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Analyse des impacts socio-économiques et spatiaux du PAPA-SUD dans la Petite Côte; cas de Mbour et Joal

( Télécharger le fichier original )
par Moustapha TINE
Université Gaston Berger de Saint Louis - Master I 2009
  

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DEDICACES

Je dédie ce travail a :

> Mes parents

> Mes frères et soeurs

> Mes amis

> Mes camarades de promotion

REMERCIMENTS

Cette production a vu la participation de plusieurs personnes. Je saisis cette occasion pour en remercier certaines.

D'abord les professeurs de la section de géographie ; ils m'ont donné les outils et acquis nécessaires pour cette recherche. Merci a vous pour avoir largement contribué a ma formation: Mouhamadou Maouloud DIAK}IATE, Dah DIENG, Sérigne Modou FALL, Fatou Maria DRAME, André D'ALMEIDA, Sidy Mohamed SECK, Cheikh SARR, Cheikh Samba WADE, Adrien COLY, Boubou Aldiouma Sy.

Je tiens a remercier particulièrement Monsieur Diop Oumar qui a accepté de diriger ce travail.

D'autre personnes m'ont beaucoup appuyé et orienté dans la réalisation de ce T.E.R. il s'agit de Messieurs Atoumane DIOUF de la D.O.P.M, Alsanne Samba DIOP du service départemental des péches de Mbour, Amadou Moustapha Faye du poste de contrôle des péches de Joal et Lassana SADIO du poste de contrôle des péches de Mbour.

J'associe a ces remerciements deux camarades, deux amis qui sont devenus pour moi des frères, des parents: Cheikh Mbacké SENE et Souleymane GUEYE. Merci aussi a une amie, Yarame DIOP, qui sans le savoir m'a beaucoup appris dans la vie

Je remercie toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin a la réalisation de ce T.E.R.

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LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

DOPM : Direction de l'Océanographie et des Péches Maritimes

CRODT/ISRA : Centre de Recherche Océanographique de Dakar Thiaroye/ Institut de Recherche Agricole

AFD : Agence Francaise de Développement

Cabinet APCO : (Cabinet d'Appui et de Conseil siégé a Thiès) chargé de l'identification des GIE existants et reconnus (statut juridique), d'organiser les Assemblés Générales et de mettre en place des organes de gestion, de former les acteurs.

Cabinet MSA (Malick Sow et Associés): Etudie les composantes sociologiques des quais et des aires de transformation

Cabinet Tropica : Chargé des questions environnementales, de l'étude d'impact environnemental Cabinet Intertechnique : Entreprise de Bâtiment chargé du contrôle des travaux.

Cabinet MIDAS: Chargé de l'étude foncière et des aspects juridiques liés au fonctionnement des GIE (leur Statut juridique et les Statut juridiques des terrains)

CDE SOECO : (Concession D'Entreprise/ Société d'Equipement et de Construction); entreprise chargé de réaliser les travaux

CNPS : Collectif National des Pécheurs du Sénégal FED : Fonds Européen de Développement

FENATRAMS : Fédération Nationale des Femmes Transformatrices et Micro - mareyeuses du Sénégal

FENAMS : Fédération Nationale des Mareyeurs du Sénégal FENAGIE PECHE : Fédération Nationale des GIE de PECHE

GIE : Groupement d'Intérêt Economique

GIEI : Groupement d'Intérêt Economique Interprofessionnels

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OP : Organisations Professionnelles

PAPA-SUD : Programme d'Appui a la Péche Artisanale dans le littoral SUD PAPEC : Projet d'Aménagement de la Petite Côte

UE : Union Européenne

UNAGIEMS : Union Nationale des GIE Mareyeurs du Sénégal

VC : Valeur Commerciale

ZEE : Zone Economique Exclusive

TER: Travail d'Etude et de Recherche

PAMEZ : Projet de développement de la Péche artisanale dans la region de Ziguinchor PRO-PECHE artisanale : Programme d'assistance a la péche artisanale au Sénégal

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AVANT PROPOS

A Saint Louis, la formation universitaire accorde une grande place a la recherche d'oü la structuration en unites de formation et de recherche (UFR). Des la premiere année a l'université, les étudiants sont préparés a identifier et a traiter des themes de recherche. Ils sont également formés sur les techniques de recherches qui correspondent a leur domaine.

Mon choix de travailler sur la péche est basée sur plusieurs raisons. La ressource halieutique est aujourd'hui surexploitée. Or, nul n'ignore le role socio-économique de la péche dans le monde. Donc il urge de rechercher des solutions a une crise imminente. Ce T.E.R est une contribution la recherche sur la péche artisanale a travers l'identification et l'analyse des incidences du Programme d'Appui a la Péche Artisanale dans le Littoral (PAPA-SUD) a Mbour et Joal.

Dans nos types de pays, les nombreux moyens déployés pour un développement durable de la péche en générale et de la péche artisanale en particulier ne donnent pas toujours les résultats escomptés. Quelles sont les raisons? Les démarches adoptées ne seraient-elles pas a l'origine ? Sont-elles adaptées aux contextes et aux réalités des contrées destinataires ? Ces moyens sont-ils investis comme il le faut là oü il le faut ?

Voilà autant de questions dont certaines seront analysées dans ce travail.

SOMMAIRE

DEDICACES 1

REMERCIMENTS 2

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES 3

AVANT PROPOS 3

INTRODUCTION 7

PROBLEMATIQUE 12

METHODOLOGIE 18

PREMIERE PARTIE : LE ROLE DE LA PECHE DANS L'ECONOMIE LOCALE ET LES
CONTRAINTES LIEES A SON DEVELOPPEMENT. Erreur ! Signet non défini.

CHAPITRE I : PRESENTATION DES ZONES D'ETUDE 29

CHAPITRE II : ROLE DE LA PECHE DANS L'ECONOMIE LOCALE 33

CHAPITRE III: CONTRAINTES DIVERSES 35

DEUXIEME PARTIE : AMENAGEMENTS DU PAPASUD DANS LA PETITE COTE: MBOUR ET JOAL 41

CHAPITRE I : TYPOLOGIE DES AMENAGEMENTS 42

CHAPITRE II: LA PERTINENCE DES AMENAGEMENTS 48

TROISIEME PARTIE : LES IMPACTS DES AMENAGEMENTS DU PAPA-SUD SUR LA PETITE
COTE : MBOUR ET JOAL 54

CHAPITRE I : LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES 55

CHAPITRE II : LES IMPACTS SPATIAUX 64

CONCLUSION GENERALE : 70

BIBLIOGRAPHIE 72

LISTE DES ILLUSTRATIONS 75

ANNEXES 77

TABLE DES MATIERES 85

7

INTRODUCTION

A l'issu du FORUM MONDIAL SUR LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE1 il a été signalé que le secteur de la péche contribue de manière très importante a la nutrition humaine et au progrès social et économique. La péche et l'aquaculture apportent 6% des protéines totales et 16% des protéines d'origine animale consommées annuellement par l'humanité. Au niveau mondial, le secteur de la péche emploie 50 millions de pécheurs et indirectement 80 millions de personnes dans les services, la transformation, le transport et la commercialisation. Ces chiffres confirment ainsi l'importance sociale, économique, politique et culturelle de ce secteur.

Cependant, malgré cette importance, le secteur de la péche est soumis a plusieurs contraintes. A l'heure actuelle la plupart des zones de péche dans le monde ont atteint leur potentiel maximum: 10% sont en situation d'épuisement des ressources, 65% sont en situation d'exploitation ou de surexploitation et 25% restent modérément exploitées ou sous-exploitées2. Ces dernières zones se situent plutôt dans l'océan indien, oriental et occidental. Cet épuisement des ressources provient en particulier de l'accroissement des besoins, de la surcapacité de certains bateaux et de leur nombre de plus en plus élevé.

Face a cette situation, la péche artisanale constitue une alternative plus conforme avec les objectifs du développement durable et de preservation de la ressource. Elle crée des emplois, consomme moins d'énergie, diminue la pauvreté et génère aussi, dans certains pays, des devises.

Dans les pays sous développés, le secteur primaire et les activités agricoles occupent une part importante dans l'économie. Ce faisant, face a la crise de l'agriculture qui sévit depuis quelques décennies dans les pays sahéliens, la péche artisanale apparaIt comme une alternative pour la relance économique. En effet << dans l'ensemble des pays du tiers monde, qu'ils soient d'Afrique, d'Asie, des Caraibes ou du Pacifique, la conjoncture économique présente actuellement deux constantes :

1 Le problème du sous développement, avec ses diverses consequences dont une

1Forum mondial sur la souveraineté alimentaire : Pêche artisanale et souveraineté alimentaire ; rencontre internationale de la Havane, 31 aoüt- 1 et 2 septembre 2001

2 Forum mondial sur la souveraineté alimentaire op. Cit.

dépendance inevitable vis-à-vis de l'aide étrangère.

2 Le problème de la malnutrition, voire la famine, consequence du sous développement plus ou moins crucial selon les regions.

Dans ce contexte, et pour les pays côtiers qui bénéficient généralement d'eaux très poissonneuses, la pêche apparaIt tout naturellement et a double titre comme le secteur clé en ce qu'elle peut, dans le cadre d'un aménagement rationnel des ressources halieutiques, participer très efficacement a la solution de ces deux obstacles majeurs que sont le deficit alimentaire et le sous développement>> (Dioury F, 1985 : 2).

Au Sénégal, << la crise de l'agriculture engendrée entre autres par des années de sécheresse a permis a la pêche d'occuper le premier rang de l'économie sénégalaise en terme de recettes d'exportation >> (ENDA TM, 2001 cite par Mbaye L, 2005 : 5). En effet, le Sénégal dispose d'un plateau continental de 196 000 km2 et d'un littoral de 718 km de côtes. Le pays compte sept regions maritimes du nord au sud (Dakar, Saint-Louis, Louga, Thiès, Fatick, Kaolack et Ziguinchor). Sa zone économique exclusive (ZEE) est réputée parmi les zones les plus poissonneuses en Afrique de l'ouest. Par ailleurs, le Sénégal possède un important réseau hydrographique comprenant notamment le fleuve Sénégal (avec cinq principaux affluents), le complexe kaayanga-Anambé et le fleuve Sine Saloum3. Ces nombreuses potentialités physiques permettent au pays, face a une crise de l'agriculture qui perdure, d'exploiter les ressources halieutiques. Cette stratégie a contribué depuis les premiers plans de développement a une forte expansion du secteur.

Depuis cette prise de conscience, les importants progrès enregistrés en terme de politique d'innovation et d'aménagement ont permis a la pêche artisanale sénégalaise d'être de plus en plus performante. Elle occupe une place importante dans l'économie sénégalaise de par sa contribution aux indicateurs économiques et sociaux. Le secteur contribue fortement a la reduction du deficit de la balance des paiements, mais aussi a la diminution du taux de chômage ainsi qu'à la satisfaction des besoins des populations en protéines animales.

3 Ministère de l'économie maritime des transports maritimes de la pêche et de la pisciculture, mars 2008, Conseil présidentiel sur la pêche, République du Senegal, page 8

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La péche au Sénégal est devenue donc, au cours des dernières années, le secteur économique primaire le plus important devant les phosphates et l'arachide. En 2005, la péche maritime a enregistré des débarquements se chiffrant a 450 944 tonnes pour une valeur estimée a près de 117 milliards de Francs CFA. A l'image des années précédentes, la péche artisanale demeure le moteur de la filière en termes de captures débarqué, aussi bien en volume qu'en valeur commerciale avec respectivement 406 982 tonnes et près de 86 milliards de F CFA a la production. Elle contribue a près de 60% des approvisionnements des industries en place4. La figure ci-dessous représente les pourcentages des débarquements par type de péche en 2006.

Figure 1 : Mises a terres par type de péche

Source : DOPM, Rap 2006

Le rapport péche artisanale péche industrielle sur l'ensemble des débarquements au Sénégal en 2006 illustre que la péche sénégalaise est essentiellement artisanale. Sur les 372 688 tonnes de mises a terre en 2006 les 90% sont réalisées par la péche artisanale, soit 336 431 tonnes. Mais la valeur commerciale reste bien inférieure car elle se chiffre a 91 milliards F CFA soit 76%.

Cependant, en dépit de son importance au plan économique et social, et malgré les innombrables
potentialités qu'elle recèle, la péche est soumise a des contraintes dont les effets commencent a se

4 Direction de l'océanographie et des pêches maritimes (DOPM), 2005, Résultats généraux des pêches maritimes 2005, Ministère de la pêche, page 3

faire sentir a tous les niveaux. Ces difficultés ont des consequences socio-économiques graves qui menacent la survie des communautés de péche et risquent de compromettre l'approvisionnement en poisson des populations, de l'industrie halieutique, donc la contribution du secteur au développement socioéconomique, a la lutte contre la pauvreté et a la sauvegarde des emplois. Entre 1988 et 2003, par exemple, les captures des espèces démersales, qui apportent l'essentiel de la valeur ajoutée du secteur, ont baissé de 32% en moyenne et cette baisse s'est légèrement accentuée entre 2003 et 2006. De méme, les exportations de produits halieutiques ont enregistré une baisse notable de l'ordre de 26%5. La situation est beaucoup plus préoccupante qu'à l'image de la croissance démographique, la demande en produits halieutiques s'accroit d'année en année.

La prise de conscience de ces difficultés que traverse le secteur a donné naissance a plusieurs politiques de développement des activités de péche, surtout dans le sous secteur artisanal. Par consequent, les différents acteurs concernés que sont l'Etat, les collectivités locales des zones côtières, les populations, les ONG ...admettent la nécessité de permettre a la péche artisanale de contribuer d'avantage a l'alimentation des populations, de créer des emplois et de générer des devises par les exportations de produits halieutiques. << On s'accorde généralement sur ce point et sur l'idée que l'aménagement et le développement des péches ne doivent pas être considérés seulement du point de vue biologique, mais qu'il faut également tenir compte de tous leurs aspects sociaux et économiques >> (CARROZ J.E, 1984 cite par DIOURY F, 1985 : 2).

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5Ministère de l'économie maritime des transports maritimes de la pêche et de la pisciculture, mars 2008, Conseil présidentiel sur la pêche, République du Senegal, page 8

Carte 1. Localisation des Zones d'études : Mbour et Joal

PROBLEMATIQUE

Le littoral sénégalais représente 700 km de côte de Saint Louis au Cap Roxo. A l'exception de l'avancée basaltique du Cap Vert, la côte est sableuse. Une bande parallèle a la côte d'environ 60 km de large abrite environ les 2/3 de la population du Sénégal sur un total de 10 millions d`habitants. Les villes Côtières abritant les quartiers des communautés de pécheurs ont subi une extension rapide, incontrôlée et dont la restructuration pose des problèmes, faute d'espace pour éventuellement accueillir de nouveaux arrivants.

Au Sénégal, le littoral est divisé en deux côtes séparées par la presqu'Ile du Cap vert : la Petite Côte au sud et la grande Côte au Nord. La Petite Côte est une section du littoral sénégalais située au sud de Dakar, entre la presqu'Ile du Cap-Vert et le Sine Saloum. Elle est désignée ainsi par rapport a la Grande Côte, la partie du littoral située au nord de la capitale, soit entre Dakar et Saint-Louis. << La Petite Côte, qui fait suite a la region maritime du Cap-Vert, s'étend sur environ 65 km, de Toubab Dialao a Joal. Elle constitue une region protégée, au plateau continental large et présentant la plus grosse activité de péche artisanale de Mbour et Joal.>> (GERARD M, 1985 : 7). Ces deux localités constituent les plus importants centres de péche du pays. En 2006, sur les 372 688 tonnes de mise a terre, la region de Thiès en a contribué a hauteur de 63% soit 234 7934 tonnes (DOPM, Rap-2006) ; et ce grace aux centres de Mbour et Joal dans le département de Mbour (Cf. Carte 2).

Figure 2. Mises a terres en pourcentage par region, 2006

Source: DOPM, Rap 2006

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Les centres de débarquement de Mbour et Joal, les plus importants du pays, enregistrent plus de la moitié (63%) des mises a terre. Ici la péche joue un role capital dans la dynamique spatiale, socio- économique et urbaine des collectivités mais aussi dans les relations entre le cadre géographique de la petite côte et le reste du territoire national.

Cependant a l'image des difficultés que connaIt le secteur ces dernières années, ces centres subissent des contraintes diverses.

Face a ces difficultés auxquelles la péche artisanale sénégalaise est confrontée, le cadre institutionnel et financier du secteur a été revisité a plusieurs reprises pour l'adapter au contexte actuel de mondialisation et de libéralisation de l'économie. << Un Code de la péche maritime a été institué par la loi n° 98-32 du 14 avril 1998. Il se substitue au précédent code qui était en vigueur

depuis 1987 et s'explique par la redefinition de la mission de l'Etat dans un contexte de mondialisation, de libéralisation et de désengagement au profit du secteur privé >>6. Cette redefinition de la politique de l'Etat en coincidence avec la décentralisation et le développement local, favorise l'intervention étrangère dans le secteur de la péche artisanale tant au niveau national qu'au niveau local. La phase de redefinition du role de l'Etat (desengagement et option decentralisation/regionalisation) et d'émergence d'organisations professionnelles dynamiques et conscientes de leur role dans le développement du secteur est atteinte. Ainsi de nombreux accords bilatéraux et multilatéraux de péche sont signés et le financement du secteur a dépassé la dimension nationale.

Avec la modification du cadre institutionnel et financier de la péche et suite au diagnostic des contraintes du secteur, plusieurs projets et programmes, d'initiative endogène ou exogène ayant pour but de développer la péche artisanale sénégalaise, ont vu le jour. C'est dans cette mouvance et au vu de l'importance du sous-secteur artisanal dans l'économie du pays que le gouvernement du Sénégal a inscrit au Programme Indicatif National du huitième FED, un Programme d'Appui la Péche Artisanale (PAPA-SUD) d'un coüt global de 5,1 milliards de francs CFA (soit 7,5M Euro). Ce programme, conjointement finance par l'Union Européenne (63%) et l'Agence Francaise de Développement (37%), pour résoudre les difficultés précitées, se fixe comme finalités globales d'assurer le développement durable de la péche artisanale grace a une amelioration de la rentabilité économique des entreprises aux différents niveaux de la filière, une meilleure utilisation des ressources maritimes et une amelioration de la qualité sanitaire et de la valorisation des produits, l'amélioration des conditions de travail et de vie des professionnels du secteur.

Pour atteindre ces objectifs, 12 sites de débarquement et de transformations ont été aménagé sur le littoral sud. Les aménagements portent sur : la viabilisation (accès, conditions de stationnement, eau, electricité...), l'amélioration de l'environnement sanitaire (eaux usées, déchets, construction de latrines...), l'aménagement des zones de débarquement et de

6 Ministère de l'économie maritime des transports maritimes de la pêche et de la pisciculture, mars 2008, Conseil présidentiel sur la pêche, République du Senegal, page 37

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transformation (plateformes, bâtiment de stockage...), la construction d'équipement de sécurité, la construction de locaux professionnels qui devront intégrer les contraintes du foncier et de l'érosion des sites.

Parmi les 12 sites de débarquement et de transformation aménagés dans le littoral sud, quatre sont localisés dans la Petite Côte. Il s'agit des sites de débarquement de Mbour et de Joal et des aires de transformation de Mballing (Mbour) et de Khelcom (Joal) (Cf. Carte 1). L'aménagement de ces sites a été effectué suivant certaines règles. << L'aménagement des péches obéit a un certain schema comportant plusieurs étapes fortement interdépendantes : un diagnostic, un objectif, une action et une evaluation. >>7 Cette dernière étape, l'évaluation de l'opération, << combine les estimations de distances entre l'état initial et les états d'arrivée souhaités et observes >>8. Le PAPA-SUD est intervenu dans la Petite Côte dans un contexte de crise du secteur. Cependant, depuis la fin d'exécution du PAPA-SUD le 31 décembre 2005, l'impact de ses aménagements sur la dynamique socioéconomique et spatiale de la Petite Côte suscite de nombreuses questions. Ce present travail vise a évaluer les impacts socioéconomiques et géographiques des aménagements du PAPA-SUD a Mbour et Joal.

Questions de recherche

Ce type d'aménagement soulève quelques questions:

Quelles sont les contraintes au développement de la péche artisanale dans la Petite Côte ? Qu'est ce que le PAPA-SUD a réalisé dans le cadre de son intervention dans la Petite Côte ?

Quelles sont les incidences socio-économiques et géographiques de ces aménagements dans cet espace?

7 Durand J. R., Lemoalle, Weber J. J.; la recherche face a la pêche artisanale, tome II, symposium international ORSTOM-IFREMER Montpellier (France), 3 au juillet 1989, page 264

8 Durand J. R., Lemoalle J., Weber J. ; op. Cit. Page 264

Objectif de l'étude

v' Objectif principal: ce travail cherche a comprendre le role de l'aménagement et de l'aide étrangère dans le développement de la péche artisanale sénégalaise.

v' Objectifs spécifiques il sera question:

· d'identifier les contraintes au développement de la péche artisanale dans la Petite Côte ;

· de presenter les différents aménagements que le PAPA-SUD a réalisé a Mbour et Joal ;

· d'évaluer la pertinence des aménagements et d'analyser leurs impacts socioéconomiques et géographiques sur cet espace.

Trois hypotheses nous permettent d'atteindre ces objectifs. Hypotheses

i. Malgré son role dans l'économie local, la péche artisanale a Mbour et a Joal est soumise a des contraintes relatives aux problèmes d'aménagement et de gestion.

ii. Le PAPA-SUD a aménagé les centres de débarquement et de transformation artisanale de Mbour et de Joal.

iii. Ces différents aménagements ont engendré des incidences socio-économiques et spatiales diverses.

Intérêt et justification du sujet

Le choix de ce sujet est fondé sur plusieurs raisons. La Petite Côte se caractérise par la diversité de ses activités économiques. La péche artisanale occupe une place de choix dans la dynamique socioéconomique et spatiale de cet espace. Ce secteur a joué un role fondamental dans son peuplement et sa dynamique territoriale. Cependant, malgré l'importance de l'activité dans cette zone côtière, son développement actuel est menace par plusieurs contraintes relatives a la surexploitation des ressources, a l'importance des pertes post captures, au caractère archaIque des outils de péche, a la faiblesse de ses moyens techniques, aux problèmes d'hygiène et de salubrité des aires de débarquement et de transformation. Outre ces contraintes, l'urbanisation croissante et

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continue d'un coté, l'érosion côtière et l'avancée la mer de l'autre, empiètent sur l'espace réservé au développement de cette activité. Dans ce contexte, il est capital de s'interroger sur les consequences d'une éventuelle crise du secteur dans la zone. Ainsi, toute intervention, a l'image du PAPA-SUD, ayant pour but de surmonter la crise et de promouvoir un bon développement de ce secteur, mérite d'être étudiée pour comprendre comment cela a impacté sur l'état initial du système. Cette étude entre dans ce cadre. Son intérêt résulte essentiellement dans le fait que :

> Elle révèle les contraintes au développement de la pêche dans l'espace de la Petite Côte. > Elle vérifie la pertinence des aménagements et permet de comprendre, a travers ces

aménagements, les incidences d'un tel projet dans le développement socioéconomique

et spatial de la pêche.

> Elle participe a une meilleure comprehension du role de l'aménagement dans le développement de la pêche.

L'approche géographique de cette étude se révèle a travers l'importance de la pêche dans la dynamique spatiale et dans la recomposition territoriale de ces collectivités mais aussi dans la mobilité spatiale a l'intérieur de la Petite Côte et dans la dynamique relationnelle entre cet espace et le reste du pays voire la sous region et le monde. Elle tiendra compte également des contraintes et atouts tant techniques et sociaux que financiers de cette activité. Outre les contraintes, parmi les facteurs stimulateurs figurent en grande partie les aménagements du PAPA-SUD. Si par définition, l'aménagement est la science de l'ingénierie spatiale qui se concentre dans la conception des artéfacts (projets et operations d'aménagement), la géographie, elle, qui peut se définir comme la science de la dimension spatiale des sociétés, intègre les artéfacts comme des éléments de l'organisation de l'espace. Elle ne les ignore pas. Cette relation entre la géographie et l'aménagement suscite bien l'intérêt de cette étude. Dans cette présente démarche, les aménagements du programme sont au coeur de l'analyse géographique de la pêche dans la zone d'étude.

Delimitation du champ de l'étude

Pour bien étudier les aménagements du PAPA-SUD dans la Petite Côte et analyser leurs
incidences socioéconomiques et spatiales, notre étude sera limitée dans le temps et dans l'espace.

Dans le temps, nous avons travaillé sur une période qui s'étend de 2000 a 2008. Cela nous permettra d'analyser les changements apportés par les aménagements du PAPA-SUD dans la petite côte. Ce choix nous amène a mieux mettre en evidence les impacts des aménagements du projet.

Dans l'espace, l'étude sera limitée aux collectivités de Mbour et Joal au vu du role socioéconomique et géographique de la péche et par consequent de l'importance des aménagements du PAPA-SUD dans cette zone.

METHODOLOGIE

Notre méthodologie s'articule principalement autour de trois axes. La revue documentaire, les enquêtes de terrain et le traitement des données.

1. La revue documentaire

Ces informations sont contenues dans des livres, theses, rapports, articles de revues et journaux classes dans la bibliographie. Cependant, il est important de noter que certains documents ont ét consultés a des fins de connaissances générales sur la question de la péche et dans le souci d'avoir une meilleure comprehension de l'évolution de la politique de l'Etat sénégalais en matière de développement et d'aménagement des péches. D'autres pour la definition des concepts.

Pour la collecte des informations, la premiere phase était dévolue a la synthèse bibliographique. En effet, elle visait a connaItre l'état de la production scientifique sur notre sujet. Ainsi nous avons procédé par thématique. La premiere étape s'est intéressée aux documents pouvant nous donner des connaissances générales sur la péche et plus particulièrement, sur la péche artisanale sénégalaise. Après avoir acquis des informations générales sur la question, une deuxième phase s'est intéressée a des documents plus spécifiques. Ces besoins nous ont conduits dans les lieux suivants :

v' Bibliothèque universitaire centrale de Dakar les 08, 09,10 et 11 juillet 2008 et en octobre 2008.

v' Direction de l'océanographie et des péches maritimes du 18 juillet 2008 à janvier 2009

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1' Bibliothèque universitaire de l'UGB a la fin de l'année 2008 et tout au long de l'année universitaire 2009.

1' Au Centre de Recherche Océanographique de Dakar Tiaroye (CRODT/ISRA) du 23 au 29 juillet 2008.

1' Aux centres de documentation des sections de géographie et sociologie pendant toute l'année 2009.

Les nombreux documents consultés nous ont beaucoup informés sur la question de la péche artisanale au Sénégal et particulièrement dans la Petite Côte, sur les contraintes a son développement et sur son importance socioéconomique, mais aussi sur le Projets PAPA-SUD et ses aménagements dans l'espace.

Dans Aménagement, legislation et développement des pêches artisanales au Sénégal : bilan et analyse d'impact, une contribution au symposium de Dakar du 08 au 13 février 1993 sur L'évaluation des ressources exploitables par la péche artisanale sénégalaise, Mariama Barry GERARD, TaOEb DIOUF et Alain FONTENEAU ont fait le bilan des projets de développement institués pour soutenir la péche artisanale. Il s'agit des projets PAPEC, PAMEZ et PRO-PECHE artisanale. Ces projets dont l'objectif commun était l'immobilisation de capitaux requis pour financer les besoins d'équipement des pécheurs et autres opérateurs du secteur ont eu d'énormes difficultés pour asseoir un système de financement opérationnel dans la péche artisanale.

Toujours dans ce méme Symposium, KEBE M., dans Principales mutations de la pêche maritime sénégalaise, nous explique les facteurs qui ont concouru a la croissance de la productivité et a l'importance de l'accumulation actuelle du capital: il cite l'amélioration de la pirogue et la motorisation, la conservation des prises a bord, les engins et les techniques de péche, les conditions physiques favorables, la longue tradition de péche, la politique volontariste d'aide au secteur...

Le plan directeur des péches maritimes, volume I, Analyse descriptive et politiques stratégiques, octobre 1998, décrit les facteurs qui contraignent le développement du sous secteur artisanal des activités de péche. Ces facteurs sont entre autres, les techniques lamentables des infrastructures, le manque d'hygiène consécutif aux problèmes d'aménagement, l'absence d'eau potable, l'absence d'abris, de sanitaire, d'équipements appropriés ; et tout ceci malgré l'importance

socioéconomique de la péche artisanale et la croissance spectaculaire du secteur depuis trois décennies. On peut en effet noter que nombreux de ces facteurs sont imputables aux problèmes d'aménagement.

Ce document nous a permis aussi de comprendre le cadre financier et institutionnel de la péche et les interventions de l'Etat dans le secteur : le niveau et la nature des difficultés dans le secteur sont assujettis a la politique selective de développement de la péche qui ignorait le secteur artisanal en faveur du secteur industriel pendant la période coloniale ; mais aussi a la consecration du credit coopératif comme modèle de financement de la péche artisanale dans les premieres décennies post indépendances.

Le volume II de ce plan directeur est intitulé Les interventions prioritaires, octobre 1998. Dans ce document, il est dit que l'analyse stratégique du secteur de la péche maritime a permis de mettre en exergue un certain nombre de contraintes a lever pour permettre un développement harmonieux et relationnel des activités de péche. C'est un ouvrage qui retrace les interventions prioritaires dans la stratégie de développement du secteur et qui récapitule les éléments ayant conduit a la formulation de 18 fiches de projets d'appui et de développement de la péche artisanale. Les recommandations mettent en avant l'aménagement des sites et l'appui a la gestion.

Conseil Présidentiel sur la Pêche (2008) est un document qui présente le contexte général de la péche et l'analyse diagnostique qui met en evidence la surexploitation de la ressource, le système d'exploitation, de valorisation et de commercialisation peu performant, le cadre institutionnel et le système de financement du secteur, la cooperation en matière de péche ; il a fait une revue des politiques et actions en cours pour terminer par des recommandations. Ces dernières mettent l'accent sur les actions urgentes ayant pour but le redémarrage des industries de transformation de la péche et a mettre en oeuvre un programme national de sauvegarde de l'agrément national d'exploitation des produits halieutiques sur les marches de l'UE et de maintien de la qualité des produits de la péche. L'aménagement des sites de débarquement et de transformation de Mbour et Joal s'inscrit dans cette logique.

Dans Etude préalable sur les composantes sociologiques des sites ou des futurs ouvrages du
PAPA-SUD
, juillet 2002, MSA (MS et associés) fournissent des informations et données
générales sur notre zone d'étude. Il s'agit de données physiques, de données socioéconomiques,

21

et de données démographiques. De méme, ils ont fait le diagnostic des structures locales de la péche et la dynamique relationnelle entre les différentes structures avant l'intervention du projet. On peut remarquer dans cet ouvrage que le manque d'organisation formelle des structures de la péche avant l'intervention du PAPA-SUD entravait le développement du secteur.

Le Rapport exécutif N°10 intitulé Appui technique pour la mise en oeuvre du PAPA-SUD, octobre- décembre 2004 (réalisé par les partenaires du programme: Intertechnique, Défi-sud, APCO, MIDAS, Aquaconsult) livre des informations, sous forme de tableaux, sur les différentes réalisations du projet au cours du dixième trimestre, les échanges que la mission suivi evaluation a entretenu avec les professionnels et les administrations locales des sites du programme. Par ailleurs, nous avons profité de la lecture de ce rapport pour identifier les sites aménagés par le PAPA-SUD dans la petite Côte : Mbour et Joal pour le débarquement et Mballing et Khelcom pour la transformation.

Concession des ouvrages de Khelcom, juin 2005 est un document du PAPASUD qui renseigne sur les éléments de la concession des ouvrages, les modalités de la gestion et de l'exploitation des ouvrages ainsi que les droits et devoirs des différentes parties, le dispositif institutionnel (les bailleurs de fonds, le ministère de l'économie maritime, les collectivités, le GIEI, le comité consultatif d'exploitation).

La plupart des documents consultés font état des contraintes qui entravent le bon développement de la péche artisanale sénégalaise malgré son importance socioéconomique. Cependant l'on peut sans doute constater que l'essentiel de ces contraintes est relatives aux problèmes d'aménagements consécutifs aux difficultés de financement du secteur et a l'organisation sociale des acteurs, a la politique selective de l'Etat qui était en défaveur du sous secteur, entre autres. Concernant le projet, les documents révèlent les objectifs du projet, les réalisations, les modalités de la gestion et de l'exploitation des ouvrages, la concession des ouvrages, la formation des acteurs en gestion, en hygiene et qualité, ...

En plus des documents relatifs a la péche, il a été question de définir certains concepts clefs.

Aménagement : Le terme aménagement est un sujet d'un usage de plus en plus frequent surtout
dans les projets et politiques économiques. Son sens très vaste peut être appréhendé a travers la

définition qui suit: <<transformation par l'homme d'un système- étendue de terrain, unité de production, ensemble complexe quelconque- en vue d'une utilisation plus rationnelle et plus efficace >> (Lamotte M. et al, 1985 : 2). L'optimisation de l'utilisation des potentialités offertes par un milieu constitue les bases de toute politique d'aménagement. L'aménagement vise donc coordonner et a rationaliser les usages de l'espace. De là surgit son Rapport avec la géographie : l'espace. C'est l' <<ensemble d'actions concertées visant a disposer avec ordre les habitants, les activités, les constructions, les équipements, et les moyens de communication sur l'étendue d'un territoire >> (MERLIN P., CHOAY F., 2000 : 37). Il est une action volontaire, impulsée par les pouvoirs publics (gouvernements, ou élus selon l'échelle du territoire concernée) qui suppose une planification spatiale et une mobilisation des acteurs. L'aménagement est très souvent accompagné d'un dispositif socio-organisationnel qui structure les populations ciblées et qui assure la bonne gestion des artéfacts.

La dimension socioéconomique des politiques d'aménagement est fondamentale. L'aménagement a pour but de développer, de corriger les insuffisances dans un territoire afin d'atteindre le bien être économique et social des populations. Cependant, il faut noter que c'est une action qui aura pour conséquences la mise en place d'un nouvel ensemble, en général plus complexe et plus hétérogènes.

Appliqué a la péche, l'aménagement consiste en une mise en place d'un dispositif technique pour promouvoir un meilleur cadre d'exercice de cette activité. Dans la petite Côte, la péche était confrontée a un certain nombre de contraintes que l'aménagement cherche a surmonter pour développer le secteur. Il est essentiel, en outre, d'envisager les répercussions des différents aménagements sur les systèmes voisins parfois méme lointains, car ces répercussions sont inévitables et difficiles a imaginer. Notre dessein dans ce travail est d'évaluer ces répercussions, autrement dit d'analyser leurs incidences sur le plan socioéconomique et géographique.

Incidences : répercussions, conséquences. Dans notre étude, les incidences désignent les conséquences et les répercussions économiques, sociales et spatiales entraInées par les aménagements du PAPA-SUD dans la Petite Côte. Il s'agit d'analyser a l'aide d'indicateurs socioéconomiques et spatiaux les impacts de ces aménagements dans cet espace. Les indicateurs socioéconomiques concernent a la fois le domaine économique et le domaine social ou leurs

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relations. Tandis que les indicateurs spatiaux ont un rapport aux perceptions et a la representation qu'on a de l'espace.

La péche joue un role socioéconomique et spatial de premier plan dans la Petite Côte. En effet cette filière emploie un grand nombre de populations dans les activités de péche, de transformations, de commercialisation des produits halieutiques. Elle génère également beaucoup de revenus pour la population côtière et participe d'une manière prépondérante dans le dynamisme économique local. Sur le plan spatial, son importance dans la Petite côte se traduit par une recomposition territoriale dynamique et continue, une urbanisation grandissante alimentée par l'exode rural et l'installation des nouveau venus attirés par les opportunités de la péche, une migration importante de la population a l'intérieur méme de cet espace, entre la maison et les sites oü se déroulent les activités, mais aussi entre l'espace de la Petite Côte et les autres regions du pays voire méme de la sous region et du monde. Donc la péche participe activement au développement local de cet espace côtier. Mais son apport dans ce développement pourrait être plus significatif si les nombreuses contraintes subies avaient été surmontées. Le PAPA-SUD s'inscrit dans cette dynamique. Etudier ses incidences socioéconomiques et spatiales consiste a voir les changements qu'il a apportés dans le role que la péche jouait dans cet espace.

Cette premiere étape nous a permis d'apprécier la dimension du travail qui nous attendait et de participer a notre guise a la recherche sur la problématique de la péche artisanale au Sénégal et particulièrement dans la Petite Côte. Elle nous a permis également de comprendre le PAPA-SUD, son contexte d'intervention dans le Petite Côte, ses réalisations, ses objectifs, ses cibles... Ce premier exercice nous a donc procure une bonne impregnation sur la question, son importance mais aussi et surtout il nous a permis d'affiner notre problématique, de nous fixer des objectifs et de poser des hypotheses.

2. Les enquêtes de terrain

Les enquêtes de terrain ont ciblé les groupements d'intérêt économique interprofessionnel (GIEI), les acteurs individuellement interrogés et les administrateurs de la péche.

Pour formaliser l'exploitation des ouvrages et développer les activités de péche, le projet a mis en
place des GIEI. Ces GIEI, très structures, regroupent tous les membres s'activant dans la péche

ou la transformation artisanale des produits. En effet avec l'avènement du PAPASUD, l'organisation a été renforcée.

a- L'échantillonnage

L'établissement de notre échantillon est facilité par le niveau d'organisation des acteurs. Les enquêtes de terrain ont ciblé les groupements d'intérêt économique (GTE) et les groupements d'intérêt économique interprofessionnel. Compte tenu de leur importance dans le dispositif de gestion du PAPA-SUD. Ainsi, nous avons travaillé sur cette organisation.

Chaque site de notre zone d'étude comporte un certain nombre de GTE. Le choix des GTE a comme fondement leur domaine d'activité. Un quota de deux GTE par activité (péche, mareyage, transformation) a été choisi pour chaque site. Pour la taille de l'échantillon, nous avons décidé d'enquêter 20% des membres de chaque GTE choisi. En fondant notre démarche sur l'étude de MSA (juillet 2002, Etude préalable des composantes sociologiques des sites ou des futurs aménagements du PAPA-SUD) pour identifier les GTE de la zone d'étude et pour enfin faire la selection de GTE a enquêter.

La méthode proposée dans les enquêtes KPC (Knowlege, Practices and Coverage Servey) qui signifie en francais Connaissances, Pratiques et Couverture (CPC) a été préférée dans cette étude en vertu de son efficacité dans une pareille structuration de la population étudiée. C'est un échantillonnage aléatoire simple qui procède ici par la definition de la taille d'une grappe, du nombre de grappes par site et au choix des grappes de l'échantillon. La grappe correspond a un GTE et un échantillon de 20% des membres de deux GTE choisis dans chaque site sera enquêté. Le choix des membres a enquêter dans chaque GTE se fait par hasard.

Après un premier séjour sur le terrain, l'échantillonnage a été reformulé. En effet, suite a notre documentation, nous avions envisage de réaliser le questionnaire sur la base des GTE (voir planification de l'échantillonnage). Mais le test du questionnaire au près de quelques cibles le 03 janvier 2009 nous a fait comprendre que l'essentiel des acteurs de la péche n'avait pas encore adhéré aux GTE. Donc il fallait revoir l'échantillonnage pour l'adapter aux réalités du terrain. Ainsi, nous avons décidé de questionner, d'une manière aléatoire simple, 50 acteurs sur chaque site. Ce qui fait un total de 200 acteurs pour les quatre sites (Cf. Tableau 1). Le témoignage de

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ces acteurs nous a permis de comprendre les impacts socioéconomiques et spatiaux des aménagements du projet dans la zone. La méthode utilisée cette fois ci est de descendre avec les acteurs dans les sites.

Tableau 1 : Echantillon d'enquête

Site

Nombre d'enquêtés

Mbour

 

Mballing

Joal

Khelcom

Total

200

b- Les entretiens

Les entretiens ont ciblé les personnes ressources :

· Atoumane DIOUF9 a expliqué, le mercredi 31 décembre 2008, le projet, son financement, ses partenaires, ses volets, son objectif....

· Alassane Samba DIOP10 a fourni des informations, le 02 janvier 2009, sur le contexte d'intervention du projet dans la Côte, ses réalisations, ces cibles,

· Lassana SADIO11 a fourni les données quantitatives sur les mises a terre, la transformation, les expeditions, les exportations, la valeur commerciale et la consommation locale des produits halieutiques des centres de Mbour depuis l'intervention du PAPA-SUD.

· Amadou Moustapha Faye12 le 03 janvier 2009 a fourni des informations quantitatives sur les mises a terre, la transformation, les expeditions, les exportations, la valeur

9 Gestionnaire de projets au niveau de la DOPM, Coordonnateur adjoint du projet PAPASUD

10 Chef du service départemental des pêches de Mbour

11 Chef du poste de contrôle des pêches de Mbour

12 Chef du poste de contrôle des pêches de Joal

commerciale et la consommation locale des produits halieutiques, des centres de Joal, depuis l'intervention du PAPA-SUD.

· Mr Cissoho13 a informé, le 03 janvier 2009, sur l'exploitation du quai de Joal, l'organisation des GIEI par le projet, la qualité de la gestion des ouvrages, la transparence de la gestion des fonds et redevances...

· Marianne Tenning Diouf14 le 03 janvier 2009 a renseigné sur les ouvrages réalisés par le projet pour la transformation des produits halieutiques a Khelcom, sur le GIEI des femmes transformatrices de Khelcom, sur la formation et l'encadrement des femmes transformatrices, sur les ameliorations apportées par le projet et sur les problèmes qui persistent.

Méthode de traitement

Le traitement des données collectées s'est fait suivant deux modèles : le traitement statistique et le traitement cartographique. Après le traitement, les résultats sont analyses. La collecte a fourni des données quantitatives et qualitatives. Celles recueillies a partir du questionnaire ont été dépouillées puis restituées sous forme de graphiques a l'aide du logiciel Excel ou de tableaux. Ainsi, les tableaux 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11 sont issus de ce traitement. Excel a permis la réalisation des graphiques 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11.

Quant aux données qualitatives, dépouillées d'une facon manuelle, elles sont traitées suivant la méme procedure que les précédentes.

Pour spatialiser certains résultats, un traitement cartographique a été utilisé. Ce traitement est essentiellement réalisé grace aux logiciels ARCVIEW GIS 3.2a, Mapinfo et Adobe illustrator. Les cartes 1 et 2 qui localisent les zones d'études sont traitées sous ARCVIEW GIS 3.2a et ARCMAP. Les cartes 3 et 4 sont des images Google Earth géo- référencées et traitées sous Mapinfo. Adobe illustrator a permis de spatialiser les aménagements du projet a partir d'image Google Earth (Cf. carte 5).

13 Chef des oeuvres maritimes de Joal

14 Présidente des femmes transformatrices de Khelcom (GIE DIAM BOUGOUM)

Les méthodes d'analyse de données utilisées pour la demonstration de nos hypotheses sont : l'analyse causale et l'analyse statistique. L'analyse de l'ensemble des données a révélé les contraintes de la péche dans la Petite côte. Elle a également permis d'identifier les aménagements du PAPA-SUD a Mbour et a Joal, de mesurer leur pertinences et d'étudier leurs impacts socioéconomiques et géographiques.

Limites de la recherche

La limite principale de cette recherche est l'insuffisance des données sur les résultats généraux de la péche a Mbour. Les archives disponibles au niveau du poste de contrôle n'ont pu nous fournir que les résultats de 2000 a 2004. Ces données nous auraient permis de mieux voir, en les représentant sur le méme graphique que celles de Joal, les impacts du projet sur ces sites (Mballing et Mbour) oü les aménagements du projet sont totalement a terme. En outre, la contrainte financière conjuguée a l'étendue de la zone d'étude a souvent retardé nos démarches. Il s'y ajoute l'insuffisance de la production scientifique sur la péche ici a l'UGB (bibliotheque et centres de documentation). Malgré ces contraintes, le traitement des données a permis d'organiser le travail en trois Parties: Le role de la péche dans l'économie locale et les contraintes liées a son développement, Aménagements du PAPASUD et impacts dans la Petite Côte : Mbour et Joal.

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PREMIERE PARTIE : LE ROLE DE LA PECHE DANS L'ECONOMIE LOCALE ET LES CONTRAINTES LIEES A SON DEVELOPPEMENT

L'exploitation des ressources halieutiques sur le littoral sénégalais, sur la Petite Côte, s'inscrit dans une dynamique spécifique liée notamment au développement de la traite européenne. Mais elle a beaucoup évolué.

D'une économie d'exploitation familière, le secteur de la péche a connu des changements importants liés au triple phénomène de la transformation de la panoplie technique, d'une demande accrue du marché puis de nouvelles finalités dans l'exercice du métier.

Ces changements se sont manifestés sur la Petite Côte par une augmentation de la dynamique de peuplement, par une recomposition territoriale, bref par un accroissement du role de la péche dans l'économie locale.

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CHAPITRE I : PRESENTATION DES ZONES D'ETUDE

Cette étude sur les impacts socioéconomiques et spatiaux des aménagements du PAPA-SUD sur la Petite Côte se limite aux collectivités locales de Mbour et Joal. Le développement économique, social et spatial de ces collectivités est en grande partie tributaire du dynamisme des activités de péche. Cependant, avant de voir les contraintes qui entravent le développement de ce secteur aussi important sur la Petite Côte et analyser le role de la péche dans l'économie locale, il faut d'abord presenter ces collectivités.

I- La commune de Mbour Image satellite 1. Commune de Mbour

Situé dans la region de Thiès, la commune de Mbour couvre une superficie de 1 725 km2. Elle est localisée entre le Cap-Vert et la pointe de Sangomar en demi-cuvette fermée a l'Ouest par l'océan Atlantique. Cette collectivité est limitée au nord, a l'Est et au Sud par la communauté rurale de Malicounda. Sa localisation en bordure de mer entre le Cap-Vert et la Pointe de

Sangomar lui confère de nombreux atouts (péche et tourisme) qui expliquent son poids démographique.

La commune doit son poids démographique au dynamisme des activités socioéconomiques longtemps dominées par le secteur de la Péche artisanale. La migration de populations venues du bassin arachidier a la recherche de meilleures conditions de vie face a la crise de l'agriculture a contribué massivement au peuplement et a la recomposition territoriale de la commune. En effet, la population de la ville de Mbour est estimée en 2002 a 136 842 habitants soit une densité de 85 habitants/ km2, avec une diversité ethnique composée de : Sérères (72%), Mandingues (8%), Lébous, Toucouleurs et autres (5%), Ouolofs (15%). Selon l'agence de développement municipal, on distingue quatre grandes phases d'extension spatiale et de peuplement de la commune: avant la période coloniale, de 1922 a 1945, de 1946 a 1976, de 1977 a nos jours

La premiere étape de cette evolution spatiale va des premieres installations des populations l'arrivée des francais en 1922. Durant cette période, l'occupation du site se limitait essentiellement au littoral avec les localités d'implantation des immigrants sérères, socès et lébous : Gandiane, Ndédndel, Nenef et Toundiane. Cette étape est essentiellement caractérisée par un faible taux d'occupation de l'espace.

La seconde phase est marquee par des operations de déguerpissements consécutives a la presence coloniale et qui vont bouleverser profondément la structure urbaine de Mbour. C'est ainsi qu'une partie des sérères déguerpis vont fonder l'actuel Mbour sérère II situé a deux kilometre plus l'Est du site originel. Il en est de méme pour la creation des quartiers Thiocé Ouest et Santessou respectivement en 1922 et 1936 suite au déplacement des socès de l'Escale. Cette période a également vue la fondation des quartiers Mbour Toucouleur et Tefess attire par les potentialités économiques de la ville naissante.

Au cours de la troisième phase, les installations se sont poursuivies et le tissu urbain s'est davantage étoffé. Cette phase correspond a la naissance des quartiers Daru-Salam et Mbour Maure vers l'Est de la ville. C'est également pendant cette période que la ville a connue une extension rapide et aléatoire a partir du noyau originel autour de l'Escale.

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La quatrième et dernière phase est marquee par une poursuite de l'extension aléatoire. La presence de l'océan contraignait toute possibilité d'extension vers la frange maritime. C'est ainsi que les quartiers centraux comme Thiocé Est, Thiocé Ouest, Tefess et 11 novembre ont connu une forte croissance spatiale. C'est dans ce contexte que sont naIt les sous quartiers Diamaguène II et Château d'eau Nord et Château d'eau Sud qui constituent les prolongements respectifs de ces différents quartiers.

Pendant cette période, la superficie de la ville a connu une evolution exponentielle passant de 522,9 a 845,5 ha en 1989 et a 1725 ha en 1999.

La péche artisanale a joué un role fondamental dans cette recomposition territoriale. Elle est un facteur attractif. Aujourd'hui, la commune comprend l'un des plus grands ports de péche (Mbour) et l'une des plus remarquable aire de transformation des produits halieutiques du pays (Mballing) (Cf. Carte 3).

II- La commune de Joal

Joal-Fadiouth a d'abord été un canton, puis un cercle. Elle a été érigée en commune de plein exercice dans le cadre de la loi 66-20 du 1er février 1966, complétée par le décret n° 72-82 du 3 février 1972 fixant les limites de la commune. Elle est localisée a 16° 49' 60» Ouest de longitude et 14°10' 0»Nord de latitude a l'extrémité de la Petite Côte, au sud-est de Dakar.

La commune de Joal Fadiouth est située a 116 km de Dakar, a 50 km de Thiès et a 32 km de Mbour, la capitale départementale. Elle se trouve entre deux poles touristiques très importants :

- La zone de Sally-portudal - Mbour - Nianing au nord, distante de 35 km - La zone des Iles du Saloum au sud, distante de 25 km.

A l'ouest, elle est limitée par l'océan atlantique, permettant ainsi la navigation vers la Casamance et la Gambie. A l'est, la commune s'ouvre sur le bassin arachidier. Ces trois arrondissements que sont l'Ile de Fadiouth, la presqu'Ile de Joal et NgazobiL bordent le littoral.

Elle réunit en réalité deux villages, Joal - le plus gros -, établi sur le littoral, et Fadiouth - le plus
visité -, une Ile artificielle constituée d'amoncellements de coquillages et reliée a la côte par un

pont de bois. Joal-Fadiouth occupe aussi une position intermédiaire du point de vue du climat et de la végétation, entre le domaine sahélien au nord et le domaine soudanien de la Casamance au sud. Du fait de sa position dans l'estuaire, la plus grande partie de la superficie de la commune (3 021 hectares) est régulièrement immergée sous l'influence des marées.

Image satellite 2. Commune de Joal

Le climat est de type sahélien avec 3 à 4 mois d'hivernage de juillet à octobre et des températures douces de novembre à avril. La moyenne maximale ne dépasse pas 29°.

Le territoire de la commune couvre 5 035 hectares, dont 5 023 pour Joal et 12 pour Fadiouth. Sa densité est de 700 habitants /km.

La population de Joal Fadiouth est estimée environ à 39 078 habitants en 2007. Elle est principalement d'origine sérère. On retrouve dans cette collectivité, des saisonniers en provenance des îles du Saloum, de la Petite Côte, de Nguet Ndar, de Ndayane, de Bargny et

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méme de la Gambie. L'économie locale repose sur la péche (premier port de péche du Senegal), l'agriculture et le tourisme. L'actvité halieutique joue un role important a Joal. Cette collectivit compte le premier port de péche du Sénégal et l'une des plus grandes aires de transformation des produits halieutiques : Khelcom (Cf. Carte 4).

CHAPITRE II : ROLE DE LA PECHE DANS L'ECONOMIE LOCALE

La place de la péche artisanale dans ces collectivités locales est prépondérante. Elle fournit des emplois aux populations, contribue grandement au PIB, participe au dynamisme urbain des collectivités.

I- Dans la commune de Mbour

La péche artisanale est la base de l'économie de la commune de Mbour. Le dynamisme économique de la ville provient essentiellement de l'essor des activités de la filière péche et récemment du développement du secteur touristique.

La péche contribue a elle seule pour près de 30% de la production halieutique de la region et emploie plus de 4000 personnes15. Elle est essentiellement artisanale et on dénombre au niveau communal 711 pirogues dont 60 saisonnières. La production moyenne par an est de 65 000 tonnes et représente un volume commercial supérieur a un milliard de francs CFA.

L'activité touristique constitue le second volet par niveau d'importance de l'économie régionale. La réalisation des grandes stations de Saly et de Nianing constitue le principal cadre de référence du secteur touristique au Sénégal.

La prise en compte du secteur de la péche dans le schema global de développement de la Petite Côte a entrainé l'amélioration du niveau de desserte de la zone avec la réalisation d'infrastructures routière. Le réseau Routier de la ville de Mbour est constitué de la route nationale N°1 qui traverse le territoire de la commune en direction de Kaolack, de la route

15 MSA (MS et associés), juillet 2002, Etude préalable des composantes sociologique des sites des sites ou des futurs aménagements du PAPA-SUD, Programme d'appui a la péche artisanale du 8Éme FED, 173 pages

départementale N°3 qui va vers Joal-Fadiouth et de plusieurs routes communales d'une longueur totale d'environ 30 Km ; toutes Bitumées.

II- Dans la commune de Joal

La péche et ses activités annexes occupent une place importante dans l'économie locale. Deux types de péches sont pratiqués : La péche artisanale et la péche industrielle.

Figure 3. Repartition des débarquements de Joal en 2007(en Kg)

Joal est le premier port de péche artisanale du Sénégal et il fonctionne toute l'année. Les mises terre sont évaluées en moyenne a 140 000 T /an dont la moitié est réservée a la transformation artisanale (Cf. Figure 3). Cinquante a soixante espèces sont régulièrement pêchées. De 2000 2007, le tonnage débarqué se chiffre en moyenne a 153 371 T /an pour une valeur commerciale moyenne annuelle qui s'élève a 8 791 339 088 F CFA.

Les activités secondaires comme le mareyage, la transformation artisanale, occupent aussi une part appreciable dans le secteur. 300 femmes s'activent dans la transformation. Toujours dans la période 2000-2007, la transformation artisanale a enregistré 24 012 T de produits transformés par an dont la valeur commerciale se chiffre en moyenne a 4 224 151 743 F CFA /an. Par ailleurs, le secteur emplois des milliers de personnes.

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Le quai de péche avec ses infrastructures d'accompagnement (usine de glace, hall de vente, etc.) et l'aire de transformation constituent des outils très importants de développement local.

Aussi bien a Mbour qu'à Joal, la péche est devenue un phénomène "d'excroissance ". Elle joue un role capital dans l'occupation du littoral, la mobilité spatiale dans cet espace, entre autres. La raison fondamentale qui a attiré les lébous et sérères le long de la Petite Côte est la richesse halieutique de cette Zone. Aussi, les conditions favorables de vie ont été a l'origine de l'affluence qui a marqué les communes et a la multiplication des infrastructures dans tous les domaines. Cependant, malgré ce role prépondérant de la péche dans l'économie des communes, son développement est soumis a des contraintes diverses.

CHAPITRE III : CONTRAINTES DIVERSES

La politique récente de l'Etat a favorisé la péche artisanale qui connaIt, ces dernières années, un développement rapide. Cependant, de nombreux problèmes existent. L'analyse stratégique de ce sous secteur a permis de mettre en exergue un certain nombre de contraintes majeures a relever pour permettre un développement des activités de pêche16.

I- Les contraintes techniques et les problèmes d'aménagement

Le long de la petite Côte, ces contraintes sont relatives a la faiblesse du niveau d'équipement, aux problèmes d'aménagement des sites, au manque d'organisation et a l'absence de formation qui hypothèquent le financement du sous-secteur.

1. Au niveau de la transformation artisanale

Les contraintes techniques et les problèmes d'aménagement sont plus manifestes au niveau de la transformation artisanale des produits. Cette activité, principalement feminine, consiste au fumage et au séchage du poisson. Cependant, elle éprouve d'énormes difficultés liées : a l'écoulement des produits, a l'accès des transformatrices au lieu de travail surtout en hivernage,

16 Ministère de la pêche et des transports maritimes, octobre 1998, Analyse descriptive et politiques stratégiques, Plan directeur des pêches maritimes volume I, république du Senegal, 96 pages

l'insuffisance de magasin de stockage et a la gestion des ordures et déchets de transformation (Cf. Photo 1).

Photo 1: Déchets et ordures de la transformation jetés par terres sur le site de Khelcom

Source: TINE M., Juin 2009, Khelcom

Les sites de transformation de Khelcom et de Mballing présentent aussi certaines insuffisances et manquements dont :


· le manque d'hygiène et de salubrité des sites, des équipements (claies, bacs, bassins) et des outils de travail (Cf. Photo 2),

Photo 2: Claie de séchage rudimentaire et non hygiénique

Source: TINE M., juin 2009, Khelcom

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· l'insuffisance en équipements (exemple : claies de séchage, Bac de salage, fours de fumage...) a été signalée par 100% des transformatrices interrogées dans les deux sites enquêtés.

· le manque d'aménagement (occupation anarchique et absence d'équipements) des sites conformément aux principes du codex alimentarus en la matière a savoir la marche en avant, le non entrecroisement des courants de circulation, la séparation des secteurs souillés des secteurs non souillés est noté a Mballing et a Khelcom;

· le manque d'eau courante, d'électricité caractérise les sites ;

· l'absence de cloture des sites;

· l'absence d'infrastructures d'accompagnement : Infirmerie, garderie d'enfants, abris de repos,

· salle de réunion, entrepôts, magasins etc.

Outre ces contraintes, toutes les techniques utilisées par les femmes transformatrices passent par l'emploi des radiations solaires. Les produits sont exposés a l'air libre avec tous les risques de l'environnement (humidité, poussière, pluie, insectes,...). Par ailleurs, ces techniques ne permettent pas une grande production; ce qui explique l'importance des pertes post capture et ceci malgré la surexploitation de la ressource. L'absence de maItrise de certaines techniques et technologies utilisées, a généré des déficiences dans l'exploitation optimale de la ressource.

Donc dans l'ensemble, les conditions dans lesquelles les poissons sont transformés ne sont pas toujours hygiéniques et les technologies utilisées sont empiriques. Le stockage du poisson se fait dans des lieux non aménagés (Cf. Photo 3).

Ces limites réduisent aujourd'hui l'accessibilité de la production nationale au marché européen du fait des normes tres restrictives et tres contraignantes imposées par l'Union Européenne.

Au-delà de cet environnement technique, l'insuffisance des mesures sécuritaires en mer et l'inadaptation du système de crédit appliqué a la péche artisanale, constituent aussi une autre source de pesanteurs dans la rationalisation et l'optimisation des conditions d'exploitation. A côté de ces contraintes qui pèsent plus sur la transformation artisanale existent d'autres qui sont spécifiques a la péche proprement dite.

Photo 3 : lieu de stockage des produits

Source: Tine M, juin 2009, Mballing 2. Au niveau de la pêche

Les technologies utilisées contribuent a la degradation des ressources halieutiques. Par consequent, certains stocks montrent des signes de sensible surexploitation.

La zone maritime de la Petite Côte se caractérise par une grande diversité biologique. Les ressources exploitées comprennent quatre groupes dont les caractéristiques bioécologiques et socio-économiques sont différentes. Il s'agit des ressources pélagiques hauturières et côtières, et des ressources démersales côtières et profondes. Ces ressources sont aujourd'hui surexploitées. La généralisation de la motorisation et l'introduction de la Seine tournante coulissante dans la période 1963-1991 ont augmenté la capacité de prélèvement sur la ressource pour répondre a une demande grandissante. Il en a résulté une surexploitation de la ressource.

Le long de la Petite Côte et particulièrement a Mbour et a Joal, cette surexploitation de la ressource commence a se faire sentir avec la raréfaction du poisson et la migration des pécheurs vers des zones plus prometteuses comme les côtes mauritaniennes, gambiennes et méme guinéennes. De l'avis des pécheurs, elle est inquiétante et des mesures doivent être prises car des zones autrefois très riches sont aujourd'hui en situation différente. Par exemple, les ressources pélagiques côtières ne sont surexploitées que dans la Petite Côte.

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Par ailleurs, la dégradation de l'environnement marin est un handicap au développement de la péche artisanale dans la Petite Côte. Le déversement de polluants (IT(AGEL, des Hotels,...), des déchets domestiques, la dégradation de l'habitat naturel des poissons par certaines techniques de péche menacent l'écosystème marin et littoral. La péche souffre aussi d'un manque d'équipements et d'un problème de financement. Ces difficultés sont imputables aux insuffisances notées dans l'organisation des acteurs.

II- Les facteurs socio-organisationnels : une contrainte au développement de la Pêche artisanale à Mbour et à Joal

Les contraintes au développement de la péche artisanale a Mbour et a Joal ne sauraient s'expliquer uniquement par des causes d'ordre technique. << En effet, la péche artisanale comme en témoigne de nombreuses expériences du passé, souffre de pesanteurs et de soubassements a dominante sociologique, lesquels inhibent bien d'initiatives de structuration et de dynamisation du sous-secteur é.17

La configuration sociologique du secteur de la péche, au niveau des pratiques et au niveau des acteurs demeure un des points saillants pour toute forme d'intervention et de redynamisation du secteur. Cette configuration sociologique basée sur des considérations familiales hypothèque le financement du secteur.

Longtemps considérée comme une activité vivrière, la péche artisanale sénégalaise a aujourd'hui, beaucoup évolué pour devenir un des piliers de l'économie du pays. Cependant, si les techniques de péche se modernisent pour répondre a une demande qui croIt, l'organisation sociale des acteurs n'en fait pas autant. En effet, comme dans le passé, cette organisation est basée sur des considérations familiales. Moins que les transformatrices qui se regroupent le plus souvent dans de petits GIE, les pécheurs s'organisent autour d'entités familiales qui détiennent des pirogues. A Mbour et a Joal, la totalité des pécheurs enquêtés travaille sur des exploitations familiales. Ce mode d'organisation sociale est un handicap au développement du sous secteur. Il ne permet pas un bon financement du secteur. Or, le niveau et les capacités organisationnels des acteurs dans

17 MSA (MS et associés), juillet 2002, Etude préalable des composantes sociologique des sites des sites ou des futurs aménagements du PAPA-SUD, Programme d'appui a la pêche artisanale du 8Éme FED, page 9

leurs diversités continuent d'être les vecteurs de réussite probable dans toute politique de développement du sous secteur. En matière de financement par exemple, le credit corporatif comme modèle de financement du secteur a échoué grace a ce mode d'organisation sociale inadaptée.

Les autres facteurs et contraintes majeures du sous-secteur de la pêche artisanale se déclinent aussi en termes de renforcement de capacités qui est actuellement caractérisé par une insuffisance de la formation des acteurs dans les différentes filières d'activités, et en dotation factorielle qui ne peut être comblée que par la mise en place d'équipement et d'infrastructures18.

L'essentiel des acteurs de la pêche artisanale sénégalaise est constitué d'analphabètes. Cette absence de formation génère non seulement des défaillances dans l'organisation, mais également des réticences dans toute initiative venue d'ailleurs. Par exemple, les transformatrices déplorent une insuffisance de leur capacité politique, professionnelle et organisationnelle. Au plan politique, elles sont confrontées a un deficit de capacité en négociation, communication et lobbying. La faiblesse des organisations est perceptible dans leur structuration, leur fonctionnement et dans la definition claire de leur perspective en terme de développement. A Mballing, les femmes font face a des difficultés pour mettre en place un comité de salubrit fonctionnel. En outre, les G.T.E ne détiennent suffisamment pas de petit materiel (pelle, balaie, brouette, bac a ordure) en quantité suffisante pour assurer la propreté du milieu.

Le role socio-économique de la pêche artisanale dans la Petite Côte est reel. Cependant, de nombreuses contraintes pèsent sur son développement. Le diagnostic de ces contraintes dans la Petite Côte et particulièrement a Mbour et a Joal a révélé des facteurs techniques et socioorganisationnels. Pour promouvoir le développement du sous secteur, il fallait surmonter ces contraintes. C'est dans ce contexte que le gouvernement appuyé par les partenaires au développement a mis en oeuvre le Programme d'Appui a la Pêche Artisanale (PAPA SUD) dont la zone géographique d'intervention s'étend de la Petite Côte étendue au delta du Sine Saloum et a la region de Ziguinchor.

18 MSA (MS et associés), juillet 2002, Etude préalable des composantes sociologique des sites des sites ou des futurs aménagements du PAPA-SUD, Programme d'appui a la pêche artisanale du 8Éme FED, 173 pages

41

DEUXIEME PARTIE : AMENAGEMENTS DU PAPASUD DANS LA PETITE COTE : MBOUR ET JOAL

Le gouvernement du Sénégal a inscrit au programme indicatif national du huitième FED, un Programme d'Appui a la Péche Artisanale (PAPA-SUD) d'un coüt global de 5,1 milliards de francs CFA. Ce programme est cofinancé par l'Union Européenne (63%) et l'AFD (Agence Francaise de développement) (37%).

Le PAPA-SUD a pour objectif global de contribuer au développement durable de la péche artisanale en utilisant au mieux les ressources halieutiques, et en améliorant les conditions de travail des professionnels de la péche.

Le Projet a construit une série d'ouvrages et d'aménagements dont la gestion est transférée aux groupements d'intérêt économique interprofessionnels. Ces aménagements s'inscrivent dans la politique de mise a niveau des équipements et des installations de péche, engagée avec l'application des normes européennes au traitement des produits de mer.

Les bénéficiaires des aménagements sont les professionnels du secteur de la péche ainsi que les riverains et usagers du littoral a proximité des centres de débarquement et aires de transformation aménagés, les agents des péches et les élus des collectivités concernées.

Confiée a la cellule nationale de coordination, la réalisation du projet a vu la participation nombreux partenaires dont : le cabinet inter-technique, le groupement CDE SOECO, le Cabinet MIDAS, le Cabinet APCO, le Cabinet MSA, le cabinet Tropica ... La synergie des forces de ces différents partenaires a permis la réalisation d'aménagements et la mise en place d'un dispositif socio-organisationnel qui assure la gestion et l'exploitation des ouvrages.

CHAPITRE I : TYPOLOGIE DES AMENAGEMENTS

Les aménagements du PAPA-SUD ont essayé de surmonter les contraintes qui pèsent sur le développement de la péche artisanale dans la Petite Côte. Dans la partie sise portant sur les contraintes au développement de la péche a Mbour et a Joal, il apparaIt que l'essentiel de ces contraintes sont d'ordre technique et portent sur des problèmes d'aménagement, des manquements en équipements et en infrastructures, des insuffisances dans l'organisation sociale et dans la formation des acteurs.

I- Au niveau des quais

L'intervention du PAPA en matière d'aménagement sur les quais de Mbour et Joal est moindre. Ces quais ont été construits par un projet dit PAPEC intervenu dans la Petite Côte en 1998. En effet, l'action du PAPA-SUD est plus conséquente dans l'organisation des acteurs et la concession des ouvrages. Néanmoins, quelques aménagements sont réalisés a Mbour. Avant l'intervention du programme, la transformation artisanale des produits se faisait sur le centre de débarquement ; donc a côté du quai. Ce faisant, les lieux étaient encombrés d'autant plus que l'érosion côtière empiétait sur cet espace littoral. La fumée et les ordures de la transformation polluaient l'espace de débarquement et méme les quartiers riverains ainsi que le marché central. Ce dernier étant contigu au quai. Par ailleurs, la transformation artisanale nécessite beaucoup d'espace ; ce qui n'était plus le cas ici. Ces facteurs posaient un reel problème d'hygiène et de salubrité et constituaient des contraintes au développement de la péche artisanale a Mbour.

L'intervention du PAPA-SUD a consisté alors a délocaliser l'aire de transformation au niveau de Mballing et a aménager l'accès au quai du côté de la mer (voir photo 4). D'autres réalisations physiques comme la construction de deux stations de traitement des eaux usées, la rehabilitation des réseaux d'eaux pluviales, la cloture de la station d'épuration ont été faites. Ces travaux, financés par l'AFD, réalisés par l'entreprise CDE/SOECO et dont le Maître d'oeuvre est le MEM/ PAPASUD/2002, ont nécessité un montant de 98 356 800 FCFA.

43

Photo 4: Aménagement de l'accès au quai de Mbour (coté mer)

Source: TINE M., juin 2009, Mbour

II- Au niveau des aires de transformation

L'intervention du projet est plus conséquente au niveau de la transformation artisanale des produits parce qu'effectivement, c'est a ce niveau que les problèmes ont été plus nombreux. Ainsi, le programme d'appui a la péche artisanale dans la Petite Côte a aménagé le site de Mballing (Cf. Carte 5). Il a aussi construit des ouvrages dans le but d'appuyer les femmes transformatrices (equipements). A Mballing et a Khelcom, puisque les contraintes au développement de la transformation sont identiques, les équipements et ouvrages réalisés par le projet sont un peu pareils pour les deux sites. Ces sites sont l'objet d'aménagement et d'implantation d'équipements et d'ouvrages.

Route PAPASUD

Route De Joal

Image satellite 3. Spatialisation des aménagements du projet à Mballing

45

A Mballing et a Khelcom, 500 000 000 de F CFA ont permis l'aménagement du site (Cf. tableau 2,3 et Carte 5).

Tableau 2 : Les infrastructures et ouvrages du PAPA-SUD a Mballing

Nature ouvrage Réseau d'électrification

Nombre d'unité 1

Réseau routier

1

Réseau de canalisation des eaux usées

1

Station de filtrage des eaux usées

1

Magasin de stockage

1

Ateliers

5 ateliers de 6 places chacun pour plus de 300 femmes

Blocs sanitaires

3

Vestiaires

4

Abris pour les femmes

4

Bureau

1

Source: Enquêtes personnelles, 2009

Tableau 3 : Les infrastructures et ouvrages du PAPA-SUD a Khelcom

Nature ouvrage Réseau d'électrification

Nombre d'unité 1

Réseau routier

1

Réseau de canalisation des eaux usées

1

Station de filtrage des eaux usées

1

Magasin de stockage

2

Ateliers

5 ateliers de 6 places chacun pour 300 femmes

Vestiaires

4

Toilettes

2 (réfectionnées)

Abris pour les femmes

4

Château d'eau

1

Source: Enquêtes personnelles, 2009

Le site de Khelcom a été aménagé par le PAPEC. Cependant les aménagements du PAPEC n'ont pas résolus les problèmes de la transformation artisanale. Plusieurs insuffisances et manquements pouvaient être constatés.

Outre l réalisation de ces équipements et ouvrages, le PAPA-SUD a organisé les acteurs. III- L'organisation des acteurs

Le programme a capitalisé l'expérience du projet d'aménagement des sites de débarquements de la péche artisanale sur la Grande Côte dans le processus de Concession et de Sous- Concession aux fins de gestion des infrastructures publiques par des privés. Pour ce besoin, il apparaIt nécessaire de réorganiser les acteurs selon un modèle adapté a cette initiative. << En effet, la responsabilisation des acteurs locaux quant a la gestion des infrastructures implique a priori une bonne visibilité du terrain et une prédéfinition d'une approche et de modalités d'implémentation adéquates >>19.

Le PAPA-SUD a installé sur chaque site un Groupement d'Intérêt Economique Interprofessionnels qui fédère l'ensemble des GIE du site. Ainsi on a le GIEI Bock Liguëy Mballing, le GIEI << Diam Bougoum >> a Khelcom, << And Liguëy Téfess >> a Mbour et Diamopêcheurs-mareyeurs >> a Joal. Les GIE fédérés doivent avoir une certaine représentativité nationale. Autrement dit, ces groupements sont tenus d'adhérer a des organisations faitières telles que la FENAGIE PECHE, le CNPS, la FENATRAMS, la FENAMS ou l'UNAGIEMS. Cependant la majeure partie des acteurs n'a pas encore adhéré aux GIE. La figure 4 ci-dessous révèle que les acteurs sont toujours réticents a l'adhésion aux GIE; sur 200 enquêtés, 28% seulement soit 56 acteurs ont adhéré a un GIE. L'échec des nombreuses initiatives antérieures est souvent avancé comme justificatif.

19 MSA (MS et associés), juillet 2002, Etude préalable des composantes sociologique des sites des sites ou des futurs aménagements du PAPA-SUD, Programme d'appui a la pêche artisanale du 8Éme FED, page 10

47

Source: Enquêtes personnelles, 2009

L'exploitation et la gestion des ouvrages sont confiées au GIEI devant être composée des représentants des différents syndicats et organisations professionnelles du secteur. L'Etat, le propriétaire des ouvrages du PAPA-SUD, les concede a la collectivité. Cette dernière confie la gestion et l'exploitation des ouvrages a l'association interprofessionnelle qui l'accepte pour une durée de 10 ans renouvelables. L'objectif attendu de cette rétrocession est :

- Une participation directe des organisations professionnelles a l'exploitation et a la gestion des infrastructures aménagées.

- Le respect de critères de performances des entreprises privées (equilibre financier de exploitation, transparence comptable, embauche de personnel qualifie).

Ce système d'organisation a impliqué non seulement les acteurs dans la gestion et l'exploitation des ouvrages mais a permis aussi a la collectivité de tirer directement profit des recettes a travers les redevances. Les collectivités de Mbour et de Joal bénéficient des redevances de 20% des bénéfices d'exploitation (Cf. tableau 11 page 60).

Le programme a installé des infrastructures et réorganiser les acteurs ; il les a également formé en hygiene et qualité des produits, en financement, ... (Cf. Impacts sociaux). Cependant, si la formation des acteurs est trés bien appréciée, les aménagements et l'organisation le sont moins.

CHAPITRE II: LA PERTINENCE DES AMENAGEMENTS

La pertinence des aménagements peut se mesurer a partir de leur fonctionnalité. En d'autres termes, il s'agit de voir si ces aménagements sont fonctionnels ou non, s'ils sont utilisés par les destinataires et s'ils répondent bien a leurs besoins. L'analyse des tableaux 5, 6 et 7 donnera une idée precise sur ce qu'il en est.

I- Fonctionnalité des aménagements

Tableau 4 : Fonctionnalité des aménagements du PAPA-SUD a Mbour

pluviales

usées

Aménagement du quai côté mer

Rehabilitation réseaux d'eaux

Cloture station d'épuration

Nature ouvrage Fonctionnalité Raisons évoquées

Station de traitement des eaux

Non fonctionnel

Très apprécié

Fonctionnel

Fonctionnel

Lutte contre l'érosion, assainissement de l'espace, meilleure accostage des pirogues, développement d'autres activités.

Stagnation et decomposition des eaux usées, pollution, plaintes et finalement abandon

Sépare le secteur souillé des secteurs non souillés

Evite la stagnation des eaux de pluie sur le port

Source: Enquêtes personnelles, 2009

Tableau 5 : Fonctionnalité des infrastructures et ouvrages du PAPA-SUD a Mballing

Nature ouvrage Réseau d'électrification

Nombre d'unité 1

Fonctionnalité

Non utilisé par les femmes

Raisons évoquées

Elles utilisent les mémes techniques qu'avant l'électrification. Ces techniques ne demandent pas de l'électricité.

Réseau routier

1

Fonctionnel

Transport, accès des véhicules dans le site.

Réseau de canalisation des eaux usées

1

Fonctionnel

Evacuation des eaux usées

Station de filtrage des eaux usées

1

Fonctionnel

Filtrage des eaux usées

Magasin de stockage

1

Non utilisé par les femmes

Etroitesse et nombre

insuffisant pour 300 femmes

Ateliers

5 ateliers de 6 places chacun

Non utilisé par les femmes

Etroitesse et nombre

insuffisant pour 300 femmes

Blocs sanitaires

3

Non utilisé par les femmes

Eloignement des lieux de transformation

Vestiaires

4

Non utilisé par les femmes

Etroitesse et nombre

insuffisant pour 300 femmes

Bureau

1

Fonctionnel

Siege du GIEI

Tableau 6 : Fonctionnalité des infrastructures et ouvrages du PAPA-SUD a Khelcom

Nature ouvrage Nombre d'unité Fonctionnalité Raisons évoquées

Réseau d'électrification

1

Non Fonctionnel

Le PAPA-SUD a déblayé le site en juin 2004. Les aménagements ne sont pas a terme et l'aire de transformation n'est encore redallé suite a un problème de fonds. Les femmes sont déplacées a côté du site aménagé. Elles continuent d'utiliser les anciennes techniques et outils de travail.

Réseau de canalisation des eaux usées

1

Non Fonctionnel

Station de filtrage des eaux usées

1

Non Fonctionnel

Magasin de stockage

2

Non Fonctionnel

Ateliers

5 ateliers de 6 places chacun

Non Fonctionnel

Vestiaires

4

Non Fonctionnel

Toilettes

2 (réfectionnées)

Non Fonctionnel

Abris pour les femmes

1

Non Fonctionnel

Château d'eau

1

Non Fonctionnel

 
 

51

L'analyse des trois tableaux (5, 6 et 7) nous amène au constat que les aménagements du PAPASUD manquent de pertinence. La majeur partie de ces aménagements ne répondent pas aux besoins des acteurs et ne sont pas adaptés aux réalités du milieu. Cela résulte du fait que leur réalisation n'a pas été faite de concert avec les acteurs. Ces derniers se plaignent de n'être pas associés et impliqués dans la conception du programme. L'identification de leurs besoins était pourtant nécessaire pour éviter ce qui s'est produit. Mais selon eux, ils n'étaient méme pas au courant du projet jusqu'au moment oü l'on a commence a construire. L'absence de démarche participative explique donc leur manque de pertinence.

A Mballing, pratiquement aucun des ouvrages du projet n'est utilisé par les transformatrices et les problèmes dont le PAPA-SUD était censé résoudre persistent encore. Et pire aujourd'hui, les femmes sont confrontées a un autre problème lie a leur transport et a l'acheminement du poisson vers l'aire de transformation. Ce transport leur coüt très cher car il leur faut non seulement transporter le produit du centre de débarquement a l'aire de transformation mais également de l'aire de transformation au marché parce que il n'y a pas de marché pour ces types de produits Mballing. Les ateliers de travail sont trop étroits pour contenir les actrices. De l'avis des femmes, méme une seule grande productrice peut remplir un atelier. Et il n'y en a que 5 ateliers de travail pour environ 300 femmes pour ce site et pour Khelcom.

Photo 5: A gauche un atelier de travail transformé ici en salle repos, a droite, un abri pour le repos qu'un tiers utilise pour stocker son produit

Source: TINE M., juin 2009, Mballing

A l'image de cet atelier et de cet abris de repos, les autres sont très étroits et inadaptés pour contenir les transformatrices

Photo 6: A gauche un vestiaire jamais ouvert ; a droite un magasin de stockage non utilisé

Source: TINE M., juin 2009, Mballing

Ce magasin qui ne répond pas aux besoins des femmes (il est trop étroit) est finalement loué a un Burkinabais qui l'utilise pour la fabrication de la farine de poisson. En plus, les divers produits transformes ne peuvent être gardés que sur un milieu aéré.

A Mbour, le réseau de canalisation des eaux usées et la station de filtrage de ces eaux ne sont pas fonctionnels. Bien au contraire ils créent une pollution par le dégagement d'odeurs nauséabondes. Suite a de nombreuses plaintes, les recommandations furent de ne plus les utiliser. A côté, l'aménagement de l'accès au quai côté mer, très approuvé par les pécheurs et mareyeurs, souffre d'un manque de suivi. Aujourd'hui certaines transformations des produits se font toujours là. Les restes encombrent les lieux et font l'objet de nombreuses plaintes (voir annexe photos).

Par ailleurs, les sites ne sont pas clôturés malgré l'instauration du système des redevances (Cf. Tableau 10 page 60). Les animaux en divagation et surtout les chiens y accèdent facilement. Les personnes entrent et sortent sans contrôle. Ceci est valable pour les quatre sites étudiés.

II- Appréciation des aménagements par les acteurs

53

Tableau 7 : Appreciation des aménagements par les acteurs

Site Nombre Insatisfaisants Peu satisfaisants Satisfaisant

d'enquêtés

Mbour

50

15

35

0

Mballing

50

50

0

0

Total

100

65

35

0

Pourcentage

100%

65%

35%

0%

Source: Enquêtes personnelles, 2009

La question de l'appréciation des aménagements par les acteurs a ciblé les sites oü les réalisations sont actuellement fonctionnelles. Ainsi, les aménagements de Mballing ne sont pas bien approuvés par les populations. 100% des enquêtés sur ce site avancent que les aménagements ne répondent pas a leurs besoins. Ce qui sera le cas a Khelcom oü les réalisations sont les mémes et les techniques de travail sont pareilles. Outre ces aménagements, le projet a également aménag l'organisation des acteurs.

L'analyse des aménagements du projet révèle leur manque de pertinence. Ces aménagements sont tres souvent inadaptés aux réalités du milieu et aux besoins des acteurs principalement concernés. Les ateliers de travail, les vestiaires, les magasins de stockage et les abris de repos sont étroits et ne sont pas en nombre suffisant pour contenir les femmes. Par consequent ils sont pratiquement non fonctionnels car ne répondant pas aux attentes des acteurs. Le réseau d'électrification et le réseau routier ne sont pas rentabilisés par les femmes. Néanmoins, le renforcement des capacités qu'induisent la formation des acteurs en management ou gestion d'un groupe, informatique, alphabétisation en wolof, comptabilité et gestion, technique améliorée de péche, transformation des produits halieutiques et conditionnement et l'organisation des acteurs sous forme de GIE et GIEI sont très approuvé par les professionnels. Le projet a favorisé l'appropriation des investissements par les bénéficiaires qui prendront en charge l'entretien, voire le renouvellement.

Donc, il serait très intéressant de s'interroger sur les effets de l'ensemble des aménagements sur le plan social, économique et spatial.

TROISIEME PARTIE : LES IMPACTS DES AMENAGEMENTS DU PAPASUD SUR LA PETITE COTE : MBOUR ET JOAL

L'objectif attendu des aménagements du PAPA-SUD est de surmonter les contraintes au développement du secteur afin de contribuer a son développement durable. Ces contraintes, qui se déclinaient en termes d'insuffisances et de manques en équipements et infrastructures, de

problèmes d'aménagements et d'organisation des acteurs, ont étéciblées. Alors des aménagements au niveau technique et au niveau

organisationnel sont réalisés. Quelle est leur pertinence? Quels effets ont-ils causes sur le plan socioéconomique et géographique ?

CHAPITRE I : LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES

Sous l'angle socioéconomique, les impacts des aménagements portent sur : la production, la commercialisation, la qualité des produits, le revenu des populations, le niveau d'organisation les nouveaux emplois, les conditions de travail et les departs pour d'autres emplois.

I- Les impacts économiques

1. La production et la qualité des produits a. Au niveau de la pêche

Au niveau de la péche, les aménagements n'ont pas un grand effet sur la production. Les tonnages débarqués connaissent les variations interannuelles moyennes qui existaient méme avant le projet et dont les causes sont dues a d'autres facteurs. Cela, les pécheurs l'ont témoigné. L'analyse de la figure n°5 montre que la tendance générale n'a pas beaucoup évoluée. Ceci résulte du fait que les efforts déployés par le PAPA-SUD n'ont pas été concentrés sur les techniques de péche et encore moins sur une dotation en équipements de péche.

20000000

18000000

16000000

14000000

Tonage debarque

12000000

10000000

80000000

60000000

40000000

20000000

0

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

55

Figure 5 : Evolution des débarquements a Joal (en tonnes)

Cependant, a Mbour, l'aménagement de l'accès au quai côté mer a permis d'améliorer la qualité sanitaire des produits débarqués mais aussi la situation sanitaire et l'hygiène du site lui-même (evacuation des déchets, mise en oeuvre de plans santé-sécurité-environnement, mise en place d'un comité de gestion...). Il a aussi facilité l'accostage des pirogues et entrainé un développement d'autres activités, tel que le petit commerce, sur l'espace aménagé.

b. Au niveau de la transformation

La transformation artisanale des produits halieutiques, elle aussi, n'a pas, sous l'effet du projet, beaucoup progressé en termes de production. La figure 7 révèle que l'intervention du projet ne s'est pas manifestée par une augmentation perceptible de la quantité des produits transformés Khelcom. Cette quantité se situe un peu au dessus des deux millions de tonnes par année. Ceci est certes resultant du fait qu'à Khelcom, les aménagements du programme ne sont pas encore fonctionnels. Le site qui a été déblayé par l'intervention du projet n'est pas encore redallé et les femmes, déplacées pour l'aménagement de l'aire, n'ont non plus regagné le site aménagé. Elles continuent a utiliser les méme infrastructures et équipements ainsi que les mémes techniques qu'avant l'intervention du projet.

Méme a Mballing, la quantité produite n'a pas évolué parce qu'ici, les aménagements du projet ne répondent pas aux attentes des femmes et par consequent, elles ne les utilisent pas. De leur avis, le grand investissement que nécessite le transport du poisson du port de péche a l'aire de transformation et les nombreuses redevances (Cf. tableau 10) instaurées par le PAPA-SUD expliquent que la quantité des produits transformés diminue a Mballing. Par contre, la disponibilité de l'espace sur ce site a engendré de nouvelles techniques de transformation plus productives et plus hygiéniques : il s'agit de l'utilisation des fours pour le fumage (voir photo 6). Chaque spécialiste du fumage dispose d'un four qu'elle a construit par ses propres moyens. De l'avis des femmes, la construction d'un four coüte environ 100 000F CFA.

57

Source: TINE M., juin 2009, Khelcom

Figure 6 : Evolution du tonnage a sec obtenu a Khelcom

Tonnage a sec obtenu

60000000

40000000

20000000

30000000

10000000

50000000

0

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

2. La commercialisation

Les femmes ont beaucoup approuvé le nouveau dispositif socio-organisationnel ainsi que la
formation en hygiene et qualité. Leurs produits sont donc devenus meilleurs et plus hygiéniques
tout comme elles acquièrent de nouvelles compétences et sont aujourd'hui mieux structurées. Par

58

consequent, la valeur commerciale des produits transformés a légèrement augmenté dans l'ensemble avec 10 227 006 277de F CFA en 2005 (Cf. tableau 8). Mais de leur avis, le prix du produit vendu localement n'a pas augmenté méme si les populations locales approuvent le nouveau produit. Par exemple, la bassine du poisson fume coüte toujours 6000F CFA

Tableau 8 : Evolution de la valeur commerciale des produits halieutiques a Joal

Année

2000

Valeur commerciale du produit transformé

3244533905

Valeur commerciale des débarquements

8002826836

2001

4153407305

11015477950

2002

3274865350

19257623950

2003

3657833250

26603600500

2004

3713697810

13727984976

2005

10227006277

16113168000

2006

3619617500

16369630000

2007

4952572500

15052067500

Source: poste de contrôle des péches de Joal

Au niveau de la péche, a Joal et a Mbour, le nouveau dispositif socio-organisationnel a engendré une meilleure gestion du quai. Cette gestion se manifeste par une hygiene et une propreté du site et des produits. Par consequent de nouveaux marches sont intéressés et la valeur commerciale des produits a, dans l'ensemble, légèrement augmenté entre 2000 et 2007 comme l'atteste le tableau 8. A Mbour cette augmentation de la valeur commerciale est plus perceptible. Elle est passée de 505 801 965 F CFA en 2000 a 789 476 075 F CFA en 2007.

3.

Le revenu des acteurs

Dans l'ensemble, méme si la valeur commerciale des produits a augmenté, l'hygiène et la qualité meilleures et l'organisation des acteurs renforcée, le revenu des populations ne s'est pas amélioré (Cf. Tableau 9). Au contraire, nos enquêtes révèlent que le revenu a baissé suite aux nombreuses redevances pour les pécheurs et aux redevances et frais de transport pour les transformatrices de Mballing (Cf. tableau 10).

Figure 7. Appreciation du revenu par les acteurs

Source: Enquêtes personnelles, 2009

Les 200 acteurs enquêtés sur les quatre sites apprécient différemment le revenu actuel. Le figure ci-dessus révèle cependant que 81,5% soit 163 acteurs constatent que leur revenu est insatisfaisant. Les sont a l'origine de cette baisse.

4. Le système de redevance

60

Les aménagements du projet sont accompagnés d'un système de redevance. Les personnes ou groupements de personnes utilisant les ouvrages du projet sont tenus de payer des frais d'usage. Ces frais varient des ouvrages utilisés et de celui qui les utilise.

Les véhicules qui entrent dans les quais ou aires de transformation doivent payer des taxes; les pirogues qui débarquent aussi. Les travailleurs payent également des redevances (Cf. Tableau 10). Les fonds issus de la gestion sont utilisés pour payer le salaire du personnel chargé de l'entretien. Les bénéfices d'exploitation sont répartis entre la mairie, le GIEI, les fonds de réserve et les fonds pour la formation des acteurs (Cf. Tableau 11).

Tableau 9 : Le système de redevance

TYPE

MONTANT REDEVANCE MBOUR

MONTANT REDEVANCE JOAL

VEHICULES

ENTREE DU PORT 1 200 F CFA

SORTIE AVEC CHARGE 1500 F CFA

ENTREE 2 000 F CFA
SORTIE 2 000 F CFA

VERIFICATION DE LA QUALIE DU PRODUIT

500 C CFA

500 F CFA

TRAVAILLEURS (Introduction de balance)

500 F CFA

500 F CFA

PIROGUE

500 F CFA

500 F CFA

Source: Enquêtes personnelles, 2009

Tableau 10 : Répartition des bénéfices d'exploitation des ouvrages de péche : cas de Mbour

BENEFICES D'EXPLOITATIONS

FONDS DE

RESERVES

MAIRIE

GIEI

FONDS POUR LA FORMATION

6 000 000 F CFA /

MOIS

50%

20%

20%

10%

MONTANT EN F CFA

3 000 000

1 200 000

1 200 000

600 000

Source: Enquêtes personnelles, 2009

Les bénéfices d'exploitation sont les recettes après charges. Le système de redevance génère beaucoup de devises pour les collectivités locales. A travers l'exemple ci-dessus, on peut observer que la commune de Mbour gagne en moyenne 1 200 000 de F CFA par mois. Ces fonds participent grandement au développement local.

II- Les impacts sociaux

1. L'emploi

La baisse du revenu a engendré de nombreux departs au niveau des transformatrices. Par ailleurs, nombreux sont les nouveaux emplois que le déplacement du site transformation a Mballing a généré. La population de Mballing profite du déplacement de l'aire de transformation. Parmi les 50 acteurs enquêtés, 15 sont ceux qui habitent la zone. Ces derniers sont employés par les propriétaires d'ateliers et peuvent gagner jusqu'à 3500 F CFA par jour. Ils travaillent dans le fumage et l'écaillage du poisson, dans le colportage... et peuvent associer ces petits emplois très rémunérés avec d'autres. Ils sont majoritairement femmes. La structuration et la viabilisation des sites entraInent le développement de nouvelles activités et donc de nouveaux créateurs d'emplois et donc de revenus.

Par ailleurs aussi bien a Mbour qu'à Joal, l'entretien des ouvrages du projet a généré de nouveaux emplois. Menuisier, électriciens, nettoyeurs,... sont employés pour l'entretien des ouvrages et des quais et aires de transformation. D'autres sont employés pour la formation des acteurs.

2. Formation des acteurs

Un autre aspect social remarquable du projet est la formation des acteurs. L'analyse des contraintes au développement de la péche a révélé leur absence de formation. Le projet, conscient de cela, a consacré une part de son intervention a la formation de ces derniers pour atteindre l'objectif des Organisations professionnelles (OP) plus capables de gérer leurs intéréts collectifs et des opérateurs mieux formés. Ainsi, il a formé les pécheurs, mareyeurs, transformatrices, cadres et techniciens, OP, agents de l'administration locale et centrale, écoliers et instituteurs (formation interactive, emissions de radio, etc.). Pour les acteurs, la formation a ciblé les adherents aux GIE. Si l'on en croit la représentativité de notre échantillon, elle concerne 28% des

62

acteurs. Les themes de formation sont: gestion des ressources, valorisation des captures, securite en mer, commercialisation, gestion commerciale, microcredit, management ou gestion d'un groupe, informatique, alphabetisation en wolof, comptabilite et gestion, technique amelioree de péche, transformation des produits halieutiques et conditionnement etc.

3. Le niveau d'organisation

Le PAPA-SUD a renforce l'organisation des acteurs (Cf. page 45). Cette organisation structuree autour des GIEI et des GIE implique les acteurs dans la gestion et l'exploitation des ouvrages. L'objectif de cette initiative est que tous les acteurs de la péche puissent adherer aux GIE et participer ainsi a la prise de decision. Ils choisiront leurs dirigeants et decideront de la gestion du secteur.

Des Seminaires ont reuni les quatre Organisations de professionnels de péche a dimension nationale (institutions faitières) reconnues aujourd'hui dans le secteur de la péche artisanale: La FENAGIE/PECHE (Federation Nationale des GIE de Péche du Senegal), le CNPS (Collectif National de Pécheurs Artisanaux du Senegal), la FENAMS (Federation Nationale des Mareyeurs du Senegal) et l'UNAGIEMS (Union Nationale des GIE de Mareyeurs du Senegal).

Ces organisations professionnelles ont besoin de disposer de leaders forts et capables de les representer a tous les niveaux pour pouvoir jouer pleinement le role qui leur est devolu (Cf. figure 1). Les organisations professionnelles sont très structurees: On a une federation nationale, des federations regionales, des federations departementales, des unions locales et a la base, des GIE. Les GIE ont une très bonne organisation interne (Cf. figure 8) qui leur permet de mettre en place des plans de developpement et d'acquerir des financements. Ils sont appuyes sur ce volet par les institutions faitières.

COMMISSION DES SAGES

CHARGEE DES CONFLITS

COMMISSION CHARGEE DE

L'EQUIPEMENT ET DE L'ARMEMNT

COMMISSION GESTION DES

RESSOURCES HALIEUTIQUES

ADJOINT (E)

TRESORIER GENERAL

COMMISSION COMMERCIALISATIO N

COMMISSION
CHARGEE DE

LA FORMATION ET DU

DEVELOPPEMENT

SECRETAIRE GENERAL

ADJOINTS

PRESIDENT

VICE PRESIDENTS

COMMISSION DES FNANCES

ET DES RELATIONS EXTERIEURES

COMMISSION CHARGEE DE

L'ORGANISATION

COMMISSION CHARGEE

DE LA COMMUNICATION

ADJOINT (E)

COMMISSAIRE S

AUX COMPTES

FIGURE 8. ORGANISATION INTERNE DES GIE : cas de la FENAGIE/PECHE

64

CHAPITRE II : LES IMPACTS SPATIAUX

Les impacts spatiaux sont analyses a travers l'élargissement des débouchés (les expeditions régionales et les exportations), la délocalisation, la pollution, l'assainissement, la mobilit spatiale et les migrations.

I- L'élargissement des débouchés

L'analyse de la courbe d'évolution (figure 9) des expeditions régionales révèle que les aménagements du PAPA-SUD n'ont pas grandement impacté sur ces expeditions. Ces dernières qui se font vers les regions intérieures du pays connaissent dans l'ensemble une légère diminution depuis 2001. De 11 009 470 t en 2000, elles ont diminué pour atteindre 5 668 883 t en 2002 et depuis et elles fluctuent autour des 8 000 000 t. Cependant, cette légère tendance a la baisse profite aux exportations des produits. Si la courbe d'évolution des expeditions régionales montre une tendance globale a la baisse, celle des exportations est tout a fait son contraire.

Depuis 2002 de nouveaux pays surtout asiatiques comme la Chine, Hongkong et la Corée du Sud s'intéressent aux produits halieutiques de la Petite Côte. Ce fait qui résulte de l'amélioration de l'hygiène et de la qualité des produits entraine une augmentation de la quantité des produits exportés.

Donc l'espace géographique des exportations qui, jadis se limitait pour l'essentiel aux pays africains comme le Burkina-Faso, s'est étendu aujourd'hui vers les pays asiatiques. Nombreux sont les pays qui ont accepté l'agrément des produit halieutiques de Mbour et de Joal suite l'amélioration de l'hygiène et de la qualité des produits et des sites a la suite de l'intervention du PAPA-SUD.

En somme on peut noter que l'intervention du PAPA-SUD dans la Petite Côte et particulièrement a Mbour et a Joal a élargi le marché de consommation des produits exportés.

Figure 9 : Evolution de l'expedition regionale des produits halieutiques de Joal (regions interieures du pays)

Brpeddons niglo.d.

12000000

10000000

8000000

6000000

4000000

2000000

0

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Figure 10 : Evolution de l'exportation des produits halieutiques de Joal (marché international)

Exportations

1

18000000

16000000

14000000

12000000

0000000

4000000

8000000

6000000

2000000

0

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

La consommation locale des produits a egalement beaucoup evolue ces dernieres annees.
Excepte l'annee 2003, la consommation locale des produits augmente exponentiellement.

66

L'amélioration de la qualité des produits, la meilleure hygiene des sites font que les populations autochtones ont tendance a consommer davantage les produits. Les aménagements ont permis d'améliorer la qualité sanitaire des produits débarqués et transformés mais aussi d'améliorer la situation sanitaire et l'hygiène des sites eux-mémes (evacuation des déchets, construction de toilettes, mise en oeuvre de plans santé-sécurité-environnement).

Figure 11: Evolution de la consommation locale des produits transformés (en tonnes)

Consommation Locale

400000

350000

300000

150000

100000

00000

50000

50000

0

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

II- La délocalisation

A Mbour, le site de transformation des produits halieutiques est transféré a Mballing (un quartier de Mbour situé a 5 Km du centre ville) (Cf. carte 3). Les populations du quartier s'activent essentiellement dans la péche, la transformation et l'agriculture. Cependant, l'agriculture reste l'activité dominante a Mballing. Avec la délocalisation, 22 ha des terres agricoles sont affectées la transformation artisanale des produits halieutiques. Les propriétaires des champs ont adress des plaintes aux autorités locales mais puisqu'ils n'avaient pas de titre foncier, ils n'ont pas obtenu de nouvelles affectations.

L'aire de transformation de Khelcom est fonctionnelle depuis 1995 et s'étend sur une superficie
de 4 ha. Elle se situe a 800 metres du quai de débarquement et de la route départementale N°101

(Joal-Fadiouth) (CF. carte 4). L'intervention du projet sur le site de Khelcom a entraIné un déplacement des femmes a proximité du site originel (Cf. carte 4). Celles- ci occupent actuellement environ quatre autres hectares sur les terres de la commune. Les aménagements du PAPA-SUD n'étant pas achevés a Khelcom, la transformation artisanale des produits halieutiques occupe au total plus de 8 hectares sur les 5 035 ha que compte la commune. Or le site de transformation est implanté sur un espace essentiellement agricole. Ce sont des terres agricoles de moins.

III- L'assainissement et la pollution

La délocalisation du site de transformation de Mbour a Mballing a permis de lutter contre la pollution de la ville que la fumée entraInait et de mieux assainir l'espace de débarquement. Cet espace est aujourd'hui bien aménagé. Il y'a une meilleure repartition des différentes activités dans l'espace. Cependant, malgré l'aménagement de l'accès au quai côté mer, certaines transformations se font toujours sur les lieux et les restes sont déversés dans la mer ou entassé sur le littoral (Cf. Photo 8).

Les aménagements ont permis également de juguler l'érosion côtière qui empiétait sur l'espace de débarquement. Ils ont également augmenté les migrations dans la Petite Côte.

Photo 8 : Les ordures de la transformation déposées sur l'espace aménagé

Source: Tine M, juin 2009, Mballing

68

IV- Migration et mobilité spatiale

La délocalisation de l'aire de transformation a augmenté la mobilité urbaine et les migrations pendulaires entre le site de transformation et l'espace de débarquement. De nouveaux emplois sont créés pour les transporteurs et les transports sont devenus plus dynamiques sur l'axe MbourMballing. Par exemple le garage de Mballing compte aujourd'hui beaucoup de voitures (Cf. photo 9). Selon les acteurs, on estime a 400 personnes les travailleurs, commercants, << banabana >>, touristes qui font le déplacement quotidien de Mbour a Mballing.

La migration des populations des régions intérieures vers la Petite Côte a également augmenté. Sur les 50 enquêtés a Mballing, 18 viennent d'autres régions et essentiellement de Kaolack. Ils sont 100% des hommes âgés de 25 a 35 ans.

Les saisonniers qui y travaillent viennent des régions de Thiès, Kaolack et Diourbel. Ils sont très fréquents sur le site durant la saison sèche a la recherche de revenus supplémentaires. Ils s'adonnent aux petits métiers (porteurs ou écailleurs) du site. Ce type de main d'oeuvre est beaucoup plus sollicité par les femmes transformatrices et les commercants que par les hommes transformateurs.

Photo 9 : Nouveau garage de Mballing a Mbour,

Source: Tine M, juin 2009, Mballing

Les aménagements du projet ont divers impacts. Sur le plan social, si le PAPA-SUD a renforcé les capacités des acteurs en les réorganisant et en les formant, l'instauration du système de redevance a entraIné une baisse de leur revenu et occasionné des departs. Cependant de nouveaux emplois sont créés surtout pour les migrants saisonniers. Sur plan spatial, on peut noter l'élargissement des débouchés, la délocalisation et l'occupation de l'espace agricole, la lutte contre la pollution et l'accroissement des flux migratoires.

70

CONCLUSION GENERALE :

Depuis 1950, la péche artisanale sénégalaise a connu un développement considerable. Avec 600 000 emplois, 11% du PIB du secteur primaire, 1,4% du PIB national, 154,216 milliards de chiffre d'affaire annuelle a l'exportation, 40% des protéines animales consommées dans le pays, son role socioéconomique est considerable. De plus, la croissance démographique fulgurante d'une part, la degradation des conditions climatiques et les difficultés de l'économie arachidière survenues ces dernières décennies d'autre part ont accru ce role de la péche artisanale dans l'économie sénégalaise. Cependant de nombreuses contraintes entravent son développement. Ces contraintes qui sont essentiellement d'ordre technique et socio- organisationnel se résument en termes d'insuffisance en équipements, de problèmes d'aménagement et d'organisation des acteurs et de surexploitation de la ressource. Elles sont a l'origine de la crise récente du secteur.

Le PAPA-SUD, intervenu dans la Petite Côte avait la noble mission d'appuyer la péche artisanale afin d'assurer le développement durable du secteur. Ce projet qui est institué dans un contexte de crise a réalisé des aménagements aussi bien sur les centres de débarquement que sur les aires de transformation. La présente étude a analyse les impacts socioéconomiques et géographiques de ces aménagements. Elle a pris comme exemple les centres de débarquements de Mbour et de Joal et les aires de transformation de Mballing et de Khelcom.

En somme, il ressort de cette étude que l'appui au développement de la péche artisanale dans les pays sous développés ne donne pas toujours les résultats attendus. Si la formation et l'organisation des acteurs sont de bons modèles de développement de la péche artisanale a Mbour et a Joal, les gros moyens déployés pour la construction d'infrastructures, d'équipements et d'ouvrages ont produit des résultats mitigés. Les investissements n'ont pas été rentabilisés. Les acteurs ciblés par le projet apprécient différemment les aménagements et déplorent de n'être pas associés a la conception de ceux-ci. Pourtant, l'identification de leurs besoins avec eux était nécessaire afin de répondre a leurs attentes. Néanmoins, les aménagements du projet ont occasionné des impacts socio-économiques et spatiaux divers.

Sur le plan socio-économique, méme si la production n'a pas beaucoup évolué sous l'influence
du PAPA-SUD, la qualité des produits et l'amélioration de l'hygiène des sites peuvent être
constatées. Cela s'est traduit par une augmentation de la valeur commerciale des produits

exportés. Aussi, bien que la consommation locale du produit transformé ait augmenté au cours des huit dernières années, le prix des ventes locales est resté pratiquement le même. Par conséquent, le revenu des acteurs a baissé suite aux nombreuses redevances et aux frais de déplacements des acteurs et de transport du poisson destiné a la transformation. Ces nombreuses dépenses malgré la stabilité pratique du prix sont a l'origine du départ de nombreux petits acteurs qui ne supportent pas la situation actuelle. Par contre, le déplacement de l'aire de transformation a Mballing a généré de nouveaux emplois pour la population locale.

Sur le plan spatial, l'intervention du projet a aussi des effets divers. Les aménagements et ses effets (l'hygiene et la salubrité des sites) bien que loin d'être satisfaisants ont étendu l'espace de destination des produits a l'exportation. L'expédition régionale des produits a, au contraire, légèrement diminué sous l'influence du projet. La délocalisation du site de transformation de Mbour a mis a terme la pollution que la fumée de la transformation entraInée. Par contre le manque manifeste de suivit se traduit par d'autres formes de pollution encore très graves (déversement de déchets dans la mer et sur l'espace déjà aménagé..). Cette délocalisation a aussi accru la mobilité spatiale les migrations pendulaires et même la migration interrégionale. Cependant il faut noter que l'ampleur des aménagements et plus généralement du projet est bien inférieure aux effets qu'il a causé. Les objectifs fixés sont loin d'être atteints.

Par ailleurs le PAPA-SUD a instauré un système de gestion des ouvrages de la pêche. Ce système de gestion, un peu calqué sur le principe de la décentralisation, voit la participation de l'Etat, des collectivités locales, des GIEI et des populations a travers les GIE. Chaqu'une des parties bénéficie des retombés de la gestion. Donc approfondir l'étude sur nos indicateurs de recherche en y intégrant la gestion des ouvrages permettrait de mieux ressurgir les impacts du projet et de mieux intégrer l'aspect gestion et l'aspect socio-économique.

72

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

Liste des tableaux

Tableau 1 : Echantillon d'enquête 25

Tableau 2: Les infrastructures et ouvrages du PAPA-SUD a Mballing 45

Tableau3: Les infrastructures et ouvrages du PAPA-SUD a Khelcom 45

Tableau 4: Fonctionnalité des aménagements du PAPA-SUD a Mbour ....48

Tableau 5: Fonctionnalité des infrastructures et ouvrages du PAPA-SUD a Mballing ..49

Tableau 6: Fonctionnalité des infrastructures et ouvrages du PAPA-SUD a Khelcom 50

Tableau 7: Appreciation des aménagements par les acteurs ...53

Tableau 8 : Evolution de la valeur commerciale des produits halieutiques a Joal 58

Tableau 9 : Le système de redevance 60

Tableau 10 : Repartition des bénéfices d'exploitation des ouvrages de péche : cas de Mbour...60 Liste des figures

Figure 1: Mises a terres par type de péche en 2006 9

Figure 2: Mises a terres en pourcentage par region en 2006 12
Figure 3: Repartition des débarquements de Joal en 2006 ..34

Figure 4 : Pourcentage d'adhésion aux GTE pour les quatre sites ....47

Figure 5: Evolution des débarquements a Joal ....55

Figure 6: Evolution du tonnage a sec obtenu a Khelcom 57

76

Figure 7: Appreciation du revenu par les acteurs

 

59

Figure 8 : Organisation interne des GTE

61

Figure 9 : Evolution de l'expédition régionale des produits halieutiques de Joal

63

Figure 10 : Evolution de l'exportation des produits halieutiques de Joal de 200 a 2007

.63

Figure 11 : Evolution de la consommation locale des produits transformés

64

Liste des photos

 

Photo 1: Claie de séchage rudimentaire et non hygiénique

..36

Photo 2: Déchets et ordures de la transformation jetés par terres sur le site de Khelcom

36

Photo 3 : Lieux de stockage des produits

37

Photo 4: Aménagement de l'accès au quai de Mbour (coté mer)

43

Photo 5: A gauche un atelier de travail transformé en salle de repos, a droite, un abri non

utilisé

.51

Photo 6 gauche un vestiaire jamais ouvert ; a droite un magasin loué a un burkinabais

52

Photo 7 : Four de fumage

..57

Photo 8 : les ordures de la transformation déposé sur l'espace aménagé

.65

Photo 9 : Nouveau garage de Mballing a Mbour .

66

Liste des cartes

 

Carte 1. Carte 1. Localisation des Zones d'études : Mbour et Joal

11

Carte 2. Localisation du département de Mbour

....13

77

Image stellite 2. Commune de Joal 32

Image stellite 3. Spatialisation des aménagements du projet a Mballing ..43

ANNEXES

Annexes 1 : QUESTIONNAIRE

Cible une : les transformatrices de Mballing

I- Identification:

1. Nom :

2. Prénoms :

3. Sexe : M ? F ?

4. Age:

5. Origine : Mbour ? Ailleurs ?

6. Domaine d'activité

7. Depuis quad travailles-tu ici ?

II- Aménagements et ouvrages

8- Votre déplacement ici a Mballing vous arrange-t-il dans votre travail? Oui ? ; Non?

Pourquoi ?

9- Vous utilisez quels ouvrages ?

10- Etes- vous satisfaites par ces ouvrages ? Oui ? ; Non?

Pourquoi ?

11- Etes- vous satisfaites par vos conditions de travail? Oui ? ; Non?

12- Votre revenu a-t-il augmenté depuis que vous êtes ici ?

78

Est-il satisfaisant ?

Satisfaisant ? ; Moyen ? ; Insatisfaisant ? Pourquoi ?

13 - Votre production également a-t-il augmenté ? Oui ? ; Non?

14- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

15- Que souhaiteriez-vous pour développer votre activité ?

16- Quelles redevances payez-vous ?

Cible 2 : Chef d'exploitation du site de transformation

I- Identification du GIEI :

1. Nom:

2. Date de creation:

3. Nombres de GIE fédérés :

4. Nombre de membres :

II- Aménagements et ouvrages

5. Qu'est-ce que le PAPA-SUD a aménagé ici ?

Type

Nombre
d'unités

Fonctionnalité

 

6. Comment ces ouvrages sont gérés ?

7. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la gestion ?

8. Etes-vous satisfaits par les aménagements et ouvrages ?

Pourquoi ?

9. Oü exportez-vous les produits ?

Que souhaiteriez-vous pour une meilleure conduite de la transformation? Cible 3 : Les Transformatrices de Khelcom

I- Identification :

1. Nom :

2. Prénoms :

3. Sexe : M ? F ?

4. Age:

5. Origine : Joal ? Ailleurs ?

6. Domaine d'activité

7. Depuis quad travailles-tu ici ?

I- Formation et gestion

8. Sur quoi vous forme-t-on?

9. La formation est elle:

Bonne ? satisfaisante ? insatisfaisante ?

10. Faites-vous parti d'un GIE?

Oui ? ; Non?

Oui, est-ce que ça vous aide dans votre travail?

Non, pourquoi ?

11. Quelles redevances payez-vous ?

12. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

80

Cible 4 : A la présidente du GIEI du quai de Mbour

I- Identification du GIEI :

1. . Nom :

2. Date de creation:

3. Nombres de GIE fédérés :

4. Nombre de membres :

Péche

Transformation

Mareyage

Colporteurs

II- Aménagements et ouvrages

5. Qu'est-ce que le PAPA-SUD a aménagé ici ?

Designation

Nombre
d'unités

Fonctionnalité

Cible 4 : les acteurs du quai de Joal Etes-vous parti d'un GIE?

Oui ? ; Non?

Pourquoi ?

Annexe 2 : GUIDE D'ENTRETIEN

Cible 1 : Aux personnes directement concernées par le projet

· Le financement du projet

· Les objectifs du projet, ses partenaires, ses volets

· Les cibles et les bénéficiaires du projet

· L'aire géographique

· Les réalisations

Cible 2 : Aux responsables locaux de la pêche

·

Les contraintes locales au développement de la péche

· Le contexte d'intervention du PAPA-SUD

· Les réalisations du PAPA-SUD

· Les changements apportés par le projet

· Leur appreciation des aménagements

· Les difficultés actuelles

Cible 3 : Aux responsables de GIE

· Le nouveau dispositif socio-organisationnel

· Leur point de vue par rapport a ce dispositif

· Leur role dans la gestion des ouvrages

· Leur satisfaction par rapport aux aménagements

Annexe 3 : LES RESULTATS GENERAUX DE LA PECHE A MBOUR

Département de Mbour

Résultats généraux du poste de contrôle de Mbour

Filière

Mise a terre

transformation

Année

tonnage débarqué

valeur commerciale

tonnage a

sec

valeur commerciale

Expedition

Exportation

2000

53423595

6742853625

1913290

505801965

1433350

318260

2001

30369988

13189505445

1650967

665574300

2359167

261415

2002

27259729

9783513145

1523133

538160075

1102827

482023

2003

329828180

10997583800

1895236

682212150

1382170

396930

2004

77680368

8774977485

2019415

789476075

1333315

581900

82

Poste de contrôle des pêches de Joal

 

Résultats généraux de la pêche

Année

tonnage débarqué

valeur commerciale

tonnage a sec

valeur commerciale

2000

145157060

8002826836

22286263

3244533905

2001

172210220

11015477950

25366445

4153407305

2002

133665800

19257623950

14698250

3274865350

2003

166601400

26603600500

53457040

3657833250

2004

159031999

13727984976

21337272

3713697810

2005

158472500

16113168000

21888800

10227006277

2006

137984000

16369630000

21528600

3619617500

2007

153852500

15052067500

24760700

4952572500

Annexe 4: PHOTOS

Aire de transformation de Khelcom en cours

D'aménagement par un nouveau projet Produits plus hygiéniques et site propre

Source: Tine M, juin 2009, Mballing Source: Tine M, juin 2009, Mballing

83

Source : Tine M, juin 2009, Khelcom Source : Tine M, juin 2009, Khelcom

Toilettes non utilisées Route non entretenue à Mballing

Source : Tine M, juin 2009, Mbour Source : Tine M, juin 2009, Mbour

84

Transformations de certains produits sur Dépôt des ordures de la transformation sur

L'espace aménagé l'espace aménagé

Source: Tine M, juin 2009, Mbour Source: Tine M, juin 2009, Mbour

Déversement des déchets et ordures dans la mer

Source: Tine M, juin 2009, Mbour

85

DEDICACES 1

REMERCIMENTS 2

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES 3

AVANT PROPOS 3

INTRODUCTION 7

PROBLEMATIQUE 12

Questions de recherche 15

Intérét et justification du sujet 16

Delimitation du champ de l'étude 17

METHODOLOGIE 18

1. La revue documentaire 18

Objectif de l'étude 16

Hypotheses 16

2. Les enquêtes de terrain 23

a- L'échantillonnage 24

b- Les entretiens 25

Méthode de traitement 26

Limites de la recherche 27

PREMIERE PARTIE : LE ROLE DE LA PECHE DANS L'ECONOMIE LOCALE ET LES

CONTRAINTES LIEES A SON DEVELOPPEMENT. Erreur ! Signet non défini.

CHAPITRE I : PRESENTATION DES ZONES D'ETUDE 29

I- La commune de Mbour 29

II- La commune de Joal 31

CHAPITRE II : ROLE DE LA PECHE DANS L'ECONOMIE LOCALE 33

I- Dans la commune de Mbour 33

II- Dans la commune de Joal 34

CHAPITRE III: CONTRAINTES DIVERSES 35

I- Les contraintes techniques et les problèmes d'aménagement 35

1. Au niveau de la transformation artisanale 35

2. Au niveau de la péche 38

II- Les facteurs socio-organisationnels : une contrainte au développement de la Péche

artisanale a Mbour et a Joal 39
DEUXIEME PARTIE : AMENAGEMENTS DU PAPASUD DANS LA PETITE COTE:

MBOUR ET JOAL 41

CHAPITRE I : TYPOLOGIE DES AMENAGEMENTS 42

I- Au niveau des quais 42

II- Au niveau des aires de transformation 43

III- L'organisation des acteurs 46

CHAPITRE II: LA PERTINENCE DES AMENAGEMENTS 48

I- Fonctionnalité des aménagements 48

II- Appreciation des aménagements par les acteurs 52
TROISIEME PARTIE : LES IMPACTS DES AMENAGEMENTS DU PAPA-SUD SUR LA

PETITE COTE: MBOUR ET JOAL 54

CHAPITRE I : LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES 55

I- Les impacts économiques 55

1. La production et la qualité des produits 55

2. La commercialisation 57

3. Le revenu des acteurs 59

II- Les impacts sociaux 61

1. L'emploi 61

2. Formation des acteurs 61

3. Le niveau d'organisation 62

CHAPITRE II : LES IMPACTS SPATIAUX 64

I- L'élargissement des débouchés 64

II- La délocalisation 66

III- L'assainissement et la pollution 67

IV- Migration et mobilité spatiale 68

CONCLUSION GENERALE : 70

BIBLIOGRAPHIE 72

LISTE DES ILLUSTRATIONS 75

ANNEXES 77

87






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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo