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Les regroupements bancaires dans les pays en transition: cas de la Tunisie

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par Faouzi MILED
Faculté de droit et sciences économiques et politiques  - Master en Finances et Banques  2009
  

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Table des tableaux :

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION GÉNÉRALE 3

CHAPITRE I : CHAPITRE INTRODUCTIF 5

1.Le potentiel pour la réalisation des économies d'échelle : 7

2.Le potentiel pour la réalisation des économies d'envergure 9

3.Le potentiel pour la réalisation du pouvoir du marché 11

4.La diversification des risques 13

III.Les données et la méthodologie :  13

1.La technique d'étude d'évènement: 13

2.Le calcul des rendements anormaux : 14

3.Tests de significativité statistique des rendements anormaux: 15

16

4.La présentation d'autres éléments méthodologiques: 16

5.Revue de la literature: 18

  18

a.Les résultats des études américaines : 18

b.Les résultats des études européennes : 18

Conclusion : 20

CHAPITRE II : 21

L'ÉVOLUTION DU SECTEUR BANCAIRE TUNISIEN 21

Introduction : 21

Conclusion : 26

CHAPITRE III : 27

ÉVALUATION DES EFFETS DES FUSIONS ET ACQUISITIONS BANCAIRES EN TUNISIE 27

Introduction 27

I.Les expériences tunisiennes en matière des f&a bancaires 27

II.Présentation et interprétations de résultats empiriques : 28

1. Cas de regroupement entre « Andalumaghreb SA » et « Banque du Sud » 30

2. Cas de regroupement entre « Société Générale » et « UIB» 31

3. Cas de regroupement entre la « STB », la « BNDT » et la « BDET » 31

III.Les conditions du succès des F&A bancaires en Tunisie 32

1.Le potentiel de réduction des risques suite aux regroupements : 32

2.L'effet taille des regroupements bancaires : 37

3.L'effet de l'efficience en terme de profits des transactions : 37

4.L'effet de la performance des banques cibles avant regroupement : 38

Conclusion : 39

CONCLUSION GÉNÉRALE 40

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES : 41

introduction générale

Dans un contexte d'un environnement bancaire caractérisé par une concurrence qui est devenue de plus en plus acharnée, les banques des plusieurs pays émergents tentent vers une recherche d'une meilleure position concurrentielle pour abaisser les coûts des activités bancaires. Cela a poussé ces dernières à opter pour des nombreuses typologies des opérations des fusions et d'acquisitions. Le début des années 90s est le témoin d'une vigoureuse reprise des regroupements bancaires dans les pays émergents, en vue d'une amélioration de la compétitivité, le regard tourné vers l'irrésistible globalisation des marchés. Cet engouement prépare le besoin des opérations des regroupements qui découle de l'hyper-concurrence, issue d'une globalisation financière intense laquelle renforce à son tour la compétitivité et la nécessité d'actions sur les marchés émergents intérieurs et étrangers. Parmi les moyens de s'adapter et de tirer profit de ces mutations financières profondes de l'environnement bancaire, il est apparu clairement que les regroupements étaient une solution rapide et efficace.

Les opérations des fusions et acquisitions bancaires qui apparaissent dans les pays émergents sont de deux types. On peut trouver des opérations des regroupements bancaires qui sont menées par les forces de marché « the market-driven mergers and acquisitions » et un deuxième type des transactions qui sont poussées ou stimulées par les gouvernements « the Government-led deals »1(*). Bien que ces types des fusions et acquisitions paraissent différents, les motivations des ces opérations sont presque les mêmes (recherche des économies d'échelle, recherche du pouvoir du marché, la diversification de risques, la réalisation des économies de gamme ou d'envergure...etc). Ces mêmes motivations diffèrent d'un pays à un autre, tout dépend de l'environnement concurrentiel des banques. La réalisation des économies d'échelle, des économies des gammes, l'augmentation de la part de marché et la diversification des risques sont probablement les motivations les plus couramment avancées pour justifier l'intensification des opérations des fusions et acquisitions bancaires dans les pays émergents.

La plupart des institutions bancaires dans les pays émergents assurent des activités qui sont concentrées dans des zones géographiques apparentées et se livrant à des gammes des services qui sont similaires. L'expérience de certains pays émergents, montre que le processus de consolidation dans le système bancaire polonais est caractérisé par une manifestation domestique du phénomène global des fusions et des acquisitions bancaires (F&As).2(*) La plupart des banques globales maintiennent de la présence sur le marché bancaire local, par conséquent n'importe quelle consolidation se produisant entre ces institutions bancaires affecte bientôt leurs filiales dans le pays en question.

Ce modèle des prises de contrôle transfrontières des banques domestiques, n'a pas été le modèle le plus fréquent dans les pays en transition. La performance de certaines banques domestiques s'est améliorée bien après qu'un programme de restructuration a été mis en application, elles ont pu réserver une certaine entrée étrangère dans les marchés bancaires de ces pays en question. Avec cette tendance, les efforts se sont orientés vers l'acquisition des quelques banques qui sont considérées comme des niches sur les marchés plutôt que l'expansion du réseau de branches. Par conséquent, l'objectif principal du processus d'expansion c'est la diversification des clients. Donc, nous pouvons constater que certains pays émergents tels que l'Indonésie, la Pologne, le Brésil et la Turquie adoptent des regroupements bancaires qui sont ; domestiques, transfrontières, renforçant ou diversifiant les activités des banques qui y sont impliquées.

Théoriquement, la diversification géographique ou des activités, permettrait d'abaisser les coûts d'usage des capitaux. Comme la diversification, la concentration peut avoir une dimension géographique ou pourrait être constatée à l'échelle des activités. Les fusions focalisantes (renforçant la concentration) se produisent quand les deux partenaires s'engagent dans les activités semblables ou sont situés sur les mêmes marchés. La différence entre les fusions qui renforcent la diversification et celles qui sont focalisantes a été davantage plus prononcée dans les années 80 que dans les années 70.

En résumé, les opérations des fusions et acquisitions bancaires ont été considérées, dans la plupart des pays, comme une méthode efficace pour améliorer la structure et l'efficience du secteur bancaire. Les expériences internationales des fusions bancaires sont parfois bénéfiques en termes des coûts et des revenus. Dans beaucoup d'autres cas, les fusions et acquisitions bancaires ne montrent pas nécessairement des gains pour les entités regroupées. Les travaux de recherche qui sont centrés sur les raisons de diversité au niveau des résultats trouvés, ont essayé d'étudier la nature de la relation qui pourrait exister entre les signes des rendements anormaux réalisés par les firmes regroupées et les différentes typologies ou catégories des fusions et/ou acquisitions. Nous trouvons les fusions et/ou les acquisitions qui renforcent la diversification ou la concentration des profils géographiques et des activités initiales des firmes avant regroupement.

Notre objectif primordial dans ce travail, serait de déterminer les effets des opérations des fusions et acquisitions sur la performance des institutions bancaires tunisiennes qui y sont impliquées.

Les expériences de la Tunisie en matière des fusions et acquisitions bancaires, prennent maintenant une ampleur nouvelle. Le secteur bancaire a offert des exemples qui pourraient être riches des opérations de regroupements bancaires. En effet, nous avons effectué une étude de ce marché tunisien de fusions et acquisitions pendant la période commençant à partir des années 90s, pour déceler si certains contextes sont plus favorables que d'autres à une réussite de telles opérations. On peut donc s'attendre à ce que les incidences des expériences de la Tunisie en matière de coûts bancaires, de potentiel et de réalisation des gains de productivité puissent s'avérer un modèle utile pour prévoir les changements susceptibles de balayer les secteurs bancaires de certains pays émergents, bien que les structures légales et les habitudes bancaires dans ces pays différent.

Dans le premier chapitre, nous essayerons de concevoir un cadre théorique pour évaluer les causes et les conséquences de la consolidation de l'industrie des services financiers, notamment les services bancaires afin de reconsidérer les causes et les implications pour les pays émergents. Afin de déterminer si ces types de regroupements sont bénéfiques pour les banques suite aux regroupements, nous essayerons, dans le chapitre 2 (évolution du système bancaire en Tunisie) de présenter les différentes caractéristiques du système bancaire tunisien. Dans le dernier chapitre (chapitre 3 : évaluation des effets des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie) nous allons essayer de tester si les regroupements de type diversifiés pourraient être plus créateurs de valeur que ceux de type concentrés.

chapitre i : chapitre introductif

Introduction

En faisant recours à la littérature sur les opérations des fusions et acquisitions bancaires, la recherché des économies d'échelle représente la raison la plus cruciale pour justifier le recours aux opérations des regroupements. Dans la secteur bancaire, certaines études s'appuyant sur des modèles économétriques qui sont plus spécifiés ont montré que, dans la plupart des cas, seules les institutions bancaires qui sont de petite taille semblent avoir le potentiel pour réaliser des gains de synergie à travers l'accroissement de leurs tailles. Certaines autres études empiriques s'intéressent à la nature de la relation qui pourrait avoir lieu entre les nouvelles technologies de l'information et la réalisation des économies d'échelle. D'autres travaux de recherche visent à déterminer si l'élimination des restrictions géographiques sur les marchés bancaires facilite la réalisation des réductions des coûts bancaires.

Les économies de gamme ou les économies d'envergure constituent également une autre motivation qui pourrait expliquer ce recours massif aux opérations des fusions et acquisitions des institutions bancaires. Cette diversification des différents produits et services offerts par les banques après regroupement, est susceptible d'améliorer la performance des banques fusionnées. Ce constat est le résultat des plusieurs travaux de recherche qui sont menés sur les secteurs bancaires aux Etats Unis d'Amérique. En raison des problèmes d'estimations qui sont constatés dans la plupart des travaux empiriques, certaines autres études ont démontré qu'il est difficile de tirer des conclusions définitives sur la possibilité d'existence d'économies de gamme bancaires.

Une autre motivation qui pourrait justifier le recours aux opérations des F&As bancaires c'est d'augmenter la taille de la banque acquéreuse et par conséquent accroître le pouvoir des négociations sur le marché bancaire auprès des ses différents concurrents. Pour la banque acquéreuse, l'objectif est fréquemment d'augmenter la part de marché détenue grâce l'acquisition d'une banque qui opère dans le même secteur d'activités. Cependant, les études qui sont publiées dans la littérature bancaire portant sur l'organisation industrielle et qui visent à déterminer si la position sur le marché représente un facteur important.

La diversification des risques pourrait constituer une autre motivation des opérations des fusions et acquisitions bancaires. Ceci provient de l'existence d'information imparfaite sur les marchés financiers. Certaines études, ont constaté que l'acquisition d'une banque par un autre secteur d'activité différent pourrait engendrer une diminution de la volatilité des flux de trésorerie et entraîne une stabilisation de l'évolution de son taux de profit. A cet égard les débats qui été évoqués concernant les fusions-acquisition et la motivation de diversification des risques, sont nombreux.

Afin de mieux présenter ces différentes motivations, nous nous sommes appuyés sur certaines études ayant essayé de montrer le potentiel de réalisation des ces motivations dans les secteurs bancaires des certains pays émergents. Avant de le faire, nous allons opter pour une présentation de certains concepts clés se rapportant aux opérations des fusions et acquisitions. Lors d'une dernière étape, nous nous penchons sur la présentations de la méthodologie que nous comptons utiliser, ainsi que les différentes sources et types des données, afin de déterminer l'impact des opérations des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie.

I. les concepts clés des F&A

Les F&As apparaissent aujourd'hui comme des éléments essentiels de la stratégie d'entreprises. Ces opérations des regroupements pourraient constituer un moyen rapide (et par conséquent efficace) de l'internationalisation des activités. Mais les échecs constatés de certaines firmes qui sont incapables d'assurer une croissance trop rapide, d'assurer l'intégration d'entités trop dispersées, les difficultés vécues de plusieurs banques qui sont engagées dans des financements à un risque plus élevé, rappellent les problèmes toujours possibles avec ce type d'opération. L'objectif de cette première partie conceptuelle est de présenter les mécanismes des opérations des F&As.

1. Les caractéristiques et les tendances récentes des F&As :

Il convient d'effectuer une distinction entre les transactions qui se réalisent sur le marché boursier et les opérations réalisées hors bourse :

* Le ramassage boursier est une opération qui provient de l'acquisition d'un grand nombre des titres de la société cible d'une manière directe.

* L'opération hors bourse : pour éviter les inconvénients des modalités précédentes, le contrôle d'une société cotée peut être réalisé hors bourse à travers la procédure particulière de la fusion.

La fusion est l'opération par laquelle deux ou plusieurs entreprises réunissent leurs patrimoines pour ne plus former qu'une seule et même entreprise nouvelle, on distingue deux types de fusion :

· Les « fusions pures » où les entreprises concernées disparaissent pour donner naissance à une entreprise nouvelle issue de leur combinaison.

· Les «  fusion- absorptions » où l'une des entreprises partie à l'opération demeure, agrandie par les apports de l'autre.

Les opérations de fusion présentent les caractéristiques suivantes :

· La fusion est la modalité la plus complète du rapprochement de deux firmes : c'est la totalité des patrimoines qui est apportée, non seulement les actifs, mais aussi le passif.

· Les opérations des F&As transfrontières : l'ouverture internationale conjuguée aux déréglementations récentes aussi que l'internationalisation des transactions contribuent à accentuer et à intensifier les opérations des fusions et acquisitions transfrontières. Etant cette condition, les entreprises ont de plus en plus fréquemment appuyé leurs stratégies de croissance externe sur une politique d'acquisition.

· les opérations sur le marché financier : ces opérations ne constituent qu'un sous ensemble du marché plus large évoqué : elles concernent les opérations dont les firmes cibles sont des sociétés cotées en bourse.

2. le rôle économique des F&A :

Est-ce que les opérations des F&As pourraient satisfaire uniquement le désir du pouvoir des dirigeants qui les initient ? Comment justifier que les firmes acquéreuses acceptent de payer les firmes cibles à un prix souvent très élevé par rapport à la valeur boursière ? Et si ces opérations sont profitables aux actionnaires, est-il suffisant pour affirmer qu'elles sont bénéfiques à l'économie dans son ensemble, c'est à dire qu'elles contribuent à créer de la valeur ? Ces questions interrogations mènent à d'importants débats. Les opérations des F&As ne sont considérées comme économiquement viables et justifiées qu'à condition qu'elles donnent lieu à des nouvelles entités qui sont plus performantes. La recherche d'une efficacité plus importante semble constituer la première de ces motivations de ces opérations de fusion et d'acquisition. En d'autres termes, on attend du regroupement de deux ou plusieurs firmes qu'il permet d'améliorer les flux de trésorerie du nouveau groupe formé. Dans une telle perspective, l'entreprise qui initie une opération des F&A cherche à améliorer ses performances par une réduction de ses coûts. Il convient d'expliquer pourquoi les firmes recherchent ces avantages à travers des opérations de F&A, plutôt qu'en augmentant leurs propres actifs : en d'autre termes quels sont les critères du choix entre croissance externe et interne ?

L'analyse des raisons du choix d'une stratégie de F&A pour atteindre les objectifs escomptés de la grande taille revoie aux avantages de la croissance externe opposée à la croissance interne. Du point de vue de la firme on reconnaît trois types d'avantages qui sont reliés à la croissance externe :

· l'accélération du rythme de croissance externe accélère à son tour, le rythme de la croissance interne adopté par la firme.

· La réduction de risques : l'acquisition d'un concurrent accroit automatiquement la part de marché de l'acquéreur.

· La réduction de coût ; elle réduit le coût de la croissance, surtout dans le cas d'une sous- évaluation boursière de l'entreprise acquise.

Les opérations des F&A participent aux stratégies de redéploiement des groupes et à leur expansion à l'échelle internationale, chaque fois qu'une action rapide peut procurer un avantage par rapport aux concurrents, ou aussi qu'il convient d'acquérir des connaissances nouvelles en matière des technologies de l'information et de communication ou de marché.

3. La mise en oeuvre des F&A :

Les aspects financiers sont extrêmement importants au niveau de la mise en oeuvre des ces transactions des fusions et acquisitions (F&As). Ces aspects conditionnent en partie leur succès. Le prix élevé de certaines opérations de regroupement impose aux acquéreurs de combiner différentes modalités ou méthodes de financement, du recours à l'endettement. Quelque soit la modalité des F&As, la première caractéristique de cette opération est le prix offert aux détenteurs des titres de la banque cible pour qu'ils acceptent de les céder. Il y a plusieurs éléments qui interviennent dans le choix du mode de financement tel que le financement par des capitaux propres (augmentation de capital) ou par le financement par l'endettement.

4. Les typologies d'intégration :

a. l'intégration horizontale :

Cette forme des F&A s'effectue entre des firmes concurrentes faisant partie du même secteur d'activités. La raison principale pour justifier l'acquisition horizontale repose sur le renforcement du pouvoir de marché. C'est-à-dire l'accroissement de la part du marché et la possibilité d'entrée sur des nouveaux marchés.

b. l'intégration verticale :

Généralement ce type d'intégration se fait entre firmes ayant une relation clients-fournisseur. Les déterminants de ce type de regroupement seraient l'élévation des barrières à l'entrée, l'obtention d'une garantie sur les approvisionnements, aussi qu'une adéquation entre les aptitudes des firmes et les facteurs du succès sur le marché.

c. l'intégration de type concentrique :

Ce type concentrique de cette intégration réside autant dans la recherche des motivations financières que dans le renforcement du pouvoir de marché ou encore dans la recherche des économies d'échelle.

d. l'intégration conglomérale :

Lorsque les activités des firmes sont différentes entre elles, dans ce cas on parle de l'intégration de type conglomérale. Ce mode d'intégration consiste à une nouvelle activité dans une structure existante.

II. Les motivations des fusions et acquisitions

1. Le potentiel pour la réalisation des économies d'échelle :

La réalisation des économies d'échelle est probablement la motivation la plus couramment avancée pour justifier une opération de fusion et acquisition (F&A). Les exemples abondent : dans le secteur bancaire certaines études ont montré qu'uniquement les grandes banques soient capables de fournir des services ou une combinaison de services auxquels les consommateurs attachent un intérêt supérieur. Cependant d'autres études s'appuyant sur des modèles économétriques spécifiés, ont montré que seules les petites banques semblent posséder le potentiel pour réaliser des gains en accroissant leur taille.

La relation entre le progrès technologique et les économies d'échelle a créé des grands débats. La question qui s'est posée est la suivante : est-ce que le progrès technologique augmente les économies d'échelle en produisant des services financiers avec des coûts moindres ?), d'autres questions sont également évoquées ; si l'évolution du cadre réglementaire facilite la réalisation des économies d'échelle. L'incertitude principale qui se dégage de tous ces travaux réside dans le point où se situe le creux de U de la courbe des coûts moyens (la question de la taille optimale).

L'approche la plus simple permettant de tester l'existence des économies d'échelle dans les systèmes bancaires des marchés émergents c'est de comparer les ratios obtenus des bilans des banques et qui décrivent l'évolution des coûts pour différentes tailles des actifs bancaires. Le ratio de « cost-to-income » est une mesure approximative d'efficience en matière des coûts, puisque les différentes banques sont susceptibles d'avoir différents produits bancaires qui sont diversifiés. D'ailleurs, la taille minimale rapportée ci-dessus se fonde principalement sur des données des années 80 et au début des années 90, mais une étude plus récente sur des banques des Etats-Unis3(*) suggère qu'il y ait des économies d'échelle pour des tailles de banques qui sont entre 10 billion $ et 25 billion $. Il pourrait y avoir plusieurs raisons pour lesquelles les résultats pour les marchés émergents peuvent être différents de ceux pour les marchés développés (voir Berger et autres (1999)).

a. Les économies d'échelle dans le secteur bancaire européen :

L'analyse est basée sur des données pour les 30 grandes banques dans la plupart des pays; l'actif total des toutes 30 banques excède $1 billion, d'autres banques sont inclues pour pouvoir calculer des ratios financiers. Tous les calculs sont basés sur des données se rapportant à des entités bancaires pour la période avant fusion car des ratios après fusion ne sont pas disponibles sur « Fitch IBCA ». L'actif total pour certains groupes, surtout pour des niveaux élevés (plus grand que $25 billion et $10-25 billion), contenant peu des banques, ceci peut créer des estimations biaisées. Par exemple, le sous-groupe de banques en Turquie avec un total d'actif entre $10 billion et $25 billion contient uniquement deux banques. Les résultats trouvés pour un échantillon des principaux marchés émergents européens sont présentés dans le tableau suivant :

Tableau 1-: Les indicateurs de Performance se rapportant à la taille de la banque1

(Moyenne pour 1997-1999)

 

« Cost/Income »

« Return on Average Equity »

« Non-Interest Income/Total Income» 4(*)

Actif Total (billion $)

< 1

1-10

10-25

> 25

< 1

1-10

10-25

> 25

< 1

1-10

10-25

> 25

Europe de l'Est

64.0

52.6

71.4

n.a.

8.5

27.6

0.5

n.a.

36.4

32.8

21.3

n.a.

Rép Tchèque

62.3

47.6

62.0

n.a

-1.6

-7.2

-20.1

n.a.

32.1

31.3

36.3

n.a.

Hongrie

77.2

69.3

n.a

.n.a.

6.0

13.8

n.a.

n.a.

36.9

34.2

n.a.

n.a.

Pologne 

57.8

53.5

80.5

n.a.

12.8

24.0

-7.2

n.a.

36.5

35.8

27.6

n.a.

Turquie

57.8

49.2

73.4

n.a.

23.8

43.7

15.7

n.a.

45.7

31.1

9.8

n.a.

Source : « IMF staff estimations » basées sur « Fitch IBCA's BankScope ».

D'abord, il pourrait être que l'échelle optimale pour des banques sur les marchés émergents européens est réellement plus petite que pour celles sur les marchés développés. D'après les résultats trouvés dans la première colonne (Cost/income ratio), nous pouvons constater que la taille optimale pourrait être entre 1 et 10 billion de $ car dans tous les pays lorsque la taille moyenne des banques excèdent 10 billion de $, la valeur du ratio « cost/income » tend vers la hausse. Cela pourrait être dû à une infrastructure moins efficiente dans les économies émergentes européennes (en terme des télécommunications ou d'autres services de base). Les mêmes conclusions pourraient être tirées en analysant les résultats trouvés dans la deuxième et la troisième colonnes qui représentent l'évolution des ratios de rentabilité qui sont respectivement « Return on Average Equity » et « Non-Interest Income/Total Income ». En second lieu, parmi les plus grandes banques dans plusieurs marchés émergents couverts dans le tableau (1.1) on trouve quelques banques étatiques qui sont généralement moins performantes que les banques privées. 5(*)

b. Les économies d'échelle dans le secteur bancaire asiatique :

L'analyse est basée sur des données pour les 30 grandes banques dans la plupart des pays; l'actif total des toutes 30 banques excède $1 billion, d'autres banques sont inclues pour pouvoir calculer des ratios financiers. Tous les calculs sont basés sur des données se rapportant à des entités bancaires pour la période avant fusion car des ratios après fusion ne sont pas disponibles sur « Fitch IBCA ». L'actif total pour certains groupes, surtout pour des niveaux élevés (plus grand que $25 billion et $10-25 billion), contenant peu des banques, ceci peut créer des estimations biaisées. Les résultats pour un échantillon des principaux marchés émergents en Asie sont montrés dans le tableau suivant :

Tableau ý1- : Les indicateurs de Performance se rapportant à la taille de la banque1

(Moyenne pour 1997-1999)

 

Cost/Income

Return on Average Equity

Non-Interest Income/Total Income6(*)

Actif Total (billion$)

< 1

1-10

10-25

> 25

< 1

1-10

10-25

> 25

< 1

1-10

10-25

> 25

Asie

45.1

43.5

87.9

74.4

-2.1

-49.4

-63.1

-27.4

37.5

27.0

23.6

30.0

Rép de Coré

n.a.

38.5

136.4

71.5

n.a.

-44.2

-159.8

-21.0

n.a.

30.6

13.1

31.0

Malaisie

35.3

40.6

33.9

n.a.

-1.5

3.1

8.2

n.a.

42.2

33.4

30.9

n.a.

Philippines

65.3

56.8

52.7

n.a

. 4.1

11.1

11.2

n.a

.31.6

39.6

37.9

n.a.

Thaïlande

36.7

52.5

90.6

87.1

-58.7

-154.1

-38.7

-55.9

14.1

11.5

25.6

25.6

Source : « IMF staff » estimations basées sur « Fitch IBCA's BankScope ».

Les résultats trouvés et qui sont mentionnés dans ce tableau ci-dessus montrent que l'échelle optimale pour des banques sur les marchés émergents asiatiques, pourrait être réellement plus petite que pour celles sur les marchés développés. D'après les résultats trouvés dans la première colonne (Cost/income ratio), nous pouvons constater que la taille optimale pourrait être entre 1 et 10 billion de $ car dans tous les pays lorsque la taille moyenne des banques excèdent 10 billion de $, la valeur du ratio « cost/income » tend vers la hausse. Les mêmes conclusions pourraient être tirées en analysant les résultats trouvés dans la deuxième et la troisième colonne qui représentent l'évolution les ratios de rentabilité qui sont respectivement « Return on Average Equity » et « Non-Interest Income/Total Income ».

c. Les économies d'échelle dans les secteurs bancaires de l'Amérique Latine :

L'analyse est basée sur des données pour les 30 grandes banques dans la plupart des pays; l'actif total des toutes 30 banques excède $1 billion, d'autres banques sont inclues pour pouvoir calculer des ratios financiers. Tous les calculs sont basés sur des données se rapportant à des entités bancaires pour la période avant fusion car des ratios après fusion ne sont pas disponibles sur « Fitch IBCA ». l'actif total pour certains groupes, surtout pour des niveaux élevés (plus grand que $25 billion et $10-25 billion), contenant peu des banques, ceci peut créer des estimations biaisées. Les résultats pour un échantillon des principaux marchés émergents sont montrés dans le tableau suivant :

Tableau 1-: Les indicateurs de Performance se rapportant à la taille de la banque (Moyenne pour 1997-1999)

 

Cost/Income

Return on Average Equity

Non-Interest Income/Total Income7(*)

Actif Total (billion$)

< 1

1-10

10-25

> 25

< 1

1-10

10-25

> 25

< 1

1-10

10-25

> 25

Amérique Latine

73.4

82.6

78.2

76.9

5.0

7.6

5.0

13.8

32.5

36.7

37.6

38.2

Argentine

87.1

76.0

70.9

n.a.

-26.4

8.5

5.1

n.a.

33.8

49.7

46.7

n.a.

Brésil 

46.7

96.2

90.4

81.1

15.9

2.8

17.7

13.5

28.4

33.0

36.5

40.6

Chili

54.6

62.4

n.a.

n.a

3.9

12.0

n.a.

n.a

38.5

31.3

n.a.

n.a

Mexique

135.8

79.9

81.8

60.2

0.3

11.0

-2.9

14.9

20.5

21.6

24.4

28.4

Venezuela 

62.9

62.4

n.a.

n.a.

31.3

38.0

n.a.

n.a.

42.4

44.8

n.a.

n.a.

Source : « IMF staff » estimations basées sur « Fitch IBCA's BankScope ».

Les résultats trouvés dans ce tableau nous permettent de constater que l'échelle optimale pour des banques sur les marchés émergents de l'Amérique Latine pourrait être réellement plus petite que pour celles sur les marchés développés. D'après les résultats trouvés dans la première colonne (Cost/income ratio), nous pouvons constater que la taille optimale pourrait être inférieure à 1 billion de $ car dans presque tous les pays lorsque la taille moyenne des banques excèdent 1 billion de $, la valeur du ratio « cost/income » tend vers la hausse. Cela pourrait être dû à une infrastructure moins efficiente dans les économies émergentes européennes (en terme des télécommunications ou d'autres services de base). Les mêmes conclusions pourraient être tirées en analysant les résultats trouvés dans la deuxième et la troisième colonnes qui représentent l'évolution les ratios de rentabilité qui sont respectivement « Return on Average Equity » et « Non-Interest Income/Total Income ». En second lieu, parmi les plus grandes banques dans plusieurs marchés émergents couverts dans le tableau (1.2) on trouve quelques banques étatiques qui sont généralement moins performantes que les banques privées. 8(*)

2. Le potentiel pour la réalisation des économies d'envergure

Les économies d'envergure ou de gamme ou les changements dans la gamme des produits et des services qui sont offerts constituent également une voie potentielle supplémentaire dans laquelle les fusions sont susceptibles d'améliorer les performances de la banque, cette affirmation est le résultat des plusieurs travaux de recherche menés sur le secteur bancaire. En raison des problèmes d'estimation apparus dans la plupart des études, certains autres auteurs ont démontré qu'il est difficile de tirer des conclusions définitives sur la question de l'existence effective d'économies de gamme dans le secteur bancaire et de leur niveau exacte. On peut toutefois affirmer que les économies de gamme ne produisent probablement pas de gains de coûts significatifs mesurables, une fois résolues les difficultés d'évaluation.

L'unique étude qui s'est appuyée sur la fonction de profit pour calculer les économies de gamme optimales, a constaté que la production conjointe se révèle optimale pour la plupart des banques, tandis que la spécialisation l'est pour les autres. La plupart des banques sur les marchés émergents suivent le modèle de la banque universelle et augmentent la part des revenus obtenus par la vente des produits non-bancaires tels que des fonds mutuels et des produits d'assurance. Les banques universelles sont des institutions financières qui sont autorisées d'offrir un éventail de produits et de services financiers à un grand nombre de clients. Elles prennent non seulement des dépôts et octroient des prêts, mais elles peuvent aussi vendre et souscrire des titres et des produits d'assurance.9(*) En revanche, des banques spécialisées ne peuvent offrir qu'une gamme limitée et plus étroite des produits et des services, également les banques commerciales ne sont pas autorisées de mener des activités de banques d'affaires dans certains pays.

Jusqu'à récemment, l'Allemagne a été considérée comme le meilleur exemple des opérations bancaires universelles, alors qu'aux Etats-Unis le système bancaire était en grande partie considéré comme spécialisé.10(*) La plupart de systèmes bancaires des marchés émergents se trouvent entre ces deux extrémités. De l'autre côté l'Internet est considéré comme un moyen puissant de distribution de ces produits, et la plupart des banques sur les marchés émergents européens cherchent une certaine sorte d'offre d'« e-banking ». Bien que les taux de pénétration de ces technologies modernes soient relativement inférieurs sur les marchés émergents que sur les marchés développés, les analystes voient des perspectives de croissance régulière du secteur de l'« e-banking » dans les économies émergentes.

a. Les économies de gamme dans le secteur bancaire européen :

Les banques en Europe Centrale peuvent fonctionner en tant que banques universelles et élargissent de plus en plus leurs offres de produit. Les banques hongroises ont commencé juste à offrir les produits de pension et d'assurance, cependant, cela prendra un certain temps pour que ces produits se déplacent des segments des marchés plus riches aux marchés de grand-public11(*). Le tableau indique quels types des activités financières sont permis. Ce tableau ne montre pas la gamme complète des restrictions prudentielles qui sont appliquées à une telle ou telle activité.

Tableau ý1-: Les activités permises pour des institutions bancaires dans certains pays émergents de l'Europe

Pays

Securities

Assurance

Investissements des banques dans des firmes industrielles

Investissements des firmes industrielles dans des banques

La République Tchèque

Dépend de l'autorisation d'une commission appelée (the Securities Commission)

Des activités d'assurance sont autorisées

Des parts majoritaires sont interdites. Des parts permises sont (i.e. 10% to 49%) mais n'excèdent pas (i.e., individuellement) 15% et, d'une manière agrégée, 60% de capital de la banque

Dépend de l'accord réglementaire pour les acquisitions des parts permettant des droits de vote qui sont de l'ordre de 10%, 20%, 33%, et 50%

Pologne

Des activités permises; exercer ces activités (dealing in securities) à travers des filiales

Permises

Des activités sont permises à un plafond de 25% du total des capitaux de la banque

Des activités qui sont autorisées

Source : « Institute of International Bankers », (1999).

Les chiffres dans le tableau (1.3) prouvent que, dans la plupart des marchés bancaires émergents européens, une part relativement grande des revenus des banques provient de sources de « noninterest ». Ces sources sont telles que l'imposition des charges explicites sur les services et les produits des dépôts et des prêts, et recevoir une part croissante des frais provenant des opérations sur les cartes des crédits, l'utilisation de « ATM », et les ventes des fonds mutuels, aussi bien que des marchés des capitaux et de la gestion des actifs.12(*) Pour les banques dans le tableau (1.3), les frais représentent presque la moitié des « noninterest income », alors que « income from trading » est au tour d'un tiers. Une part plus large des gains provenant des produits engendrant des charges « fee-based products » est probablement capable de fournir plus de stabilité en matière des revenus bancaires.

b. Les économies de gamme dans le secteur bancaire asiatique :

En Asie, des banques sont généralement autorisées pour effectuer des transactions sur des titres financiers et des activités d'assurance, mais la bancassurance est faiblement adoptée comme modèle pour les institutions bancaires de la région. Les banques dans des centres financiers de Hong Kong SAR et de Singapore13(*) concentrent de plus en plus leurs stratégies de croissance sur des activités génératrices de revenus provenant des charges « fee-income », telles que la gestion de capitaux, les cartes de crédit, et la distribution des fonds mutuels. Le tableau indique quels types des activités financiers sont permises. Ce tableau ne montre pas la gamme complète des restrictions prudentielles qui sont appliqués à une telle ou telle activité.

Tableau ý1-: Les activités permises pour des institutions bancaires dans certains pays émergents de l'Asie

Pays

Securities

Assurance

Investissements des banques dans des firmes industrielles

Investissements des firmes industrielles dans des banques

Hong Kong SAR

Des activités permises et aussi sujettes à des limites basées sur des capitaux de la banque

Des activités permises et aussi sujettes à des limites basées sur des capitaux de la banque

Des activités permises et aussi sujettes à des limites basées sur des capitaux de la banque

Des activités qui sont permises et sujettes à des autorisations réglementaires

La République de Coré

Des activités permises à travers des filiales

Des activités permises à travers des filiales

Sujettes à une approbation primordiale pour des investissements qui excèdent 15%

Des activités qui sont permises et sujettes à des autorisations réglementaires

Philippines

Des activités qui sont permises pour des banques commerciales en expansion qui pourraient exercer ces activités directement ou à travers des filiales

Des activités permises à travers des filiales

Des activités qui sont permises mais avec des limitations

Des activités qui sont permises mais avec des limitations

Singapour

Les banques pourraient détenir des participations dans les capitaux mais avec l'approbation de MAS

Localement des banques incorporées peuvent posséder des compagnies d'assurance après l'approbation de MAS

Limités jusqu'au 40% du capital total de la banque

Les acquisitions de 5% ou plus nécessite plus d'autorisation réglementaire

Source : «Institute of International Bankers (1999)».

Dans la République de la Corée, l'approbation de la Loi de « FHC » a ouvert le champ à des holdings financiers pures, qui sont autorisées de gérer les titres financiers, les compagnies d'assurance, et d'autres institutions financières. Etant considéré comme support de la tendance vers la banque universelle, l'acte de « FHC » a pu fournir cinq avantages principaux aux banques moyennes et petites. Ces avantages sont : (i) la capacité d'offrir plusieurs produits financiers; (ii) l'épargne d'impôts « tax savings » en évitant l'imposition ; (iii) la réalisation des économies d'impôts « cost savings » par l'intégration des technologies de l'information (IT) et la réduction des effectifs excessifs en matière des branches et de personnel; (iv) une meilleure gestion des capitaux ; et (v) une facilitation des « joint-ventures » avec les institutions étrangères.14(*) Depuis juin 2000, des institutions bancaires en Malaisie ont été permises d'offrir les produits et les services financiers des entités appartenant au même groupe, y compris celles appartenant à leurs filiales. Comme en Singapore, la Malaisie est sur le seuil de développer les produits de bancassurance dans la région. En revanche, la République de la Corée a prolongé des règlements interdisant les institutions financières autres que les assurances de faire une demande pour des licences d'agent d'assurance jusqu'à août 2003. Quelques analystes attribuent cette absence en matière de développement du secteur de bancassurance dans les pays asiatiques aux liens historiques relatifs aux Etats-Unis versus des nations européennes. 15(*)

c. Les économies de gamme dans les secteurs bancaires de l'Amérique Latine :

Les plus grandes banques en Amérique Latine tirent profit des économies de gamme qui proviennent du paradigme de banque universelle et les activités bancaires non traditionnelles qui se développent beaucoup plus rapidement que des activités d'octroi des crédits. Les analystes estiment que le paysage concurrentiel du secteur financier en Amérique Latine sera plus semblable à celui de l'Europe que celui des Etats-Unis, avec une différence très importante : que beaucoup de pays dans la région ont privatisé leurs systèmes des fonds de pension, créant ainsi de grandes occasions pour l'intégration des opérations bancaires, d'assurance, et de gestion de capitaux.16(*)

Tableau 1-: Les activités permises pour des institutions bancaires dans certains pays émergents de l'Amérique Latine17(*)

Pays

Securities

Assurance

Investissements des banques dans des firmes industrielles

Investissements des firmes industrielles dans des banques

Argentine

Des activités qui sont permises

Des activités qui sont permises à travers filiales des fonds de pension

Des activités qui sont limitées

Des activités qui sont permises mais qui sont sujettes à des approbations primordiales

Brésil

Des activités qui sont permises à travers filiales

Des activités qui sont permises à travers filiales

Des activités qui sont limitées

Des activités qui sont permises

Chili

Des activités qui sont permises

Des activités de «Insurance brokerage» sont permises

Des activités qui ne sont pas permises

Des activités qui sont permises pour plus de 10% des capitaux avec approbation

Mexique

Des activités qui sont permises à travers filiales

Des activités qui sont permises à travers des filiales

Des activités qui ne sont pas permises

Des activités qui sont permises pour plus de 20% des capitaux avec approbation

Venezuela

Des activités qui sont permises en plus des activités sur les marchés boursiers et des fonds mutuels

Des activités qui sont permises à travers filiales, et qui sont sujettes au contrôle par des réglementations en matière d'assurance

Des activités qui sont limitées

Acquisitions pour plus que 10% des stocks de vote de la banque avec approbation

Source: «Institute of International Bankers (1999)».

Les banques dans beaucoup de pays sont les plus grands « managers » et distributeurs des fonds mutuels. Ces institutions bancaires possèdent également les plus grands fonds de pension et sont de plus en plus impliquées dans la vente et la distribution des produits d'assurance.18(*) Ce modèle des activités est appelé « triangle des finances », il est la plus avancé au Mexique, où les banques peuvent posséder des fonds de pension et des compagnies d'assurance. Sans tenir compte du Brésil, les institutions financières mexicaines ont les opérations de bancassurance les plus développées dans la région. En Argentine, les banques peuvent seulement posséder jusqu'au 12 pour cent de compagnies d'assurance, mais les banques ont essayé de contourner cette restriction en formant des compagnies des holdings financiers. Au Brésil, le rapport entre les opérations bancaires, l'assurance, et la gestion de capitaux a été mis en place pendant plusieurs années. Cependant, le manque d'un système de pension privé limite les synergies et la croissance potentielles, en particulier entre l'assurance et la gestion des actifs.

3. Le potentiel pour la réalisation du pouvoir du marché

Une des conséquences premières des opérations des regroupements (F&A) est d'augmenter la taille de l'entreprise acquéreuse et par la suite d'accroître le pouvoir de négociation que cette entreprise peut mettre en oeuvre auprès des ses différents partenaires. Pour l'entreprise initiatrice d'une opération de F&A, l'objectif avoué de l'opération est fréquemment l'augmentation de la part de marché détenue grâce à l'acquisition d'une entreprise opérant dans le même secteur d'activité. Mais par delà de cet objectif, des nombreuses études publiées dans la littérature plus générale sur l'organisation industrielle se sont penchés sur la question de savoir si la position sur le marché représentait un facteur important sur le plan quantitatif.

Un fait important qu'il convient de prendre en compte lors de l'évaluation de l'ensemble des coûts et des avantages sociaux liés aux fusions bancaires consiste à savoir si l'augmentation des parts des marchés et le renforcement des concentrations résultant des fusions au sein d'un même marché sont susceptibles de faire naître une position dominante sur le marché local. Il consiste à déterminer également si les fusions d'établissements opérant sur plusieurs marchés peuvent entraîner un affaiblissement de leur influence locale. L'augmentation de la concentration qui provient du processus de consolidation a soulevé des questions concernant le pouvoir du marché en matière de provision des services financiers. Cependant, il n'y a pas nécessairement un rapport direct entre la concentration et le pouvoir du marché, et certaines forces conduisant le processus de consolidation, telle que l'entrée massive des banques étrangères qui intensifie également la concurrence.19(*)

Des études empiriques sur l'évolution des conditions concurrentielles dans certains principaux marchés émergents suggèrent, à quelques exceptions, que le niveau de la consolidation réalisé jusqu'ici ne semble pas avoir réduit le niveau de la concurrence. Par conséquent, il est probablement nécessaire de chercher une méthode autre que la comparaison des indices de concentration (ou HH20(*)) pour évaluer des conditions concurrentielles. Sur les marchés développés, une concentration plus élevée du marché semble avoir des effets ambigus sur les prix.21(*)

a. Le pouvoir du marché dans le secteur bancaire européen :

La statistique H est la somme des élasticités des « interest rate revenues ». Le tableau présente les résultats des régressions des données de panel utilisant des données annuelles des banques individuelles pour la période 1994-99. Les variables du contrôle incluent des « proxies » pour la taille et le « business mix » des banques. Voir Gelos et Roldós (2001). «Test pour des variations en H» réfère aux tests si la statistique H a changé lors de la période débutant avec l'année de la coupure structurelle, avec un niveau de confiance égal à 5. Le tableau (1.7) suivant montre les résultats des évaluations des équations de revenu et les statistiques dérivées de H basées sur des données de panel annuelles sur différentes banques pour quatre principaux marchés émergents européens. Pour établir s'il y a eu un changement crucial des conditions de concurrence pendant les six années étudiées, les élasticités des prix (et donc la statistique de H) deviennent variables durant les deux sous périodes.

Tableau 1-: Les statistiques de « H Statistics » pour un échantillon des systèmes bancaires des pays émergents en Europe

pays

H avant

Structure du marché avant

H après

Structure du marché après

Test de changement en H

Année de coupure structurelle

La République Tchèque

.040

Non conclusive22(*) (concurrence monopolistique ou

monopole)

-.039

Non conclusive (concurrence monopolistique ou monopole)

Pas de rejet de constance

1998

Hongrie

.528

Non conclusive (concurrence monopolistique ou concurrence parfaite)

.539

MC23(*)

Pas de rejet de constance

1997

Pologne

-.030

Non conclusive (concurrence monopolistique ou monopole)

-.029

Non conclusive (concurrence monopolistique ou monopole)

Pas de rejet de constance

1998

Turquie

.270

concurrence monopolistique

.100

Non conclusive (concurrence monopolistique ou monopole)

Pas de rejet de déclin

1998

Source : « IMF staff estimates ».

Puisque qu'il est difficile d'indiquer exactement les coupures structurales précises pour la plupart des pays, seulement deux dates ont été employées : le début de 1997 pour les pays dans lesquels le processus de consolidation a commencé et la fin de 1998 pour ceux dans lesquels ce processus termine. Pour la plupart des pays, le test suggère que la structure du marché puisse être caractérisée par la concurrence monopolistique, un résultat également observé sur beaucoup des marchés développés. 24(*) Lorsqu'il s'agit de la Turquie, les évaluations montrent un déclin significatif dans la statistique de H, indiquant une baisse dans des conditions concurrentielles. Tandis que suggestifs, ces résultats devraient être interprétés avec prudence, à cause de données inhérentes et les problèmes d'estimation.25(*)

Le processus de consolidation a créé dans quelques pays, des situations où les fusions proposées auraient créé des banques ayant des parts de marché qui sont cependant, relativement grandes. Ceci a forcé les autorités à considérer des questions du pouvoir du marché potentiel. Singapour, par exemple, n'a pas une politique de concurrence et n'adopte pas l'approche de limiter les opérations des F&As pour des raisons de concurrence. Les autorités reconnaissent la possibilité d'un certain degré de pouvoir de monopole sur le marché de dépôt mais croient qu'il y a suffisamment de concurrence et voudrait encourager davantage de consolidation.

b. Le pouvoir du marché dans les secteurs bancaires de l'Amérique Latine :

Le tableau (1.8) montre les résultats des évaluations des équations de revenu et les statistiques dérivées de H basées sur des données de panel annuelles sur différentes banques pour quatre principaux marchés émergents latino-américains. Pour établir s'il y a eu un changement crucial des conditions de concurrence pendant les six années étudiées, les élasticités des prix (et donc la statistique de H) deviennent variables durant les deux sous-périodes.

Tableau ý1-: Les statistiques de « H Statistics » pour un échantillon des systèmes bancaires des pays émergents en Amérique Latine26(*)

pays

H avant

Structure du marché avant

H après

Structure du marché après

Test de changement en H

Année de coupure structurelle

Argentine

.809

MC27(*)

.969

Non conclusive (concurrence monopolistique ou

monopole)

Pas de rejet de constance

1997

Brésil

.281

MC

.291

MC

Pas de rejet de constance

1997

Chili

.332

MC

.363

MC

Pas de rejet de constance

1997

Mexique

.436

MC

.219

MC

Pas de rejet de déclin

1998

Source : « IMF staff » estimates.

Puisqu'il est difficile d'indiquer exactement «les coupures structurales précises» pour la plupart des pays, seulement deux dates étaient employées : le début de 1997 pour les pays dans lesquels le processus de consolidation a commencé et la fin de 1998 pour ceux dans lesquels ce processus termine. Pour la plupart des pays, le test suggère que la structure du marché puisse être caractérisée par la concurrence monopolistique, un résultat également observé sur beaucoup de marchés développés.28(*) L'Argentine est le seul pays dans lequel l'hypothèse nulle de la concurrence parfaite ne pourrait pas être rejetée pendant les années postérieures. Certains résultats obtenus montrent une augmentation de la statistique de H (suggérant plus de concurrence), qui n'est pas statistiquement significative.

En revanche, lorsqu'il s'agit du Mexique, les évaluations montrent un déclin significatif dans la statistique de H, indiquant une baisse dans des conditions concurrentielles. Tandis que suggestifs, ces résultats devraient être interprétés avec prudence, à cause des problèmes d'estimation.29(*) Les questions de concentration et de pouvoir du marché sont soulevées lors de la consolidation récente des systèmes bancaires mexicains et chiliens. Les offres publiques d'achat pour la deuxième plus grande banque ont soulevé la question de la concentration et du pouvoir du marché, bien que d'une manière satisfaisante, ce problème est résolu, il continue à inquiéter les autorités. Une prise de contrôle amicale de « Bancomer » -la deuxième plus grande banque- par le « BBVA » de l'Espagne a été suivie d'une offre de « Banamex »-la plus grande banque du pays. La fusion de « Banamex-Bancomer » avait créé une banque avec 40 pour cent de dépôts totaux et ceci a soulevé des inquiétudes des autorités concernant le pouvoir de monopole.

À la fin du décembre 2000, un amendement de la loi d'opérations bancaires chilienne « the Chilean Banking Law » a renforcé le rôle d'un organisme appelé  « the Superintendency of Banks and Financial Institutions » (SBIF) dans des transactions des fusions et acquisitions (F&A). Selon l'amendement, l'autorisation précédente du « SBIF » est exigée lorsqu'il s'agit de: (i) fusions entre les banques ; (ii) acquisition de l'ensemble ou une partie de l'actif et du passif d'une banque; et (iii) acquisition du contrôle de deux ou plus des institutions par le même acquéreur (c'était le cas de « BSCH » dans « Banco De Santiago » et « Banco Santander Chile », et le groupe de « Luksic » dans « Banco Edwards » et « Banco de Chile »).30(*) Dans le cas d'une fusion, le nouveau règlement considère deux scénarios: (i) quand la part de marché estimée atteint 15-20 pour cent; et (ii) quand plus de 20 pour cent d'une part de marché est acquise ou contrôlée. Dans le premier cas, le niveau minimum d'adéquation du capital sera augmenté de 8 pour cent à 10 pour cent. Dans le deuxième cas, le « SBIF » peut approuver ou nier l'autorisation de la transaction.

4. La diversification des risques

Les motivations financières des opérations de F&A, sont à égale importance que les motivations économiques et managériales. A cet égard, les regroupements se justifient par : l'imperfection, et donc l'absence d'efficience des marchés financiers et d`autre part, ils s'appuient sur la théorie de portefeuille qui considéré que les acquéreurs recherchent à travers la diversification de leurs actifs une diminution du risque global de l'entreprise.

a. les F&A et la diversification des actifs :

La diversification du portefeuille d'actifs est un moyen de réduire le risque inhérent à la poursuite d'un niveau déterminé de profit. Elle permet aussi un accès moins coûteux aux différentes sources de financement (effet taille). D'une manière générale, la diversification autorisée par le regroupement d'activités très disparates diminue la volatilité des flux de trésorerie dégagés par le groupe ainsi, constitué. Rappelons que le risque global du portefeuille est composé :

- du risque spécifique, ou non systématique, ou diversifiable qui se traduit par la volatilité de performance de chaque firme.

- Du risque systémique ou de marché, ou encore non diversifiable qui est relatif à des dangers exogènes tels que des variations brutales de taux d'intérêt, le retournement de conjoncture, etc.

La rémunération de ce risque est alors déterminée grâce au modèle d'équilibre des actifs financiers (MEDAF) qui est l'un des fondements de la théorie financière moderne. Les premières dérivations de ce modèle ont été faites par (SHARPE(1964), LINTER (1965), MOSSIN (1966)². Ces auteurs démontrent qu'un marché financier parfait et en présence d'un portefeuille sans risque.

b. la diversification internationale et les opérations des F&A :

Les intérêts internationaux doivent répondre à deux contraintes : obtenir une rentabilité supérieure à l'investissement national et réduire le risque total du portefeuille. En effet, la réduction de risque enregistrée dans le cas de portefeuilles internationaux trouve son origine dans l'absence corrélation entre les performances économiques et financières des pays. Ces résultats sont d'ailleurs confirmés par des études menées par LEVY et SARVAT (1970), AGMON et LESSARD(1977), JACQUILAT et SOLNIK (1987), SEVCHACK et BEEDLES (1980), RAVENS et SCHERER(1987). Ces divergences s'expliquent par les différences de la dotation factorielle entre pays, les différences entre politiques économiques menées et les différences de cycle économique entre autres. Ainsi, certains pays peuvent se situer en phase de récession économique tandis qu'en même temps d'autres pays enregistrent de forts taux de croissance, par conséquent, il est possible de réduire le risque global d'un portefeuille en le diversifiant avec des actifs internationaux et ce d'autant plus que les marchés disposent de faibles taux de corrélation. SOLNIK B. (1973).

III. Les données et la méthodologie : 

La littérature dans le secteur bancaire est riche en termes de données et des techniques qui sont utilisées afin d'évaluer les effets des fusions et acquisitions bancaires en terme de performance. Les activités de fusion et d'acquisition génèrent des bénéfices globaux aux actionnaires quand la firme consolidée après fusion est plus performante que la firme qui est combinée de deux entités séparées de pré-fusion. La cause primaire de ces bénéfices est censée être l'amélioration de la performance suite à la fusion. La recherche des gains en terme de performance de post-fusion s'est concentrée sur des améliorations d'efficience et du pouvoir du marché qui devrait être plus accru. La plupart des travaux de recherche suivent l'une des approches suivantes afin d'évaluer la signification des gains qui sont associés aux activités de fusion. La première approche, appelée l'approche comptable compare la performance de pré fusion et de post-fusion des établissements en utilisant des données comptables pour déterminer si la consolidation mène aux changements des coûts rapportés aux revenus ou aux chiffres de bénéfice. Le point fort de cette approche c'est que la performance comptable peut être directement mesurée et que les données utilisées sont facilement à obtenir. Cependant, ces techniques qui sont fondées sur des données comptables ne sont pas sans limites. Bien que les données comptables soient conçues pour mesurer la performance réelle, elles peuvent être imprécises dans un sens économique. Des données sont basées sur les chiffres historiques et négligents souvent des valeurs courantes sur les marchés.

En outre, les changements mesurés entre la période de pré-fusion et la période de post-fusion peuvent ne pas être seulement dus à la fusion. D'autres événements ont pu avoir lieu pendant la période qui est étudiée ce qui peut plus exactement expliquer les changements observables de la performance. N'explique pas de tels événements autres que les opérations de regroupement, cela peut mener à des conclusions inexactes concernant les changements reliés à la fusion. Tenant compte des ces limites qui sont constatées au niveau de l'approche comptable, nous allons utiliser dans ce chapitre, l'approche basée sur les rendements boursiers afin d'évaluer les expériences des fusions et acquisitions bancaires dans les pays émergents. L'objectif principal dans ce qui suit c'est de spécifier la méthodologie qui est adoptée dans ce chapitre afin d'évaluer les effets des regroupements bancaires dans les pays émergents. A cet égard, nous commençons par présenter la technique des études d'évènement qui est la technique le plus utilisée pour la détermination des effets des opérations des fusions et acquisitions sur la performance des firmes qui y sont impliquées.

L'approche financière qui est adoptée pour analyser des bénéfices de fusion consiste à évaluer la réaction des marchés boursiers aux annonces de fusion. Les partisans de cette approche voient qu'elle est fondée sur des données du marché plutôt que des données de la comptabilité. Cette approche permet de déterminer plus exactement la valeur implicite de fusion de deux entités indépendantes. Essentiellement, ils voient du fait que des données comptables sont incertaines et la réaction du marché boursier est susceptible d'être un meilleur indicateur des vrais effets économiques de la transaction annoncée. La plupart des études examinent les rendements anormaux des firmes acquéreuses et des cibles séparément, mais plusieurs papiers analysent le changement total de la richesse d'actionnaire.31(*) Dans ces cas, la somme des valeurs pondérées des rendements anormaux de l'acquéreur et de la cible est la mesure la plus appropriée de gains globaux provenant de l'activité de fusion et d'acquisition. Les études des rendements anormaux éprouvés par différentes parties de fusion ne peuvent pas différencier entre l'effet sur la valeur de la consolidation et l'effet du transfert de richesse qui est incorporé dans la valeur d'achat. Avant de procéder à une revue de la littérature des travaux de recherche se rapportant à l'approche financière, nous essayons de présenter la technique d'étude d'évènement qui est la plus utilisée afin d'évaluer les effets des opérations des fusions et acquisitions.

1. La technique d'étude d'évènement:

La technique d'étude d'évènement, a été adoptée pour tester l'hypothèse semi-forte d'efficience des marchés financiers. Lors des années 1960 et 70, les études de Ball et Brown (1968)32(*) et de Fama, Fisher, Jensen et Roll (1969)33(*), étaient les plus significatives et étaient appliquées au marché américain. L'objectif de ces études était de déterminer les réactions des marchés boursiers aux annonces de certaines décisions financières par les firmes étudiées. Ensuite, la technique des études d'évènement est devenue utilisée fréquemment, et ce pour plusieurs raisons. D'abord cette technique n'est pas utilisée uniquement pour la simple appréciation de la vitesse d'ajustement des cours aux nouvelles informations, mais pour l'évaluation et la quantification de la réaction des cours boursiers des firmes qui sont cotées.

Ensuite, il y a une évolution au niveau du domaine d'application de ces techniques qui englobe plusieurs types d'évènements, y compris ceux qui affectent plusieurs entités à la fois, tels qu'un évènement politique, économique ou réglementaire, etc. Mieux encore, ces techniques pourraient être utilisées pour apprécier l'impact des évènements sur le rythme des transactions, c'est-à-dire sur le volume d'échange des titres financiers (actions). Enfin, ces techniques d'étude d'évènement sont devenues de plus en plus précises grâce aux progrès considérables qui sont enregistrés dans les domaines de la statistique et des méthodes quantitatives. Ainsi, les modèles qui sont utilisés prennent en considération les caractéristiques réelles des cours ou des rentabilités, qui étaient omises auparavant par les autres techniques qui sont adoptées pour les mêmes motifs.

L'identification d'un évènement ainsi que sa date de réalisation, paraissent une étape requise avant d'entamer l'analyse des cours boursiers des banques qui sont impliquées dans des opérations des fusions et acquisitions, par exemple (l'évènement). Pour ce faire, il est nécessaire de comprendre la notion d'évènement dans le domaine de finance. Un évènement est une information qui est devenue disponible au public sur les marchés et qui est de nature à affecter la valeur d'une ou de plusieurs firmes en même temps. Nous devrons alors, accorder particulièrement plus d'attention aux évènements provenant de l'annonce de quelques décisions financières qui sont prises par les dirigeants des entreprises. L'étude d'évènement permet alors aux entreprises d'apprécier la perception de leurs décisions par les marchés boursiers, et aux actionnaires d'évaluer les performances de l'équipe dirigeante à travers l'évolution des cours boursiers. Généralement, les évènements qui sont significatifs sont ceux qui affectent l'équilibre auquel est soumis le couple rentabilité-risque d'un titre. Selon les évènements, une telle variation représente soit une déstabilisation temporaire des cours boursiers, soit une évolution complète et définitive vers un autre équilibre. Même si on peut facilement repérer l'évènement, l'identification de la date exacte de sa réalisation n'est pas toujours une tache facile.

Théoriquement, la date à laquelle l'information concernant celui-ci est rendue publique est considérée comme date d'évènement. Dans la pratique, on assimile cette date à celle de la première annonce émanant d'une source publique d'information (un journal, une revue spécialisée, un rapport bancaire, un site d'Internet,...). Cependant, ce choix ne permet pas d'éliminer complètement l'incertitude sur la date exacte de l'évènement. D'une part, l'existence d'autres évènements concomitants qui interviennent avant la date d'annonce publique se manifeste par une réaction anticipée du marché boursier.34(*) D'autre part, certains pays où l'information circule mal ou très lentement, nous devrions consulter plusieurs sources d'information (Hamon, 1986)35(*). Ainsi, tous les opérateurs n'agissent pas en même temps sur le marché, d'où une réaction qui s'étale sur une certaine période. Enfin, pour les titres cotés à intervalles irréguliers, moins ils sont liquides et plus le temps de réaction sera plus long.

Pour que tous ces phénomènes soient pris en compte, on choisit dans la plupart des cas, comme période d'évènement, un intervalle de temps [-ti,...,+ti] qui est spécifique à chaque titre i et centré sur la date ti = 0, une date qui est supposée de la première annonce de l'évènement. En dehors de cet intervalle de temps, les flux d'information concernant le titre sont supposés « normaux ». Une autre solution qui consiste à développer un modèle qui précise d'une manière endogène la date d'évènement a été étudiée par Ball et Torous (1988)36(*). Cependant, ce type de perfectionnement est souvent obtenu engendrant ainsi une complexité croissante du modèle. La quasi-totalité des modèles économétriques qui sont retenus dans les études d'évènement étant basés sur l'hypothèse de normalité conditionnelle ou inconditionnelle des variables étudiées, on utilise dans la pratique des rentabilités ou des variations relatives de cours comme variables d'analyse.37(*) Si on admet que la cotation s'effectue en temps continu, la rentabilité d'un titre i entre deux dates t et t-1 se calcule de la manière suivante :

(1)

Où Pit est le cours boursier du titre i à la date t. En absence de cotation pour certaines dates, les cours manquants peuvent être remplacés par des cours théoriques, qui sont calculés par exemple selon une des méthodes proposées par Hachette et Mai (1991)38(*). L'utilisation de ces méthodes en l'absence de cours à la date ou sur la période d'évènement conduit à des erreurs d'appréciation de la réaction du titre. Bien que le principe général des études d'évènement soit le même, plusieurs approches peuvent être adoptées dans cette technique. Une fois qu'on a identifié l'évènement et sa date de réalisation, on pourra choisir un intervalle I= [-t,....,+t] comme période d'évènement qui est centrée sur cette date.

En dehors de cet intervalle, les taux de rentabilité sont supposés générés par un processus donné, décrivant leur dynamique dans le temps. L'appréciation de la réaction d'un titre à un évènement passe alors par l'analyse des rentabilités qui sont réellement réalisées sur l'intervalle I, en supposant, qu'elles sont différentes de celles qui auraient été observées en l'absence de l'évènement, c'est-à-dire différentes de celles produites par le processus qui génère l'évolution des cours en période normale. On appelle alors «une rentabilité anormale » (Abnormal Return) d'un titre i, à une date d'évènement t (ARit), l'écart entre la rentabilité observée à cette date Rit et celle attendue en période normale.

2. Le calcul des rendements anormaux :

Les variations des cours des actions d'une banque donnée qu'on observe pendant le mois t où une proposition de fusion est annoncée ne peuvent pas être attribuées exclusivement à cette annonce parce que les cours des titres pendant ce mois pourraient être affectés par une multitude de facteurs autres que l'annonce de la proposition de fusion ou d'acquisition. Si nous voulons juste mesurer l'effet de la fusion annoncée sur les cours des actions d'une banque donnée, nous devons d'abord neutraliser les mouvements des prix qui résultent des facteurs autres que l'annonce spécifique aux regroupements. Définir Rit comme le rendement (observé) réalisé des actions i pendant le mois t et E(Rit) comme le rendement prévu ou anticipé des titres i pendant le mois t, c'est-à-dire, le rendement de ces actions que nous avons prévu si la proposition de fusion n'était pas annoncée. Le mouvement des cours qui peuvent être attribués à l'annonce est la différence entre Rit et E(Rit). Nous pouvons appeler cette différence le rendement inattendu (eit) des titres i pendant le mois t selon l'équation suivante :

eit = Rit - E(Rit). (2)

Pour calculer eit nous devons estimer E(Rit), le rendement inobservable et prévu sur les actions i pendant le mois t. Plusieurs techniques statistiques ont été suggérées pour estimer E(Rit). Le modèle le plus utilisé est le modèle du marché (Fama et autres. (1969)39(*) et Fama (1976)), c'est le modèle qui est retenu pour effectuer ce travail. Selon ce modèle on admet que les rendements des titres (security returns) suivent une distribution normale multivariée (a multivariate normal distribution). Les rendements des titres sont générés par le processus stochastique suivant (stochastic process) :

Rit = i + i Rmt + eit , (3)

Avec

i = 1,....,n,

t = 1,.....w,

Rit = taux de rendement du titre i pendant le mois t,

Rmt= taux de rendement sur la valeur pondérée de l'indice du marché sur le mois t,

i = cov(R it, Rmt)/var (Rmt),

i = E(Rit) - i E(Rmt),

eit = le résidu aléatoire (the stochastic disturbance term) de titre i pendant le mois t lequel suivant une distribution normale centrée et réduite (avec une moyenne zéro), qui ne sont pas corrélés dans le temps et ayant une variance constante (2)

Cov (eit , ejs) = 0, pour tout i j et t s,

Cov (eit , Rmt) = 0, pour tout t.

Le portefeuille du marché contient tous les actifs qui exhibent un niveau du risque élevé en proportion avec leurs valeurs sur le marché.40(*) Dans la pratique, nous utilisons l'indice de marché boursier qui est un indice pondéré des valeurs de tous les titres sur le marché. Le coefficient bêta du titre i est une mesure de la sensibilité de cet actif aux variations générales s'effectuant sur le marché. Il est défini comme le ratio de la covariance des rendements des titres i avec les rendements sur le marché boursier divisé par la variance des rendements sur le marché. Nous effectuons une régression selon la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) des Rit sur Rmt (avec le taux de rendements mensuels finissant 6 mois avant l'annonce de la fusion proposée et en dehors de la période d'évènement), nous pouvons estimer les paramètres et pour chaque titre appartenant à l'échantillon. Utilisant ces paramètres estimés ( et) nous pouvons réécrire l'équation (3) comme suit :

En se référant au modèle du marché, la comparaison de l'équation (2) avec l'équation (4) indique que les rendements anticipés peuvent être estimés en faisant la somme de deux termes (observables) entre crochets dans l'équation (4). La déduction des rendements anticipés de ceux qui sont observés permet d'obtenir une estimation des rendements inattendus êit qui sont appelés aussi les rendements anormaux ("abnormal" returns). En d'autres termes, [i^ + i^ Rmt] représente le rendement anormal du titre i durant le mois t, ce dernier est simplement égal à êit. Notons que le modèle du marché présenté dans l'équation (3) divise le rendement total du titre i en deux composantes : une composante du marché appelée composante systémique et une composante spécifique à la firme. Etant ceci, les facteurs affectant les cours des titres sont de deux types : les mouvements d'ordre général du marché et les variations des prix spécifiques à la firme qui sont causées par les évènements spécifiques de la firme.

La déduction de de Rit neutralise l'effet des mouvements systémiques du marché mais ne permet pas de neutraliser les variations des prix qui sont spécifiques à la firme. Ces variations pourraient provenir des évènements autres que l'évènement sous l'étude (la proposition de fusion ou la décision des régulateurs), nous pouvons prendre la moyenne en coupe transversale (the cross-sectional average) des rendements inattendus (des rendements anormaux) pour les titres dans notre échantillon durant une période de 13 mois pour chaque titre, cela permet d'avoir une période d'évènement centrée sur le mois d'annonce. Nous avons :

t = -6,-5, - 4,..., 0,..., + 4, + 5, +6

Avec ARt est le rendement anormal moyen (the sample average abnormal return) qui est identique au rendement inattendu moyen durant le mois « t » et « n » c'est le nombre des titres dans l'échantillon. La moyenne en coupe transversale neutralise les variations des prix qui sont spécifiques à la firme et qui ne sont pas reliées à l'évènement en cours d'étude car cet évènement ne s'est pas effectué en même temps pour les « n » titres de l'échantillon. La dernière étape dans cette analyse c'est le calcul des rendements anormaux cumulés moyens (cumulative average abnormal returns (CAR's)) de mois t1 au mois t2 durant la période d'évènement (t = -6,-5, - 4,..., 0,..., + 4, + 5, +6). Le mois de l'annonce c'est le mois 0, la période de pré-annonce s'étale sur les 6 mois précédant la date d'annonce et la période de post-annonce couvre les 6 mois après l'annonce de regroupement. Le rendement anormal cumulé moyen pour les « n » titres de l'échantillon du mois t1 au mois t2 est calculé comme suit :

Les premières études suggèrent que les gains qui proviennent des fusions ne sont pas typiquement répartis entre les firmes acquéreuses et les firmes cibles. Donc, nous mettons l'accent sur les changements en terme de bien être des firmes acquéreuses et celles cibles séparément, c'est le cas aussi pour les firmes combinées. En faisant ceci, une autre étape dans notre partie empirique consiste à évaluer les rendements anormaux de la firme combinée (cible plus acquéreuse). Examinant uniquement les rendements anormaux des deux firmes séparément, ceci pourrait engendrer une interprétation partielle ou biaisée de la réaction du marché aux annonces des fusions et acquisitions. Donc, nous calculons les rendements anormaux de la firme combinée en utilisant la méthode adoptée par Houston et Ryngaert (1994).

(7)

Avec MVt est la valeur sur le marché des titres de la firme cible un mois avant la date d'annonce, MVb est la valeur sur le marché des titres de la firme acquéreuse un mois avant la date d'annonce, et ARt et ARb sont, respectivement, les rendements anormaux des ième firme cible et acquéreuse le long de la fenêtre de l'évènement. Houston et Ryngaert (1994) ont montré que cette méthode donne le vrai pourcentage de changement de la valeur de firme combinée avant la fusion. Pour tester la significativité statistique, nous utilisons la Z-statistique décrite par Dodd et Warner (1983)41(*). Les Z-statistiques contrôlent le nombre des observations dans la période d'estimation de même que les fluctuations de marché durant la fenêtre d'évènement. Ce test statistique a une forme normale, avec des valeurs allant de zéro à un. L'hypothèse nulle testée est la l'absence d'aucun rendement anormal qui résulte des annonces des fusions. Comme il a été noté par Dodd et Warner (1983), les rendements anormaux cumulés moyens (CARs) et la Z-statistique peuvent avoir des signes opposés. Ce résultat peut avoir lieu si la plupart des CARs sont positifs et l'échantillon inclut quelques extrêmes avec des larges déviations standard. Dans des tels cas, le rendement anormal cumulé moyen et la Z-statistique sont typiquement égaux à zéro.

3. Tests de significativité statistique des rendements anormaux:

Les rendements moyens estimés peuvent être différents de zéro et les rendements moyens qui ne sont pas observés sont en fait nuls. Les rendements moyens estimés devraient être sujets à des tests statistiques pour savoir s'ils sont significativement différents de zéro pour un niveau donné de significativité. Par la suite, on décrit les tests utilisés afin d'accepter ou de rejeter l'hypothèse que les rendements moyens sont différents de zéro.42(*) Nous allons aussi présenter un ensemble des tests de significativité pour déterminer si deux rendements moyens sont l'un est différent de l'autre. Pour tester si les taux des rendements anormaux moyens et les rendements anormaux cumulés moyens sont significativement différents de zéro, nous calculons tout d'abord, pour chaque titre i et pour chaque mois t, un rendement anormal standardisé (standardized abnormal return) (SRit) comme suit :

i, représente la déviation standard estimée des rendements du titre i calculé sur une période d'estimation de 30 mois. Sachant que SRit sont des variables aléatoires indépendantes qui sont identiquement distribuées (identically distributed independent random variables), ayant chacune une t-distribution avec 30 degrés de liberté. Etant donné un échantillon de n titres nous pouvons maintenant calculer un rendement anormal standardisé en coupe transversale (a cross-sectional average standardized abnormal return) (ASRt) pour chacun des 13 mois de la période de l'évènement :

t = -6,-5, - 4, ...., 0,...., + 4, + 5.+6

Etant admis que eit sont indépendantes à travers le temps t et suivent une distribution normale, on peut donc retenir que ASRt suit une t-distribution et la t-statistique est la suivante :

Cette t-statistique est utilisée pour tester l'hypothèse si les rendements anormaux moyens (ARt) sont significativement différents de zéro à différents niveaux de significativité. Une procédure similaire est employée pour tester si les rendements anormaux cumulés moyens sont significativement différents de zéro. La t-statistique dans ce cas est :

Où la t-stat est la t-statistique de Student et t, c'est la déviation standard en coupe transversale des n titres de l'échantillon durant le mois t (t n'est pas nécessairement égale à 1).

4. La présentation d'autres éléments méthodologiques:

Pour déterminer l'effet des fusions et acquisitions bancaires dans les pays émergents sur la valeur des banques qui y sont impliquées, l'approche financière utilise des données boursières ayant une fréquence mensuelle pour mieux focaliser sur les effets plus ciblés des regroupements sur les cours des firmes après transaction. Nous devrons également faire recours à d'autres types de données telles que la date d'annonce, la date de rumeur et celle d'accomplissement des regroupements, pour bien fixer la fenêtre d'évènement laquelle servira comme période probable pour l'apparition des effets des regroupements.43(*) Afin d'effectuer ce travail, nous utilisons des données qui sont fournies par diverses sources.

Les données comptables et bilancielles sont obtenues à travers les rapports annuels des Banques Centrales des pays des banques regroupées. Une base des données appelée « Bankscope» représente une source détaillée et riche qui nous a permis de sélectionner les institutions bancaires qui ont subi des opérations des fusions et acquisitions grâce la présentation détaillée de l'historique de chaque banque « Bank Mergers and Acquisition deals ». La base des données « Bankscope » nous a permis d'effectuer une première sélection des banques ayant subi des opérations de regroupement. Dans une deuxième étape, nous avons opté pour la recherche des données boursières pour déterminer les rendements anormaux des ces banques impliquées dans ces cas des regroupements qui étaient sélectionnés au départ. Les propriétés des données et leur utilisation dans cette étude sont récapitulées dans le tableau suivant, (cf. Tableau 1.9).

Tableau 1- 9 : Propriétés de l'échantillon et des sources des données

Les données

L'utilisation des données

1

Les cours boursiers mensuels de clôture et les valeurs de dividendes des banques regroupées 44(*)

Ces données permettent de calculer les rendements mensuels et les rendements anormaux des ces banques 45(*)

2

Les taux des rendements de l'indice de marchés boursiers de tous les titres sélectionnés46(*)

Ceux-ci nous permettent de calculer les rendements mensuels du portefeuille du marché 47(*)

3

La valeur du marché ou appelée aussi la capitalisation boursière 48(*)

Cette variable permet de calculer les rendements anormaux de la banque combinée résultant de regroupement 49(*)

Ces données qui sont présentées dans ce tableau ci-dessus nous permettent de sélectionner uniquement les banques dont on dispose ces informations boursières et ayant une fréquence mensuelle (au moins pendant 30 mois avant et après l'annonce de regroupement). Les cours boursiers mensuels ont été obtenus à partir de la base des données « Datastream » qui fournit des informations se rapportant à certains indicateurs boursiers, économiques et financiers de plusieurs entreprises dans le monde. L'échantillon inclut pratiquement toutes les banques qui sont publiquement cotées sur les marchés boursiers et dont les informations financières mensuelles sont disponibles dans « Datastream » ou bien elles sont fournies par la base des données « Bankscope ».

Afin de déterminer les dates exactes d'annonce des regroupements et les données financières, boursières et comptables qui sont spécifiques à la banque cible et celle acquéreuse, nous avons effectué une collecte de l'ensemble des données se rapportant aux fusions et acquisitions annoncées à partir de la base des données appelée « Thomson Financial Data - SDC M&A ». L'opération de collecte des données est complétée par quelques articles de presse. Ces types des données qui sont fournies par cette dernière base des données sont présentés dans le tableau suivant, (cf. Tableau 1.10).

Tableau 1- 10: Type des informations et motifs d'utilisation

Type d'information

L'utilité de l'information

La première date de la transaction

Cette information va servir pour vérifier le début de la fenêtre d'évènement.

La date de rumeur

Pour déterminer la possibilité d'existence des effets concomitants qui pourraient influencer les rendements anormaux des banques concernées.

La date d'annonce

Pour déterminer la date d'évènement

La date d'accomplissement de la transaction

Pour vérifier si la transaction a été accomplie

La dernière date de la transaction

Cette information va servir pour vérifier la fin de la fenêtre d'évènement.

Le type de regroupement

Afin de déterminer la nature de la transaction : Acquisition ou fusion etc.....

La part initiale détenue en pourcentage

Pour savoir si l'acquéreur est un actionnaire initial de la firme cible ou un acquéreur nouveau

La part acquise en pourcentage

Afin de déterminer si l'acquisition marque une transaction de valeur

La part acquise en pourcentage

Pour vérifier si la part finale est supérieure à 50% (majoritaire)

La valeur de la transaction

Avoir une idée sur la transaction en terme de valeur

Le nom de l'acquéreur

Pour déterminer les informations financières qui y sont concernées

Le pays de l'acquéreur

Déterminer si la transaction est de type domestique ou transfrontière

La région de l'acquéreur

Déterminer si la banque acquéreuse est diversifiée ou concentrée à l'échelle domestique

La description de l'acquéreur

Déterminer le profil activités de la banque acquéreuse (diversifiée versus concentrée)

Le nom de la banque cible

Pour déterminer les informations financières qui y sont concernées

Le pays de la cible

Déterminer si la transaction est de type domestique ou transfrontière

La région de la cible

Déterminer si la banque acquéreuse est diversifiée ou concentrée à l'échelle domestique

La description de la cible

Déterminer le profil activités de la banque acquéreuse (diversifiée versus concentrée)

Nous définissons une fusion comme étant une transaction s'effectuant entre deux ou plusieurs banques qui fusionnent leurs activités pour faire apparaître une seule nouvelle entité bancaire. Concernant les acquisitions, les banques continuent à fonctionner en tant qu'entités séparées, la banque acquéreuse pourrait avoir un contrôle total de la banque rachetée. Dans notre travail nous avons retenu uniquement les cas des regroupements où l'acquisition est une transaction qui s'effectue sur la base d'achat d'une part finale estimée a plus que 50%. Si deux cas de fusions ou d'acquisition ont eu lieu lors d'une même période ou une période proche, c'est-à-dire on constate un chevauchement au niveau des fenêtres d'évènement (même fenêtre d'évènement), ils seront considérés comme un seul et même regroupement. Enfin, nous effectuons selon les techniques des études d'évènement des calculs des rendements anormaux et des rendements anormaux cumulés pour des banques des pays émergents. Ces pays sont ; la Turquie et la Tunisie. Les cas des regroupements qui sont retenus dans ces pays sont survenus entre des institutions bancaires dont les données boursières mensuelles sont disponibles dans les bases des données « Bankscope » ou « Datastream ».

Ces premières sélections dans ces deux pays nous mènent à effectuer une deuxième sélection des institutions bancaires parmi celles qui sont retenues lors de la première sélection et qui ont subi des opérations des fusions ou d'acquisition majoritaires (part finale plus que 50%). C'est cette dernière sélection nous permettra de déterminer l'échantillon définitif qui sera examiné pour déterminer les effets des regroupements sur la valeur boursière des ces banques qui y sont impliquées.50(*) Après avoir déterminé l'échantillon définitif des banques dans chacun des pays cités ci-dessus, nous calculons les rendements anormaux et les rendements anormaux cumulés des ces banques et nous effectuons les tests de significativité permettant de retenir les cas qui montrent des variations qui sont statistiquement significatives de leurs rendements anormaux cumulés.

5. Revue de la literature:

 

Les travaux empiriques qui examinent les gains des fusions et d'acquisitions selon l'approche financière qui est fondée sur des données boursières permettront de spécifier la méthodologie qui est adoptée dans notre travail afin d'évaluer les effets des regroupements bancaires dans les pays émergents. A cet égard, nous allons essayer de présenter les travaux empiriques qui ont été déjà effectués sur cette question ainsi que les différentes techniques utilisées et les divers résultats obtenus.

a. Les résultats des études américaines :

Les conclusions des études américaines ont été pour la plupart de cas mitigées. Rhoades (1994) et Pilloff & Santomero (1997) ont fourni une synthèse de la littérature sur les études d'évènements. Quelques études ont trouvé que la valeur totale du cours boursier de la firme acquéreuse plus celui de la cible a augmenté suite à l'annonce (Cornett et Tehranian, (1992) et Zhang, (1995)). D'autres n'ont pu observer aucune amélioration de la valeur totale de la firme acquéreuse et de la cible (Hannan et Wolken, (1989); Houston et Ryngaert, (1994); Pilloff, (1996) et Kwan et Eisenbeis, (1999)). Alors que d'autres études ont constaté que les effets de l'annonce dépendent fortement des caractéristiques de la fusion ou acquisition (Houston et Ryngaert, (1997)). DeLong, (1999) a constaté que les fusions et acquisitions transfrontalières impliquant des banques américaines sembleraient créer plus de valeur que les fusions et acquisitions domestiques.

En moyenne la valeur totale des firmes acquéreuses et cibles ne semble pas conforter d'idée d'une augmentation de la valeur de l'ensemble suite à l'annonce de la fusion ou de l'acquisition du fait que les réactions positives sur les cours boursiers de la cible est généralement compensée par une variation négative du cours de la firme acquéreuse (Piloff et Santomero, (1997); Houston et Ryngaert, (1994); Rhoades, (1993)). Par conséquent, ces conclusions confortent l'hypothèse selon laquelle une fusion ou une acquisition impliquerait seulement un transfert de richesse des actionnaires de la firme acquéreuse vers ceux de la firme cible sans qu'il y ait véritablement une création de la valeur pour l'ensemble des firmes. Cependant, les conclusions des études des années quatre vingt dix ont été plus favorables que celles des années quatre vingt51(*). D'autres études ont considéré la réaction du marché boursier selon les catégories d'opérations des fusions et acquisitions. En effet, Houston & Ryngaert (1994) ont constaté que la valeur de l'ensemble lors de l'annonce est sensiblement supérieure dans le cas où l'acquéreur est remarquablement profitable et dans le cas où les établissements se livrent aux mêmes activités.

La première conclusion soutient l'hypothèse selon laquelle les gestionnaires compétents sont mieux appréciés que ceux qui ne le sont pas et la deuxième conclusion supporte l'hypothèse de pouvoir du marché selon laquelle une augmentation de la part de marché pourrait engendrer des profits supérieurs. De plus, DeLong (2001) constate que les fusions qui renforcent la concentration géographique et qui se spécialisent dans les mêmes métiers créent de la valeur alors que celles qui se diversifient ne créent pas de la valeur. Ce résultat semble contredire l'étude de Zhang (1995) qui au contraire constate que la diversification géographique, en réduisant la variabilité des revenus, permet d'augmenter la valeur pour les actionnaires. En revanche, la concentration du marché résulterait en une augmentation des profits par le biais d'une manipulation positive des prix, notamment sur le marché de détail. Cependant, Berger & Hannan (1998), ont montré que les firmes bancaires opérant sur des marchés plus concentrés sont moins efficaces. Par conséquent, la valeur de marché de la banque reste inchangée car les gains résultant de la manipulation des prix seraient neutralisés par ces inefficiences.

b. Les résultats des études européennes :

Les conclusions des quelques études d'évènements, qui sont entreprises en Europe, ont été positives dans le sens où les auteurs ont pu constater une évolution positive des cours boursiers de la firme acquéreuse et de la firme cible. Par exemple, l'étude de Van Beek & Rad (1997) a montré que ces gains existent mais ne sont pas significatifs. Alors qu'une étude plus récente de Cybo-Ottone & Murgia (2000), a au contraire, confirmé la significativité de ces gains notamment dans le cas des fusions et acquisitions domestiques et entre banques et autres secteurs différents (banques et assurance). Dans une autre étude qui est effectuée par Beitel et Schiereck (2001), les deux auteurs ont constaté une augmentation de la valeur combinée des firmes acquéreuses et des cibles dans le cas des fusions et acquisitions domestiques et au contraire, une diminution dans le cas de fusions et acquisitions transfrontalières. Cependant, l'existence des ce gains n'impliquent pas nécessairement que les fusions et acquisitions améliorent l'efficacité globale des banques, du fait qu'ils peuvent aussi provenir des effets de l'augmentation du pouvoir de marché. D'ailleurs, c'est dans ce sens où il y a la différence entre les résultats des études américaines et européennes. En effet, le faible renforcement de la politique anti-trust dans quelques pays européens permettrait d'offrir une explication quant à la légitimité des gains motivés par une augmentation du pouvoir de marché, ce qui n'est pas le cas aux Etats-Unis malgré la relaxation de leur politique anti-trust au cours des années.

Dans les parties précédentes, nous avons présenté la technique des études d'évènement et les méthodes du calcul des rendements anormaux et les rendements anormaux cumulés afin de déterminer les effets des regroupements bancaires sur les valeurs des banques qui y sont impliquées. La littérature sur la question, notamment les travaux de recherche américains et européens, ont montré que toutes les opérations des regroupements ne montrent pas le même niveau de succès et cela diffère d'un type de regroupement à un autre. A cet égard, nous allons opter pour une répartition des ces cas des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie selon leurs logiques industrielles (selon qu'elles sont diversifiées ou concentrées géographiquement et du point de vue profils des activités), en tenant compte de leurs localisations géographiques et leurs profils des activités.

Conclusion :

La plupart des analyses relatives aux fusions et acquisitions des banques fondent leurs conclusions sur la vérification des différentes motivations qui ont été avancées dans ce chapitre. Bien qu'en utilisant des méthodes économétriques différentes et des fonctions des coûts distinctes, la plupart des études ont fait apparaître des avantages globaux qui découlent des opérations des fusions et acquisitions bancaires. Ces travaux concluaient, dans certains cas des regroupements bancaires, que les banques qui doublaient de taille enregistraient, tout autre facteur demeurant constant par ailleurs, une réduction de leurs coûts moyens. Ce résultat affirme les avantages globaux des opérations des fusions et acquisitions bancaires. D'autres études ont vérifié des hypothèses relatives au pouvoir sur le marché en examinant la relation prix-concentration, toutes ces études donnent des résultats qui paraissent être identiques. Que l'efficience soit vérifiée ou non : les banques opérant sur des marchés plus concentrés offrent des prix qui sont légèrement moins favorables à la fois aux déposants particuliers de petite taille.

A partir des années 80 cet environnement est devenu turbulent et face aux changements rapides, de plus nombreuses aussi sont les banques qui ont été tentées par la diversification, à la recherche de nouvelles synergies des secteurs plus rentables. Selon cette logique est-ce que les mutations profondes de l'environnement économique tunisien ainsi que financier des institutions bancaires, représentent des menaces poussant vers des regroupements ou une opportunité de diversification via les F&A afin de pallier aux turbulences constatées dans le secteur bancaire tunisien ? d'où l'importance de recours à la détermination des facteurs explicatifs de l'intensification des opérations des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie.

chapitre ii :

L'ÉVOLUTION DU SECTEUR BANCAIRE TUNISIEN

Introduction :

On a assisté à des restructurations des institutions bancaires qui s'effectuaient depuis 1986. Ces réformes ont orienté l'économie tunisienne vers une vague de libéralisation financière par la déréglementation et la consolidation du marché financier. Mais à l'heure actuelle, le système financier tunisien conserve encore des constantes et des particularités héritées du passé dans la mesure où les reformes introduites n'ont, cependant, pas effacé totalement les caractéristiques profondes de l'économie d'endettement. La prise en compte de ces menaces et de ces faiblesses communes à tous les acteurs du système bancaire incitent les banques à la recherche de synergies entre elles et des moyens de partage du risque pour le développement de leurs activités, ceci ne peut se faire qu'à travers les fusions.

Le système bancaire tunisien n'est pas sans connaitre des difficultés provenant d'une part de son environnement, notamment la concurrence internationale qui frappe déjà aux portes et d'autre part de sa structure même qui présente beaucoup de faiblesses telles que la faible variété des ressources, le nombre élevé des risques, les mauvaises politiques de crédit, etc.

Il convient donc de rappeler au terme de cette dernière partie les constations auxquelles nous sommes parvenus ; en effet, le secteur bancaire tunisien souffre de certaines anomalies qui sont liées essentiellement à l'environnement économique, financier ainsi que réglementaire, auxquelles il faut remédier avant de voir nos portes effectivement ouvertes à la concurrence internationale. En effet, les F&A bancaires ne s'accélèrent qu'au sein des systèmes monétaires et financiers qui fonctionnent correctement avec une politique monétaire efficace et un cadre légal et réglementaire clair et effectivement appliqué.

Cette partie a pour objectif de présenter les principales caractéristiques de l'environnement économique, financier tunisien et de décrire le fonctionnement du système monétaire et financier avant de procéder à une évaluation de ses performances à la lumière des réformes introduites.

I. Flash sur l'économie tunisienne :

La Tunisie opte aujourd'hui pour une approche de libéralisation de son économie. Ce qui justifie les efforts de l'Etat pour s'engager dans plusieurs accords commerciaux. Grâce à cette ouverture économique, elle devient le premier pays de la rive sud de la Méditerranée qui a signé en 1995 un accord de partenaire privilégié avec l'Union Européenne. Cette coopération ne se limite pas au domaine économique mais touche aussi les autres domaines à savoir le culturel, le social...En plus, ce pays s'est engagé dans des accords préférentiels avec les pays maghrébins et arabes via des accords régionaux. Par le biais de ses accords bilatéraux, il institue des zones de libre-échange avec la Libye, le Maroc, l'Egypte, la Turquie, la Jordanie, et l'Irak.

D'autres accords de libre échange sont en cours de négociation. Par ailleurs, plusieurs réformes qui sont relatives au domaine des investissements étrangers ont accompagné cette ouverture. Sans doute, dans la majorité des secteurs d'activité, l'investissement est libre pour les nationaux et les étrangers. Selon la banque centrale, le PIB a connu en Tunisie une croissance remarquable pendant la période 2003/2007 (6,3%). Cette croissance s'explique en premier lieu par la contribution des industries manufacturées (2,2%) et les services marchands (8,8%) durant la phase 2004/2007. En deuxième lieu, le secteur des services et en particulier le transport, la communication (12,5%) et le commerce (10 ,7%) participent à la formation du PIB en 2007.

La croissance économique tunisienne est due à l'exportation des produits de base (phosphate, pétrole), aux produits manufacturés et au tourisme.

II. Le secteur bancaire en Tunisie :

En raison du contexte de mondialisation des services financiers marquée par la concurrence et la modernisation, le secteur bancaire en Tunisie affiche maintenant un changement remarquable. Il passe d'un secteur protégé et fermé à un acteur ouvert, développé et dynamique dans l'économie tunisienne. En fait, les autorités économiques et monétaires nationales considèrent cette libéralisation des services financiers comme un choix stratégique pour intensifier l'investissement et diversifier encore l'économie. Dans ce contexte, Mr le gouverneur de la banque centrale de la Tunisie affirme « ......cette libéralisation interpelle la banque tunisienne........ ». Les nouvelles réglementations de la BCT concernent le renforcement de la sécurité des relations financières. L'ouverture économique du pays qui a nécessité une restriction du système financier et la vague de privatisation du secteur bancaire sont les principaux facteurs de l'évolution du secteur bancaire et sa modernisation.

1. Modernisation du secteur :

Le paysage bancaire est renforcé en 2006 par un nouveau projet de loi amendant et complétant la loi de 1958 propre à la création et à l'organisation de la banque centrale de Tunisie (BCT). Grâce à cette législation, la BCT obtient de nouvelles prérogatives dans les domaines du conseil, du suivi, de la transparence du contrôle et de la publication d'information financière et économique. Avec cette loi, la BCT élabore des statistiques et mène des enquêtes sur les tendances et les évolutions de la conjoncture monétaire et financière pour mettre à la disposition du grand public des indicateurs objectifs. Elle va cesser d'accorder au trésor des facilités de crédit sous forme de découverts de compte courant. Ce nouvel amendement permet de maitriser le système de paiement. La BCT va tenir un registre sur les risques et aléas de paiement par chèque, par carte bancaire ou par autres modes de paiement futurs.

2. Structure du système bancaire en Tunisie :

Le système bancaire en Tunisie est constitué des 20 banques de dépôt. Cette structure de ce système a changé suite à l'apparition d'une nouvelle banque appelée « Banque de financement des Petites et Moyennes entreprises », la privatisation de la Banque du Sud qui devient Attijari Bank et l'apparition des nouveaux statuts des banques de développement, TQB, STUSID, BTK , et BTL en banques universelles, sa structure a connu un changement en 2005. En Janvier 2008, les opérations de privatisation de la Banque Tuniso-Koweitienne fait partie d'un mouvement de restructuration du secteur bancaire. 60% de son capital a été acquis par de la société financière « OCEOR » qui est une filiale du groupe « caisse d'Epargne », qui est un groupe français. Le secteur bancaire tunisien, se compose de beaucoup d'institutions bancaires privées ayant un capital (70%). Cependant, les institutions bancaires étatiques assurent un rôle important dans le financement de l'économie. Le système bancaire tunisien compte 20 banques, onze d'elles sont cotées à la bourse de Tunis.

Le succès du secteur bancaire tunisien se manifeste aussi par la présence de grandes banques privées comme la Banque Internationale Arabe (BIAT) détenue par des hommes d'affaires tunisiens et des institutions financières internationales, Amen Bank, l'Union Bancaire du Commerce de l'Industrie (UBCI) et Attijari Bank détenues par des banques internationales respectivement société générale, BNP Paribas, et le consortium Attijari Wafa Bank (Maroc) et Banco Santander Central Hispano (Espagne). Grâce à la hausse de 9,77% à 27,458 MTND des crédits de l'économie, les actifs consolidés du secteur bancaire se sont augmentés de 10,4% à 32378M TND. L'année 2007 a été marquée par une progression des ressources propres des banques (+13,7%) que celle des emplois (+9,77%).

En fait, plusieurs banques ont augmenté le capital et ont renforcé l'assise financière. En plus, la structure du système bancaire emprunte de plus en plus le modèle de banque universelle en matière de taille. Cette dynamique est une réponse rationnelle au programme de libéralisation du secteur financier dans le but de se conformer aux stands internationaux et de former un centre bancaire disposant d'assise financière solide permettant l'exploitation des économies d'envergure et d'échelle face à l'écrasement des marges d'intermédiation.

3. La performance financière du secteur bancaire :

A partir de l'année 97, nous remarquons que les mesures et les réformes qui étaient prises dans le système bancaire tunisien ont un impact positif sur la performance des institutions bancaires aussi bien en termes d'actifs, que de passifs et des ratios de performance. L'accélération des fondamentaux de l'économie tunisienne, accompagnée par les réformes du système bancaire, cela a engendré une augmentation des investissements dans les différents secteurs de l'économie et ceci a permis d'accroitre l'offre de monnaie sur le marché. Cela se traduit par l'augmentation de la valeur des actifs et des passifs du système bancaire. Lors de la période 2006 et 2007, la masse monétaire a augmenté.

Les chiffres consolidés des bilans des banques ont reflété cette hausse de l'offre de monnaie : la base du financement s'est améliorée en 2007 de 13,5% atteignant les 41377 MDTN contre 36470 MDTN en 2006.

En 2007 les prêts par rapport au PIB représentent 56,8%.

4. Les types des crédits accordés par les banques tunisiennes :

Les crédits qui sont accordées par les différentes banques en Tunisie sont classés selon leurs durées, à ce titre les crédits peuvent être à court, à moyen et à long terme.

a. Les crédits aux particuliers:

· Les crédits à la consommation: le crédit à la consommation prend plusieurs formes. En effet, ce crédit peut servir à financer l'acquisition d'un bien durable (une voiture ou un équipement de logement). Dans ce cas la banque prend pour garantie le bien en question. En outre, le crédit à la consommation peut servir à faire face à des besoins financiers personnels et urgents tel que par exemple le mariage ou la maladie.

· Le crédit logement : Le crédit logement permet de financer plusieurs opérations:

* L'acquisition d'un terrain pour la construction d'un logement.

* L'acquisition d'un logement.

* La construction d'un logement destiné à l'usage personnel du propriétaire ou à la location.

* L'extension ou l'aménagement d'un logement existant.

b. Les crédits aux entreprises :

· Les crédits d'exploitation :

Les crédits par caisse: les crédits par caisse est la possibilité offerte par la banque à une entreprise de rendre débiteur son compte courant dans la limite d'un montant maximal et sur une durée déterminée. L'entreprise peut donc prélever sur compte des fonds pour un montant supérieur à ses disponibilités propres pour une durée fixée à l'avance et moyennant un taux d'intérêt déterminé à l'avance. Le montant est plafonné; il varie généralement de 15 jours à un mois du chiffre d'affaire de l'entreprise. De plus, la durée est généralement courte, de quelques jours à quelques mois. Les formes les plus connues des crédits par caisse sont la facilité de caisse et le découvert.

La facilité de caisse: la facilité de caisse est accordée aux entreprises pour leurs permettre de faire face aux décalages de très courte durée pouvant affecter leurs trésoreries dans certaines périodes de l'année.la facilité de caisse est une autorisation de rendre le compte de l'entreprise débiteur pour une période inférieure ou égale à 3 mois. A la fin du troisième mois l'autorisation tombe et l'entreprise doit rembourser la facilité de caisse.

Le découvert : Le découvert est une autorisation de rendre le compte de l'entreprise débiteur pour une période inférieur ou égale à l'année. Le découvert est accordé pour une période plus longue que la facilité de caisse. Il est remboursable sur trois mois au maximum à partir de la date de l'arrêt et moyennant des intérêts.

· Les crédits de financement des stocks : Une entreprise industrielle a besoin de stock pour son activité de production. Ce stock assimilé a un outil de production est appelé stock-outil. Les crédits de financement des stocks sont destinés au financement du stock-outil constitué par les entreprises industrielles.

· Les crédits de compagne : Les crédits de compagne (appelés aussi crédits saisonniers) sont destinés à financer l'achat des produits agricoles et de pèche durant les diverses compagnes en vue de leurs transformations ou de leurs conditionnements.

· Les crédits de financement des créances commerciales :

L'escompte: L'escompte commercial est l'opération par laquelle la banque met à la disposition de son client, le montant d'un ou plusieurs effets de commerce avant leurs échéances, contre remise des effets et moyennant des agios retenus d'avance. Supposons qu'une entreprise veut escompter un effet, en faite elle remet l'effet à sa banque après l'avoir endossé. Le compte de l'entreprise est aussitôt crédité du montant correspondant diminuer des agios. La banque devient alors le propriétaire de l'effet et se présente au paiement à l'échéance. En cas de défaillance du débiteur le droit permet à la banque de se retourner contre le créancier. C'est pour cette raison que la banque doit s'assurer de la qualité de l'entreprise cédante avant de lui accorder une ligne de l'escompte.

Les crédits de mobilisation des créances commerciales : La prolifération des effets de commerce est l'importance des frais de traitement y afférentes sont à l'origine du crédit de mobilisation des créances commerciales. Ce dernier consiste pour la banque à avancer à une entreprise le montant des créances qu'elle détienne. Cette avance aura lieu par l'escompte d'un billet à ordre souscrit par l'entreprise en faveur de la banque. Ainsi, le crédit de mobilisation des créances commerciales est un crédit assis sur les créances de l'entreprise matérialisée ou non par des effets de commerce ce qui élargi donc l'assiette du financement par rapport à l'escompte commercial. L'avantage du crédit de mobilisation des créances commerciales pour la banque est qu'il lui permet d'éviter des frais de recouvrement des effets commerciaux puisque les créances restent la propriété de l'entreprise.

· Les crédits de financement du commerce extérieur :

Les crédits de préfinancement des exportations: ce sont des crédits à court terme destinés à couvrir les besoins occasionnés par la préparation d'un stock de marchandise destinée à être exporté.

Les crédits de mobilisation des créances sur l'étranger: Les crédits de mobilisation des créances sur l'étranger consistent pour l'exportateur à escompter auprès de sa banque un billet à ordre représentatif de ses créances sur l'étranger suite à l'exportation des biens et services. Comme dans le cas des crédits de mobilisation des créances commerciales les créances de l'exportateur restent la propriété de ce dernier.

Les crédits documentaires: Le crédit documentaire peut être défini comme étant l'engagement pris par la banque d'un importateur de garantir à l'exportateur étranger le paiement du montant de la marchandise expédiée contre remise des documents attestant que la marchandise a été expédiée. Ainsi, la banque s'engage par une simple signature de payer le fournisseur étranger dès la réception des documents. Le fournisseur étranger est donc assuré que le paiement sera effectué par une partie indépendante dès qu'il aura livré la marchandise et présenter les documents à la banque. Quant à l'importateur, il est assuré que le fournisseur étranger ne sera payé qu'après que la marchandise soit expédiée et les documents soient reçus par sa banque.

De plus, il existe deux types de crédit documentaire qui sont le crédit documentaire révocable et le crédit documentaire irrévocable ;

v Le crédit documentaire révocable : dans ce cas le crédit pet être évoqué (annulé) à tout moment par la banque émettrice sans accord préalable du bénéficiaire et ceci jusqu'à l'expédition de la marchandise. L'exportateur conserve un risque d'annulation du crédit tant qu'il n'a pas expédié la marchandise. C'est pourquoi, l'exportateur doit s'assurer à la réception de l'ouverture du crédit que le terme irrévocable existe. Le crédit documentaire révocable offre à l'importateur et à sa banque une souplesse maximale.

v Le crédit documentaire irrévocable : dans ce cas le crédit documentaire ne peut être révoqué qu'avec le consentement de toutes les parties concernées: la banque émettrice, la banque de l'exportateur et l'exportateur. Ce dernier est assuré d'être payé par la banque émettrice ou en cas de confirmation par sa banque. D'une part le crédit documentaire irrévocable peut être non confirmé c'est-à-dire la banque émettrice assure toute seule la responsabilité de paiement une fois le bénéficiaire rempli toutes les conditions prévues par le crédit documentaire. D'autre part, le crédit documentaire irrévocable peut être confirmé c'est-à-dire la banque de l'exportateur peut confirmer le crédit documentaire ouvert par la banque émettrice dans ce cas elle s'engage à payer l'exportateur puis elle se fait rembourser par la banque émettrice. Ainsi, à l'engagement de la banque émettrice s'ajoute celui de la banque de l'exportateur, ce qui offre une grande sécurité pour l'exportateur.

· Les crédits par signature :

Dans cette forme de crédit, la banque s'engage par une simple signature auprès des tiers à satisfaire aux obligations dues envers eux par certains de ses clients au cas où ses derniers n'y satisferaient pas eux même. Le crédit par signature ne donne pas lieu à un décaissement immédiat de la part de la banque de payer une somme d'argent à la place du client. La banque prête alors sa signature c'est-à-dire qu'elle se porte garante du paiement à l'échéance. Parmi les formes de crédits par signature on trouve :

* Le crédit documentaire.

* Les cautions.

* Les avals.

Les crédits documentaires: le crédit documentaire peut être défini comme étant l'engagement pris par la banque d'un importateur de garantir à l'exportateur étranger le paiement du montant de la marchandise expédiée contre remise des documents attestant que la marchandise a été expédiée. Ainsi, la banque s'engage par une simple signature de payer le fournisseur étranger dès la réception des documents. Le fournisseur étranger est donc assuré que le paiement sera effectué par une partie indépendante dès qu'il aura livré la marchandise et présenter les documents à la banque. Quant à l'importateur, il est assuré que le fournisseur étranger ne sera payé qu'après que la marchandise soit expédiée et les documents soient reçus par sa banque.

Les cautions:

Les obligations cautionnées des droits de douane: Elles sont destinées aux entreprises importatrices pour différer les paiements des droits de douane. En effet, ces entreprises peuvent différer les paiements des droits de douane à condition que ce différé soit cautionné par une banque. La banque garanti alors le paiement à terme à condition que ce terme ne dépasse pas les 90 jours, des droits de douane et des intérêts de retard y affèrent au cas où l'entreprise se trouve dans l'impossibilité de payer. En pratique, les autorités douanières établissent une traite au nom de l'entreprise pour le montant des droits de douane et les intérêts de retards. Cette traite doit être avalisée par la banque qui garanti alors son paiement à l'échéance.

Les cautions douanières: Lorsqu'une marchandise est importée dans le but d'être réexportée (après traitement), l'entreprise en question peut être dispensée de payer les droits de douane relatifs à cette marchandise à condition de fournir une caution bancaire. Cette caution permet aux autorités douanières d'exiger la banque de l'entreprise de payer les droits majorés d'une amande au cas où la marchandise a été vendu sur le territoire national et non réexportée.

Les crédits d'enlèvement: C'est la possibilité pour un importateur d'enlever les marchandises sans avoir à atteindre le calcul des droits de douane à condition de fournir une caution bancaire.

Les cautions d'adjudication: si l'entreprise veut participer à des chantiers de travaux commandés par l'Etat ou les collectivités locales, elle devra apporter des garanties dont la plus importante est une caution bancaire sous forme de caution d'adjudication (caution de bonne fin). Cette caution est délivrée par la banque de l'entreprise adjudicataire au maître de l'ouvrage dès la signature du marché (contrat). La caution de bonne fin permet au maître de l'ouvrage de disposer d'un pourcentage du prix de marché (10%) en cas d'inexécution complète du contrat par l'entreprise adjudicataire. Elle permet d'atténuer le risque pour le maître de l'ouvrage de voir son chantier inachevé. La caution de bonne fin constitue alors un moyen pour mener à bien l'achèvement des travaux. L'adjudication est l'attribution après appel d'offre d'un marché public à l'entreprise la plus compétitive appelée entreprise adjudicataire.

Les avals :

Pour permettre à son client de s'approvisionner en bénéficiant de la confiance de ses fournisseurs, la banque peut avaliser un effet tiré sur son client par le vendeur que ce dernier soit situé en Tunisie ou à l'étranger. La banque s'engage alors à payer le vendeur à l'échéance si le client se trouve dans l'impossibilité de payer.

c. Les crédits d'investissement (crédit d'équipement) :

Les crédits d'investissements permettent à l'entreprise l'acquisition des biens d'équipement: locaux, terrains, outils de production, véhicules d'exploitation. C'est pour cette raison ses crédits sont aussi appelés crédits d'équipement. Ces équipements sont nécessaires soit à la création de l'entreprise soit à son développement. Les crédits d'investissement se distinguent de crédits d'exploitation non seulement par la nature des biens financiers mais aussi par la durée de ses crédits qui est plus longue que celle des crédits d'exploitation. On distingue à ce titre les crédits à moyen terme et les crédits à long terme:

· Les crédits à moyen terme : ce sont des crédits dont l'échéance de remboursement est supérieure ou égale à 2 ans et inférieure à 7 ans.

· Les crédits à long terme : ce sont des crédits dont l'échéance de remboursement est supérieure ou égale à 7 ans et qui peuvent atteindre une durée de 20 ans.

Les crédits d'investissement sont généralement accordés pour des montants compris entre 60% et 80% du coût de l'investissement. Il est donc nécessaire que l'entreprise qui désire investir fasse un effort d'autofinancement. L'octroi des crédits d'investissement fait l'objet d'une étude poussée par la banque car leurs risques sont plus importants vu que leurs durées sont plus longues. Cette étude porte principalement sur deux éléments: la situation financière de l'entreprise avant et après investissement et les garanties offertes par l'entreprise.

III. Etude comparative :

L'Amen Bank, Arab Tunisian Bank, Attijari Bank, Banque de l'Habitat, Banque Arabe de Tunisie, Banque Nationale Agricole, Société Tunisienne des banques, Union Bancaire de Commerce et de l'Industrie et l'Union Internationale des Banques sont l'objet d'un travail d'analyse financière effectué par un bureau d'étude (MAC sa). Selon cette étude comparative, ces banques constituent 82% du total des actifs des banques commerciales à l'horizon de 2007 et 88% des crédits accordés à l'économie. La STB, la BNA, la BIAT et la BH constituent 58,9% du total actif des dix banques énumérées. En plus la taille de banques étudiées a évolué de 21233 Millions de DT en 2001 à 32093 Millions de DT en 2007.

Tableau 2- : états financiers des banques tunisiennes

1. Les dépôts :

Afin d'assurer leur base de financement les dépôts restent toujours la meilleur sortie pour les banques tunisienne, ils ont atteint un taux moyen de 10,9% par an pour atteindre 24145 Millions de DT en 2007 contre 14419 Millions de DT en 2002 , cela va permettre de consolider la croissance des crédits dans le secteur bancaire.

2. Les crédits :

La demande des crédits reste toujours très importante ce qui explique les encours des crédits entre 2002 et 2007 de 16237 Millions de DT à22462 Millions de DT. Les quatre premières banques de cet échantillon ont accordé plus de 60% du total des encours des crédits en 2007. La part de ces banques a augmenté de 58,4% à 60,2% entre 2001 et 2007 avec une part remarquable des banques étatiques à savoir 17,3% pour la BNA 17% pour la STB et 13,7% pour la BH, ces dernières ont totalisé 64,2% des nouveaux crédits accordés à la clientèle en 2006, en 2007 cette part représente 43,5% et jusqu'a septembre 2008, elle représente 41,3% . Les banques privées à savoir ATTIJARI, BIAT et AB ont des taux de croissance des crédits plus élevés par rapport à la moyenne du secteur bancaire en 2007. En conséquence, en plus de ces banques indiquées ci-dessus, et tenant compte de l'ATB, ont effectué plus de 70% des nouveaux crédits liquides par les banques privées et plus de 41% des nouveaux crédits accordés par la totalité des banques étudiées durant la période du 30/09/2007 et le 30/09/2008.

Tableau 2- : indicateurs d'activités des banques tunisiennes

3. Le taux d'intermédiation (le ratio crédits /dépôts)

En terme de taux d'intermédiation, les banques cotées se divisent en trois catégories :

· Les banques ayant des taux d'intermédiation largement supérieurs à 1 (STB, BNA, BH, BT),

· Les banques ayant des taux d'intermédiation largement au dessous de 1 (ATTIJARI, BIAT, UIB, et ATB),

· Les banques ayant des taux d'intermédiation largement autour de 1 (AB et UBCI).

La bourse de Tunisie n'a pas échappé à la crise financière et à la baisse des bourses sur le plan international. Toutefois, sa baisse est moins importante que celle des autres marchés boursiers émergents ou de ceux des pays développés. L'indice de référence la TUNINDEX a baissé de 10% depuis le mois de septembre 2008 (jusqu'à 2 décembre 2008) mais il reste haussier de 13% par rapport au début de l'année. Le secteur bancaire n'est pas gravement touché par les turbulences du marché financier mondial. En fait, la Tunisie dispose d'une situation macroéconomique relativement solide dans la mesure où le compte de capital reste relativement fermé et indirectement exposé au marché subprime des Etats-Unis. Par conséquent, l'indice des banques a baissé de 12,2% par rapport à son pic atteint le 09/09/2008 contre 13% par rapport au TUNINDEX. Grace à la bonne performance boursière de la quasi-totalité des banques, il reste de 18% aux premiers mois de l'année.

IV. Perspectives du secteur bancaire tunisien :

Lors des dernières années (2000), nous constatons une période de prospérité pour les fondamentaux de l'économie en Tunisie. Eu égard, le taux de croissance moyen est de plus de 5% durant les cinq années passées.

1. Faible impact des fluctuations financières internationales :

Le secteur bancaire tunisien se caractérise par le grand nombre de ses crédits et de ses dépôts locaux. Grâce à cet avantage, il reste à l'abri de la crise financière mondiale et par conséquence, indépendant des capitaux étrangers. Cette exposition très restreinte des banques locales aux marchés financiers internationaux s'explique par les mesures suivantes :

- Les contrôles réglementaires stricts sur le change en limitant les dettes auprès des organismes financiers, l'approbation de placement dans les marchés boursiers et des capitaux étrangers, les limitations sur les marchés de change ....

- La banque centrale de Tunisie donne aux banques off-shore qui représentent une faible part du total des actifs bancaires 17% à la fin d'avril 2008, une réglementation et une supervision plus simple.

- A la fin d'avril 2008, les actifs bancaires en devise étrangère représentaient à peu près 8% du total des avoirs bancaires.

Malgré leur relation avec les banques qui sont en difficulté ou sur le seuil de faillite aux Etats-Unis, les banques locales tunisiennes ne subissent pas de retombées négatives selon les spécialistes dans ce domaine. Du côté du passif, les montants dépôts des clients représentant la grande part des sources de financement des banques tunisiennes ont soutenu la liquidité. Les clients étrangers n'ont qu'une part très faible ne dépassant pas les 12% du total déposé par les clients. Concernant le financement à moyen et long terme, il n'y a pas de soumission envers le marché de la dette internationale. Le financement des banques tunisiennes par les banques étrangères est limité (moins de 10%) et lié aux ressources en devises allouées par des institutions financières supranationales ou multilatérales. La participation des étrangers dans le capital des banques tunisiennes reste importante malgré la crise financière internationale. Notons dans ce contexte que le taux de leur participation avant cette crise est 38,04% le 12/12/2008. Ce taux devient ensuite 37,36% après cette crise. Sans doute, vu le potentiel offert par le marché bancaire tunisien, ces participations restent stratégiques. Ces actionnaires étrangers développent la banque de détail (Société Générale- UIB, BNP-Paribas-UBCI Santander - Attijari wafa Bank - Attijari Bank - Arab Bank PLC - ATB....)

2. Le recul :

Toutefois la récession économique mondiale pourrait toucher le secteur bancaire en Tunisie légèrement. En 2008 et 2009, les autorités tunisiennes ont révisé le taux de croissance à la baisse car certains secteurs de l'économie tels que le tourisme, le textile et les industries des composants électriques et électroniques sont parmi les plus atteints. Ces secteurs énumérés sont fortement liés aux relations commerciales avec l'union européenne qui passe par une chute économique importante. Remarquons que le domaine de l'hôtellerie et la restauration a bénéficié de la part la plus importante des crédits concédés en 2007 à savoir aux professionnels  13,8%. On trouve plus loin les industries de textile habillement (2,9%) et les industries électriques, électroniques et mécaniques (1,3%).

3. Des potentialités de croissance assurées par le développement économique :

En dépit d'une situation internationale économique difficile, nous constatons la multiplicité de projets d'investissements en Tunisie. Ces projets sont réalisés dans le domaine immobilier par les investisseurs privés étrangers et par l'Etat dans le domaine d'infrastructure. Par conséquent, les perspectives économiques à moyen terme sont très favorables. En 2008, la croissance du PIB devrait se ralentir légèrement à 5,1% selon les projections, quant à celle soutenue par le dynamisme des Ide, elle est projetée à plus de 6%. D'ailleurs, les banques tunisiennes ont amélioré leurs résultats d'une façon remarquable surtout en ce qui concerne leur activité, leur rentabilité et leurs indicateurs prudentiels. Cette consolidation du secteur bancaire et de la qualité de portefeuilles de crédits va certainement se poursuivre dans les années prochaines.

En outre, les investissements supplémentaires dans le pays expliquent clairement les améliorations positives de certains secteurs comme les télécommunications, le tourisme, les énergies, les services aux entreprises et l'immobilier. Cela donne une opportunité au secteur bancaire de donner des emprunts puisque les projets dans ces domaines nouveaux ont besoin de financement. Enfin, grâce aux développements réalisés dans les domaines cités, beaucoup d'étrangers vont investir dans ce pays. Les chiffres suivants justifient ce point de vue. Les IDE ont augmenté de 48% (hors privatisation de Tunisie télécom) entre 2005 et 2006, et ont atteint 45% entre 2006/2007 afin de s'élever à 2071 MDTN.

4. les défis à surmonter :

Avec le taux de bancarisation assez faible en Tunisie, les banques ont une chance de croissance considérable. Elles ouvrent toutes de nouvelles agences dans tout le pays pour améliorer leurs performances. Mais leur rentabilité reste dépendante de leurs services offerts aux clients. Toutefois, les experts dans le domaine économique pensent que plusieurs défit menacent le secteur bancaire. Le premier se rapporte à l'arrivée de la concurrence étrangère qui pourraient s'introduire dans le marché national avec la libéralisation des services. Pour ce défi, les spécialistes estiment que l'Etat continuera à maintenir la répartition d'une manière égalitaire des parts du marché entre les banques privées, les banques étatiques et celles à participations transfrontières.

Certainement, les marchés en transition sont en particulier dominés par la majorité des banques qui sont de grande taille et qui représentent pour eux une opportunité de croissance. Afin d'adopter les normes internationales de Bale II, plusieurs banques modernisent leurs systèmes d'information. Cette tâche est indispensable dans le but d'avoir un dispositif de contrôle interne qui set performant et par conséquent une gestion de risques plus appropriée. D'ailleurs, les progrès technologiques sont nombreux, coûteux et rapides. Ceci engendre impérativement des investissements significatifs financiers, technologiques, organisationnels et humains : leur impact diminue la rentabilité des banques.

Conclusion :

Le rapprochement entre les banques tunisiennes demeure une solution efficace. Ce rapprochement peut se traduire en fusions et acquisitions entre elles ou bien en alliances et partenariats avec des banques étrangères afin de : réaliser des économies d'échelle, d'augmenter la productivité, d'élargir les offres de produits et services bancaires et d'attirer et motiver du personnel qualifié

Un autre défi concerne le développement hors des frontières qui est nécessaire surtout avec l'ouverture du compte de capital. Cette ouverture incitera les entreprises tunisiennes à se développer ailleurs. Les banques tunisiennes devraient les aider dans leur développement extérieur pour accroitre leur rentabilité en retour. En guise de conclusion, nous constatons que le système bancaire tunisien est dirigé par les banques de dépôts. La BCT a imposé sa mise à niveau et non le marché.

Notons encore que plusieurs impératifs s'imposent aux banques tunisiennes pendant les années à venir à savoir la modernisation des systèmes d'information, la diversification des produits, la gestion des compétences et la réductions des coûts et enfin le rapprochement entre banques via les opérations des fusions et acquisitions aussi bien domestiques que transfrontières pour réaliser des seuils de compétitivité.

chapitre iii :

ÉVALUATION DES EFFETS DES FUSIONS ET ACQUISITIONS BANCAIRES EN TUNISIE

Introduction

En faisant recours aux théories de rapportant aux opérations des fusions et acquisitions d'une manière générale et celles des institutions bancaires, en particulier, nous pouvons retenir que la logique industrielle (concentration ou diversification) pourrait avoir des effets divers en terme de valeur suite aux opérations des regroupements (fusions). Les opérations des fusions et acquisitions qui mènent à des activités bancaires qui sont diversifiées ou s'effectuant entre des banques qui sont localisées dans des zones géographiques qui sont dispersées, pourraient avoir un impact positif en terme de valeur sur les institutions bancaires qui y sont impliquées. Cet effet pourrait se matérialiser via une création ou une formation d'un marché financier interne plus efficient. Ceci engendre une baisse des coûts d'utilisation des capitaux. Les travaux du Stein (1997), prouvent que les opérations des fusions et acquisitions visant la diversification géographique ou des activités peuvent mener à une réduction des coûts des capitaux pour une banque fusionnée.

D'autant plus, les institutions bancaires qui sont diversifiées auraient des projets qui sont non corrélatifs, ceci pourrait mener à une création de la valeur dans plus de pays que les banques ayant des projets qui sont fortement corrélés. Les travaux menés par Houston et ses collaborateurs (1997) prouvent que les holdings bancaires ayant créé des marchés financiers ou des capitaux internes permettent de réduire les coûts des ces capitaux. Ceci a été confirmé par les travaux de Hubbard et Palia (1998), qui montrent que, en général, toutes les banques acquéreuses, même celles qui se sont engagées dans des opérations des fusions et acquisitions qui renforcent la diversification, bénéficient des rendements anormaux qui sont statistiquement positifs et significatifs pendant les années 1960 et 1970.

De leur côté, les opérations des fusions et acquisitions pourraient engendrer une concentration des activités initiales des banques regroupées ou s'effectuant entres entités situées dans la même zone géographique. Donc, la concentration pourrait être constatée selon une dimension géographique ou pourrait être constatée à l'échelle des activités. Les opérations des fusions et acquisitions qui renforcent la concentration, se produisent dans les cas où les deux partenaires s'engagent dans les activités similaires ou dans les cas où les firmes regroupées se sont situées sur les mêmes marchés. Les fusions ou acquisitions renforçant la concentration pourraient créer de la valeur soit par le remplacement des dirigeants qui sont moins compétents par d'autres qui sont plus efficaces et plus performants (voir Jensen et Ruback, (1983)). Cette création de valeur pourrait se matérialiser par l'augmentation de la part sur le marché ou du pouvoir du marché (voir Berger et Humphrey, (1993)). Egalement, elle pourrait être constatée dans le cas d'une réduction de surinvestissement qui est constaté dans les activités des entreprises avant regroupement (voir Amihud et Lev, (1981)),.

D'autant plus, cette création de valeur pourrait provenir de la réalisation des économies d'échelle suite à des opérations des fusions et acquisitions renforçant la concentration des activités ou géographiques (voir Clark, (1988)). Les fusions et acquisitions renforçant les activités initiales des firmes avant regroupement ou s'effectuant entre des banques localisées dans les mêmes régions, ont uniformément créé des rendements anormaux qui sont statistiquement significatifs et positifs pour des firmes acquéreuses, non seulement pendant les années 1960 comme Hubbard et Palia (1998) ont trouvé, mais également pendant les années 1970 et les années 80. Ce constat a été également confirmé par les travaux de, Morck et autres, (1990). Ces auteurs ont examiné les fusions entre les entreprises dont les coefficients de corrélation sont supérieurs à la médiane pour l'échantillon. Dans leurs travaux, ils ont découvert que des opérations des fusions et acquisitions qui renforcent la concentration permettent de créer des rendements anormaux qui sont statistiquement significatifs et positifs pour des firmes acquéreuses, alors que les fusions renforçant la diversification détruisent la valeur des firmes regroupées. La différence entre les regroupements qui renforcent la diversification et celles renforçant la concentration a été davantage plus claire dans les années 1980 que dans les années précédentes.

La littérature se rapportant au secteur bancaire est abondante en terme des types des données et en terme de techniques et des méthodologies qui sont utilisées afin d'évaluer les effets des opérations des fusions et acquisitions bancaires. Certains travaux de recherche sont basés sur la détermination des rendements anormaux afin d'évaluer la possibilité des gains qui pourraient être associés aux activités de fusions et acquisitions. Cette méthode qui est adoptée afin d'analyser des bénéfices de regroupement consiste à déterminer la réaction des marchés boursiers aux annonces des opérations des fusions et acquisitions. Les partisans de cette approche voient qu'elle est basée sur des données du marché plutôt que des données extraites des bilans comptables. Elle permet également de déterminer plus exactement la valeur implicite de fusion de deux firmes indépendantes.

L'objectif principal dans ce travail, c'est de déterminer les conditions du succès des opérations des fusions et acquisitions bancaires (F&As) en Tunisie. Nous allons adopter cette méthodologie d'étude d'évènement moyennant la détermination des rendements anormaux. Ceci nécessite une répartition des ces cas des fusions et acquisitions bancaires qui sont survenus en Tunisie selon leurs logiques industrielles (diversifiées ou concentrées), en tenant compte de leurs localisations géographiques et leurs profils des activités. Cette répartition permet d'avoir quatre catégories des regroupements bancaires qui sont mutuellement exclusives.52(*) La première catégorie concerne les cas de fusions et d'acquisition bancaires qui renforcent en même temps la concentration géographique et des activités des banques. La deuxième catégorie inclut les cas des regroupements qui renforcent en même temps la diversification géographique et les activités. La troisième catégorie inclut les cas des fusions et acquisitions bancaires qui renforcent la concentration géographique mais qui diversifient les activités, et la quatrième et dernière catégorie concerne les regroupements bancaires qui diversifient la géographie mais qui renforcent la concentration des activités.53(*)Afin de déterminer si les cas des fusions et acquisitions bancaires sont profitables, nous avons essayé de tester, pour chaque cas de fusion ou acquisition si les regroupements qui renforcent la diversification géographique et activités, sont plus créateurs de valeur que les regroupements qui sont de type concentrés.

I. Les expériences tunisiennes en matière des f&a bancaires

Partant du rôle primordial du secteur bancaire le plaçant au coeur de toute activité économique en Tunisie; les opérations de restructuration du système bancaire sont devenues une activité prioritaire pour les responsables économiques et les autorités monétaires tunisiennes. Ceci permet de déceler un nombre assez importants d'objectifs tels que l'assainissement de la situation financière qui parait être dégradée des banques tunisiennes. Ces mesures de restructuration visent aussi de conférer aux institutions bancaires tunisiennes une meilleure compétitivité et faire sauver les banques d'investissement ou d'affaires de leur situation précaire qui persiste depuis la fin des années 1980. Les opérations des fusions et acquisitions bancaires paraissaient alors comme la solution la plus adéquate pour réaliser ces finalités. En Tunisie, parmi les projets de fusion et d'acquisitions les plus remarquables et qui ont été réalisés, nous pouvons trouver un premier cas de fusion qui est très ancien et qui a eu lieu entre la banque nationale du développement agricole « BNDA » et la banque nationale de Tunisie « BNT » donnant naissance à la banque « BNA »54(*).

Le deuxième cas de fusion bancaire s'est concrétisé en 2000. Ce cas consiste en une fusion par absorption de la BDET55(*) et de la BNDT 56(*) par la STB57(*). Ce cas de fusion envisagée a comme objectif de donner au système bancaire tunisien un nouvel avenir et à le doter d'une force compétitive plus importante, grâce à une meilleure synergie des moyens et des compétences. Les motivations de cette opération de fusion sont multiples. Il s'agit d'une réalité économique qui impose aux banques de la place une taille de plus en plus grande en termes d'actifs ou de capitalisation boursière, afin de maintenir une part importante sur les marchés. D'autant plus, le développement des supports de télécommunication et de nouvelles technologies de l'information, les économies d'échelle peuvent se révéler requises. Par conséquent, le recours aux opérations des fusions et acquisitions pourraient être un remède afin de bénéficier des ces externalités positives.

Le principe de la fusion par absorption des ces deux banques (BNDT et BDET) par la banque (STB) a été adopté par leurs assemblées générales extraordinaires (AGE), soit le 15/7/1999 pour la banque BDET, pour la banque « BNDT » c'était le 29/7/1999 et le 4/9/1999 pour la banque « STB ». Le traité de fusion a été approuvé par les conseils d'administration de chacune des banques, qui sont réunis respectivement : le 16/10/2000 pour le cas de la banque « STB », le 18/10/2000 pour la banque « BDET » ; et le 19/10/2000 pour la banque « BNDT ». En conséquence, les opérations bancaires qui sont réalisées par les banques absorbées à partir du 1/1/2000 et jusqu'à la date définitive de l'opération de la fusion seront considérées comme étant faites pour le compte de la banque absorbante notamment la « STB ». Cette dernière s'engage à prendre en charge les engagements qui sont pris par les banques absorbées jusqu'à la date de réalisation de l'opération de fusion.58(*)

Les présidents directeurs généraux (PDG) des trois banques, qui étaient réunis le 26/9/2000, ont signé le traité de l'opération de fusion fixant les différentes modalités de l'opération, qui ont été par la suite publiées dans un communiqué pour information du public. La formule du regroupement qui est retenue est celle d'une fusion-absorption, dans laquelle la banque « STB » absorbe la les deux autres banques « BDET » et « la BNDT ». Ces deux dernières institutions bancaires apportent à la banque « STB », dans le cadre de cette opération de fusion-absorption, tous les actifs et les passifs, droits et valeurs qui leur appartiennent et qui constituent l'ensemble de leurs patrimoines respectifs sans réserve ni exception.

En totalité, l'apport net de la banque « BDET »59(*) à la banque « STB » est arrêté à 103,491 millions de dinars, alors que l'apport net de la banque « BNDT » à la « STB » est arrêté à 82,160 millions de dinars. Dans l'objectif de la diversification de ses activités, et pour maintenir sa croissance future plus adéquate et une rentabilité plus convenable; la banque « BDET » était obligée d'opter à une diversification à la fois de ses sources de financement et de ses services financiers et de prêt. Juste avant l'opération de la fusion, la banque « BDET » était caractérisée par un levier financier plus important dans son bilan et fonctionnait avec des marges d'intérêt qui sont très limitées.

Le rapport obtenu de la Banque Mondiale et qui porte sur l'avenir des activités des banques de développement en Tunisie et qui est daté de 1996, montre que « compte tenu de sa taille et de sa position sur le marché, la BDET a des grandes chances d'évoluer dans le sens d'une banque d'affaires plus étendue, notamment par le biais de la promotion de services consultatifs institutionnels rémunérés, pour investisseurs étrangers et locaux».60(*) En effet, les bases financières limitées de cette banque en capital, sa structure minime de marge limiteraient d'une manière indirecte les marges de manoeuvre de cette banque pour atteindre une telle stratégie de croissance interne. Selon ce même rapport de la banque mondiale, la stratégie la plus adéquate pour la banque « BDET » serait de se développer par le biais d'une association ou un regroupement avec une autre institution financière ou bancaire.

En tant que banque de développement ou d'investissement à vocation touristique, la « BNDT61(*) » était contraint par la tâche primordiale qui consiste à redéfinir sa stratégie d'affaires et d'investissement. La viabilité à moyen terme de la banque « BNDT » était dépendante de toute fluctuation des activités touristiques, ainsi qu'à la pression acharnée sur ses prêts de la part des entités bancaires concurrentes, ce qui la poussait à chercher des nouveaux marchés et services pour réaliser sa croissance et sa profitabilité. Le rapport de la Banque Mondiale qui porte sur l'avenir des banques de développement tunisiennes qui est apparu en 1996 a indiqué que « divers facteurs sont en faveur d'un encouragement pour la « BNDT » à orienter sa stratégie vers la croissance interne dans le cadre de sa structure institutionnelle existante : elle jouit d'une position plus solide sur son propre marché et sa position financière relativement de plus en plus confortable peut accommoder un calendrier progressif de diversification».

Etant la deuxième banque en Tunisie après la celle de la « BNA », de point de vue taille d'actif; deux stratégies se présentaient à la banque « STB » pour consolider sa position et de faire face aux nouveaux problèmes inhérents aux banques des dépôts. La première option consiste à renforcer son positionnement en tant que banque de détail, et ce, par le biais d'une opération de fusion/acquisition à l'échelle horizontale. La deuxième option consiste à diversifier ses activités, en acquérant une ou plusieurs banques qui sont spécialisées, et donner naissance à une première banque qualifiée d'universelle en Tunisie.

Pour renforcer sa position sur le marché de détail, la stratégie qui parait être adéquate pour la banque « STB62(*) » était l'acquisition d'une autre banque qui assure des activités bancaires similaires (même secteur). Le problème essentiel qui s'impose alors était les conditions du choix de la banque cible ou acquise. Parmi les études les plus récentes qui s'étaient effectuées sur le sujet on peut citer celle élaborée par Avkiran (1999)63(*) et qui porte sur les gains d'efficience qui sont engendrés par les fusions bancaires à l'échelle horizontale. Selon cet auteur, une fusion horizontale est supposée générer des gains en terme d'efficience, d'autant plus que la banque combinée après fusion aurait une taille plus importante et la banque acquéreuse est plus efficiente que la banque cible. En plus de la première solution qui consiste à renforcer son positionnement en tant que banque de détail, et ce, par le biais d'une fusion/acquisition de type horizontal, la deuxième stratégie est la diversification et l'expansion de ses activités.

Cette stratégie, qui est retenue enfin de compte par les dirigeants de la banque « STB », vise essentiellement la diversification et l'élargissement de la gamme de produits et des services qui sont fournis, en ajoutant des activités et des métiers complémentaires à celles déjà existantes, pour répondre aux besoins de plus en plus accrue de la part de sa clientèle. Le choix s'est fixé enfin, sur la fusion par absorption de deux banques d'investissement, qui sont la « BDET » et la « BNDT ». L'objectif crucial étant de bénéficier de ce fait de la grande compétence de leurs cadres dans les activités de banques de développement, en plus du renforcement de la consolidation de la base financière de la « STB », qui serait à la suite de cette transaction, la première banque tunisienne en terme de total bilan et la quatrième en Afrique, et par conséquent elle devient ainsi la première banque universelle tunisienne.

II. Présentation et interprétations de résultats empiriques :

Nous rappelons que dans notre travail, nous allons adopter la technique d'étude d'évènement pour l'évaluation et la quantification de la réaction des cours des banques qui sont cotées sur la bourse des valeurs mobilières. Dans un premier temps nous allons identifier les opérations des fusions et acquisitions qui sont survenues dans le secteur bancaire tunisien ainsi que leurs dates de réalisation. Cette étape parait une étape requise avant d'entamer l'analyse de l'évolution des cours boursiers des banques qui sont impliquées dans des opérations des fusions et acquisitions. Théoriquement, la date à laquelle l'information concernant celui-ci est rendue publique est considérée comme date de fusion ou d'acquisition bancaire. Dans la pratique, on assimile cette date à celle de la première annonce émanant de la bourse des valeurs mobilières, de la Banque Centrale de Tunisie ou des banques impliquent dans ces opérations des regroupements.

Cependant, ce choix ne permet pas d'éliminer complètement l'incertitude sur la date exacte de fusion ou acquisition. D'une part, l'existence d'autres évènements concomitants qui interviennent avant la date d'annonce publique se manifeste par une réaction anticipée du marché boursier.64(*) Ainsi, tous les opérateurs n'agissent pas en même temps sur le marché, d'où une réaction qui s'étale sur une certaine période. On choisit dans presque tous les cas des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie, comme période d'évènement, un intervalle de temps mensuel [-6,...,+6] qui est spécifique à chaque banque regroupée et centré sur la date t=0 (mois d'annonce), une date qui est supposée de la première annonce de la fusion ou d'acquisition (l'évènement)65(*). Comme on a montré dans les chapitres précédents, si on admet que la cotation sur le marché boursier tunisien s'effectue en temps continu, la rentabilité d'un titre de la banque i entre deux dates t et t-1 se calcule de la manière suivante :

(1)

Où Pit est le cours boursier du titre de la banque i à la date t. Une fois qu'on a identifié l'opération de fusion et acquisition et sa date de réalisation, on pourra choisir un intervalle des mois I= [-6,....,+6] comme période d'évènement qui est centrée sur cette date d'annonce ou de réalisation. En dehors de cet intervalle, les taux de rentabilité sont supposés générés par un processus qui décrit leur dynamique à travers le temps. L'évaluation de la réaction d'un titre à un évènement passe alors par l'analyse des rentabilités qui sont réellement réalisées sur l'intervalle I, en supposant, qu'elles sont différentes de celles qui sont produites par le processus qui génère l'évolution des cours boursiers en période normale. On appelle alors cette rentabilité «une rentabilité anormale » (Abnormal Return) d'un titre de la banque i, à une date de fusion ou d'acquisition t (ARit), l'écart entre la rentabilité réelle observée à cette date Rit et celle attendue en période normale.

Définissons Rit comme le rendement (observé) réalisé des actions de la banque i pendant le mois t et E(Rit) comme le rendement prévu ou anticipé des titres de la banque i pendant le mois t, c'est-à-dire, le rendement de ces actions que nous avons prévu si la proposition de fusion n'était pas annoncée. Le mouvement des cours qui peuvent être attribués à l'annonce est la différence entre Rit et E(Rit). Nous pouvons appeler cette différence le rendement inattendu (eit) des titres i pendant le mois t selon l'équation suivante :

eit = Rit - E(Rit). (2)

afin de déterminer la valeur de eit nous devons estimer E(Rit), le rendement inobservable et prévu sur les actions de la banque i pendant le mois t. Le modèle le plus utilisé pour estimer E(Rit) est celui du marché (Fama et autres. (1969)66(*) et Fama (1976)) et qui est adopté pour effectuer ce travail. Selon ce modèle on admet que les rendements des titres des banques qui sont impliquées dans des opérations des fusions et acquisitions en Tunisie suivent une distribution normale multivariée. Les rendements des titres sont générés par le processus stochastique suivant :

Rit = i + i Rmt + eit , (3)

Avec

i = 1,....,n,

t = 1,.....w,

Rit = taux de rendement du titre i pendant le mois t,

Rmt= taux de rendement sur la valeur pondérée de l'indice du marché sur le mois t,

i = cov(R it, Rmt)/var (Rmt),

i = E (Rit) - i E(Rmt),

eit = le résidu aléatoire de titre i pendant le mois t lequel suivant une distribution normale centrée et réduite (avec une moyenne zéro), qui ne sont pas corrélés dans le temps et ayant une variance constante (2)

Cov (eit , ejs) = 0, pour tout i j et t s,

Cov (eit , Rmt) = 0, pour tout t.

Nous allons, par la suite, effectuer une régression selon la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) des rendements individuels Rit sur les taux rendements mensuels du marché bancaire Rmt (avec le taux de rendements mensuels finissant 6 mois avant l'annonce de la fusion ou acquisition bancaire proposée et en dehors de la période d'évènement), nous pouvons estimer les paramètres et pour chaque banque appartenant à l'échantillon. Utilisant ces paramètres estimés ( et) nous pouvons réécrire l'équation (3) comme suit :

Lorsque nous allons déduire des rendements anticipés de ceux qui sont observés réellement, cela nous permet d'obtenir une estimation des rendements inattendus êit qui sont appelés aussi les rendements anormaux ("abnormal" returns). En d'autres termes, [i^ + i^ Rmt] représente le rendement anormal de la banque i durant le mois t, ce dernier est simplement égal à êit. La déduction de de Rit neutralise l'effet des mouvements systémiques du marché bancaire mais ne permet pas de neutraliser les variations des cours boursiers qui sont spécifiques à la banque concernée. Ces variations et ces fluctuations pourraient provenir des évènements autres que la fusion ou acquisition sous l'étude (la proposition de fusion ou la décision des régulateurs), nous pouvons prendre la moyenne en coupe transversale des rendements inattendus (des rendements anormaux) pour les titres dans notre échantillon durant une période de 13 mois pour chaque titre, cela permet d'avoir une période de fusion ou d'acquisition bancaire qui est centrée sur le mois d'annonce. Nous avons :

La période du temps pourrait s'étaler sur presque une année (13 mois). Donc, t = -6,-5, - 4,..., 0,..., + 4, + 5, +6 et ARt est le rendement anormal moyen qui est identique au rendement inattendu moyen durant le mois « t » et « n » représente le nombre des banques qui sont impliquées dans des opérations de fusion et acquisitions en Tunisie. La moyenne en coupe transversale neutralise les variations des cours boursiers des telles banques en question et qui sont spécifiques à la banque et qui ne sont pas reliées à la fusion ou l'acquisition en cours d'étude car ce regroupement ne s'est pas effectué en même temps pour les « n » banques de l'échantillon. La dernière étape dans cette analyse, c'est le calcul des rendements anormaux cumulés moyens (CARs) de mois t1 au mois t2 durant la période de fusion ou d'acquisition (t = -6,-5, - 4,..., 0,..., + 4, + 5, +6). Le mois de l'annonce du regroupement bancaire c'est le mois 0, la période de pré-annonce s'étale sur les 6 mois précédant la date d'annonce et la période de post-annonce couvre les 6 mois après l'annonce de regroupement. Le rendement anormal cumulé moyen pour les « n » banques regroupées de l'échantillon du mois t1 au mois t2 est calculé comme suit :

En faisant ceci, une autre étape dans notre partie empirique consiste à évaluer les rendements anormaux de la banque combinée (c'est la banque cible plus la banque acquéreuse). Examinant uniquement les rendements anormaux des deux banques séparément, ceci pourrait engendrer une interprétation partielle ou biaisée de la réaction du marché boursier aux annonces des fusions et acquisitions. Donc, nous calculons les rendements anormaux de la banque combinée en utilisant la méthode adoptée par Houston et Ryngaert (1994).

(7)

Avec MVt est la valeur sur le marché des titres de la banque cible un mois avant la date d'annonce, MVb est la valeur sur le marché des titres de la banque acquéreuse un mois avant la date d'annonce, et ARt et ARb sont, respectivement, les rendements anormaux des ième banque cible et acquéreuse le long de la fenêtre de l'évènement. Houston et Ryngaert (1994) ont montré que cette méthode donne le vrai pourcentage de changement de la valeur de la banque combinée avant la fusion. Outre le calcul des rendements anormaux basé sur ces techniques présentées ci avant, nous devrons également faire recours à d'autres types de données telles que la date d'annonce, la date de rumeur et celle d'accomplissement des ces opérations des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie, pour bien spécifier la fenêtre d'évènement laquelle servira comme période probable pour l'apparition des effets des regroupements bancaires.67(*) Les données comptables et bilancielles sont obtenues à travers les rapports annuels de la Banque Centrale de la Tunisie. Une base des données appelée « Bankscope» représente une autre source détaillée et riche nous permettant de sélectionner les institutions bancaires qui ont subi des opérations des fusions et acquisitions grâce la présentation détaillée de l'historique de chaque banque « Bank Mergers and Acquisition deals ».

Les cours boursiers mensuels ont été obtenus à partir soit de la bourse des valeurs mobilières de Tunisie (BVMT) soit de la base des données « Datastream » qui fournit des informations se rapportant à certains indicateurs boursiers, économiques et financiers de plusieurs banques tunisiennes. L'échantillon inclut pratiquement toutes les banques qui sont publiquement cotées sur le marché boursier tunisien et dont les informations financières mensuelles sont disponibles. Afin de déterminer les dates exactes d'annonce des regroupements et les données financières, boursières et comptables qui sont spécifiques à la banque cible et celle acquéreuse, nous avons effectué une collecte de l'ensemble des données se rapportant aux fusions et acquisitions annoncées à partir de la base des données appelée « Thomson Financial Data - SDC M&A ». L'opération de collecte des données est complétée par quelques rapports et des articles de presse.

En croisant les dimensions géographiques et des activités nous pouvons retenir les différentes catégories des fusions et acquisitions bancaires qui pourraient submerger dans le contexte su secteur bancaire tunisien. Cette grille pourrait montrer six types des opérations des fusions et acquisitions bancaires qui sont issues de ces dimensions géographiques et des activités. Nous pouvons trouver un premier type qui renforce les activités initiales des banques avant regroupement (type 1). Un deuxième type renforçant les activités à l'échelle domestique mais dans des régions dispersées (type 2). Un troisième type qui mène à une diversification des activités mais s'effectuant entre banques localisées dans les mêmes régions (type 3).

La quatrième catégorie pourrait résulter des regroupements renforçant la diversification des activités dans des régions dispersées bien qu'ils soient domestiques (Type 4). Deux autres (5 et 6) résultent des opérations des fusions et acquisitions transfrontières. On trouve les regroupements qui renforcent les activités initiales des banques avant fusion mais s'effectuant entre banques se localisant dans des pays différents (type 5). Une dernière catégorie (type 6), concerne les opérations des fusions et acquisitions bancaires qui renforcent en même temps la diversification géographique et des activités à l'échelle internationale.

 

Echelle géographique des regroupements

Types des activités des banques regroupées

 

Nationale

étrangère

Mêmes villes

Villes différentes

 

similaires

Concentration des activités à l'échelle régionale

Concentration des activités à l'échelle nationale

Renforcement du métier à l'échelle internationale

TYPE 1

TYPE 2

TYPE 5

Différentes

Diversification (expansion) des activités à l'échelle régionale

Diversification (expansion) des métiers à l'échelle nationale

Diversification (expansion) des métiers à l'échelle internationale

TYPE 3

TYPE 4

TYPE 6

récapitulatif des typologies des regroupements bancaires

Ces différents types des opérations des fusions et acquisitions bancaires devraient être testées afin de tirer des conclusions se rapportant au succès des regroupements bancaires en Tunisie. Nous tenons à rappeler les cas des fusions et acquisitions bancaires qui sont survenus en Tunisie sont aux nombres des trois regroupements. Notre objectif dans cette partie, est de vérifier et de déterminer les effets des opérations de fusions et acquisitions bancaires (F&As) dans le cas tunisien. Nous essayerons également de mettre l'accent sur la présentation et l'analyse des stratégies de regroupement à travers le cas d'absorption de la BDET et la BNDT par la STB, le cas d'acquisition de la Banque du Sud par « Andalumaghreb SA » à raison d'une part de 53,54% (effectuée le 5 /12/2005) et le cas d'acquisition d'une part de 52% de l'Union Internationale des Banques (UIB) qui est effectuée par la Société Générale (SG).

Les réalisations de ces opérations de regroupements bancaires peuvent constituer un tournant majeur dans les politiques et les stratégies bancaires qui sont menées dans le secteur bancaire tunisien. Ces opérations d'absorption et d'acquisition s'inscrivent dans le cadre de la restructuration du secteur bancaire tunisien et pourraient aboutir, probablement, à la constitution des institutions bancaires qui sont devenues de plus en plus grandes.

1. Cas de regroupement entre « Andalumaghreb SA » et « Banque du Sud »

Le 05/12/2005, il a été annoncé que « Andalumaghreb » a acquis une part de 53.54% de la « Banque du Sud » qui est une banque tunisienne de dépôts. « Andalumaghreb » a acquis l'équivalent de 10,708,805 actions sur la bourse des valeurs mobilières (the Tunis Stock Exchange). Le cours de clôture des actions de la « Banque du Sud » est de 7.41 dinars tunisiens. Le 02/12/2005, cette acquisition pourrait être estimée à 79.352 millions de dinars. La part inclut une proportion de 33.54% de gouvernement. Les deux institutions bancaires « Spanish Banco Santander » et « Moroccan AttijariWafa Bank » étaient appelées à détenir des parts dans « Andalumaghreb ». Le tableau suivant décrit cette opération de regroupement entre la « Banque du Sud » et « Andalumaghreb SA », (cf. tableau 3.1).

Tableau 3-  : Cas de regroupement entre « Andalumaghreb SA » et « Banque du Sud »

Cas BS

Nom d'acquéreur

Pays

Nom de cible

Pays

Date d'annonce

Acquisition 53.54%

Andalumaghreb SA

ES

Banque du Sud

TN

TUNIS

05/12/2005

 

Commercial Banks

(Source : base de données « Bankscope »)

2. Cas de regroupement entre « Société Générale » et « UIB»

Il a été rapporté68(*) que, le 29/03/2002, dix banques étaient intéressées à l'acquisition de 52% des parts détenues dans la banque tunisienne «Union Internationale de Banques (UIB)»  qui est cotée publiquement sur la bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT). Les banques qui sont intéressées par cette offre d'acquisition sont le « Crédit Lyonnais » et la « Société Générale » de France et « Monte dei Paschi di Sienna ». Le 26/09/2002, il a été annoncé que la « Société Générale » et la « Caisse d'Epargne » sont intéressées par l'acquisition d'une part de 52%. Le 07/10/2002, il a été annoncé que les deux firmes qui seront probablement initiatrices de l'opération d'acquisition de l'UIB sont la « Société Générale » et « la Caisse d'Epargne ». Le 10/10/2002, il a été annoncé que la « Société Générale » va acquérir une part de 52% pour un montant de 75.5 millions d'Euro. Cette opération d'acquisition bancaire est sujette à une approbation réglementaire. Le 05/11/2002, il a été annoncé que cette transaction a été accomplie. Le tableau suivant représente une description de cette opération d'acquisition bancaire, (cf. tableau 3.2).

Tableau 3- : Cas d'acquisition d'Union Internationale de Banques par la Société Générale

Cas UIB

Nom d'acquéreur

Pays

Nom de cible

Pays

Date d'annonce

Acquisition 52%

Société Générale

FR

Paris la Défense Cedex

Union Internationale de Banques

TN

Tunis

10/10/2002

Security brokers, dealers, and flotation companies / National commercial banks

Commercial Banks

(Source : base de données Bankscope)

On peut constater que cette opération d'acquisition est de type transfrontière et qui s'effectue entre deux institutions ayant des activités initiales similaires (concentrées).

3. Cas de regroupement entre la « STB », la « BNDT » et la « BDET »

Cette stratégie de fusion adoptée par la banque « STB » a comme objectif de renforcer sa position en tant que banque de détail, et ce, à travers une fusion/acquisition de type horizontale. Cette banque vise, via cette stratégie de regroupement, la diversification et l'élargissement de ses activités. Cette stratégie adoptée par les managers de la « STB », a comme objectif d'élargir la gamme des services offerts, en acquérant des activités et des compétences complémentaires à celles qui sont déjà existantes, pour répondre à la demande accrue de la part de sa clientèle. Le choix s'est fixé enfin, sur l'absorption de deux institutions bancaires d'investissement, qui sont la « BDET » et la « BNDT ». L'objectif étant d'internaliser les gains de la grande compétence dans les métiers de banques de développement et d'investissement, en plus de l'augmentation et la consolidation de son assise financière. Le tableau suivant récapitule les différents résultats trouvés dans les différents cas des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie, (cf. Tableau 3.3).

Tableau 3- : Les résultats empiriques significatifs des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie

Mois

t-statCARt

CARt

ARt

t-statARt

Cible/acq

Types de regroupement

Cas UIB

UIB

10/10/2002

 

géogra

activité

+2

-1,96

-0,19

-0,06

-1,22

Cible

Diversifié

Concentré

+3

-2,56

-0,25

-0,05

-1,17

+4

-3,56

-0,35

-0,09

-1,92

+5

-3,87

-0,38

-0,03

-0,61

+6

-2,55

-0,25

0,13

2,57

Cas STB

STB

Janvier, 2001

 
 
 

+3

2,38

0,23

0,10

2,08

Acquéreur

Concentré

Concentré

+4

2,07

0,19

-0,03

-0,71

Afin de déterminer les effets des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie, les deux cas de regroupements (cas UIB et cas STB) renforcent la concentration des activités initiales des banques avant d'être impliquées dans ces regroupements. Dans le cas de fusion par absorption (cas STB), la banque « STB » montre des rendements anormaux cumulés qui sont statistiquement significatifs et positifs au troisième et au quatrième mois après l'annonce de la fusion. Dans le cas d'acquisition (cas UIB), la banque « UIB » montre des rendements anormaux cumulés qui sont statistiquement significatifs mais qui sont négatifs du deuxième au sixième mois après l'annonce de l'acquisition. Donc on ne peut pas retenir que la concentration des activités initiales des banques représente un bon indicateur du succès des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie.

Concernant l'effet de la concentration des activités bancaires à l'échelle géographique, le cas de fusion par absorption (cas STB) s'est effectué entre des banques qui sont géographiquement concentrées (un cas de regroupement domestique) et ayant des rendements anormaux cumulés qui sont statistiquement significatifs et positifs. D'après les résultats trouvés nous pouvons constater que le cas de regroupement (cas STB) est un cas de fusion - absorption de type concentré géographiquement et qui renforce les activités initiales des banques avant fusion. Les rendements anormaux cumulés qui sont statistiquement significatifs et positifs constatés confirment les résultats théoriques attendus (rendements anormaux cumulés positifs). Donc, d'après les résultats trouvés, nous pouvons constater que les opérations des regroupements bancaires qui renforcent la concentration des activités initiales des banques ont bénéficié d'un accueil favorable du marché financier (succès) dans le cas où ce regroupement renforce la concentration des activités à l'échelle géographique (cas STB) et elles montrent un échec dans le cas où elles renforcent la diversification des activités à l'échelle géographique (cas UIB). Les banques « UIB » et « Société Générale » se livraient à des activités similaires (activités bancaires) mais opérant sur deux marchés qui sont dispersés géographiquement (acquisition de type transfrontière), l'accueil défavorable par les marchés boursiers pour ce type d'acquisition est du probablement à l'effet de la diversification géographique qui l'emporte sur la concentration des activités.

De l'autre côté on constate que ce cas de fusion (cas STB) qui est retenu pour déterminer l'effet de concentration sur la valeur des banques qui y sont impliquées, représente une fusion complète ou d'absorption (fusion complète par absorption pour le cas de STB). Ceci nous a permis de constater que cette typologie de regroupement (Fusion ou absorption) pourrait être un facteur explicatif du succès des regroupements bancaires. Globalement, nous pouvons retenir que la logique industrielle (concentration ou diversification géographique et/ou des activités) à elle seule n'est pas suffisante pour conclure qu'elle est une condition déterminante de succès des opérations des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie.

Le critère géographique des opérations des fusions et acquisitions bancaires a été vérifié directement en regardant l'emplacement du siège social des banques impliquées dans l'opération de regroupement. Par contre, le profil d'activité des banques impliquées dans l'opération des fusions et acquisitions est vérifié moyennant la spécialité initiale de l'institution bancaire (avant fusion ou acquisition). Or, en pensant que le terme générique de la banque (banque commerciale, banque d'investissement, banque de crédit hypothécaire, banque coopérative, banque d'épargne et autres) ne montre pas nécessairement l'activité réelle de la banque, il nous a paru nécessaire de revoir la portée de l'activité des banques en recourant à des ratios financiers extraits des bilans et des comptes de résultat des banques acquéreuses et cibles avant de se lancer dans l'opération de fusion et d'acquisition. Ces ratios seront construits et calculés pour toutes les banques impliquées dans l'opération de fusion ou acquisition en décomposant le bilan bancaire et le compte du résultat. De l'autre côté les regroupements entre les banques ayant un profil domestique ont été considérés des regroupements qui renforcent les profils géographiques alors que dans plusieurs cas les marchés régionaux ne sont ni corrélés ni apparentés, ce qui nous pousse à chercher et vérifier les autres facteurs ou conditions du succès des fusions et acquisitions bancaires pour le cas tunisien.

III. Les conditions du succès des F&A bancaires en Tunisie

L'objectif principal dans ce travail, c'est de déterminer les conditions du succès des opérations des fusions et acquisitions bancaires (F&As) en Tunisie. Parmi les facteurs du succès des regroupements bancaires on peut trouver des caractéristiques qui sont liées à la banque cible (acquise) telles que ; la taille relative de la banque cible par rapport la banque acquéreuse, la profitabilité (efficience en terme du profit) de la banque cible et/ou de la banque cible par rapport à la banque acquéreuse et la performance boursière de la banque cible avant l'opération de regroupement. Pour déterminer ces facteurs et ces conditions qui pourraient avoir un impact qui est statistiquement significatif sur le succès des opérations des fusions et acquisitions bancaires (F&As) en Tunisie, nous avons adopté une analyse dichotomique et multi-variée69(*). C'est-à-dire chacune des ces conditions devrait être testée ou vérifiée en optant pour une méthodologie des statiques comparatives. Selon cette dernière, nous classifions tous ces cas des regroupements bancaires selon la valeur d'une variable conductrice particulière nous permettant de spécifier et distinguer chacun des facteurs du succès des regroupements bancaires. Le succès des tels regroupements est déterminé par la création de la valeur laquelle est mesurée par les rendements anormaux et/ou les rendements anormaux cumulés (CARs) des banques fusionnées.

1. Le potentiel de réduction des risques suite aux regroupements :

Selon l'hypothèse de la diversification des risques, la volatilité des rendements des banques suite aux opérations des fusions et acquisitions devrait être réduite et que cette réduction devrait provenir de l'effet des regroupements.70(*) Le risque total de la banque pourrait être mesuré par la valeur de la variance des cours boursiers des banques concernées. Si on retient l'équation (3) du modèle du marché dont les rendements des titres sont générés par le processus stochastique suivant (stochastic process) :

Rit = i + i Rmt + eit ,

Si on retient cette équation la variance des rendements des titres des banques regroupées pourrait être déterminée comme suit :

Var (Rit) = âi2var (Rmt) + var (eit),

Etant donné que la cov (Rmt, eit) est égale à zéro pour tout mois t, avec :

- Var (Rit) désigne la variance des taux des rendements de la banque i,

- var (Rmt) est la variance des taux des rendements de l'indice du marché boursier et,

- var (eit) la variance des rendements anormaux de la banque i (la variance résiduelle).

La première composante de la variance totale (âi2var(Rmt)) se rapporte au risque systémique et la deuxième composante (var(eit)) se rapportant au risque non systémique ou appelé aussi risque spécifique. Ce dernier risque (spécifique) pourrait être diversifié alors que le risque systémique n'est pas diversifiable. Comme le nombre des titres détenus dans un portefeuille augmente, le risque systémique tend vers la variance des rendements sur le marché (var (Rmt)) et le risque systémique tend vers zéro. Dans le cas où il y a un éventuel effet des regroupements en matière de réduction des risques encourus par les banques qui y sont impliquées, cela devrait baisser le risque systémique (par la baisse de bêta), le risque spécifique, ou les deux, ensemble. Afin de tester l'éventuel changement des variances estimées des rendements, nous effectuons une comparaison de la variance estimée des rendements de la banque lors de la période pré-regroupement (de mois -T au mois -1 qui précède le mois d'annonce de regroupement) avec la variance estimée des rendements après l'annonce de regroupement (du mois +1 au mois +T après regroupement).

Dans le cas où un changement de la variance a eu lieu, nous allons déterminer si cette variation est engendrée par une évolution du risque systémique (bêta), du risque spécifique, ou les deux ensembles71(*). La variance totale, le coefficient bêta, la variance du marché et la variance résiduelle (le risque spécifique) sont estimés pour chaque banque de l'échantillon. Un test (t de Student) de la moyenne des variances nous permettra de déterminer si cette différence des moyennes des risques est statistiquement significative. Pour le cas tunisien, le tableau ci-dessous représente une acquisition s'effectuant entre la « Union Internationale des Banques » et « Société Générale » (cas UIB) qui montre des changements statistiquement significatifs en termes des variances des rendements des ces banques avant et après la date d'annonce des regroupements.

Tableau 3- : Test d'égalité des variances des rendements avant et après regroupement : cas UIB

 

Méthode

df

Value

Probabilité

t-test

74

1.716190

0.0903

Variable

Count

Mean

Std. Dev.

of Mean

var (eit) après

38

0.003181

0.004997

0.000811

var (eit) avant

38

0.001648

0.002312

0.000375

var (eit) totale

76

0.002415

0.003944

0.000452

 

Méthode

df

Value

Probabilité

t-test

74

2.229251

0.0288

Variable

Count

Mean

Std. Dev.

Std. Err.of Mean

Var (Rit) après

38

0.004369

0.007133

0.001157

Var (Rit) avant

38

0.001656

0.002320

0.000376

Var (Rit) totale

76

0.003013

0.005442

0.000624

 

Méthode

df

Value

Probabilité

t-test

74

1.969782

0.0526

Variable

Count

Mean

Std. Dev.

of Mean

Var (Rmt) après

38

0.001984

0.006831

0.001108

Var (Rmt) avant

38

0.005445

0.008406

0.001364

Var (Rmt) totale

76

0.003714

0.007805

0.000895

Selon les résultats trouvés dans ce tableau, nous pouvons constater que ce cas d'acquisition affiche un changement qui est statistiquement significatif du risque. Les résultats empiriques montrent qu'il y a une augmentation de la variance totale qui est statistiquement significative et que la source de cette augmentation est un accroissement constaté du risque non systématique (spécifique) malgré qu'il y a une baisse du risque systématique c'est-à-dire une baisse du coefficient du bêta. Ces changements des variances avant et après l'acquisition ne confirment pas l'hypothèse de la diversification car cette opération est une transaction entre deux institutions qui sont diversifiées géographiquement mais qui se livraient à des activités qui sont similaires.

Donc, ce résultat parait, en partie, ne pas être conforme avec l'hypothèse de la diversification. A cet égard, on pourrait considérer que l'effet de la concentration des activités pourrait l'emporter sur celui de la diversification géographique, surtout que la banque « UIB » a continué à exploiter son réseau initial d'agences (74 agences) en Tunisie. D'autant plus la « UIB » qui est une banque cible, ses marges de manoeuvre restent limitées et elle devrait s'aligner aux orientations et à la vision stratégique de la banque « Société Générale » qui est devenue un actionnaire majoritaire (52%).

2. L'effet taille des regroupements bancaires :

L'impact de la taille relative des banques sur la valeur des entités qui sont impliquées dans des opérations des fusions et acquisitions bancaires a été étudié par Hawawini et Swary (1990). Ces deux auteurs ont analysé 123 cas des F&As bancaires aux Etats Unis entre les années 1972 et 1987 et ils ont trouvé que les transactions des F&As sont plus favorisées par les marchés boursiers pour les banques acquéreuses si les banques cibles sont de taille plus petite relativement aux banques acquéreuses. Ils ont aussi trouvé que les banques acquéreuses ayant une taille de plus en plus petite, ont tendance à être plus prospères que celles de plus grande taille. Zollo et Leshchinkskii (2000) analysent 579 cas des F&As bancaires américaines lors d'une période de 1977 à 1998 et ils ont aussi trouvé que la taille de la banque acquéreuse a un impact qui considérablement négatif sur le succès de F&As pour le cas des banques acquéreuses.

Seidel (1995)72(*) analyse 123 banques acquéreuses dans le cas des opérations des F&As américaines entre 1989 et 1991 et il a trouvé que les banques qui atteignent une taille optimale suite au regroupement (en termes d'actif) sont plus prospères. Il conclut que ces regroupements sont plus réussis dans le cas où les banques qui y sont impliquées atteignent un total d'actif entre 2 bn des $ et 30 bn des $ après une opération de regroupement. Afin de tester si la dimension de la banque cible a un impact sur le succès des fusions et acquisitions bancaires (F&As), nous analysons l'évolution de la taille relative de la banque cible par rapport à celle de la banque acquéreuse. Pour ce faire, nous avons classé les banques de chaque pays qui ont subi des opérations des regroupements selon le rapport total actif de la banque cible sur le total d'actif de la banque acquéreuse. Nous attendons à ce que l'acquisition de petites cibles crée considérablement de plus grand excès en termes de rendements anormaux cumulés pour les actionnaires des banques cibles et acquéreuses. Le tableau suivant récapitule les résultats obtenus des différents cas des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie, (cf. Tableau 3.5).

Tableau 3- : Tableau récapitulatif des conditions de succès des opérations des fusions et acquisitions bancaires

Cas

CAR

Type

Cible/acquéreuse

Total d'actif cible/acquéreuse

Cas UIB

-

Acquisition

Cible

0,0024 73(*)

Cas STB

+

Absorption

Acquéreur

0,5284 74(*)

Etant le faible ratio « total d'actif cible/acquéreur » pour le cas UIB (0,0024), on peut considérer que les rendements anormaux cumulés qui sont statistiquement significatifs et positifs dans le cas de fusion (cas STB) confirment les attentes théoriques et nous permettent de retenir que la taille relative de la banque cible par rapport à celle de la banque acquéreuse comme facteur significatif du succès des regroupements bancaires en Tunisie.

3. L'effet de l'efficience en terme de profits des transactions :

L'efficience d'une opération de fusion et acquisition est mesurée par la profitabilité relative estimée par le ratio « return on equity » de la banque cible (ROE) et le « return on equity » de la banque acquéreuse. Le « ROE » étant l'indicateur le plus important de mesure de la profitabilité qui est fréquemment utilisé par des analystes financiers. Une profitabilité relative faible indique que la banque acquéreuse est beaucoup plus profitable que la banque cible. Selon l'hypothèse de l'efficience (Pilloff et Santomero (1998), Hawawini et Swary (1990)) nous attendons à ce que les transactions soient plus prospères si les banques acquéreuses sont plus profitables que les banques cibles. Dans ce cas les banques acquéreuses peuvent être capables de réaliser des capacités de l'efficience en transférant leurs techniques de gestion plus performantes aux actifs de la banque cible. La Profitabilité est étudiée par Banerjee et Cooperman (2000) ; ils examinent des différences en terme de profitabilité entre les banques cible et acquéreuse pour 30 banques acquéreuses des opérations des fusions et d'acquisition et 62 banques cibles aux Etats Unis entre les années 1990 et 1995 et ils ont trouvé que les banques acquéreuses sont plus prospères quand elles sont plus profitables que leurs banques cibles.

De la même façon, Hawawini et Swary (1990) ont trouvé que les banques acquéreuses qui sont relativement plus profitables que leurs banques cibles créent significativement plus de valeur dans les cas des opérations des fusions et acquisitions bancaires. Houston et Ryngaert (1994), qui étudient l'entité combinée de l'acquéreur et la cible, aboutissent à la même conclusion en analysant 153 cas des fusions et acquisitions bancaires américaines entre 1972 et 1987. Lors de ce travail, nous essayons de vérifier si les transactions des regroupements bancaires ayant un rapport (Profit cible après taxe / Profit d'acquéreur après taxe) qui est inférieur à 1 sont favorisées par les marchés boursiers (ont des rendements anormaux cumulés qui sont nettement positifs). Le tableau suivant récapitule les résultats obtenus en Tunisie, (cf. Tableau 3.6).

Tableau 3- : Tableau récapitulatif des conditions de succès des opérations des fusions et acquisitions bancaires

Cas

CAR

Type

Cib/acq

Profit cible après taxe / Profit d'acquéreur après taxe

Cas UIB

-

Acquisition

Cible

0,0053 75(*)

Cas STB

+

Absorption

Acquéreur

0,356776(*) et 0,812277(*)

Parmi les cas des regroupements bancaires montrant des rendements anormaux cumulés qui sont statistiquement significatifs et dont les banques cibles impliquées dans ces regroupements sont moins profitables que les banques acquéreuses, il y a le cas UIB qui n'a pas bénéficié d'un accueil favorable par le marché boursier. Donc, on peut généralement admettre que l'efficience en terme de profits des transactions, pourrait représenter une condition de succès des fusions et acquisitions bancaires dans les pays émergents.

4. L'effet de la performance des banques cibles avant regroupement :

DeLong (2001) et Hawawini et Swary (1990) examinent la performance des banques cibles avant la fusion et acquisition. DeLong (2001) trouve que les regroupements bancaires sont plus prospères (en terme de création de la valeur) dans le cas où la performance boursière des banques cibles est faible comparée avec celle des autres banques ayant des caractéristiques similaires avant l'annonce de la transaction. Hawawini et Swary (1990) trouvent que l'acquisition des banques cibles ayant une mauvaise performance des titres avant la transaction crée significativement plus de valeur pour les banques acquéreuses (voir aussi Jensen et Ruback (1983)). Pour analyser la performance, nous utilisons le ratio du market-to-book (M/B-ratio) de la banque cible qui est souvent utilisé par les analystes des activités bancaires pour évaluer la performance d'une entreprise.

Nous attendons à ce que l'acquisition des banques cibles ayant une mauvaise qualité de la gestion (under-performer) permet de transférer des meilleures techniques de gestion et d'où créer plus de valeur. Les banques cibles ayant un ratio de « M/B » plus petit que 1 sont clairement soit sous-estimées, soit elles ont pu avoir des perspectives futures relativement mauvaises basées sur les pertes dans leurs opérations ou sur des lourdes dettes qui sont insupportables. Les banques cibles ayant les ratios « M/B » plus petits que 1 sont moins performantes et par conséquent elles sont porteuses d'avenir en terme des bénéfices après regroupements. Nous allons essayer d'établir une relation entre la variation du ratio « market to book value » et les rendements anormaux des institutions bancaires suite aux regroupements. Le tableau suivant récapitule les résultats obtenus, (cf. Tableau 3.7).

Tableau 3- : Tableau récapitulatif des conditions de succès des opérations des fusions et acquisitions bancaires

Cas

CAR

Type

Cib/acq

Variation en % de M/B-ratio

M/B-ratio

Cas UIB

-

Acquisition

Cible

-6,46

1,26

Cas STB

+

Absorption

Acquéreur

NA

NA

Pour le cas tunisien, le ratio « market-to-book » est de l'ordre de 1,26 pour le cas de la banque « UIB » qui est une banque cible dans le cas de regroupement « cas UIB ». Ce ratio nettement supérieur à 1 montre que cette banque est dotée d'une bonne qualité de la gestion. Le taux de croissance de ce ratio, une année précédant l'annonce de la transaction, est nettement négatif (-6,46% dans le cas de regroupement cas UIB) ce qui confirme davantage que cette banque cible adopte des techniques de gestion qui sont plus performantes. Les calculs effectués ont montré des rendements anormaux qui sont nettement négatifs pour cette banque ce qui nous permet de retenir que ces types d'acquisition n'ont pas bénéficié d'un accueil favorable des marchés boursiers.

Nous pouvons alors constater d'une manière indirecte que la bonne performance de la banque cible avant la transaction pourrait avoir un impact qui est statistiquement significatif et négatif sur la création de la valeur dans ce cas d'acquisition bancaire. Les donnés boursières se rapportant à l'indicateur de mesure de performance (ratio « market-to-book ») des banques cibles avant le regroupement dans le cas (cas STB) ne permettent pas de trancher sur cette dernière comme condition requise pour le succès des opérations des fusions et acquisitions bancaires dans les pays émergents.

Conclusion :

Les résultats des études des rendements anormaux cumulés que nous avons effectuées, montrent que le succès des fusions et acquisitions bancaires dans le cas de la Tunisie est déterminé par des caractéristiques qui se rapportent directement aux banques cibles impliquées dans ces regroupements. Le motif d'acquisition d'une banque cible ayant une taille plus petite relativement par rapport à la banque acquéreuse montrant le grand potentiel de réalisation des synergies suite aux opérations des regroupements. Les opérations des fusions et acquisitions bancaires sont plus prospères (en terme de création de la valeur) lorsqu'elles s'effectuent avec une banque cible moins efficiente et dans le cas où la performance boursière des firmes cibles est mauvaise comparée avec celle des autres banques ayant des caractéristiques similaires (peer-group ou appelées aussi banques de groupe de contrôle) avant l'annonce de la transaction.

En plus des ces conditions se rapportant directement aux banques cibles, nous avons trouvé que l'acquisition complète (cas STB) pourrait être une condition du succès des regroupements bancaires, même dans les cas où les banques cibles sont plus performantes. Si nous récapitulons les résultats que nous avons trouvés selon l'approche financière qui est basée sur le calcul des rendements anormaux, nous pouvons retenir que l'écart en matière de performance entre les banques regroupées et les banques constituant le groupe du contrôle et entre les banques cibles et celles qui sont acquéreuses pourrait être une condition d'amélioration de la performance.

D'une manière indirecte nous pouvons transposer ces constats pour conforter l'idée qu'il fallait avoir un écart modéré entre les indicateurs de performance et les caractéristiques financières se rapportant en même temps aux banques cibles et aux banques acquéreuses. Les tailles et les profitabilités relatives des banques cibles par rapport aux banques acquéreuses devraient montrer un écart acceptable permettant de ramener la ou les cibles à un niveau d'efficacité supérieur à travers l'échange des meilleures pratiques de gestion, de procédures de travail et de savoir faire. Donc, on peut retenir que dans les cas où les firmes cibles présentent les caractéristiques indiquées ci-dessus, cela pourrait représenter une condition qui détermine d'une manière plus significative le succès des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie.

Conclusion Générale

L'objectif principal de ce travail de recherche c'était de déterminer les effets des opérations des fusions et acquisitions pour les banques acquéreuses, les banques cibles et banques combinées suite aux regroupements dans le secteur bancaire tunisien. Cette étude s'est effectuée sur un échantillon des cas des fusions et acquisitions bancaires qui sont survenus dans le secteur bancaire tunisien. Afin d'évaluer la signification des gains reliés aux activités de regroupements, nous avons suivi l'approche financière qui est fondée sur le calcul des rendements anormaux et/ou des rendements anormaux cumulés. Cette approche utilisant les données boursières, est fondée sur la méthodologie des études d'évènement. Nous avons obtenu des résultats qui montrent que la plupart des cas de fusions et acquisitions bancaires ont bénéficié d'un accueil favorable par le marché boursier tunisien. A la suite de l'analyse développée dans le dernier chapitre, nous pouvons retenir que la logique industrielle (diversification ou concentration des activités ou géographique), à elle seule n'est pas suffisante pour conclure qu'elle est une condition déterminante du succès des opérations de fusions et acquisitions bancaire en Tunisie.

En effet, d'autres conditions se rapportant aux banques cibles, quant elles sont combinées, pourraient être des facteurs significatifs du succès des fusions et acquisitions bancaires dans le secteur bancaire tunisien. Le motif d'acquisition d'une banque cible ayant une taille plus petite relativement par rapport à la banque acquéreuse montrant un grand potentiel de réalisation des synergies suite aux regroupements. Les regroupements sont plus prospères (en terme de création de valeur) lorsqu'ils s'effectuent avec une banque cible moins efficiente et dans le cas où la performance boursière des banques cibles est faible comparée avec celle des autres banques ayant des caractéristiques similaires avant l'annonce de la transaction. Donc, on peut retenir que dans les cas où les firmes cibles présentent les caractéristiques indiquées ci-dessus, cela pourrait représenter une condition qui détermine d'une manière plus significative le succès des opérations des fusions et acquisitions bancaires dans le secteur bancaire tunisien.

Donc, si nous récapitulons les résultats que nous avons trouvés à la suite de ces études des différents cas des regroupements bancaires en Tunisie (cas de l'UIB et ces de la STB), nous pouvons retenir que l'écart en matière de performance entre les banques regroupées et les banques constituant le groupe de contrôle et entre les banques cibles et celles qui sont acquéreuses pourrait être une autre condition d'amélioration de la performance suite aux regroupements. D'une manière indirecte nous pouvons transposer ces constats pour conforter l'idée qu'il fallait avoir un écart modéré entre les indicateurs de performance et les caractéristiques financières se rapportant en même temps aux banques cibles et aux banques acquéreuses. Les tailles et les profitabilités relatives des banques cibles par rapport aux banques acquéreuses ainsi que les ratios financiers (de rentabilité, de solvabilité, des coûts etc...) devraient montrer un écart acceptable permettant de ramener la ou les cibles à un niveau d'efficacité plus important à travers l'échange des meilleures techniques et des pratiques de gestion, de procédures de travail et de savoir faire.

Néanmoins, les résultats et les conclusions auxquels nous avons abouti dans ce travail nous ont permis de tirer des enseignements qui sont issus des expériences tunisiennes en matière de fusions et acquisitions bancaires. Ces résultats sont analysés et évalués par rapport à d'autres cas que certains auteurs ont trouvés dans leurs travaux de recherche qu'ils ont effectués pour évaluer les expériences des autres pays développés. Ces résultats pourraient ne pas être suffisants ni adéquats pour évaluer les expériences en matière de regroupements bancaires dans le cas tunisien. Vu les spécificités régionales, économiques, financières et réglementaires, les expériences des pays développés en matière des regroupements bancaires ne pourraient pas être transposées directement au cas tunisien, ce qui nécessite des nettoyages et des corrections des données, des informations et des paramètres à comparer. Et ce qui nécessite également, un recours aux résultats des autres études visant la détermination des l'impact des opérations des fusions et acquisitions bancaires qui sont survenus dans certains pays émergents qui sont comparables au cas de la Tunisie. Des études comparatives des résultats trouvés dans le cas des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie avec ceux des pays émergents, pourraient être appropriées aux établissements témoins qui ont eu des caractéristiques régionales qui sont sensiblement similaires.

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* 1 _ Voir Amel, D., C. Barnes, F. Panetta et C. Salleo (2002),.

* 2 _ Voir Balcerowicz, E., A., Bratkowski, 2001.

* 3 _ Voir Berger, A.N. et L.J. Mester (1997),.

* 4 _ «Non-interest income»/»total income» est défini comme: «total operating income» + «non-operating income» + «extraordinary income» + «exceptional income»)/(«total operating income + non-operating income + extraordinary income + exceptional income + interest income»).

* 5 _ Barth, Caprio, et Levine (2000) montrent une faible performance des banques étatiques.

* 6 _ «Non-interest income»/»total income» est défini comme: «total operating income» + «non-operating income» + «extraordinary income» + «exceptional income»)/(«total operating income + non-operating income + extraordinary income + exceptional income + interest income»).

* 7 _ «Non-interest income/total income est défini comme : total operating income + non-operating income + extraordinary income + exceptional income)/(total operating income + non-operating income + extraordinary income + exceptional income + interest income)».

* 8 _ Barth, Caprio, et Levine (2000) montrent une faible performance des banques étatiques.

* 9 _ Voir Milbourn, T, A Boot et A Thakor (1999).

* 10 _ Benston (1994) et Canals (1997) montrent une revue riche des questions institutionnelles et analytiques se rapportant aux modèles bancaires adoptés dans la plupart des pays développés.

* 11 _Voir « Moody's Investors Service » (2000).

* 12 _ Voir Vander Vennet, R. (1994).

* 13 _ Voir Rezvanian, R., Mehdian, S., 2002.

* 14 _ Voir Gilbert, R. A., Wilson, P.W., 1998.

* 15 _ Voir Wright et Dasgupta (2000). Allen et Gale (2000) ont aussi montré que le développement des systèmes financiers est fortement influencé par les crises financiers et leurs méthodes de résolutions.

* 16 _ Certains analystes se réfèrent à l'intégration des activités bancaires, celles des assurances et la gestion des actifs comme le «triangle of finance,» et estiment que les fonds de pension ajoutent une nouvelle dimension aux systèmes financiers dans la région qui crée des grandes opportunités des ventes transversales et mène à une consolidation plus intensifiée (voir Garcia Cantera et Burbridge, 1998).

* 17 _ Le tableau indique quels types des activités financières sont permises. Ce tableau ne montre pas la gamme complète des restrictions prudentielles qui sont appliqués à une telle ou telle activité.

* 18 _ Bien que la distribution des fonds mutuels (mutual fund) est concentrée dans les broker-dealers et discount brokers, en Europe ces fonds sont vendus dans les agences bancaires (voir G-10, 2001); la plupart des pays émergents suivent ce dernier chemin.

* 19 _ Voir Claessens, S, A Demirgüç-Kunt et H Huizinga (2001).

* 20 _ L'indice de HH est une mesure standard de la consolidation dans n'importe quel pays et il est défini comme la somme des carrés des parts des dépôts des toutes les banques sur le marché. Par construction, l'indice de HH montre une valeur de 10,000 dans le cas d'une firme monopolistique « monopolist firm » ayant 100 % des parts du marché; cet indice tend vers zéro dans le cas d'un grand nombre des firmes ayant des parts plus faibles. Un marché avec dix firmes ayants des parts égales devrait avoir un indice de HH égal à 1000, mais une distribution inégale des parts du marché peut affecter substantiellement l'indice.

* 21 _ Voir Berger, A, R DeYoung, H Genay et G Udell (2000).

* 22 _ %. Conclusive ou non conclusive» indique que les résultats sont compatibles avec différents types des structures de marché

* 23 _ «MC» (« monopolistic competition » ou concurrence monopolistique) indique que les hypothèses H>0 et H<1 pourraient ne pas être rejetées à un niveau de confiance de 2.5%. «

* 24 _ Voir De Bandt et Davis (2000).

* 25 _ Pour plus de discussion de ces points, voir Gelos et Roldós (2001).

* 26 _ La statistique H est la somme des élasticités des interest rate revenues. Le tableau présente les résultats des régressions des données de panel utilisant des données annuelles des banques individuelles pour la période 1994-99. les variables du contrôle incluent des proxies pour la taille et le « business mix » des banques. Voir Gelos et Roldós (2001). «test pour des variations en H» réfère aux tests si la statistique H a changé lors de la période débutant avec l'année de la coupure structurelle, avec un niveau de confiance égal à 5%. «MC» (« monopolistic competition » ou concurrence monopolistique) indique que les hypothèses H>0 et H<1 pourraient ne pas être rejetées à un niveau de confiance de 2.5%. «Inconclusive ou non conclusive» indique que les résultats sont compatibles avec différents types des structures de marché.

* 27 _ «MC» (« monopolistic competition » ou concurrence monopolistique) indique que les hypothèses H>0 et H<1 pourraient ne pas être rejetées à un niveau de confiance de 2.5%. «

* 28 _ Voir De Bandt et Davis (2000).

* 29 _ Pour plus d'une discussion ultérieure des ces questions, voir Gelos et Roldós (2001).

* 30 _ Le contrôle est défini comme l'acquisition de plus que 66 % des parts de chaque institution.

* 31 _ Voir Bradley, M., Desai. A., Kim, E., (1988).

* 32 _ Ball R., Brown P., (1968).

* 33 _ Fama E.F., Fisher L., Jensen M.C., Roll R.W., (1969).

* 34 _ Grar A., (1997).

* 35 _ Hamon J., «L'efficience des marchés boursiers : étude du marché parisien (1957-1971) » Thèse pour le doctorat d'Etat de sciences de gestion, Université de Rennes, 1986.

* 36 _ Ball C.A., Torous N.W., «Investigating Security-Price Performance in the Presence of Event-Date Uncertainty», Journal of Financial Economics (1988) 22, p. 123-154

* 37 _ Grar A., (1997), Op. Cit

* 38 _ Hachette I., Mai H.M., « Le traitement des données manquantes pour la recherche en finance: le cas de la base de données AFFI-SBF », Cahier du CEREG, Université Paris-Dauphine, 1991.

* 39 _ Fama E.F., Fisher L., Jensen M.C., Roll R.W., (1969). Op. Cit.

* 40 _ Sharpe, W.F. (1963).

* 41 _ Dodd, P., Warner, J.B., (1983).

* 42 _ Corrado J.C., (1989).

* 43 _ Grar A., «Incidence de la division d'actions et de l'attribution d'actions gratuites sur la valeur : une étude empirique sur le marché français », Thèse pour le doctorat de sciences de gestion, Université de Paris IX-Dauphine, 1994

* 44 _ Closing monthly stock prices and cash dividends.

* 45 _ monthly stock returns and abnormal stock returns.

* 46 _ Rate of returns on the market value weighted index of all common stock.

* 47 _ monthly returns on the market portfolio.

* 48 _ Market value or market capitalisation.

* 49 _ the combined abnormal returns.

* 50 _ Markowitz, H.M. (1952). Op. Cit.

* 51 _ Becher, D.A. (2000) et Houston, J., James, C., Ryngaert, M., (2001).

* 52 _ Voir De Long, G.L. (2001).

* 53 _ Dans notre travail nous avons retenu uniquement les cas des regroupements où l'acquisition est une transaction qui s'effectue sur la base d'achat d'une part finale estimée a plus que 50%. Si deux cas de fusions ou d'acquisition ont eu lieu lors d'une même période ou une période proche, c'est-à-dire on constate un chevauchement au niveau des fenêtres d'évènement (même fenêtre d'évènement), ils seront considérés comme un seul et même regroupement.

* 54 _ Banque Nationale Agricole.

* 55 _ Banque de Développement Economique de Tunisie

* 56 _ Banque Nationale du Développement Touristique.

* 57 _ Société Tunisienne des Banques.

* 58 _ L'Economiste Maghrébin, «Fusion - Absorption STB-BNDT-BDET, nous avons l'obligation de réussite », N° 281. PP.22-26.

* 59 _ La « BDET » est une banque qui a été créée en 1959 sous la dénomination de Société Nationale d'Investissement et transformée en 1973 en Banque de Développement Economique de Tunisie. La « BDET » est une banque d'investissement ayant pour objet de promouvoir le développement économique du pays par l'identification et le financement des projets relevant des secteurs industriels, agricoles, touristiques, immobiliers qui sont économiquement viables et financièrement rentables et d'une façon générale toute opération entrant dans le cadre de la profession bancaire régie par la loi n°67-51 du 7 décembre 1967, telle que modifiée par la loi n°94-25 du février 1994.

* 60 _ Rapport de la Banque Mondiale: «Avenir des banques de développement dans le secteur financier tunisien » (1996).

* 61 _ Depuis sa création en 1969 sous le nom de la Compagnie Financière et Touristique « COFITOUR », la « BNDT » a joué un rôle important dans la promotion et le développement du secteur touristique. En 1978, la « COFITOUR » a été transformée pour devenir la Compagnie Financière Immobilière et Touristique « COFIT ». Cette modification a concerné l'objet social de la société pour inclure le financement du secteur immobilier. En 1983, la « COFIT » a été transformée en une banque de développement (la Banque Nationale du Développement Touristique) spécialisée dans le financement de l'immobilier et le tourisme. L'encours des emprunts de la « BNDT » est passé de 419 107 276 DT au 31/12/1999 à 408 131 715 DT au 30/06/2000. Ces ressources sont constituées de 10.8% par des emprunts locaux et 89.2% par des lignes extérieures.

* 62 _ La « Société Tunisienne des Banques » est une banque de dépôt créée en 1957 et spécialisée dans l'octroi de crédits à court, moyen et long terme. Par l'exercice de ces activités bancaires et notamment par la mobilisation de l'épargne sous toutes ses formes, elle contribue au développement économique et social du pays et à la promotion des entreprises. Au cours de 1999, la banque a renforcé ses ressources stables et son activité de collecte de dépôts. Les ressources globales de la clientèle ont augmenté de 6.8% en 1999 et ont atteint 2469 MDT contre 2311MDT en 1998. Les dépôts de la clientèle ont augmenté de 7.5% en 1999 passant de 1708 MDT à 1835MDT en 1998.

* 63 _ Avkiran « the evidence on efficiency gains : the role of mergers and the benefits to the public » Journal of banking and finance (1999) n°23

* 64 _ Grar A., (1997).

* 65 _ Ball C.A., Torous N.W., «Investigating Security-Price Performance in the Presence of Event-Date Uncertainty», Journal of Financial Economics (1988) 22, p. 123-154

* 66 _ Fama E.F., Fisher L., Jensen M.C., Roll R.W., (1969). Op. Cit.

* 67 _ Grar A., «Incidence de la division d'actions et de l'attribution d'actions gratuites sur la valeur : une étude empirique sur le marché français », Thèse pour le doctorat de sciences de gestion, Université de Paris IX-Dauphine, 1994

* 68 _ Ces informations sont obtenues de la base de données BANKSCOPE.

* 69 _ Voir Beitel, P., Schiereck, D., Wahrenburg, M., (2004).

* 70 _ Amihud, Y., Lev, B., (1981).

* 71 _ Brennan M. J., Copeland T.E., (1988).

* 72 _ Voir Seidel, G.R. (1995).

* 73 _ Le total d'actif de la banque « UIB » qui est une banque cible sur le total d'actif de la banque « Société Générale » qui est acquéreuse, à l'année avant l'acquisition.

* 74 _ La somme des totaux d'actif de la « BDET » et la « BNDT » qui sont des banques cibles sur le total d'actif de la « STB » qui est une banque acquéreuse.

* 75 _ Profit de la banque « UIB » avant taxe / Profit de la banque « Société Générale » avant taxe, lors de l'année précédant celle de l'acquisition.

* 76 _ Le ratio « ROE » de la banque cible « BNDT » sur le ratio « ROE » de la banque absorbante « STB » lors de l'année précédant celle de la fusion.

* 77 _ Le ratio « ROE » de la banque cible « BDET » sur le ratio « ROE » de la banque absorbante « STB » lors de l'année précédant celle de la fusion.






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