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Du rapport imagination transcendantale -temps et le problème de la finitude et la métaphysique du Dasein chez Heidegger, une lecture thématique de "Kant et le problème de la métaphysique"

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par Davy DOSSOU
Université Canisius, Buffalo - Licence de philosophie 2008
  

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2.3- La compréhension de l'être et du Dasein dans l'homme

Pour l'homme, la connaissance de l'étant est évidente, mais pas celle de l'être. L'homme entretient un rapport avec l'étant, mais pas avec l'être car celui-ci est semblable au Néant. En dépit de cette obscurité, une compréhension de l'être se profile partout où l'étant apparaît. Partout où l'homme se préoccupe de l'essence et de l'être tel de l'étant, il constate le fait d'être. Il y a donc une référence implicite à l'être dans le quotidien. « Nous comprenons l'être quoique son concept nous manque26(*) ». De l'être, l'homme a une compréhension préconceptuelle constante et étendue, mais aussi indéterminée, puisqu'elle échappe à toute remise en question. Mais cette compréhension est évidente, car elle fonde le caractère privilégié de l'étant qu'est l'homme.

Doté de facultés exceptionnelles, l'étant humain a le privilège d'être marqué par l'ek-sistence dont la compréhension est la condition de possibilité. En effet, l'homme reste ouvert et tendu aux autres étants, sans être maître de l'étant qu'il est lui-même. Par l'ek-sistence, l'étant humain fait irruption parmi les autres étants et cette irruption les rend manifestes. Ce privilège de l'homme implique la nécessité de la compréhension de l'être. Pour Heidegger, l'ek-sistence comme mode d'être est en soi finitude et, comme telle, elle n'est possible que lorsqu'elle est fondée sur la compréhension de l'être. La compréhension de l'être domine toute l'essence de l'homme. Elle est, en ce sens, le fondement originel de la finitude du Dasein. La finitude du Dasein apparaît dès lors, souligne Heidegger, comme le fondement même de la métaphysique27(*). Car, « c'est seulement parce que la compréhension de l'être ce qu'il y a de plus fini dans le fini, qu'elle est en mesure de rendre possible même les facultés dites « créatrices » de l'être humain fini. C'est aussi uniquement parce qu'elle s'accomplit au sein même de la finitude, que la compréhension de l'être a de l'ampleur, la constance mais encore l'obscurité que nous lui avons reconnues28(*) ».

Heidegger écrit dans une phrase en apparence toute simple : « la finitude du Dasein - c'est-à-dire la compréhension de l'être - se tient dans l'oubli29(*) ». On peut et doit entendre cette déclaration de deux manières. Elle dit d'abord que la finitude se manifeste, se traduit par l'oubli, mais aussi que la finitude du Dasein, identifiée ici, de manière inédite, à la compréhension de l'être, est elle-même oubliée. La tâche d'une ontologie fondamentale sera donc de tirer cette finitude de l'oubli30(*). Or c'est le Dasein ou sa finitude qui s'oublie lui-même. D'où l'idée de Heidegger, selon laquelle il faut rendre le Dasein en l'homme, visible. Il faudra, dira Heidegger dans un cours de 1929/1930, réveiller, secouer le Dasein en l'homme. Pour y parvenir, il faut, pour ainsi dire, « attaquer » le Dasein. La compréhension de l'ontologie fondamentale, explique Heidegger, se voulait une telle attaque (Angriff) du Dasein en l'homme, attaque qui procède du Dasein lui-même. L'ontologie fondamentale qui vise ainsi à réveiller le Dasein est une attaque de l'homme qui vise à le reconduire à son Dasein, le tirer de son Wegsein de l'oubli de soi. Il s'agit donc de tirer de l'oubli un oubli qui s'oublie. C'est ici, dans ce contexte de finitude et d'oubli, que la dimension de l'historicité ou de la jectité acquiert une portée systématique qui deviendra de plus en plus déterminante. Rivée à l'ordre de la passion ou de la Stimmung dans Sein und Zeit, la jectité, dira Heidegger, domine et traverse tout le Dasein, s'il est vrai que le Dasein est porté par la finitude31(*). Pour le dire en un mot, il semble que ce soit cette précellence reconnue à la finitude ou à la jectité du Dasein qui finit par faire vaciller tout le projet de l'ontologie fondamentale, dont la fin de Kant et le problème de la métaphysique propose, de facto, la dernière présentation publique. Après cet ouvrage, nous savons combien Heidegger explorera déjà de nouvelles approches de la question de l'être au risque de perdre le fil de l'ontologie fondamentale. On sait que cette remise en question de l'ontologie fondamentale conduira lentement, mais sûrement à la pensée de l'histoire de l'être (Seinsgeschichte) qui s'imposera en quelque sorte comme le véritable sujet de la jectité et de la finitude du Dasein. Une lecture attentive du parcours de Heidegger nous oblige cependant à voir dans ce tournant une radicalisation de la finitude du Kantbuch.

* 26 Ibid., p. 283.

* 27 Ibid., p. 288 : « le dévoilement de la structure d'être du Dasein est ontologie. Cette dernière se nomme ontologie fondamentale pour autant qu'elle établisse le fondement de la possibilité de la métaphysique, c'est-à-dire pour autant qu'elle considère comme son fondement la finitude du Dasein ».

* 28 Ibid., p. 285.

* 29 Ibid., p. 289.

* 30 Ibidem.

* 31 Ibid., p. 292.

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