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Problématique du coà»t de traitement des déchets,regard sur la ville de Lubumbashi

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par Ghislain ILUNGA LUMBALA
Institut supérieur des techniques médicales de Lubumbashi - licence en gestion des institutions de santé 2002
  

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PROBLEMATIQUE DU COUT DE TRAITEMENT DES DECHETS EN MILIEU URBAIN. REGARD SUR LA VILLE DE LUBUMBASHI

Par - ILUNGA LUMBALA Ghislain Assistant à l'Institut Supérieur des Techniques Médicales de Lubumbashi 

- N'KULU KYUNGU Maurice Assistant à l'Institut Supérieur des Techniques Médicales de Lubumbashi

Introduction

La problématique de traitement des déchets en milieu urbain est une préoccupation majeure de nos jours au vu de la croissance démographique et des maladies liées à l'environnement.

A Lubumbashi la campagne de salubrité a été lancée par le Gouverneur de la province du Katanga, Moïse Katumbi, lors de l'épidémie de choléra qui sévit dans la province durant la période de septembre 2007 à mars 2008. Depuis peu, nous avons constaté que l'insalubrité est récurrente dans la ville de Lubumbashi en dépit des efforts fournis pour améliorer ce secteur. Ce constat, nous amène à nous interroger sur le pourquoi de cette persistance. Tout compte fait, notre environnement se dégrade du jour au jour et s'ensuit le record des pathologies telles que le paludisme, la fièvre thyroïde. Dans un passé proche, des maladies naturellement qualifiées de mains salles, le choléra notamment, ont défrai la chronique sur toute l'étendue de la province. Cela a poussé notre curiosité et avons voulu en connaître les motifs. De façon anticipative, nous dirons que les maladies dites de mains salles sont récurrentes au Katanga en général et à Lubumbashi en particulier à cause du manque d'information, de sensibilisation conséquente de la population. En effet, la population n'est pas bien informée pour diverses raisons notamment l'inadéquation entre les messages et les canaux choisis pour véhiculer ceux-ci, la non connaissance de la cible et le manque d'objectifs précis. Bref, le manque des stratégies de communication adéquates. En effet, pour être efficace, une bonne campagne de sensibilisation doit se fixer des objectifs, disposer des moyens, mieux connaître sa cible et disposer des moyens de communication appropriés pour les atteindre. En cette matière, la responsabilité et l'implication des autorités dirigeantes sont recommandables. Informer ne suffit pas. Encore faut-il communiquer avec la population, la former, notamment sur la façon d'entretenir l'environnement,  l'encadrer et la suivre.

A ce propos, la pensée du Professeur Marc Gentilini1(*) nous vient à l'esprit : « le paludisme continue à être un grand problème de santé publique ; il continue à tuer et a encore un bel avenir devant lui surtout dans les pays en voie développement ». Cette façon de voir les choses est soutenable. En effet, tant que l'environnement lushois demeurera insalubre, les maladies de mains salles vivront longtemps dans ses murs, et surtout que la population se montre passive à l'endroit de ces épidémies et cela à cause de son ignorance en matière d'assainissement du milieu dans lequel elle vit.

A Lubumbashi, depuis l'installation du Gouvernement provincial, issu des élections de 2006, la journée de samedi a été déclarée «journée de salubrité publique » ; c'est l'opération « USAFI », dans la langue swahilie. Cependant, cette démarche a montré ses limites, ses insuffisances et a failli à ses objectifs. A toute fin utile, l'opération « USAFI »s'est montrée fort peu rentable, sans engouement et cela à notamment de la connotation que ses initiateurs ont voulue lui accordé : une « affaire des agents du gouvernement provincial », une structure a même été créée, c'est la Coordination provinciale « USAFI » ; sans y associer la population de manière efficace. C'est pourquoi, on se pas sentir l'impact de l'opération « USAFI » sur le terrain : les artères de la ville sont bien bondées des immondices, les caniveaux bouchés. Cela fait dire certains observateurs qu'en saison de pluie, la ville de Lubumbashi n'est pas loin d'un lac. En effet la population se sent isolée de l'affaire. Selon notre point de vue, le gouvernement provincial a commencé par la fin. En réalité, la sensibilisation et l'adhésion du public, devraient précéder la mise sur pied de l'opération précitée.

Au demeurant, entretenir l'environnement devient une nécessité pour les habitants de la ville de Lubumbashi. Mais à quel prix ? Ici les coûts d'élimination des déchets et les moyens y afférents se posent. Dans cet article, un regard particulier sera braqué sur cette dernière alternative. Cet article se veut être une contribution à la manière dont les autorités provinciales allaient gérer le problème de la gestion et d'élimination des déchets à Lubumbashi.

1. Technique de récolte des données

Pour réaliser ce travail, nous avons trouvé rentable de faire appel à la technique d'enquête. En effet, nous avons pris un échantillon de 300 foyers choisis au hasard dans la commune Kenya, quartier Luvua. La population féminine de cet échantillon est estimée à plus ou moins 3000 sujets. Pour constituer notre échantillon, nous avons choisi une femme selon la méthode aléatoire. L'outil de récolte des données était constitué par un questionnaire comportant les éléments suivants :

· l'identité des enquêtés et la taille du foyer,

· le renseignement se rapportant aux déchets produits par le foyer (la population, les ménages),

· le mode de collecte, de transport et d'élimination des déchets ;

· les conséquences liées à l'entreposage des déchets.

2. RESULTATS

2.1Caractéristiques des enquêtés

- l'âge : des mères variait entre 18 et 60 ans, l'âge médiane étant de 36 ans ;

- le niveau d'instruction : 103, soit 31% des femmes sont analphabètes, 137 soit 46% sont de niveau primaire, 38 femmes soit 13% ont terminé l'école secondaire, 22 soit 7% ont fait des études supérieures ;

- profession : 227 femmes exercent une profession libérale ou indépendante soit 75,6% (vendeuses, couturières, maraîchères), 47 femmes soit 15,6% sont ménagères et 26 autres soit 8,6% sont salariées ;

- la taille du foyer :

Nombre de femmes

Nombre de familles

10 (3,33)

6 (60)

14 (4,66)

8 (112)

10 (3,33)

11 (110)

36 (12)

7 (288)

60(20)

10(600)

300

 

3. Mode de gestion des déchets

La gestion des déchets concerne la collecte, le conditionnement sur le lieu, le transport ainsi que l'élimination.

1. La collecte des déchets

La collecte des déchets exige une protection particulière : des gants, des bottes, des masques voire des bonnets. Aucune des femmes enquêtées n'utilise l'un ou l'autre de ces moyens dans la collecte et la gestion des déchets. Ces derniers peuvent être de plusieurs ordres. On distingue naturellement les déchets liquides, les déchets mous et ceux solides. Les premiers et les deuxièmes sont usités par 30 sujets du total enquêté soit 10%  et utilisent les poubelles plastiques  pour leur conservation; 9 personnes, soit 3% de l'échantillon, utilisent les poubelles métalliques pour stocker les déchets solides; 132 enquêtés, soit 47%, utilisent les sacs raphia pour stocker les déchets du type solide, et le reste, soit 43% les jettent à même le sol et en plein air.

2. Le transport des déchets

Pour le transport, les personnes affirment disposer de plusieurs moyens : des chariots, des camions bennes voire des vélos. Pour les chariots 171 et vélos sujets soit 57%, pour camions bennes 129 soit 43%.

3. L'élimination ou le traitement final

Le traitement final consiste pour les déchets liquides est soit de canaliser directement ces déchets vers les fosses septiques soit désinfecter d'abord puis canaliser vers les W.C., la douche. La canalisation directe est représentée de 261 personnes soit 87%, celle avec désinfection 39 soit 13%. Les déchets solides sont de deux types :

- les déchets combustibles (le papier, plastique, etc.) ils doivent être enfouis ou incinérés,

- les déchets non combustibles (tels que les déchets putrescibles dont l'élimination consiste à les enfouir puis les recycler en engrais et les déchets non putrescibles qu'on enfouit soit directement recyclés, c'est le cas notamment de la plus part des déchets solides.

Les conséquences liées à l'entreposage des déchets sont essentiellement l'odeur nauséabonde et les maladies dites des mains salles (diarrhée, fièvre typhoïde, paludisme, choléra, etc.)

Dans le tableau suivant, voici les maladies liées à l'entreposage :

Type des déchets

Maladies probables

Pollutions probables

Diarrhée

F.Typhoïde

Paludisme

Choléra

Odeur nauséabonde

Traumatisme

 

Solides

 
 

X

 
 

X

 

Mous

 
 
 

X

X

 
 

Liquides

X

X

X

X

X

 
 

Total

 
 
 
 
 
 
 

Commentaire des résultats :

Les relevés des coûts d'élimination des déchets pour assainir le milieu par foyer s'élève en moyenne à 12000FC le mois.

Pour les déchets liquides 2000 FC le mois, pour les déchets mous 8000 FC le mois et pour les déchets solides le mois. Ce relevé de prix a été obtenu auprès des 300 foyers de la commune Kenya d'origines divers, plus de 66% ont un niveau d'instruction moyen et exercent une profession indépendante. Leur niveau d'instruction serait la raison principale de cette attitude. Les déchets mous sont les plus rencontrés de tous les déchets 180 enquêtés soit 60%, 90 sujets soit 30% pour les déchets liquides et 30 soit 10% des déchets solides. Tous ces déchets sont d'origine domestique. Le mode de collection le plus utilisé est le sac en raphia. 132 personnes enquêtées soit 44% utilisent ce type d'emballage pour stockage de déchets. Le mode de transport le plus utilisé est les chariots 171 soit 57%. L'élimination se fait plus par fausse à ordure puis incinération ; 129 soit 49%. L'élimination de ces déchets coûte en moyens matériels, financiers, humains. Le moyen matériel le plus utilisé est le sac. La moyenne du coût financier est 1500FC tous les quatre jours par foyer. La durée ou le cycle moyen d'élimination est d'une fois tous les quatre jours hebdomadairement soit sept fois par mois pour les déchets mous. Tandis que les déchets liquides c'est chaque jour, lorsqu'on analyse le coût financier par rapport au revenu des ménages étudiés, il ya de quoi dire c'est une charge financière pour ces enquêtés. Le pouvoir a un rôle déterminant à jouer dans ce secteur notamment en encourageant l'encadrement de la population par des formations, sensibilisations parfois même par des sanctions correctives à l'endroit des récalcitrants.

A ce sujet, Kasokota2(*) fait observer dans ses recherches que la plupart des déchets éliminés par les foyers sont de natures liquides et mous. D'autres études ont montré que ces foyers sont butés au manque d'espace, d'argent. La production des déchets liquides, solides et mous et leur prolifération sont à la base de l'insalubrité dans la ville de Lubumbashi.

L'élimination est une pratique avantageuse pour les foyers et le pouvoir, il est important qu'un environnement sain soit créé pour en assurer la réussite, un corps sain dans un environnement sain, dit-on. La période de pluie est une opportunité pour assainir l'environnement et à renforcer la sensibilisation des foyers car l'ignorance, le manque des moyens peuvent les amener à recourir à certaines pratiques qui soient perçues comme moins coûteuses mais nuisibles pour la santé. En plus, l'élimination des déchets en milieu urbain impliquent certaines pratiques liées au mode de vie et d'utilisation des récipients (sacs, sachets) par la population et qui peuvent interférer négativement avec l'environnement. Les effets indésirables imputables à l'élimination des déchets sont attribués à des paramètres relevés ci haut. Ces effets sont néfastes et peuvent êtres évités par l'implication de tous les partenaires dans l'élimination des déchets (population, pouvoirs, ONG). Pour éviter les maladies liées à l'environnement et permettre à l'homme de vivre dans un environnement sain.

CONCLUSION

Pour atteindre les objectifs de réduction de l'insalubrité, une bonne éducation, un bon encadrement de la population s'impose. La population va de plus en plus croissante. Pour résoudre ce problème, on peut penser ici à l'augmentation du revenu du citoyen pouvant lui permettre à prendre en charge ce paramètre et surtout la prise en charge de cet assainissement par l'Etat. Certaines pratiques doivent être évitées et/ou découragées notamment la collecte des déchets non protégés, l'entreposage des déchets non couverts à durée indéterminée. La plupart de ces pratiques sont perçues comme vecteurs de l'insalubrité, des maladies et de pollutions. Un apport supplémentaire en matériels, espace nécessaire pour contenir les déchets et faciliter leur élimination se montre salutaire. Il est également rentable de renforcer la sensibilisation et l'éducation de la population. Ne dit-on pas que mieux vaut prévenir que guérir ?

Bibliographie

1. Marc Gentilini, Médecine tropicale, Flammarion, Paris, 1985

2. Kasokota Richard, problèmatique de la gestion des déchets domestiques dans la ville de lubumbashi, TFC, G3 Santé publique, UNILU, 2006.

3. JEAN LEDERER « Encyclopédie moderne de l'hygiène alimentaire », Edition nouvel Bert, 1971

3. Rosemary Mc Mahon et coll, si vous êtes chargé de..., Genève, 1981

4. ROTSART DE HERTAING et COURTE JOIE. J, animation de nos activités, Kangu Mayumbe, Kinshasa, 1991

5. Kakoma Sakatolo, santé publique, L1GIS, ISTM/UNILU, 2000-2001

6. Kabyla Ilunga, économie de la santé, L1 GIS, ISTM/UNILU, 2000-2001

7. Gallay A et Al Epidémiologie des diarrhées virales en CYCL Méd. Chir. Gastro-entérologie 9.001.13. 60.2009

* 1

* 2






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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote