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Choix entrepreneuriaux et financement des t.p.e. de la ville de Yaoundé

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par Guy Roland KENMEGNI NOUMIGUE
Université de Yaoundé 2  - D.E.A. 2005
  

Disponible en mode multipage

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SOMMAIRE

Sommaire..............................................................................................................i

Avertissement.........................................................................................................ii

Dédicace............................................................................................................. iii

Remerciements......................................................................................................iv

Résumé................................................................................................................v

Sigles et abréviations................................................................................................vi

Liste des tableaux et graphiques..................................................................................vii

Introduction générale..............................................................................................1

Première partie : TPE, entrepreneuriat et modes de financement : une revue de la littérature economique et financière....................................................................9

Chapitre I : De la notion d'entreprendre à la très petite entreprise................................11

Section I : La TPE : résultat de l'action entrepreneuriale..........................................12

Section II : Environnement des TPE: une analyse du système de gestion........................22

Chapitre II : Débats théoriques autour des choix entrepreneuriaux et les modes de financement................................................................................33

Section I : Fondements théoriques.....................................................................34

Section II : Synthèse des travaux sur les choix entrepreneuriaux et les modes de financement.................................................................................45

Deuxieme partie : Examen des choix entrepreneuriaux en rapports avec les modes de financement de quatre vingt dix TPE de Yaoundé ..................................55

Chapitre III : Méthodologie d'analyse et spécificité du financement des TPE

camerounaises ...............................................................................57

Section I: TPE camerounaises, sources de financement et nature des actifs.....................58

Section II : Méthodologie.........................................................................................................69

Chapitre IV : l'impact des choix entrepreneuriaux sur les modes de financement de 90 TPE de Yaoundé....................................................................................78

Section I : Les caractéristiques des TPE de notre échantillon......................................79

Section II : Les résultats et interprétations ...........................................................90

Conclusion générale...............................................................................................95

Références bibliographiques....................................................................................99

Annexes............................................................................................................108

Table des matières...............................................................................................113

 

AVERTISSEMENT

« L'université de Yaoundé II n'entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions contenues dans ce mémoire. Celles-ci doivent être considérées comme étant propres à l'auteur. »

DEDICACE

A toute la Famille NOUMIGUE

REMERCIEMENTS

Nous tenons à exprimer notre gratitude à l'endroit de certaines personnes sans qui ce travail n'aurait jamais vu le jour.

Ainsi, nos remerciements s'adressent à Monsieur Robert WANDA, Docteur d'Etat en Science de Gestion qui a dirigé cette oeuvre. Sa rigueur, ses conseils et sa bonne orientation nous ont guidé tout au long de ce travail.

Nos pensées vont à l'endroit du Professeur Séraphin Magloire FOUDA, Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université de Yaoundé II - SOA, du Professeur Henri WAMBA, Directeur de l'Ecole Doctorale de Gestion, du Docteur Jean Marie BEGNE, Chef de département de Gestion, du Docteur Gilles ETOUNDI, Directeur du DEA Gestion pour leur encadrement.

Nous remercions également tous les autres enseignants des Facultés des Sciences Economiques et de Gestion des Universités de Yaoundé II-Soa et Dschang, qui ont contribué à notre formation.

Nous exprimons notre reconnaissance à tous les enquêtés qui ont bien voulu répondre à nos questions et dont la contribution a rendu possible la réalisation de la deuxième partie de ce travail ; nous n'oublierons pas nos amis et camarades de promotion pour leur soutien et encouragements. Nous pensons particulièrement à : Abbo Mohamadou, Lama Bertin, Fosso Evariste, Abbossolo Alain, Soffack Armand, Nguidjol Jeannette, Fouometio Yves, Wetié Guy, Nsangou Idrissou, Maguianwo Paule et Salem Reine.

Que tous ceux et celles qui ont contribué à la réalisation de ce travail et auxquels il n'est pas fait référence dans ce document veuillent croire en l'expression de notre profonde gratitude.

RESUME

Cette étude à pour objectif, d'apprécier l'influence de la nature des actifs des Très Petites Entreprises (TPE) sur leurs modes de financement. Ces TPE étant pour de multiples raisons exclues des circuits de financement formel (coûts de transactions élevés pour les banques, risque que présente le petit entrepreneur, manque de garantie, etc...), disposent de l'autofinancement et des modes alternatifs à l'autofinancement (Tontines, micro crédits, crédits fournisseurs, l'aide familiale et des amis) comme principaux modes de financement.

A partir d'une enquête menée auprès de 90 TPE de la ville de Yaoundé, dont les fabriques de parpaings, les restaurants et les salons de coiffure. Il ressort que les TPE dont la durée de vie de l'output est limitée recourent à l'autofinancement à l'opposé de celles à outputs durables, plus favorables aux financements assimilables à l'endettement : Ceci confirme bien la théorie des coûts de transaction. En outre, nous constatons que l'apport en capital du petit entrepreneur constitue un signal pour ses créanciers.

ABSTRACT

This study has for objective, to appreciate the influence of the nature of assets of the Very Small Scale Enterprise (VSSE) on their financial structure. These VSSE for multiple reasons being excluded from the circuits of formal financing (high costs of banks transactions, risks that the small contractor presents, lack of guarantee, etc...), will resort to self-financing and alternative modes of self-financing (tontine, micro credits, supplier credits, family and friends help) as main modes of financing.

A study relating to 90 VSSE in Yaoundé city, whose are Blocks factories, Restaurants and Hairdressing salons. Determined that VSSE which the lifetime of outputs is limited would resort mainly to self-financing for the financing of their activity, while VSSE which lifetime outputs is long, more favourable to financing sources that can be assimilated to debt: This confirmed the transaction cost theory. Moreover, we note that the contribution of the small contractor constitutes a signal for these creditors.

SIGLES ET ABREVIATIONS

ACEP:

Agence de Crédit pour l'Entreprise Privée

ADAF:

Appropriate Development for Africa Foundation.

BEAC :

Banque des Etats de L'Afrique Centrale.

BIT:

Bureau International du Travail.

CAMCCUL:

Cameroon Cooperative Credit Union League Limited.

CEMAC :

Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale.

CNC :

Conseil National de Crédit.

COB:

Commission des Opérations de Bourse.

COBAC :

Commission Bancaire des Etats de l'Afrique Centrale.

COOPEC :

Coopératives d'Epargne et de Crédit.

CVEVA :

Caisses Villageoises Et de Crédit Autogérées.

DIAL/ DSCN:

Développement International pour l'Insertion à Long Terme / Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale.

EMF :

Etablissement de Micro Finance.

FOCAOB:

Fonds Commun d'Appui aux Organisations de Base.

GTZ :

Deutsche Gesellschaft fur Technische Zusammenarbeit

MC² :

Mutuelle Communautaire de Croissance.

MIDENO :

Mission de Développement du Nord Ouest.

MPE :

Micro et Petite Entreprise.

N-ACH:

Need for Achievement.

ONG :

Organisme Non Gouvernemental.

PAS :

Programme d'Ajustement Structurel.

PME :

Petite et Moyenne Entreprise.

PREPAFEN :

Projet BAD de Réduction de la Pauvreté des Femmes de la Province de l'Extrême Nord.

PVD :

Pays en Voie de Développement.

RIL :

Régime de l'Impôt Libératoire.

RSI :

Régime Simplifié d'Imposition. .

SNV:

Société Néerlandaise des Volontaires.

SOWEDA:

South West Development Authority

TPE :

Toute Petite Entreprise ou Très Petite Entreprise.

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

Tableau 2.1 :

Classification des principaux modes de financement des entreprises

Tableau 3.1 :

Différents moyens de financement du secteur informel

Tableau 3.2 :

Constitution de notre échantillon en fonction de l'activité principale de la TPE.

Tableau 3.3 :

Identification des variables

Tableau 4.1 :

Relation nombre d'année d'existence de la TPE et Activité principale

Tableau 4.2 :

Relation Forme juridique et Activité principale

Tableau 4.3 :

Relation Nombre d'employés et Activité principale

Tableau 4.4 :

Relation Age du petit entrepreneur et Activité principale

Tableau 4.5 :

Relation Sexe et Activité principale

Tableau 4.6 :

Relation Situation matrimoniale et Activité principale

Tableau 4.7 :

Relation Niveau scolaire et Activité principale

Tableau 4.8 :

Relation Formation initiale et Activité principale

Tableau 4.9 :

Relation Statut du petit entrepreneur et Activité principale

Tableau 4.10 :

Relation Profession antérieure du dirigeant et Activité principale

Tableau 4.11 :

Relation Motivation à la création et Activité principale

Tableau 4.12 :

Influence de la durée de vie des outputs sur le choix d'un mode de financement

Tableau 4.13 :

Corrélation entre la durée de vie des inputs entrants dans le processus de production et la durée de vie des outputs

Tableau 4.14 :

Influence de l'investissement initial sur le choix d'un mode de financement

Tableau 4.15 :

Corrélation entre nombre d'employés de la TPE et le montant de l'investissement initial

Tableau 4.16 :

Corrélation entre chiffre d'affaire mensuel de la TPE et le montant de l'investissement initial.

Schéma 1.1 :

Processus motivationnel

Schéma 1.2 :

Modèle de création d'entreprises

Schéma 2.1 :

Le cycle de vie des sources de financement

Graphique 4.1 :

Relation TPE et Montant de l'investissement initial

Graphique 4.2 : 

Relation TPE et Chiffre d'affaires mensuel

Graphique 4.3 :

Le statut du petit entrepreneur

INTRODUCTION GENERALE

PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE

Comme la plupart des états africains, l'Etat camerounais s'est fortement impliqué jusqu'à une certaine période dans l'amélioration des conditions de vie de ses populations. A travers sa politique interventionniste, l'Etat soutient tous les secteurs de la vie économique. Cette action est menée à travers différents programmes dont la plupart se sont avérés inefficients.

Avec la crise économique qui secoue notre pays depuis 1987, l'Etat s'est progressivement désengagé de plusieurs secteurs d'activité : du "plus d'Etat" des années soixante-dix au "mieux d'Etat" des années quatre-vingt, on est passé au "moins d'Etat" des années quatre-vingt-dix1(*). Par conséquent on assiste à de nombreux changements tant au niveau du secteur public que du secteur privé.

Cette crise pousse les autorités camerounaises à s'adresser aux institutions de Bretton Woods2(*), lesquelles proposent une ligne de conduite ayant pour principal corollaire l'allégement des dépenses et charges publiques. Ceci entraîne simultanément ou progressivement à l'allégement des effectifs de la fonction publique, la privatisation de plusieurs sociétés publiques et parapubliques, la faillite de plusieurs institutions financières3(*), la réduction des subventions agricoles, la réduction du pouvoir d'achat des ménages camerounais ; suite à la réduction des salaires intervenue en 1993 et la dévaluation du franc CFA en 1994. Plusieurs travailleurs des secteurs public et privé se sont retrouvé dans la rue, venant grossir le nombre déjà important des Sans Emplois dans nos villes, ensemble principalement constitué des jeunes diplômés et des populations issues de l'exode rural.

L'instinct de survie de ces Sans Emplois va justifier la création de plusieurs entreprises de très petite taille dans nos métropoles.

La TPE4(*) constitue un outil privilégié pour encourager l'initiative privée et l'esprit entrepreneurial et pour concrétiser les objectifs nationaux en matière de développement, de création d'emplois et de génération de revenus. Vue sa capacité à absorber une partie du chômage en faisant face à la croissance de la population active, la TPE étant devenue un outil prisé par les Etats des pays en développement, toutes les initiatives qui visent à son soutien sont encouragées5(*).

En dépit de cet apport des TPE dans l'économie des PVD6(*), elles éprouvent pour la plupart des difficultés quant à l'obtention des sources de financement pour leurs activités.

Au vue de l'évolution des prévisions sur la population de la ville de Yaoundé dans les années avenir7(*), et la place prépondérante que la fonction financière est appelée à occuper dans l'émergence des entreprises et de ce fait dans la croissance économique en général, il nous parait opportun de guider les futurs entrepreneurs quant au choix de leurs futures activités, compte tenu des faibles moyens dont ils disposent.

Généralement, une entreprise quelle que soit sa taille, est financée par les fonds propres (capitaux propres) et par les dettes (capitaux empruntés). Lors du financement d'une activité, il n'y a pas équilibre de choix entre les deux subdivisions, d'où la nécessité du débat sur les différentes sources de financement. La structure financière a pour objet de proposer le partage idéal entre capitaux propres et capitaux empruntés (Levasseur M. et Quintart A. 1998). Poser le problème de la structure financière revient à se demander si le partage entre capitaux propres et capitaux empruntés a des conséquences sur la décision de l'entrepreneur. En cas de réponse positive, il faut s'interroger sur le partage idéal entre ces différentes sources de capitaux, plusieurs théories ont été développées à cet effet.

Tout commence en 1958 avec Modigliani et Miller (MM) qui affirment dans cette version initiale que la structure financière est neutre au regard de la valeur de l'entreprise, ceci sous l'hypothèse de la perfection du marché ; La dette a une vertu illimitée sur la valeur de l'entreprise. Cependant, l'introduction en 1963, de l'impôt par Miller et Modigliani dans l'analyse entraîne un effet fiscal qui augmente la valeur de la firme. Bien que la structure financière ne soit plus neutre, la dette a toujours un effet positif sur la valeur de l'entreprise quel que soit son niveau. Ensuite en 1984, Myers S. élabore le modèle du Trade Off (TOT) qui développe l'atténuation de la vertu de la dette sur la valeur de l'entreprise par incorporation des coûts de faillite et d'agence8(*). Ce modèle développe l'existence d'une structure financière optimale, c'est-à-dire l'existence d'un seuil au delà duquel la dette diminue la valeur de l'entreprise. Enfin, le caractère résiduel de la dette est développé par la Théorie du Picorage Ordonné issue des travaux de Myers S. et Majluf N. (1984) autrement appelée Théorie du Pecking Order (POT). La théorie du financement hiérarchique affirme que les entreprises ont un ordre de préférence entre les différents moyens de financement aux quels ils ont recours pour financer leurs activités : la préférence de départ est l'autofinancement par rapport au financement externe et ce n'est que lorsque les possibilités de financement internes seront épuisées que l'entreprise fera recours au financement externe. Pour Wanda R. (2001) la vertu de la dette est décroissante du MM au TOT et au POT.

La plupart des travaux et modèles développés sur la structure financière Vernimmen P. (2002), Hyafil A. (1995), concernent les entreprises de grande taille qui sont cotées en bourse et basées dans les pays développés d'Europe de l'ouest ou encore de l'Amérique du nord. Ces dernières pour se financer, peuvent soit s'endetter auprès des créanciers (capitaux empruntés) représentés par les institutions financières ou alors recourir aux marchés financiers pour l'augmentation du capital (capitaux propres). Si cela est vrai pour les entreprises de grande taille , qu'en est-il pour les entreprises de très petite taille basées dans les grandes métropoles du Cameroun en général et celles de la ville de Yaoundé en particulier ?

Le marché du crédit pour les TPE du Cameroun comprend un secteur formel et un secteur informel9(*). Les problèmes rencontrés dans le financement des petites entreprises (Fischer B. (1995)) ont favorisé le développement d'un secteur dit semi formel constitué des institutions de micro crédit communément appelé microfinance, d'après Mayoukou C. (2000) le Cameroun représente 80 % des institutions de microfinance en Afrique centrale. La revue Tendance10(*) du ministère de l'économie et des finances dénombre dans le supplément de son numéro de septembre 2004, 89 établissements de microfinance agrées par l'autorité monétaire dont 25 pour la seule ville de Yaoundé.

Dans un tel environnement financier, spécifique aux grandes métropoles des PVD, il sera question pour nous de voir comment, en fonction des activités qu'ils choisissent, les petits entrepreneurs de la ville de Yaoundé financent leur TPE. En d'autres termes, le choix du mode de financement est-il lié à la nature des actifs développés au sein de la TPE ?

LES OBJECTIFS DE NOTRE ETUDE

L'objectif principal est de montrer en quoi la nature des actifs des TPE influence leurs modes de financement.

De façon spécifique il est question de :

1. Mesurer l'influence des fonds disponibles sur le choix d'un secteur d'activité ;

2. Identifier le rôle que joue les modes alternatifs à l'autofinancement (tontines, micro crédit, Crédits fournisseurs, aide familiale) dans le financement des TPE.

3. Mesurer l'influence de la durée de vie des inputs et outputs et le montant de l'investissement initial sur le choix d'un mode de financement ;

HYPOTHESES

L'information financière11(*) tant interne qu'externe à l'entreprise revêt une importance capitale dans la décision d'octroi de crédit aux entreprises par les banques camerounaises (Wamba H. et Tchamambe-Djine L. (2002) or les TPE ne présentent pas toujours les garanties demandées par les institutions financières ceci crée selon Soumah M. (1990) et Stephany E. (1993)12(*) un conflit d'intérêts entre les banques et les entreprises.

Suivant Williamson O.E. (1988), Coeurderoy R. (2000) soutient que le choix des modes de financement n'est pas indépendant de la nature des actifs développés au sein de l'entreprise.

Penrose E.T13(*) évoque au début des années 1960 que les activités développées par les TPE répondent au souci de « maîtriser » les transactions, par le maintien d'un monopole interstitiel :

Pour cela, elles doivent développer des compétences distinctives idiosyncrasiques en détenant des actifs spécifiques (matériels ou immatériels). Ces traits propres à l'hypofirme14(*) ont des incidences sur le système et les modes de gestion. Le besoin en capitaux propres et permanents est minimisé pour d'évidentes raisons compte tenu du poids de l'immatériel. La gestion financière, en terme de dynamique de flux l'emporte donc sur la gestion en terme bilanciel (Problème vis-à-vis de l'analyse bancaire traditionnelle). De tout ce qui précède découle les hypothèses suivantes :

H1 : Plus l'output a une durée de vie limitée plus la TPE recourt à l'autofinancement.

H2 : Plus le montant de l'investissement initial est élevé, plus la TPE peut recourir aux modes alternatifs à l'autofinancement.

INTERET DE LA RECHERCHE

L'année 2005 a été déclaré par les nations unies comme l'année de la microfinance ; d'où la nécessité pour nous de voir le rôle que peut jouer ce mode de financement dans le développement de notre économie à travers le soutien apporté aux petits entrepreneurs, qui pour la plupart sont exclus des circuits de financement formels.

Une connaissance approfondie des petits entrepreneurs et de leurs TPE, peut permettre de leur apporter une assistance adéquate et de réduire les nombreux facteurs de vulnérabilité et d'échecs auxquels ils font face, car beaucoup de très petites entreprises aujourd'hui seront les PME de demain.

DEMARCHE METHOLOGIQUE

Il est question de préciser et de justifier l'échantillon retenu, la période d'étude, de détailler les variables d'étude et enfin de présenter le modèle d'analyse.

a) Echantillon retenu et période d'étude :

Notre échantillon sera constitué de 90 TPE, reparties dans 3 branches d'activités d'importance dans une métropole comme Yaoundé. Nous avons ainsi :

- Les Fabriques de parpaings : l'intérêt que nous portons à ce type d'unité de production est dû à l'essor que connaît la ville de Yaoundé en ce moment suite à la poussée démographique. Face à la difficulté des populations à se trouver un logement décent, celles-ci préfèrent construire leurs propres habitations.

- Les salons de coiffure : Beaucoup de jeunes survivent aujourd'hui grâce aux services de leur salons de coiffure surtout pour ce qui est des jeunes filles.

- Les restaurants : Beaucoup d'habitants de la capitale travaillent en journée continue et ceci favorise le développement des restaurants, qui viennent combler les besoins de différentes catégories de la population. Qui peuvent grâce à ce service se restaurer à proximité de leur lieu de travail.

Le critère retenu pour définir la TPE est sa taille. Comme le définit Hernandez E.M. (1997), les TPE seront considérées comme des entreprises individuelles sans salarié et celles ayant jusqu'à 9 salariés.

b) Collecte et traitement des données :

Les données primaires ont été collectées par le biais des questionnaires adressés aux responsables des unités de production constituant notre échantillon. Ces données ont été collectées au cours des mois d'Avril et de Mai 2005.

La démarche utilisée dans le cadre de cette étude est hypothético déductive ;   le traitement des données met en exergue la construction du modèle d'analyse qui comprend l'identification et l'opérationnalisation des variables, les méthodes de traitement des données.

b-1 Identification des variables

La variable indépendante est celle qui est manipulée dans le souci d'en identifier les effets sur le sujet, tandis que la variable dépendante, correspond à l'effet observé suite à la manipulation de la variable indépendante.

L'identification est présentée comme suit :

HYPOTHESES

Type de variables

Variables indépendantes

Variables dépendantes

Plus l'output a une durée de vie limitée, plus la TPE recourt à l'autofinancement.

Durée de vie de l'output

Autofinancement

Plus l'investissement initial est élevé, plus la TPE peut recourir aux modes alternatifs à l'autofinancement.

Investissement initial

Modes alternatifs (tontines, microcrédit, crédit fournisseur, aide)

b-2 L'Opérationnalisation des variables :

Dans ce cadre, il est question d'associer à chaque variable, une mesure ou un besoin en information, ceci dans le but de résoudre la question de recherche. Ceci étant, l'opérationnalisation se présente comme suit :

Variables

Indicateurs

Entrepreneur

Age, Sexe, Niveau scolaire, Ses motivations etc.....

Durée de vie de l'output.

Aspect matériel ou immatériel de l'output, Possibilité de stockage, Périssabilité des produits vendus, Fréquence de la demande du même produit ou service. etc...

Taille

Capital investi, Le Chiffre d'affaires, Le nombre de salariés etc....

Autofinancement

Epargne personnelle, Revenu provenant d'une autre activité.

Modes alternatifs

Aide familiale et des amis, Micro crédit, Tontine, Crédit fournisseur etc....

b-3 Méthode de traitement des données

Le traitement des données s'est fait à l'aide des techniques de statistique descriptive ; les tris à plat et les tris croisés, associés à un logiciel de traitement des données. Nous avons choisi pour éprouver nos hypothèses le test de corrélation des rangs de Pearson, pour les raisons suivantes : les deux échantillons sont aléatoires et appariés, les n paires d'observations sont indépendantes, les variables à corréler (X et Y) sont au moins ordinales.

Ce travail s'est articulé autour de deux parties, constituées chacune de deux chapitres comme présentés si dessous.

Première partie : La TPE, l'entrepreneuriat et modes de financement : une revue de la littérature économique et financière.

Chapitre I : De la notion d'entreprendre à la Très Petite Entreprise.

Chapitre II : Les débats théoriques autours des choix entrepreneuriaux et des modes de financement

Deuxième partie : Analyse des choix entrepreneuriaux et des modes de financement de 90 TPE camerounaises.

Chapitre III : Méthodologie d'analyse et spécificité du financement des TPE camerounaises.

Chapitre IV : L'impact des choix entrepreneuriaux sur les modes de financement de 90 TPE de Yaoundé.

PREMIERE PARTIE

TPE, ENTREPRENEURIAT ET MODES DE FINANCEMENT : UNE REVUE DE LA LITTERATURE ECONOMIQUE ET FINANCIERE

La pauvreté, le chômage et la misère ont favorisé le développement des TPE en Afrique, celles-ci ont adapté leur mode de gestion à leur environnement. Ces particularités africaines s'opposent au modèle classique développé dans les pays industrialisés. La culture africaine marque son emprise tant sur le système de gestion des TPE en général que sur la gestion financière et les modes de financement de ces dernières en particulier. Dans le cadre de notre analyse, nous allons dans un premier temps définir l'unité de production sur laquelle porte notre étude : La TPE, Son artisan le petit entrepreneur et le système de gestion de cette structure compte tenu de l'environnement informel qui la caractérise. (Chapitre I).

Par la suite, nous aborderons les théories et concepts qui nous permettent de mieux comprendre et expliquer l'attitude du petit entrepreneur, et la liaison qui existe entre le choix de son activité principale et le mode de financement qu'il adopte (chapitre II).

CHAPITRE I :

DE LA NOTION D'ENTREPRENDRE A LA TRES PETITE ENTREPRISE

Les TPE africaines et occidentales appartiennent à des environnements très différents : l'un marqué par les normes et les règlements édictés par les lois et suivis par les divers acteurs de la vie économique et l'autre, constitué d'unités de production qui évoluent pour la majorité dans le secteur informel. La gestion de ces dernières tient compte des spécificités de l'environnement dans lequel elles évoluent (Section II). Le processus de création de ces unités informelles, de même que les motivations et les typologies de leurs promoteurs ne sont pas très différentes des réalités occidentales (Section I).
SECTION I : LA TPE : RESULTAT DE L'ACTION ENTREPRENEURIALE
Cette section nous permettra de faire la connaissance de l'unité de production sur laquelle porte notre étude la TPE, son artisan, le petit entrepreneur, ses motivations et les étapes qui aboutissent à sa création.

I.1 : DEFINITION DE LA TPE ET PROFIL DU CREATEUR

Après avoir défini la Très Petite Entreprise nous nous intéresserons au profil de son créateur, en portant une attention particulière sur sa typologie compte tenu de son mode gestion.

I.1.1 La TPE:

L'essentiel des définitions sur la Très Petite Entreprise découle de celles sur la Petite Entreprise. Ainsi :

La notion de profit empruntée à Papin R15(*). (1983) dans sa définition de la petite entreprise, permet de considérer aussi comme TPE, toute organisation à vocation commerciale ou industrielle possédant un seul centre de profit.

En se référant au nombre d'employés, Albagli C. et Henault G. (1994), Hernandez E.M. (1997) retiennent comme TPE, toute organisation individuelle sans salariés, ou celle ayant au plus neuf salariés. Ce nombre peut être porté à vingt selon Pacitto J.C. (1998)16(*).

Pour mieux comprendre ces essais et mieux cerner les contours d'une TPE, il conviendrait de s'attarder sur quelques uns de ces traits caractéristiques. Pour Kombou L. (1999)17(*), les TPE se définissent par :

«Un propriétaire dont le contrôle est prédominant, une insuffisance du système d'information et la quasi-absence de l 'utilisation des méthodes de planification liée surtout au manque de compétences, des propriétaires dirigeants qui se caractérise par une insuffisance du recours à des méthodes reconnues pour leur efficacité dans la prévention des difficultés, une faible autonomie liée, soit à leur survie dans la mouvance d'une grande entreprise dont elle sous-traitent une partie de la production, soit d'une manière plus globale aux contraintes financières qui entraînent une grande dépendance à l'égard de leur banquier, une faiblesse des moyens financiers, une main d'oeuvre peu qualifiée, une puissance commerciale faible, une absence de recherche et développement et une capacité d'innovation nulle ».

