cas de défaillance des actionnaires ou si l'on considère qu'ils ne peuvent pas véritablement jour leur rôle (J.E. Stiglitz, 1985). Comme le signale G. Charreaux (1987), il s'agit d'une conception hétéroxe, mais les exemples allemands et japonais semblent montrer qu'une telle conception peut s'avérer réaliste.

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