WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La gestion des déchets solides ménagers (DSM) à  Cotonou : proposition d'un cadre approprié de planification de la pré-collecte

( Télécharger le fichier original )
par Romance HOUNKPATIN et Marie Caroline KOTTIN
ENEAM/UAC - DTS en Planification et Aménagement du Territoire 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

DE RECHERCHE

Le premier paragraphe de cette section met en exergue quelques- uns des éléments qui nous ont motivés à choisir le présent thème. Le second paragraphe quant à lui regroupe les objectifs et hypothèses qui sous-tendent notre étude.

Paragraphe 1: Problématique

Le développement économique et l'urbanisation ont généralement pour corollaire une augmentation de la consommation et de la production des déchets par habitant (Programme des Nations Unies pour l'Environnement, 2004). Le Bénin, comme la plupart des pays en développement de l'Afrique de l'Ouest n'a pas échappé à cette réalité. En effet, l'inexistence notoire d'une politique cohérente d'aménagement du territoire a engendré une urbanisation non contrôlée et une explosion démographique jusque-là ingérable dans ces grandes villes et plus particulièrement à Cotonou, sa capitale économique. De 78300 habitants en 1961, l'effectif de sa population est passé à 665100 habitants en 2002 et serait de 874961 habitants en 2012 (RGPH3, 2002). Cette croissance effrénée se traduit notamment par l'installation abusive des populations dans les zones non viables, la concentration de diverses infrastructures, ainsi que l'installation de la quasi-totalité des ministères de la république dans cette ville.

En outre, la ville de Cotonou est un grand centre d'activités commerciales et à ce titre, elle draine beaucoup de monde. D'après le Plan de Développement Communal (PDC, 2008a), elle concentre plus de 45% des actifs des dix principales villes du Bénin contre 14,5 % et 7,2% respectivement pour les villes de Porto-Novo et Parakou. Toutes ces activités de production et de consommation favorisent la production massive de déchets dont la gestion constitue un problème crucial pour les autorités municipales et gouvernementales.

La ville de Cotonou produit environ 718 tonnes de déchets solides par jour, et la mairie, compte tenu de ses moyens, n'arrive à collecter qu'environ 500 tonnes. Il y a donc en moyenne, 218 tonnes de déchets solides soit 30,4% de déchets qui restent entassés dans la ville chaque jour (Mairie de Cotonou, 2008b). Cela suppose qu'en une année, environ 79 788 tonnes de déchets demeurent non collectées. A cela s'ajoute l'absence de poubelles publiques au niveau des principales artères de la ville, ce qui explique en partie le fait que les usagers jettent les déchets sur la voie ; même les places publiques servent parfois de dépotoirs d'ordures. Par ailleurs, les caniveaux préalablement conçus pour le drainage de l'eau sont pour la plupart obstrués par les déchets que la population y déverse.

Ces comportements traduisent l'incivisme des ménages et leur insouciance vis-à-vis des conséquences inhérentes à leurs actes. En effet, 49% des ménages de Cotonou ignorent les risques sanitaires liés aux ordures. Les Déchets Solides Ménagers (DSM) sont sources de nombreuses maladies telles que les gastro-entérites, le choléra, la dysenterie, les parasitoses intestinales, la bilharziose, la fièvre jaune, les infections des yeux, la salmonellose, le typhus murin, l'histoplasmose et la leptospirose. Les espaces où sont concentrés les déchets sont des zones propices au pullulement des agents pathogènes que sont les moustiques, les mouches, les rongeurs etc. En ce qui concerne les moustiques et les mouches, ils sont vecteurs de divers maux dont le paludisme et la maladie du sommeil. Remarquons qu'outre ces maladies, les enfants peuvent contracter le tétanos en jouant avec les morceaux de métaux rouillés que l'on retrouve parfois mêlés aux DSM. Les objets tranchants tels les lames et ciseaux usagés présentent aussi d'énormes risques d'infections. L'obstruction des caniveaux par les DSM empêche l'écoulement des eaux pluviales et usées augmentant ainsi les risques d'inondation.

Conscient de l'enjeu que représente une bonne gestion de l'environnement, le gouvernement béninois a institué un certain nombre de textes et lois en la matière. La Constitution du 11 Décembre 1990 à travers son article 27, la création du Ministère en charge de l'Environnement, l'adoption en 1993 d'un Plan d'Action Environnemental (PAE), l'adoption d'une loi-cadre sur l'environnement et la création de l'Agence Béninoise de l'Environnement (ABE) sont autant d'éléments qui attestent de l'importance qu'accorde le Bénin à la gestion de l'environnement. En outre, l'article 93 de la loi n°97-029 du 15 janvier 1999 confère aux municipalités la gestion de l'environnement, de l'hygiène et de la salubrité de leurs communes. La mairie de Cotonou s'y attelle par le biais de sa Direction des Services Techniques (DST). Cette dernière a pour tâche d'assurer divers services publics dont la gestion des DSM et s'y adonne au mieux de ses capacités. On en veut pour preuve, sa coopération étroite avec l'ONG Oxfam-Québec qui lui apporte une contribution très importante via l'octroi des équipements, la construction de points de regroupement aménagés et la formation des agents éboueurs en vue d'une meilleure prestation de leurs services. La création au sein de cette direction d'une ligne verte permettant aux ménages de s'abonner directement et d'exposer leurs plaintes par rapport à la mauvaise gestion des DSM témoigne aussi de leur volonté à résorber le problème que pose la gestion des ordures. Par ailleurs, le partenariat de la Mairie avec six entreprises privées (le Manoir, les A.S, la Béninoise de l'Environnement, Aviansou & Fils, Xilos et Omonloto) et sa collaboration avec les ONG de pré- collecte vont dans le sens d'une meilleure gestion des DSM dans la ville.

Malgré les efforts consentis, la situation ne semble pas s'améliorer. Des tas d'ordures jonchent les abords de la voie ferrée située derrière la mosquée de Zongo et le boulevard de l'Europe. Le terre- plein central situé en face de la pharmacie les Quatre Thérapies à Dantokpa sert souvent de réceptacle d'ordures. De même, les quartiers comme Gbégamey, Ste Rita, Ste Cécile pour ne citer que ceux-là, présentent un aspect très dégradant pour la ville de par le nombre de dépotoirs sauvages qu'on y décompte. Dans les quartiers marécageux, tels que Dandji dans le 1er arrondissement, les ordures ménagères servent souvent de remblai et les ONG de pré-collecte, compte tenu de leurs moyens de transport (charrettes à traction humaine) rencontrent des difficultés pour y accéder. Le constat est le même à Agla dans le 13ème arrondissement. Certains individus indélicats y soudoient les pré-collecteurs afin que ces derniers déversent les ordures collectées dans les bas-fonds où se situent leurs parcelles. En résumé, 70% des déchets ménagers sont jetés dans les rues, soit enfouis dans le sol ou utilisés comme remblais dans les zones marécageuses de la ville de Cotonou (Soclo, 1999). Cette situation suscite en nous plusieurs questions dont la principale est :

Par quelle politique peut-on réduire efficacement la prolifération des DSM dans la ville de Cotonou ?

Les interrogations susceptibles de nous aider à répondre à la question sus- citée se formulent comme suit:

ü Quelles sont les causes de la défaillance observée en matière de pré-collecte à Cotonou ?

ü Quels sont les déterminants de l'incivisme des ménages en matière de gestion des DSM à Cotonou?

ü Quels sont les facteurs justificatifs du recours aux dépotoirs sauvages observé chez les agents pré-collecteurs des DSM dans la ville de Cotonou?

Paragraphe 2 : Objectifs de l'étude et hypothèses de recherche

Les objectifs sont appréhendés d'un point de vue général puis d'un point de vue spécifique.

a- Objectif général

L'objectif général de notre étude est de proposer un cadre approprié de planification de la pré-collecte des DSM dans la ville de Cotonou.

b- Objectifs spécifiques

Afin de parvenir à l'objectif global ci-dessus défini, nous allons de façon spécifique:

ü Déterminer des moyens d'augmentation du niveau de pré- collecte,

ü Identifier les déterminants de l'incivisme des populations,

ü Déterminer les facteurs justificatifs du recours aux dépotoirs sauvages observé au niveau des agents pré-collecteurs des DSM.

De ces objectifs spécifiques découlent les hypothèses énumérées ci-dessous.

c- Hypothèses de recherche

Les différentes pistes que nous nous proposons d'explorer pour mieux cerner les contours du problème précédemment énoncé sont les suivantes :

ü Le faible niveau de pré-collecte des DSM à Cotonou est dû à l'insuffisance des moyens financiers dont disposent les ONG, à la faible demande effective des ménages et à l'inaccessibilité de certaines agglomérations ;

ü La non application de sanctions, l'absence de poubelles publiques, et l'ignorance des dangers liés à la prolifération des DSM expliquent l'incivisme des ménages ;

ü Le recours aux dépotoirs sauvages observé au niveau des agents pré-collecteurs des DSM s'explique par l'insuffisance des points de regroupements aménagés, par la proximité de dépotoirs sauvages et par l'incivisme des agents de pré-collecte.

SECTION2 : REVUE DE LITTERATURE

Une bonne gestion des Déchets Solides Ménagers vise entre autres deux objectifs :

ü Promouvoir la santé et le bien-être de toute la population urbaine,

ü Protéger l'avenir de l'environnement urbain (Diop, 1996a).

Afin de permettre aux acteurs de la filière de mieux coordonner leurs activités et atteindre les buts ci-dessus, de nombreux ouvrages et travaux de recherches se sont penchés sur la problématique de la gestion des DSM. Certains auteurs ont abordé l'aspect technique du sujet, partant de la catégorisation des déchets à des propositions pour une meilleure collecte des DSM. D'autres se sont plutôt intéressés aux nuisances générées par la prolifération en milieu urbain des DSM. D'autres encore ont proposé des options pour renforcer le système actuel de gestion des DSM à savoir l'éducation environnementale et la valorisation des déchets.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius