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Analyse de l'optimalité de la zone monétaire uemoa dans un contexte d'intégration

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par Sèwanoudé Honoré HOUNGBEDJI
Université de Parakou - Maitrise en Sciences Economiques 2007
  

sommaire suivant

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Anale de optimalité e la zne mnétai UEMOA dns un contete d'tégraon

REPUBLIQUE DU BENIN

***************

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DE PARAKOU

**************

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

Analyse de l'optimalité de la

zone monétaire UEMOA dans

un contexte d'intégration

Mémoire présenté et soutenu en vue de l'obtention de la Maîtrise en Sciences
Economiques

Option : Economie et Finance Internationales

Par :
HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré

Sous la direction du : Avec la collaboration de :

Professeur Barthélémy BIAO Gildéric Ephiphane ADJOVI

Agrégé des Sciences Economiques Ingénieur statisticien Economiste

Enseignant associé à la FASEG/U P

Septembre 2007

Mémire de maitrse réaisé et outenu par HOUNGBEDJI Swanodé Hnoré i

La Faculté n'entend donner aucune
approbation ni improbation aux
opinions émises dans les mémoires.
Celles-ci doivent être considérées
comme propres à leurs auteurs.

DEDICACE

Je dédie cette oeuvre à toi HOUNGBEDJI M. Elvira ma soeur, que ceci soit une référence à imiter et à dépasser.

Ce mémoire n'aurait pas vu le jour sans le soutien et le concours de plusieurs personnes dont les efforts ne sauraient estimés à leur juste valeur. Il nous tient à coeur de leur exprimer ici notre profonde gratitude et de leur adresser nos sincères remerciements. Nous nommons particulièrement le Professeur BIAO Barthélémy et Monsieur ADJOVI G. Epiphane qui en acceptant de diriger ce mémoire, ont marqué de leurs emprunte ce travail. Ils ne nous ont ménagé aucun effort pour faire de ce mémoire un travail scientifique.

Nos remerciements s'adressent aussi aux membres du jury de soutenance pour l'honneur qu'ils nous font d'être les examinateurs du présent mémoire. Leurs critiques, commentaires et questions me permettront d'améliorer ce mémoire.

Nous sommes redevables aux autorités décanales en l'occurrence Madame le Doyen AMOUSSA Rafiatou et tous les enseignants ; sans eux, il n'y aurait eu de formation et encore moins ce mémoire. Du fond de mon coeur, accepter chers Messieurs et Dames nos profondes gratitudes.

Nous remercions très sincèrement Monsieur DADE Augustin pour ses remarques pertinentes et ses conseils constructifs durant toute la phase de rédaction de ce mémoire.

Nous remercions du fond de notre coeur Monsieur GUEDEGBE Ghislain qui a suivi l'ensemble de ce mémoire.

Nous remercions Monsieur BIAOU Marcellin pour sa bienveillance à notre égard.

La joie au coeur, je remercie mes amis, tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

Enfin, mais pas les moindres je voudrais remercier mes parents .Trouvez à travers ce mémoire, le fruit de vos louables efforts.

ABREVIATIONS ET SIGLES

ALENA : Accord du Libre Echange Nord Américain

ANC : Afflux Net de Capitaux

ASEAN : Association des Nations de l'Asie du Sud Est

BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

BRVM : Bourse Régionale des Valeurs Mobilières

CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le

Développement.

CREPMF : Conseil Régional de L'Epargne Publique et du Marché Financier

DC/BR : Dépositaire Central/ Banque Règlement

FMI : Fonds Monétaire International

IDE : Investissement Direct Etranger

IP : Investissement de Portefeuille

M : Importation

MEG : Modèle d'Equilibre Général

MFR : Marché Financier Régional

OMC : Organisation Mondiale du Commerce

PER : Programme Economique Régional.

PIB : Produit Intérieur Brut

RDM : Reste du Monde

TC : Taux de Change

TCN : Taux de Change Nominal

TEC : Tarif Extérieur Commun

TOFE : Tableau des Opérations Financières de l'Etat

UE : Union Européenne

UEM : Union Economique et Monétaire

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

WDI :World Development Investment

X : Exportation

ZM : Zone Monétaire

ZMO : Zone Monétaire Optimale

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

Tableaux

Tableau 1 Taux de croissance des X et M intra UEMOA 22

Tableau 2 : taux de couverture du Commerce intra UEMOA 23

Tableau 3 : Balance commerciale intra UEMOA ...24

Tableau 4 : Balance commerciale par pays 25

Tableau 5: Coefficient d'intégration dans l'UEMOA 25

Tableau 6 : Propensions bilatérales et Régionale à importer 27

Tableau 7 : Structure par produit des échanges intra UEMOA 28

Tableau 8 : Taux d'ouverture des économies de l'UEMOA 39

Tableau 9 : Afflux nets de capitaux dans l'UEMOA 32

Tableau 10 : Les ANC par pays : ANNEXE

Tableau 11 : Financement bancaire et boursier au sein de l'UEMOA 34

Tableau 12 : La capitalisation boursière dans l'UEMOA 35

Tableau 13 : Les indices BVRM10 et BVRM composites du MFR ..35

Tableau 14 : Ecarts-types des indicateurs de convergence 39

Graphiques

Graphique 1 : Evolution des X et M intra UEMOA 23

Graphique 2 : Evolution du taux de couverture 24

Graphique 3 : Evolution des coefficients d'intégration 26

Graphique4 : Evolution du taux d'ouverture des économies par pays 30

Graphique 5 : Evolution du taux de croissance des afflux nets des capitaux 33

Graphique 6 : Evolution simultanée des indices boursiers 36

Graphique 7 : Evolution de R1 et R2 41

Graphique 8 : Evolution de R3 et R4 41

Graphique 9 : Evolution de R5, R6, R7, R8, 42

Graphique10 : Evolution des Yit 43

SOMMAIRE

Introduction Générale 1

Chapitre I : Cadre théorique et méthodologique de l'étude 4

Section 1 : Contexte, problématique et revue de littérature 5

Section 2 : Objectifs, hypothèses et méthodologie 14

Chapitre II : Approche de l'optimalité de la zone UEMOA à travers les échanges intra- UEMOA 21

Section 1 : Analyse des échanges commerciaux intra UEMOA 22

Section 2 : Analyse de l'intégration financière dans l'UEMOA .30

Chapitre III : Approche de l'optimalité de la zone UEMOA à travers la convergence des économies de l'UEMOA 37

Section 1 : La convergence des indicateurs macroéconomiques . 38

Section 2 : Suggestions de politique économique . 45

Conclusion générale 49

INTRODUCTION

GENERALE

L'euphorie inhérente à l'intégration économique a suscité l'émergence des pôles économiques à travers le monde. Avec l'extension de l'économie du marché et les négociations commerciales qui s'opèrent par le biais de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), l'intégration économique devient un impératif aux nations. Les vertus tant prônées d'une telle intégration, semblent plus que jamais évidentes : allocation optimale des ressources, accroissement des investissements, de l'épargne intérieure et une intermédiation financière qui renforcent l'accroissement des échanges internationaux. Ces vertus sont censées permettre aux économies de l'espace, de tirer profit des opportunités offertes par la nouvelle donne de l'économie internationale qu'est la mondialisation. Elle se justifie par le fait que la coordination des politiques économiques à l'échelle sous-régionale pallierait la vulnérabilité extérieure dont sont victimes ces économies, stimulerait les possibilités de croissance interne, agrandirait leur poids dans les négociations internationales et conduirait à une extension des marchés nationaux via l'économie d'échelle.

Bien que convaincu du créneau porteur qu'est l'intégration, ces blocs économiques ont cependant connu des situations mitigées dans leur marche vers une Union Economique et Monétaire (UEM) viabilisée.

L'UEMOA, à l'instar des autres ensembles régionaux, a du mal à faire de l'intégration économique, un instrument utile pour faire face aux enjeux et défis de la mondialisation afin d'asseoir les bases d'une croissance économique durable aux pays membres.

Les réformes ainsi engagées par cet espace à travers l'adoption d'une politique commerciale commune et la création de son Marché Financier Régional (MFR) devraient accroître les échanges en son sein. De même, la gestion des politiques économiques qui s'opère par l'instauration du respect des critères de convergence, gage d'une bonne gestion des finances publiques, devrait permettre de diminuer au maximum les différences entre certaines variables macroéconomiques. Elle renforcerait les performances économiques en termes de croissance et de surcroît, accélérerait l'intégration économique de cette zone.

Eu égard à ces facteurs (accroissement des échanges intra et coordination des politiques économiques), leur effectivité en termes de réalisation d'objectif devrait permettre de voir en l'UEMOA, une zone monétaire optimale (ZMO).

L'étude des préoccupations relatives à la convergence des économies et de l'intensification des échanges au sein d'une UEM donnée, permet d'introduire dans l'analyse, la théorie des zones monétaires optimales. C'est dans cette logique que nous décidé de porter notre réflexion sur le thème « Analyse de l'optimalité de la

zone monétaire UEMOA dans un contexte d'intégration ». En d'autres termes, l'UEMOA est-elle une ZMO ? C'est à ce niveau que réside la problématique de cette recherche.

A la lumière de la revue de littérature en la matière, pour y parvenir nous avons calculé et analysé dans un premier temps les indicateurs des échanges commerciaux intra UEMOA, dans un second temps ceux liés aux échanges financiers via l'intégration financière. Enfin, nous avons utilisé le test de la a convergence et le modèle de ß-convergence d'inspiration néoclassique qui se complètent.

En effet le test statistique de a- convergence vise à mesurer le degré de rapprochement dans le temps entre plusieurs économies au regard d'un ou plusieurs indicateurs macroéconomiques. Une tendance à la diminution de l'écart type de ces indicateurs indiquerait la présomption de la présence d'un mécanisme de convergence au sein des économies. Tandisque le modèle de ß-convergence vise d'une part à indiquer la nature de convergence dont il est question et d'autres part permet de calculer le taux de convergence des économies vers l'état d'équilibre. Ces analyses vont permettre de juger de l'optimalité de l'aire monétaire UEMOA.

De ce fait, un plan tripartite structuré en des chapitres composés chacun de sections est adopté. Il s'agit d'aborder dans un premier chapitre le cadre théorique et méthodologique ; ensuite le second chapitre portera sur l'approche de l'optimalité de la zone UEMOA à travers les échanges intra UEMOA et enfin le dernier chapitre étudiera l'approche de l'optimalité de la zone UEMOA à travers la convergence des économies de l'UEMOA.

CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE DE
L'ETUDE

PREMIER CHAPITRE

Ce chapitre vise à présenter le cadre théorique et méthodologique auquel s'identifie la question de recherche. Il a pour préoccupation majeure de nous présenté d'une part le contexte, la problématique et la revue de littérature (section 1) et d'autre part les objectifs, les hypothèses et la méthodologie de recherche (section2).

Section 1 : Contexte, problématique et revue de littérature. Paragraphe1 : Contexte et problématique

A) Contexte et justification

Le bouleversement économique actuel engendré dans le monde par la globalisation financière, marginalise les pays en développement en l'occurrence les pays d'Afrique subsaharienne dans les relations économiques internationales. Dès lors, la formation des pôles économiques dans le monde à travers l'intégration économique complète, a fait nourrir aux pays africains et en particulier aux pays de l'Afrique occidentale unis par une histoire commune (colonisation), l'envie de se mettre en coopération.

De ce fait, ayant hérité d'une union monétaire (UMOA est créée en 1962) au lendemain des indépendances, certains pays tels que : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, décidèrent le 10 janvier 1994 de l'unification de leurs économies (UEMOA).Par la suite la Guinée Bissau adhère à cette union le 02 mai 1997.

L'objectif assigné à cet espace économique ainsi créée est de favoriser la croissance économique et le développement à travers les axes cibles suivants :

· le renforcement de la compétitivité économique dans le cadre d'un marché ouvert et communautaire ;

· la convergence des politiques et des indicateurs de politiques macroéconomiques ;

· la création d'un marché commun ;

· la coordination des politiques sectorielles ;

· l'harmonisation des politiques budgétaires1 .

L'intégration des économies de ces huit pays disposant d'une population estimée à 82 millions d'habitants s'avère indispensable. La réalisation de cet objectif passe par l'usage d'une monnaie unique et une unification complète de leurs

1 Voir traité de l'UEMOA, article 4

économies. Cet objectif ne peut être atteint si l'UEMOA en son sein ne constitue pas
une ZMO. C'est pour répondre à cette préoccupation que nous nous proposons de

réfléchir sur le thème : « Analyse de l'optimalité de la zone monétaire UEMOA dans un contexte d'intégration ».

B) Problématique

Sous l'effet des impératifs qu'exigent la mondialisation, et ses retombées néfastes sur « les petites nations », les pays de la zone UEMOA se sont engagés sur la voie de la création d'un espace économique viable où tous les pays membres amorceront les bases d'un sentier de croissance économique durable et soutenable. Le socle de la réalisation de cet objectif qu'est le développement équitable et durable des pays membres passe par l'émergence d'un certain nombre de conditions. Il s'agit de l'existence des critères propres et propices à une ZMO, afin que l'UEMOA soit un véritable moteur d'intégration et de développement durable ; avec pour valeur essentielle l'efficience axée sur la rigidité d'un taux de change (TC) commun.

L'absence de ces critères fera biaiser l'atteinte de l'objectif d'un développement endogène dans l'ère de la globalisation des économies. De même les structures économiques et financières hétérogènes souvent à l'origine des rigidités dans la conduite du processus d'intégration, pourraient créer des différences non désirées sur les économies des pays membres.

Face à la situation mitigée de l'UEMOA dans sa marche vers une intégration économique, il urge d'élucider cette préoccupation à savoir : l'UEMOA est- elle une ZMO ? C'est à ce niveau que réside la problématique de cette recherche. A la lumière des soubassements théoriques et des travaux empiriques cette question de l'étude sera appréhendée à travers les questions spécifiques que voici :

· Quel est le niveau des échanges intra UEMOA ?

· Quel est l'état de convergence des économies de l'UEMOA ?

Le cadre théorique nous permettant d'appréhender cette question de recherche est la théorie des Zones Monétaires Optimales.

Paragraphe 2 : Revue Critique de la littérature

L'architecture de l'économie mondiale contemporaine, notamment avec l'éclosion des regroupements régionaux, a fait renaître le débat sur les ZMO. Cette

théorie des ZMO, s'inscrit dans le cadre de la macroéconomie keynésienne des années 1960. Elle est née du débat en cours sur les avantages et coûts liés à un régime de change (change fixe et flexible).

En effet, à la suite d'une relative stabilité du Système Monétaire International, le débat sur la supériorité d'un régime de change s'instaure. Selon les tenants du change flottant, si les prix et salaires sont flexibles, une variation du taux de change est peu coûteuse pour corriger les déséquilibres extérieurs et permettre une flexibilité de la politique économique pour tous les pays.

C'est dans ce contexte que le Professeur R. MUNDELL (1961) expose la théorie sur les conditions d'optimalité d'une zone monétaire (ZM).

A) Le coeur de la théorie

La problématique était de savoir, à partir de quel moment deux pays, ont intérêt à se lier entre eux par un système de change fixe.

Sous les hypothèses de flexibilité des prix et salaires, une mobilité de travail entre pays et une immobilité des capitaux, ces facteurs rendent moins nécessaires les modifications du taux de change pour restaurer la compétitivité internationale et l'équilibre extérieur. Ainsi donc, le passage des travailleurs d'une région A à chômage élevé vers une région B à faible chômage tend à uniformiser les salaires et les coûts.

Le Professeur R. MUNDELL définit donc une ZMO comme étant un espace monétaire à l'intérieur duquel, les régions qui le composent n'ont pas besoin du taux de change (TC) commun, comme instrument d'ajustement pouvant être utilisé pour les résorptions des déséquilibres consécutifs à des chocs asymétriques internes et externes qui frapperont les Etats membres de la zone. L'adoption d'un taux de change fixe de façon irréversible et d'une monnaie unique entre les pays est la condition sine qua non d'appartenance à une union monétaire (UM). Lorsque les pays d'une UM renoncent à utiliser le TC comme instrument de politique économique, d'autres critères permettent de juger de l'optimalité d'une ZM. Ces derniers découlent des mécanismes d'ajustement susceptibles de surplanter le TC. Au nombre de ces critères on a :

? Le degré de mobilité du travail

Proposé par R. MUNDELL (1961), la mobilité du facteur travail, pourrait se substituer à la flexibilité du taux de change nominal (TCN).

En effet, l'ajustement des déséquilibres se réalise par un transfert de ressources humaines d'une région A en récession vers une région B en expansion. Ce qui permet, dans un système de change fixe, la résorption du chômage et le déficit commercial en A. Par contre, il est observé une hausse des salaires dans la région B sans faire recours à l'usage du TC.

? Degré d'ouverture

En complétant cette analyse de MUNDELL, McKINNON (1963) ajoute que c'est le degré d'ouverture de l'économie, mesuré par le rapport des biens échangeables et les biens non échangeables qui doit motiver l'appartenance d'une économie à une UM.

En effet, plus l'économie est ouverte, plus les prix nationaux sont soumis aux effets de variation du TC. Ces effets peuvent provoquer des modifications des coûts notamment celui de la main d'oeuvre. Une parité fixe est donc préférable pour les économies ouvertes du fait que les variations du TCN auraient sans doute des effets sensibles sur leur compétitivité réelle. Par conséquent, les économies ouvertes ont intérêt à constituer une ZM afin d'éliminer les risques de changes qui sont sources de fortes instabilités financières et économiques.

? Degré de diversification des productions

KENEN (1969) montre que la mobilité du travail n'est pas un critère satisfaisant de la ZMO car elle est rarement parfaite. Mais si la structure de production est diversifiée, un choc négatif sur la demande d'un type de bien ou d'un secteur d'activité, aura un effet moindre. Ceci résulte d'une faible fraction d'emploi détenue par chaque type de bien ou de secteur dans l'économie.

De même, les chocs ne peuvent atteindre simultanément tous les secteurs de l'économie. Si le TC est utilisé comme instrument de stabilisation, les variations seraient plus importantes dans une économie non diversifiée. Dans une économie diversifiée les chocs extérieurs se compensent plus facilement et l'instrument du TC sera moins utilisé. On dit que ces économies sont mieux armées que les autres pour

participer à une UM. Ces trois critères d'optimalité d'une ZM, constituent la phase pionnière de la théorie traditionnelle des ZMO [MONGELLI ,2002].

Néanmoins, d'autres critères tels que : l'intégration financière et la similarité des taux d'inflation viendront renforcer cette théorie traditionnelle des ZMO.

En effet, pour INGRAM et JOHNSON (1969), l'intégration financière rend moins nécessaire les modifications des coûts relatifs entre pays via l'ajustement du TC. La libéralisation financière permet de corriger les déséquilibres de la balance de paiement sans pression sur le TC et les taux d'intérêt. Cette approche se fonde sur le fait que les capitaux sont plus mobiles que la main d'oeuvre pour financer les déséquilibres intra régions. Ainsi, si la fluidité des capitaux entre pays excédentaires et les pays déficitaires est assurée dans le même espace, cette ZM est optimale. Ici l'optimalité d'une UM est appréciée lorsqu'elle est totalement intégrée du point de vue financier.

GIOVANNI et MAGNIFICO (1973) soutiennent la similarité dans les taux d'inflation entre les pays comme une condition d'optimalité d'une ZMO.

En effet, cette similarité rend moins nécessaires les modifications des TC (réévaluation ou dévaluation) vis-à-vis des autres monnaies pour restaurer la compétitivité internationale.

Il ressort de ces analyses que ces critères ont pour avantage l'élimination du risque de change et pour inconvénient la perte de la souveraineté monétaire. Cette théorie traditionnelle des ZMO surestime le rôle du TC dans l'ajustement des chocs. Ces auteurs de la phase pionnière ont posé la question de l'arbitrage entre le TC fixe et flexible pour un espace économique. Ils concluent qu'une UM ne serait concevable de manière optimale que pour les régions affectées par des chocs symétriques et qui disposent face à des chocs asymétriques, des mécanismes d'ajustement automatique.

Force est de constater que cette théorie traditionnelle des ZMO, n'offre pas un cadre global pour juger de l'ensemble des coûts et bénéfices de l'UM. Elle se concentre sur les coûts macroéconomiques qu'engendre l'abandon de l'instrument du TC. De même, elle ne permet pas de déterminer un seuil à partir duquel l'UM est bénéfique pour un pays. Ces éléments d'insuffisance sont à l'origine du prolongement empirique de cette théorie des ZMO.

B) Prolongement empirique

Ce prolongement empirique repositionne la problématique autour des enjeux de l'UEM. Dans cette nouvelle approche, il ne s'agit plus de déterminer les critères d'optimalité d'une ZMO, mais d'identifier les coûts et bénéfices liés à l'UEM.

L'enjeu d'une UM s'analyse autour de deux aspects :

· une UM est - elle optimale ?

· un pays a-t-il ou non intérêt à intégrer une ZM existante ?

Ces enjeux posent le problème de la stabilité (interne et externe) des structures. Plusieurs courants d'idées aussi complémentaires vont enrichir la littérature économique en la matière.

'7 P.KRUGMAN, et M. OBSTFELD (2000)

Pour ces auteurs, l'analyse coût - bénéfice pour un pays de rejoindre une ZM à TC fixe dépend de la mesure dans laquelle son économie est bien intégrée à celle de ses partenaires potentiels. Il en résulte que le seuil critique d'intégration d'un pays est en corrélation négative avec la perte de stabilité économique résultant d'une perturbation sur le marché des prix. De même, ce degré d'intégration est en corrélation positive avec le gain d'efficience monétaire. De ce fait, un pays intégrera une ZM lorsque son gain d'efficience est supérieur à sa perte de stabilité économique. L'adhésion n'est avantageuse qu'au-delà d'un seuil critique d'intégration. Ils définissent enfin une ZMO comme un groupe de régions dont les économies sont étroitement liées par les échanges de biens et pour la mobilité des facteurs de production.

'7 BAYOUMI (1994)

Il propose l'analyse de la ZMO dans un Modèle d'Equilibre Général (MEG) dans lequel les prix et les salaires sont rigides.

En effet, dans son modèle à plusieurs régions il aboutit aux résultats suivants : d'une part l'UM accroît le bien-être intérieur de la zone tandis qu'elle le réduit à l'extérieur et d'autre part l'adhésion accroît les bénéfices des adhérents précédents. De même, le gain net de l'UM dépend de plusieurs facteurs tels que : la taille économique de l'espace, la corrélation des chocs, la mobilité du travail, le niveau des coûts de transaction et des relations entre les niveaux de demande des biens dans les différentes régions.

'7 RICCI (1997)

Présenté sous le MEG avec les mêmes hypothèses que BAYOUMI, ce modèle vise à déterminer si l'Union Européenne est une ZMO. Pour ce faire, il s'intéresse à mesurer le degré du commerce intra Union Européenne, l'asymétrie des chocs et étudie les facteurs d'ajustement pouvant remplacer l'instrument du TC.

La résolution de son modèle nous renseigne que lorsqu'il y a une croissance des économies, en accroissant l'ampleur des chocs réels, ceci réduit le bien être net de l'UM. Malgré la pertinence de ses conclusions, son modèle n'a pas pu lever l'équivoque.

~ HELPMAN (1982)

Le MEG, avec marché financier imparfait qu'il a développé montre qu'il est difficile de s'assurer contre les chocs affectant le revenu du travail. Dans ce contexte, les fluctuations monétaires résultant des chocs réels, engendrent des variations du TC. Ces variations ne sont bénéfiques que si elles créent des opportunités d'assurance dans les échanges d'actifs nominaux.

~ NEUMEVER (1998)

Dans la même vision que HELPMAN, il étend l'analyse aux chocs politiques. Il montre que les chocs politiques (décisions politiques) diminuent l'efficacité des marchés financiers. Il conclut que l'adhésion à une ZM améliore le bien-être si les gains issus de l'élimination du risque de change excèdent le coût des divers instruments financiers dans l'économie.

~ EICHENGREEN (1997)

Il détermine un indice de l'optimalité d'une ZM. Cet indice est la pondération des indicateurs suivants : asymétrie des chocs, importance du commerce bilatéral, taille économique des pays. Il aboutit à un résultat selon lequel le coût de l'UM est faible si le degré de symétrie des chocs est grand. Cette approche est fondée sur le fait que les mouvements de production reflètent à la fois l'influence des chocs et les réponses de politique économique. Par la méthode «auto regressive vector» et la procédure de décomposition appliquées à cet effet, il est permis d'identifier les chocs d'offre, de demande et de les différencier des réponses aux chocs.

Néanmoins, cette méthode est remise en cause car elle ne permet pas d'identifier l'origine des chocs. De même le problème posé par l'abandon de l'instrument du TC ne tient pas seulement à l'asymétrie des chocs mais aux réactions des économies face à un choc commun.

L'analyse des théories de la ZMO issue des prolongements empiriques nous laisse à notre soif. Ces approches ne sont pas réellement novatrices puisque les arguments mis en avant sont très similaires. La détermination des coûts et bénéfices liés à l'UM est difficilement quantifiable pour juger de l'optimalité d'une ZM. Cette situation amène à un réexamen de la théorie.

C) Réexamen de la théorie

Les critiques sur les hypothèses et conclusions ont engendré une reformulation de la théorie des ZMO. Le cadre théorique est remis en cause en raison de son manque d'unification et de son caractère restrictif.

En effet, la littérature économique révèle que cette théorie (Théorie traditionnelle et les prolongements empiriques) est régie dans :

~ un cadre non unifié.

On y détecte une contradiction interne. A titre illustratif, une petite économie ouverte se doit d'adopter un change fixe (selon le critère d'ouverture de KENEN, 1969). Cependant, une petite économie a toutes les chances d'être peu diversifiée et devrait opter pour un change flottant (KENEN, 2003b). Ceci révèle un manque de cohérence dans le cadre analytique. Cette contradiction dans les conclusions est due aux différences dans les hypothèses et sur la source des déséquilibres (TAVLAS ,1994).

De même, si la mobilité du travail peut favoriser la concentration de la production, ce critère de mobilité du travail peut donc s'opposer aux critères de diversification des structures productives (GROS, 2003).

~ un cadre restrictif

La théorie traditionnelle des ZMO se concentre sur deux pays et omet les chocs extérieurs (variation du TC). Il est probable que, la politique monétaire menée par les principaux pays partenaires non membres influence le bien-être de la ZM. Les études empiriques ont montré que l'instrument du TC comme mécanisme d'ajustement est moins efficace. Il permet un ajustement face aux chocs sous certaines conditions. En effet, une variation du TCN ne permet l'ajustement que si dans le premier pays, le même niveau de dépréciation est requis vis-à-vis du RDM. Dans le second pays, aucune modification du TCR n'est viable (Mélitz, 1995).

~ l'endogénéité des critères

L'analyse des critères de la ZMO est basée sur des hypothèses statiques. Les critères peuvent évoluer dans le temps et sont affectés par le processus même d'intégration économique. L'intensité du commerce et le niveau de corrélation des cycles entre pays constituent deux critères des ZMO. La formation de l'UEM pourrait influencer le niveau de ces deux critères à l'intérieur d'une ZM. Les études empiriques sur l'Union Européenne révèlent que l'intégration économique et monétaire a pour effets de renforcer les échanges et rend les chocs plus symétriques2.

Cette réalité amène les économistes notamment P.KRUGMAN à parler d'endogénéité des critères d'une ZMO. Il en découle que, même si un ensemble de pays ne remplit pas les critères d'une ZMO ex ante, il est possible qu'il les remplisse ex post.

~ alternative de l'UEM

Le TC est un instrument efficace de stabilisation en raison de l'hypothèse keynésienne qui régit la théorie des ZMO. Lorsque ces hypothèses ne sont plus vérifiées le TC :

o n'est plus toujours efficace. Il est efficace lorsque la variation du

TCN se répercute sur la compétitivité et n'est pas compensé par les variations du prix ;

o peut générer des chocs sur le marché des titres, compte tenu des

anticipations des agents économiques. Ces anticipations se font de façon mimétique et créent des bulles spéculatives, sources des crashs boursiers (BUITTER, 2000) ;

o peut être un instrument dangereux de crise.

En effet, dans la théorie traditionnelle des ZMO, il y a absence de mobilité des capitaux. Or dans un contexte d'extrême mobilité des capitaux, un pays ne peut donc pas avoir à la fois un TC stable et une politique monétaire indépendante. [Triangle d'impossibilité de MUNDELL]. Cette contrainte pèse sur les économies et se traduit par les crises de change [crise du Système Monétaire Européenne, Mexicaine, Asiatique]. Ainsi donc, l'adoption d'un change flottant constitue la nouvelle alternative.

2 Rapport du commission Européenne 1990

Il ressort de l'analyse de ces insuffisances que la théorie traditionnelle des ZMO focalise son attention sur les coûts et donne peu de chance aux bénéfices découlant d'une UEM. De ce fait, elle ne peut être considérée comme un cadre complet d'analyse d'une UEM. On y décèle la non référence aux relations entre pays membres et les tiers (RICCI, 1997). La prise en compte des interdépendances entre les pays membres conduit à l'analyse de la stabilité de l'UM par une coordination internationale des politiques économiques. Cette coordination prend en compte les problèmes d'externalités (en les internalisant). Elle aboutit en général à un bien-être supérieur pour l'ensemble des pays. Cette nouvelle donne paraît aux yeux des économistes l'outil d'analyse de l'optimalité d'une ZM.

BOURGUINAT et KINDLEBERGER (1999) ; s'inscrivant dans cette logique montrent que les pays qui ont des relations commerciales intenses et qui acceptent un même compromis en matière de politique économique; remplissent les conditions d'optimalité d'une ZM. En d'autre terme, l'intensification des échanges au sein d'une UEM donnée est une condition nécessaire mais non encore suffisante pour la formation d'une ZMO. A l'épreuve des faits et en s'inspirant de l'expérience de l'UE la plus plausible, la convergence des économies parait ainsi une condition suffisante afin de rendre optimum un espace économique et monétaire. Sur ce, ce paradigme pourrait être un outil d'analyse de l'optimalité d'une ZM dans un contexte d'intégration. Ainsi donc, l'analyse de l'optimalité de la zone monétaire l'UEMOA se fera sous deux approches :

> l'approche d'échange intra zone ;

> l'approche convergence des économies.

Section 2 : Objectifs, hypothèses et méthodologie Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses

A) Objectifs de la recherche

L'objectif principal de la présente étude est d'analyser à la lumière de la

théorie de la ZMO si l'UEMOA en est une. Il s'agira plus spécifiquement :


· d'évaluer les échanges au sein de l'UEMOA .Ceci à travers les aspects relatifs :

*à l'évaluation et à l'analyse du commerce intra UEMOA ;

* à l'évaluation et à l'analyse de l'intégration financière ;

· d'analyser la convergence des économies au sein de l'UEMOA.

B) Hypothèses de recherche

Pour atteindre les objectifs, nous émettons un certain nombre d'hypothèses à savoir :

H1 : les échanges intra UEMOA sont très faibles ;

H2 : les économies au sein de l'UEMOA ne convergent pas.

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