Sans prétendre faire l'unanimité, la TPE semble être toute entreprise employant moins de dix salariés, dans laquelle le rôle du/des propriétaire(s) est prédominant. Elle se caractériserait par la faiblesse des ressources et la précarité des techniques utilisées.

I.1.2 Le profil du propriétaire dirigeant de la TPE :

La classification de Tchagang E. (1995), permet de distinguer le profil socio-démographique (L'age, le sexe, la situation matrimoniale), le profil professionnel et le profil de formation.

La TPE est généralement créée à l'initiative d'un seul homme dont le rôle est prédominant dans la conduite des affaires. La principale caractéristique de ce type d'entreprise se trouve dans le profil de son propriétaire, qui dans bien des cas est aussi dirigeant.

Le point de la littérature laisse apparaître deux grandes catégories de chef d'entreprises au sens de Marchesnay M.(1997).

Le premier groupe résulte d'un amalgame entre « patron-artisans » et techniciens. Marchesnay M. (1997) parle dans ce cas « d'entrepreneur PIC », car selon l'auteur, ce dernier cherche en priorité à pérenniser son affaire (P), à être indépendant (I) dans la gestion de son patrimoine et à privilégier la croissance (C) que si elle permet la réalisation de ses objectifs patrimoniaux ; Il s'agit des personnes ayant une conception plutôt globale de leur système de gestion. Ce sont des risquophobes qui privilégient des activités déjà existantes au lieu de se lancer dans les opérations nouvelles et déstabilisantes. L'expertise et le métier reposent largement sur l'expérience et la connaissance directe du milieu. Ils sont également à la recherche d'un patrimoine familial, ou des constructeurs d'un patrimoine personnel qu'il souhaite transmettre.

A cette première catégorie s'opposent les entrepreneurs de type CAP. Il s'agit de ceux qualifiés « d'opportunistes » qui sont des personnages recherchant surtout des occasions de profit offertes sur les marchés neufs, en pleine expansion, instables, fortement accessible et favorisant l'exploitation d'interstices ou au besoin créées par l'innovation. Ainsi « l'entrepreneur CAP » recherche donc des marchés en croissance (C), en estimant que la réalisation d'une certaine part de marché permettra d'accroître sa crédibilité et sa rentabilité. Il souhaite une autonomie dans la prise de décision (A). Enfin il ne fait pas de la pérennité (P) de son affaire une fin en soi, mais il la perçoit plutôt comme un moyen de développement et d'accroissement de ses revenus à travers un surcroît de notoriété et d'intégration dans l'environnement.

L'entrepreneur PIC à la différence de l'entrepreneur CAP s'appuie surtout sur des discontinuités personnelles et familiales pour s'intégrer d'avantage dans les environnements de ce type. Aussi est il disposé à jouir d'une flexibilité stratégique, n'hésitant pas à changer d'activité, à déposer le bilan. L'entreprise est donc une affaire, un projet à faire fructifier rapidement. Au sens de Hicks, il s'agit d'entreprise de « snatcher ». Son comportement stratégique est plutôt pro-actif, dans la mesure où il a développé un projet autour d'une opportunité technico-commerciale. En revanche, le CAP a quant à lui tendance à choisir des solutions discontinues et non graduelles, c'est-à-dire à procéder par changement d'activités, signe d'une moindre intégration dans l'environnement. Quelque soit le profil des propriétaires et dirigeants des TPE, l'action de tout entrepreneur est le résultat d'une motivation.

I.2 : LES MOTIVATIONS ET TYPOLOGIES DES ENTREPRENEURS

Bien que possédant un fort potentiel entrepreneurial, de nombreuses personnes ne sont pas des entrepreneurs ; Leur passage de l'entrepreneur potentiel à l'entrepreneur révélé nécessite des motivations profondes. Il sera question dans ce paragraphe de rechercher les motivations de l'engagement à l'acte des entrepreneurs d'une part, et d'autre part à décrire quelques typologies identifiées par certains auteurs.

I.2.1 Le processus motivationnel :

L'exécution d'un acte suit un processus séquentiel que les psychologues ont réussi à décomposer. Elle débute par un besoin qui crée en l'individu une tension. Celle-ci le mobilise en agissant sur ces attitudes et ses comportements.

Dans le but de mieux comprendre les motivations des entrepreneurs, nous allons suivre cette logique, en définissant la notion de besoin et celle de motivation.

I.2.1.1 Les besoins : sources de motivation

Le besoin est un état de manque éprouvé par une personne. Il représente l'écart entre la situation réelle et celle souhaitée d'un individu. Lorsqu'un besoin n'est pas satisfait, il crée une pulsion, une tension interne qui le pousse à agir. Le besoin est ainsi un moteur de l'action. Tchagang E. (1995).

On distingue en général deux catégories de besoins fondamentaux de l'homme.

F Les besoins innés : ce sont les besoins physiologiques ou primaires. Ils sont liés à la nature humaine : la faim, le sommeil ;

F Les besoins acquis : ils dépendent de l'expérience et de l'évolution de l'environnement socio culturel de l'individu.

Maslow A. (1986) classe les besoins fondamentaux en cinq classes hiérarchiques, suivant l'ordre de prédominance de leur tension. Selon Maslow, l'individu commence par satisfaire les besoins les plus prédominants, avant d'éprouver les besoins de la classe suivante.

Les cinq classes de besoins définies par Maslow, suivant l'ordre de leur prédominance sont :

- Les besoins physiologiques : la faim, la soif, le sommeil ;

- les besoins de sécurité : sécurité morale et physique ;

- Les besoins sociaux : amitié, affection ;

- Les besoins d'estime : respect de soi, des autres et de la considération ;

- Les besoins de se réaliser : besoins d'effectuer ce que l'on veut faire le mieux, de se perfectionner.

Ce sont ces besoins fondamentaux qui sont à l'origine des motivations humaines.

I.2.1.2 Définition du concept de motivation

La motivation est un stimulant énergétique, qui détermine le comportement et la conduite d'un individu. Si le besoin est le moteur de l'action, la motivation en est l'essence, c'est elle qui meut le petit entrepreneur, donc qui le prépare et le conduit à la décision d'agir. D'après Crener M. et Monteil B. (1981), « La motivation est le désir violent d'accomplir une action, dont le résultat espéré doit provoquer la satisfaction du besoin (...). Elle est ce qui nous pousse à l'effort en faisant intervenir une disposition d'esprit particulière ». Pour Gelinier O. (1993), « La motivation est une tension que l'action apaise et qui est source d'action » ;

Crener M. et Monteil B. (1981), disent que la motivation agit sur les attitudes en déclenchant un comportement adaptatif qualifié de motivé. A l'inverse, l'incitation pousse aussi à agir, mais elle s'exerce au niveau des comportements sans changer les attitudes. La motivation est de l'ordre affectif, passionnel alors que l'incitation est de l'ordre du rationnel.

Le schéma ci-dessous montre le processus motivationnel.

Schéma 1 : Processus motivationnel

Motivation Attitudes Comportements

TENSION

ACTION

Besoins

Incitation Comportements

RESULTAT

Sentiment de satisfaction ou d'insatisfaction

Sources : Crener M. et Monteil B., « Principes de management », p.356

Les motivations issues des besoins fondamentaux de l'homme, que Gelinier O. (1993) appelle motivations objectives, doivent être distinguées des motivations subjectives. Celles-ci, en science de management, désignent l'ensemble des politiques d'incitation adoptées par les chefs d'entreprises pour obtenir de leurs employés, beaucoup plus d'engagement et de déploiement d'énergie au travail. Nos propos ici ne concernent pas ces types de motivations, dont Herzberg F. (1986) est l'un des chefs de file des auteurs classiques.

I.2.2 Les différents types de motivation des entrepreneurs :

Contrairement aux études faites par Mc Clelland (1961,1986)18(*), les motivations pour créer les entreprises sont variées : les motivations psychologiques, les motivations situationnelles et les motivations culturelles. Shumpeter s'est aussi intéressé a la motivation et il parle de la joie et la volonté de créer.

I.2.2.1 La joie et la volonté de créer

Longtemps avant les psychologues et les spécialistes en sciences de gestion, l'économiste Schumpeter J.A (1964) avait perçu intuitivement la motivation des entrepreneurs qu'il exprima comme suit :

Le rêve et la volonté de fonder un royaume privé pour y gagner liberté et influence. La joie de créer une forme économique nouvelle, la volonté de vaincre, de vouloir remporter un succès, pour le succès de lui-même. Schumpeter souligne qu'il s'agit là « d'une raison étrangère à l'économie et à sa loi ». A la suite de Shumpeter, psychologues et spécialistes en management vont s'employer à découvrir les motivations des entrepreneurs.

I.2.2.2 Les motivations psychologiques

Elle déterminent le potentiel entrepreneurial de l'individu, on a: le besoin d'accomplissement, le besoin d'indépendance, le besoin d'affiliation, le désir de reconnaissance sociale.

I.2.2.3 Les motivations situationnelles :

Elles dérivent des événements déclencheurs de l'acte d'entreprendre, on a: le besoin d'argent, le besoin d'évasion, l'opportunisme.

I.2.2.4 Les motivations culturelles :

L'altruisme communautaire constitue la principale motivation culturelle.

I.2.2.5 Le besoin d'évasion

Shapero A. (1975) qui a beaucoup plus travaillé sur ce thème, le désigne par le terme de « discontinuité » ou de « déplacement ». L'entrepreneur potentiel peut être retenu par un certain nombre de pesanteurs ou de forces d'inerties qui l'empêchent de s'actualiser : problèmes familiaux, poursuite d'une carrière etc.... Mais un événement quelconque peut survenir dans sa vie et le pousser (push) ou l'attirer (pull) vers l'entrepreneuriat.

L'entrepreneur n'est pas mû par une seule motivation, il n'existe donc pas un modèle unique d'entrepreneur. Les motivations, les origines sociales, l'éducation, le passé professionnel, les aptitudes et attitudes se combinent à divers degrés chez les individus pour produire plusieurs types d'entrepreneurs, identifiés par certains auteurs.

I.2.3 Typologie des entrepreneurs :

D'après Saporta B. et Kombou L. (2000) nous pouvons avoir les définitions suivantes de l'entrepreneur.

Pour Cantillon, la variable identificatrice de l'entrepreneur est la prise de risque, Knight F. quant à lui développe la prise de risque par un concept voisin à savoir l'incertitude liée à un profit supérieur engendré par l'activité économique « normale » (non entrepreneuriale). Ce portrait dressé par Knight cadre bien avec celui des richissimes hommes d'affaire de nos grandes villes.

Jean Baptiste Say, dans un contexte de bourgeoisie au XIXe siècle, caractérisé par un environnement capitaliste signal quelques traits propres à l'entrepreneur à savoir : « sa capacité de jugement » et sa « tête habituée au calcul ».

Selon Shumpeter l'entrepreneur est défini par le caractère d'innovateur. Sans s'accommoder véritablement aux cultures et coutumes africaines, ces définitions se rapprochent partiellement du contexte africain.

Les typologies sont construites, soit à partir des variables sociodémographiques et professionnelles, soit à partir des variables psychologiques, ou une combinaison de ces deux variables.

Smith N. (1967), partant des travaux de Collins et Moore (1964), distingue deux types d'entrepreneurs : l'entrepreneur artisan et l'entrepreneur opportuniste.

La typologie de Ettinger J.C (1983) distingue aussi deux types d'entrepreneurs : l'entrepreneur indépendant et l'entrepreneur créateur d'organisation.

La typologie de Laufer J. (1975) distingue quatre types d'entrepreneurs : l'entrepreneur manager, l'entrepreneur propriétaire, l'entrepreneur technicien, l'entrepreneur artisan. Aux typologies précédentes on peut ajouter celle de Filley A.C. et Aldag R.J. (1978) qui distingue : les artisans, les promoteurs, et les administrateurs, celle de Stanworth W.J.K. et Curran J. (1976) qui distinguent : les artisans, les classiques et les managers, ou encore celle de Albagli C. (1994) qui distingue pour développer une activité économique cinq types d'entrepreneurs : l'Etat-entrepreneur, L'entrepreneur transnational, L'entrepreneur étranger, L'entrepreneur national et L'entrepreneur informel.

Quelle que soit la typologie a laquelle appartient le créateur de la TPE, les étapes visant sa mise sur pied ne sont pas très différentes de celles des entreprises plus grandes.

I.3 : LE PROCESSUS DE CREATION D'UNE ENTREPRISE:

Le processus de création d'entreprise répond à une série de passages contraints dont la typologie essentielle se fixe autour de quatre données : l'étude de marché, les moyens de financement, le choix des ressources humaines et les arbitrages technologiques. Ces quatre sujets constituent les points d'ancrage indispensables aux aspirations entrepreneuriales pour s'assurer les bases saines de sa mise en oeuvre. Faute de ce préalable, l'initiative s'évanouira dans les arcanes d'un marché mal appréhendé, dans les affres d'un financement mal maîtrisé, dans les charges d'un emploi mal ajusté et dans les blocages d'un équipement mal ciblé.(Albagli C. et Henault G., 1994)

La littérature sur l'entrepreneuriat propose deux approches du processus de création d'entreprise : l'approche chronologique et la l'approche que nous qualifions d'intégrale, celle de Shapero.

I.3.1 L'approche chronologique:

Cette approche se limite à identifier les différentes étapes par lesquelles passe la formation d'une entreprise, de la conception de l'idée au démarrage des activités.

Ainsi d'après Gibb A. (1991), la création d'une entreprise se fait en six étapes distinctes :

L'acquisition des motivations, la recherche de l'idée, la validation de l'idée, L'identification des ressources, Les négociations pour obtenir les ressources et (la création de l'entreprise, la naissance et la survie). Gibb souligne que cette démarche n'est ni scientifique ni logique, mais procède par essais erreurs.

L'A.N.C.E (1983) pour sa part distingue un processus séquentiel de formation de l'entreprise en quatre phases : la naissance de l'idée, l'élaboration du projet, le lancement des opérations et le démarrage des activités.

Les participants au colloque « Entreprendre et innover » observent que la démarche pour la création d'une entreprise comporte trois grandes étapes : la phase d'incubation assurée par le futur créateur ; la phase de préparation, pendant laquelle les grandes options sont prises et le démarrage de l'entreprise.

Ces participants notent que ce processus temporel, concerne un homme au début et une entreprise à la fin. Les problèmes de la création glissent alors progressivement de la psychosociologie vers l'économie et la gestion, au fur et à mesure que la nouvelle entreprise prend corps. Cette approche appelle deux remarques :

Premièrement, le nombre de phases varie d'un auteur à l'autre. Selon ces auteurs, la durée de chaque phase dépend du degré d'innovation, de la complexité technologique, du marché potentiel visé. Ainsi la phase de gestation peut durer quelques semaines à deux ans, celle du montage d'un à six mois et celle du démarrage de six mois à cinq ans ;

Deuxièmement, cette approche ne fait pas apparaître les liens entre les différentes étapes du processus. C'est pourquoi, certains auteurs ont proposé plutôt une intégrale du processus de création d'une entreprise.

I.3.2 Le modèle de SHAPERO19(*)

L'approche de Shapero est un modèle formé de quatre composantes : la propension psychologique à l'action et la discontinuité liées à la personne de l'entrepreneur, la crédibilité et la disponibilité de ressources liées à l'environnement. Ces quatre composantes inter-agissent pour enclencher le processus de naissance de l'entreprise.

I.3.2.1 La propension psychologique à l'action

Cette fonction des caractéristiques psychologiques et des motivations prédispose à l'acte d'entreprendre. Cependant, cette prédisposition selon SHAPERO, ne se concrétise en acte de création, que sous l'effet d'un événement catalyseur ou déclencheur que l'auteur appelle « discontinuité ou déplacement ».

I.3.2.2 La discontinuité ou le déplacement

Pour Shapero, de nombreuses personnes, bien que possédant des caractéristiques entrepreneuriale ne deviennent pas entrepreneurs, parce qu'elles sont retenues par des forces d'inertie « sur la trajectoire d'une vie pas très pénible » : Problèmes familiaux, sécurité de l'emploi, ambition de carrière etc.... Il faut donc un événement, un certain dérangement par rapport à cette situation confortable, et dont l'impact est strictement personnel, pour créer une rupture et permettre le passage de l'entrepreneur potentiel à l'entrepreneur révélé.

Ces événements déclencheurs peuvent être négatifs et avoir un effet de poussée (push) sur l'entrepreneur potentiel : c'est le cas du chômage, des frustrations nées du précédent emploi ; ils peuvent être positifs et exercer un attrait (pull) sur lui : héritage, opportunité quelconque. Mais, l'entrepreneur potentiel en situation de déplacement ne choisira de créer une entreprise, que si l'acte d'entreprendre est perçu comme crédible.

I.3.2.3 La crédibilité accordée à l'acte d'entreprendre.

Cette crédibilité est fournie, d'une part par les exemples et les modèles d'imitation auxquels l'entrepreneur potentiel s'identifie, et d'autre part par une culture entrepreneuriale dans laquelle la création d'entreprise fait l'objet d'admiration.

Cet environnement ne doit pas fournir uniquement les modèles d'imitations, il doit disposer également des moyens nécessaires pour rendre la création d'entreprise faisable.

I.3.2.4 La faisabilité

La faisabilité requiert la disponibilité des ressources financières, technologiques, humaines et informationnelles. Cette disponibilité implique également l'accessibilité des créateurs d'entreprises de petite dimension à ces ressources. Très souvent, ces ressources existent mais l'accès à celles-ci est si sélectif que les entreprises naissantes sont réduites à la suivie. L'environnement est alors perçu comme particulièrement hostile.

Schéma 2 : Modèle de création d'entreprises

Facteurs de crédibilité F

Facteurs psychologiques

Propension Exemple de crédibilité

3

à l'acte image d'imitation

Entrepreneur potentiel

2

Création d'entreprise 1

Source d'entrepreneurs

Initiative Soutien

Facteur de discontinuité

Facteurs de Faisabilité

Sources: Shapero A., (1975), « Entrepreneurship and economic development » in Entrepreneurship and enterprising development, a world wide perspective, summer.

D'après Belley A. (1989), ce modèle comporte une lacune. Celle-ci est liée à la non reconnaissance des opportunités d'affaires dans le processus de création d'entreprise. Pour cet auteur, si les facteurs de discontinuité positifs sont liés à l'identification d'une opportunité par l'entrepreneur, tel n'est pas le cas des facteurs de déclenchement négatifs. Autrement dit, ce ne sont pas tous les entrepreneurs potentiels en situation de déplacement négatif qui créent une entreprise, mais seulement ceux qui, dans cet état, ont pu identifier au préalable une opportunité pour passer à l'acte de création. Sinon, l'entrepreneur potentiel assume sa frustration, ou se trouve contraint d'explorer d'autres alternatives, dont celle de se trouver un emploi par exemple.

Au demeurant, le modèle de Shapero et l'approche chronologique sont complémentaires. L'approche de Shapero montre les quatre pôles constitutifs du système d'actions, provoquant la création d'une entreprise, tandis que les modèles chronologiques montrent le déroulement du phénomène dans le temps.

Quelque soit le processus adopté par l'entrepreneur le résultat est presque toujours le même à savoir la mise sur pieds d'une structure, d'une entreprise. En Afrique et au Cameroun en particulier, ces entreprises sont pour la majorité de très petite taille et évoluent dans le secteur informel, elles ont des modes de fonctionnement spécifique à leur taille et à leur environnement.

SECTION II : ENVIRONNEMENT DES TPE: UNE ANALYSE DU SYSTEME DE GESTION

Le système de gestion, de manière générale, se présente comme un ensemble complexe de dispositifs qui tendent à assurer la survie et le développement d'une entreprise. Le système de gestion des unités informelles concerne les moyens et procédures utilisés par ces unités pour appréhender la gestion de leurs activités et qui ne correspondent pas toujours aux principes de gestion moderne. Pour mieux comprendre ce système de gestion, il est important de préciser la notion d' « informel ».

Même si aujourd'hui le débat reste ouvert sur la définition de cette notion, de manière générale, la plupart des auteurs s'accordent pour appeler « informel » l'ensemble des unités de production qui, dans un pays donné, n'observent pas le cadre réglementaire de l'activité économique. C'est ainsi que le BIT20(*) (1993) définit le secteur informel comme un ensemble d'unités produisant des biens ou des services en vue, principalement, de créer des emplois et des revenus pour les personnes concernées ; lesquelles unités ont une structure très rudimentaire où le travail et le capital en tant que facteurs de production ne sont guère différenciés, et elles opèrent à petite échelle. Les relations d'emploi (lorsqu'elles existent) sont fondées sur l'emploi occasionnel, les liens de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt que sur les accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme.

Wamba H. (2003), en analysant le système de gestion des TPE s'intéresse aux aspects suivants : le système organisationnel et la gestion des ressources humaines, le système commercial, le système de production, le système comptable et financier, l'environnement juridique et fiscal.

II.1 : LE SYSTEME DE GESTION ET LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES DANS LES TPE

L'analyse systémique des entreprises en terme de leur gestion s'est développée depuis la décennie 1960. Cette analyse a pour objectif principal d'aboutir à une « meilleure compréhension de ce qu'est une entreprise, de son fonctionnement et par là une amélioration de sa gestion » Gabrié H., (1997). Il s'agit de voir comment les concepts, dits concepts de gestion moderne des organisations, sont appréhendés par les entrepreneurs des TPE informelles. Ces concepts seront analysés ici compte tenu du postulat de divergences d'intérêts entre partenaires sociaux.

Pour ce qui est des structures informelles de production de très petite taille, dominées par la tradition orale africaine, et au regard d'autres caractéristiques (Hernandez E.M., 1997), il est à noter qu'il existe dans ces unités deux pôles :

- un pôle de la propriété et d'assomption du risque constitué d'un patron, le plus souvent gérant, qui décide sans consulter un personnel assez réduit ;

- un pôle d'exécution constitué de l'ensemble du personnel qui subit et « opérationnalise » sans modification les décisions du précédent pôle.

L'entrepreneur africain est moins administratif. Il aime décider sans consulter. Assez paternaliste, il cherche à expliquer aux employés le pourquoi des décisions sans que celles-ci ne soient modifiées. Il est à la limite assimilable à un chef autocrate ; près de 56% des cas des décisions sont prises unilatéralement par le sommet et imposées à la base (Hernandez E.M., 1997). Ce schéma structurel, correspond à la structure simple de Mintzberg H. (1982) où l'organe clé est le sommet stratégique avec une supervision directe ; le chef d'entreprise donnant des ordres à l'ensemble du personnel qui les exécutent. Il s'agit ici d'une organisation appelée famille dont la culture est orientée vers le pouvoir, le chef d'entreprise considéré comme le père et l'ensemble du personnel comme membre d'une même famille (Hernandez E.M. 1997).

Le concept de gouvernance qui se traduit par le partage du pouvoir ou des responsabilités autour de la finance et surtout de la propriété de l'entreprise est absent dans la TPE informelle. D'après Caby J. et Hirigoyen G. (2001), la gouvernance est un ensemble de mécanismes de contrôle externes (COB, marché financier, marché des cadres...) et internes (conseil d'administration, hiérarchie) des attitudes managériales dans un contexte de relation d'agence. Or, au Cameroun, où le marché financier se met à peine en place, le marché du travail n'influence en rien la gestion des unités informelles. Les mécanismes internes se limitent à la hiérarchie qui se résume à la sanction du chef et à la prise unilatérale des décisions par ce dernier. Dans un tel cadre, les attitudes managériales sont celles de l'autocratie pour le chef et de la soumission pour l'ensemble du personnel.

En outre, le commandement autocratique de ces unités est favorable à moins de délégation de l'autorité. Le patron est la seule personne qui peut se permettre des dépenses ostentatoires de recherche de prestige. Le personnel de l'unité informelle, conscient qu'il a été recruté sur les bases affectives et familiales et que c'est dans celles-ci qu'il a reçu une qualification, est prêt à ne pas bénéficier du salaire en cas de trésorerie nulle. Il doit beaucoup à cette entreprise qui ne licencie pas facilement et envers qui tout opportunisme est proscrit. Seul l'intérêt communautaire, c'est-à-dire celui de l'entreprise, prime au détriment des considérations individuelles. (Wamba H. 2002)

Dans un contexte informel d'absence quasi permanente des contrats entre agents, le problème de confiance est crucial, car sans elle aucune transaction n'est possible. Pour couvrir certaines défaillances et espérer obtenir les promesses faites dans une transaction, le réseau affectif ethnico familial constitue, en Afrique, une pression extérieure qui contraint les agents à respecter leurs engagements. Compte tenu du degré de confiance élevé et du risque élevé dans les entreprises informelles pour cause d'absence de contrats, la coordination des échanges dans ces unités s'apparente aux « contrats rationnels » de Hirigoyen G. et Stamford J.P. (1998), par opposition à l'opportunisme (Williamson O.E., 1998), à la relation d'agence (Jensen M.C. et Meckling W.H., 1976)...

II.2 : LE SYSTEME COMMERCIAL

L'étude du système commercial des TPE informelles doit tenir compte des caractéristiques de l'environnement commercial dans lequel se situent celles-ci, et notamment en ce qui concerne ses spécialités. Les TPE informelles exercent leur activité dans un environnement commercial qui comprend des institutions, des pouvoirs locaux, des groupes d'influences, des concurrents, un mode financier, un niveau de technologie, des fournisseurs, des clients, une culture...

Nous étudierons ici le système commercial des entreprises informelles en nous référant aux concepts du Marketing mix, c'est-à-dire : « l'ensemble des outils dont l'entreprise dispose pour atteindre ses objectifs auprès du marché cible » (Kotler P. et Dubois B., 2000). Il s'agit des quatre variables : le produit, le prix, la distribution, et la communication (publicité et promotion) par l'intermédiaire desquels les dirigeants d'entreprise s'efforcent, par leur combinaison cohérente, de faire coïncider les attentes de la clientèle et les capacités de leur entreprise.

II.2.1 La communication:

Les spécificités structurelles des entreprises informelles et de leurs entrepreneurs les conduisent à adopter une communication très différente de celle que préconise la théorie marketing. La vente et la communication directe (mailing) sont plus indiquées ; cependant, l'utilisation de ces voies de communication nécessite une bonne maîtrise des techniques, tout au moins une sensibilisation de l'impact de la communication sur les ventes. De nombreuses études (Marchesnay M. 1988, Pacitto J.C. et Tordjman, 2001) soulignent le désintéressement des dirigeants de très petites entreprises informelles à la démarche marketing. La plupart des entrepreneurs informels ont un niveau d'étude largement inférieur à celui de la population active urbaine (Cagneau D. et al., 1996) ; par conséquent ils ne sont pas toujours au fait des méthodes de communications proposées par les ouvrages de marketing. Ces méthodes nécessitent les moyens financiers importants. Or, les entreprises informelles ayant une intensité capitalistique très faible, dédaignent d'investir sur tout ce qui n'entre pas directement dans la composition du produit. La préférence pour la liquidité et l'immédiateté (Bloy E. et Dupuy C., 1990) limite la possibilité du recours aux investissements immatériels comme la communication pour accroître leur niveau d'activité. Très souvent, l'unique voie de communication utilisée est la communication informelle de bouche à oreille, à travers les réseaux de solidarité ethnique (Hernandez E.M., 1997).

II.2.2 Le produit :

Selon l'enquête DIAL/DSCN en 1993, la ville de Yaoundé comptait 89000 MPE21(*) informelles réparties à hauteur de 23,02% dans le secteur industriel, 46% dans le commerce et 30,08% dans les services pour un chiffre d'affaires respectif de 19,03%, 52,07% et 28%. Les entreprises informelles sont donc représentées dans tous les secteurs d'activités avec cependant une prédilection pour le secteur commercial, sans doute parce que les barrières à l'entrée sont les plus faibles. La production du secteur informel est donc globalement destinée à la consommation finale. La répartition de la destination de la production informelle confirme d'ailleurs ce résultat mis en évidence par la répartition sectorielle. La branche industrielle du secteur informel réalise 84,03% de son chiffre d'affaires auprès des ménages. Le secteur commercial 76,07% et les services 91,01%. Les entreprises informelles ont donc très peu de relations de sous-traitance avec les entreprises relevant du secteur moderne, puisque la consommation intermédiaire de ces dernières, en provenance du secteur informel, ne représente que 0,5% du chiffre d'affaires des entreprises formelles. Cependant, le secteur informel est dépendant du secteur formel pour près de 2/3 de ses intrants. On peut alors s'interroger sur les techniques de production et la qualité des produits des TPE informelles.

Même si Hernandez E.M (1995) et Engelhard P. (1987) estiment que ces produits sont adaptés aux besoins des consommateurs qui sont satisfaits de leur qualité, il nous semble plutôt que cette satisfaction relève du rapport qualité / prix que de la qualité intrinsèque de ces produits. L'insuffisance de qualité des produits en provenance des TPE informelles s'expliquerait, en premier lieu, par la faiblesse technologique de ses entreprises et en second lieu, par une qualification approximative de leur main-d'oeuvre. Ces produits sont très compétitifs en terme de prix puisque près de 40% des ménages camerounais déclarent avoir reporté leur achat vers ce type de produit suite à la baisse de leur revenu (DIAL/DSCN, 1993).

II.2.3 Le prix :

Il existe, en gestion, différentes méthodes de fixation des prix : la méthode du coût de revient, la méthode du coût direct, l'alignement sur le prix de la concurrence ou à partir de la demande. Les différentes enquêtes auprès des entreprises informelles montrent que très peu d'entre elles ont recours à ces méthodes. Selon l'enquête de Maldonado C. (1987), 17,06% des entreprises de ce secteur fixent leur prix par calcul correct du prix de revient ; 38% ont recours de manière incorrecte à cette technique, c'est-à-dire en omettant certains éléments du coût comme les amortissements de 44%, fixent leur prix par marchandage. L'enquête DIAL/DSCN (1993) à Yaoundé fournit également les différentes méthodes de formation des prix sur le marché du secteur informel tel que le taux de marge, le marchandage, la fixation en fonction du prix du concurrent, suivant le prix officiel etc ... .

Il ressort de cette enquête que le marchandage est également la méthode prédominante de fixation de prix dans une proportion presque équivalente à celle de Maldonado C. (45,07%).

La fixation des prix par marchandage est une pratique largement répandue en Afrique. Pourtant, l'analyse de cette méthode n'a retenu jusqu'ici que l'attention de peu de chercheurs. Ouattara I. (1993) repris par Hernandez E.M. (1995), le définit comme « l'art de fixer le prix d'un produit à partir d'une confrontation verbale entre client et entrepreneur tout en prenant en compte les caractéristiques du client, de l'entrepreneur et de l'environnement ». De même, s'appuyant sur les travaux de Ndione E.S (1992) et Caille A. (1994), Hernandez E.M. (1995), montre que la fixation des prix lors du marchandage est souvent fonction du statut social des parties prenantes et que le prix final comprend la valeur de la marchandise et les avantages que l'on espère obtenir de son interlocuteur comme « tiroir de stratégies éco-sociales »

Si, dans les pays industrialisés, les TPE utilisent, comme arme concurrentielle, la qualité du produit (Marchesnay M., 1988), dans les pays en voie de développement et en particulier au Cameroun, les TPE informelles utilisent essentiellement le prix. La principale raison est que le secteur refuge (Cagneau D. et al., 1996) et leurs produits ne sont pas recherchés pour leur qualité, mais pour leur prix.

II.2.4 La place et le positionnement :

L'implantation géographique des unités informelles (à proximité de la clientèle), l'utilisation intensive des ressources locales et la flexibilité de l'outil de production (simplicité des procédés) ou la main-d'oeuvre et le savoir-faire priment sur le capital, procurent à celle-ci de nombreux avantages par rapport au secteur moderne. Il s'agit notamment de leur capacité de réaction immédiate aux mouvements de marché et de l'adaptation des produits aux usages, aux exigences et aux moyens financiers de la clientèle. Wamba H. (2003)

II.3 : LE SYSTEME DE PRODUCTION DES TPE

Les problèmes de production rencontrés par les unités informelles de production en Afrique et au Cameroun en particulier, sont extrêmement hétérogènes. Cela tient à divers facteurs : d'une part, la diversité des productions fournies, la taille des unités et des équipements ; d'autre part, l'hétérogénéité des lieux d'implantation, l'environnement et la culture technologique qui rendent presque impossible le traitement exhaustif des situations rencontrées. L'intensité technologique s'appuie sur ce qu'il est convenu d'appeler le « génie  autochtone » et qui a une incidence sur la qualité des produits fabriqués ainsi que sur leur commercialisation. Nos développements porteront sur les deux premiers points.

II.3.1 Le « génie autochtone » 

Tenues à l'écart du progrès scientifique et technique, les unités informelles ayant des difficultés croissantes à survivre avec des technologies rudimentaires, ont dû, pour certaines, se tourner vers l'équipement importé dont le coût et les caractéristiques ne sont pas toujours adaptés à leur taille.

La technologie dans les unités informelles de production se situe à deux niveaux. D'un côté, elle relève encore du transfert, ce qui n'exclut pas l'étude de leur évolution et même de leur remplacement. D'un autre côté, elle relève de la récupération et de la transformation de matériaux locaux dits de fortune, dont le taux de productivité reste encore trop bas pour certains. Selon Maldonado C. et Sethuraman S-V. (1994), malgré le dynamisme et les changements reconnus aux petites unités de production, l'information sur la nature des changements techniques et sur leur capacité d'innovation reste fragmentaire et disparate.

L'une des qualités des unités informelles tient à leur aptitude à utiliser les « ressources autochtones » et à recycler divers produits et matériaux souvent usagés. Cette qualité provient, d'une part, de l'inadaptation de la plupart des matériels importés et, d'autre part, de la difficulté d'obtenir des ressources (crédits) des institutions financières classiques (notamment les banques) pour acquérir des machines importées lorsque ces dernières peuvent être adaptées. Il s'agit là d'une forme d'adaptation technologique du secteur informel pour répondre à des besoins spécifiques du marchés, ce secteur étant capable de fournir un produit ou un service de moindre qualité à un moindre coût unitaire sur un autre marché que celui desservi par le secteur moderne.

D'une manière générale, la plupart des études relatives aux TPE du secteur informel relèvent le faible niveau technologique de ces entreprises. Le progrès technique y est lent, bien que les entrepreneurs y fassent preuve de beaucoup d'imagination. Penouil M. (1990) parle « d'une civilisation d'outils et non de société industrielle de machines ». Le matériel utilisé, souvent de seconde main, en provenance pour la majorité de l'Europe occidentale, est le plus souvent obsolète ; ce qui explique la faible productivité de la main-d'oeuvre.

II.3.2 L'adaptation des produits aux contraintes technologiques :

Les TPE informelles font toujours l'effort de s'accommoder constamment des changements macro-économiques qui se font le plus souvent en dehors d'elles et sur lesquels elles n'ont pas d'emprise. Elles ont également un atout d'ajustement spontané à la concurrence. À la question de savoir comment les petits producteurs parviennent à prospecter le marché et à tirer parti des débouchés, Maldonado C et SethuramanS.-V. (1994), relèvent que trois réponses technologiques semblent plausibles :

- en explorant de nouveaux choix de la production dans des segments de marchés encore inexploités ;

- en différenciant leur offre par rapport aux biens et services existants ;

- en substituant à des biens et services onéreux d'autres meilleurs marchés, même au prix de la qualité.

De manière générale, à la flexibilité de l'outil de production des TPE informelles, correspond une grande flexibilité de l'offre.

II.4 : ANALYSE COMPTABLE ET FINANCIERE DANS LES TPE

La gestion comptable et financière de la TPE informelle obéit à des règles de fonctionnement spécifiques, différentes de celles appliquées par l'entreprise dite moderne. La gestion comptable et financière s'appuie plus sur les relations communautaires et les pratiques locales. L'analyse du système d'information comptable nous permettra de mieux comprendre le type de gestion financière appliquée par les TPE au Cameroun.

II.4.1 Le système comptable des TPE :

En tant qu'instrument interne de gestion (détermination des coûts, des marges et des résultats par produit et / ou activité), la comptabilité a pour principal intérêt l'élaboration des comptes annuels servant principalement à informer les partenaires économiques et sociaux de l'entreprise (clients, fournisseurs, banquiers, Etat, actionnaires...) sur le résultat de celle-ci.

L'entrepreneur du secteur informel ne s'intéresse qu'aux flux de trésorerie générés par son entreprise et règle toutes ses transactions en espèces. Il n'a pas besoin d'instruments sophistiqués pour savoir où il en est. Le meilleur indicateur pour lui est le contenu de sa caisse ou de sa poche.

Les principales raisons qui justifient l'absence de comptabilité dans la plupart des entreprises informelles sont celles inhérentes à la complexité du système comptable non adapté aux règles de gestion de leurs activités et surtout à l'incompétence des promoteurs. Pour une implantation durable de la comptabilité dans le secteur informel en Afrique, Hernandez E.M. (2000) suggère de tenir compte, d'une part, des objectifs de l'entrepreneur et des particularités de sa gestion financière et, d'autre part, des spécificités du contexte socioculturel où elle est mise en oeuvre. La mise sur pied d'une telle initiative se trouve confrontée à multiples difficultés notamment :

- le cadre comptable d'observation (faire une distinction entre contrainte comptables et contraintes sociales, isoler ce qui relève de son entreprise de ses autres activités professionnelles, de ses obligations familiales et de ses obligations communautaires) ;

- les besoins comptables (le système comptable mis en place doit être assez simple pour intégrer des informations simples et directement utiles) ;

- le traitement des données (adaptation des fiches de saisie et des documents de traitement des données aux spécificités des opérations comptables).

II.4.2 La gestion financière dans les TPE :

La gestion de la TPE informelle obéit à des règles financières spécifiques qui ne sont pas toujours les mêmes que celles de l'entreprise moderne. Cette différence de point de vue peut être appréciée à travers trois grands critères financiers caractéristiques de la croissance de l'entreprise. Il s'agit des critères d'accumulation du capital, de rentabilité / risque et de financement. Dans l'entreprise moderne, ces critères font partie des choix fondamentaux du chef d'entreprise. Par contre, dans l'entreprise informelle, ceux-ci ne présentent presque pas d'intérêt pour l'entrepreneur.

L'absence d'accumulation du capital et la non signification du critère de rentabilité/risque

La plupart des TPE informelles de production sont des entreprises familiales au sens traditionnel du terme. L'entrepreneur, très souvent seul détenteur du « savoir faire », organise l'activité de l'entreprise à l'aide d'une main-d'oeuvre habituellement constituée à partir des liens de parenté et des relations d'amitié dont il assure la formation et l'apprentissage. Le capital, qui n'a pas la même importance que dans l'entreprise moderne, présente trois caractéristiques, à savoir : le capital de démarrage très limité, l'absence d'accumulation du capital au sein d'une même affaire et l'absence des capitaux dits permanents.

L'entrepreneur informel raisonne dans le court terme. L'univers dans lequel il évolue, est constitué d'un certain nombre d'aléas (la précarité et l'instabilité du cadre économique, l'absence de protection sociale, l'étroitesse des marchés due à la faiblesse du pouvoir d'achat...), ceci amène l'entrepreneur de la TPE informelle à diversifier au maximum son risque. Lorsqu'il y a un début d'accumulation du capital, il préfère s'en servir pour créer d'autres micros activités plutôt que de développer son entreprise vers le secteur formel ou moderne.

Les instruments et les méthodes de travail rudimentaires employés dans la TPE informelle sont la conséquence d'un « profit résiduel » donnant lieu à une faible productivité. Dans l'environnement financier informel, le critère risque/rentabilité semble n'avoir aucune signification. Le fonctionnement de ce critère nécessite que soit évalué un risque individuel gradué à partir d'un coût d'opportunité, c'est-à-dire à partir d'un placement considéré comme étant sans risque. Or, le niveau de risque élevé dans le secteur informel rend presque impossible toute tentative d'arbitrage entre risque et rentabilité. Le poids accordé au présent amène l'entrepreneur informel à développer une stratégie financière sans prendre en compte le temps et les aléas et d'utiliser pour ses calculs financiers des taux d'actualisation très élevés. Selon Bloy E. et Dupuy C. (1990), le critère implicite de performance de l'entreprise informelle est le délai de récupération des fonds investis. « L'entreprise ne sera jugée performante que dans la mesure où elle dégage, au jour le jour, des flux de liquidité lui permettant de faire face aux prélèvements des bailleurs et de reconstituer l'avance initiale ».

II.5 : L'ENVIRONNEMENT JURIDIQUE ET FISCAL

Pour mieux comprendre l'environnement dans lequel évoluent les TPE informelles au Cameroun, il est important d'analyser le poids des institutions et les modalités d'imposition qui incombent au secteur informel.

II.5.1 Le poids des institutions :

Depuis quelques années, dans la plupart des pays d'Afrique, on constate que les différentes lois réglementant l'exercice de certains métiers et leur apprentissage accusent généralement une inadéquation flagrante aux réalités locales. Les structures institutionnelles fortement influencées par les concepts et méthodes d'un modèle de développement importé ne parviennent guère à assurer une meilleure insertion des petits producteurs dans le tissu économique et social.

Cette inadaptation des lois et structures institutionnelles aux réalités locales font que bon nombre de promoteurs sont obligés d'évoluer dans le secteur informel qui leur permet d'exercer leurs activités en marge de la réglementation. L'un des problèmes importants des promoteurs des TPE informelles semble être celui de « l'absence de retour ». Ils se plaignent, pour ceux qui payent les impôts, de ne pouvoir bénéficier en retour des infrastructures adaptées (zones d'emplacement par exemple) et des services publics (eau, électricités, protection sociale...). Ces activités, dites informelles parce qu'elles ne sont pas répertoriées par les statistiques officielles, ne sont néanmoins pas formellement interdites par les lois. Cependant, elles échappent de force à la réglementation et à la régulation des institutions étatiques et plus précisément aux principes de la fiscalité basés sur le résultat comptable de l'entreprise.

II.5.2 Les modalités d'imposition des TPE :

Dans les économies du tiers monde, l'absence de la tenue de la comptabilité par la plupart des entreprises du secteur informel complique la tâche des pouvoirs publics quant à la détermination d'un mode équitable d'imposition et à la lutte contre la fraude fiscale.

En raison d'une justice sociale en matière d'imposition et du souci de financement des dépenses publiques, le problème consiste à se poser la question de savoir s'il faut imposer les activités formelles, ou alors s'il faut imposer le moins possible ces activités afin de préserver leur dynamisme, Qu'est ce qui expliquerait le comportement de fraude fiscale observée dans le secteur informel ? Dans une étude menée par Gautier J-F. (2001) sur la fraude fiscale des TPE à Madagascar et à titre de comparaison avec d'autres pays, il ressort que l'une des principales raisons est l'insuffisance d'information des entrepreneurs sur la raison d'être de l'impôt.

Selon Gautier J-F (2001), l'asymétrie d'information serait donc le principal facteur de la fraude fiscale des TPE.

Au Cameroun, la loi des finances de l'exercice 1995/96, permet de distinguer deux régimes forfaitaires particuliers pour les TPE. Il s'agit du régime de l'impôt libératoire (RIL22(*)) et du régime simplifié d'imposition (RSI23(*)).

La justice fiscale au sens de la prise en compte des charges de famille des contribuables est complètement absente du système de l'impôt libératoire. Une étude faite par NKODO (1997), montre que 27,5% des contribuables du régime simplifié d'imposition souhaitent bénéficier d'un régime proche de l'impôt libératoire, sorte d'impôt synthétique comprenant les prélèvements, y compris ceux en faveur des collectivités et des organisations professionnelles.

Après avoir présenté respectivement le petit entrepreneur, ses motivations, le processus de création d'une entreprise et cerné les spécificités de la TPE informelle, intéressons-nous présentement à la littérature sur les facteurs et théories qui permettent de donner une explication aux choix entrepreneuriaux liés aux modes de financement des TPE.

CHAPITRE II :

DEBATS THEORIQUES AUTOUR DES CHOIX ENTREPRENEURIAUX ET LES MODES DE FINANCEMENT

Plusieurs travaux se sont intéressées à l'entrepreneuriat africain et la TPE (Hernandez E.M. (1995, 1996, 1997, 1998, 2000), Saporta B. et Kombou L. (2000) etc....). Malgré les particularités, que présentent les TPE informelles, elles trouvent leurs fondements dans la culture africaine et beaucoup d'autres théories. (Section I). Une synthèse des travaux antérieurs sur les modes de financement en rapport avec la nature des actifs (les choix entrepreneuriaux) et sur l'information financière (section II) permet de déduire que le mode de financement n'est pas indépendant de la nature des actifs développés au sein d'une l'entreprise.

SECTION I : FONDEMENTS THEORIQUES

L'intérêt que porte aujourd'hui la littérature économique et financière sur: l'entrepreneuriat, la TPE et les différents modes de financement des entreprises n'est plus à démontrer. Par le biais des théories et concepts des auteurs ont tenté d'expliquer les raisons de la recrudescence d'un tel phénomène dans les économies des pays du tiers monde. Afin de présenter les différentes théories à ce sujet, présentons l'aspect culturel qui semble, le plus expliquer la particularité de la gestion dans les pays de l'hémisphère sud.

I.1 : LES FACTEURS SOCIOCULTURELS : UNE EXPLICATION DU MODE DE GESTON DES TPE ET L'ENTREPRENEURIAT AFRICAIN

Le dictionnaire Larousse universel (2002), définit la culture comme : « l'ensemble des activités soumises à des normes socialement et historiquement différenciées, et des modèles de comportement transmissibles par l'éducation, propre à un groupe social donné. ». Il ressort de cette définition que nous ne pouvons pas parler de culture sans l'associer à un groupe social ou à une communauté donnée. La culture permet de donner une explication au succès des entreprises informelles ceci par le canal d'une approche du management différente de celle de l'occident.

I.1.1 Une approche culturelle du management

Le concept de culture, appliqué à l'entreprise, est l'un de ceux ayant fait l'irruption la plus marquante dans le champ de la gestion au cours de ces dernières années. Il a rencontré un grand succès et suscite de nombreuses controverses entre auteurs. On peut en effet avoir deux conceptions de l'entreprise. Si elle relève de l'ordre sociétaire (confer TONNIES)24(*), elle a peu de réalité organique, elle est un patrimoine et un lieu où les salariés liés par un contrat à l'employeur apportent leurs compétences moyennant le versement d'une rémunération. Si elle relève de l'ordre communautaire, elle a une forte réalité socioculturelle. Elle est une communauté où les liens sociaux ne sont pas seulement contractuels (contrat de travail) mais aussi affectifs, personnels, moraux et où les intérêts des divers acteurs peuvent être fortement surdéterminés par les éléments de nature psychologique et symbolique. La deuxième approche parait plus féconde pour réfléchir à l'entreprise africaine.

Une autre controverse oppose Amadieu J.F. (1989), tenant de l'homo oeconomicus et Iribarne (d') P. (1986), tenant de l'homo culturalis. Pour le premier, l'individu, dans l'entreprise, agit de façon rationnelle, calculée et raisonnée, pour le second, l'individu agit de façon irrationnelle, passionnée, dictée par les sentiments ou les valeurs. La réalité se situe peut être à mis chemin entre ces deux conceptions extrêmes.

Un autre point a fait l'objet de débats entre « culturophiles » et « culturophobes », le lien entre rationalité et efficacité organisationnelle. Le postulat fondamental des rationalistes est qu'efficacité s'identifie à rationalité. Pour les mentors du management par la culture, au contraire, l'efficacité peut pâtir d'un excès de rationalité et gagner à s'appuyer sur les principes simples d'une forte culture d'entreprise. Ils remettent en cause le choix rationnel comme source d'efficience des organisations. Si comme Livian Y.F. (1992)25(*), le succès du concept de culture « s'est fait sur la base de nombreuses ambiguïtés », la notion de rationalité comporte en finalité plusieurs faces : Max Weber oppose la rationalité qui vise l'ajustement optimal des moyens aux fins poursuivies, aux résultats, et correspond au décisions dites rationnels et la rationalité en valeur reposant sur la croyance en des valeurs éthiques, esthétiques, religieuses, managériales, etc...., déterminant le comportement indépendamment des résultats et conduisant aux décisions à base culturelles. Herbert Simon, partant de l'analyse du comportement administratif en terme de décision, a introduit la notion de rationalité limitée par opposition à la rationalité absolue ou objective de l'homo oeconomicus. Bonarelli P. (1990)26(*) par souci de réconcilier la culture et la rationalité, déduit que la vérité ne se situe pas à mi chemin des deux extrêmes mais dépend de l'importance relative de ces deux variables. On doit donc dire que le respect de la culture africaine ne doit pas faire oublier aux acteurs les contraintes de la rationalité.

Hernandez E.M. (2000) dans sa description de l'environnement socioculturel africain, dégage six principales caractéristiques que sont : la soumission à l'ordre divin, la soumission au temps, le non partage du pouvoir, le primat de la communauté sur l'individu, le goût de la convivialité et le refus de conflits, une distanciation face aux rapports de production

En Afrique, les valeurs sociales ou communautaires priment sur les valeurs économiques dans la mesure où la famille ou l'ethnie constitue le marché principal et primaire du travail. En effet, la famille et la communauté, en tant que « combleur du vide » laissé par le système formel, apparaissent comme des instruments de confiances et de répression sociale qui réduisent les comportements opportunistes et les coûts de transaction des échanges entre les individus dans un contexte d'insécurité contractuelle.

Pour Saporta B. et Kombou L. (2000), la culture africaine « ... privilégie (...) le sacré, l'ordre immuable de la nature, le respect des anciens » qui prônent la solidarité ; ce qui est différent de l'occident où prime l'individualisme. Ainsi, Yoshimori M. (1987) oppose le « Nous » japonais au « Moi » et au « Vous » des occidentaux. Selon cet auteur, l'émergence de l'individualisme moderne en Occident est à la fois la cause et le résultat de la dégradation de la société féodale et l'essor de la société capitaliste. Pour Bal de M.B. (1988), cet individualisme est le résultat de la culture de l'autonomie, de l'indépendance initiée par chaque mère à son enfant dans un contexte qui oppose l'amour au management, l'affectif au rentable.

En définitive, « Au désir occidental de bousculer l'ordre des choses, de produire plus pour consommer plus (...), d'entretenir des rapports froids et brutaux avec ses semblables, l'Africain préfère lui un monde respectueux de l'ordre divin où les relations sociales sont plus harmonieuses et la convivialité plus grande » (Hernandez E.M., (1997).

I.1.2 La culture et le succès des entreprises africaines

Deux concepts nous permettrons d'expliquer le succès des entreprises africaines d'une part, l' « osmose » entre les valeurs culturelles africaines et l'entreprise informelle et d'autre part le mode d'épargne des petits entrepreneurs africains.

I.1.2.1 Une « Osmose » entre l'entreprise informelle et les valeurs culturelles africaines

Nombreux chercheurs se sont intéressés à la prospérité des entreprises informelles et ont essayé de comprendre pourquoi elles réussissent mieux que les entreprises « officielles », ou « classiques », c'est à dire en effet les plus proches des conceptions occidentales de ce que doit être une entreprise. L'explication essentielle qui ressort de leurs travaux est culturelle : l'entreprise africaine doit son succès au respect de la culture et des valeurs africaines. Dia M. (1992), dénonce les trois postulats majeurs sur lesquels reposent les projets de développement institutionnel : une conception mécaniste et linéaire de l'histoire du développement ; une approche technologique de la gestion portant sur l'idée que la modernisation, passe obligatoirement par l'assimilation des méthodes et des techniques de gestion occidentales ; et une approche ethnocentrique de la culture fondée sur l'idée que toute société tend in fine à épouser les même valeurs que les pays développés, et que le refus de les partager est synonyme de sous-développement. Pour cet auteur la réussite des entreprises informelles pourtant aux prises avec un environnement hostile et sans aides de l'Etat, s'explique avant tout par « leur aptitude à concilier les valeurs sociales et culturelles de l'Afrique avec la nécessaire efficacité économique ». Engelhard P. (1987), parle d' « une ADEQUATION qui nous échappe entre le mode d'organisation des entreprises de ce « secteur » et les caractéristiques du système culturel et du système économique environnant ». Ben Abdallah T. et Engelhard P. (1990), indiquent que l'ensemble des systèmes et des processus économiques et sociaux du secteur informel sont en « osmose » avec les cultures ambiantes. Ces auteurs reconnaissent que si l'informel constitue une réponse de survie, il semble correspondre assez bien aux valeurs socioculturelles africaines.

Les auteurs précédemment cités parlent d' « adéquation » ou d' « osmose » entre l'entreprise informelle et les valeurs africaines. En fait le petit entrepreneur, dans sa gestion quotidienne, tente de concilier deux conceptions totalement opposées : la primauté de l'économique sur le social (société moderne) et la primauté du social sur l'économique (société traditionnelle). De l'aptitude du petit entrepreneur à savoir concilier ces exigences contradictoires dépend la survie de sa TPE.

I.1.2.2 Culture, épargne et développement des PVD

Ndione E.S. (1992), étudie les circuits monétaires et économiques au sein d'une communauté Sénégalaise. Les chercheurs du groupe auquel il appartient (ONG ENDA) se sont aperçues que les crédits spécifiques alloués à des femmes, des jeunes ou des artisans des bidonvilles pour les activités économiques précises étaient en fait détournés de leurs destination première pour servir à de multiples investissements sociaux ou pour satisfaire des besoins familiaux. Il y'a pas de segmentation du champ social en compartiments étanches mais une grande fluidité de circulation monétaire entre les domaines de l'économique, du social, ou des besoins familiaux immédiats, qui montre que le don et le contre don reste encore vivant dans ces communautés.

Pour ce qui est du système d'information comptable dans l'entreprise informelle africaine, Hernandez E.M. (2000) s'est interrogé sur son rôle social, sur les raisons de son succès et de son développement. Partant du fait que les auteurs s'accordent à reconnaître que la fonction première de la comptabilité est d'introduire la confiance dans les transactions entre les partenaires économiques, et s'appuyant sur la thèse de Dia Demba (1997) selon laquelle la comptabilité en Afrique n'apporte pas de confiance mais, au contraire, inspire une défiance généralisée aux populations locales, Hernandez E.M. (2000) affirme avec ce dernier que ce sont les liens communautaires, la proximité familiale, villageoise et ethnique qui sont sources de confiance.

S'intéressant au développement des nations démunie, Haudeville B. (1990), montre que l'entreprise informelle a plus un rôle social qu'économique, à savoir : fournir des biens et services à coûts très faibles à la population et particulièrement à la fraction la plus démunie ; créer des revenus d'activités pour une partie importante de la population qui, de toutes façons, n'aurait pas d'emploi dans le secteur moderne ; socialiser la partie migrante de la population en milieu urbain. La théorie des conventions, contribue aussi à expliquer le comportement des petits entrepreneurs.

I.2 LA THEORIE DES CONVENTIONS OU LA RATIONNALITE MIMETIQUE

Les principales contributions à ce sujet portent l'estampille de Favereau O. (1989,1994), Orléan A. (1994), Gomez P.Y. (1996), ces travaux replace l'étude de la firme et de ses formes dans le cadre des systèmes institutionnels où elle s'insère. Selon Hernandez E.M. et Marco L. (2002) elle analyse la diversité des formes de rationalité et des modes de coordination et, par conséquent, la diversité des formes d'entreprises. L'extrême variété des entrepreneurs et des unités créées constitue un thème central du champ de l'entrepreneuriat et justifie l'intérêt que nous pouvons porter à cette théorie dans le cadre de notre étude.

La généalogie des conventions a été retracée par Montmorillon (de) B. (1999), qui lui voit trois sources majeures. Tout d'abord, les travaux d'Herbert Simon à partir des années cinquante, dont l'apport essentiel à la réflexion conventionnaliste est la critique de la rationalité néoclassique. Ensuite, l'analyse de l'apprentissage organisationnel proposé par Argyris C. et Schön O.A. (1978), avec en particulier leur concept de « Theory in use » proche de celui de « convention ». Enfin, la contribution des économistes du travail, en particulier Piore et Doeringer, assez fréquemment cités par les théoriciens des conventions (Gomez P.Y. (1996)).

Le terme convention est utilisé dans le langage courant pour désigner « ce qui est admis d'un commun accord, tacite ou explicite » ou encore « la règle de conduite adoptée à l'intérieur d'un groupe » (Le Grand Larousse, 1995). Ainsi le savoir-vivre est un ensemble de conventions sociales et le classement alphabétique d'un dictionnaire est une convention d'édition.

La convention est un dispositif cognitif collectif (Favereau O., 1989) qui permet à l'acteur confronté à une situation où ni le calcul rationnel ni l'établissement d'un contrat précis et exhaustif ne détermine pas l'action, de pourtant opter pour un comportement adéquat. Au petit déjeuner, la convention est une règle issue de l'expérience et transmise des uns aux autres. Au volant ou dans l'entreprise, les choses sont plus compliquées ; Sans doute, le code de la route fournit-il aujourd'hui une réglementation d'autant plus contraignante qu'elle est assortie de sanctions pénales, mais, l'appareil coercitif n'existerait-il pas, qu'il serait de l'intérêt de tous de conduire à droite plutôt qu'à gauche (ou à gauche plutôt qu'à droite). La convention apparaît bien alors, fondamentalement, mode de coordination collective. Sans elle, le risque de rouler en voiture serait tel que le plus grand nombre sans abstiendrait. Même si la théorie des conventions se veut beaucoup plus englobante, le problème central auquel se consacre cette théorie est celui de la coordination dans l'organisation productive. C'est bien le coeur de l'économie des conventions et c'est aussi la préoccupation essentielle de ceux que Gomez (1996), appelle avec une certaine distance, les « gestionnaires ». La vision de ceux-ci, ne s'écarte pas de l'approche dite évolutionniste.

I.3 L'APPROCHE EVOLUTIONNISTE  

Selon cette approche l'objectif principal de l'entreprise n'est pas de maximiser le profit, mais d'abord de survivre comme tout être vivant dans la théorie darwinienne de l'évolution. La notion de survie est essentielle dans toute TPE.

L'origine communément admise de ce courant remonte à l'ouvrage fondateur de Nelson et Winter publié en 1982 : An Evolutionnary Theory of Economic Change. Elle commence en réalité avec les premiers travaux de Hannan M.T. et Freeman J. (1989), sur la démographie des populations d'organisation, qui datent déjà du milieu des années soixante-dix ; La branche évolutionniste est donc issue de deux troncs : le tronc de l'économie industrielle et le tronc de la sociologie des organisations ; Les apports gestionnaires ne se sont ajoutées que très récemment à ces recherches initiales.

Du côte des économistes le grand ancêtre fut Joseph Shumpeter, celui de la théorie de l'évolution économique de 1926. Cette dernière a été complétée par la célèbre controverse entre Alchian et Edith Penrose sur l'analogie biologique dans les années cinquante (Coriat B. et Weinstein O., 1995). Le thème central est le concept de « sélection naturelle » des firmes dans un environnement changeant, ou « sélection environnementale » : « la viabilité des entreprises dépend de l'environnement de sélection et, en particulier, du niveau de concurrence (à la fois sur le marché du produit et celui du capital), de la politique publique et de la fréquence des discontinuités technologiques. Dans des environnements de sélection étroits, des entreprises moins efficaces peuvent survivre et même prospérer pour quelque temps. L'environnement de sélection d'un produit peut être plus fort ou plus faible qu'il ne l'est pour une entreprise, suivant la manière dont le management de l'entreprise traite les divisions internes et les produits qui ont des performances en dessous de la moyenne » (Dosi G., Teece D. et Winter S., 1990).

Du coté des sociologues des organisations, l'auteur phare est Max Weber et ses analyses du XXe siècle sur l'influence de la religion dans la dynamique entrepreneuriale. Il a été relayé par le travail pionnier de Mason Haire en 1959 (réédition en 1987), celui-ci fait, en effet, le lien entre la théorie « classique » de la gestion d'une firme telle qu'elle fut défendue par Fayol ou Gulick, et Urwick, et les théories comportementales développées dans les années cinquante par l'école behaviouriste. Cette filiation a nourrit un nouveau courant évolutionniste en science des organisations27(*). La dichotomie fondamentale oppose, ici, les routines à la sélection dans les rapports de production : les routines constituent des modèles d'interaction entre problèmes, qui proposent des solutions efficaces à l'entrepreneur. Ces modèles interactifs sont propres à la structure « en groupe » des équipes de travail, bien que certaines routines de niveau inférieur puissent relever aussi du comportement individuel, tandis que la sélection dégage les comportements les mieux adoptés à la survie de l'organisation, c'est-à-dire ceux qui minimisent en réalité les conflits entre les groupes.

I.4 THEORIE FINANCIERE SUR LES MODES DE FINANCEMENT.

Nous verrons respectivement la structure financière et les différentes sources de financement et nous proposerons une analyse de la TPE par rapport à la théorie des coûts de transaction.

I.4.1 La structure financière et sources de financement des entreprises :

Plusieurs théories ont été développées autour de la structure financière et toutes ces dernieres portent sur des modes de financement propres aux économies modernes.

I.4.1.1 La structure financière: polémique autour des théories et modèles.

La littérature économique et financière propose trois modèles théoriques sur les modes de financement des entreprises : le modèle de MODIGLIANI-MILLER, le Trade-off et la Théorie du financement hiérarchique (Pecking Order Theory). Ces modèles s'inscrivent dans la logique suivant laquelle, aucun privilège n'est à priori accordé à la dette ou aux fonds propres. Seules les opportunités qu'offrent l'une ou l'autre permettent les ajustements. Wanda R. (2001).

a) le modèle de MODIGLIANI ET MILLER (M.M)

Ce modèle ne permet pas de déterminer une structure financière optimale. Se fondant sur la perfection des marchés, ce modèle est marqué par deux phases :

- Une phase initiale 1958 : sans incidence fiscal, avec un impact nul de l'effet de levier de la dette (compensation de l'effet positif de l'espérance de rendement des capitaux propres par l'effet négatif du risque financier). La structure financière est ainsi neutre au regard de la valeur de l'entreprise.

- La phase de 1963 : avec incidence fiscale, où, à cause de la déductibilité fiscale des frais financiers, la dette a toujours un effet positif sur la valeur de l'entreprise quelque soit son niveau. La structure optimale de l'entreprise n'est en réalité pas déterminée ou bien elle correspond à celle obtenue avec un niveau d'endettement maximum, c'est-à-dire à la situation irréaliste d'une entreprise sans fonds propres. Réduction de l'impôt, à cause de la déductibilité fiscale des frais financiers, l'effet de la dette sur la valeur de l'entreprise est positif ; c'est que la structure optimale de l'entreprise n'est en réalité pas déterminée ou alors elle correspond à celle obtenue avec un niveau d'endettement maximum (c'est - à - dire sans fonds propres).

b) La théorie du Trade-Off (T.O.T.)

Issue des travaux de Myers S. (1984), cette théorie permet d'établir l'existence d'une structure financière optimale ; la vertu de la dette est atténuée. Le taux d `endettement cible, qui détermine la structure financière optimale et partant, la valeur maximale de l'entreprise, se situe au niveau de l'écart maximal positif entre l'effet positif sur les coûts d'agence des fonds propres et l'effet négatif sur les coûts d'agence des dettes.

c) Le modèle de hiérarchie (Théorie du Pecking Order : P.O.T).

Issu des travaux de Myers S. (1984) et de Myers S. et Majluf N. (1984), aussi appelé « Théorie du picorage ordonné » (Hyafil A., 1995), ce modèle présente le caractère résiduel de la dette. Myers S. et Majluf N. (1984) établissent une préférence décroissante de financement. Cette théorie affirme que les entreprises ont un ordre de préférence entre les différents moyens de financement auxquels ils ont recours pour financer leurs activités. La préférence de départ est l'autofinancement par rapport au financement externe, et ce n'est que lorsque les possibilités de financement internes seront épuisées que l'entreprise fera recours au financement externe. Pour Wanda R. (2001), la vertu de la dette est décroissante du (M.M) au (T.O.T) et du (T.O.T) au (P.O.T).

I.4.1.2 Les différents moyens de financement des entreprises

Les financements mis en oeuvre doivent permettre de minimiser le coût de financement tout en assurant l'indépendance financière (équilibre interne/externe) et la stabilité financière (équilibre long terme/court terme) de l'entreprise. A partir de ce double constat, il est possible de construire un tableau pour trier et regrouper les principaux moyens de financement mis à la disposition de l'entreprise.

Tableau 2.1 : Classification des principaux modes de financement des entreprises

 

Externe

Interne

Court

terme

- délais de payement fournisseurs ;

- découverts bancaires ;

- escomptes des effets de commerce ;

- crédits de campagne ;

- affacturage.

- dépôts en compte courants

Long

terme

- emprunts indivis ;

- emprunts obligataires.

- apports en capital

- autofinancement.

Source : Calmé I. et al. (2003), Introduction à la gestion, Dunod, Paris, p.192

a) les financements externes :

Ils peuvent être regroupés en trois catégories en fonction des modalités de mise en oeuvre des financements. Ils peuvent être obtenus auprès d'autres entreprises, accordées par des établissements financiers ou collectés sur les marchés financiers.

F Les financements interentreprises : lorsque l'entreprise obtient de ses fournisseurs des délais de paiement, elle contracte une dette qu'elle devra rembourser à brève échéance, sous quelque jours, semaines ou mois. L'entreprise et le fournisseur peuvent se mettre d'accord et créer un effet de commerce, un billet à ordre ou une lettre de change.

F Les financements par les établissements financiers : les banques proposent de nombreuses possibilités de financement aussi bien à court terme qu'à long terme pour répondre aux besoins des entreprises.

F Les financements externes par l'intermédiaire des marchés financiers : Ce type de financement concerne une certaine catégorie d'entreprises recherchant un important financement externe à long terme. Pour ce faire elles peuvent émettre des emprunts obligataires sur le marché boursier.

b) Les financements internes :

Trois principaux exemples de financements internes peuvent être mobilisés. Deux font appel aux propriétaires de l'entreprise et le dernier provient de l'activité de l'entreprise elle-même.

F Les financements apportés par les propriétaires : les associés ou les actionnaires ont la possibilité de déposer de l'argent sur des comptes courants rémunérés dans l'entreprise. Ces dépôts constituent des financements à court terme. Le financement de l'entreprise à long terme, assuré par les propriétaires prend la forme d'un apport en capital. L'apport initial est réalisé à la création, mais les propriétaires peuvent décider d'augmenter le capital de leur entreprise quand ils le veulent, en fonction des besoins et des opportunités.

F L'autofinancement de l'entreprise : il correspond aux ressources que l'entreprise crée du fait de son activité tout au long de l'exercice comptable et qu'elle garde pour investir ou pour diminuer son endettement.

I.4.2 Une analyse spécifique de la TPE à partir de la théorie des coûts de transaction d'O.E WILLIAMSON :

Plusieurs travaux ont mis en exergue l'incidence de la spécificité des actifs sur le mode de financement, mais celui qui a le plus contribuée en ce sens est Williamson O.E.

I.4.2.1 Présentation de la Théorie

L'entreprise est une cellule autonome dont les activités économiques sont coordonnées par des relations d'ordre et de hiérarchie, le marché est lui aussi un lieu de coordination fondé non pas sur la hiérarchie mais sur l'échange et le contrat Allix-Desfautaux E. et Joffre P. (1997). Ces échanges et contrats entraînent pour les entrepreneurs des charges qui constituent pour Williamson O.E. (1975) les coûts de transaction. Nous définirons les coûts de transaction en insistant sur la spécificité des actifs.

Le coût de transaction désigne le prix du face à face entre deux agents économiques, individuels ou collectifs. Il constitue une source d'incertitudes « comportementale » dans les transactions économiques. Les coûts de transaction sont différents des coûts de livraison, dans la mesure où les coûts de transaction sont intimement liés à la méthode retenue pour l'allocation des ressources. Ces coûts peuvent intervenir avant ou après l'établissement du contrat28(*).

S'agissant de la spécificité d'un actif, Williamson O.E (1975) la définit par les caractéristiques suivantes : les attributs spécifiques et originaux du matériel, les compétences spécifiques, voire uniques des salariés, l'immobilité liée à une implantation géographique des actifs, l'affectation spécifique d'un actif à un usage déterminé.

Il convient tout de même de souligner l'importance de cet indice de spécificité en constatant que certaines transactions dépendent exclusivement de la réalisation préalable d'un investissement spécifique.

La spécificité d'un actif peut aussi se mesurer par sa redéployabilité : plus un actif possède de caractères originaux moins il est fongible, plus sa valeur d'échange sur le marché est réduite, plus la reconversion des actifs humains et physiques est difficile, plus la substantialité entre échangistes est faible les cocontractants doivent faire preuve de confiance réciproque pour préserver l'équilibre du contrat et limiter les risques de conflits.

I.4.2.2 La TPE et les coûts de transaction

Le principal avantage qu'a la TPE est lié à sa taille (le risque que prend le petit entrepreneur n'est pas aussi élevé que dans la grande entreprise) (Marchesnay M. 1997). La conduite et le suivi des projets ici sont favorisés par une grande motivation, une faible bureaucratie, la proximité du management des consommateurs (clients), la main d'oeuvre qui dans la plupart des cas est très peu qualifiée se trouve plus aisément sur le marché de l'emploi. La plupart des difficultés résident dans l'acquisition des ressources matérielles (tangibles), leurs coûts étant très élevé en raison d'un manque d'économie d'échelle , l'absence de stockage pour une production élevée, le manque d'expérience, les compétences limitées et le faible niveau d'instruction des petits entrepreneurs. Quelques effets génériques de la taille de l'entreprise tendent à élever les coûts de transaction des TPE.

Premièrement, le seuil des coûts29(*) augmente la taille des transactions et ainsi pèse plus lourd pour les transactions spécifiques à la petite taille de la firme.

Deuxièmement, à partir du moment où les TPE ont moins de ressources que les grandes entreprises pour ce qui concerne l'accès à l'information et pour l'intégration des transactions externes, leur rationalité est plus limitée que celle des grandes firmes ; lorsque la rationalité est limitée, il y'a une étendue des comportements opportunistes entre les différents agents économiques

Troisièmement, les TPE ont un nombre plus limité de partenaires que les grandes entreprises et sont ainsi plus vulnérables aux comportements opportunistes d'un seul partenaire contractuel. En plus la TPE peut être moins attrayante à partir du moment où les partenaires contractuels ont des risques de comportement opportuniste perçu très élevé.

Ramamurthy et al. (1995), se résument en établissant qu'en général, les facteurs qui causent un coût de transaction élevé chez les TPE sont les suivants : L'insuffisance de l'information, une politique environnementale défavorable et la nature des actifs de la TPE elle-même. Elle doit essayer d'éviter, ou réduire les coûts de transactions élevés à travers une meilleure exploitation des forces internes en sa possession, à travers l'action collective et les réseaux : lobbying à travers les liens avec les grandes firmes (Sous-traitance) ou encore à travers la construction des réseaux avec les autres TPE. Une autre option est de développer les liens avec le secteur informel. Toutes ces options dépendent de la nature de l'activité de la TPE et des sources de financement du petit entrepreneur.

SECTION II : SYNTHESE DES TRAVAUX SUR LES CHOIX ENTREPRENEURIAUX ET LES MODES DE FINANCEMENT

L'entrepreneur est un une personne ou un groupe de personnes qui assume les risques de créer et gérer une entreprise en mettant en oeuvre divers facteurs de productions - ressources naturelles, ressources humaines ou travail, capital- en vue de produire et de vendre sur un marché des biens et des services (Lexique de gestion, 2000).
Le risque que prend l'entrepreneur de produire, constitue un choix qu'il porte sur un secteur activité qui peut être soit le secteur primaire, soit le secteur secondaire, soit le tertiaire. Chaque secteur comporte principalement des actifs qui peuvent être soit matériels soit immatériels et l'acquisition ou la gestion de ces actifs nécessite des financements spécifiques. Après avoir mis en évidence par le biais de la littérature la corrélation entre nature des actifs et mode de financement, nous nous intéresserons à l'information financière.
II.1 RELATION NATURE DES ACTIFS ET MODES DE FINANCEMENT

L'analyse de la structure financière par rapport à la nature des actifs et l'apport de Vernimmen sur le cycle de vie des sources de financement constituent cette sous section.

II.1.1 Structure financière et nature des actifs

Les théories MM, TOT, POT de la structure financière ont été présentées ci-dessus de manière générale dans les entreprises. Si MM dans leur modèle ne font pas réellement un rapprochement de leur théorie à la nature des actifs, le TOT et le POT donnent des points de vue.

La théorie du Trade-Off permet avec satisfaction d'expliquer les différences de taux d'endettement entre branches d'activité. Ces taux sont élevés dans les branches d'activité comportant beaucoup d'actifs tangibles (à coût de faillite relativement faible). Mais faible dans les branches d'activités comportant surtout des actifs intangibles (à coût de faillite très élevé) et reposant largement sur la R&D, la technologie de pointe et la publicité. Les entreprises arrivées en maturité qui possèdent en général beaucoup d'actifs tangibles sont beaucoup endettées que les entreprises comportant en général les actifs intangibles (Harris M. et Raviv A. 1991, Long de M. et Malitz 1985, Smith C. et Watts R. 1992, Gaver J. et Gaver K. 1993, Rajan R.G. et Zingales L. 1994).

L'asymétrie de l'information est le fondement de la POT, Ross (1977), Blazenko (1987), Noé T. (1988) et Narayanan M. (1988) construisent un modèle de structure financière dans lequel le choix d'un taux d'endettement est destiné à lancer un signal justifié par le fait qu'il existe une asymétrie d'information. Les entreprises dans lesquels l'asymétrie d'information est la plus importante sont les entreprises jeunes, de croissance avec beaucoup d'actifs immatériels. Cependant ces asymétries sont peu aigues dans les entreprises à actifs tangibles. Dans le cadre de la POT, les firmes avec peu d'actifs corporels seront les plus sensibles aux asymétries d'informations. Dés lors elles utiliseront la dette qui est véhicule de financement externe moins sensible aux asymétries d'informations que les actions (Harris M. et Raviv A. 1991).

Ces vingt dernières années, les principales contributions ayant trait aux déterminants de la structure financière ont, comme le précisent Harris M. et Raviv A. (1991) essentiellement porté sur :

- La résolution des conflits d'intérêts entre divers groupes d'investisseurs détenant des titres financiers de nature différente (Théorie de l'agence)

- La révélation d'informations au marché financier (Théorie d'asymétrie d'information)

- L'influence de la nature des produits, de la structure concurrentielle du secteur, ou de la nature du contrôle (Théorie des coûts de transactions)

Les théories du financement considèrent que, le mode de financement de l'entreprise dépend principalement de la nature de ses actifs. Ainsi Williamson O.E (1988) suggère que le choix du financement dépend de la plus ou moins grande spécificité des actifs de la firme. L'actif est réputé spécifique s'il est difficile à négocier sur le marché, ou s'il ne présente aucun intérêt pour tout autre agent économique que celui qui le possède.

Bah R. et Dumontier P. (1996) montrent au niveau des cas français, anglais et américain que les entreprises dont les actifs sont difficilement rédéployables du fait de leur spécificité, sont moins endettées que les autres, le degré de spécificité est déterminé à partir des montants consacrés au dépenses de recherche et développement. Considérant que les actifs de l'entreprise qui sont fortement engagées dans les activités de recherche sont peu liquides et difficilement cessibles.

D'autres modélisations ont eu pour objectif de rapprocher de relier la structure de financement au caractéristique de ses produits ou matières premières ainsi par exemple pour Titman S. (1984), observe que la mise en liquidation d'une entreprise peut engendrer des coûts non négligeables pour ses clients voir pour ses fournisseurs ; En effet les clients peuvent ne plus trouver le produit fabriqué, ne plus parvenir a se fournir en pièces détachées être privés de services après vente. Ces coûts sont en effet supporter par les actionnaires sous forme d'un prix plus faible pratiqué sur le produit. En conséquence les actionnaires souhaiteraient être contraints à liquider les actifs dans les seuls cas ou les gains retirés de l'opération seraient plus élevés que les coûts imposés par le consommateur. Malgré tout quand une telle décision est prise, les opérateurs ignorent le montant de ces coûts ; S. Titman (1984), montre que la structure financière peut être utilisée pour contraindre les actionnaires a une décision optimale de liquidation. Il assure que les entreprises pour lesquelles cette effet est important (constructeurs de voiture, fabriquant d'ordinateurs) possèdent moins de dettes que les autres.

Maksimovic V. et Titman S. (1991) ont montré que les producteurs de biens non durables peuvent être également sujet à un effet similaire. Ils considèrent une entreprise qui peut produire des biens de bonne ou mauvaise qualité à tout moments et supposent que les consommateurs ne peuvent estimer la qualité du produit qu'après l'avoir consommé. Même si la bonne qualité coûte plus chaire à fabriquer, il vaut mieux pour l'entreprise qu'elle en fasse sortir de ses usines de manière à acquérir la réputation d'être un producteur de haut de gamme ; Si cependant, cette bonne réputation disparaît pour les actionnaires existants, du fait d'une faillite, l'incitation à produire de la bonne qualité, pour les suivants, est plus faible en raison du poids de la dette. Au total on peut s'attendre à ce que des sociétés qui peuvent aisément faire varier la qualité de leur produit, et dont les consommateurs ne peuvent percevoir les caractéristiques qu'après consommation, possèdent moins de dettes que d'autres.

Les travaux de Coeurderoy R. (2000) sur 104 entreprises françaises nous autorisent à soutenir que le choix des modes de financement n'est pas indépendant de la nature des actifs développés au sein de la firme.

Balakrichnan et Fox (1993) confirment l'hypothèse selon laquelle les actifs non spécifiques doivent plutôt être financés par l'endettement et les actifs spécifiques par le capital. Ils montrent ainsi que la présence d'actifs et de compétences spécifiques à une firme représente un déterminant majeur de la structure financière. Dans la même logique Marion A. (1995) montre qu'il est préférable de financer l'innovation sur fonds propres, ce qui semble se confirmer empiriquement (Coeurderoy R. et Koulayom H., 1996).

II.1.2 Vernimmen P. et le cycle de vie des sources de financement.

Une start up aura beaucoup de mal à se financer par endettement, elle n'a pas de passé et donc pas d'historique de crédit remboursés, ni probablement d'actifs corporels qui pourraient servir de garantie. L'environnement technologique dans lequel elle évolue est probablement très mouvant et ses flux de trésorerie disponibles sont négatifs pour quelque temps. Son niveau de risque spécifique pour un prêteur est donc très élevé. Elle n'a pas d'autre choix que de se financer par capitaux propres.

A l'opposé, l'entreprise établie sur son marché depuis plusieurs années et qui arrive à maturité n'aura pas de difficulté à « séduire » des prêteurs. Son historique de crédit est établi, ses actifs sont bien réels, elle génère des flux de trésorerie disponibles (sur lesquels le risque de prévision est faible) d'autant plus élevé que les gros investissements ont été réalisés.

L'aventure industrielle est financée par les capitaux propres. Au fur et à mesure que l'entreprise s'institutionnalise et que son risque diminue, l'endettement prend la relève, libérant ainsi les capitaux propres qui vont financer de nouveaux secteurs émergents.

Au total, la nature de l'actif peut avoir une influence sur la disponibilité du financement. Un actif extrêmement spécifique, c'est-à-dire qui a peu de valeur en dehors d'un processus de production donné sera difficilement finançable par endettement. Les prêteurs craindront en effet qu'en cas de défaillance de l'entreprise, la valeur de marché de celle-ci ne soit pas suffisante pour rembourser leurs encours.

Schéma 2.1 : Le cycle de vie des sources de financement

Croissance

Maturité

Création

Réduction de capital

Forte distribution de dividende LBO

Proportion de dette

Endettement Bancaire

Introduction en bourse

Emissions d'obligations crédits syndiqués

Augmentation de Capital

Investisseurs privés

Source : Vernimmen P. (2002), Finance d'entreprise, 5ème édition, Dalloz, P. 847

II.2 : LA PREDOMINANCE DE L'INFORMATION DANS LA DECISION D'OCTROI DE CREDIT :

Après avoir définit l'information financière nous verrons sa typologie et les moyens mis en oeuvre pour réduire ces imperfections, nous poursuivrons avec les raisons pour lesquelles les TPE n'ont accès au financement formel.

II.2.1 Définition et typologie de l'information financière

L'information financière représente l'ensemble des données chiffrées ou non que l'on peut recueillir sur une entreprise. Elle se présente sous forme quantitative et qualitative et peut être aussi bien interne qu'externe à l'entreprise.

Lorsque elle est interne à l'entreprise, elle regroupe essentiellement les données quantitatives issues des états financiers et comptables de l'entreprise. L'analyse de ces informations conduit à l'élaboration de données plus synthétiques30(*).

L'information financière externe à l'entreprise quant à elle regroupe les données d'ordre quantitatif et qualitatif (les données en provenance des marchés financiers, des fournisseurs, du fisc, des organismes sociaux, de la centrale de risque, etc...)

Les supports à l'information financière à savoir la comptabilité et les moyens technologiques, interviennent aussi bien au moment de la décision d'octroi de crédit que dans le suivi de l'entrepreneur (Wamba H. et Tchamambe Djiné L. 2002).

Selon Wamba H. et Tchamambe Djiné L. (2002), les problèmes posés par l'information financière sont liés à leur insuffisance et leur imperfection. La littérature française propose à cet effet un ensemble de modèles visant à atténuer ces imperfections.

II.2.2 Moyens mis en oeuvre pour atténuer les imperfections de l'information.

L'origine des débats sur les problèmes des imperfections de l'information date de plus de deux décennies. Akerlof B. (1970) montre que dans un contexte d'asymétrie d'information, le prix cesse d'être un indicateur de valeur ; ce qui conduit très souvent au problème de sélection adverse.

L'examen du problème d'asymétrie d'information avec sélection adverse et aléa moral, dans le cadre des marchés de crédit, permet de distinguer deux grands groupes de modèles : les modèles à signaux financiers et les modèles à mécanismes incitatifs. A cela s'ajoute les formules de capital risque développées par différents auteurs notamment Wright M. et Robbie K. (1998). Ces derniers montrent dans leurs travaux qu'en ce qui concerne le problème de financement, le capital risque, domaine jusque là négligé en finance d'entreprise et dont le champ d'application a été restreint aux seules entreprises innovatrices peut être étendu à toute forme d'entreprise.

II.2.2.1 Les modèles à signaux financiers

Les modèles à signaux financiers ou modèles dits de signalisation, sont ceux pour lesquels les entrepreneurs, mieux informés sur leurs projets, cherchent à signaler aux prêteurs les véritables caractéristiques de leurs entreprises. Un signal se définit comme une variable de comportement selon laquelle les entrepreneurs de bons projets ont intérêt à rendre publiques les informations qui permettent aux créanciers de distinguer leurs projets des moins bons.

Des signaux généralement présentés dans la littérature, l'on peut relever l'importance de l'apport personnel en capital détenu par l'entrepreneur dans son affaire (Leland H. et Pyle D. 1977), la structure financière de l'entreprise (Ross S.A. 1977), et l'importance des dividendes versés aux actionnaires (Bhattacharya S. 1979-1980) ; (Kalay A. 1980). Nous nous intéresserons aux deux premiers signaux compte tenu du caractère unipersonnel des TPE camerounaises.

- L'idée soutenue par Leland H. et Pyle D. (1977) est que les propriétaires dirigeants qui ont de meilleurs projets d'investissement le signalent aux éventuels créanciers par une proportion importante du capital investi dans leurs projets. Il y aurait une relation positive et significative entre la valeur de l'entreprise et l'apport personnel en capital détenu par l'exploitant dans son projet.

- Les travaux les plus connus consacrés à l'aspect structure financière comme un moyen de limiter le risque de défaut de l `entrepreneur sont ceux de Ross S.A. (1977), contredisant Modigliani F. et Miller M. (1958) sur l'indifférence de la structure financière sur la valeur de l'entreprise. Ross S.A. (1977) montre que les entrepreneurs définissent le type d'entreprise qu'ils dirigent par la structure financière qu'ils lui donnent. La valeur de l'entreprise s'accroît avec le levier dans la mesure où l'augmentation de l'endettement entraîne un accroissement de la valeur perçue de la firme.

II.2.2.2 les modèles à mécanismes incitatifs.

Les modèles à mécanismes incitatifs sont ceux où c'est plutôt le créancier qui introduit dans les contrats de prêts des éléments qui incitent l'emprunteur à révéler sa qualité : les garanties, les taux d'intérêt et ma relation de clientèle.

Pour ce qui est des garanties, les principales contributions sont celles de Wette H.C. (1983), Besanko D. et Thakor A.V. (1985), Chan Y. et Kanatas G. (1985), Stiglitz J.E. et Weiss A. (1985), Bester H. (1987) et Chan Y. et Thakor A.V. (1987). Dans la quasi totalité de ces modèles, les auteurs fondent leur augmentation sur les deux pouvoirs qu'aurait la garantie, à savoir : un pouvoir dissuasif qui limite l'aléa moral, et un pouvoir auto sélectif qui réduit la sélection contraire. La garantie et le taux d'intérêt sont considérés ici comme un coût dans la mesure où, à un risque plus élevé correspondrait une garantie et/ou un taux d'intérêt plus important.

La relation de clientèle consiste à utiliser les relations de long terme, qui peuvent s'établir dans le temps entre le créancier et l'entrepreneur pour réduire le risque moral et la sélection contraire. Les relations peuvent s'établir à partir de deux formes de contrats : les contrats implicites et les contrats explicites.

a) les contrats implicites

Les travaux de Azariadis C. (1975), Bull C. (1983), Grossman S.J. et Hart O.D. (1981), et Azariadis C. et Stiglitz J.E. (1983) constituent les principales contributions consacrées aux contrats implicites.

Appliqué d'abord en particulier aux relations entre l'employeur et les employés sur le marché du travail ; c'est par la suite que les travaux s'intéresseront au marché du crédit, avec Stiglitz J.E. et Weiss A. (1983), Diamond D.W. (1989, 1991), Sharpe S.A. (1990), Cole R.A. (1998), etc...

Les mécanismes d'incitation de l'entrepreneur n'apparaissent pas formellement dans les dispositions du contrat de crédit ; la réputation et la bonne foi des parties, constituent les bases sur lesquelles se fondent les relations entre les banquiers et leurs clients ? Cole R.A. (1998) montre que la longévité d'une relation entre le prêteur et l'emprunteur, renforcée par différents services financiers entretenus entre ces derniers est positivement corrélée à la décision d'octroi de crédit.

Contrairement à Sharpe S.P. (1990), Diamond D.W. (1991), Petersen M.A. et Rajan R.G. (1995) pour qui la relation de long terme devrait se solder par la réduction du coût du crédit accordé, Cole R.A. (1998), quant à lui insiste sur la disponibilité du crédit qu'entraînerait l'existence d'une telle relation.

Diamond D.W. (1989, 1991) : la réputation du banquier est considérée comme une variable constante au contraire de celle de l'entrepreneur qui, elle, est une variable déterminante.

b-) les contrats explicites.

Ils sont assortis d'un acte juridique légal donnant droit, entre autres, aux poursuites judiciaires à l'encontre de l'emprunteur défaillant.

Dans une perspective des relations de long terme, Stiglitz J.E. et Weiss A. (1983) envisagent la possibilité pour un créancier d'offrir des contrats explicites à deux périodes. La première constatant l'incapacité de l'entrepreneur à effectuer ses remboursements, et la seconde au cours de laquelle l'entrepreneur se verra rationné par le banquier.

Allen F. (1983) quant à lui propose l'exclusion de l'emprunteur du marché des crédits en cas de défaillance.

Ces modèles se fondent sur l'idée voulant que la menace de suspension de crédit à long terme et l'application des sanctions constituent des mesures incitatives pour l'entrepreneur. En plus, le principe de l'antériorité des dettes, qui conditionne les autres crédits, sera de nature à rendre la menace de suspension effective si les préalables suivants sont établis : l'absence d'autres sources de financement et la menace de suspension des relations de crédit pouvant affecter les profits futurs.

Il ressort des travaux de Wamba H. et Tchamambe Djiné L. (2002), que lorsque la relation de clientèle ou relation de long terme appréhendée par la régularité dans le remboursement des prêts n'est pas prise en compte, l'apport personnel, la valeur de la garantie et le ratio d'autonomie financière traduisant de manière générale l'importance du patrimoine de l'entrepreneur, sont les signaux financiers déterminants devant le niveau d'engagement envers les tiers et la rentabilité du projet. Lorsque la relation de clientèle est prise en compte, dans le test, le patrimoine de l'emprunteur est relégué au second plan au profit de cette dernière.

Dans la majorité des travaux suscités, l'institution chargée d'accorder les crédits aux entreprises est la banque, mais les TPE n'ont pas accès au crédit bancaire pour plusieurs raisons celle ci présente des atouts mais aussi des imperfections.

II.2.3 Raisons de l'exclusion des TPE des circuits de financement formels :

Le système bancaire connaît, dans la plupart des pays d'Afrique et même au Cameroun, de graves crises. Les multiples programmes de restructuration du système bancaire entamés à la fin du siècle dernier sous l'égide de la crise économique n'ont pas pu résoudre le problème de certaines banques dont la solvabilité reste fortement compromise. La grande insécurité économique marquée par la précarité des activités pour la plus part informelle amène les banques à s'adapter difficilement au contexte. La plupart des petits entrepreneurs des TPE n'ont pas accès au crédit bancaire, d'abord parce que les banques trouvent les micro crédits peu intéressants et ensuite parce que donner le crédit à ces structures présente un risque important (insuffisance de garanties, absence de statut légal pour la plupart des TPE). A cela s'ajoutent les procédures bancaires trop longues et trop complexes pour répondre à leurs demandes.

Ainsi, plusieurs raisons sont avancées pour justifier l'exclusion des TPE des circuits de financement formels. D'après FISCHER B., (1995), les obstacles que les petites entreprises rencontrent d'habitude pour accéder au financement sont :

F Les coûts de transaction élevés pour les institutions financières lorsqu'elles octroient de nombreux petits prêts par opposition à un nombre réduit de grands prêts;

F Le risque que représentent les emprunteurs en raison du manque d'antécédents en matière de crédit, de l'absence de garantie adéquate, de l'incertitude à propos des compétences en gestion et de la capacité de remboursement liée aux contraintes qui pèsent sur le marché, de l'imperfection du système judiciaire face au non remboursement du prêt, etc.;

F Le coût du prêt (y compris le facteur temps) par opposition à la rentabilité de l'opportunité pour laquelle il est recherché;

F L'inadéquation des projets d'investissement soumis aux banques;

F Le nombre limité des bénéficiaires ou la faiblesse des institutions financières et des instruments axés sur la mobilisation de fonds tels que les bourses des valeurs, les fonds de placement, etc.;

F L'instabilité macroéconomique et l'attitude négative des pouvoirs publics se manifestant par exemple par la réglementation des taux d'intérêt, le traitement préférentiel accordé aux grands clients ou aux clients contrôlés par l'État;

F Les difficultés résultant par exemple des barrières culturelles (dressées contre un sexe ou un groupe), de l'éloignement (zones rurales).

Cette situation renforce les circuits de financement informel, notamment les tontines et les coopératives d'épargne et de crédit (Coopec) qui sont plus adaptées aux besoins de ces unités tant par rapport aux montants proposés que par la rapidité des procédures d'octroi de crédits.

DEUXIEME PARTIE :

ANALYSE DES CHOIX ENTREPRENEURIAUX ET DES MODES DE FINANCEMENT DE QUATRE VINGT DIX TPE CAMEROUNAISES

Après avoir abordé dans la partie précédente les modes de financement et les choix entrepreneuriaux dans le cadre du modèle classique du financement des entreprises, où les fonds sont collectés auprès des banques et des marchés financiers bien organisés. Nous portons à présent notre attention au cas camerounais en général et au cas de la ville de Yaoundé en particulier. Les TPE exclues des circuits de financement formels, s'adressent soit aux tontines, soit à l'aide familiale, soit aux micro crédits proposés par les institutions de microfinance pour obtenir des sources de financement externes. Nous aborderons dans un premier temps, les différents modes de financement des TPE à savoir l'autofinancement et les modes alternatifs à l'autofinancement. A coté de ces modes de financement nous verrons la méthodologie adoptée pour notre étude (Chapitre III). Le (chapitre IV) nous permet de ressortir les différentes informations tant sur les caractéristiques des TPE et des petits entrepreneurs ayant constitués notre échantillon, que sur les résultats sur lesquels porte notre étude.

CHAPITRE III :

METHODOLOGIE D'ANALYSE ET SPECIFICITE DU FINANCEMENT DES TPE CAMEROUNAISES.

Tout au long de ce chapitre, nous porterons notre attention sur les différentes sources de financement des TPE de Yaoundé, particulièrement les tontines et les microcrédits (Section I), et par la suite nous porterons notre attention sur la méthodologie adoptée pour notre étude (Section II).

SECTION I: LES TPE CAMEROUNAISES : SOURCES DE FINANCEMENT ET NATURE DES ACTIFS

Nous examinerons respectivement les résultats d'une enquête sur 1295 TPE des villes de Yaoundé, Douala et Bafoussam (I.1), et nous verrons ce que la littérature nous propose sur les modes alternatifs à l'autofinancement (I.2).

I.1 RESULTAT DIAL/DSCN SUR LES MODES DE FINANCEMENT DES TPE.

Le tableau ci-dessous nous permet d'apprécier l'autofinancement et les modes alternatifs à l'autofinancement comme les principales sources de financement des TPE camerounaises. L'autofinancement englobe l'épargne personnelle issue des revenus d'une activité passée, les revenus d'une autre activité et les revenus générés par l'activité actuelle du petit entrepreneur. Les modes alternatifs à l'autofinancement concernent les autres sources de financement à savoir : L'aide familiale, des amis, prêts auprès des tontines, l'aide du conjoint, l'héritage, le micro crédit, etc......

Tableau 3.1 : Différents moyens de financement du secteur informel

BRANCHE DACTIVITE

 

Epargne personnelle

Aide familiale

Ep pers + aide familiale

Prêt Tontine

Aide du conjoint

Héritage

MicroCredit

Autre s

TOTAL

Entreprise de production de biens

Nbre

%

255

19.69

84

6.49

64

4.94

42

3.24

6

0.46

0

0.00

8

0.62

2

0.15

461

35.64

Entreprise commerciale

Nbre

%

14

1.08

9

0.69

10

0.77

3

0.23

1

0.08

0

0.00

2

0.15

0

0.00

39

3.01

Entreprise de Service

Nbre

%

409

31.58

183

14.13

119

9.19

55

4.25

15

1.16

3

0.23

6

0.46

5

0.39

795

61.39

TOTAL

Nbre

%

678

52.36

276

21.31

193

14.90

100

7.72

22

1.70

3

0.23

16

1.24

7

0.54

1295

100.00

Source : Wamba H. (2003), «  Analyse diachronique du système de gestion des micro-entreprises informelles en milieu urbain : le cas du Cameroun », Revue Gestion 2000, N° 17, Sept. Oct p. 115

De manière générale, il est important de signaler que le financement associatif informel ne vient que compléter l'épargne personnelle et l'aide familiale qui constituent les moyens de financement les plus importants des activités informelles. Une étude menée sur un échantillon de 1295 entreprises informelles dans trois des principales villes du Cameroun (Yaoundé, Douala, Bafoussam) sur les différents moyens de financement et leur importance donne les résultats dans le tableau 3.1

Au vu du tableau 3.1, 52,36% des entreprises informelles font appel à l'épargne personnelle, 21,31% à l'aide familiale, alors que le micro crédit bancaire ne finance que 1,24% d'activités informelles. Les entreprises de services sont les plus nombreuses à utiliser l'épargne personnelle (autofinancement) comme moyen principal de financement (31,51% sur un échantillon de 409 entreprises de services) ; ensuite viennent les entreprises de production de biens (19,69% sur un effectif de 255 entreprises de la même branche d'activité) ; viennent enfin les entreprises commerciales (1,08% sur les 14 enquêtées de la même branche).

Cette étude montre aussi que le choix du secteur d'activité dont la spécificité des actifs a une influence sur le mode de financement. En effet les entreprises de services qui utilisent moins d'actifs tangibles sont celles qui font le plus appel à l'autofinancement. Les autres font un peu plus appel aux sources externes de financement (mode alternatif à l'autofinancement).

I.2 : LES MODES ALTERNATIFS A L'AUTOFINANCEMENT DANS LA LITTERATURE ECONOMIQUE ET FINANCIERE

Le caractère informel, le niveau faible de garantie, le montant réduit des crédits sollicités par les TPE de Yaoundé les empêchent d'avoir accès au circuit de financement formels, c'est pour cette raison que nous nous intéresserons essentiellement aux institutions de microfinance et au système des tontines.

I.2.1 La micro finance comme solution au financement des TPE

La microfinance connaît dans le monde un développement sans précédent depuis le succès de la Grameen Bank. L'Afrique en général et le Cameroun en particulier n'est pas en reste (Mayoukou C., 2000). Par système de microfinance, il faut entendre un ensemble d'institutions dont la vocation essentielle est de fournir des services financiers aux pauvres. Le préfixe micro est ajouté, selon Prescott E. (1997) « because the amount involved in transaction is small ». La notion de microfinance recouvre également celle de financements alternatifs, c'est-à-dire ceux qui proposent une solution face à la rigidité des systèmes bancaires dans la problématique de la création d'entreprise. L'une des contraintes principales au financement est le risque attaché au projet. Selon (Bloy C. et Mayoukou C., 1994), la difficulté majeure à laquelle se heurtent les banques des pays africains réside dans leur incapacité à cerner de façon suffisamment précise le risque présenté par les PME classiques et, a fortiori, les TPE. Or la vocation des institutions de microfinance est de financer cette catégorie d'entreprises, laissées pour compte par les banques formelles, autrement dit les entreprises que créent et que doivent diriger certaines catégories d'agents économiques31(*) : les chômeurs de longue durée, les femmes sans formation, des diplômés sans emplois, bref une frange d'agents économiques ne pouvant pas fournir les garanties exigées à la sollicitation d'un prêt. Après avoir donné les caractéristiques générales à la micro finance, micro banque, nous nous intéresserons à la genèse de son l'évolution au Cameroun afin de voir ses différentes formes juridiques.

I.2.1.1 Caractérisation de la micro banque

Les structures de financement décentralisé ont des caractéristiques très diverses.

Même si elles ont des traits dominants, ces traits ne sont presque jamais exclusifs. La micro finance émerge soit parce qu'il n'y a pas de banque dans la zone géographique, soit parce que la banque juge le segment du marché non rentable, soit parce qu'elles n'ont pas les moyens techniques, financiers et humains, pour approcher ces segments. Dans tous les cas, l'émergence de la micro finance est source d'approfondissement financier et d'inclusions financières.

F L'agrément ou la reconnaissance : Certaines micro banques sont très formalisées en ce sens qu'elles sont agrées ou reconnues par le Ministère de l'Economie et des Finances. D'autres sont informelles en ce sens qu'elles n'ont pas le statut légal d'entreprise : La notion de microfinance est ambiguë car les anglo-saxons englobent sur ce vocable « l'ensemble des mécanismes financiers mis sur pied pour fournir des services d'épargne et de crédit aux petites et micro entreprises (MPE) »32(*) y compris des institutions exerçant une activité financière informelle comme les tontines mutuelles et les banquiers ambulants33(*).

F La taille et le terme des crédits : La plupart des microbanques octroient des prêts de montants faibles et collectent des montants très faibles (microfinance), mais avec des pics importants lorsque l'activité de leur clientèle est saisonnière. Le terme des crédits est souvent très court (une semaine à un mois), mais peut aller jusqu'à deux ans ! La collecte de l'épargne peut être journalière ou irrégulière.

F La spécificité financière de l'activité et de la dénomination : Les microbanques sont des institutions dont l'activité principale est celle de l'octroi des crédits (institution de crédit direct), de collecte d'épargne et de crédit (mutuelles ou coopératives d'épargne et de crédit). Du fait de leur objet social, les projets sociaux à volet d'épargne et de crédit ne constituent pas des microbanques. La littérature économique ne s'en tient pas à une distinction légaliste. Les expressions « Development banking » (Armendariz de Aghion B., 1999) «microbanking» (Christen R.P., 2000, Robinson M.S.,2001) « banking with/on/for the poor(est) » (Banque Mondiale, CGAP) sont plutôt courantes.

F La proximité, la production d'information et l'adéquation des produits : Par rapport aux « banques », les « microbanques » sont plus ou moins caractérisées par une plus grande proximité géographique avec les clients, d'ou les appellations de « système de financement décentralisé » ou « système décentralisé de financement», «finance de proximité». Certaines microbanques vont elles-mêmes vers les clients pour collecter l'épargne et/ou le remboursement du prêt sur les lieux de production/vente. C'est l'occasion pour produire de l'information, réduire les asymétries d'information, dissuader contre l'aléa de moralité, le défaut d'effort et le défaut stratégique. Les microbanques usent explicitement de mécanismes spécifiques de contractualisation et de voies exécutoires ad hoc (enforcement, confiance, capital social, convention, etc.). Les microbanques offrent des produits adaptés - notamment en ce qui concerne la garantie des prêts - qualifiés parfois d'innovations financières. Source d'inclusion financière, elles offrent des produits accessibles à une clientèle peu fortunée. Elles sont alors confondues à la « Banque des/pour les pauvres », mais les plus fortunées également y ont accès (Montalieu T., 2002).

F L'approche genre : Les produits des EMF offrent des opportunités financières aux femmes; cela est parfois confondu avec une approche genre. Mais les hommes aussi y ont accès. Si certaines EMF ciblent parfois les femmes, ce n'est pas toujours pour des raisons féministes, mais bancaires : elles remboursent souvent mieux que les hommes sur le marché des EMF.

F Finance rurale et/ou urbaine : Historiquement, certaines microbanques sont nées dans les régions rurales ruralfinance ») ou se sont concentrées dans ces régions, mais de plus en plus il existe des microbanques opérant en zones urbaines et périurbaines. Les plus grandes microbanques opèrent simultanément sur ces trois types de région.

F Du pouvoir de monopole à la concurrence : Dans Les grandes métropoles, les microbanques ne sont pas toujours en situation de monopole car il existe souvent au moins une offre concurrente d'une autre microbanque dans la localité. Pour éviter les risques de cavalerie que suscite cette concurrence, des associations professionnelles de microbanques mettent en place des centrales de risque où sont déclarés les incidents de paiement.

F Les problèmes de liquidité des microbanques et des banques : Sur le plan économique, les microbanques n'ont pas de pouvoir de création monétaire. Leurs sources externes traditionnelles de financement sont des lignes de crédit ouvertes par les « bailleurs de fonds » bilatéraux et multilatéraux, les banque de développement et parfois une dotation initiale du gouvernement. Les sources «internes» sont les apports des membres pour les microbanques mutualistes, l'épargne forcée en guise de garantie des crédits, et l'autofinancement. Après ces caractéristiques sur la micro finance (micro banque) intéressons nous à présent à son évolution au Cameroun.

I.2.1.2 La genèse de l'évolution de la micro finance au Cameroun

Selon Mayoukou C. (2000) l'évolution de la micro finance au Cameroun est marqué par trois périodes : 1960-1980 ; 1980-1990 ; 1990 à nos jours.

· 1960-1980, Le Cameroun pays de prédilection des coopératives d'épargne et crédit

Cette période est marquée par développement autonome des coopératives d'épargne et de crédit. Une première expérience des coopératives s'est construite autour de l'union des Caisses Populaires de Yaoundé grâce à l'appui de l'église catholique en partenariat avec le mouvement Desjardias en 1970. Cette expérience a connu un échec et le réseau a dû être déclaré en faillite en 198734(*). La seconde expérience visant le développement des coopératives, est celle de CAMCCUL (Cameroun Coopérative Credit Union League Limited) une union de coopératives d'épargne et de crédit basée à Bamenda dans le Nord-ouest du Cameroun avec l'appui technique des volontaires néerlandais et américains, dans le cadre respectivement de la SNV et du corps de la paix. Les premières caisses ont été formées dans les années 1980. L'expansion vers la zone francophone date de 1974. Le CAMCCUL dont le réseau s'est implanté dans six provinces du pays est l'institution de microfinance la plus importante dans la sous région Afrique Centrale.

· 1980-1990, Explosion du phénomène des COOPEC au Cameroun.

Cette période est caractérisée par la faillite des banques de développement et par l'explosion du phénomène des COOPEC qui tentent de combler le vide laissé par ces banques. Cette période coïncide aussi avec l'entrée en vigueur d'une nouvelle législation sur les coopératives. En effet, la création des coopératives n'est pas soumise à une autorisation préalable des autorités compétentes, mais à une simple déclaration au service de registre des coopératives du ministère de l'Agriculture. Cette assouplissement conduit à la création de plusieurs COOPEC autonomes, c'est-à-dire celle qui ne sont pas affiliées à un réseau. Sous l'ancienne législation, toute nouvelle coopérative devait se constituer sous le statut de la CAMCCUL. Selon Foko E. (1998), en 1996 on dénombrait près d'une vingtaine de coopératives autonomes créées après 1993 ; Cette explosion entraîne une véritable concurrence entre les banques et les coopératives d'épargne et de crédit. C'est dans cette perspective que la CCEI Bank (Afriland First Bank aujourd'hui), décide de lancer son programme de création des Mutuelles Communautaires de Croissance (MC²) en 199135(*).

· 1990 à nos jours, La BEAC organise le secteur de la Microfinance :

Le système bancaire et financier au Cameroun est régi par la convention du 17 janvier 1992 portant harmonisation de la réglementation bancaire dans les Etats de l'Afrique Centrale. Suivant les dispositions de cette convention, le Cameroun est membre de la zone franc et la Banque des Etats de L'Afrique Centrale (BEAC). Clé de voûte du système, la BEAC est un établissement multinational autonome qui dispose du pouvoir exclusif d'émission de la monnaie sur le territoire des pays membres. Le rôle de la BEAC est complété par les organes de réglementation et de contrôle que sont : la Commission Bancaire des Etats de l'Afrique Centrale (COBAC), le Conseil National de Crédit (CNC), et la Commission de Contrôle des Banques et des Etablissements Financiers.

La promotion proprement dite d'un environnement propice au développement de la microfinance date de 1992 avec la promulgation de la loi n° 92/006 du 14 août 1992, à l'origine du boom coopératif actuel, parmi lesquelles celles à caractère financier généralement appelées Coopérative d'Epargne et Crédit (COOPEC), qui vient accompagner la loi camerounaise 90/056 du 19 décembre 1990 relative à la liberté d'association.

Depuis le 13 avril 2002, l'activité de microfinance est régie par les dispositions du règlement n° 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC relatifs aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de microfinance dans la CEMAC. Ce texte introduit l'agrément obligatoire applicable à tous les types d'EMF, ainsi que l'obligation d'adhésion à l'association professionnelle.

Deux institutions sont à distinguer dans la mise en oeuvre de cette réglementation :

ð Celle des EMF existant avant l'entrée en vigueur du règlement du 13 avril 2002 : ils disposaient d'un délai qui a inspiré le 15 avril 2005 pour se mettre en conformité.

ð Celle des EMF crées à partir du 13 avril 2002 : ils doivent se conformer sans délai aux règlements et ne devraient pas exercer leur activité avant d'avoir obtenu leur agrément

Ce règlement fait également une distinction claire entre différentes institutions de la microfinance.

I.2.1.3 Typologie des établissements de microfinance

La COBAC (2002) permet de regrouper les établissements de microfinance en trois catégories :

F Sont classés en première catégorie, les établissements qui procèdent à la collecte de l'épargne de leurs membres qu'ils emploient en opération de crédit, exclusivement au profit de ceux-ci.

F Sont classés en deuxième catégorie, les établissements qui collectent l'épargne et accordent des crédits aux tiers.

F Sont classés en troisième catégorie, les établissements qui accordent des crédits au tiers, sans exercer l'activité de collecte, c'est-à-dire l'épargne.

Le secteur de la microfinance au Cameroun présente un paysage diversifié constitué d'entités opérationnelles relevants de conditions juridiques différentes.

Les réseaux : La CAMCULL, fédération de plus de 300 caisses coopératives d'épargne et de crédit. Les MC² : microbanques semi rurales mises en place par l'ONG ADAF avec l'assistance de Afriland First Bank. L'on dénombre 48 MC². Les caisses villageoises et de Crédit Autogérées (CVECA) : caisses villageoises créées par l'ONG MIFED dans le cadre du projet Crédit Rural Décentralisé. Il existe actuellement 181 CVECA. Les caisses de base de fonds d'Appui aux Organisation de Base (FOCAOB) encadrent environ 30 caisses.

Les établissements de microfinance hors réseau : ils sont constitués par des initiatives privées, notamment sur la base des dispositions de la loi n° 92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupes d'initiatives communes. Toutefois depuis l'avènement du règlement CEMAC sur la microfinance, un certain nombre d'entre eux optent pour la forme de Société Anonyme ; au mois de septembre 2004, l'on dénombrait 89 établissements de microfinance agrées par l'autorité monétaire.

Les autres établissements de microfinance : D'autres formes de microfinance existent au Cameroun à la faveur de la coopération bilatérale et multilatérale. Pour cette catégorie les services financiers sont une composante d'un paquet d'activités de développement intégré. Ces projets et ONG qui octroient des crédits à taux subventionnés participent de la lutte contre la pauvreté menée par le gouvernement. Dans cette catégorie l'on peut lister entre autres : ACEP, SOWEDA (South West Developpement Authority), MIDENO (Mission de Developpement du Nord Ouest), PREPAFEN (Projet BAD de Réduction de la Pauvrete des Femmes de la Province de l'Extreme-Nord), Cameroon Gatsby trust, SNV (Service Néerlandais de Volontaires), Peace Corps (Corps de la paix américain), GTZ. A côté du secteur de la microfinance, dit semi formel, on trouve le secteur informel constitué principalement des tontines.

I.2.2 Sources informelles :

Plusieurs sources de financement informel sont à la disposition des TPE (avance des clients, sous-traitance, crédit fournisseurs, prêteurs professionnels) Mais celles ayant fait l'objet d'un nombre considérable de publications ce sont les tontines.

I.2.2.1 Raisons du dualisme financier

Les secteurs financiers des pays en développement sont caractérisés par un degré élevé de dualisme financier, c'est-à-dire la juxtaposition des secteurs bancaire et informel en matière de financement. Les causes de ce dualisme financier font l'objet de deux thèses.

La première est celle des théoriciens de la libéralisation financière (Mac Kinnon et Shaw), qui considèrent que la présence du secteur informel s'explique par l'existence d'une politique de répression financière, et qu'il suffirait de lever les contraintes imposées au secteur financier formel pour réduire le secteur informel.

La deuxième thèse tend à démontrer que le dualisme financier n'est que la conséquence de l'hétérogénéité des structures économiques, sociales, culturelles et ethniques des pays en développement. Ainsi, le secteur financier formel se heurte lui-même à ce dualisme intrinsèque des économies en développement. On peut ainsi dire que le dualisme serait un phénomène structurel dans ces pays. Pour réduire le dualisme, les partisans de cette thèse proposent une réglementation plus forte à l'intérieur du secteur formel.

Jean-Louis LESPES36(*) distingue quatre phénomènes a l'origine du développement des pratiques informelles. Son analyse est aussi basée sur les caractéristiques structurelles des différents pays en développement, et peut donc compléter l'analyse ci-dessus. Ces quatre phénomènes sont: L'insertion du pays dans le contexte mondial, les transformations du mode de production, la situation démographique de ces pays, et là encore, l'omniprésence et l'inefficacité de l'Etat.

I.2.2.2 Typologie des Tontines

Il existe plusieurs types de tontines, chacune d'entre-elles étant, dans sa composition, a dominance professionnelle ou géographique.

Les tontines professionnelles ou socioprofessionnelles sont les tontines: de cadres, de fonctionnaires, d'agriculteurs, d'artisans, de commerçants, d'entreprises etc...

Les tontines géographiques sont les tontines: de quartiers, de villages, des Africains en France, de l'élite du Cameroun etc.....

On peut distinguer trois types principaux de tontines: les tontines mutuelles, les tontines commerciales, et enfin les tontines financières.

a) Les tontines mutuelles:

Ces tontines sont les plus répandues. Elles reposent sur la solidarité entre membres qui se connaissent bien. Les tontines mutuelles peuvent être définies comme des fonds d'épargne rotative où les levées bénéficient a chacun des sociétaires selon un ordre préétabli, mais révisable. Chacun peut prêter, emprunter et remplacer une créance par une dette.

b) Les tontines commerciales:

Dans cette forme de tontine, les fonds sont collectés par un tiers qui a pris l'initiative de la création du groupe et qui joue le rôle de banquier, prélevant une commission pour le service qu'il rend et d'ajuster au mieux l'épargne collectée et les prêts déboursés. Ces tontines commerciales ne sont pas véritablement des tontines au sens propre du terme, puisqu'il s'agit le plus souvent d'un accord bilatéral entre le « banquier ambulant » et son client qui n'a, comme seule initiative, que de mettre en concurrence les banquiers ambulants au niveau des éventuels services offerts et, notamment, du taux de garde réclamé pour garder l'argent en sécurité.

Dans cette forme de tontine, on peut également parler de créances et de dettes. En effet, la créance du client augmente au fur et a mesure qu'il dépose son épargne chez le tontinier, qui, a l'inverse voit sa dette augmenter d'autant. La créance des clients et la dette du tontinier sont la contrepartie l'une de l'autre: elles progressent a chaque versement et diminuent lors du remboursement.

c) Les tontines financières:

Contrairement aux tontines commerciales, où l'on cherche au maximum a récupérer l'argent déposé, les dépôts effectués ici par l'ensemble des adhérents sont mis aux enchères selon des modalités statutairement définies.

La typologie proposée par Bekolo-Ebe B. (1991) permet de donner un aperçu des différentes formes que peuvent prendre les tontines camerounaises et du comportement d'épargne des agents économiques à l'intérieur de celles-ci. Selon Bekolo-Ebe B. (1991), cinq types de tontines sont représentatifs du système tontinier au Cameroun.

-La tontine simple: Il y a un nombre fixe de participants, ceux-ci versant une somme, elle aussi fixée par avance, régulièrement. Suivant un ordre prédéterminé, chacun recevra le produit des versements de l'ensemble des participants.

-La tontine simple avec caisse de prêts: Chaque participant, en plus de sa cotisation fixe verse une seconde somme d'argent qui dépend de ses possibilités, et cette somme vient s'ajouter a celles des autres membres pour constituer la caisse des prêts. Les participants comme les non-participants peuvent se voir accorder un prêt dont le remboursement produira des intérêts qui seront redistribués en fin de cycle à chacun des membres uniquement, et cela au prorata de ce qu'ils y auront versé au cours du cycle.

-La tontine avec caisse de prêts et de secours: Dans cette tontine, très proche du deuxième type, les membres pratiquent un troisième versement périodique qui alimente une caisse de secours destinée à aider les divers participants en cas d'événement heureux ou malheureux, par exemple un mariage, une naissance, un décès, un incendie etc...

-La tontine avec enchères non capitalisées: Ce système tend à être de plus en plus répandu, et ses règles intègrent la notion de coût de capital et de risque. Contrairement aux systèmes précédents, les sommes collectées en une période, celles-ci constituant le gros lot, sont vendues aux enchères et remises au plus offrant. Seuls les participants n'ayant pas encore bénéficiés du gros lot sont autorises à participer aux enchères.

-La tontine avec enchères capitalisées: La différence avec le type précèdent est que la prime d'enchère payée par celui auquel on attribut le gros lot est divisée en petits lots qui seront revendus également aux enchères sur du court terme. Gros lot et petits lots constituent respectivement le « marche principal » et le « marche secondaire ».

I.2.2.3 Caractéristique du système financier informel

Selon Hugon P. (1991) tout système financier informel présente les caractéristiques suivantes :

- La prédominance des transactions en espèce ;

- L'absence d'enregistrement et de réglementation ;

- L'échelle restreinte des opérations ;

- La facilité d'entrer ;

- L'échange d'actifs hors des cadres juridiques ;

- Un fonctionnement qui s'appuie sur des relations personnelles ou sur des solidarités communautaires.

La personnalisation des relations privées qui pousse les entrepreneurs informels à choisir les circuits de financement informel, amène Letart M. (1990) à situer la finance informelle par rapport à la finance institutionnelle :

- L'absence de conditions préalables (absence de garantie, pas de formalité à remplir, pas de délai) ;

- L'absence de frais de gestion (l'administration est réduite au maximum) ;

- L'absence du cadre fixé (pas de formules toutes faites, le cadre s'adapte aux besoins des uns et des autres) ;

- L'absence de contrôle de l'Etat (les règles ne sont pas préétablies).

Ainsi, le financement informel est un moyen qui permet de mettre à la disposition des TPE des fonds à coûts moins élevés.

Même si les financements, informel et semi formel (Tontine et Coopec) restent les principaux pourvoyeurs de fonds des petits entrepreneurs, du fait de la rapidité et de la constitution de réseaux de relations d'affaires, par le biais des contacts réguliers entre les membres. Il existe malgré tout des limites à cette forme de financement : les tontines d'affaires ou « bourses d'argent », qui par leur procédure d'enchère n'accordent des fonds qu'aux plus offrant ; les Coopec d'affaires pratiquant assez souvent des taux usuriers.

La première partie nous a permi de présenter, de définir la TPE, le petit entrepreneur et de faire ressortir les spécificités des TPE camerounaises qui pour la plupart évoluent dans le secteur informel. Nous nous sommes aussi intéressé au mode de financement des TPE qui sont exclues du circuit de financement formel. Les petits entrepreneurs, pour cette raison se tournent vers l'épargne personnelle issue d'une activité passée, d'une autre activité ou des revenus générés par leur activité principale (autofinancement). Ils se tournent également vers l'aide des amis et de la famille, les tontines ou encore les micro crédit (mode de financement alternatif à l'autofinancement). En outre des auteurs, des études ont démontré que la spécificité des actifs développés au sein de l'entreprise ont une influence sur le mode de financement des entreprises (Marion A. (1995), Coeurderoy R. et Koulayom H. (1996), Williamson O.E., (1988), Balakrishnan S. et Fox I. (1993), Coeurderoy R. (2000), Ross (1977), Blazenko (1987), Noé T. (1988) et Narayanan M. (1988)). Leland H. et Pyle D. (1977) soutiennent que les propriétaires qui ont de meilleurs projets d'investissement le signalent aux éventuels créanciers par une proportion importante du capital investi dans leurs projets. De ces deux observations ont déduit les hypothèses suivantes :

H1 : Plus la durée de vie de l'output est limitée, plus la TPE recourt à l'autofinancement.

H2 : Plus le montant de l'investissement initial est élevé, plus la TPE peut recourir aux modes alternatifs à l'autofinancement.

SECTION II : METHODOLOGIE

L'objet de cette section est de déterminer la méthodologie adoptée, l'échantillon d'étude, les méthodes de recueil des données choisies, ainsi que les types de dépouillement.

II.1 LA METHODE DE COLLECTE DES DONNEES

Les démarches hypothético-déductives et les empirico-déductives sont les deux méthodes les plus souvent utilisées dans la recherche scientifique. La première consiste à vérifier la théorie, soit l'infirmer soit la confirmer ; quant à la seconde, elle consiste en la construction de la théorie.

La collecte des données implique la définition d'un échantillon au sein de la population préalablement définie. Il est question ici de détailler la procédure de constitution de l'échantillon et de présenter la méthode de recueil des données.

I.1.1 La constitution de l'échantillon

Matériellement et physiquement, il est coûteux de contacter tous les individus (unités statistiques) pour leur soumettre à un questionnaire, ceci implique la nécessité de déterminer un échantillon ou une population d'étude. La constitution d'un échantillon passe par la définition de la population d'étude, du cadre d'échantillonnage et la méthode d'échantillonnage adoptée.

I.1.1.1 Définition de la population d'étude

La détermination d'un échantillon est nécessaire car en fait, il est impossible et même très onéreux de contacter toute la population mère. Harvatopoulos Y. et Livian H.F. (1989)37(*) définissent la population comme l'ensemble de tous les éléments définis dans l'espace et dans le temps concernés par le même problème, objet d'étude.

Dans le cadre de notre étude, cette population sera constituée de TPE, ayant un nombre d'ouvriers inférieur ou égal à 9, observées au cours de la période de Avril à Mai 2005. Ces TPE ont pour activité principale la fabrication ou la production des parpaings, la restauration et la coiffure, et sont basées dans différents quartiers de la ville de Yaoundé. Pour des raisons de coût et de temps impartis, une partie de cette population sera soumise à l'enquête et constituera notre échantillon. Comme l'illustre le Tableau 3.2, nous nous sommes limités à 90 TPE, dont: 30 fabriques de parpaings, 30 salons de coiffure et 30 restaurants.

Tableau 3.2 : Constitution de notre échantillon en fonction de l'activité principale de la TPE.

Activité principale

Secteur d'activités

Nombre

Pourcentage

Fabriques de parpaings

Secondaire (Produit)

30

33,33

Salons de coiffure

Tertiaire (Purs services)

30

33,33

Restauration

Tertiaire (Service à forte composante matérielle)

30

33,34

Totaux

 

90

100

Source : L'auteur

I.1.1.2 Cadre d'échantillonnage.

Le cadre d'échantillon ou encore appelé base de sondage est constitué de la liste exhaustive de toutes les unités à partir desquelles on tirera l'échantillon. Idéalement il devrait coïncider exactement à la population, mais un tel cadre n'existe pas dans notre pays. Cette base de sondage peut être l'annuaire téléphonique, un annuaire d'entreprises, le plan d'une ville etc... (Giannellonie J.L., Vernette E. 2001).

D'un point de vue pratique, pour notre étude, nous avons utilisé la procédure d'un échantillon par jugement et précisément la technique boule de neige38(*) qui est généralement utilisée pour les populations difficiles à identifier.

I.1.1.3 Méthode d'échantillonnage adoptée

On distingue généralement deux types de méthodes d'échantillonnage : Les méthodes aléatoires ou probabilistes, et les méthodes empiriques ou non probabilistes.

F Les méthodes aléatoires : Un échantillon est dit aléatoire lorsque n'importe quel élément de la population ciblée peut appartenir à cet échantillon, et ceci avec une probabilité connue à l'avance, généralement la même pour tous les éléments (Boursin J.L. 1981). Parmi les méthodes probabilistes on peut distinguer : l'échantillon aléatoire, l'échantillon systématique, l'échantillon stratifié, l'échantillon à plusieurs degrés et l'échantillon par grappes.

F Les méthodes non probabilistes : Elles consistent à sélectionner les unités d'échantillonnage de façon non aléatoire. Dans ce cas, la probabilité qu'une unité soit inclue dans l'échantillon n'est pas connue, il n'est pas possible de calculer l'erreur d'échantillonnage. Les échantillons ainsi constitués permettent de choisir de manière précise les éléments de l'échantillon et ainsi de garantir plus facilement le respect des caractères exigés par certains designs de recherche tel que l'homogénéité (Baumard P., Ibert I.) Il existe ici trois choix possibles : selon le jugement, par quotas, par boule de neige et par convenance.

L'application de l'une ou l'autre de ces méthodes suppose au préalable l'existence d'un cadre échantillonnage précis.

Par rapport à notre question de recherche nous avons jugé utile d'adopter une méthode d'échantillonnage non probabiliste.

I.1.2 La procédure de recueil des données :

L'obtention des informations relatives aux choix entrepreneuriaux et au mode de financement des TPE nous a conduit à utiliser comme piste de collecte des données, l'enquête par questionnaire.

I.1.2.1 Présentation

L'enquête par le questionnaire est un mode de collecte de données primaires qui consiste, à l'aide d'un questionnaire, à interroger les individus en définissant au préalable, par une approche qualitative, les modalités de réponses au travers des questions relatives aux informations recherchées. Elle se distingue du simple sondage d'opinion par le fait qu'elle vise la vérification des hypothèses théoriques et les tests statistiques que ces hypothèses suggèrent.

Les étapes suivantes sont nécessaires en vue de valider le questionnaire :

§ L'élaboration du questionnaire ;

§ Le pré-test ;

§ et la validation définitive.

Notre questionnaire, s'adresse dans le cadre de notre étude aux dirigeants des TPE constituant notre échantillon.

I.1.2.2 La méthodologie d'enquête :

Nous distinguons plusieurs méthodes d'enquêtes appelés aussi mode de communication ou médias de recueil : (Tsapi, 1997)

- L'enquête face à face ;

- L'enquête par voie postale ;

- L'enquête par téléphone ;

- L'enquête auto administrée ;

- L'enquête par ordinateur.

Pour notre étude, nous avons choisi comme médias de recueil, l'enquête face à face.

I.1.2.3 L'administration du questionnaire en face à face : avantages et limites

F Cette procédure d'administration permet de répondre directement aux interrogations que peuvent se poser les répondants sur la nature même des questions. Elle permet également un meilleur contrôle de la représentativité de l'échantillon.

F Les principales limites sont que le chercheur doit toujours se garder d'exprimer toute opinion ou forme d'approbation ou de désapprobation au risque d'influencer le répondant. Par ailleurs, ce mode d'administration bloque les réponses de certaines personnes qui les considèrent comme trop personnelles pour être exprimées en face à face, La lourdeur et le coût généralement élevé du dispositif constituent autant de faiblesse de cette technique.

I.1.2.4 Objectifs pour lesquels la méthode convient à notre étude

F La connaissance de la population en tant que telle : Ses conditions, ses modes de vies, ses comportements et ses valeurs ou ses opinions.

F L'analyse du phénomène social que l'on pense pouvoir cerner à partir des informations portant sur les individus de la population concernée.

I.1.2.5 Contenu des questionnaires39(*)

On distingue généralement deux types de questions, les questions ouvertes, les questions fermées et parfois des questions mixtes.

Dans le cadre de notre étude, bon nombre de questions sont fermées. Ceci nous facilite l'analyse statistique et également réduit le temps de réflexion des enquétés.

Notre questionnaire est subdivisé en trois parties

F La première concerne les variables liées à l'identification de la TPE (4 questions) et des variables liées au profil du petit entrepreneur et ses motivations à la création de sa structure.

F La deuxième est relative aux variables sur le financement et les différentes sources financement :

- Financement initial (6 questions)

- Financement du fonds de roulement (8 questions)

- Financement de l'extension ou de la croissance (3 questions)

F La troisième rubrique concerne la spécificité des inputs et des outputs et les difficultés et contraintes liées à l'environnement de la TPE (6 questions).

I.1.2.6 Administration du questionnaire

Il est intéressant avant toute administration du questionnaire, de définir avec précision la personne auprès de qui l'information pertinente doit être recueillie. C'est ainsi que l'on nomme l'unité d'échantillonnage qui comprend l'unité déclarante (la personne répond pour elle-même) et l'unité de référence (la personne interrogée répond au nom de l'entreprise). Pour notre étude, l'unité de référence est retenue.

Avant d'administrer définitivement le questionnaire, nous avons fait le pré-test des questions auprès d'un échantillon très réduit, ceci nous a assuré de la clarté et de la précision des questions. Nous avons ainsi reformulé certaines questions, ajouté ou supprimé d'autres.

Selon Quivy R. et Van Campenhout L., il existe deux types d'administration du questionnaire : celui dit "d'administration indirecte" lorsque l'enquêteur complète lui-même à partir des réponses qui lui sont fournies par le répondant ; et le questionnaire dit "d'administration directe" ici le répondant remplit lui-même le questionnaire qui lui est remis. Pour l'administration directe les techniques utilisées sont : le face à face et l'entretien téléphonique, tandis que pour l'administration indirecte les techniques sont : par voie postale, transmission par ordinateur ...

Dans le cadre de notre étude nous avons utilisé l'administration directe.

I.1.2.7 Difficultés rencontrées sur le terrain

Plusieurs difficultés ont été rencontrées :

F Beaucoup d'enquêtés, malgré les précautions que nous avons prises40(*), ont manifesté leur réticence et ceci nous a empêché de vite atteindre la taille de notre échantillon.

F L'indisponibilité des répondants, manifestée par des multiples rendez-vous non honorés.

F La méfiance des répondants qui nous confondaient avec des agents de la commune, du fisc ou encore des services d'hygiène malgré la présentation de nos pièces, d'où leur réticence.

Après cette littérature sur le recueil des données, il nous revient de construire un modèle d'analyse pour la vérification de nos hypothèses, pouvant nous conduire au traitement des données.

I.2 TRAITEMENT DES DONNEES

Cette phase met en exergue la construction du modèle d'analyse qui comprend l'identification et l'opérationnalisation des variables, les méthodes de traitement des données.

I.2.1 Identification et définition des variables

La formulation des hypothèses est une démarche intellectuelle que le chercheur doit adopter pour percevoir les phénomènes. L'hypothèse de recherche lie généralement deux variables l'une, dépendante et l'autre indépendante pour enfin les opérationnaliser.

La variable indépendante est celle qui est manipulée dans le souci d'en identifier les effets sur le sujet, tandis que la variable dépendante, correspond à l'effet observé suite à la manipulation de la variable indépendante.

L'identification est présentée comme suit :

Tableau 3.3 : Identification des variables

HYPOTHESES

Type de variables

Variables indépendantes

Variables dépendantes

Plus l'output a une durée de vie limitée plus la TPE recourt à l'autofinancement.

Durée de vie de l'output

Autofinancement

Plus le montant de l'investissement initial est élevé, plus la TPE peut recourir aux modes alternatifs à l'autofinancement.

Investissement initial

Modes alternatifs à l'autofinancement (Aide familiale

,Microcrédits, Tontines, Crédits fournisseurs etc... )

Source : Auteur

I.2.2 Opérationnalisation des variables

Dans ce cadre, il est question d'associer à chaque variable, une mesure ou un besoin en information, ceci dans le but de résoudre la question de recherche. Ceci étant, l'opérationnalisation se présente comme suit :

Figure 3-2 : Opérationnalisation des variables

Variables

Indicateurs

Entrepreneur

Age, Sexe, Niveau scolaire, Ses motivations etc.....

Durée de vie de l'output.

Aspect matériel ou immatériel de l'output, Possibilité de stockage, Périssabilité des produits vendus, Fréquence de la demande du même produit ou service. etc...

Taille

Capital investi, Le Chiffre d'affaire, Le nombre de salariés etc....

Autofinancement

Epargne personnelle, Revenu provenant d'une autre activité.

Modes alternatifs

Aide familiale et des amis, Micro crédit, Tontine et crédit fournisseurs.

Source : Auteur

I.2.3 Méthode de traitement des données

Le traitement des données s'est fait à l'aide des techniques de statistique descriptive. Nous utiliserons les méthodes descriptives (tri à plat et tri croisé) et le test de corrélation de Pearson.

I.2.3.1 Le tri à plat.

Cette opération encore appelée tabulation simple consiste à réorganiser l'ensemble des valeurs prises par une variable41(*). Cette méthode nous a permis de calculer les pourcentages effectués variable par variable en vue de construire des tableaux de fréquence.

I.2.3.2 Le tri croisé.

Nous avons eu recours à ce test car les données sont quantitatives. Ceci nous a permis d'apprécier la distribution d'une variable par rapport à une autre.

I.2.3.3 La description du test de corrélation des rangs de Pearson.

Les tests statistiques permettent de mesurer les liaisons entre deux groupes de variables. Dans notre étude nous avons eu recours au test de corrélation de Pearson qui permet de voir le degré d'association entre différentes variables.

La question de recherche est la suivante : deux variables X et Y mesurables sur deux échantillons appariés sont-elles indépendantes?

F Conditions d'application

- les deux échantillons sont aléatoires et appariés

- Les n paires d'observations sont indépendantes

- Les variables X et Y sont au moins ordinales

F Hypothèses

L'hypothèse nulle a éprouvée est : Ho : Les deux variables sont indépendantes

L'hypothèse alternative est : H1 : Les deux variables sont dépendantes.

F Statistique calculée et interprétation du test

Soit deux variables (X,Y) observées sur un échantillon de taille n comprenant n paires d'observations (X1,Y1), (X2,Y2), ......... ,(Xn,Yn). On peut obtenir une indication de la corrélation entre les variables X et Y en classant les valeurs de Xi par ordre croissant et en comptant et en comptant le nombre de valeur Yi correspondantes ne satisfaisant pas cet ordre. Classer les valeurs Xi par ordre croisant signifie que Xi est inférieur à Xj pour tout i inférieur à j. Soit R le nombre de paires (Xi,Yj) telles que, si i < j, on ait simultanément Xi < Xj (ce qui va de soit du fait du classement par ordre croissant des Xi) et Yi < Yj.

La statistique calculée est :

S = 2R - n (n-1)/2

On compare la statistique S des valeurs critiques Sa disponibles dans une table. La règle de décision est la suivante : on rejette Ho si S > Sa. En cas de rejet de Ho , le signe de S indique le sens de la dépendance.

Lorsque n est suffisamment grand (c'est-à-dire n > 15).

S + 1

S' =

n(n+1)(2n+5)/18

tend vers la loi normale centrée réduite et on peut l'utiliser en association avec les règles de la loi normale pour prendre la décision de rejet ou de non-rejet de Ho.

Le présent chapitre nous a permis de préciser le cadre méthodologique de notre étude et nous avons au préalable exposé les modes de financement des TPE camerounaises. Nous consacrons le chapitre qui suit à la présentation des principaux résultats de notre étude.

CHAPITRE IV :

L'IMPACT DES MODES DE FINANCEMENT SUR LES CHOIX ENTREPRENEURIAUX DE QUATRE VINGT DIX TPE DE LA VILLE DE YAOUNDE

Notre enquête nous a permis d'avoir plusieurs informations sur les TPE de la ville de Yaoundé. Nous présenterons respectivement au cours du présent chapitre les caractéristiques des TPE et du petit entrepreneur de notre échantillon (Section I), puis nous nous intéresserons aux résultats portant sur les tests de nos hypothèses de recherche (Section II).

SECTION I : LES CARACTERISTIQUES DES TPE DE NOTRE ECHANTILLON :

Cette section nous permettra de présenter les TPE de notre échantillon, les caractéristiques des différentes activités, le profil et les motivations des petits entrepreneurs de notre échantillon.

I.1 PRESENTATION DES TPE DE NOTRE ECHANTILLON

Comme nous l'avons signalé plus haut, notre échantillon est constitué de quatre vingt dix TPE dont trente fabriques de parpaings, trente salons de coiffure et trente restaurants. Nous présenterons ces TPE en insistant sur leur situation géographique, les produits et services qu'elles offrent à la clientèle et la difficulté principale de chacune d'elles.

I.1.1 Les fabriques de parpaings :

Elles peuvent être classées dans le secteur secondaire, car leur activité vise à la transformation du sable et du ciment en parpaings, qui constituent des éléments entrant dans la construction des immeubles.

L'émergence de cette activité dans la ville de Yaoundé ces dernières années est sans nul doute le résultat de la croissance démographique, conséquence des mouvements migratoires, de l'exode rural42(*)et des fortes demandes en construction d'immeubles.

Les fabriques de parpaings sont situées principalement dans les quartiers périurbains de la ville qui correspondent aux principales entrées de la ville. L'on peut citer, entre autres quartiers: Mvan, Messassi, Emana, Nkolbisson, Ekié, Mendong, Ngoulemekong, Mimboman etc...... Mais nous les retrouvons aussi en plein milieu urbain notamment dans les quartiers tels que Santa Barbara ou encore la nouvelle route Bastos. Leur positionnement vise à se rapprocher de la demande, les nouveaux chantiers étant plus concentrés dans ces quartiers.

Même si leur activité principale est la fabrication et la vente des parpaings de 10, 15 ou 20 centimètres, leur offre ne se limite pas là, certaines d'entre elles proposent à la clientèle des objets d'ornement et les services de leurs employés quant il s'agit d'élever des mûrs, poser des pavés ou encore crépir des immeubles.

La principale difficulté que rencontrent les petits entrepreneurs dans ce type d'activité est celle liée à la gestion de leur stock d'inputs (Sacs de ciment, sable) et d'outputs (parpaings, objets d'ornement), beaucoup de fabricants de parpaings évoluent en bordure de rue et n'ont pas de hangar pour conserver les produits de leur fabrique, ceux-ci sont exposés soit aux pluies qui viennent souvent détruire le fruit d'un dur labeur ou encore les voleurs qui profitent de l'obscurité de la nuit pour dérober certains produits.

I.1.2 Les salons de coiffure

La coiffure fait partie des métiers liés à l'esthétique, à cet effet, homme et femme se rendent fréquemment chez leur coiffeur ou coiffeuse.

Il n'existe pas dans la ville une réelle concentration des salons de coiffure en un lieu particulier, on les retrouve un peu partout.

Les salons de coiffure qui constituent principalement notre échantillon sont ceux qui s'intéressent aux femmes mais quelques uns sont mixtes. En dehors de la coiffure, ces salons offrent à leurs clientèles des services tels que les soins de cheveux, le lavage des cheveux, le défrisage de même que la vente des produits de beauté, des mèches etc.......

La principale difficulté rencontrée par les propriétaires des salons de coiffure concerne les employés qui, à cause de leur attitude à l'égard des clients peuvent diminuer les parts de marché de la coiffeuse.

I.1.3 Les restaurants

Se nourrir constitue l'un des besoins primaires de tout être vivant. L'activité des restaurants ou « tourne dos », a connu un réel essor avec l'instauration par le gouvernement camerounais de la journée continue dans les services publics. Ainsi, les principaux point de restauration de Yaoundé se situent à proximité des services publics, parapublics et privés, des marchés, des établissement scolaires ou encore des universités et écoles professionnelles. Ce rapprochement vise à répondre aux divers besoins des consommateurs qui n'ont plus besoin de rentrer chez eux pour le déjeuner et qui même pour certains, y prennent leur petit déjeuner avant de commencer leur journée de travail.

En dehors des différents mets qu'ils proposent à l'occasion du déjeuner, ils y associent aussi des jus et du vin pour désaltérer leurs clients.

La principale difficulté que rencontre les petits entrepreneurs dans ce secteur est liée à la malhonnêteté de certains clients qui ne payent pas toujours ce qu'ils consomment.

I.2 CARACTERISTIQUE DES DIFFERENTES ACTIVITES

A partir des données issues de notre questionnaire nous avons fait des tableaux croisés et graphiques pour avoir les caractéristiques de notre échantillon.

Ces caractéristiques concernent leur age, leur forme juridique et le nombre d'employés, le montant de l'investissement initial et le chiffre d'affaires mensuel.

I.2.1 Relation TPE et nombre d'années d'existence

Tableau 4.1 : Relation nombre d'année d'existence de la TPE et Activité principale

 

Activité principale

Total

Fabrique de parpaings

Salon de coiffure

Restaurant

Nombre d'année d'existence de la TPE

) 0-2)

4

10

5

19

) 2-4)

12

7

8

27

) 4-6)

6

7

9

22

) 6-8)

8

3

3

14

Supérieure à 8 ans

0

3

5

8

Total

30

30

30

90

Il ressort du tableau ci dessus que la plupart des TPE sont très jeunes, en effet 68 TPE sur les 90 soit environ 75%, ont entre 0 et 6 années d'existence. L'activité qui regroupe les plus jeunes TPE est la fabrique de parpaings car 22 fabriques sur 30, soit 73% environ ont moins de six années d'existence. Ceci pourrait se justifier par la forte explosion démographique que connaît la ville de Yaoundé ces dernières années.

I.2.2 Relation TPE et forme juridique

Tableau 4.2 : Relation Forme juridique et Activité principale

 

Activité principale

Total

 

Fabrique de parpaings

Salon de coiffure

Restaurant

 

Forme juridique

Entreprise individuelle

19

26

30

75

 

SNC

5

4

0

9

 

Association

6

0

0

6

Total

30

30

30

90

Il ressort du tableau si dessus que 75 TPE sur les 90 que constituent notre échantillon sont des entreprises individuelles soit environ 83% de l'effectif total. Très peu de petits entrepreneurs de Yaoundé s'associent pour créer une activité. Les seuls exemples d'association se trouvent dans les fabriques de parpaings (11 fabriques sur 30 soit 36% de fabriques) ensuite viennent les salons de coiffure surtout ceux qui sont mixtes (6 salons sur 30 soit une proportion de 13 % environ)

I.2.3 Relation TPE et nombre d'employés

Tableau 4.3 : Relation Nombre d'employés et Activité principale

 

Activité principale

Total

Fabrique de parpaings

Salon de coiffure

Restaurant

Nombre d'employés

)0-2)

9

8

20

37

)2-4)

12

15

10

37

)4-9)

9

7

0

16

Total

30

30

30

90

Le tableau si dessus nous montre qu'une grande proportion (84%) de TPE ont un nombre d'employés inférieur ou égal à quatre. Les seules activités où l'on dénombre un nombre d'employés supérieur à quatre sont les fabriques de parpaings, avec 9 fabriques sur les 30 soit 30% environ et les salons de coiffure 7 sur 30 soit 23% environ. On note aussi une forte concentration d'un nombre d'employés inférieurs ou égal à deux dans les restaurants soit 66% environ de l'effectif des restaurants.

I.2.4 Relation TPE et investissement initial du Petit entrepreneur

Graphique 4.1 : Relation TPE et Montant de l'investissement initial

L'activité des restaurants est celle qui demande le moins de fonds pour le lancement de l'activité. Le montant de l'investissement initial ne constitue pas vraiment une barrière à l'entrée pour ceux ou celles qui voudrait s'y investir. 26 restaurants sur les 30, soit 86.7%, ont eu besoin d'une somme inférieure ou égale à 200 000 de FCFA pour le lancement de leur activité. Par contre les activités des coiffeuses et des fabricants de parpaings nécessitent un investissement initial un peu plus élevé, particulièrement les fabriques de parpaings où plus de 36 % des petits entrepreneurs ont investi une somme supérieure à 1 000 000 de FCFA.

I.2.5 Relation TPE et Chiffre d'affaires mensuel

Graphique 4.2 : Relation TPE et Chiffre d'affaires mensuel

Le graphique ci-dessus nous permet de constater que les restaurants sont les TPE dont le chiffre d'affaires est le moins élevé par rapport à l'ensemble de la population de notre étude, par contre quelques uns se distinguent avec des chiffres d'affaires supérieurs à 500 000 FCFA/mois. L'activité où l'on trouve les chiffres d'affaires les plus élevés est la fabrique de parpaings. Les salons de coiffure sont moyennement repartis sur l'ensemble des intervals avec une forte concentration du chiffre d'affaires mensuel entre 100 000 et 200 000 FCFA/mois pour cette activité.

I.3 CARACTERISTIQUES LIEES AU PROFIL ET AUX MOTIVATIONS DU PETIT ENTREPRENEUR DE NOTRE ECHANTILLON

On a à ce niveau : l'age, le sexe, la situation matrimoniale, le niveau scolaire, la formation initiale, le statut du petit entrepreneur, la profession antérieure et les motivations à la création du petit entrepreneur.

I.3.1 Relation age du petit entrepreneur et TPE

Tableau 4.4 : Relation Age du petit entrepreneur et Activité principale

 

Activité principale

Total

Fabrique de parpaings

Salon de coiffure

Restaurant

Age du petit entrepreneur en années

) 20-30)

11

14

5

30

) 30-35)

9

14

10

33

) 35-40)

4

1

6

11

) 40-45)

5

0

6

11

) 45-50)

0

1

0

1

Supérieur à 50

1

0

3

4

Total

30

30

30

90

Une grande proportion (70% environ, 63 petit entrepreneurs sur 90) de petits entrepreneurs de la ville de Yaoundé ont entre 20 et 35 ans. L'on retrouve principalement les plus jeunes dans les salons de coiffure (28 coiffeuses sur 30 ont moins de 35 ans) les plus âgés sont dans les fabriques de parpaings (30% de fabricants ont plus de 35ans) et les restaurants (15 restaurateurs sur 30 ont plus de 35 ans).

I.3.2 Relation sexe du petit entrepreneur et TPE

Tableau 4.5 : Relation Sexe et Activité principale

 

Activité principale

Total

 

Fabrique de parpaings

Salon de coiffure

Restaurant

 

Sexe

Masculin

25

5

2

32

 

Féminin

5

25

28

58

Total

30

30

30

90

On note une prédominance du sexe féminin dans notre échantillon (58 petits entrepreneurs sur les 90 sont des femmes soit 64% de tout l'échantillon) cela peut s'expliquer par le fait que nous avons choisi des salons de coiffure pour les dames principalement. Les hommes en revanche sont bien représentés dans les fabriques de parpaings  (83% des fabricants sont des hommes).

I.3.3 Relation TPE et Situation matrimoniale du petit entrepreneur

Tableau 4.6 : Relation Situation matrimoniale et Activité principale

 

Activité principale

Total

Fabrique de parpaings

Salon de coiffure

Restaurant

Situation matrimoniale

Célibataire

7

21

6

34

Marié (e)

23

7

19

49

Veuf (veuve)

0

0

2

2

Divorcé(e)

0

2

3

5

Total

30

30

30

90

Un peu plus de la moitié des petits entrepreneurs de notre échantillon sont mariés (soit 54% de petits entrepreneurs de l'échantillon) avec une grande proportion chez les fabricants de parpaings et les restaurateurs (76% et 63% respectivement). On note par contre une grande proportion de célibataires chez les coiffeurs (70% environ).

I.3.4 Relation TPE et niveau scolaire du petit entrepreneur

Tableau 4.7 : Relation Niveau scolaire et Activité principale

 

Activité principale

Total

Fabrique de parpaings

Salon de coiffure

Restaurant

Niveau scolaire

Primaire

4

5

10

19

Secondaire

20

22

19

61

Supérieur

6

3

1

10

Total

30

30

30

90

On note un niveau d'instruction moyen pour l'ensemble de l'échantillon plus de 67% ont fait des études secondaires. Les restauratrices sont les moins instruites, les fabricants de parpaings ont un niveau d'instruction plus élevé par rapport à l'ensemble de l'échantillon.

I.3.5 Relation TPE et formation initiale du petit entrepreneur

Tableau 4.8 : Relation Formation initiale et Activité principale

 

Activité principale

Total

Fabrique de parpaings

Salon de coiffure

Restaurant

Formation initiale

Technique professionnelle

9

14

4

27

Générale

17

13

25

55

Economie/Gestion

3

1

1

5

Droit

0

1

0

1

Science

1

0

0

1

Art/ lettre/ Sciences humaines

0

1

0

1

Total

30

30

30

90

L'enseignement général est beaucoup plus représenté dans notre échantillon ; en effet 61% des petits entrepreneurs ont reçus une formation générale car issus des niveaux primaires et secondaires. Ensuite on a l'enseignement technique professionnel particulièrement chez les coiffeuses (46% de coiffeuses ont reçus une formation technique professionnelle). En effet beaucoup de coiffeuses se forment auprès d'autres coiffeuses avant d'ouvrir leurs propres salons.

I.3.6 Relation TPE et statut du petit entrepreneur

Tableau 4.9 : Relation Statut du petit entrepreneur et Activité principale

 

Activité principale

Total

Fabrique de parpaings

Salon de coiffure

Restaurant

Statut du petit entrepreneur

Propriétaire dirigeant

27

29

30

86

Dirigeant

3

1

0

4

Total

30

30

30

90

86 petits entrepreneurs sur les 90 (soit 95%) déclarent être propriétaires dirigeants, ceci confirme le caractère unipersonnel des TPE où il n'y a généralement pas d'ouverture de capital ; le propriétaire est l'homme a tout faire, l'identité de la TPE se confond à celle de son propriétaire. Le graphique à secteurs si dessous l'illustre parfaitement.

Graphique 4.3 Le statut du petit entrepreneur

I.3.7 Relation TPE et profession antérieure du petit entrepreneur

Tableau 4.10 : Relation Profession antérieure du dirigeant et Activité principale

 

Activité principale

Total

Fabrique de parpaings

Salon de coiffure

Restaurant

Profession antérieure du dirigeant

Sans emploi

9

17

16

42

Employé/Ouvrier

11

10

11

32

Cadre/Agent de maîtrise

5

0

0

5

Dirigeant

2

2

2

6

Autre

3

1

1

5

Total

30

30

30

90

42 petits entrepreneurs sur 90 soit 46% des petits entrepreneurs de notre échantillon sont Sans Emplois avant de créer leur structure. Ceci peut rejoindre l'idée suivant laquelle la TPE permet de résoudre le problème de chômage des jeunes en milieu urbain. Beaucoup d'autres petits entrepreneurs (35% de l'échantillon) ont travaillé pour quelqu'un d'autre, avant de créer leur propre structure.

I.3.8 Relation TPE et motivation du petit entrepreneur

Tableau 4.11 Relation Motivation à la création et Activité principale

 

Activité principale

Total

Fabrique de parpaings

Salon de coiffure

Restaurant

Motivation à la création

Besoin de sécurité

8

5

14

27

Besoin d'autonomie

6

8

12

26

Besoin de réalisation de soi

7

14

3

24

Besoin de reconnaissance

1

1

0

2

Besoin de s'enrichir

4

1

0

5

Autre

4

1

1

6

Total

30

30

30

90

Les principales motivations des petits entrepreneurs de notre échantillon sont le besoin de sécurité (27 petits entrepreneurs sur 90 soit 30% environ de l'effectif total) pour ceux qui étaient des chômeurs, le besoin d'autonomie (28% environ) et le besoin de réalisation de soi (26% environ) pour ceux qui ont eu à travailler pour quelqu'un d'autres avant de se mettre à leur propre compte.

La présente section, nous a permis de donner les principales caractéristiques des TPE et des petits entrepreneurs de notre échantillon. Penchons-nous à présent sur les résultats des tests statistiques que nous avons effectués pour éprouver nos hypothèses.

SECTION II : LES RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Nous apprécierons successivement l'incidence de la durée de vie de l'output et du montant de l'investissement initial sur le mode de financement des TPE.

II.1 : L'INFUENCE DE LA DUREE DE VIE DES OUTPUTS SUR LE CHOIX D'UN MODE DE FINANCEMENT.

Il s'agira de tester l'hypothèse H1 : Plus la durée de vie des outputs est limitée, plus la TPE recourt à l'autofinancement.

Le test de corrélation des rangs de Pearson nous donne les résultats présentés comme ci-dessous :

Tableau 4.12 : Influence de la durée de vie des outputs sur le choix d'un mode de financement

Correlations

1,000

,377

**

,

,000

90

90

,377

**

1,000

,000

,

90

90

Pearson Correlation

Sig. (2-tailed)

N

Pearson Correlation

Sig. (2-tailed)

N

Durée de vie des outputs

Mode de financement

de la TPE

Durée de vie

des outputs

Mode de

financement

de la

TPE

Correlation is significant at the 0.01 level (2-tailed).

**.

Le résultat du test de corrélation est globalement significatif et cela à 99%.

L'on rejette l'hypothèse H0 : les variables «durée de vie des outputs » et « autofinancement » sont indépendantes. L'hypothèse H1 : les variables « durée de vie des outputs » et « autofinancement » sont dépendantes est vérifiée.

Nous pouvons confirmer au regard de ces résultats que la durée de vie des outputs influence le mode de financement de la TPE ceci nous permet donc de confirmer notre première hypothèse.

Les restaurants ont rarement recours au crédit des tontines ou EMF car la durée de vie de leur outputs (le repas) se limite généralement à une journée, contrairement à une coiffure qui peut mettre plusieurs jours avant d'être renouvelée et un parpaing qui peut faire plusieurs années sans se détériorer. La durée de vie de l'output pourrait ainsi constituer une garantie, et justifier la facilité avec laquelle les fabricants de parpaings recourent aux modes alternatifs à l'autofinancement.

Le tableau 4.13 ci-dessous montre qu'il y'a une forte corrélation entre la durée de vie de l'output et celle des inputs entrants dans le processus de production. Ceci nous conduit à conclure que les TPE qui déploient les inputs à durée de vie limitée recourent très peu aux modes alternatifs à l'autofinancement. En effet, la durée de vie des ingrédients et denrées alimentaires entrants dans la préparation des repas proposés par les restaurants, est moins longue que les produits de beauté utilisés généralement dans les salons de coiffure, qui eux aussi ont une durée de vie moins longue que le sable qui peut mettre plusieurs années sans se déprecier. Les inputs et outputs des TPE constituent donc des actifs spécifiques pour la TPE, confirmant ainsi la théorie des coûts de transactions. Les actifs spécifiques à la firme sont financés par l'autofinancement et les actifs non spécifiques sont financés par l'endettement La durée de vie des inputs et outputs influencent le mode de financement utilisé par les petits entrepreneurs des TPE de la ville de Yaoundé. Ces resultats corroborent avec ceux des auteurs suivants : Williamson O.E., (1988), (Marion A. (1995), Coeurderoy R. et Koulayom H. (1996), Balakrishnan S. et Fox I. (1993), Coeurderoy R. (2000), Ross (1977), Blazenko (1987), Noé T. (1988) et Narayanan M. (1988).

Tableau 4.13 : Corrélation entre la durée de vie des inputs entrants dans le processus de production et la durée de vie des outputs

II.2  L'INFLUENCE DE L'INVESTISSEMENT INITIAL DU PETIT ENTREPRENEUR SUR LE CHOIX D'UN MODE DE FINANCEMENT.

Quel est l'impact du montant de l'investissement initial sur le choix d'un mode de financement ?

La réponse provision à cette question ce trouve dans l'hypothèse suivante : H2 : Plus l'investissement initial du petit entrepreneur est élevé plus il peut recourir aux modes alternatifs à l'autofinancement. Les résultats du test non paramétriques des rangs de Pearson nous sont donnés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 4.14 : Influence de l'apport initial en capital du petit entrepreneur sur le choix d'un mode de financement.

Le test est vérifié, la corrélation est significative à 99%.

L'hypothèse nulle H0 : les variables « Investissement initial » et « modes de financement » sont indépendantes est rejetée, Ceci nous conduit à vérifier notre deuxième hypothèse H2 : Les variables « Investissement initial » et « modes de financement » sont dépendantes.

Nous pouvons confirmer au regard de ces résultats dire que le montant du capital initial influence significativement le mode de financement des TPE : plus le capital investit est élevé plus le petit entrepreneur peut recourir aux modes alternatifs à l'autofinancement (aides, tontine, micro crédit etc...).

Tableau 4.15 : Corrélation entre nombre d'employés de la TPE et le montant de l'investissement initial

Tableau 4.16 : Corrélation entre chiffre d'affaire mensuel de la TPE et le montant de l'investissement initial.

Les autres variables de la taille de la TPE (nombre d'employés et Chiffre d'affaires), présentent une forte corrélation avec le montant de l'investissement initial, nous pouvons par conséquent dire que la taille de la TPE influence sur son mode de financement : plus elle est grande (Chiffre d'affaire élevé, montant de l'investissement initial élevé et nombre d'employés proche de 9), plus la TPE peut recourir aux modes alternatifs à l'autofinancement. La taille de la TPE peut donc être considérée comme un signal pour les différents créanciers du petit entrepreneur, ceci allant dans le même sens que les résultats de Ross (1977) sur la théorie des signaux.

La corrélation entre l'apport initial du petit entrepreneur (Montant de l'investissement initial) et le mode de financement, corrobore avec les résultats de Wamba H. et Tchamambé Djiné L. (2002), Leland H. et Pyle D. (1977) qui soutiennent que les propriétaires qui ont de meilleurs projets d'investissement le signalent aux éventuels créanciers par une proportion importante du capital investi dans leurs projets.

La durée de vie des outputs et le montant de l'investissement initial sont tous deux des signaux pour les différents créanciers informels et semi formels (Micro crédits, tontines, fournisseurs).

CONCLUSION GENERALE

La question de recherche suivante a guidé notre recherche : «Comment, en fonction des activités qu'ils choisissent, les petits entrepreneurs de ville de Yaoundé financent-ils leur TPE ? ». Pour mener avec diligence et rigueur, sans toute fois sacrifier l'esprit de découverte et de curiosité qui caractérise tout travail de recherche, nous avons, à partir d'une revue de la littérature et d'un certain nombre d'interrogations émanant des observations, formulé les hypothèses ci-dessous qui ont constitué des réponses provisoires à nos investigations.

H1 : Plus la durée de vie des outputs est limitée, plus la TPE recourt à l'autofinancement.

H: Plus le montant de l'investissement initial est élevé, plus la TPE peut recourir aux modes alternatifs à l'autofinancement.

La revue de la littérature, nous a permis dans un premier temps d'aborder les points ayant trait respectivement à l'entrepreneur : son profil, sa typologie, ses motivations et le processus de création d'une entreprise et ceux ayant trait à la TPE informelle et son système de gestion. Par la suite, nous avons présenté les fondements théoriques de la TPE et ses modes de financement compte tenu des choix du petit entrepreneur. La synthèse des travaux antérieurs sur la relation entre la nature des actifs et les modes de financement a aussi été présentée. Ainsi que les résultats de l'enquête DIAL/DSCN (1993) sur les modes de financement des petites entreprises informelles en fonction des activités qu'elles développent.

La vérification de nos hypothèses a nécessité une enquête sur la base d'un questionnaire auprès de 90 TPE de la ville de Yaoundé dont 30 fabriques de parpaings, 30 salons de coiffure et 30 restaurants.

Sur le plan statistique nous nous sommes servi du test statistique de corrélation de Pearson pour mesurer le degré d'association entre nos différentes variables. À côté de ces tests statistiques, nous avons utilisé les méthodes de statistiques descriptives (tri à plat et tri croisé).

Notre test nous a permis de vérifier significativement nos deux hypothèses.

La confirmation de notre première hypothèse nous a inspiré la remarque suivante :

La durée de vie des inputs et des outputs peut être un signal pour la décision d'octroi de crédit aux petits entrepreneurs. Le produit constitue une garantie pour les différents créanciers (EMF, Tontine).

Par rapport à la seconde hypothèse, nous pouvons dire que les petits entrepreneurs qui veulent avoir accès aux modes alternatifs à l'autofinancement doivent se signaler par un niveau élevé de leur investissement initial. Nous leur proposons, pour augmenter le montant de leurs investissements, de se regrouper en GIC (Groupe d'Initiative Commune), de former des associations, ceci pourra leur faciliter l'accès aux micro crédits des EMF.

En outre il est intéressant de constater que l'on peut gagner beaucoup avec un faible investissement et sans avoir recours aux modes alternatifs à l'autofinancement (l'exemple des restaurants est édifiant (Voir graphique 4.1 et graphique 4.2).

Il est aussi intéressant de préciser que nos TPE sont très jeunes, elles sont pour la plupart des entreprises individuelles. Très peu sont des Sociétés en Nom Collectif (SNC), des associations, ou encore constitué en Groupe d'Initiative Commune (GIC). Ceci peut justifier le faible recours aux crédits des EMF, des petits entrepreneurs de notre échantillon, car les institutions de microfinance préfèrent accorder des crédits aux groupes et ceci cadre avec l'un de leurs objectifs qui est celui de lutter contre la pauvreté.

L'autofinancement est constitué principalement des revenus des activités passées (épargne personnelle) et des profits générés par l'activité en cours.

La principale source de financement externe utilisée par les petits entrepreneurs de Yaoundé est les prêts auprès des tontines. Très peu de petits entrepreneurs de Yaoundé recourent aux structures de microfinance, qui sont pourtant organisées et mises sur pieds pour les entreprises de très petites taille (voir annexe 2). Il faut aussi signaler que très peu de petits entrepreneurs de notre échantillon ont ouvert des comptes d'épargnes auprès des institutions de microfinance, ils préfèrent épargner dans les tontines. Par conséquent ils ne peuvent pas bénéficier des avantages ou des crédits à court et moyen terme que leur proposent les EMF.

En cette année 2005, déclarée année de la microfinance par les nations unies, les pouvoirs publics ont intérêt à poursuivre l'organisation du secteur de la microfinance. Mieux il sera organisé, plus les petits entrepreneurs pourront avoir facilement accès aux fonds pour financer leurs activités et cela pourra contribuer à résoudre partiellement le problème du chômage des jeunes.

Les promoteurs des EMF devraient réviser leur stratégie en matière d'octroi de crédit, pour permettre à un plus grand nombre de petits entrepreneurs d'avoir accès à leurs services. Ils ont intérêt à amplifier la sensibilisation auprès des clients potentiels que sont ces petits entrepreneurs. Cette sensibilisation visera à réduire l'asymétrie d'information entre les EMF et les petits entrepreneurs car beaucoup de petits entrepreneurs dans la ville de Yaoundé ne font pas encore de différence entre les EMF et les banques classiques.

De notre étude il ressort que l'aide est beaucoup plus sollicitée par les femmes qui constituent 64.4% de l'effectif de notre échantillon, et en particulier les jeunes femmes de salons de coiffure qui sont majoritairement des célibataires donc reçoivent le soutien des parents, des amis ou du conjoint.

Les hommes (fabricants de parpaings) par contre ont plus recours aux micro crédits et tontines. Leur propension à prendre des risques serait plus élevée que celle des femmes (28 restaurateurs sur les 30 sont des femmes), qui sont celles qui ont le plus recours à l'autofinancement.

Nous sommes tout à fait conscients : que nous n'avons pas fait le tour complet de la question, qu'une analyse avec un plus grand nombre d'activités pourrait permettre de mieux généraliser les résultats, qu'une étude auprès des structures d'associations (tontine) et des Etablissements de Micro Finance (EMF) pourrait nous permettre de mieux expliquer et apprivoiser les modes de financement des TPE en fonction de leur activité principale.

Seuls les impératifs de temps et des moyens ont dicté les limites à nos investigations dans le cadre des présents travaux.

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Williamson O.E., (1988), « Corporate Finance and Corporate Governance », Journal of Finance, vol. 63, p. 567-591.

Wright, M. et Robbie K. (1998), «Venture capital and private equity: a review and syntheses», Journal of Business Finance & Accounting, vol. 25, n° 5-6, juin-juillet, p. 521-570.

Yoshimori M., (1987), Les entreprises japonaises, PUF, Paris, 127p.

ANNEXES

Annexe1

Tableau : La population de Yaoundé de 1987 à 2002

Année

Population

Année

Population

Année

Population

1987

650.535

2005

1.702.852

2014

3.078.351

1997

1.121.786

2006

1.818.646

2015

3.287.678

1998

1.174.140

2007

1.942.313

2016

3.511.241

1999

1.228.182

2008

2.074.391

2017

3.750.005

2000

1.283.741

2009

2.215.449

2018

4.005.005

2001

1.340.474

2010

2.366.100

2019

4.277.346

2002

1.397.858

2011

2.526.995

2020

4.568.205

2003

1.492.912

2012

2.698.830

 
 

2004

1.594.430

2013

2.882.351

 
 

Source: Ministère du développement urbain et de l'habitat (2001) complétée par nos investigations

Annexe 2

Annexe 3

QUESTIONNAIRE

Madame, Monsieur,

Ce questionnaire s'inscrit dans le cadre de la préparation de notre mémoire en vue de l'obtention de notre Diplôme d'Etude Approfondi (DEA) en sciences de gestion à l'université de Yaoundé II-Soa portant sur le thème : Choix entrepreneuriaux et financement des Très Petite Entreprise de la ville de Yaoundé.

Tout en assurant de notre confidentialité, nous vous prions, de bien vouloir répondre aux questions ci-dessous. Merci d'avance.

NB : Cochez une ou plusieurs cases

I- IDENTIFICATION

A- Votre TPE (Structure)

1. Année de création :

2. Forme juridique : Entreprise individuelle , Société en nom collectif , Association .

3. Votre activité principale : Fabrique de parpaings , Salons de coiffure , Restaurant .

4. Effectif de la TPE : ,

B- Le petit entrepreneur

5. Votre tranche d'age: 20-30 ,31-35 ,36-40 ,41-45 ,45-50 , Plus de 50

6. Quel est votre sexe ? Masculin , Féminin .

7. Situation matrimoniale ? Célibataire , Marié(e) , Veuf (Veuve) , Divorcé (e) .

8. Quel est votre niveau scolaire : Primaire , Secondaire , Supérieur .

9. Quel est votre formation initiale ? Technique professionnelle , Générale

Economie/Gestion ,Droit ,Sciences , Art/Lettres/Sciences humaines , Autres .

10. Votre statut dans l'entreprise : Propriétaire dirigeant , Dirigeant .

11. Si vous êtes propriétaire, quelle était votre profession avant ? Sans Emploi , Employer/Ouvrier , Cadre/ Agent de maîtrise , Dirigeant , Autre (à préciser)...........

12. Quelles étaient vos motivations à la création de votre structure ? Besoin de sécurité , Besoin d'autonomie , Besoin de réalisation de soi , Besoin de reconnaissance , Besoin de s'enrichir , Autre (à préciser).......................

II- FINANCEMENT

A- Financement initial

13. Quelle est la valeur approximative que vous avez investie au départ (en Francs CFA)?

Rien , Entre 1 et 200000 , Entre 200001 et 500000 , Entre 500000 et 1000000 ,

Plus de 1000000 .

14. Auriez vous choisit une autre activité si vous aviez un peu plus d'argent ? Oui , Non .

15. Comment avez-vous financer votre activité au départ : Uniquement avec vos fonds , Vos fonds + Aides , Vos fonds + Dettes , Uniquement d'aides , Aides+Dettes , Vosfonds+Aides+Dettes , Dettes uniquement .

16. L'origine de Vos fonds : Epargne issue des activités passées , Revenu issu d'une autre activité , Pas de fonds propres .

17. L'origine de l'aide : Dons , Amis ou Parents , Subvention , Pas d'aide .

18. L'origine des dettes : Tontine , Micro crédit , Dettes fournisseurs Tontine+Microcrédit , Dettes fournisseurs+tontine , Famille+Microcrédit , Pas de dettes

B- Financement du fonctionnement.

19. Epargnez vous une partie de vos revenus? Oui , Non .

20. Si oui par quel moyen ? Compte bancaire , Compte auprès d'une micro finance ,

Tontines , Auprès des amis ou de la famille , A la maison , Banque+Tontine Microfinance+Tontine , Pas d'épargne

21. Avez vous recours au Crédit pour financer vos activités : Oui , Non

22. Si oui de quelle activité est il question ? Payement des ouvriers , Achat du matériel ou des matières , Régler vos dettes fournisseur , Achat mat+Règlement fournisseur , Pas de soutien financier .

23. Qui, vous accorde généralement les dettes ou de l'aide? Les Fournisseurs , Les amis ou la famille , Les micro financement , Les tontines , Fournisseurs+famille , Famille et tontine , Fournisseur et tontine , Pas de soutien financier .

24. Tenez vous une comptabilité ? Oui , Non .

25. Si oui, quel est son caractère : Cahier de dépenses et recettes , Comptabilité plus développée , Ni l'un ni l'autre .

26. Quelle est la Valeur approximative de votre chiffre d'affaire mensuel en Fcfa ? Inférieur à 100000 ,Entre 100000 et 200000 ,Entre 200001 et 300000 ,entre 300001 et 400000 ,entre 400001 et 500000 ,Supérieur à 500000 .........

C- Financement de l'extension

27. Envisagez vous agrandir votre structure ? Oui , Non

28. Si oui comment allez vous procéder : Accroître vos activités , Multiplication des petites unités , Achat d'autres petites unités , Autres (à préciser).......................

29. Quelle sera la source de financement de cette extension : Bénéfices générés par votre activité , Revenus d'une autre activité , Emprunt bancaire , Microcredit , Tontines , Amis ou famille .

III- SPECIFICITE DES ACTIFS : DUREE DE VIE DE L'INPUT ET L'OUTPUT

30. Quelle est la durée de vie des inputs entrants dans le processus de production ?

Courte , Moyenne , Longue .

31. Stocker vous ces inputs ? Oui , Non .

32. Que proposer vous principalement à vos clients : Des prestations de service , Des produits , ou les deux .

33. Quelle est la durée de vie des produits ou prestations de services ?

Courte , Moyenne , Longue .

34. stockez vous les outputs ? Oui , Non .

35. Les obstacles et contraintes liés à votre environnement sont liés à : L'approvisionnement (Achat) , Les employés , La Distribution (Vente) , La gestion

des Stocks , Les prévisions , Intensité de la concurrence ,Fiscales , Les clients Autres (à préciser)............................

Annexe 4- Schéma simplifié des relations de financement formel

TABLE DE MATIERES

SOMMAIRE..........................................................................................................i

AVERTISSEMENT.................................................................................................ii

DEDICACE..........................................................................................................iii

REMERCIEMENTS................................................................................................iv

RESUME..............................................................................................................v

SIGLES ET ABREVIATIONS....................................................................................vi

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES.................................................................vii

INTRODUCTION GENERALE...................................................................................1

PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE..............................................................................2

LES OBJECTIFS DE NOTRE ETUDE...........................................................................5

HYPOTHESES.......................................................................................................5

INTERET DE LA RECHERCHE.................................................................................6

DEMARCHE METHOLOGIQUE.................................................................................6

PREMIERE PARTIE: TPE, ENTREPRENEURIAT ET MODES DE FINANCEMENT : UNE REVUE DE LA LITTERATURE ECONOMIQUE ET FINANCIERE.................................9

CHAPITRE I : DE LA NOTION D'ENTREPRENDRE A LA TRES PETITE ENTREPRISE.11

SECTION I: la TPE : résultat de l'action entrepreneuriale...................................................12

I.1 : Définition de la TPE et du profil du créateur..............................................................12

I.1.1 La TPE......................................................................................12

I.1.2 Le profil du propriétaire dirigeant de la TPE..........................................13

I.2 : Les motivations et typologies des entrepreneurs..........................................................14

I.2.1 Le processus motivationnel..............................................................14

I.2.2 Les différents types de motivations des entrepreneurs...............................16

I.2.3 Typologie des entrepreneurs.............................................................17

 I.3 : Le processus de création d'une entreprise..................................................................18

I.3.1 L'approche chronologique...............................................................19

I.3.2 Le modèle de SHAPERO................................................................19

SECTION II : ENVIRONNEMENT DES TPE: UNE ANALYSE DU SYSTEME DE GESTION....22

II.1 : le système de gestion et la gestion des ressources humaines dans les tpe............................22

II.2 : le système commercial......................................................................................24

II.2.1 La communication.......................................................................24

II.2.2 Le produit.................................................................................25

II.2.3 Le prix.....................................................................................26

II.2.4 La place et le positionnement..........................................................27 

II.3 : le système de production des TPE.........................................................................27

II.3.1 Le « génie autochtone »..................................................................27

II.3.2 L'adaptation des produits aux contraintes technologiques..........................28

II.4 : Analyse comptable et financière dans les TPE..........................................................28

II.4.1 Le système comptable des TPE.........................................................29

II.4.2 La gestion financière dans les TPE....................................................29

II.5 : L'environnement juridique et fiscal.......................................................................30

II.5.1 Le poids des institutions.................................................................31

II.5.2 Les modalités d'imposition des TPE...................................................31

CHAPITRE II : DEBATS THEORIQUES AUTOUR DES CHOIX ENTREPRENEURIAUX ET LES MODES DE FINANCEMENT.......................................................33

SECTION I : FONDEMENTS THEORIQUES................................................................34

I.1 : Les facteurs socioculturels : une explication du mode de gestion des TPE et l'entrepreneuriat africain...............................................................................................................34

I.1.1 Une approche culturelle du management..............................................34

I.1.2 La culture et le succès des entreprises africaines.....................................36

I.2 La théorie des conventions ou la rationalité mimétique.................................................38

I.3 L'approche évolutionniste......................................................................................39  

I.4 Théorie financière sur les modes de financement..........................................................40

I.4.1 La structure financière et sources de financement des entreprises..................41

I.4.2 Une analyse spécifique de la TPE à partir de la théorie des coûts de transaction d'O.E WILLIAMSON..........................................................................43

SECTION II : SYNTHESE DES TRAVAUX SUR LES CHOIX ENTREPRENEURIAUX ET LES MODES DE FINANCEMENT.....................................................................45

II.1 Relation nature des actifs et modes de financement......................................................46

II.1.1 Structure financière et nature des actifs..............................................46

II.1.2 Vernimmen P. et le cycle de vie des sources de financement.....................48

II.2 : la prédominance de l'information dans la décision d'octroi de crédit................................49

II.2.1 Définition et typologie de l'information financière.................................50

II.2.2 Moyens mis en oeuvre pour atténuer les imperfections de l'information.........50

II.2.3 Raisons de l'exclusion des TPE des circuits de financement formels............53

DEUXIEME PARTIE:EXAMEN DES MODES DE FINANCEMENT EN RAPPORTS AVEC LES CHOIX ENTREPRENEURIAUX DE QUATRE VINGT DIX TPE DE YAOUNDE........55

CHAPITRE III : METHODOLOGIE D'ANALYSE ET SPECIFICITE DU FINANCEMENT DES TPE CAMEROUNAISES.............................................................57

SECTION I: TPE CAMEROUNAISES, SOURCES DE FINANCEMENT ET NATURE DES ACTIFS..........................................................................................58

I.1 RESULTAT DIAL/DSCN SUR LES MODES DE FINANCEMENT DES TPE.....................58

I.2 : LES MODES ALTERNATIFS A L'AUTOFINANCEMENT DANS LA LITTERATURE ECONOMIQUE ET FINANCIERE.59

I.2.1 La micro finance comme solution au financement des TPE........................59

I.2.2 Sources informelles.......................................................................65

SECTION II : METHODOLOGIE............................................................................69

II.1 La méthode de collecte des données........................................................................69

I.1.1 La constitution de l'échantillon.........................................................69

I.1.2 La procédure de recueil des données...................................................71

II.2 Traitement des données.......................................................................................74

II.2.1 Identification et définition des variables.............................................74

II.2.2 Opérationnalisation des variables......................................................75

II.2.3 Méthode de traitement des données...................................................75

CHAPITRE IV : L'IMPACT DES CHOIX ENTREPRENEURIAUX SUR LES MODES DE FINANCEMENT DE 90 TPE DE YAOUNDE........................................78

SECTION I : LES CARACTERISTIQUES DES TPE DE NOTRE ECHANTILLON...............79

I.1 Présentation des TPE de notre échantillon..................................................................79

I.1.1 Les fabriques de parpaings...............................................................79

I.1.2 Les salons de coiffure.....................................................................80

I.1.3 Les restaurants.............................................................................80

I.2 Caractéristique des différentes activités.....................................................................80

I.2.1 Relation TPE et nombre d'années d'existence........................................81

I.2.2 Relation TPE et forme juridique.........................................................82

I.2.3 Relation TPE et nombre d'employés...................................................82

I.2.4 Relation TPE et investissement initial du Petit entrepreneur........................83

I.2.5 Relation TPE et Chiffre d'affaires mensuel...........................................84

I.3 Caractéristiques liées au profil et aux motivations du petit entrepreneur de notre échantillon.......85

I.3.1 Relation age du petit entrepreneur et TPE.............................................85

I.3.2 Relation sexe du petit entrepreneur et TPE............................................85

I.3.3 Relation TPE et Situation matrimoniale du petit entrepreneur.....................86

I.3.4 Relation TPE et niveau scolaire du petit entrepreneur...............................86

I.3.5 Relation TPE et formation initiale du petit entrepreneur............................87

I.3.6 Relation TPE et statut du petit entrepreneur..........................................87

I.3.7 Relation TPE et profession antérieure du petit entrepreneur........................88

I.3.8 Relation TPE et motivation du petit entrepreneur....................................89

SECTION II : LES RESULTATS ET INTERPRETATIONS...............................................90

II.1 : L'influence de la durée de vie des outputs sur le choix d'un mode de financement................90

II.2 : L'influence de l'investissement initial du petit entrepreneur sur le choix d'un mode de financement................................................................................................ 92

CONCLUSION GENERALE.....................................................................................95

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................99

ANNEXES.........................................................................................................108

TABLE DES MATIERES........................................................................................113

* 1 Albagli C. et Henault G. (1994), Création d'entreprise en Afrique, EDICEF/AUPELF, Paris

* 2 FMI : Fonds Monétaire international et Banque Mondiale

* 3 Méridien Banque BIAO, Crédit Agricole etc....

* 4 Très Petite Entreprise ou Toute Petite Entreprise, d'autres études parlent plutôt des micro entreprises pour designer les TPE, L'Heriteau M.F. (1995), Wamba H. (2003)

* 5 Adair P., Hamed Y. (2004), «le microcrédit: une solution au financement de la microentreprise au Maghreb ?» in le Financement du développement et la réduction de la pauvreté VIème journée scientifiques du réseau « Analyse économique et développement », AUF.

* 6 Pays en Voie de Développement

* 7 Voir Annexe 1

* 8 Myers S ( 1984), « The capital structure Puzzle», Journal of Finance, Vol 39, N° 3, page 575 - 592

* 9 Lelart M. (1995), « Les circuits parallèles de financement : Etat de la question » in l'entrepreneuriat en Afrique francophone, AUPELT-UREF. John Libbey Eurotext.Paris, p.45-63

* 10 MINFIB (2004), Microfinance Le MINFIB met de l'ordre, TENDANCES, Magazine de la Direction de la coopération financière, de la monnaie et des assurances.

* 11 L'information financière représente l'ensemble des données chiffrées ou non que l'on peut recueillir sur l'entreprise, elle présente un certain nombre de problèmes liés d'une part, à leur insuffisance et à leur imperfection et, d'autre part, à leur complexité. Les modèles à signaux financiers et à mécanismes incitatifs permettent de résoudre les problèmes d'asymétrie d'information

* 12 Cités par Ekodo R. et Ndam Mama, (2003).

* 13 Cité par Marschesnay (1997).

* 14 L'hypofirme se caractérise d'abord par sa fonction objectif : alors que l'hyper firme cherche avant tout à maximiser le taux de croissance, comme l'enseigne le courant managérial de la théorie de firme (Koenig G., 1994), l'hypofirme cherche à minimiser sa taille, à la maintenir en dessous d'un plafond (en termes d'effectifs, de chiffre d'affaires, de capitaux investis)

* 15 Cité par Kombou L. et Mfopain A. (2003)

* 16 Cité par Kombou L. et Mfopain A. (2003)

* 17 Kombou L. (1999), « Quelle entreprise pour le grand Nord », Leçon inaugurale lors de la rentrée solennelle de l'université de Ngaoundéré

* 18 Cité par Tchagang E. (1995)

* 19 Cité par Tchagang E (1995).

* 20 Bureau International du Travail

* 21 Micro et Petite Entreprise

* 22 Le RIL s'applique pour des contribuables dont le chiffre d'affaires de leurs activités ne dépasse par 15 millions de francs CFA pour les commerçants et 5 millions de francs CFA pour les autres. Le contribuable n'est pas tenu des obligations comptables. Les activités sont classées en quatre catégories et à chaque catégorie correspond un taux d'imposition.

* 23 Le RSI exige une comptabilité en serait-ce que sommaire (production des livres et des pièces justificatives par rapport au chiffre d'affaires). Les modalités d'imposition un peu plus compliquées obéissent à celles du calcul de l'impôt sur le revenu, la patente, la taxe sur la valeur ajoutée.

* 24 Voir Hernandez E.M. (2000) page 9

* 25 Livian Y.F. (1992), « le concept de culture », Annale du 3ème congrès de L'AGRH, Lille, 19-20 Novembre, p.233-239

* 26 Bonarelli P. (1990), « Rationalité économique et culture d'entreprise », Thèse de doctorat de l'école polytechnique Spécialité Gestion, Paris, 4 mai.

* 27 Ce courant est aujourd'hui représenté par les auteurs comme Howard Aldrich, Jeffrey Pfeffer et Ellen Auster qui travaillent sur l'environnement des organisations (Aldrich et Pfeffer, 1976), sur lers liens entre l'age et la taille (Aldrich et Auster,1986), ou encore sur les perspectives écologiques dans l'étude des taux de création (Aldrich, 1990). Il font le lien avec le management stratégique car la démographie des organisations est bien au coeur de la reflexion stratégique : Quels sont mes concurrents en effectif et mes adversaires potentiels ? Vais-je suivre dans cesecteur en fonction de cette pression de l'environnoment? Se dit la strategie d'entreprise.

* 28 Les coûts de transactions ex ante (coûts correspondants à la première étape de la transaction où il est procédé à l'établissement du contrat) sont différents des coûts de transactions ex post (correspondants à certains coûts d'organisation interne de la firme)

* 29 Capacité minimum requise pour une petite quantité produite d'outputs donnés, ce concept provient de l'indivisibilité des personnes, des machines, et des facilités

* 30 Telles que le fonds de roulement, les besoins en fonds de roulement, les ratios financiers, les tableaux de financement, etc...

* 31 Selon J-R DIRAT (2001, p.5) « comme les promoteurs de ces micro entreprises ne sont pas crédibles auprès des banques, c'est vers le secteur de la microfinance qu'ils se retournent ».

* 32 LABIE M.,« La théorie du champs en microfinance: perspective d'application », Notes de recherche,n° 98-66.

* 33 Cf. WEBSTER L. et FILDER P., Le secteur informel et les institutions de microfinancement en Afrique de l'Ouest, Banque Mondiale, 1996.

* 34 Foko E.,(1998), « La libéralisation du secteur des Coopec au Cameroun et ses conséquences sur le système financier », Techniques Financières et Développement, Sept.-Oct., p.39-47

* 35 Cf. Tchamambe L. (1995) « Les institutions bancaires camerounaise et l'innovation financière : cas du flash cash et des MC² de la CCEI » Notes de recherche du réseau entrepreneuriat de l'Aupelf-Uref, n° 95-45.

* 36 Cité par Lelart M. (1990)

* 37 Harvatopoulos Y. et Livian H.F. (1989), L'art de l'enquête, Eyrolles, Paris p. 15

* 38 Cette technique consiste à trouver un premier répondant qui vérifie les critères de sélection définis par le chercheur. On demande à ce premier interlocuteur d'en désigner d'autres, qui seront eux aussi, susceptibles de présenter les caractéristiques requises. Et ainsi de suite. On procède alors pas à pas à la constitution de la base de sondage ou directement de l'échantillon. Cette technique repose sur une auto désignation successive des éléments, et comporte de ce fait un biais de sélection potentiel.

* 39 Voir annexe 3

* 40 Présentation des attestions de recherche et de la carte d'étudiant.

* 41 Gianneloni J.L, Vernette E., (2001), Etudes de marché, Vuibert, Paris., p 320

* 42 Voir en annexe 1






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote