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Détermination de la pollution résiduelle d'une station d'épuration par lagunage naturel "cas de la lagune de béni-messous"

( Télécharger le fichier original )
par Fateh TARMOUL
Institut des Sciences de la Mer et de l'Amenagement du Littoral - DEUA 2007
  

Disponible en mode multipage

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République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Institut des Sciences de la Mer et de l'Aménagement du Littoral

Mémoire de Fin d'Etudes
En vue de l'obtention du Dipl8me d'Etudes Universitaires Appliquées
en Sciences de la Mer

Theme :

DETERMINATION
DE LA POLLUTION RESIDUELLE
D'UNE STATION D'EPURATION
PAR LAGUNAGE NATUREL

"CAS DE LA LAGUNE DE BENI-MESSOUS"

Réalisé par : Encadré :

Mr TARMOUL Fateh Mr DRICHE M.

Melle SADI Meriem

Juillet 2007

emerciements

Avant tout, nous remercions Allah, Dieu le Miséricordieux, l'Unique,
le Puissant, .... pour son guide et sa protection ;

Nous tenons a remercier vivement Mr Driche, pour la confiance
qu'il nous a accordé en acceptant de nous encadrer ;
pour sa disponibilité tout au long de l'élaboration de ce mémoire
de fin d'études, pour son aide, ses critiques et ses suggestions,
qui ont été pour nous d'un grand apport ;

Nous exprimons notre gratitude a l'ensemble de nos enseignants
qui ont si soigneusement partagé leurs connaissances
en sciences de la mer, passion qui nous a tous réuni a l'ISMAL ;
Sans oublier tous les autres employés de l'institut,
particulièrement ceux de la bibliothèque ;

Nos remerciements vont aussi, a Mr Mechti, Mr et Mme Belkacemi
et Mr Makhzoumi du Ministère des Ressources en Eau ; a Mr Lazili
et Mme Bouchefer de l'Office Nationale de l'Assainissement (ONA) ;
qui nous ont tous si bien accueilli et aimablement aidé ;

Un grand merci, pour Mesdames, Djermane K., Himrane S. et Ouakli N.
du laboratoire central de l'O NA qui n'ont ménagé aucun effort
pour nous assister durant notre stage au sein de leur établissement,
ainsi que pour leur hospitalité et leurs encouragements ;

Enfin, que tous ceux qui ont contribué de prés ou de loin a la réalisation
de ce mémoire, puissent trouver ici, toute notre reconnaissance.

atert & Aeriem

Did&cace/3

A mes tres, tres chers parents, source d'amour et d'affection ;
A mes tres chers sceurs et frere, Nabila, Fatma, Namia, Amel, El Djouher
et Moussa qui comptent énormément pour moi ;

A Toufik et Hacene ;

Aux boutchoux, neveux, Hani et Amine Younes et niece, Amira ;
A mes cousins, Sid Ahmed, Madina, Soraya, Nadia, notre Mohamed
et leur papa et maman ;

A ma deuxième Famille, Zahia, Nacer, Amina et Amir ;
A tous mes autres proches ;

A mes chers amis Said, Walid, Walido, Fethi, Fethi, Imed, Hamid, Khaled,
Youcef, Mohamed, Noufel, Sid Ali, Faysal, Ferhat, Mounir, Ibrahim, Sid Ali,
Rachid, Taha, Redouane, Kamel, Ramdan, Billel, Djamel, Hamza, Ibrahim,
Mohamed, Kamel, Hacene, Mourad, Mehdi, Hamza, Abd Essamed,
Redouane, Samir, Lotfi, Mohamed, Walid, Nabil, Lakhder, Amine, Abdou,
Oussama, Ali, Krimo, Ibrahim, Lounes, Larbi, Lotfi, Bachir, Aboubeker
Karima, Faiza, Nawel, Amina 1, Amina 2, Amina 3, Nadjet, Narimane,
Fayrouz, Meriem, ... mais surtout, surtout a Lamine, Mehdi et Imene
a qui je tient plus particulièrement ; j'espere que je n'ai oublié personne ;
A toutes les personnes qui m'ont soutenu et encouragé
tout au long de cette année ;

A vous tous qui m'aimez ;

Je dédie ce modeste travail.

Did&cace/3

Je dedie ce memoire :
A mes tres chers parents qui veillent a ma reussite et bonheur ;

A mon unique sceur, Yasmine
A mes deux freres adores, Charif et Lokman ;

A tous mes autres proches ;

A mes chers amis, Meriem, Soumeya, Imène, Nadjet, Amina, Narimane,
Adnane, Walid, Samir et Tarik ainsi qu,à tous ceux qui me connaissent
a l,ISMAL et avec qui j,ai passé trois années inoubliables ;

A Fateh, mon binome avec qui travail rime avec serieux
et bonne humeur ;

Tous simplement, a tous ceux que j,aime et qui m,aiment.

keriem

5ommdirP

Introduction générale 01

1ère PARTIE : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

Chapitre 1 : Généralités sur les eaux usées

Introduction 03

1.1. Définition 03

1.2. Origine et composition des eaux usées 03

1.2.1. les eaux usées domestiques 03

1.2.2. les eaux industrielles 03

1.2.3. les eaux agricoles 04

1.2.4. les eaux pluviales 04

1.3. Caractéristiques des eaux usées 04

1.3.1. Les paramètres physico-chimiques 04

1.3.1.1. La température 04

1.3.1.2. Le potentiel d'Hydrogène (pH) 05

1.3.1.3. La turbidité et les matières en suspension 05

1.3.1.4. La demande biologique en oxygène (DBO5) 06

1.3.1.5. La demande chimique en oxygène (DCO) 06

1.3.1.6. Les matières oxydables (MO) 06

1.3.1.7. Le carbone organique total (COT) 06

1.3.1.8. L'azote et le phosphore 07

1.3.1.8.1. L'azote 07

1.3.1.8.2. Le phosphore 08

1.3.1.9. Les oligoéléments et les toxiques minéraux 08

1.3.2. Les paramètres bactériologiques 08

1.3.2.1. Les coliformes totaux (CT) 08

1.3.2.2. Les coliformes fécaux (CF) 09

1.3.2.3. Les Streptocoques fécaux 09

1.3.2.4. Les Clostridiums sulfito-réducteurs 09

1.4. L'équivalent habitant 10

1.5. Les normes algériennes de rejet d'effluents 10

Conclusion 10

Chapitre 2 : Traitement des eaux usées

Introduction 12

2.1. Les étapes et procédés de traitement des eaux usées 12

2.1.1. Les prétraitements 12

2.1.1.1. Dégrillage 12

2.1.1.2. Dessablage 13

2.1.1.3. Dégraissage - Déshuilage 13

2.1.2. Les traitements primaires 13

2.1.2.1. Coagulation - Floculation 13

2.1.2.2. Décantation 13

2.1.2.3. Filtration 14

2.1.3. Les traitements secondaires (Biologiques) 14

2.1.3.1. Traitements anaérobies 14

2.1.3.2. Traitements aérobies 14

2.1.3.2.1. Les lits bactériens 15

2.1.3.2.2. Les boues activées 15

2.1.3.2.3. Le lagunage 15

2.1.4. Les traitements tertiaires 15

2.1.4.1. L'élimination de l'azote 16

2.1.4.2. L'élimination du phosphore 16

2.1.4.3. La désinfection 17

2.1.4.4. Le traitement des odeurs 17

2.2. Réutilisation des eaux usées 17

2.2.1. L'industrie 17

2.2.1.1. Lavage et transport industriel des matériaux 17

2.2.1.2. Refroidissement industriel 18

2.2.2. L'irrigation 18

2.2.3. Les usages municipaux 18

2.3. L'épuration des eaux usées en Algérie 18

2.3.1. Volumes des eaux usées en 2004 18

2.3.2. Programme des stations d'épuration pour le court terme (2006-2010) 19

Conclusion 21

Chapitre 3 : Le lagunage naturel

Introduction 23

3.1. Définition 23

3.2. Principe de fonctionnement 23

3.3. Les différents types de lagunage 24

3.3.1. Le lagunage naturel 24

3.3.1.1. Étangs anaérobies 25

3.3.1.2. Étangs aérobies 25

3.3.1.3. Étangs facultatifs 25

3.3.2. Le lagunage aéré 26

3.4. Influence des conditions climatiques sur les performances du lagunage 26

3.4.1. La durée du jour et l'intensité de l'ensoleillement 26

3.4.2. La température 26

3.4.3. Le régime et l'orientation des vents dominants dans la région 26

3.4.4. L'évaporation 27

3.4.5. La pluviométrie 27

3.5. Exploitation du lagunage 27

3.6. Contraintes d'exploitation 27

3.7. Avantages et inconvénients du lagunage 28

3.7.1. Avantages 28

3.7.2. Inconvénients 28

Conclusion 28

2ème PARTIE : ÉTUDE EXPÉRIMENTALE

Chapitre 4 : Description de la zone d'étude

Introduction 29

4.1. Étude du lagunage naturel de Béni-Messous 29

4.1.1. Localisation géographique 29

4.1.2. Dimensionnement et caractéristiques des lagunes 30

4.1.3. Caractéristiques des eaux usées 31

4.1.4. Temps de séjour dans les lagunes 31

4.2. Étude géologique de la région de Béni-Messous 32

4.3. Étude hydrologique de la région de Béni-Messous 32

4.4. Étude démographique de la population concernée 32

4.5. Description des conditions climatiques 33

4.5.1. Température 33

4.5.2. Ensoleillement 34

4.5.3. Vents 34

4.5.4. Pluviométrie 35

4.5.5. Évaporation 36

Conclusion 36

Chapitre 5 : Matériels et méthodes

Introduction 37

5.1. Prélèvement et échantillonnage 37

5.2. Conditionnement des échantillons 37

5.3. Conservation des échantillons 38

5.4. Application au lagunage naturel de Béni-Messous 38

5.5. Analyses et modes opératoires 39

5.5.1. Paramètres insitu 39

5.5.1.1. La température de l'eau 39

5.5.1.2. Le potentiel d'Hydrogène (pH) 39

5.5.2. Paramètres mesurés au laboratoire 40

5.5.2.1. Matières en suspension (MES) 40

5.5.2.2. Demande chimique en oxygène (DCO) 42

5.5.2.3. Demande biologique en oxygène (DBO5) 43

5.6. Classes de qualité des eaux 44

Conclusion 45

Chapitre 6 : Résultats et interprétations

Introduction 46

6.1. La température 46

6.2. Le potentiel d'hydrogène (pH) 47

6.3. Les matières en suspension (MES) 47

6.4. Détermination de la pollution résiduelle 49

6.4. La demande chimique en oxygène (DCO) 49

6.5. La demande biologique en oxygène (DBO5) 51

6.7. La qualité de l'eau rejetée par la lagune de Béni-Messous ...52

Conclusion 52

Conclusion générale 53

Bibliographie

Annexes

Liste des tableaux et des figures

Tableau 1 : Les valeurs limites des paramètres de rejet dans un milieu récepteur 11

Tableau 2 : Volume des eaux usées par région hydrographique - 2004 19

Tableau 3 : Répartition spatiale des rejets des eaux usées (amont des barrages,

rejets en mer, rejets en chott et sebkhas) 19

Tableau 4 : Nombre et état des STEP par type de procédé 21

Tableau 5 : Dimensions et caractéristiques des quatre bassins du lagunage naturel

de Béni-Messous 31

Tableau 6 : Répartition annuelle des vents sur huit directions dans la région

de Béni-Messous (ONM, 1960-2004) 35

Tableau 7 : Valeurs typiques de DCO 43

Tableau 8 : Valeurs typiques de DBO5 44

Tableau 9 : Classement des eaux de surfaces stagnantes et courantes d'après leur

qualité 45

Tableau 10 : Températures, profondeurs et surface de contact air-eau des quatre

bassins du lagunage de Béni-Messous 46

Figure 1 : Origines, traitements et devenirs des eaux usées 22

Figure 3 : Schéma d'un lagunage à trois bassins 24

Figure 4 : Localisation géographique du lagunage naturel de Béni-Messous 29

Figure 5 : Photo satellite du lagunage naturel de Béni-Messous 30

Figure 6 : Schéma du lagunage naturel de Béni-Messous 30

Figure 7 : Profil de variation des températures moyennes de l'air 33

Figure 8 : Profil de l'ensoleillement mensuel moyen dans la région de Béni-Messous 34

Figure 9 : Profil de variation de l'ensoleillement 34

Figure 10 : Répartition annuelle des vents sur huit directions de la région

de Béni-Messous (en %) 35

Figure 11 : Précipitations annuelles dans la région de Béni-Messous 35

Figure 12 : Profil évaporations-précipitations de la région de Béni-Messous 36

Figure 13 : Températures des bassins de la station d'épuration par lagunage naturel

de Béni-Messous 46

Figure 14 : Potentiel d'hydrogène (pH) des bassins de la station d'épuration

par lagunage naturel de Béni-Messous 47

Figure 15 : Teneur en matières en suspension (MES) dans les bassins de la station d'épuration du lagunage de Béni-Messous 48

Figure 16 : Rendements d'épuration en MES des quatre bassins de la station

d'épuration par lagunage naturel de Béni-Messous 48

Figure 17 : DCO des bassins de la station d'épuration par lagunage naturel

de Béni-Messous 50

Figure 18 : Rendement en DCO des bassins de la station d'épuration par lagunage

naturel de Béni-Messous 50

Figure 19 : DBO5 des bassins de la station d'épuration par lagunage naturel

de Béni-Messous 51

Parce qu'elle est source de vie, l'eau est fragile
Parce qu'elle est source de prospérité, l'eau est convoitée
Parce qu'elle semble inépuisable, l'eau est gaspillée
Parce qu'elle semble inaltérable, l'eau est polluée

Introduc:tion I3~n~riEII~

L'Algérie est un pays riche en ressources naturelles telles que les ressources fossiles et les minerais de phosphates et de fer. Cependant, elle accuse un important déficit en ressources hydriques.

En effet, avec l'expansion des villes, l'industrialisation et l'évolution des modes de consommation, en sus, d'un climat de plus en plus aride que connais le pays, les eaux potables s'épuisent plus rapidement, augmentant le volume des eaux usées collectées de plus de 35 Hm3 chaque année pour atteindre environs 689 Hm3 en 20101. Actuellement, les eaux usées ne sont épurées qu'à 40 %2 et rejetées, le plus souvent, sans traitements et de façon directe en milieu naturel.

Face à la pénurie d'eau, due essentiellement à la baisse régulière du volume des précipitations depuis ces dernières décennies, et dans un souci de préservation des ressources d'eau encore saines et de protection de l'environnement et de la santé publique, l'Algérie adopte alors, un programme riche en matière d'épuration des eaux usées par la mise en service, à l'horizon 2010, de 194 stations d'épuration3.

Grâce à des procédés physico-chimiques ou biologiques, ces stations ont pour rôle de concentrer la pollution contenue dans les eaux usées sous forme de résidus appelés boues, valorisable en agriculture et de rejeter une eau épurée répondant à des normes bien précises, qui trouve quant-à-elle, une réutilisation dans l'irrigation, l'industrie et les usages municipaux.

Les procédés d'épuration utilisés en Algérie, dont l'objectif principal est d'éliminer la pollution organique sont à4 :

- 54 % procédé à boues activées ;

- 36 % lagunage naturel ;

- 10 % lagunage aéré.

Parallèlement au procédé à boues activées et au lagunage aéré, qui sont de caractère intensif, le lagunage naturel présente par ses nombreux avantages, une alternative idéale pour notre pays, en réunissant toutes les conditions favorables à son bon fonctionnement.

C'est dans le but de l'étude de ce procédé biologique et peu onéreux, faisant intervenir les micro-algues et les bactéries dans l'épuration des eaux usées, que s'inscrit ce présent mémoire où nous essayons de détailler, un tant soit peu, le principe de fonctionnement d'une station par lagunage naturel avec l'évaluation de ses performances.

1 3 Source : Rapport : Étude de réutilisation des eaux usées épurées à des fins agricoles ou autres sur tout le territoire national, Mission 1 : Reconnaissance et collecte des données de base / Établi par la Direction de l'Assainissement et de la Protection de l'Environnement (DAPE)/ Ministère des Ressources en Eau (MRE) : Juillet 2006.

2 4 Source : Idem, Mission 2 : Schéma directeur/ idem/ idem : Février 2007.

Le développement intense des micro-algues dans les différents bassins d'une station d'épuration par lagunage naturel génère une forte production de biomasse, communément, considérée avec la pollution. Il s'agit alors, dans ce document, d'évaluer la pollution résiduelle qui correspond à la part additionnelle de pollution.

Nous prenons, également, soin de décrire les principaux paramètres de pollution des eaux usées ainsi que leurs analyses.

Comme étude de cas, Nous avons choisi de travailler sur la lagune de Béni-Messous s'implantant en parallèle à l'Oued de Béni-Messous, à 5 km de son embouchure dans le littoral algérois (baie d'El Djamila).

Notre travail se présente en deux volets :

· Une première partie bibliographique qui regroupe le nécessaire des connaissances théoriques en rapport avec notre thème et cela en trois chapitres :

> Le premier chapitre est consacré, d'une part, à la connaissance de la constitution et l'origine des eaux usées, et d'autre part, à la description des paramètres de pollution qui les caractérisent et aux normes de rejets en vigueur en Algérie.

> Le second expose les divers traitements que doivent subirent les eaux usées avant d'être rejetées en milieu naturel, les différents usages possibles des eaux usées traitées et enfin l'état général de l'épuration en Algérie.

> Le troisième chapitre présente le procédé du lagunage naturel à travers sa définition, son principe de fonctionnement, ses différents types, son exploitation et ses avantages et inconvénients.

· Une deuxième partie expérimentale qui s'intéresse à l'étude du cas de la lagune de Béni-Messous, en trois autres chapitres :

> La présentation de la zone d'étude, ainsi que des conditions climatiques qui influent sur le bon fonctionnement du lagunage font l'objet du quatrième chapitre.

> Le cinquième chapitre est consacré aux méthodes d'analyse des paramètres de pollution globaux : température, pH, MES, DCO et DBO5 des eaux usées des bassins de la station d'épuration par lagunage naturel de Béni-Messous.

> Le sixième chapitre présente les résultats des analyses et leurs interprétations. Nous terminerons par une conclusion générale.

Introduction :

Les cours d'eau ont une capacité naturelle d'autoépuration. Celle-ci a pour effet de consommer de l'oxygène ; ce qui n'est donc pas sans conséquences sur la faune et la flore aquatiques. Lorsque l'importance d'un rejet excède cette capacité, la détérioration de l'environnement peut être durable. Il est donc indispensable d'épurer les eaux usées avant de les rejeter en milieu naturel.

En effet, les zones privées d'oxygène par la pollution entrainent la mort de la faune et de la flore ou créent des barrières infranchissables, empêchant notamment la migration des poissons. La présence excessive de phosphates, en particulier, favorise le phénomène d'eutrophisation ; c'est-à-dire, la prolifération d'algues qui nui à la faune aquatique, peut rendre la baignade dangereuse et perturbe la production d'eau potable.

1.1. Définition :

Les eaux usées sont toutes les eaux qui parviennent dans les canalisations d'eaux usées dont les propriétés naturelles sont transformées par les utilisations domestiques, les entreprises industrielles, agricoles et autres. On englobe, aussi, les eaux de pluie qui s'écoulent dans ces canalisations (BLIEFERT et PERRAUD, 2001).

1.2. Origine et composition des eaux usées :

Suivant l'origine des substances polluantes, on distingue quatre catégories d'eaux usées :

1.2.1. Les eaux usées domestiques :

Elles proviennent des différents usages domestiques de l'eau. Elles sont essentiellement porteuses de pollution organique. Elles se répartissent en eaux ménagères, qui ont pour origine les salles de bains et les cuisines, et sont généralement chargées de détergents, de graisses, de solvants, de débris organiques, etc. et en eaux vannes ; il s'agit des rejets des toilettes chargés de diverses matières organiques azotées et de germes fécaux (GOMELLA et GUERREE, 1978).

1.2.2. Les eaux industrielles :

Elles sont très différentes des eaux usées domestiques. Leurs caractéristiques varient d'une industrie à l'autre. En plus de matières organiques, azotées ou phosphorées, d'après GAUJOUS (1995), elles peuvent également contenir :

· des graisses (industries agroalimentaires, équarrissage) ;

· des hydrocarbures (raffineries) ;

· des métaux (traitements de surface, métallurgie) ;

· des acides, des bases et divers produits chimiques (industries chimiques divers, tanneries) ;

· de l'eau chaude (circuit de refroidissement des centrales thermiques) ;

· des matières radioactives (centrales nucléaires, traitement des déchets radioactifs).

Dans certains cas, avant d'être rejetées dans les réseaux de collecte, les eaux industrielles doivent faire l'objet d'un prétraitement de la part des industriels. Elles ne sont mêlées aux eaux domestiques que lorsqu'elles ne présentent plus de danger pour les réseaux de collecte et ne perturbent pas le fonctionnement des usines de dépollution.

1.2.3. Les eaux agricoles :

L'agriculture est une source de pollution des eaux qui n'est pas du tout négligeable car elle apporte les engrais et les pesticides. Elle est la cause essentielle des pollutions diffuses (BONTOUX, 1993).

Les épandages d'engrais nitratés et phosphatés, sous une forme ou en quantité, telle qu'ils ne seraient pas finalement retenus par le sol et assimilés par les plantes, conduisent à un enrichissement en matières azotées ou phosphatées des nappes les plus superficielles et des eaux des cours d'eau ou des retenues. Parmi les polluants d'origine agricole, il faut tenir compte aussi des détergents se dispersant lors des applications de traitement des cultures (GOMELLA et GUERREE, 1978).

1.2.4. Les eaux pluviales :

Elles peuvent, elles aussi, constituer une source de pollution importante des cours d'eau, notamment pendant les périodes orageuses. L'eau de pluie se charge d'impuretés au contact de l'air (fumées industrielles), puis, en ruisselant, des résidus déposés sur les toits et les chaussées des villes (huiles de vidange, carburants, résidus de pneus et métaux lourds...) (BONTOUX, 1993).

Dans les zones urbaines, les surfaces construites rendent les sols imperméables et ajoutent le risque d'inondation à celui de la pollution.

1.3. Caractéristiques des eaux usées :

L'évaluation de la qualité de l'eau nécessite de nombreuses analyses, incluant le dosage de multiples paramètres physico-chimiques et bactériologiques. Ces analyses sont réalisées par des méthodes dont les protocoles sont bien définis.

1.3.1. Les paramètres physico-chimiques :

Selon GAUJOUS (1995), la pollution résulte de l'introduction dans un milieu de substances conduisant à son altération. Elle se traduit généralement par des modifications des caractéristiques physico-chimiques du milieu récepteur. La mesure par analyse de ces derniers (au niveau du rejet, du milieu naturel ou du milieu pollué) permet de l'étudier.

1.3.1.1. La température :

La température est un facteur écologique important du milieu. Son élévation peut perturber fortement la vie aquatique (pollution thermique). Certains rejets présentent des écarts de température importants avec le milieu récepteur : ce sont par exemple, les eaux de refroidissement des centrales nucléaires thermiques induisant ainsi une forte perturbation du milieu. La température est mesurée par thermosonde (ou par thermomètre) (GAUJOUS, 1995).

Il est important de connaitre la température de l'eau avec précision. En effet, celle-ci joue un rôle dans la solubilité des sels et surtout des gaz, dans la détermination du pH, pour la connaissance de l'origine de l'eau et des mélanges éventuels, etc. (RODIER et al, 1996).

1.3.1.2. Le potentiel d'Hydrogène (pH) :

Le pH est un paramètre qui permet de mesurer l'acidité, l'alcalinité ou la basicité d'une eau (GOMELLA et GUEREE, 1978). Sa mesure doit s'effectuer sur place de préférence par la méthode potentiométrique. La mesure électrique, quoique délicate, peut seule donner une valeur exacte, car elle est indépendante du potentiel d'oxydoréduction, de la couleur du milieu, ou de la turbidité et des matières colloïdales (RODIER et al, 1996).

En milieu côtier et estuarien, certains rejets industriels ou les apports d'eaux de ruissellement sont la cause de variation du pH qui s'avère être, dans ce cas, un indice de pollution (AMINOT et CHAUSSEPIED, 1983).

Les organismes sont très sensibles aux variations du pH, et un développement correct de la faune et de la flore aquatique n'est possible que si sa valeur est comprise entre 6 et 9.

L'influence du pH se fait également ressentir par le rôle qu'il exerce sur les autres éléments comme les métaux dont il peut diminuer ou augmenter la disponibilité et donc la toxicité.

1.3.1.3. La turbidité et les matières en suspension :

La turbidité est inversement proportionnelle à la transparence de l'eau. Elle est mesurée :

· soit visuellement par la hauteur d'eau à travers laquelle on ne distingue plus un objet (disque de Secchi, fil de platine) ; elle est alors exprimée en mètre.

· soit électroniquement (néphélométrie) par comparaison avec une gamme de solution de référence (silice, mastic, formazine) ; elle est alors exprimée en mg/l de silice, de mastic, ... ou en unité (NTU, Nephelometric Turbidity Unit, ou JTU -Jackson ou FTU, Formazine-) (GAUJOUS, 1995).

La turbidité varie suivant les matières en suspension (MES) de l'eau :

La détermination des matières en suspension (MES) est essentielle pour évaluer la répartition de la charge polluante entre pollution dissoute et pollution sédimentable, car le devenir de ces deux composantes est très différent, tant dans le milieu naturel que dans les systèmes d'épuration.

Dans une eau usée urbaine, prés de 50 % de la pollution organique se trouve sous forme de MES. Les résultats pour les eaux usées industrielles sont très variables, il est de même pour les eaux naturelles où la nature des MES est souvent minérale et leur taux est relativement bas, sauf en période de crue des cours d'eau.

La composition des MES peut être appréciée par analyse directe : plus souvent, elle est obtenue par différence des caractéristiques des eaux brutes et des eaux filtrées. Les erreurs sur les valeurs résultantes sont alors élevées (BONTOUX, 1993). Les MES sont exprimées en mg/l.

1.3.1.4. La demande biologique en oxygène (DBO5) :

La demande biochimique en oxygène DBO, exprimée en mg d'oxygène par litre, permet l'évaluation des matières organiques biodégradables dans les eaux (BONTOUX, 1993). Plus précisément, ce paramètre mesure la quantité d'oxygène nécessaire à la destruction des matières organiques grâce aux phénomènes d'oxydation par voie aérobie.

Pour la mesurer, on prend comme référence la quantité d'oxygène consommée au bout de 5 jours ; c'est la DBO5.

BERNE et CORDONNIER (1991) définissent la DBO5 comme étant la quantité d'oxygène consommée par les bactéries, à 20°C à l'obscurité et pendant 5 jours d'incubation d'un échantillon préalablement ensemencé, temps qui assure l'oxydation biologique d'une fraction de matière organique carbonée.

La DBO5 est un paramètre intéressant pour l'appréciation de la qualité des eaux : dans les eaux pures elle est inférieure à 1 mg d'(O2)/l, et quand elle dépasse les 9 mg/l l'eau est considérée comme étant impropre (GOMELLA et GUERREE, 1978).

1.3.1.5. La demande chimique en oxygène (DCO) :

La demande chimique en oxygène (DCO), exprimée en mg d'(O2)/l, correspond à la quantité d'oxygène nécessaire pour la dégradation par voie chimique est dans des conditions définies de la matière organique ou inorganique contenue dans l'eau (GROSCLAUDE, 1999). Elle représente donc, la teneur totale de l'eau en matières oxydables.

1.3.1.6. Les matières oxydables (MO) :

C'est un paramètre utilisé par les agences de l'eau pour caractériser la pollution organique de l'eau, il se définit à partir de la DBO5 et de la DCO selon la formule suivante (BADIA-GONDARD, 2003) :

MO = (2×DBO5 + DCO)/3

1.3.1.7. Le carbone organique total (COT) :

Le carbone organique est constitué d'une grande diversité de composés organiques à plusieurs états d'oxydation, dont certains sont susceptibles d'être oxydés par des procédés chimiques ou biologiques. Ces fractions sont caractérisées par la demande chimique en oxygène (DCO) et la demande biologique en oxygène (DBO).

Certaines matières organiques échappent à ces mesures ; dans ce cas, le dosage du COT est mieux adapté. Il est indépendant de l'état d'oxydation de la matière organique et ne mesure pas les éléments inorganiques tels que l'azote et l'hydrogène qui peuvent êtres pris en compte par la DCO et la DBO.

La détermination porte sur les composés organiques fixés ou volatils, naturels ou synthétiques, présents dans les eaux résiduaires (cellulose, sucres, huiles, etc.). Suivant que l'eau a été préalablement filtrée ou non, on obtiendra le carbone dissous (COD) ou le carbone total (COT). Cette mesure permet de faciliter l'estimation de la demande en oxygène liée aux rejets, et d'établir éventuellement une corrélation avec la DBO et la DCO.

Les méthodes de dosage du carbone organique utilisent toutes le même principe, qui consiste à oxyder le carbone organique en dioxyde de carbone. Cette oxydation peut être obtenue par combustion, irradiation UV, oxydation chimique ou par tous autres procédés appropriés. Le dioxyde de carbone est ensuite mesuré, soit directement, par un analyseur infrarouge ou par toutes méthodes covenant à son dosage, soit réduit en méthane et analysé par un décanteur à ionisation de flamme (RODIER et al, 1996).

1.3.1.8. L'azote et le phosphore :

Les teneurs en azote et en phosphore sont également des paramètres très importants. Les rejets excessifs de phosphore et d'azote contribuent à l'eutrophisation des lacs et des cours d'eau.

1.3.1.8.1. L'azote :

Dans les eaux usées domestiques, l'azote est sous forme organique et ammoniacale, on le dose par mesure du N-NTK (Azote Totale Kjeldahl) et la mesure du N-NH4. La concentration du N-NTK est de l'ordre de 15 à 20% de celle de la DBO. L'apport journalier est compris entre 10 et 15g par habitant (GROSCLAUDE, 1999).

Azote Kjeldahl = Azote ammoniacal + Azote organique (GAUJOUS, 1995).

L'azote organique, composant majeur des protéines, est recyclé en continu par les plantes et les animaux.

L'azote ammoniacal est présent sous deux formes en solution, l'ammoniac NH3 et l'ammonium NH4+, dont les proportions relatives dépendent du pH et de la température. L'ammonium est souvent dominant ; c'est pourquoi, ce terme est employé pour designer l'azote ammoniacal (AMINOT et CHAUSSEPIED, 1983). En milieu oxydant, l'ammonium se transforme en nitrites puis en nitrates ; ce qui induit une consommation d'oxygène (GAUJOUS, 1995).

· Nitrites (NO2-) :

Les ions nitrites (NO2-) sont un stade intermédiaire entre l'ammonium (NH4+) et les ions nitrates (NO3-). Les bactéries nitrifiantes (nitrosomonas) transforment l'ammonium en nitrites. Cette opération, qui nécessite une forte consommation d'oxygène, est la nitritation. Les nitrites proviennent de la réduction bactérienne des nitrates, appelée dénitrification.

4 NH4+ + 7 O2 (Nitrosomonas) 4 NO2- + 6 H2O + 4 H+

Les nitrites constituent un poison dangereux pour les organismes aquatiques, même à de très faibles concentrations. Sa toxicité augmente avec la température. Ils provoquent une dégradation de l'hémoglobine du sang des poissons qui ne peut plus véhiculer l'oxygène. Il en résulte la mort par asphyxie (SEVRIN-REYSSAC et al, 1995). Chez les nourrissons, l'inaptitude du sang à transporter l'oxygène est la méthémoglobinémie (GAUJOUS, 1995).

· Nitrates (NO3-) :

Les nitrates constituent le stade final de l'oxydation de l'azote organique dans l'eau. Les bactéries nitratantes (nitrobacters) transforment les nitrites en nitrates.

Cette réaction appelée nitratation s'accompagne aussi d'une consommation d'oxygène (SEVRIN-REYSSAC et al, 1995).

2 NOi + O2 (Nitrobacters) 2 NO3-

Les nitrates ne sont pas toxiques ; mais des teneurs élevées en nitrates provoquent une prolifération algale qui contribue à l'eutrophisation du milieu. Leur potentiel danger reste néanmoins relatif à leur réduction en nitrates.

Azote global = Azote Kjeldahl + Nitrites + Nitrates (SEVRIN-REYSSAC et al, 1995). 1.3.1.8.2. Phosphore :

Le phosphore est présent dans l'eau sous plusieurs formes : phosphates, polyphosphates, phosphore organique ... ; les apports les plus importants proviennent des déjections humaines et animales, et surtout des produits de lavage. Les composés phosphorés sont indésirables dans les réservoirs de distribution d'eau potable, parce qu'ils contribuent au développement d'algues et plus généralement du plancton aquatique.

Agents d'eutrophisation gênant dans le milieu naturel, les phosphates n'ont pas d'incidence sanitaire et les polyphosphates sont autorisés comme adjuvants pour la prévention de l'entartrage dans les réseaux (BONTOUX, 1993).

1.3.1.9. Oligo-éléments et les toxiques minéraux :

Les oligo-éléments sont toujours présents dans l'eau en quantités très faibles. Leur présence est généralement indispensable au développement des êtres vivants, et leur absence peut entrainer des carences. A plus fortes concentrations, ils deviennent toxiques.

La plupart sont désignés comme étant "métaux lourds", bien que tous ne soient pas des métaux ; ces éléments sont soumis à des normes, particulièrement en eau potable, mais aussi en rejets industriels, pour les boues d'épuration valorisable en agriculture, pour les épandages de boues de curage de rivières ... (GAUJOUS, 1995).

1.3.2. Les paramètres bactériologiques :

Les bactéries sont couramment recherchées dans l'eau, principalement comme témoins de contamination fécale (GAUJOUS, 1995).

L'OMS (1979) a choisi plusieurs témoins répondant à certaines exigences ; il s'agit des coliformes, des streptocoques fécaux du groupe D de LANCFIELD (1933), et parfois les Clostridium perfringens.

La raison de ce choix réside dans le fait que la numération de ces bactéries est beaucoup plus simple est rapide entre 24 et 48h, que celle des germes pathogènes ; généralement plusieurs jours avec nécessité d'identification sérologique (GAUTHIER et PIETRI, 1989).

1.3.2.7. Les coliformes totaux (CT) :

Les coliformes sont des bâtonnets, anaérobies facultatifs, gram (-) non sporulants permettant l'hydrolyse du lactose à 35°C (OMS, 1979).

Les coliformes regroupent les genres Echerichia, Citrobacter, Entérobacter, Klébsiella, Yersinia, Serratia (RODIER et al, 1996 ; JOLY et REYNAUD, 2003).

La recherche et le dénombrement de l'ensemble des coliformes (coliformes totaux), sans préjuger de leur appartenance taxonomique et de leur origine, est capital pour la vérification de l'efficacité d'un traitement désinfectant et est d'un intérêt nuancé pour déceler une contamination d'origine fécale (RODIER et al, 1996).

1.3.2.8. Les coliformes fécaux (CF) :

Les coliformes fécaux, ou coliformes thérmotolérants, sont un sous groupe des coliformes totaux capables de fermenter le lactose à une température de 44°C. Ce sont des bâtonnets Gram (-), aérobies et facultativement anaérobies ; non sporulants, on les désigne souvent sous le nom d'Eschericia Coli bien que le groupe comporte plusieurs souches différentes (Citrobacter freundii, Entérobacter aérogènes, Klebsiella pneumoniiae ...etc.) (OMS, 1979 ; RODIER et al, 1996 ; JOLY et REYNAUD, 2003).

La recherche et le dénombrement des coliformes fécaux est un examen proposé en raison d'une concordance statistique entre leur présence et l'existence d'une contamination fécale quasi certaine (RODIER et al, 1996).

1.3.2.9. Les Streptococcus fécaux :

Sont considérées comme streptocoques fécaux, toutes les bactéries Gram (+) de forme oblongue ou de cocci sphériques légèrement ovales (OMS, 1979). Ils se disposent, le plus souvent, en diplocoques ou en chainettes (LECLERC et al, 1995 ; JOLY et REYNAUD, 2003).

Selon la classification sérologique de Lancefield (1933), 5 espèces sont reconnues parmi les streptocoques fécaux (streptocoques du groupe D). Il s'agit de : S.bovis, S.equinus, S.avium, S.faecalis et S.faecium, car les autres streptocoques ont une origine fécale douteuse.

Ils sont des témoins de contamination fécale assez résistant, y compris dans les milieux salés (GAUJOUS, 1995). Ils peuvent aussi se multiplier dans les milieux présentant des pH allant jusqu'à 9.6, on peut par conséquent les utiliser comme indicateurs d'organismes pathogènes qui ont une résistance similaire au pH élevé (OMS, 1979).

1.3.2.10. Les Clostridium sulfito-réducteurs :

Ils peuvent être considérés comme des germes fécaux ; ce sont aussi des germes telluriques, et de ce fait, aucune spécificité d'origine fécale ne peut être attribuée à leur mise en évidence. Dans une telle optique d'interprétation, il y a intérêt à ne chercher que les espèces les plus susceptibles d'être fécales, c'est le cas en particulier de Clostridium perfringens (RODIER et al, 1996). Les Clostridium perfringens sont des bâtonnets anaérobies, Gram(+), sporulants et qui réduisent les sulfites en sulfures en 24 à 48 heures (OMS, 1979).

Ils sont excrétés par l'homme et les animaux, on les trouve régulièrement dans les matières fécales humaines, leur densité est la suivante (OMS, 1979) :

· Excréments humains 106 à 108 /g ;

· Eaux usées non traitées 103 /ml.

Ils sont employés comme indicateurs dans l'étude des pollutions littorales pour un certain nombre de raisons (OMS, 1979) :

· Ils se trouvent en abondance dans les eaux usées qui sont principalement d'origine humaine ;

· Ils ne se multiplient pas dans les sédiments ;

· Ils survivent longtemps dans les sédiments, ce qui permet de déceler une pollution ancienne ou intermittente (RODIER et al, 1996).

1.4. L'équivalent habitant (EH) :

Un équivalent habitant correspond à la pollution quotidienne que génère un individu. Chacun est sensé utiliser 180 à 300 l d'eau par jour.

La quantité de pollution journalière produite par un individu est estimée à 57 g de matières oxydables (MO), 90 g de matières en suspension (MES), 15 g de matières azotées (MA), et 4 g de matières phosphorées (MP). Enfin, la concentration des germes est généralement de l'ordre de 1 à 10 milliards de germes pour 100 ml (BADIA- GONDARD, 2003).

1.5. Les normes algériennes de rejet d'effluents :

Les eaux usées collectées, dans les réseaux urbains ou les eaux usées directement émises par les industries, ne doivent être rejetées dans un milieu récepteur naturel (rivière, lac, littoral marin, ou terrain d'épandage) que lorsqu'elles correspondent à des normes fixées par voie réglementaire.

Le Décret exécutif n° 93-160 du 10 Juillet 1993, du Journal Officiel de la République Algérienne réglementant les rejets d'effluents liquides dans son chapitre I, article 2 (voir annexe 1), définit un rejet comme tout déversement, écoulement, jets, dépôts directs ou indirects d'effluents liquides dans le milieu naturel et fixe, en son annexe, les valeurs limites de ce rejet.

Ces mêmes valeurs viennent d'être renforcées par un nouveau texte réglementaire ; le Décret Exécutif n° 06-141 du 20 Rabie El Aouel 1427 correspondant au 19 Avril 2006, section 1, article 3 (voir annexe 2). Les valeurs limites maximales de rejet d'effluents fixées par ces deux décrets sont regroupées dans le tableau 1.

Conclusion :

Collectées par le réseau d'assainissement, les eaux usées contiennent de nombreux éléments polluants, provenant de la population, des activités commerciales, industrielles et agricoles et des phénomènes naturels.

Les eaux usées se caractérisent par des paramètres physico-chimiques et bactériologiques, qui permettent de déterminer leur éventuelle origine et de connaitre l'importance de leur charge polluante.

Avant qu'elles ne soient rejetées dans le milieu naturel et ne le dégradent, elles doivent impérativement obéir à des normes établies pour protéger les milieux récepteurs contre la pollution. Pour cela, elles sont acheminées vers une station d'épuration où elles subissent plusieurs phases de traitement.

Tableau 1 : Les valeurs limites des paramètres de rejet dans un milieu récepteur (Journal Officiel de la République Algérienne, 2006)

PARAMÈTRES

UNITÉS

VALEURS LIMITES

Température

°C

30

pH

-

6,5 à 8,5

MES

mg/l

35

DBO5

mg/l

35

DCO

mg/l

120

Azote Kjeldahl

mg/l

30

Phosphates

mg/l

02

Phosphore total

mg/l

10

Cyanures

mg/l

0,1

Aluminium

mg/l

03

Cadmium

mg/l

0,2

Fer

mg/l

03

Manganèse

mg/l

01

Mercure total

mg/l

0,01

Nickel total

mg/l

0,5

Plomb total

mg/l

0,5

Cuivre total

mg/l

0,5

Zinc total

mg/l

03

Huiles et Graisses

mg/l

20

Hydrocarbures totaux

mg/l

10

Indice Phénols

mg/l

0,3

Fluor et composés

mg/l

15

Étain total

mg/l

02

Composés organiques chlorés

mg/l

05

Chrome total

mg/l

0,5

(*) Chrome III +

mg/l

03

(*) Chrome VI +

mg/l

0,1

(*) Solvants organiques

mg/l

20

(*) Chlore actif

mg/l

1,0

(*) PCB

mg/l

0,001

(*) Détergents

mg/l

2

(*) Tensioactifs anioniques

mg/l

10

 

(*) Valeurs fixées par le Décret exécutif n° 93-160 du 10 Juillet 1993.

Introduction :

Il ne faut pas confondre le traitement des eaux, qui a pour fonction de les transformer en eau potable, et l'assainissement des eaux usées rejetées par le consommateur après utilisation. L'assainissement des eaux usées a pour objectif de collecter puis d'épurer les eaux usées avant de les rejeter dans le milieu naturel, afin de les débarrasser de la pollution dont elles sont chargées.

2.1. Les étapes et procédés de traitement des eaux usées :

La dépollution des eaux usées nécessite une succession d'étapes faisant appel à des traitements physiques, physico-chimiques et biologiques. En dehors des plus gros déchets présents dans les eaux usées, l'épuration doit permettre, au minimum, d'éliminer la majeure partie de la pollution carbonée.

Selon le degré d'élimination de la pollution et les procédés mis en oeuvre, plusieurs niveaux de traitements sont définis : les prétraitements, le traitement primaire et le traitement secondaire. Dans certains cas, des traitements tertiaires sont nécessaires, notamment lorsque l'eau épurée doit être rejetée en milieu particulièrement sensible.

A titre d'illustration, les rejets dans les eaux de baignade, dans des lacs souffrant d'un phénomène d'eutrophisation ou dans des zones d'élevage de coquillages sont concernés par ce troisième niveau de traitement. Les traitements tertiaires peuvent également comprendre des traitements de désinfection. La réduction des odeurs peut encore être l'objet d'attentions particulières.

2.1.1. Les prétraitements :

Les eaux brutes doivent généralement subir, avant leur traitement proprement dit, un prétraitement qui comporte un certain nombre d'opérations, uniquement physiques ou mécaniques. Il est destiné à extraire de l'eau brute, la plus grande quantité possible d'éléments dont la nature ou la dimension constitueront une gêne pour les traitements ultérieurs. Il s'agit principalement des déchets volumineux (dégrillage), des sables et graviers (dessablage) et des graisses (dégraissage-déshuilage) (DEGREMONT, 1978).

2.1.1.1. Dégrillage :

Au cours du dégrillage, les eaux usées passent au travers d'une grille dont les barreaux, plus ou moins espacés, retiennent les matières les plus volumineuses charriées par l'eau brute, qui pourraient nuire à l'efficacité des traitements suivants ou en compliquer leur exécution.

Le dégrillage permet aussi de protéger la station contre l'arrivée intempestive des gros objets susceptibles de provoquer des bouchages dans les différentes unités de l'installation. Les éléments retenus sont, ensuite, éliminés avec les odeurs ménagères (DEGREMONT, 1978).

2.1.1.2. Dessablage :

Le dessablage a pour but d'extraire des eaux brutes les graviers, les sables et les particules minérales plus ou moins fines, de façon à éviter les dépôts dans les canaux et conduites, à protéger les pompes et autres appareils contre l'abrasion et à éviter de surcharger les stades de traitements suivants.

L'écoulement de l'eau, à une vitesse réduite, dans un bassin appelé "dessableur" entraine leur dépôt au fond de l'ouvrage. Les sables récupérés, par aspiration, sont ensuite essorés, puis lavés avant d'être soit envoyés en décharge, soit réutilisés selon la qualité du lavage (DEGREMONT, 1978).

2.1.1.3. Dégraissage - Déshuilage :

Le déshuilage est une opération de séparation liquide-liquide, alors que le dégraissage est une opération de séparation solide-liquide (à la condition que la température de l'eau soit suffisamment basse, pour permettre le figeage des graisses). Ces deux procédés visent à éliminer la présence des corps gras dans les eaux usées, qui peuvent gêner l'efficacité du traitement biologique qui intervient en suite (DEGREMONT, 1978).

2.1.2. Le traitement primaire :

Le traitement "primaire" fait appel à des procédés physiques, avec filtration et décantation plus ou moins aboutie, éventuellement assortie de procédés physicochimiques, tels que la coagulation- floculation :

2.1.2.1. Coagulation - floculation :

La turbidité et la couleur d'une eau sont principalement causées par des particules très petites, dites particules colloïdales. Ces particules, qui peuvent rester en suspension dans l'eau durant de très longues périodes, peuvent même traverser un filtre très fin. Par ailleurs, puisque leur concentration est très stable, ces dernières n'ont pas tendance à s'accrocher les unes aux autres. Pour les éliminer, on a recours aux procédés de coagulation et de floculation.

La coagulation a pour but principale de déstabiliser les particules en suspension, c'est-à-dire de faciliter leur agglomération. En pratique, ce procédé est caractérisé par l'injection et la dispersion rapide de produits chimiques : sels minéraux cationiques.

La floculation a pour objectif de favoriser, à l'aide d'un mélange lent, les contacts entre les particules déstabilisées. Ces particules s'agglutinent pour former un floc qu'on peut facilement éliminer par les procédés de décantation et de filtration (DES JARDINS, 1990).

2.1.2.2. Décantation :

La décantation est un procédé qu'on utilise dans, pratiquement, toutes les usines d'épuration et de traitement des eaux (DES JARDINS, 1990). Son objectif est d'éliminer les particules dont la densité est supérieure à celle de l'eau par gravité. La vitesse de décantation est en fonction de la vitesse de chute des particules, qui elle-même est en fonction de divers autres paramètres parmi lesquels : grosseur et densité des particules (VILAGINES, 2003).

Les matières solides se déposent au fond d'un ouvrage appelé "décanteur" pour former les boues "primaires". Ces dernières sont récupérées au moyen de systèmes de raclage. L'utilisation d'un décanteur lamellaire permet d'accroitre le rendement de la décantation. Ce type d'ouvrage comporte des lamelles parallèles inclinées, ce qui multiplie la surface de décantation et accélère donc le processus de dépôt des particules. La décantation est encore plus performante lorsqu'elle s'accompagne d'une floculation préalable (DEGREMONT, 1978).

2.1.2.3. Filtration :

La filtration est un procédé physique destiné à clarifier un liquide, qui contient des matières solides en suspension en le faisant passer à travers un milieu poreux. Les solides en suspension, ainsi retenus par le milieu poreux, s'y accumulent ; il faut donc nettoyer ce milieu de façon continue ou de façon intermittente.

La filtration, habituellement précédée des traitements de coagulation-floculation et de décantation, permet d'obtenir une bonne élimination des bactéries, de la couleur, de la turbidité et, indirectement, de certains goûts et odeurs (DES JARDINS, 1990).

2.1.3. Le traitement secondaire (Biologique) :

Dans la grande majorité des cas, l'élimination des pollutions carbonées et azotées s'appuie sur des procédés de nature biologique, basés sur la croissance de micro-organismes aux dépens des matières organiques "biodégradables" qui constituent pour eux des aliments.

Les micro-organismes, les plus actifs, sont les bactéries qui conditionnent en fonction de leur modalité propre de développement, deux types de traitements (VILAGINES, 2003) :

2.1.3.1. Traitements anaérobies :

Les traitements anaérobies font appel à des bactéries n'utilisant pas de l'oxygène, en particulier, aux bactéries méthanogènes qui conduisent, comme leur nom l'indique, à la formation du méthane à partir de la matière organique, et à un degré moindre de CO2.

Ce type de fermentation est appelé digestion en hydrologie. C'est une opération délicate qui demande une surveillance importante. En effet, la température doit être maintenue à un niveau très stable et suffisamment élevé. Il faut aussi éviter les écarts brutaux de pH et les substances inhibitrices du développement bactérien, à titre d'exemple : les cyanures, les sels de métaux lourds et les phénols.

Ce système est davantage utilisé pour le traitement des effluents urbains, que pour le traitement des effluents industriels généralement toxiques pour les bactéries (VILAGINES, 2003).

2.1.3.2. Les traitements aérobies :

Les bactéries utilisées exigent un apport permanant d'oxygène. On distingue trois méthodes essentielles :

2.1.3.2.1. Les lits bactériens :

Le principe de fonctionnement d'un lit bactérien, quelques fois appelé filtre bactérien ou filtre percolateur, consiste à faire ruisseler l'eau à traiter, préalablement décantée, sur une muse de matériau de grande surface spécifique servant de support aux microorganismes épurateurs, qui y forment un feutrage ou un film plus ou moins épais, sous lequel une couche anaérobie peut de développer sous la couche aérobie, si son épaisseur est importante (DEGREMONT, 1978).

2.1.3.2.2. Les boues activées :

Les boues activées constituent le traitement biologique aérobie le plus répondu (OMS, 1979). Le procédé consiste à provoquer le développement d'une culture bactérienne dispersée sous forme de flocons (boues activées), dans un bassin brassé et aéré (bassin d'aération) et alimenté en eau à épurer. Dans ce bassin, le brassage a pour but d'éviter les dépôts et d'homogénéiser le mélange des flocons bactériens et de l'eau usée (liqueur mixte) ; l'aération peut se faire à partir de l'oxygène de l'eau, du gaz enrichi en oxygène, voire même d'oxygène pur, a pour but de dissoudre ce gaz dans la liqueur mixte, afin de répondre aux besoins des bactéries épuratrices aérobies.

Après un temps de contact suffisant, la liqueur mixte est envoyée dans un clarificateur appelé parfois décanteur secondaire, destiné à séparer l'eau épurée des boues. Ces dernières sont recyclées dans le bassin d'aération pour y maintenir une concentration suffisante en bactéries épuratrices.

L'excédent (boues secondaires en excès) est extrait du système et évacué vers le traitement des boues (DEGREMONT, 1978)

2.1.3.2.3. Le lagunage :

Le lagunage est un système biologique d'épuration, qui consiste à déverser les eaux usées dans plusieurs basins successifs de faible profondeur, où des phénomènes naturels de dégradation font intervenir la biomasse qui transforme la matière organique. La matière polluante, soustraite aux eaux usées, se retrouve en grande partie dans la végétation et les sédiments accumulés, et en faible partie dans l'atmosphère sous forme de méthane et d'azote gazeux (GRAUSCLAUDE, 1999).

2.1.4. Les traitements tertiaires :

Les traitements tertiaires regroupent tous les traitements complémentaires visant à affiner la qualité de l'effluent ayant subis les traitements physiques, physico-chimiques et biologiques. Leur utilisation s'impose lorsque la nature des milieux récepteurs recevant l'eau dépolluée l'exige (DEGREMONT, 1978) :

· Les zones sujettes aux phénomènes d'eutrophisation ;

· Les eaux de baignade ;

· Besoins agricoles;

· Recharge de nappes aquifères ;

· Pisciculture ;

· Usage domestique allant jusqu'à la consommation humaine.

Les traitements tertiaires englobent, principalement, l'élimination de l'azote, l'élimination du phosphore et la désinfection, mais aussi le traitement des odeurs.

2.1.4.1. L'élimination de l'azote :

Les stations d'épuration classiques, prévues pour éliminer les matières carbonées, n'éliminent que des quantités réduites d'azote présent dans les eaux usées. Pour satisfaire aux normes de rejet en zones sensibles, des traitements complémentaires doivent être mis en place.

L'élimination de l'azote est, le plus souvent, obtenue grâce à des traitements biologiques, de "nitrification-dénitrification".

Les procédés physiques et physico-chimiques d'élimination de l'azote (électrodialyse, résines échangeuses d'ions, "strippage" de l'ammoniaque) ne sont pas utilisés dans le traitement des eaux résiduaires urbaines, pour des raisons de rendement et de coût (BECHAC et al, 1987).

2.1.4.2. L'élimination du phosphore :

L'élimination du phosphore, ou "déphosphatation", peut être réalisée par des voies physico-chimiques ou biologiques.

En ce qui concerne les traitements physico-chimiques, l'adjonction de réactifs, comme des sels de fer ou d'aluminium, permet d'obtenir une précipitation de phosphates insolubles et leur élimination par décantation. Ces techniques engendrent une importante production de boues.

La déphosphatation biologique consiste à provoquer l'accumulation du phosphore dans les cultures bactériennes des boues. Les mécanismes de la déphosphatation biologique sont relativement complexes, et leur rendement variable (en fonction notamment de la pollution carbonée et des nitrates présents dans les eaux usées). Dans les grosses installations d'épuration, ce procédé est souvent couplé à une déphosphatation physico-chimique, pour atteindre les niveaux de rejets requis (SATIN et SELMI, 1999).

2.1.4.3. La désinfection :

Les traitements primaires et secondaires ne détruisent pas complètement les germes présents dans les rejets domestiques. C'est pourquoi, la désinfection de l'eau s'impose.

La désinfection est un traitement qui permet de détruire ou d'éliminer les micro-organismes susceptibles de transmettre des maladies ; ce traitement n'inclut pas nécessairement la stérilisation qui est la destruction de tous les organismes vivants dans un milieu donné.

On peut procéder à la désinfection en ajoutant à l'eau une certaine quantité d'un produit chimique, doté de propriétés germicides. Les produits chimiques les plus utilisés sont : le chlore (Cl2), le dioxyde de chlore(ClO2), l'ozone (O3), le brome (Br2), l'iode (I2) et le permanganate de potassium (KMnO4).

On peut également désinfecter l'eau grâce à des moyens physiques : ébullition, ultrasons, ultraviolets (UV) ou rayon gamma (DES JARDINS, 1990).

Les ultraviolets sont de plus en plus utilisés, car ils présentent l'avantage de ne pas entrainer l'apparition de sous-produits de désinfection. Cependant, ils nécessitent un investissement important.

2.1.4.4. Le traitement des odeurs :

La dépollution des eaux usées produit des odeurs, qui sont parfois perçues comme une gêne par les riverains des stations d'épuration. Les principales sources de mauvaises odeurs sont les boues et leur traitement, ainsi que les installations de prétraitement.

Le seuil de tolérance de ces nuisances olfactives est subjectif et aucune norme en matière d'émissions malodorantes n'existe. Cependant, les exploitants de stations d'épuration cherchent à limiter les odeurs dégagées par les traitements.

La conception des stations est le premier élément permettant de limiter l'émission d'odeurs dans le voisinage. Il faut, par exemple, veiller à réduire les surfaces d'échange entre l'air et les eaux usées.

Ainsi, les ouvrages les plus odorants sont souvent regroupés pour concentrer l'émission d'effluves nauséabonds. Leur couverture est aussi une manière d'atténuer les émissions malodorantes.

Des installations de désodorisation chimique ou biologique sont également mises en place, au sein des stations d'épuration. La désodorisation chimique est la technique la plus utilisée. Les gaz malodorants sont captés puis envoyés dans des tours de lavage, où un liquide désodorisant est pulvérisé. Ces lavages peuvent comporter de la soude, de l'acide et/ou de l'hypochlorite de sodium (eau de javel), réactifs qui captent ou neutralisent les mauvaises odeurs (MARTIN et LAFFORT, 1991).

2.2. Réutilisation des eaux usées :

L'importance des coûts d'amener des eaux pour l'alimentation des villes, jointe à celle de leur évacuation, qui va de pair avec la raréfaction des ressources en eau, conduit un peu partout dans le monde, et pas seulement dans les zones arides ou semi arides, à se poser la question de la réutilisation des eaux usées.

Après dépollution, les eaux usées constituent "une ressource de seconde main", qui trouve principalement son utilité dans :

2.2.1. L'industrie :

2.2.1.1. Lavage et transport industriel des matériaux :

Dans beaucoup d'industries, le lavage et le transport des matériaux sont très peu exigeants en qualité de l'eau. C'est pourquoi les eaux usées épurées sont utilisées pour (VALIRON, 1983) :

· Le lavage des matières premières (charbon, gravier, etc.) et leur transport (craie par exemple) ;

· Le transport des déchets (cendres d'une centrale thermique) ;

· Le lavage d'entretien (wagon, sols, bouteilles, etc.).

2.2.1.2. Refroidissement industriel :

De nombreuses industries utilisent les opérations de refroidissement qui consomment une part très importante des eaux. C'est le cas dans (VALIRON, 1983) :

· Les centrales électriques et nucléaires (la production d'électricité) ;

· La pétrochimie ;

· La chimie ;

· L'industrie du caoutchouc ;

· L'industrie automobile.

2.2.2. L'irrigation :

Dans le cas de l'irrigation, les eaux usées sont utilisées soit brutes, soit après traitement biologique (boues activées ou lagunage le plus souvent). Leur intérêt réside dans le fait que :

· Les eaux brutes contiennent des nutriments qui accroissent notablement les rendements agricoles, ce qui soulage de l'utilisation des engrais artificiels très couteux ;

· Les autres sources d'eau utilisable en irrigation se raréfient en raison de leur potabilité tant recherchée.

2.2.3. Les usages municipaux :

Les usages municipaux peuvent couvrir une assez large gamme d'utilisations, qui ne requiert pas d'eau de qualité potable, comme par exemple (VALIRON, 1983) :

· L'arrosage des parcs et jardins publics ;

· Le lavage des rues ;

· La lute contre les incendies ;

· Le nettoyage des engins de collecte des ordures ménagères.

2.3. L'épuration des eaux usées en Algérie : 2.3.1. Volumes des eaux usées en 2004 :

Le calcul des volumes des eaux usées (EU) pour l'année 2004 a été effectué par la Direction de l'Assainissement et de la Protection de l'Environnement (DAPE) du Ministère des Ressources en Eau (MRE), et ce, dans le cadre de la mission 1 de l'étude de la réutilisation des eaux usées à des fins agricoles ou autres sur tout le territoire national.

Le tableau 2, ci-après, présente les volumes des eaux usées générées par région hydrographique pour l'ensemble de la population urbaine et rurale du pays. Le tableau 3 donne la répartition spatiale des rejets des eaux usées.

Tableau 2 : Volume des eaux usées par région hydrographique - 2004.

Région Hydrographique
(RH)

Population
totale

Taux
de raccordement
à l'égout

Volume
consommé

Volume
eaux usées

 

%

Hm3/an

Hm3/an

Algérois - Soummam -
Hodna (ASH)

10 304 025

87

370

259

Oranie - Chott Chergui (OCC)

5 457 100

92

123

92

Cheliff - Zahez (CZ)

4 222 089

83

113

74

Constantinois - Seybous
Mellegue (CSM)

8 400 449

88

209

148

Sahara

3 470 899

81

257

157

TOTAL

31 854 563

87

1 073

731

 

Tableau 3 : Répartition spatiale des rejets des eaux usées (amont des barrages, rejets en mer, rejets en chott et sabkhas).

 

VOLUME DES EAUX USÉES (Hm3/AN)

Milieu récepteur
final des EU

RH ASH

RH OCC

RH CZ

RH CSM

RH Sahara

Pour toute
l'Algérie

Total rejeté

259

74

148

92

157

731

Barrage

55

61

62

36

7

221

Mer

193

6

52

49

-

301

Chott ou Sabka

11

7

34

7

150

209

 

EU épurées

110

6

43

52

13

223

EU réutilisées

7

-

2

2

-

11

 

2.3.2. Programme des stations d'épuration pour le court terme (2006-2010)1 :

Au cours de ces dernières années, le Ministère des Ressources en Eau (MRE) à entrepris la mise en oeuvre d'un important programme d'investissement concernant la réalisation de 84 stations d'épuration (STEP) et la réhabilitation de 15 autres, dont deux en exploitation. Ceci portera le nombre actuel des STEP existantes et en exploitation de 46 à 138 avant la fin 2008. À noter aussi que 56 STEP sont actuellement en cours d'étude ou en étude de réhabilitation, et dont le lancement des travaux est prévu pour le moyen terme (2007-2010), ce qui permettra d'atteindre un parc de 194 STEP à l'horizon 2010.

1 Situation Juin 2006 - Source DAPE

Les STEP mentionnées répondent à des exigences impératives imposées par le MRE et qui consistent en la protection :

· De la santé publique à proximité des grands rejets d'eaux usées urbaines (exutoires des grandes villes) ;

· Des ressources en eau conventionnelles mobilisées (barrages et nappes) ;

· Des ressources en eau non conventionnelles (dessalement de l'eau de mer) contre la contamination par les rejets urbains ;

· Du littoral, et par conséquent les eaux de baignade à fin de protéger la santé publique. Et respect des amendements de la convention de Barcelone pour la protection de la méditerranée.

La totalité des villes abritant plus de 100.000 habitants sont dotées de STEP ou le seront avant 2010.

Pour répondre à ces obligations, les traitements primaires sont de plus en plus abandonnés au profit des traitements secondaires, qui exploitent largement les filières biologiques, à savoir, les boues activées et le lagunage (naturel et aéré) visant les objectifs de qualité exigés par l'OMS, notamment :

DBO5 < 20 à 40 mg/l ;
DCO < 90 à 120 mg/l ;
MES < 20 à 30 mg/l.

· STEP à boues activées :

Cent six (106) STEP seront en service avant 2010 et fonctionneront par boues activées ; soit plus de 54 % du nombre total de STEP (194) prévus à cet horizon. Les capacités installées varient de 200 m3/jour pour l'agglomération de H'Nancha (Souk Ahras) à 150.000 m3/jour pour la STEP de Baraki (Alger).

· Lagunage :

Quatre vingt huit (88) STEP de type lagunage dont 20 de type aéré seront en service avant 2010 ; soit 46 % du nombre total de STEP (194) prévus à cet horizon. Les capacités installées varient de 320 m3/jour pour l'agglomération d'Émir Abdel Kader (Ain Temouchent) à 42 000 m3/jour pour la STEP de Ouargla.

Le rendement moyen des STEP est variable selon leur état, qu'elles soient bien ou mal entretenues. Les STEP, dont la gestion et l'exploitation sont bien prises en charge, atteignent un rendement de plus de 95 %.

Le tableau 4 présente le nombre et l'état des STEP par procédé.

Tableau 4 : Nombre et état des STEP par type de procédé.

Procédé

État

Nombre

Boues activées

En exploitation

Dont six (6) en travaux de réhabilitation et une (1) en étude de réhabilitation

29

 

18

 

11

 

6

 

6

 

36

Sous total

106

Lagunage naturel et aéré

En exploitation

12

 

33

 

22

 

1

 

-

 

20

Sous total

88

Total

194

 

Conclusion :

Les eaux usées sont toutes les eaux qui sont de nature à contaminer les milieux dans lesquelles elles seront déversées. C'est pourquoi, dans un souci de respect de ces différents milieux, des traitements sont réalisés sur ces effluents (collectés par le réseau d'assainissement). Ces derniers sont débarrassés de leurs plus grands déchets, au cours des prétraitements, jusqu'aux infimes polluants, au cours des traitements tertiaires.

Les traitements secondaires biologiques, boues activées, lagunage naturel et aéré sont les traitements les plus fréquemment utilisés en Algérie.

Le recours aux traitements tertiaires reste minoritaire et réservé aux traitements poussés des effluents, du fait qu'il présente de nombreux inconvénient, à savoir :

· Des coûts d'investissement importants ;

· Les ultraviolets (UV) ne sont applicables que pour de faibles quantités d'eau ;

· La surchloration peut s'avérer cancérigène.

Le lagunage naturel est un mode épuratoire écologique, rustique et peu onéreux du fait de son fonctionnent non mécanisé, qui donne des résultats satisfaisants et qui s'avère adapté pour la réutilisation des eaux épurées.

Nous essayons dans notre étude de vérifier (contrôler) l'efficacité du lagunage naturel dans la dépollution des eaux usées ; pour pouvoir ensuite évacuer, sans risques, les eaux traitées dans le milieu naturel et éventuellement envisager leur réutilisation.

La figure 1 illustre les diverses origines des eaux usées, les différents traitements effectués sur ces effluents au sein d'une station d'épuration et enfin leur devenir.

Origine
Domestique

Origine
Industrielle

EAUX USÉES BRUTES

Origine
Agricole

Origine
Pluviale

RÉSEAU D'ASSAINISSEMENT

STATION D'ÉPURATION

-

PRÉTRAITEMENTS

Coagulation/
Floculation

TRAITEMENTS
SECONDAIRES

Éliminations :
Azote
Phosphore

1

3

Décantation

-

Filtration

Désinfection
-

Désodorisation

Dégrillage

Traitements
Anaérobies

-

Dessablage

2

-

4

-

Déshuilage

TRAITEMENTS
PRIMAIRES

Traitements
Aérobies

TRAITEMENTS
TERTIAIRES

BOUES

Rejets :
Lacs, Oueds, Mer, ...
-
Réutilisations :
Irrigation, Industrie, ...

EAUX ÉPURÉES

Valorisation en Agriculture :
Boues Humifiées
-
Récupération :
Traitements Secondaires

Figure 1 : Origines, traitements et devenir des eaux usées.

Introduction :

Parmi les divers procédés d'épuration des eaux usées, dont l'application dépend des caractéristiques des eaux à traiter et du degré de dépollution souhaité, figure le lagunage naturel.

Moyen rustique d'épuration des eaux usées, il se distinct des autres techniques de traitement réputées intensives par de nombreux avantages. Ce procédé écologique, simple et peu onéreux se base sur les phénomènes responsables de l'autoépuration des cours d'eau.

3.1. Définition :

Le lagunage est une technique biologique d'épuration des eaux usées, où le traitement est assuré par une combinaison de procédés aérobies et anaérobies, impliquant un large éventail de micro-organismes (essentiellement des algues et des bactéries). Les mécanismes épuratoires et les micro-organismes qui y participent sont, fondamentalement, les mêmes que ceux responsables du phénomène d'autoépuration des lacs et des rivières (PEARSON, 2005).

3.2. Principe de fonctionnement :

Le lagunage se présente comme une succession de bassins (minimum 2 et généralement 3) peu profonds (le plus souvent rectangulaires) dits lagunes. La surface et la profondeur de ces lagunes influencent le type de traitement (aérobie ou anaérobie) et confèrent un rôle particulier à chacune d'entre-elles. L'épuration par lagunage consiste à faire passer des effluents d'eau usée par écoulement gravitaire de lagune en lagune où la pollution est dégradée par (VALIRON, 1983) :

· L'activité bactérienne ;

· L'activité photosynthétique et l'assimilation des substances minérales ;

· Le pouvoir germicide de la lumière et de certaines algues.

Les matières en suspension de l'eau brute décantent dans le bassin de tête. Les bactéries assimilent la pollution dissoute, et l'oxygène nécessaire à cette dépollution, est assuré par l'action chlorophyllienne de végétaux qui participent aussi à la synthèse directe de la matière organique :

· les microphytes ou algues microscopiques ; ce sont essentiellement des algues vertes ou bleues difficilement séparables ;

· les macrophytes ou végétaux macroscopiques, qui comprennent des formes libres (ex. lentilles d'eau) ou fixées (ex. roseaux). Les jacinthes d'eau peuvent s'enraciner ou non. Les végétaux supérieurs jouent un rôle de support et doivent normalement permettre d'augmenter la quantité de bactéries et d'algues épuratrices. (DEGREMONT, 1989).

Les microphytes sont consommés par le zooplancton, et les macrophytes filtrent l'eau en sortie avant rejet.

L'ensemble de ces phénomènes apparait dans plusieurs bassins en séries, ce qui autorise l'étagement des phénomènes épuratoires.

Le processus épuratoire qui s'établit dans une lagune est particulièrement intéressant, car c'est un phénomène vivant, un cycle naturel qui se déroule continuellement. La figure 2 schématise les principaux cycles biologiques se développant dans une lagune.

ENTRÉE
DE L'ÉFFLUENT
bactéries
matières organiques

VENTS

microphages

ÉNERGIE SOLAIRE

macrophytes

microphytes

décomposeurs
(bactéries
champignons)

consommateurs
animaux

carnivores herbivores

producteurs
végétaux

détritiphages

sels minéraux solubles
matières organiques solubles
détritus

SORTIE
DE L'ÉFFLUENT
TRAITÉ
macrophytes
microphytes
consommateurs
sels minéraux
résidus organiques

Figure 2 : Cycles biologiques d'une lagune (d'après CEMAGREF dans DEGREMONT, 1989).

La figure 3 illustre un exemple de lagunage constitué de trois bassins (de surface et profondeur décroissante) disposés en série.

Eau Usée

Brute Digue

carrossable

egrillage

phoIde

Eau Usée
Épurée

Bassin n°1 Bassin n°2 Bassin n°3

Étanchéité

Tuyau en T

Figure 3 : Schéma d'un lagunage à trois bassins. 3.3. Les différents types de lagunage :

Selon que les lagunes soient artificiellement aérées ou pas, on distingue deux types de lagunages :

3.3.1. Le lagunage naturel :

Ce sont des bassins artificiels et imperméabilisés, de faible profondeur pouvant recevoir des effluents bruts ou prétraités et où la recirculation des boues biologiques décantées n'est pas réalisée, et la concentration de la biomasse épuratrice reste faible. Alimentées d'effluents à traiter, les lagunes naturelles sont nommées étangs de stabilisation (KOLLER, 2004), que l'on classe en fonction des filières de développement des bactéries en trois catégories : anaérobies, aérobies ou facultatifs (mixtes).

Différents assemblages de ces bassins sont possibles en fonction des conditions locales, des exigences sur la qualité de l'effluent final, du débit à traiter, ...

A titre d'exemple, si l'on souhaite un degré de réduction plus élevé des organismes pathogènes, on dispose les bassins en série comme suit : étang anaérobie, facultatif puis anaérobie (CHAIB, 2004).

Le lagunage naturel peut être utilisé, en traitement complet des effluents ou en traitement tertiaire, pour affiner la qualité de l'eau traitée par une boue activée ( ex. la désinfection) (DEGREMONT, 1978).

3.3.1.1. Étangs anaérobies :

Les étangs anaérobies sont caractérisés par un manque d'oxygène dissous causé par une forte DBO5 (100-400 g/m3/jour), et les solides en suspension s'y déposent facilement ; ils forment sur le fond une couche où les bactéries anaérobies décomposent la matière organique. Un des résultats est la production de gaz : l'hydrogène sulfuré (H2S) et le méthane (CH4) qui s'échappent vers la surface sous forme de bulles.

Typiquement, ces lagunes ont une profondeur de 2 à 5 m et le temps de séjour de l'effluent y est de 3 à 5 jours. Ils reçoivent des effluents bruts et mènent à des réductions de la DBO5 de 40 à 60 % et des solides en suspension de 50 à 70 %.

En générale, on n'y trouve pas de micro-algues à cause des conditions défavorables à leur croissance (SEVRIN-REYSSAC et al, 1995).

3.3.1.2. Étangs aérobies :

Les étangs aérobies ou de maturation sont peu profonds (0,8 à 1,2 m) où la lumière peut pénétrer et favorisant le développement d'algues vertes. Par leur action photosynthétique, les algues produisent de l'oxygène qui permet le développement de bactéries épuratrices aérobies (DEGREMONT, 1978).

Le temps de séjour dans ces étangs est beaucoup plus long, de 12 à 18 jours ou plus, et permet un traitement d'effluent déjà partiellement épuré (SEVRIN-REYSSAC et al, 1995). Ces étangs sont caractérisés par (ANRH, 1996)1 :

· Charge (Kg DBO5/ha/jour) : 111 à 112 ;

· Rendement (% de DBO5) : 80 à 95 % ;

· Concentration en algues (mg/l) : 100.

3.3.1.3. Étangs facultatifs :

D'une profondeur de 1 à 2 m et un temps de séjour de 4 à 6 jours (SEVRIN-REYSSAC et al, 1995), ces étangs fonctionnent dans des conditions telle que la partie supérieure entretient un milieu aérobie, riche en algues et en micro-organismes aérobies, alors que le fond, couvert de sédiments organiques, est le siège de fermentation anaérobie ; entre ces deux zones règne un milieu de transition favorable aux bactéries facultatives (BEAUDRY, 1984).

1 ANRH : Agence Nationale des Ressources Hydrauliques.

Les fermentations benthiques donnent lieu à un dégagement de méthane (CH4), de dioxyde de carbone (CO2), d'hydrogène sulfuré (H2S) et d'ammoniac, ainsi que de composés organiques de faible masse moléculaire.

Ce produit alimente la flore des zones supérieures et les composés minéraux dégagés entretiennent les algues ; une certaine fraction de ces algues meurent et se sédimentent, venant s'ajouter au lit de boues (BEAUDRY, 1984).

3.3.2. Le lagunage aéré :

Ce sont de vastes bassins constituant un dispositif très proche du procédé à boues activées à faible charge. On y effectue une épuration biologique bactérienne comme celle qui se pratique naturellement dans les étangs, en apportant de l'extérieur par insufflation d'air ou oxygénation au moyen d'aérateurs de surface, l'oxygène nécessaire au maintien des conditions aérobies des bactéries épuratrices.

Bien que théoriquement elle ne s'impose pas, une recirculation de l'eau traitée et parfois des boues biologiques en tête de lagune est souvent pratiquée. Elle permet d'améliorer le mélange complet et d'assurer une meilleure répartition de la biomasse.

Il est rare, en raison de la concentration relativement élevée en matières en suspension, que l'on puisse rejeter directement l'effluent traité à l'exutoire sans décantation finale (KOLLER, 2004).

3.4. Influence des conditions climatiques sur les performances du lagunage :

Le microclimat est le climat local auquel sont soumises les lagunes, il résulte de l'action de plusieurs facteurs qui jouent un rôle important dans l'implantation du lagunage naturel ; ce sont principalement :

3.4.1. La durée du jour et l'intensité de l'ensoleillement :

La durée du jour conditionne, dans une certaine mesure, la vitesse de multiplication du phytoplancton. L'intensité de l'ensoleillement a une influence sur l'activité photosynthétique des végétaux. Si le ciel reste couvert pendant plusieurs jours, surtout en été alors que le phytoplancton est abondant, la production de l'oxygène due à la photosynthèse pendant la journée devient moins importante, ce qui risque d'entrainer une désoxygénation passagère (SEVRIN-REYSSAC et al, 1995).

3.4.2. La température :

Les écarts de température exercent une influence sur le bon fonctionnement des systèmes de lagunage naturel. La croissance des algues est favorisée par une température élevée. Lorsqu'ils sont bien ensoleillés et bien oxygénés, les bassins aérobies ne dégagent pas d'odeur. Un ciel nuageux, plusieurs jours de suite, affaiblit le phénomène de photosynthèse créant ainsi des zones anaérobies dont les produits de fermentation conduisent à de mauvaises odeurs. La température intervient aussi dans le calcul du dimensionnement des installations ; les moyennes mensuelles des cinq dernières années doivent alors être connues (ANRH, 1996).

3.4.3. Le régime des vents dominants dans la région et leur orientation :

Les vents dominants sont ceux dont la direction est la plus fréquente. Ce régime des vents étant connu pour une région donnée, nous permet de fixer l'implantation du système de telle sorte à éviter le rabattement sur les habitations des mauvaises odeurs susceptibles de provenir de l'installation, et de ne pas avoir des effets néfastes sur l'ouvrage (dégradation des digues par batillage) (ANRH, 1996).

3.4.4. L'évaporation :

L'évaporation est un facteur très important. Elle est très intense en période estivale (10 à 15 mm/j). Conjuguée à une infiltration importante, elle peut être néfaste et doit donc être prise en considération lors des calculs de dimensionnement des bassins (ANRH, 1996).

3.4.5. La pluviométrie :

Elle devrait également être connue pour le calcul de la hauteur des digues, afin d'éviter tout risque éventuel d'inondation (ANRH, 1996).

3.5. Exploitation du lagunage :

L'exploitation des lagunes aérobies ou facultatives n'exige que peu d'expertise, puisque le préposé à cette tâche ne peut influencer les paramètres fondamentaux à l'exception de la hauteur d'eau.

Il devrait néanmoins, à intervalles réguliers, prendre des mesures de certaines variables telles que le débit d'arrivée, la hauteur d'eau, la charge organique, la turbidité, la température et la DBO de l'effluent ; il doit prendre note des phénomènes anormaux ou singuliers qui peuvent influer sur le comportement de l'étangs : prolifération inusité des algues, gel, perte inexpliquée de niveau, etc.

Dans le cas des étangs aérés, il convient de vérifier le fonctionnement des dispositifs d'aération et la concentration en oxygène dissous de l'effluent. En revanche, il faut porter une attention particulière à l'entretien général de l'étang, des digues, de la clôture et du terrain compris dans l'enceinte (BAUDRY, 1984).

3.6. Contraintes d'exploitation :

Parmi les contraintes d'exploitation, il faut signaler les suivantes :

· Passage de l'exploitant une à deux fois par semaine ;

· Suppression des mauvaises herbes ;

· Suppression des rongeurs ;

· Suppression des matières flottantes ;

· Limitation de la prolifération d'insectes par l'emploi judicieux d'insecticides ;

· Très faible technicité requise pour l'exploitant ;

· Très faible consommation énergétique (voire nulle) ;

· Curage contraignant et coûteux des boues, tous les 1 à 5 ans, dans le bassin de tête, tous les 10 à 20 ans dans tous les bassins.

3.7. Avantages et inconvénients du lagunage : 3.7.1. Avantages :

Le lagunage naturel présente de nombreux avantages par rapport aux procédés classiques :

· Excellente élimination de la pollution microbiologique ;

· Faibles coûts d'investissement et de fonctionnement ;

· Raccordement électrique inutile ;

· Très bonne intégration paysagère ;

· Valorisation aquacole et agricole de la biomasse planctonique produite et des effluents épurés ;

· Boues peu fermentescibles ;

· Bonne élimination de l'azote (70 %) et du phosphore (60 %).

3.7.2. Inconvénients :

A l'inverse, le lagunage naturel présente les inconvénients suivants :

· Variation saisonnière de la qualité de l'eau en sortie ;

· En cas de mauvais fonctionnement, risque d'odeurs, de moustiques, de rongeurs ;

· Emprise au sol importante ;

· Difficultés d'extraction des boues ;

· Pas de réglage possible en exploitation ;

· Sensibilité aux effluents septiques et concentrés.

Conclusion :

Le lagunage est fortement dépendant des conditions climatiques (essentiellement de la température), et la qualité des rejets peut donc varier selon les saisons. L'emprise au sol est relativement importante. Les coûts d'investissement sont non seulement dépendants du prix du terrain, mais aussi de la nature du sol. Sur un sol perméable, il sera indispensable d'ajouter un revêtement imperméable, et dans ce cas, l'investissement peut s'avérer onéreux, voire difficilement abordable.

Malgré ces défauts, le lagunage reste une technique efficace (également pour l'azote, le phosphore et germes pathogènes) bon marché, ne nécessitant pas de construction en dur (génie civil simple) et s'intégrant parfaitement au paysage. De plus, aucun apport d'énergie n'est requis si le terrain est en pente.

Au sein du lagunage naturel et par les processus biologiques qu'ils créent, les organismes jouent un rôle distinct mais complémentaire dans l'épuration des eaux usées en formant un parfait équilibre biologique naturel.

Le Zooplancton

Les Bactéries

 

ÉQUILIBRE

 

Les Algues

 

Les plantes aquatiques

Introduction :

Le lagunage naturel est l'une des techniques les plus appropriées de traitement des eaux usées pour notre pays, à caractère semi-aride, réunissant toutes les conditions favorables à son exploitation.

Nous avons choisi, pour évaluer l'efficacité de cette technique, de baser le présent mémoire sur l'étude de la station d'épuration par lagunage naturel de Béni-Messous.

Toutefois, Il est essentiel de bien connaitre la zone d'étude afin de déterminer et cerner les principaux facteurs influençant le traitement des eaux usées, et de ce fait, la qualité des eaux usées épurées. Ainsi, nous nous intéresserons à l'environnement du site : situation géographique, conditions climatiques et structures sociales locales ainsi qu'aux caractéristiques des eaux usées à traiter. D'autant plus que, c'est en fonction de ces derniers, que se fait le choix même de l'implantation du lagunage naturel.

4.1. Étude du lagunage naturel de Béni-Messous : 4.1.1. Localisation géographique :

La station de lagunage, dont fait l'objet notre étude, se situe dans la commune de Béni-Messous, du coté Ouest de la wilaya d'Alger. Elle se trouve à 5 Km de l'embouchure de l'oued de Béni Messous qui origine à l'Est de la commune de Bouzaréah, traverse les communes de Béni-Messous et Chéraga et débouche du coté Ouest dans la baie d'EL Djamila au niveau de la plage « Les Dunes ». (voir figure 4).

Baie
D'EL Djamila

1939 km

Implantation du lagunage de Béni-Messous Embouchure de l'Oued de Béni-Messous

Chéraga

Ain Benian

cp : 36° 46'50.00» N X, : 02° 56'50.00» E

y : Latitude

k : Longitude

Figure 4 : Localisation géographique du lagunage naturel de Béni-Messous
(Google Earth, 2007).

Constituée de quatre bassins en série et occupant environ 13 hectares, la station d'épuration par lagunage naturel de Béni-Messous s'implante entre la commune de Ain Benian et celle de Chéraga ; à proximité du chemin wilayal, CW n°11 et adjacente à des terres agricoles. (voir figure 5).

Figure 5 : Photo satellite du lagunage naturel de Béni-Messous (Google Earth, 2007). 4.1.2. Dimensionnement et caractéristiques des lagunes :

Le plan schématique du lagunage naturel de Béni-Messous, représenté par la figure 6, présente la série des quatre bassins, en parallèles à l'Oued de Béni-Messous, ainsi qu'un déversoir (dispositif contre les fortes crues) à l'extrémité gauche du premier et du deuxième bassin. Avant d'être acheminées vers le premier bassin de la station, les eaux usées brutes passent par un dégrilleur.

· Déversoir

Dégrilleur


·


·

CW n°11

N

Figure 6 : Schéma du lagunage naturel de Béni-Messous.

Une étude topographique, sur terrain du site, a permis de dimensionner les lagunes. Les résultats des mesures ainsi que les caractéristiques de chacune d'entre-elles sont regroupés dans le tableau 5.

Tableau 5 : Dimensions et caractéristiques des quatre bassins du lagunage naturel
de Béni-Messous. (DHEEWA, 2001)1.

Bassin
n°

Longueur
(m)

Largeur
(m)

Profondeur
(m)

Surface
(m2)

Volume
(m3)

Caractéristiques

1

300

60

3,5

18000

63000

- Appelé lagune de décantation. - Contient un déversoir pour l'évacuation des eaux usées en cas de fortes crues.

2

175

40

2

7000

14000

- Contient aussi un déversoir. - Son rôle principal est

la minéralisation des boues.

3

95

40

1,5

3800

5700

- Permet aussi la minéralisation des boues.

4

80

38

1 5
,

3040

4560

- Son rôle est l'affinage de l'épuration.

4.1.3. Caractéristiques des eaux usées :

Selon les données fournies par la DHEEWA2 (2001), les eaux usées parvenant à la station par lagunage naturel de Béni-Messous sont caractérisées par :

Débit moyen des eaux usées urbaines

8336 m3/j

Débit des eaux industrielles

940 m3/j

Débit moyen total des eaux

9276 m3/j

Débit moyen horaire des eaux

387 m3/h

Débit de pointe des eaux usées

773 m3/j

DBO5 (charge journalière)

5439 Kg/j

DCO (charge journalière)

8640 Kg/j

4.1.4. Temps de séjour dans les lagunes :

Le temps de séjour (TS) désigne le temps nécessaire que doivent séjourner les eaux usées dans chaque bassin pour permettre leur épuration. Si l'on considère l'écoulement des eaux comme un écoulement laminaire, on admettra que le débit est constant. Le temps de séjour pourra être calculé grâce à l'équation suivante :

TS = V/Q

Où :

TS : Temps de séjour (j) ;

V : Volume du bassin (m3) ;

Q : Débit moyen d'entrée des eaux usées (m3/j).

1 2 DHEEWA : Direction de l'Hydraulique et de l'Économie de l'Eau de la Wilaya d'Alger.

Les lagunes de Béni-Messous ont chacune, en correspondance à leurs volumes différents, un temps de séjour propre. Ci-après sont regroupés, les temps de séjour des quatre lagunes ainsi que le temps de séjour global :

Bassin n°

Temps de séjour (j)

1

7

2

2

3

1

4

1

TOTAL

11

4.2. Étude géologique de la région de Béni-Messous :

Les sols de la région se composent de marnes bleues, de grés et de schistes métamorphiques. Les grès et poudingues carténniens, qui affleurent d'Alger à la commune de Béni Messous, reposent sur les schistes cristallophylliens du massif ancien de Bouzaréah et plongent vers le sud sous les marnes bleues plais anciennes. Ce sont des grés grossiers, peu fissurés, qui débutent par un poudingue mal cimenté remaniant sur 1 à 2 mètres des éléments du massif ancien et qui renferment des lits de gravier discontinus.

Le sol comprend également des sables dunaires fins, par endroits légèrement argileux et cimentés à la base en un gré calcaire constituant de petites corniches. L'épaisseur de cet ensemble n'excède pas 50 mètres.

Les conditions géologiques sont particulièrement identiques dans toute la région considérée. Les dépôts alluvionnaires, qui comblent le fond des vallons, sont essentiellement argileux et très peu perméables. Seuls les grés et poudingues carténniens sont perméables. Ces derniers sont atteints à 50 mètres de profondeur. Les profils et sondages réalisés à proximité du site laissent apparaitre les couches supérieures du sous-sol composé essentiellement de sables.

4.3. Étude hydrologique de la région de Béni-Messous :

Le substratum rattaché aux nappes phréatiques du sahel est caractérisé par une bonne perméabilité.

Les grés et poudingues carténiennes qui affleurent d'Alger à la commune de BéniMessous contiennent une nappe qui s'épanche par quelques petites sources descendant vers l'Oued Béni Messous. Cette nappe, liée dans la zone de l'affleurement à la nappe phréatique des terrains anciens, se met en charge vers le sud sous les marnes bleues. De petites nappes libres existent, elles sont alimentées exclusivement par la pluviométrie et s'écoulent vers la mer.

4.4. Étude démographique de la population concernée :

Selon les données recueillies lors du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) de 2004 pour les communes concernées par l'Oued de Béni-Messous (auquel est rattaché le lagunage naturel), le nombre d'habitant pour chaque commune est :

Commune

 

Nombre d'habitant

Béni-Messous

 

19407

Chéraga

 

66991

Dély Ibrahim

 

34361

Bouzaréah

 

75797

 

TOTAL

196556

4.5. Description des conditions climatiques :

Dans un système lagunaire, le climat affecte, de façon directe, les processus biologiques qui s'y déroulent, et par conséquent, le rendement épuratoire des lagunes.

Le climat est une synthèse de la variation des conditions atmosphériques d'une région sur une période d'environs 10 ans. Elle est réalisée à l'aide de moyennes établies à partir de mesures statistiques (annuelles et mensuelles) se basant sur les données atmosphériques locales.

A l'aide des données climatiques recueillies entre 1995 et 2005 par l'Office National de la Météorologie (ONM), pour la région de Béni-Messous (voir annexe 3), nous pouvons étudier les principales conditions climatiques intervenant dans le bon fonctionnement du lagunage naturel, à savoir : la température, l'ensoleillement, les vents, la pluviométrie et l'évaporation.

4.5.1. Température :

Deux saisons dominent dans la région de Béni-Messous ; une saison chaude qui s'étale de Juin à Octobre où les températures moyennes de l'air varient entre 20°C et 27°C et se rafraichissent en Novembre et une autre saison qui débute en Décembre et s'achève en Mars où les températures moyennes varient entre 11°C et 18°C.

Sur la figure suivante nous pouvons apprécier la variation moyenne des températures maximales et minimales entre 1995 et 2005.

Figure 7 : Profil de variation des températures moyennes de l'air.

4.5.2. Ensoleillement :

La région de Béni-Messous est caractérisée par un été ensoleillé et un hiver nuageux. La figure suivante révèle l'existence de trois périodes où l'ensoleillement est :

· Fort entre Juin et Août atteignant son maximum, 329 h en Juillet ;

· Faible de Novembre à Février avec une moyenne de 210 h ;

· Moyen réparti en deux phases, de Mars à Mai et de Septembre à Octobre.

Figure 8 : Profil de l'ensoleillement mensuel moyen dans la région de Béni-Messous.

Figure 9 : Profil de variation de l'ensoleillement.

4.5.3. Vents :

Les vents soufflent environ 60 % du temps dans la région de Béni-Messous. Cependant, les plus importants d'entre eux, de secteur Sud-ouest, ne soufflent que 14 % du temps.

Tableau 6 : Répartition annuelle des vents sur huit directions dans la région de Béni-Messous (ONM, 1960-2004).

Secteurs

N

NE

E

SE

S

SO

O

NO

Calme

Pourcentage
par direction

11,8

11,9

4

1,3

5,3

13,5

10,1

4,9

37,1

 

Figure 10 : Répartition annuelle des vents sur huit directions
de la région de Béni-Messous (en %).

4.5.4. Pluviométrie :

À Béni-Messous, les pluies sont fréquentes en automne et en hiver et diminuent dés la fin du printemps et deviennent presque nulles en été.

Deux saisons humides se distinguent : l'une allant du mois de Novembre au mois de Février où la moyenne mensuelle maximale atteint 93 mm et l'autre plutôt sèche allant du mois de Juin au mois d'Octobre avec un minimum de 1,95 mm. Il existe cependant, une période transitoire entre Mars et Mai où les précipitations moyennes varient entre 45 et 64 mm.

Figure 11 : Précipitations annuelles dans la région de Béni-Messous.

4.5.5. Évaporation :

L'évaporation dans la région de Béni-Messous atteint son maximum au mois d'Août avec une valeur de 141 mm ; tandis qu'au mois de Février, elle enregistre sa moyenne mensuelle minimale avec une valeur de 52 mm. La moyenne annuelle est de 1104 mm.

La figure 12 indique qu'il existe trois périodes :

1

2

3

Une première, où l'évaporation est plus importante que les précipitations correspondant ainsi à une saison sèche de Mai à Octobre ;

Une deuxième, où les précipitations sont plus importantes de Novembre à Février ;

Une troisième, de transition, où l'évaporation est légèrement supérieure aux précipitations et qui ne dure que deux mois, de Mars à Avril.

Figure 12 : Profil évaporations-précipitations de la région de Béni-Messous. Conclusion :

La lagune de Béni-Messous s'implante dans une région caractérisée par un climat méditerranéen ; avec un hiver plutôt humide et doux et un été relativement chaud et aride. En effet, la région de Béni-Messous connaît une saison humide de sept mois et une saison sèche de cinq mois correspondant à la période estivale.

Contrairement à l'Hiver où l'activité biologique dans les lagunes est ralentie, en été, elle atteint sont optimum par les températures modérées enregistrées dans la zone, ainsi que par un fort ensoleillement, une grande évaporation et une pluviométrie presque nulle.

Introduction :

Dans toute station d'épuration des eaux usées il est nécessaire d'effectuer des analyses de l'eau brute et de l'eau traitée afin de déterminer les différents paramètres physicochimique et bactériologiques permettant d'évaluer le niveau de pollution dans chaque phase de traitement. Les analyses ne sont valides que si le prélèvement et l'échantillonnage ont été entourées de soins suffisants ; la séquence prélèvementéchantillonnage-conservation-analyse constitue alors une chaine cohérente pour la quelle on aura conscience de ne négliger aucun maillon.

5.1. Prélèvement et échantillonnage :

Le prélèvement est l'opération qui consiste à prendre une partie aliquote du milieu à étudier ; alors que l'échantillonnage consiste à retenir une fraction du prélèvement sur laquelle sera effectuée l'analyse.

L'échantillonnage peut se faire sans prélèvement intermédiaire, l'eau est prise directement dans des flacons sans transiter par une bouteille de prélèvement, c'est l'étape la plus délicate dans la chaine de mesure de la qualité des eaux, car elle conditionne les résultats analytiques et l'interprétation qui en sera donnée. Il conviendra donc que :

· d'une part, toutes les précautions soient prises pour que l'eau prélevée subisse
le minimum de modification entre l'instant du prélèvement et celui de l'analyse.

· d'autre part, les échantillons soient homogène et aussi représentatif que possible du milieu.

On distingue deux types d'échantillons :

A- L'échantillon ponctuel :

L'échantillon ponctuel est celui où l'ensemble du volume constituant l'échantillon est prélevé en une seule fois. Ce type d'échantillons est utile pour déterminer la composition d'une eau résiduaire à un instant donnée. Ce type d'échantillon est généralement prélevé manuellement en utilisant des récipients ou flacons, mais l'emploi d'équipement automatique est également possible.

B- L'échantillon composite :

Ce sont des échantillons préparés par mélange de plusieurs échantillons ponctuels. Il existe deux types d'échantillons composites :

· échantillons dépendant du temps ;

· échantillons dépendant du débit.

5.2. Conditionnement des échantillons :

Lors de l'échantillonnage, il est nécessaire de respecter un certain nombre de règles qui visent à faire un flaconnage correct et un étiquetage précis afin d'assurer une conservation et traçabilité des échantillons. Le matériel d'échantillonnage doit être, de préférence, constitué d'un matériau inerte non susceptible de perturber les analyses effectuées sur l'échantillon, la pratique courante consiste à employer des récipients en polyéthylène ou en verre borosilicaté.

Le tableau en annexe 4 récapitule le type de récipients appropriés aux différents paramètres à étudier.

Avant de commencer le prélèvement, il convient de nettoyer le matériel avec de l'eau et du détergent puis le rincer à l'eau (voir annexe 5). On peut avant utilisation, rincer le matériel d'échantillonnage dans l'eau dans laquelle sera effectué le prélèvement, afin de réduire au minimum le risque de contamination.

La désignation des échantillons se traduit dans la pratique par l'étiquetage ou le marquage de chaque flacon d'échantillon d'eau. Il est indispensable de repérer l'ensemble des récipients contenant les échantillons de façon claire et durable afin de permettre leur identification sans ambigüités en laboratoire. La solution la plus judicieuse consiste à opérer par une des deux désignations possibles suivantes (voir annexe 6) :

· soit les flacons sont désignés par une étiquette où sont indiquées l'origine de l'échantillon et les conditions dans lesquelles il a été prélevé ;

· soit il est possible de simplifier cette opération en utilisant un système d'étiquettes numérotées ou codées.

5.3. Conservation des échantillons :

Pour avoir des résultats analytiques significatifs, il est très important de connaitre le devenir de l'échantillon entre le prélèvement et l'analyse. Le moyen le plus courant de conservation des échantillons d'eaux résiduaire consiste à les garder dans une mallette isotherme de température comprise entre 0 et 4°C jusqu'à leur arrivée au laboratoire dans un temps ne dépassant pas les 24 heures.

Pour stabiliser un échantillon ou du moins, ralentir toutes réactions éventuelles, il n'existe pas de panacée. On recommande de prendre pour chaque analyse des précautions particulières et parfois, d'ajouter des agents chimiques (conservateurs) (voir annexe 4) afin d'éviter certaines transformation lors du transport ou certaines interférences au moment de l'analyse en laboratoire.

5.4. Application au lagunage de Béni-Messous :

En application aux recommandations de prélèvement, d'échantillonnage et de conservation cités précédemment et en rapport avec notre objectif de déterminer la pollution résiduelle et qui nécessite qu'un seul prélèvement, nous avons procédé à un échantillonnage ponctuel et ce, à partir d'un prélèvement manuel effectué le : 06 Juin 2007 dans chaque bassin de la lagune de Béni-Messous, comme suit :

· aux entrées E1, E2, E3, E4 relatives aux bassins B1, B2, B3, B4 respectivement ;

· à la sortie S du dernier bassin (B4).

Il est à noté que la journée du prélèvement à été choisi de façon à ce que l'accès aux digues et donc aux points de prélèvement, soit plus facile.

Nous avons employé un flaconnage (soigneusement étiqueté) correspondant à chaque paramètre de pollution à mesurer (voir annexe 4) dont la méthode d'analyse est passée en revu ci-après.

5.5. Analyses et modes opératoires :

Les analyses doivent être faites le plus tôt possible après le prélèvement pour permettre d'avoir des résultats représentatifs. Elles regroupent la mesure de paramètres insitu ainsi que de paramètres au laboratoire :

5.5.1. Paramètres insitu :

Un certain nombre de paramètre physicochimique de l'eau ne peuvent être mesurés que sur terrain car les valeurs peuvent évoluer très rapidement dans les échantillons prélevés. Ce sont principalement : la température de l'eau et son pH.

5.5.1.1. La température de l'eau :

La température de l'eau est l'exemple même du paramètre qui évolue très vite après le prélèvement, en particulier quand l'écart avec celle de l'air est important. Par ailleurs, la nécessité de transporter les échantillons à basse température rend obligatoire la mesure sur site.

A- Appareillage :

La mesure de la température de l'eau est aujourd'hui réalisée à l'aide d'un appareil électrométrique, une thermosonde. Cependant, il est toujours possible d'utiliser un thermomètre.

B- Mode opératoire :

La température de l'eau sera prise en même temps que le prélèvement de l'échantillon. L'immersion dans le milieu à étudier devra être d'une durée suffisante pour que la valeur affichée soit stabilisée. En cas d'impossibilité de mesure au sein même des lagunes, on prélèvera l'eau dans un seau de 5 à 10 litres de capacité et on y plongera immédiatement l'appareil de mesure soigneusement étalonné. On procédera à la lecture de la température, dès que la stabilisation est observée, en laissant la sonde dans l'eau.

C- Expression des résultats :

La précision recherchée pour ce paramètre est habituellement de l'ordre de 0,5°C. Avec les appareils électrométriques, la précision sur la mesure proprement dite peut atteindre #177; 0,1°C.

5.5.1.2. Le potentiel d'Hydrogène (pH) :

Parmi tous les paramètres physico-chimiques analysés sur le terrain, c'est un des plus délicats à mesurer correctement.

Il est recommandé de déterminer le pH des eaux in situ de façon à ne pas modifier les équilibres ioniques par suite d'un transport ou d'un séjour plus ou moins prolongé des échantillons d'eau dans des flacons. Le pH est mesuré avec un appareil électrométrique avec électrode de verre, le pH-mètre.

A- Appareillage :

Un pH-mètre est composé d'une électrode de verre, d'une électrode de référence au calomel-KCl saturé et d'un dispositif potentiométrique. Indépendamment du dispositif potentiométrique dont les caractéristiques techniques peuvent varier, il existe un très grand nombre d'électrodes dont les spécificités sont propres à chaque constructeur et à chaque domaine d'utilisation.

Le préleveur se rapportera donc aux recommandations établies par le fabricant (domaine et gamme d'utilisation, fréquence d'étalonnage, solution tampon, durée de vie de la sonde...).

B- Mode opératoire :

L'étalonnage étant réalisé et l'appareil ayant acquis son régime de marche, l'électrode est plongée dans la solution à mesurer. La lecture est effectuée après stabilisation du pH-mètre ce qui peut prendre plusieurs minutes. Veiller à ce que la température de l'échantillon ne varie pas pendant la mesure.

C- Expression des résultats :

Le plus souvent la précision recherchée est de l'ordre de #177; 0,05 unité pH. Une manipulation rigoureuse, avec des contrôles d'étalonnage fréquents, permet d'atteindre une précision de #177; 0,02 unité pH. Les résultats sont exprimés en unités de pH, à la température de mesure qui doit être indiquée, sous la forme :

pH à XX°C = XX,XX

5.5.2. Paramètres mesurés au laboratoire :

Aussi tôt arrivés au laboratoire, les échantillons sont soumis à une série d'analyses qui permettent d'apprécier la qualité de l'eau brute et traitée, de mesurer leur degré de pollution et de contrôler l'efficacité du traitement qu'elles ont subi.

Nous nous intéressons principalement dans le lagunage de Béni-Messous à la détermination de la pollution résiduelle qui permet d'évaluer la pollution due à la présence des micro-algues par l'estimation des paramètres : matière en suspension (MES), demande chimique en oxygène (DCO) et demande biologique en oxygène pendant 5 jours (DBO5) dont le mode opératoire est décrit ci-après.

5.5.2.1. Matières en Suspension (MES) :

Selon le domaine d'application, la quantité d'eau à analysé et la qualité présumée des matières suspendues dans l'eau, Le protocole de détermination des matières en suspension (MES) se basera sur l'une des méthodes expérimentales suivantes :

· La néphélométrie ;

· La centrifugation ;

· La filtration.

Dans le cas de l'analyse des eaux usées, il est recommandé de procéder par filtration sur couche d'amiante ou sur filtre en fibre de verre pour les échantillons d'eaux traitées et par centrifugation pour les échantillons d'eaux brutes et chargées afin d'éviter le colmatage des filtres.

Le choix de la filtration sous vide avec membrane filtrante en fibre de verre s'est imposé, dans notre cas, d'une part, en raison de sa rapidité et de sa simplicité à mettre en oeuvre, et d'autre part, de la possibilité de récupérer le filtrat (fraction dissoute) nécessaire pour la détermination de la pollution résiduelle.

A- Principe de la filtration :

Cette méthode se base sur le passage d'un échantillon d'eau de volume V à travers un filtre en fibre de verre de 0,47 um. le poids de matière retenue par le filtre, noté P, est déterminé par pesée différentielle (avant et après filtration). La concentration des matières en suspension (MES) ne sera donc que le rapport de ce poids sur le volume d'eau analysé.

B- Matériel utilisé :

- Dispositif de filtration ;

- Balance ;

- Capsules ;

- Filtres en fibre de verre porosité de 0,47 um ; - Étuve.

C- Mode opératoire :

- Rincer le filtre à l'eau distillée et le sécher à l'étuve à 105 °C environ 30 à 60 min ; - Laisser refroidir puis peser le filtre sec et noter son poids P1 ;

- Homogénéiser l'échantillon à analyser ;

- Filtrer sous vide un volume V de l'échantillon mesuré à l'aide d'une éprouvette graduée ;

- Sécher, refroidir et peser une seconde fois le filtre. Son poids est noté P2.

Note : Ne mettre l'eau que petit à petit, toujours en homogénéisant bien pour ne pas avoir à filtrer de trop grands volumes sur un filtre colmaté.

C- Expression des résultats :

La concentration de la matière en suspension en mg/l dans l'échantillon analysé est obtenue par la relation suivante :

[MES] = ((P2 - P1)/V) . 103

Où :

P1 : Poids du filtre sec avant filtration (en mg) ;

P2 : Poids du filtre sec après filtration (en mg) ;

P2 - P1: Poids de la matière retenue par le filtre sec ; V : Volume de la prise d'eau (en ml).

5.5.2.2. Demande Chimique en Oxygène (DCO) :

La détermination de la DCO se fait essentiellement par oxydation avec le dichromate de potassium, K2Cr2O7 dans une solution portée à ébullition à reflux pendant 2 heures en présence d'ions Ag+ comme catalyseurs d'oxydation et d'ions Hg2+ permettant de complexer les ions chlorures (Norme NF T 90-10, équivalente ISO 6060). D'une manière simplifiée, on peut décrire cela par la réaction :

Composés organiques

Catalyseur

+ Cr2O72- CO2 + H2O + Cr3+ (BLIEFERT et PERRAUD, 2001)

H+

Plus il y a de substances oxydables dans un échantillon d'eau, plus on utilise de dichromate. La DCO est déterminée par le dosage de l'excès de dichromate titré avec du sulfate de fer et d'ammonium (sel de Mohr) car la quantité de matière oxydable est proportionnelle à la quantité de dichromate réduit.

A- Matériel nécessaire :

- DCO-mètre ;

- Granules : pierres ponces ou billes de verre.

B- Réactifs à utiliser (voir annexe 7 pour leur préparation) :

- Solution d'acide sulfurique et sulfate d'argent ;

- Solution sulfate de fer (II) et d'ammonium (sel de Mohr)

[(NH4)2 Fe(SO4)2 6H2O] à 0,12 mol/l ;

- Solution de dichromate de potassium (K2Cr2O7) à 0,04 mol/l et contenant du sulfate de mercure (II) ;

- Hydrophtalate de potassium (KC8H5O4) à 2,0824 mmol/l ;

- Ferroïne.

C- Mode opératoire :

- Transvaser 10 ml de l'échantillon pour l'analyse (diluer si nécessaire) dans le tube de l'appareil, ajouter 5 ml de solution de dichromate de potassium et quelques régulateurs d'ébullition (granules : billes de verre) ;

- Ajouter avec précaution 15 ml d'acide sulfurique et sulfate d'argent et raccorder immédiatement le tube au réfrigérant ;

- Répéter les deux étapes précédentes pour tous les échantillons à analyser mais aussi pour deux échantillons à blanc (10 ml d'eau distillée) et un essai témoin (10 ml d'hydrogénophtalate de potassium) ;

- Amener le mélange réactionnel à l'ébullition pendant 120 minutes à 150°C ; - Rincer les réfrigérants à l'eau distillée et refroidir les tubes ;

- Enlever le réfrigérant et diluer à 75 ml et laisser refroidir ;

- Titrer l'excès de dichromate avec la solution de sel de Mohr en présence d'une ou de deux gouttes de l'indicateur coloré Ferroïne.

D- Expression des résultats : La DCO exprimée en mg d'O2/l est donnée par la formule :

DCO = 8000 × CFe(VT - VE) / E

Où :

CFe : Concentration de la solution de sel Mohr déterminée par étalonnage, soit dans le cas présent 0,12 mol/l ;

E : Volume de la prise d'essai en ml ;

VT : Volume en ml de la solution de sulfate de fer (II) et d'ammonium titré pour l'essai à blanc ;

VE : Volume en ml de la solution de sulfate de fer (II) et d'ammonium titré pour l'échantillon ;

8000 : Masse molaire en mg/l de 1/2 O2.

Note : On doit vérifier la validité de la méthode en calculant la DCO de l'essai témoin, qui doit être de 500 mg d'O2/l, en remplaçant dans l'équation VE par VR.

Où :

VR : Volume en ml de la solution de sulfate de fer (II) et d'ammonium titré pour l'essai témoin ;

Avec la valeur de la DCO, contrairement à la valeur de la DBO5, les composés difficilement dégradables ou non dégradables biologiquement sont également mesurés.

Tableau 7 : Valeurs typiques de DCO (BLIEFERT et PERRAUD, 2001)

DCO (en mg/l)

Type d'eaux usées/substrat

5 ...

20

 

eaux courantes

20 ...

100

eaux usées communales après épuration biologique

300

...

1000

eaux usées communales non épurées

22 000

 

eaux d'infiltration de décharges

5.5.2.3. Demande Biologique en Oxygène (DBO5) :

On dispose pour la détermination de la DBO5 de deux catégories de méthodes :

· par dilution : ces méthodes ont pour principe d'établir une dilution de l'eau riche en matières organiques par une eau apportant l'oxygène dissous dont on mesure la quantité résiduelle dans des conditions opératoires bien déterminées.

· par un système de mesure OxiTop : utilisation d'un appareillage pour la mesure de la DBO5.

Nous opterons pour l'utilisation d'un système de mesure OxiTop pour la raison que ce système est plus pratique, rapide et donne des résultats représentatifs.

A- Instruments et produits nécessaires :

- Système de mesure OxiTop ;

- Système d'agitation à induction ;

- Armoire thermostatique (T° à 20 °C) ;

- Flacons bruns et fiole jaugée ;

- Godets en caoutchouc ;

- Extracteur magnétiques et barreaux aimantés ; - Pastilles de soude (NaOH).

B- Sélection du volume d'échantillon :

- Estimer la valeur de la DBO5 à 80 % de la valeur de la DCO ;

- Déterminer la plage de mesure correspondante dans le tableau en annexe 8.

D- Mode opératoire :

- Introduire le volume V correspondant à la gamme d'estimation de la DBO5 par rapport à la DCO du même échantillon dans un flacon brun en verre contenant un barreau magnétique ;

- Placer un godet en caoutchouc contenant deux pastilles de soude (NaOH) servant à absorber le CO2 produit lors de la consommation de l'oxygène (les pastilles ne doivent jamais être en contact avec l'échantillon) ;

- Visser l'OxiTop directement sur le flacon ;

- Lancer la mesure en appuyant sur S et M simultanément (deux secondes) jusqu'à ce que l'afficheur indique 00 ;

- Maintenir, dans une armoire thermostatique, le flacon de mesure avec l'OxiTop à 20 °C pendant 5 jours. Après que la température de mesure soit atteinte (au maximum après 1H), l'OxiTop lance automatiquement la mesure de la consommation de l'oxygène ;

- l'échantillon est agité en continu pendant 5 jours. L'OxiTop mémorise automatiquement une valeur toutes les 24 heures sur 5 jours. Pour connaitre la valeur courante, il faut appuyer sur la touche M.

D- Expression des résultats :

La DBO5 s'exprime en mg d'O2/l et s'obtient par la multiplication de la valeur affiché par l'OxiTop après 5 jours d'incubation à 20°C par le facteur correspondant au volume échantillonné qui est donné par la gamme d'estimation (voir annexe 8).

La différence entre la DCO et la DBO5 vient des substances présentes dans l'eau qui ne peuvent pas être décomposées microbiologiquement. Parce que tous les polluants ne sont pas totalement décomposables, la valeur de la DBO5 se situe en dessous de celle de la DCO.

Tableau 8 : Valeurs typiques de DBO5 (BLIEFERT et PERRAUD, 2001).

DBO5 (en mg/l)

Type d'eaux usées/substrat

6

cours d'eaux courantes modérément pollués

20

eaux communales après traitement biologique

250

eaux communales non épurées

> 5000

eaux usées de l'industrie alimentaire

13 000

eaux de ruissellement sous les décharges

 

5.6. Classes de qualité des eaux :

On considère qu'une eau est polluée lorsque, la concentration en oxygène dissous est située au-dessous d'une certaine valeur limite ; car la consommation d'oxygène dans l'eau est principalement due à des substances polluantes qui sont biologiquement dégradables. Quelques substances inorganiques appartiennent à cette catégorie, mais la plupart des composés qui utilisent l'oxygène sont de nature organique.

On dispose de plusieurs possibilités pour caractériser une eau avec des indicateurs. Dans le tableau suivant, à coté de la teneur en oxygène sont données entre autre la valeur de la DCO et de la DBO5 correspondantes.

Tableau 9 : Classement des eaux de surfaces stagnantes et courantes d'après leur qualité
(BLIEFERT et PERRAUD, 2001).

Classe
de qualité

Taux de saturation
en O2 (en %)

Oxygène dissous
(en mg/l)

DBO5
(en mg/l)

DCO
(en mg/l)

Qualité
de l'eau

1A

=

90

=

7

=

3

=

20

excellente

1B

70

... 90

5 ...

7

3 ...

5

20

... 25

bonne

2

50

... 70

3 ...

5

5 ...

10

25

... 40

moyenne

3

<

50

<

3

10 ...

25

40

... 80

médiocre

4

 

-

-

 

>

25

>

80

Hors classe

 

1A : Qualité excellente - absence de pollution : qualité d'eau normale ;

1B : Qualité d'eau bonne - pollution modérée : eau possédant des propriétés requises pour la vie et la production des poissons, ainsi que pour la production d'eau destinée à l'alimentation humaine après traitement simple ou normal ;

2 : Qualité moyenne - pollution nette : eau possédant des propriétés requises pour la vie piscicole mais où la reproduction du poisson est aléatoire, et permettant la production d'eau destinée à l'alimentation humaine après traitement poussé (affinage et stérilisation) ;

3 : Qualité mauvaise - pollution importante : eau dans la quelle la vie piscicole est aléatoire et impropre à la production d'eau destinée à l'alimentation humaine ;

4 : Hors classe - pollution très importante : dégradation du milieu, possibilité de mort biotique ou azoïque.

Conclusion :

Un certain nombre de mesures seront effectuées obligatoirement sur le terrain, de préférence dans les lagunes même, sinon dans un récipient de grande capacité : température et pH par exemple. Ces mesures sont réalisées à l'aide de sondes spécifiques et effectuées selon les normes en vigueur, en se conformant aux instructions du fabricant. Les appareillages doivent avoir fait l'objet, auparavant, d'un étalonnage ou calibrage en laboratoire ou sur site. La lecture de la mesure se fait après stabilisation de la valeur. Les résultats seront consignés dans une fiche de terrain.

Le préleveur utilisera obligatoirement les flacons appropriés aux analyses. Il vérifiera leur conformité et leur propreté avant de partir sur terrain. Le repérage des flacons sera fait à l'aide d'une étiquette stable sur laquelle seront portés les éléments permettant d'identifier facilement l'échantillon : soit une étiquette codée, soit une étiquette comportant au minimum l'identification de la station et la date du prélèvement.

Les échantillons seront transportés au laboratoire à l'obscurité dans une enceinte réfrigérée à une température entre 0 et 4°C. Ils seront livrés dans un délai maximum de 24 heures. Au laboratoire, l'analyste identifie les échantillons et applique rigoureusement le protocole de chaque paramètre à mesurer et dresse ensuite les résultats sur une fiche récapitulative.

Les analyses appliquées (selon les normes en vigueur) aux échantillons prélevés du lagunage naturel de Béni-Messous durant la journée du : 06 Juin 2007 se sont correctement déroulées pour donner les résultats présentés avec leur interprétations dans le chapitre suivant.

Introduction :

L'analyse des échantillons terminée, il convient de présenter les résultats de telle façon qu'ils soient facilement exploitables pour déterminer la pollution résiduelle de la station d'épuration par lagunage naturel de Béni-Messous. Il est également présenté, dans ce qui suit, l'interprétation des résultats obtenus pour chaque paramètre analysé.

6.1. La température :

Obtenue par la moyenne de l'entrée et de la sortie de chaque bassin, la température dans les lagunes augmente significativement de 21,4°C dans le bassin de tête à 23,2°C dans le bassin de sortie. Cette augmentation est due à la fois, à la profondeur décroissante des bassins mais également, à leur surface de contact avec l'air qui diminue aussi. En effet, plus la profondeur et la surface de contact eau-air d'un bassin sont moins importants, plus celui-ci s'échauffe.

Tableau 10 : Températures, profondeurs et surface de contact air-eau des quatre bassins
du lagunage de Béni-Messous.

Bassin

B1

B2

B3

B4

Température (°C)

21,4

21,9

22,8

23,2

Profondeur (m)

3

2

1,5

1,5

Surface de contact eau-air (m2)

18000

7000

3800

3040

 

La température moyenne de l'eau des lagunes est de 22,25°C.

Avec uniquement 23,2°C et comme illustré sur la figure 13, la température de l'eau en sortie respecte largement la norme fixée à 30°C (voir tableau 1).

Figure 13 : Températures des bassins de la station d'épuration
par lagunage naturel de Béni-Messous.

6.2. Le potentiel d'hydrogène (pH) :

Avec un minimum de 7,4 dans le premier bassin et un maximum de 8,7 dans le troisième bassin (calculés par la moyenne de l'entrée et de la sortie de chaque bassin), selon GAUJOUS (1995), le pH reste compris entre 6 et 9, ce qui n'as pas d'incidence écologique forte sur les organismes aquatiques.

D'après SEVRIN REYSSAC et al (1995), dans le cas de très fortes densités algales, le pH reste très élevé, généralement supérieur à 8,3. Ceci explique la valeur maximale atteinte dans le troisième bassin qui comme on peut le voir sur la figure 14, dépasse même la norme limitée à 8,5. Ceci dit, ce pH élevé favorise la volatilisation de l'azote ammoniacal dans l'atmosphère. En effet, ce phénomène appelé « Stripping » permet d'éliminer par entrainement gazeux des quantités d'autant plus importantes d'azote ammoniacal que le pH est élevé (SEVRIN REYSSAC et al, 1995).

Le pH alcalin et la température modérée des bassins constituent des conditions de milieu idéales pour la prolifération des algues et des bactéries qui établissent un parfait équilibre biologique permettant la dégradation de la matière organique et la décontamination de l'eau.

Figure 14 : Potentiel d'hydrogène (pH) des bassins de la station d'épuration
par lagunage naturel de Béni-Messous.

Les valeurs de pH généralement observées en milieu naturel vont de 6 à 8,5 (SEVRIN REYSSAC et al, 1995). Le pH de l'eau en sortie est de 8,2. Respectant la norme de rejet délimitée entre 6,5 et 8,5 (voir tableau 1), cette valeur coïncide, d'après GAUJOUS, 1995, avec le pH normal de l'eau de mer et des eaux douces en zones calmes.

6.3. Les matières en suspension (MES) :

Les résultats obtenus pour les MES montrent qu'il y a une élimination très importante de ces derniers entre l'entrée et la sortie de la station. En effet, avec une teneur de 114 mg/l à l'entrée contre uniquement 8 mg/l au niveau de la sortie, le rendement global de l'épuration pour ce paramètre atteint 93 %.

Sur la figure 15, on peut clairement voir l'écart qu'accuse la faible teneur en MES de l'eau en sortie avec celle de l'entrée ainsi qu'avec la norme de rejet, limitée à 35 mg/l (voir tableau 1).

Figure 15 : Teneur en matières en suspension (MES) dans les bassins de la station
d'épuration du lagunage de Béni-Messous.

Au regard de la figure 16 ci-dessous, l'abattement des MES est majoritaire dans le premier bassin avec un rendement de 81,6 % ; ce qui confirme que celui-ci représente le bassin de décantation. Le rendement des trois autres bassins est approximativement le même (environ 45 %) ; ce qui indique une épuration uniforme des matières en suspension.

Figure 16 : Rendements d'épuration en MES des quatre bassins de la station d'épuration
par lagunage naturel de Béni-Messous.

6.4. Détermination de la pollution résiduelle :

On estime souvent, dans une station d'épuration, la pollution de l'eau de façon directe par la mesure des paramètres globaux DCO et DBO5 qui offrent une représentation plus ou moins complète (certains hydrocarbures ne sont, par exemple, pas oxydables) des matières oxydables et biodégradables présentes dans un échantillon.

Cependant, dans le cas d'une station d'épuration par lagunage naturel, cette mesure directe constitue une surestimation de la pollution en incluant en termes de DCO ou de DBO5 une part importante de matière organique sous forme de biomasse algale qui ne devrait pas être considérée comme étant une pollution. En effet les micro-algues dans ce type de traitement des eaux usées sont non seulement nécessaires à l'épuration mais présentent aussi la possibilité d'être récupérées pour divers usages bénéfiques (en agriculture par exemple).

De ce fait, cette pollution additionnelle due à la présence des micro-algues que l'on définit comme pollution résiduelle doit être déterminée et soustraite pour estimer avec plus d'exactitude la véritable pollution de l'eau.

Il est nécessaire de mesurer la DCO et de la DBO5 des échantillons, avant et après leur filtration pour déterminer la pollution résiduelle qui se traduira alors par les deux relations suivantes :

ADCO = DCOAvF - DCOApF

ADBO5 = DBO5AvF - DBO5ApF

Où :

ADCO : la pollution résiduelle exprimée en termes de DCO ; DCOAvF : DCO de l'échantillon analysé avant filtration ; DCOApF : DCO de l'échantillon analysé après filtration ; ÄDBO5 : la pollution résiduelle exprimée en termes de DBO5 ; DBO5AvF : DBO5 de l'échantillon analysé avant filtration ; DBO5ApF : DBO5 de l'échantillon analysé après filtration ;

L'analyse de la DCO et de la DBO5 des échantillons prélevés aux entrées des bassins et à la sortie de la station étudiée ont donné les moyennes regroupées en annexe 9. Leur traitement a permis de déterminer la pollution résiduelle dans chaque bassin dont le résultat et l'interprétation sont présentés ci-après.

6.5. La demande chimique en oxygène (DCO) :

En se référant uniquement aux valeurs de DCO des échantillons avant leur filtration, représentés sur la figure 17 par la série DCOAvF, nous remarquerons alors l'abattement important de la charge polluante globale (matières organiques et inorganiques) des eaux interceptés par la lagune de Béni-Messous, de 763 mg/l à 60,2 mg/l.

Cependant, la filtration des échantillons révèle par la série DCOApF, que cet abattement est, en réalité, de 456 à 27 mg/l et que la différence entre les deux séries, représentée par la série DCOR, n'est autre que la pollution résiduelle.

Figure 17 : DCO des bassins de la station d'épuration par lagunage naturel de Béni-Messous.

Nous pouvons, également, constater à travers la figure 17, l'importance de la pollution résiduelle sensiblement grandissante jusqu'à même dépasser, dans les deux derniers bassins, la véritable pollution en confirmant ainsi sa surestimation.

Le rendement global en DCO est de 94 %. Ceci témoigne du traitement très efficace de l'épuration vis-à-vis des matières oxydables. Avec une DCO de 27 mg/l, l'eau en sortie, est bien inférieur à la norme de rejet fixée à 120 mg/l et corresponds, effectivement, selon BLIEFERT et PERRAUD (2001) à la DCO typique des eaux communales après épuration biologique.

La figure 18 illustre le rendement en DCO de chacun des quatre bassins de la lagune de Béni-Messous.

Figure 18 : Rendement en DCO des bassins de la station d'épuration
par lagunage naturel de Béni-Messous.

6.6. La demande biologique en oxygène (DBO5) :

De façon analogue à la figure 17, la figure 18 illustre en termes de DBO5, l'importance de la pollution résiduelle à travers les séries, DBO5Avf, DBO5ApF, et DBO5R.

Par rapport à la pollution globale sans filtration, nous remarquons, avec les valeurs de la DBO5, de façon plus nette, la part considérable que tient la pollution résiduelle ; avec plus du double dans les bassins B3 et B4. Puisque la DBO5 donne uniquement la représentation des matières biodégradables présentes dans l'eau ; entre autre le phytoplancton en majorité dans le cas du lagunage naturel, la mise en évidence de la pollution résiduelle est meilleure qu'avec la DCO.

Figure 19 : DBO5 des bassins de la station d'épuration par lagunage naturel de Béni-Messous.

Figure 20 : Rendement en DBO5 des bassins de la station d'épuration
par lagunage naturel de Béni-Messous.

En considérant la DBO5 après filtration, la réduction des matières biodégradables est de 360 mg/l à 9 mg/l ; ce qui représente un rendement global en DBO5 de 97,5 %. Tout comme les MES et la DCO, le rendement en DBO5 (voir figure 20), est particulièrement important dans le premier (plus profond : 3m) bassin où la majeur partie de la matière organique décante.

Bien en dessous de la valeur limite de rejet, 35 mg/l, l'eau en sortie à une DBO5 de 9 mg/l ; ce qui se situe, d'après BLIEFERT ET PERRAUD (2001), entre la DBO5 typique des cours d'eaux courantes, modérément polluées, et celle des eaux communales après traitement biologique.

6.7. La qualité de l'eau rejetée par la lagune de Béni-Messous :

En tenant compte du classement de qualité des eaux cité dans la section 5.6 du chapitre précédent et en se basant sur les indicateurs DCO et DBO5 après filtration des échantillons, l'eau rejetée par la lagune de Béni-Messous sera du type 2 donc de qualité moyenne ; puisque l'eau en sortie est caractérisée par une DCO de 27 mg/l et une DBO5 de 9 mg/l. Une eau de cette catégorie est dite de pollution nette, c'est-à-dire, une eau possédant des propriétés requises pour la vie piscicole, mais où la reproduction du poisson est aléatoire, et la production d'eau destinée à l'alimentation humaine après traitement poussé (affinage et désinfection).

La DCO et la BDO5 de l'eau rejetée par la station son respectivement compris entre 20 et 200 mg/l et entre 5 et 45 mg/l. Ce qui encourage, selon VALENTINA LAZAROA et AKIÇA BAHRI (2005), sa réutilisation pour l'irrigation. Cependant, il est nécessaire, dans ce cas, pour évaluer davantage sa qualité, d'étudier d'autres paramètres n'ayant pas fait l'objet de notre étude, à savoir : la salinité, le rapport d'absorption du sodium (RAS), les éléments traces (cadmium, aluminium, etc.), les ions toxiques, les nutriments (N-P-K), ...

Conclusion :

Afin d'estimer de façon correcte la pollution, il faut prendre le soin de déterminer, la pollution résiduelle qu'engendre la présence des micro-algues, particulièrement remarquable dans le cas d'une station d'épuration par lagunage naturel. En effet, cette pollution, non négligeable peut être très importante et influence donc l'appréciation de la véritable charge polluante de l'eau épurée et de ce fait l'interprétation des résultats.

L'état délaissé dans lequel la station d'épuration par lagunage naturel de BéniMessous a été trouvée n'a vraisemblablement pas influencé le traitement. En effet, les résultats de l'analyse des paramètres globaux de la pollution organique montrent que celle-ci rejette une eau épurée de qualité satisfaisante ; sachant qu'une eau épurée n'est considérée comme telle que lorsqu'elle respecte les normes de rejets, ce qui est le cas pour tous les paramètres étudiés.

L'efficacité du traitement durant notre étude a été favorisée par l'absence d'écoulement des eaux usées entre les bassins. Ce qui a permis, effectivement, aux eaux usées de séjourner plus longtemps dans les bassins et donc de s'épurer davantage.

L'eau du quatrième bassin est propice à la vie piscicole mais son utilisation pour l'alimentation humaine requière des traitements plus avancés, et sa réutilisation pour l'irrigation nécessite l'analyse de paramètres spécifiques.

[on~~u~ion EiniriEIII

Nous avons tenté à travers ce travail de déterminer la pollution résiduelle d'une station d'épuration par lagunage naturel par l'analyse des paramètres globaux d'estimation de la pollution organique des eaux usées.

Pour ce faire, nous avons tout d'abord choisi de regrouper les informations pertinentes sur les eaux usées et leurs traitements pour maitriser les principaux paramètres pouvant les caractériser.

Nous avons aussi essayé d'établir un état général de l'assainissement en Algérie pour avoir une idée sur les différents procédés utilisés dans notre pays. On retiendra, essentiellement, qu'au cours de ces dernières années, le Ministère des Ressources en Eau (MRE) à entrepris la mise en oeuvre d'un important programme d'investissement concernant la réalisation, la réhabilitation ou l'étude de réhabilitation de plusieurs stations d'épuration ce qui permettra d'atteindre un parc de 194 STEP à l'horizon 2010 dont 36 % seront représentés par le lagunage naturel (DAPE, 2006).

Nous nous sommes ensuite penchés sur l'étude du lagunage naturel en décrivant son principe de fonctionnement mais également ses avantages, ses inconvénients et les paramètres pouvant influencer son bon fonctionnement.

Après la description de la région de Béni-Messous où est implantée la station d'épuration par lagunage naturel sur la quelle nous avons choisi de travailler, nous avons abordé les méthodes de prélèvement, d'échantillonnage et de conservation des échantillons d'eaux usées pour détailler ensuite les méthodes d'analyses des paramètres étudiés à savoir : la température, le pH, les MES, la DCO et la DBO5 ce qui a donc permis de rassembler leurs protocoles d'analyse.

À l'issue du dernier chapitre qui présente les résultats obtenus pour les échantillons prélevés de la station étudiée, nous espérons avoir atteint l'objectif qui vise l'appréciation de l'importance de la pollution résiduelle d'une station d'épuration par lagunage naturel et la qualité de l'eau qu'elle rejette. Cette dernière s'avère dans le cas de la lagune de BéniMessous être satisfaisante, confortant sa réutilisation surtout dans le cas ou l'eau potable se raréfie de plus en plus.

Il nous semble utile, Cependant, de revenir sur quelques points pouvant approfondir notre étude, à savoir :

· L'analyse de la chlorophylle pour quantifier la part de la biomasse algale
dans la matière retenue par les filtres, considérée dans notre cas majoritaire ;

· Suivre l'évolution de la pollution résiduelle à l'issue de plusieurs prélèvements répartis sur toute une saison par exemple ;

· Étudier la possibilité de réutilisation de l'eau épurée de la station dans l'irrigation des terres agricoles avoisinantes par l'étude davantage de paramètres physicochimiques mais aussi microbiologiques.

· Faire des essais de grossissement d'espèces piscicoles dans le bassin de sortie qui profiteront du phytoplancton abondant.

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Ann x 1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ann x a

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ann x E1

DONNÉES MÉTOROLOGIQUES

Station : ALGER DAR-EL-BEIDA

Altitude : 25 m - Latitude : 36°41 N - Longitude : 03°13 E

Précipitations : Précipitations mensuelles et annuelles exprimées en millimètres (mm).

 

Jan.

Fév.

Mars

Avr.

Mai

Juin

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

An

1995

171

40

107

29

00

24

00

49

18

19

58

39

554

1996

94

232

57

161

36

32

07

04

38

86

27

34

808

1997

38

24

09

95

22

10

09

33

37

45

130

93

545

1998

29

52

37

76

151

01

00

08

22

49

103

82

610

1999

121

133

86

47

01

2

00

04

19

22

170

202

807

2000

16

06

19

17

53

0

01

01

04

47

74

41

279

2001

126

73

0

34

14

01

00

03

45

39

49

57

441

2002

39

15

34

39

14

00

00

34

12

54

145

102

488

2003

200

133

22

87

20

00

00

28

40

38

58

110

736

2004

90

46

79

56

149

01

02

01

12

43

116

109

704

2005

85

115

50

26

01

00

00

00

15

57

102

81

532

Températures : Températures maximales moyennes exprimées en degrés Celsius (°C).

 

Jan.

Fév.

Mars

Avr.

Mai

Juin

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

An

1995

162

194

187

210

260

272

312

329

282

269

232

197

242

1996

190

156

189

204

233

267

308

310

272

231

216

197

231

1997

182

190

197

221

247

283

289

315

298

268

210

185

240

1998

179

192

197

216

230

279

315

320

301

247

203

18

225

1999

167

154

194

218

266

290

318

333

303

280

188

170

240

2000

147

191

203

230

258

275

322

338

295

252

217

198

244

2001

184

178

241

228

247

322

323

332

297

290

194

165

250

2002

178

186

213

221

266

297

306

308

297

259

216

194

245

2003

155

157

198

216

246

312

340

348

299

257

216

170

243

2004

174

184

184

213

219

288

312

337

317

292

198

176

241

2005

149

141

185

215

260

301

325

322

294

271

200

167

236

Températures : Températures minimales moyennes exprimées en degrés Celsius (°C).

 

Jan.

Fév.

Mars

Avr.

Mai

Juin

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

An

1995

56

65

65

63

127

168

187

199

162

140

110

96

120

1996

95

70

78

99

106

158

182

203

159

111

95

81

120

1997

85

52

40

89

145

168

188

200

188

156

116

81

126

1998

62

63

58

92

127

154

180

194

189

112

96

55

115

1999

64

49

82

79

151

176

188

224

189

169

92

74

128

2000

21

41

68

99

149

162

201

199

174

129

100

74

118

2001

58

43

94

75

115

156

184

202

176

159

92

38

116

2002

47

36

67

84

109

161

186

195

165

133

106

85

115

2003

61

54

72

96

122

185

216

223

184

157

70

69

126

2004

57

61

79

85

110

155

210

209

179

153

95

74

122

2005

78

33

76

94

127

169

193

183

153

141

87

61

116

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ann x E1

DONNÉES MÉTOROLOGIQUES (suite)

Évaporation : Évaporation, totaux mensuels et annuels exprimés en millimètre (mm), mesurés sous abri avec un évaporomètre Piche.

 

Jan.

Fév.

Mars

Avr.

Mai

Juin

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

An

1995

53

56

68

87

118

106

134

147

131

89

138

81

1208

1996

111

68

77

97

103

113

139

136

133

87

109

87

1260

1997

122

56

90

107

102

121

164

168

169

132

95

74

1400

1998

78

50

69

111

76

106

152

152

143

96

62

63

1158

1999

60

57

79

88

113

137

177

167

126

123

58

68

1253

2000

48

75

87

132

92

127

137

181

110

75

85

90

1239

2001

63

39

80

85

84

151

125

105

80

72

48

34

966

2002

35

40

64

72

104

94

93

85

90

71

65

50

863

2003

48

44

49

53

51

110

121

132

81

50

47

58

844

2004

46

37

43

61

48

84

90

141

107

95

38

40

830

2005

29

38

43

65

77

95

115

97

82

65

52

45

803

Ensoleillement : Ensoleillement, totaux mensuels et annuels exprimés en heures (h).

 

Jan.

Fév.

Mars

Avr.

Mai

Juin

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

An

1995

178

223

236

280

308

269

381

333

251

199

177

139

2974

1996

145

124

221

200

295

307

320

290

259

251

223

144

2779

1997

129

228

308

234

261

335

300

299

257

221

153

160

2885

1998

188

201

244

248

244

314

364

301

241

233

159

173

2910

1999

146

175

213

313

259

253

348

287

271

237

142

154

2798

2000

226

251

256

262

260

334

330

327

252

215

188

170

3071

2001

164

205

251

276

263

363

343

300

261

237

170

161

2994

2002

206

202

236

243

302

291

304

273

258

238

145

153

2851

2003

131

130

221

227

265

328

279

296

238

184

136

134

2569

2004

209

172

169

242

201

312

312

393

253

213

196

148

2820

2005

193

143

160

213

289

303

333

315

261

248

175

165

2798

Vents : Vitesse des vents, moyenne mensuelles et annuelles en (m/s).

 

Jan.

Fév.

Mars

Avr.

Mai

Juin

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

An

1995

23

17

21

20

22

28

24

23

22

12

24

29

22

1996

29

36

28

28

24

24

22

20

22

13

24

20

24

1997

26

12

15

21

21

21

27

23

20

18

29

19

21

1998

22

12

14

26

21

21

21

21

25

17

18

13

19

1999

20

22

20

16

28

28

28

32

28

26

24

33

25

2000

12

19

21

43

25

25

32

32

28

28

33

32

28

2001

33

24

31

30

33

33

31

25

30

19

20

14

27

2002

15

20

28

27

31

31

31

24

29

24

30

28

27

2003

40

34

20

27

25

28

27

25

24

20

25

33

27

2004

24

20

23

32

31

24

24

24

20

16

16

32

24

2005

20

26

21

30

27

28

35

31

24

20

21

23

26

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ann x 4

CONSERVATION DES PRÉLÈVEMENTS

Caractéristique
ou élément
analysé

Réci-
pient

Conservateur
à
utiliser

Volume
minimum du
prélèvement
(en mL)

Température
de conser-
vation (en °C)

Effectuer
la mesure
avant ...

Acidité-alcalinité

P ou Vb

0

200

4

24h (obsc)

Ammonium

P ou V

0
Acide sulfurique
q.s.p. pH < 2

 

4

48h (obsc)
quelques jours
(obsc)

Anhydride carbonique

 

Mesure in situ

 

4

 

AOX

Vb

0

500
flacon rempli
complètement et
bouché

4

 

Arsenic, Sélénium, Titane, Vanadium.

P ou V

Acide nitrique
q.s.p. pH < 2

-

-

2 mois

Azote kjeldahl

P ou V

0

1000

4

48h (obsc)

 
 

Acide sulfurique
q.s.p. pH < 2

 

4

plusieurs semaines
(obsc)

Bore

P

 
 
 
 

Carbone Organique Total

Vb

0
passé 1 h à 400°C

500

4

quelques jours
(obsc)

 

V

Acide sulfurique
q.s.p. pH < 2

100

4

24 h (obsc)

Chlorophylle

V brun

 

1000

4

(*)

Chlorures

P ou V

0

100

-

15 jours

Composés organiques non volatils :

 
 
 
 
 

- organo-halogénés

V

0

1000

4

(**)(obsc)

- organo-phosphorés

V

0

1000

4

48h (obsc)

- organo-azotés

V

0

1000

4

quelques jours

 
 
 
 
 

(obsc)

Composés organiques volatils

V bouchon
serti

 
 

4

quelques jours
(obsc)

Conductivité

P ou V

Mesure in situ
de préférence

100

4

48h (obsc)

Cyanures totaux

P

Hydroxyde de sodium
q.s.p. pH > 10

500

4

quelques semaines
(obsc)

Cyanures libres

P

Hydroxyde de sodium
q.s.p. pH > 10

500

4

48h (obsc)

DBO

P ou V

0

1000

4

24h

DCO

P ou V

Acide sulfurique
q.s.p. pH < 2

100

4

24h (obsc)

Dureté

P ou V

Acide nitrique
q.s.p. pH < 2

100

-

1 mois

Fer

P

(voir texte)

-

-

-

Fluorures, Bromures

P

0

300

-

7 jours

Iodures

V

 
 

4

48h (obsc)

Huiles et graisses

V

Acide chlorhydrique
q.s.p. pH < 2

1000

4

15 jours

Hydrocarbures (indice)

V

Tétrachlorure
de carbone (10 mL)

800

4

6 jours (obsc)

Hydrocarbures polycycliques

V

Hexane (10 mL)

1000

4

6 jours (obsc)

Lithium, Sodium, Potassium,

 
 
 
 
 

Calcium, Magnésium, Strontium, Baryum

V

Acide nitrique

800

-

Plusieurs mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ann x 4

CONSERVATION DES PRÉLÈVEMENTS (suite)

Caractéristique
ou élément
analysé

Réci-
pient

Conservateur
à
utiliser

Volume
minimum du
prélèvement
(en mL)

Température
de conser-
vation (en°C)

Effectuer
la mesure
avant ...

Aluminium, Argent, Cadmium,

 
 
 
 
 

Chrome, Cuivre, Manganèse, Plomb, Zinc, Cobalt, Nickel, Étain

P ou V

Acide nitrique
q.s.p. pH < 1,5

-

-

2 mois

Mercure

Vb

Acide nitrique
q.s.p. pH < 1,5

-

-

1 mois

 
 

+ Permanganate
de potassium

 
 
 

Nitrates

P ou V

0

 

4

48h (obsc)

 
 

Acide sulfurique

 

4

plusieurs semaines

 
 

q.s.p. pH < 2

 

4

(obsc)

Nitrites

P ou V

0

 

4

48h (obsc)

Matières en suspension

P ou V

0

1000

4

6h (obsc)

Odeur, Couleur, Saveur

V

0

500

4

24h

Oxygène Dissous

Vb

Mesure in situ
de préférence

300

4

24h (obsc)

Pesticides

V

0

2000

4

7 jours (obsc)

pH

P ou V

Mesure in situ
de préférence

-

4

24h (obsc)

Phénol (indice)

P ou V

Soude pH = 12

500

4

quelques jours

 
 
 
 
 

(obsc)

 
 

1 g/L de sulfate de cuivre

 

4

7 jours

 
 

+ acide phosphorique
q.s.p. pH < 2

 
 
 

Phosphates (Ortho, Poly et P total)

P ou V

0

100

4

48h (obsc)

 
 

Acide sulfurique
q.s.p. pH < 2

100

4

1 semaine

Radioactivité

P

0

1000

-

15 jours

Résidu

P ou V

-

500

4

7 jours

S.E.C.

V

Chlorure mercurique

variable

4

48h

 
 

(40 mg/L) ou
chloroforme (1 mL/L)

 
 
 

Silice

P

-

50

4

7 jours (obsc)

Sulfates

P ou V

-

200

4

7 jours

Sulfites, Sulfures

P

Prélèvement avec
flacon spécial acétate
de zinc (pH 12 + soude)

100

4

plusieurs semaines

 
 

(voir texte)

 
 
 

Surfactifs (détergents anioniques et non ioniques)

V

Chloroforme (1 mL/L)

200

4

24h (obsc)

TA-TAC, TH

P ou V

Mesure in situ
de préférence

200

4

24h (obsc)

Turbidité

P ou V

-

100

4

24h (obsc)

Coliformes totaux

P ou V

Flacons stériles (***) (en
présence d'une eau traitée
par un oxydant, ajouter

250

4

24h (obsc)

Coliformes fécaux Streptocoques fécaux

P ou V
P ou V

avant stérilisation 5 gouttes d'une solution de tio- sulfate de sodium à 10%)

250
250

4
4

24h (obsc)
24h (obsc)

 

P : Polyéthylène V : Verre Vb : Verre borosilicaté généralement bouché émeri obsc : obscurité

(*) Voir norme AFNOR T 90-116 et T 90-117. (**) Voir norme AFNOR T 90-120 et T 90-125.

(***) Les flacons en verre peuvent être stérilisés au Four Pasteur à 180°C pendant 1 h 30 ou à l'autoclave à 120°C pendant 1 h. les flacons

en polyéthylène peuvent être stérilisés par irradiation (25 kGy soit 2,5 Mrad).

SOURCE : RODIER J., BAZIN C., CHAMBON P., BROUTIN J.-P., CHAMPSAUD H., RODI L., 1996.

Analyse de l'eau : eaux naturelles, eaux résiduaires, eau de mer, 8ème édition. Edition DUNOD, Paris, 1983p.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ann x 5

PROTOCOLE DE NETTOYAGE DE LA VAISSELLE DE LABORATOIRE

1- Domaine d'application :

Ce protocole concerne toute la vaisselle utilisée au laboratoire mais aussi le matériel nécessitant un prétraitement avant utilisation.

2- Nettoyage de la vaisselle :

Toute la vaisselle utilisée au laboratoire doit être rincée après utilisation à l'eau courante, puis à l'eau déminéralisée. Après passage à l'eau déminéralisée la vaisselle est placée à l'étuve à 60°C, pendant au minimum une nuit, puis rangée.

Dans le cas où la vaisselle est très sale, il est nécessaire de la laisser tremper une nuit dans un bac de détergent, de la rincer à l'eau courante et de la laisser tremper une autre nuit dans des bacs d'acide (H2SO4 1%). La suite du rinçage avant séchage se fait comme énoncé précédemment.

De même pour les tubes ayant servi à un dosage, il est nécessaire de les rincer à l'eau courante et de les laisser tremper 24h dans des bacs à acide avant de les rincer à l'eau et de les faire sécher à l'étuve.

Remarque : toutes les indications portées sur la verrerie ou les éventuelles étiquettes doivent être supprimées lors du nettoyage.

VERRERIE USUELLE

Burette Pipette Éprouvette Becher Erlenmeyer Fiole

graduée graduée jaugée

Ann x 5

ÉTIQUETAGE DES ÉCHANTILLONS

Les échantillons destinés au laboratoire doivent être désignés de façon claire et durable afin de permettre leur identification sans ambigüités. On distingue de types de désignations possibles :

· soit les flacons sont désignés par une étiquette où sont indiquées l'origine de l'échantillon et les conditions dans lesquelles il a été prélevé ;

· soit il est possible de simplifier cette opération en utilisant un système d'étiquettes numérotées ou codées.

Afin d'éviter les oublis lors du remplissage de l'étiquette, l'ensemble de ses champs doit être renseigné comme suit :

- La désignation de la station et du site échantillonné est indispensable ;

- La date et l'heure sont très importants car ils constituent une clé d'entrée pour retrouver l'échantillon ;

- L'origine de l'eau présente d'une part le type d'eau prélevée (eau de surface, rejet, ...), et le milieu consterné (rivière, canal, ...) d'autre part ;

- Le nom du préleveur ;

- Les analyses à effectuer ou le nombre de paramètres à analyser ;

- Si un produit (conservateur) a été introduit, cela doit être mentionné.

Station : N° de code :

Site : N° de code :

Date : Heure :

Origine de l'eau :

Nom du préleveur :

Analyses à effectuer :

Conservateur :

Il est recommandé, par souci de simplicité, d'utiliser un système d'étiquettes codées. Le code du flacon est reporté sur une fiche comme sur l'exemple représenté dans la figure suivante :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ann x 7

 

PRÉPARATION DES RÉACTIFS NÉCESSAIRES POUR
LA DÉTERMINATION DE LA DCO

1- Solution de dichromate de potassium (K2Cr2O7) à 0,040 mol/l contenant du sulfate de mercure (II) :

· Dissoudre 80 g de sulfate de mercure dans 800 ml d'eau déminéralisée ;

· Ajouter avec précaution 100 ml d'acide sulfurique (H2SO2) concentré (ñ = 1,84) ;

· Laisser refroidir et ajouter 11,767 g de dichromate de potassium préalablement séché à 105 °C pendant 2 h ;

· Transvaser dans une fiole jaugée d'un litre et compléter au volume avec de l'eau distillée.

o Cette solution reste stable pendant 1 mois.

2- Solution d'acide sulfurique et sulfate d'argent :

· Ajouter 10 g de sulfate d'argent (Ag2SO4) à 40 ml d'eau distillée ;

· Mélanger avec 960 ml d'acide sulfurique (H2SO2) concentré (ñ = 1,84) ;

· Agiter et laisser refroidir.

o Laisser reposer 1 à 2 jours.

3- Solution de sulfate de fer (II) et d'ammonium (sel de Mohr) [(NH4)2Fe(SO4)2 6H2O)] 0,12 mol/l :

· Dissoudre 47 g de sulfate de fer (II) et d'ammonium dans de l'eau déminéralisée ;

· Ajouter 20 ml d'acide sulfurique (H2SO2) concentré (ñ = 1,84) ;

· Laisser refroidir et diluer à 1000 ml.

o Cette solution doit être étalonnée journellement.

4- Solution d'indicateur coloré (Ferroïne) :

· Dissoudre 0,7 g de sulfate de fer (II) dans de l'eau distillée ;

· Ajouter 1,50 g de phénanthroline-1,10 monohydraté ;

· Diluer à 100 ml.

5- Solution d'hydrogénophtalate de potassium (KC8H5O4) à 2,0824 mmol/l :

· Dissoudre 0,4253 g d'hydrogénophtalate de potassium, préalablement séché à 105°C dans de l'eau distillée et diluer jusqu'à 1000 ml dans une fiole jaugée.

o Cette solution à une DCO théorique de 500 mg/l et est stable au moins une semaine à 4°C.

6- Granules :

· Ce sont des régulateurs d'ébullition : pierres ponce ou billes de verre.

SOURCE : REJSEK F., 2002. Analyse des eaux : Aspects Réglementaires et Techniques. Edition SCEREM, 360p.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ann x El

FICHE D'ANALYSE DE LA DBO5

Nom : Date :

Gammes d'estimation :

DBO (mg/l)

Prise d'essai (ml)

Facteur

0 ... 40

432

1

0 ... 80

365

2

0 ... 200

250

5

0 ... 400

164

10

0 ... 800

97

20

0 ... 2000

43,5

50

0 ... 4000

22,7

100

Mesure :

Échantillon

1

2

3

4

5

Station

 
 
 
 
 

Gamme de mesure

 
 
 
 
 

Prise d'essai

 
 
 
 
 

Dilution

 
 
 
 
 

Facteur

 
 
 
 
 

Lecture (chiffre)

 
 
 
 
 

Valeur de la DBO5

 
 
 
 
 

DBO5 si dilution

 
 
 
 
 

Remarques :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ann x !EI

RÉSULTATS DES ANALYSES

Date de prélèvement et de début d'analyse : 06 Juin 2007

Station

E1

E2

E3

E4

S

Température (°C)

21,5

21,3

22,5

23,1

23,3

pH

7,3

7,5

8,7

8,65

7,75

MES (mg/l)

192

36

18

10

6

DCO
(mg/l)

Avant filtration

1180,4

345,6

134,4

82

38,4

Après filtration

710,4

201,6

68

34

20

DBO5
(mg/l)

Avant filtration

950

270

105

55

30

Après filtration

560

160

30

12

6

Bassins

-

B1

B2

B3

B4

-

Température (°C)

-

21,4

21,9

22,8

23,2

-

pH

-

7,4

8,1

8,7

8,2

-

MES (mg/l)

-

114

27

14

8

-

Rendements MES (%)

-

81,25

50

44,45

40

-

DCO
(mg/l)

Avant filtration

-

763

240

108,2

60,2

-

Après filtration

-

456

134,8

51

27

-

ÄDCO (mg/l)

-

307

105,2

57,2

33,2

-

Rendements DCO (%)

-

70,7

61,1

39

53,2

-

DBO5
(mg/l)

Avant filtration

-

610

187,5

80

42,5

-

Après filtration

-

360

95

21

9

-

ÄDBO5 (mg/l)

-

250

92,5

59

33,5

-

Rendements DBO5 (%)

-

71,6

61,1

47,6

45,5

-






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams