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L'engouement des nouveaux bacheliers pour les écoles de BTS au Togo

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par Komivi OGOUWA
Université de Lomé - Maà®trise en sciences de l'éducation 2009
  

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IV-4 : Les sources d'information qui influencent

l'orientation vers les BTS

La question du processus d'orientation des étudiants vers les BTS peut permettre de comprendre et d'analyser la vision des étudiants eux même vis-à-vis de leurs études et de leur devenir professionnel. Car il nous semble que les étudiants n'arrivent pas à déterminer ce qui leur plait, et ce dans quoi ils ont des chances de réussir. Ils se trompent souvent de parcours après s'être fait des illusions face à certaines disciplines universitaires. Les futurs étudiants se font donc des représentations souvent faussées. De ce fait l'avenir peut devenir une angoisse pour ces étudiants qui sont appelés à devenir l'élites de la société. C'est pourquoi des informations suffisantes sur les filières sont nécessaires aux futurs étudiants. Ces derniers reçoivent souvent ces informations des mass médias, de leur réseau amical et de leurs parents. Les données de ces acteurs s'entremêlent pour influencer le choix des filières des futurs étudiants.

Partant des parents, les étudiants reçoivent d'eux différentes sortes d'influences. Leur statut socioprofessionnel est un déterminant fort dans le choix des filières de leurs enfants (Tableau 8). Ils sont par ailleurs influencés dans leurs décisions de formation par le statut financière de leur parent. Hormis ces facteurs imposants, certains parents interviennent dans la vie estudiantine de leurs enfants en prenant à leur place la décision de leur formation sans tenir compte du goût, de la formation antérieure et de la capacité de réussite de ces derniers. Concernant cette situation, le degré d'implication des parents dans la vie de leurs enfants est délicat. C'est l'étape où se façonnent progressivement les intentions professionnelles et sociales. C'est aussi un cheminement vers la vie adulte qui s'opère durant cette période. Et dépendre encore de ses parents de tout point de vue suscite frustrations, gênes et parfois désapprobations pour les jeunes adultes en quête de reconnaissance sociale et d'affirmation de soi. A travers ces sentiments, l'accès au monde du travail représente véritablement une affirmation de soi, une reconnaissance sociale et l'affirmation d'un statut d'adulte. Cela est très présent dans les propos de nos enquêtés et principalement chez les étudiants qui ont quitté le domicile des parents depuis le début de leur cursus universitaire et qui se sont construits une vie singulière, une vie d'adulte (Tableau 4).

Ensuite la dimension affective n'est pas sans relation avec les choix de formation des nouveaux bacheliers. La rationalité et l'utilitarisme n'expliquent pas toujours les comportements et les réflexions des étudiants dans l'orientation scolaire. La relation affective joue sur les décisions, oriente les parcours scolaires et professionnels. Au regard des trajectoires scolaires des étudiants enquêtés et tout particulièrement de leurs orientations après l'obtention du baccalauréat, les relations amicales prennent toute leur importance (Graphique 15). En ce sens, les entretiens réalisés avec nos enquêtés font des réseaux de sociabilité une dimension importante qui influence les choix d'orientation scolaire. La famille et le groupe des pairs constituent certainement les deux principaux réseaux de sociabilité de l'étudiant. Pour ce qui est de la famille, nous l'avons dit précédemment, les relations entretenues par l'étudiant avec son milieu familial joue un rôle évident sur le rapport entre l'étudiant et ses études, sur son processus d'orientation scolaire et professionnelle, comme sur le processus de construction des identités personnelle et sociale. Eu égard au réseau amical, la sociabilité qui se tisse entre pairs apparaît également dans les interviews comme une dimension majeure vis-à-vis de la question de la recherche. Les étudiants enquêtés fréquentent d'autres étudiants. Les relations entre amis s'articulent autour d'activités de loisirs, de soirées entre amis, des sorties culturelles et d'autres. Ces cercles de relations amicales et affectives représentent une aire de discussion, d'échanges, et d'informations où les questions de l'orientation scolaire et de l'avenir professionnel sont évoquées. Il s'y est échangé des perceptions du monde, du monde du travail, des études et des expériences diverses. On fait part à ses amis de sa connaissance des orientations des études supérieures, de sa connaissance des concours d'entrée dans diverses écoles, etc...La question des débouchés professionnels y est abordée. On discute de la valeur des diplômes sur le marché du travail. C'est tout un échange sur l'orientation scolaire et l'avenir qui fait discussion. Les perceptions, les représentations et les expériences se transmettent et viennent s'intégrer comme connaissances dans une réflexion personnelle sur son avenir. L'affectif qui supplante certains échanges fait de ceux-ci un moyen d'appréciation loin d'être négligé par l'étudiant lors de ces choix. Les connaissances et les perceptions qui s'échangent ont un rôle certain dans le processus de prise de décision et dans l'appréciation que chacun se fait de sa situation. Lorsque du réseau de sociabilité (groupe d'amis) auquel appartient l'étudiant, beaucoup d'amis travaillent la pression de l'accès à l'emploi, les questions financières accentuent l'envie et le désir d'entrer dans le monde professionnel. Le besoin de reconnaissance sociale que permettent l'emploi et l'autonomie financière s'intensifie. De ce sentiment découle l'envie d'une orientation permettant l'accès rapide à l'emploi.

Par ailleurs, dans le processus d'orientation scolaire, l'étape de l'information a vu son importance s'accroître ces dernières années compte tenu de la multiplication des sources. A chaque rentrée scolaire, l'orientation scolaire et professionnelle offre un business à la masse des sources d'information. Les imprimeries produisent des supports auxquels s'ajoutent les informations sur les sites d'internet. Ces sources sont venues agrandir les champs traditionnels d'information que sont les radios et les télévisions. Parmi ces sources de renseignement, l'internet prend de l'ampleur, mais joue encore un rôle marginal dans ce processus d'orientation. Auprès de nos enquêtés, les magasines ou les brochures sont encore plus citées dans ce processus comme sources d'information. Au dessus de ces sources, les télévisions et les radios sont plus consultées à l'approche des rentrées scolaires par les étudiants (Graphique 16) dans leur processus d'orientation. Ainsi on ne peut nier l'influence que produisent ces publicités sur le choix des filières des étudiants. L'information est largement accessible et libre d'accès. C'est ce qui produit l'amalgame dans l'esprit des étudiants. Ils n'interprètent pas de la même manière les informations issues de ces différentes sources. L'information n'est pas considérée lorsqu'elle est issue des sources ne faisant pas autorité. Et l'autorité accordée aux sources varie selon l'origine sociale des étudiants. Toutefois nombre de ces étudiants n'accordent pas complètement confiance aux sources écrites. Ils préfèrent les sources reposant sur l'oralité.

V SUGGESTIONS

Il existe dans des universités développées des mécanismes permettant de suivre les étudiants et de leur fournir une aide lorsqu'ils semblent avoir du mal à se maintenir à un niveau. C'est une approche interventionniste qui confère à l'institution la responsabilité d'assurer la progression des étudiants. Mais dans les universités des pays sous développés comme l'université de Lomé, les étudiants semblent de ce point de vue laissés à eux-mêmes. Les activités de conseils scolaires sont passives, sinon non fonctionnelles. La fourniture d'informations en vrac, caractéristique des pratiques de conseils les plus répandues, ne donne aucunement aux étudiants la possibilité de se préparer à la prise de décision efficiente. La conséquence est de laisser les étudiants se perdre dans des variétés de programmes sans idées claires sur les objectifs et sur les moyens de les atteindre. Les écoles de BTS accueillent aujourd'hui de nombreux étudiants qui n'ont qu'une idée approximative de ce que seront leurs études. Par ces orientations, par défaut d'informations, un nombre important d'étudiants se retrouvent dans les écoles de BTS alors que leurs parcours scolaires ne les ont pas préparés à ce type de cursus.

Ainsi, il s'agit de définir les activités de l'orientation scolaire en fonction des besoins et des priorités réellement identifiés. Cette définition doit donner aux intéressés conscience du fait qu'il s'agit d'une étape basée, non seulement sur l'étude des notes du secondaire, mais aussi de la connaissance de la psychologie, de l'environnement économique, son évolution ainsi que ses règles de jeu. Les professionnels de l'orientation devront être préparés à restituer ce contexte global non seulement aux étudiants, aux familles, mais aussi aux communautés enseignantes. Les conseillers d'orientation jouent un rôle nécessaire pour les étudiants. De toute évidence, les étudiants sont aujourd'hui, dans la majorité des cas mal orientés. Les conseillers d'orientation n'ont pas grande connaissance des réalités de l'enseignement supérieur et surtout du monde du travail avec ses débouchés. Il est donc urgent de repenser leur formation.

S'il est vrai que nos conseillers d'orientation sont moins formés, il est aussi vrai que les étudiants ne recherchent pas assez d'informations sur les options de formation pressenties. Les étudiants ne peuvent s'orienter vers les filières à leurs besoins. L'information de base sur les conditions requises pour réussir les filières est nécessaire. Le choix réfléchi d'une filière doit faire intervenir des aspects comme ; une bonne connaissance de soi, de ses aptitudes, de ses capacités, de ses intérêts, de ses ambitions, de ses ressources ainsi que de ses limites. Une connaissance des conditions de réussite, des avantages et inconvénients, des opportunités et des perspectives s'attachant à cette filière est importante.

Aussi, dans cette étude, l'influence des parents et d'autres membres de la famille est généralement considérée comme l'un des facteurs les plus importants dans le choix des filières des étudiants. Cette influence peut dans certains cas être bénéfique, par exemple lorsque les parents offrent à leurs enfants des perspectives sur une grande variété de formations et sur les conditions de réussite correspondantes. Par contre, dans d'autres cas, cette influence joue un rôle négatif dans la mesure où elle réduit les options auxquelles peut prétendre leurs enfants. La répression des aspirations de l'enfant peut avoir lieu aussi bien dans les familles, par exemple lorsqu'un père contraint son fils à emprunter la même voie que lui. Dans d'autres cas encore, les parents ne disposent pas d'une connaissance suffisante du monde qui les entoure pour aider leurs enfants. C'est dans ce cadre qu'une information sur les filières, et les débouchés auxquels elles aboutissent est nécessaire aux parents, ainsi que l'importance des services d'orientation.

Par ailleurs l'OBTS a un rôle déterminant à jouer dans ce processus de revitalisation des services d'orientation des nouveaux bacheliers vers les BTS. Il serait d'abord intéressant que l'OBTS revoit les programmes avec les chefs d'entreprises, les professionnels du marchés du travail et avec les promoteurs d'écoles de BTS afin d'adapter les programmes de formation sur les réalités du marché d'emploi togolais. Ensuite l'OBTS doit reconsidérer son objectif qui est de répondre aux besoins économiques et sociaux du Togo en tenant compte de la vie professionnelle future des étudiants. Ceci dit, l'office doit mettre en place un service d'information et d'orientation qui sera chargé d'informer et de conseiller les nouveaux bacheliers sur les tenants et les aboutissants de chaque filière de BTS. Sa mise en accusation serait donc de ne pas s'interroger sur la part qu'il a aux dysfonctionnements du système des BTS. Il lui faut donc s'interroger sur les défaillances des mécanismes mis en place pour satisfaire les objectifs que le système s'est donnés et sur les effets de ce dysfonctionnement sur la société et les individus à court et à long terme.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo