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Analyse du système de commercialisation des graines de "voacanga africana" au Bénin et les implications pour la conservation de l'espèce

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par K. Edem Aubin Fafeh
 - agroéconomiste 2011
  

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ANALYSE DU SYSTEME DE COMMERCIALISATION DES GRAINES DE VOACANGA AFRICANA AU BENIN ET LES IMPLICATIONS POUR LA CONSERVATION DE L'ESPECE

Ir. Aubin Edem K. FAFEH

Agroéconomiste

Auteurs

a- Fafeh K. E. Aubin, Ingénieur agroéconomiste, aubinextra@gmail.com

b- Dr. Orou Gaoue

c- Dr. Achigan Eunock

d- N'danikou Sognigbé, Ingénieur agroferestier, ethnobotaniste

e- Ir. Avohou Hermane, Assistant de recherche

RESUME

Au Bénin, les Produits forestiers Non Ligneux (PFNL) occupent une place non négligeable dans les activités et transactions des populations rurales dans les différentes formes d'utilisation des forêts ou écosystèmes forestiers. Parmi les PFNL, il y a Voacanga africana sur lequel peu d'études ont été réalisé au Bénin en particulier et en Afrique occidentale en général. Des études fournissent des données empiriques sur le volume des graines commercialisées, elles abordent peu les aspects socio-économiques couvrant toute la chaine de commercialisation allant des récolteurs/producteurs aux consommateurs. C'est pour contribuer à mieux cerner la structure et le fonctionnement des marchés liés aux graines de V. africana au Bénin, que cette étude intitulée « analyse de la commercialisation des graines de V. africana au Bénin et les implications pour la conservation de l'espèce » a été initiée.

L'objectif principal de cette étude est d'analyser le système de commercialisation des graines de Voacanga africana au Bénin afin de ressortir les impacts de l'activité sur la durabilité de l'espèce dans la zone d'étude. Il en ressort que la chaine de commercialisation des graines de Voacanga africana est constituée de cinq catégories d'acteurs à savoir : les récolteurs, les courtiers, les collecteurs, les grossistes et les exportateurs. Trois principaux types de circuit de commercialisation ont été identifiés : les circuits à trois intermédiaires, deux intermédiaires et un intermédiaire.

Tous ces acteurs réalisent une seule fonction : la fonction d'échange. Les récolteurs enquêtés ont une ancienneté moyenne de 3,91 ans. En ce qui concerne les commerçants, l'ancienneté moyenne est de 3,93 ans. Dans la zone d'étude, les acteurs ne sont pas organisés en groupements ou en associations. Ce qui fait qu'ils sont peu informés même mal informés parfois surtout les récolteurs. Cependant, certains récolteurs arrivent individuellement à lier des accords tant avec les courtiers qu'avec la grossiste. Les accords sont caractérisés par une forme de relation de type contractuel qui est nourri par le paiement à l'avance et la prise de rendez-vous. Il n'existe pas de contrat écrit même s'il y a transactions financières. Toutefois, les accords sont souvent respectés (100% des cas observés) et ceci sans difficultés majeures.

Environ 9 tonnes de graines ont été récoltées en 2010 et seulement 3,5 tonnes de graines ont été exportées. Il en ressort aussi que d'énormes pertes sont enregistrées le long de la chaine de commercialisation. La récolte de même que la vente ont chuté considérablement en 2011, soit de 60,05% par rapport à l'année 2010.

Les marges bénéficiaires sont de 123,34 F CFA par KG de graines, 4,70 F CFA par KG de graines, 197,07 F CFA par KG de graines, 647,17 F CFA par KG de graines respectivement pour les récolteurs, les courtiers, les collecteurs et la grossiste. On note une concentration des richesses générées au niveau de la grossiste ; ce qui s'explique par le fait que le marché de graines de V. africana dans la zone d'étude est un monopsone qui est conduit par la grossiste.

Les contraintes qui limitent l'essor de l'activité sont : la non organisation des acteurs. Il faudra donc organiser la filière de graines de V. africana dans la zone d'étude et développer une stratégie de conservation de V. africana en particulier basée sur l'approche `'conserve through use'' dans la zone d'étude.

Table des matières

RESUME 3

1. INTRODUCTION, PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L'ETUDE 4

1.1 Introduction 4

1.2. Problématique 5

1.3. Objectifs 6

2. CADRE THEORIQUE ET SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 7

2.1. Cadre théorique 7

2.2. Synthèse bibliographique 11

2.2.1. Produits forestiers non ligneux (PFNL) : définitions et importance 11

2.2.2. Système de commercialisation des PFNL : définitions, acteurs et caractéristiques du marché 12

2.2.3. Voacanga africana : généralités et commercialisation 14

3. METHODOLOGIE DE L'ETUDE 17

3.1. Présentation de la zone d'étude 17

3.2. Population de l'étude et échantillonnage 17

3.3. Choix des zones de récolte et des récolteurs 17

3.4. Choix des commerçants 18

3.5. Les données et leurs sources 19

3.6. Traitement et technique d'analyse des données 20

3.7. Limites de l'étude 20

4. IDENTIFICATION ET CARACTERISTIQUES DES ACTEURS 22

4.1. Identification des acteurs 22

4.2. Caractéristiques socioéconomiques des acteurs 22

5. FONCTIONNEMENT DU MARCHE DE FRUITS/GRAINES DE VOACANGA AFRICANA 27

5.1. Les circuits de commercialisation des fruits/graines de V. africana 27

5.1.1. La structure globale de la chaine de commercialisation 27

5.1.2. Les différents types de circuits 28

5.2. Relations entre les acteurs 29

5.3. Le flux de fruits/graines de Voacanga africana 31

6. PERFORMANCE DU MARCHE DE GRAINES DE VOACANGA AFRICANA DANS LA ZONE D'ETUDE 34

6.1. Les charges supportées par les acteurs 34

6.2. Les prix d'achat et prix de vente pratiqués par les acteurs 35

6.3. Marges bénéficiaires des acteurs 36

6.4. Contraintes des acteurs dans l'activité 38

6.5. Impact de l'activité sur la conservation de Voacanga africana 38

7. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 40

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 42

ANNEXES 46

LISTE DE FIGURES

Figure 1: Paradigme Structure - Comportement - Performance (SCP) 9

Figure 2: Paradigme SCP envisagé sous un angle dynamique 11

Figure 3: Répartition des récolteurs par classe d'âge 25

Figure 4: Répartition des commerçants par classe d'âge 25

Figure 5: Fonctionnement de la chaine de commercialisation et les relations entre les acteurs 29

Figure 6: Catégories d'acteurs et proportion impliquées dans les accords liés à la vente de 32

Figure 7: Flux de graines entre les catégories d'acteurs 34

Figure 8: Répartition des richesses entre les catégories d'acteurs 38

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Eléments de la structure, de la conduite et de la performance des marchés 11

Tableau 2: Répartition des récolteurs enquêtés par localité 19

Tableau 3: Répartition des acteurs par sexe 24

Tableau 4: Répartition des acteurs selon leur niveau d'éducation 26

Tableau 5: Répartition des récolteurs selon l'âge et le niveau d'éducation 26

Tableau 6: Quantités de graines récoltées et vendues par catégorie d'acteurs en 2010 et en 2011 33

Tableau 7: Les prix d'achat et de vente pratiqués par les acteurs et les charges supportées 37

Tableau 8: Marges bénéficiaires de chaque catégorie d'acteurs 38

1. INTRODUCTION, PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L'ETUDE

1.1 Introduction

Les écosystèmes forestiers d'Afrique renferment une grande diversité d'espèces végétales qui fournissent d'importantes quantités de produits forestiers non ligneux (PFNL) aux populations locales. Longtemps marginalisés au profit du bois d'oeuvre, les PFNL font l'objet d'une attention particulière en raison de leur contribution à la vie de nombreuses populations des pays en voie de développement (Marshall et al., 2003). De manière générale, la commercialisation des PFNL est de nos jours largement encouragée dans les approches de développement rural et de conservation des espèces. L'exploitation et la vente des PFNL concernent beaucoup plus la section pauvre de la communauté. Selon Neumann et Hirsch (2000), ces activités ne fournissent pas des méthodes d'avancement socio-économique. Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, en reprenant Zeh Ondo (1998), le développement de l'exploitation commerciale des PFNL est considéré par un certain nombre de chercheurs aussi bien comme moyen pour améliorer les conditions de vie des populations rurales que comme une approche appropriée pour la conservation des forêts.

La contribution des PFNL dans la vie de nombreuses populations des pays en développement est reconnue (Marshall et al., op. cit.). En effet, ils sont utilisés par les populations comme source d'aliments, de condiments, de remèdes et de matières premières pour plusieurs usages. C'est ainsi que plusieurs études ont été faites sur les PFNL d'intérêt alimentaire et sur leur contribution au développement économique des populations (mangues sauvages).

Au Bénin, Les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) occupent une place non négligeable dans les activités et transactions des populations rurales dans les différentes formes d'utilisation des forêts.

Ainsi, la gamme d'utilisation des PFNL concerne :

· les fruits utilisés dans l'alimentation, la pharmacopée et l'industrie ;

· les feuilles utilisées dans l'alimentation aussi bien des hommes que celle des animaux. Certaines d'elles constituent donc des fourrages très appréciés et appelés des animaux surtout en saison sèche ;

· les feuilles d'emballage

· les écorces et racines utilisées dans la pharmacopée, etc. ;

· la faune

· la serve et les extraits utilisés dans l'industrie pour la fabrication de la gomme et des produits cosmétiques.

Parmi les PFNL, il y a Voacanga africana sur lequel peu d'études ont été réalisé au Bénin en particulier et en Afrique occidentale en général. Cette espèce est plus exploitée en Afrique centrale notamment au Cameroun où d'importantes études ont été réalisées. Des études fournissent des données empiriques sur le volume des PFNL commercialisées mais elles abordent peu les aspects socio-économiques couvrant toute la chaine de commercialisation, des récolteurs ou producteurs aux commerçants.

C'est pour contribuer à mieux cerner la structure et le fonctionnement des marchés liés aux PFNL de V. africana, que cette étude intitulée « analyse de la commercialisation des graines de V. africana au Bénin et les implications pour la conservation de l'espèce » a été initiée.

1.2. Problématique

L'exploitation industrielle de la forêt par des sociétés riveraines des écosystèmes forestiers a été longtemps perçue comme la principale et unique activité génératrice de revenus. A ce titre, le bois d'oeuvre était considéré comme la seule ressource forestière ayant une valeur monétaire. Les PFNL pour la plupart n'étaient exploités par les ménages qu'à des fins de consommation. Mais depuis quelques années, on note une évolution en matière de commerce de ces produits.

Les graines de V. africana sont des PFNL qui font objet de commercialisation dans les communes de Kpomassè, Ouidah et Tori, situées au sud-ouest du Bénin. Le système de commercialisation de ces produits sont peu connu. Les graines sont exportées vers l'Europe au bout du circuit. Elles n'ont pas d'usages locaux importants. L'activité est récente et très peu développée dans la zone ; les acteurs ne sont pas visiblement organisés. Ce manque d'organisation ramène les paysans à la position `'d'accepteurs de prix'' des commerçants.

Malgré le faible développement de l'activité, d'importantes quantités de graines sont collectées et commercialisées chaque année. Selon les estimations, plus de 400 tonnes, en Afrique occidentale, plus de graines de l'espèce seraient exportées chaque année vers l'Europe. Cunninghan en 1993 déjà, a noté que, environ 575 tonnes de graines de V. africana exportées du Cameroun vers la France.

Lorsque l'on sait que l'espèce (V. africana) se reproduit principalement à partir des graines, la régénération de l'espèce et la durabilité de l'espèce serait compromise. Il s'avère nécessaire d'avoir des données sur les quantités de graines collectées ainsi les flux économiques brassés entre les acteurs afin de détenir des données quantitatives et qualitatives pour attirer l'attention des décideurs politiques sur la nécessité d'organiser cette activité pour en assurer la durabilité.

En ce qui nous concerne et au regard de cette situation de référence de la commercialisation des amandes de V. africana (et des PFNL en général) au Bénin, il s'agit de trouver des éléments de réponses à un certain nombre de questions à savoir :

· Quels sont les acteurs engagés dans le circuit de commercialisation ?

· Quelle est l'offre de la zone pour satisfaire les marchés ?

· Quelle est la rentabilité de l'activité?

· Quelles sont les contraintes du système de commercialisation des graines de V. africana dans la zone d'étude ? et

· Quel est l'impact de l'activité sur la durabilité de l'espèce ?

Les résultats obtenus contribueront à l`amélioration du système de commercialisation des graines de V. africana dans la zone d'étude et des autres PFNL en général au Bénin.

1.3. Objectifs

Objectif général

L'objectif général de l'étude est d'analyser le système de commercialisation des graines de Voacanga africana au Bénin afin de ressortir les impacts de l'activité sur la durabilité de l'espèce.

Objectifs spécifiques

De façon spécifique, il s'agit de :

01 - Identifier et décrire les acteurs et les circuits de commercialisation de graines de Voacanga africana au Bénin

02 - Analyser les flux économiques (de graines et de monnaies) brassés par les acteurs impliqués dans la commercialisation de graines de Voacanga africana au Bénin

03 - Analyser l'impact des revenus tirés de l'activité sur les stratégies de conservation de Voacanga africana au Bénin

Hypothèses 

Pour atteindre les objectifs, les hypothèses suivantes sont formulées :

H1 - il existe des circuits de commercialisation de taille différente, composés de différents types d'acteurs dont les caractéristiques socioéconomiques varient ;

H2 - les revenus générés par l'activité de commercialisation des graines de Voacanga africana sont réparties de manière croissante le long des circuits ;

H3 - l'importance des revenus tirés de l'activité entraine une forte pression sur les populations de Voacanga africana.

1. CADRE THEORIQUE ET SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

1.1.Cadre théorique

Pour atteindre les objectifs de cette étude, nous adoptons deux approches théoriques : « approche circuit » et « le paradigme Structure - Comportement - Performance (SCP) ».

Selon Duteurtre (2000), les différentes échelles d'analyses en commercialisation sont les niveaux macroéconomique, mésoéconomique et microéconomique du marché. Pour l'analyse macroéconomique, le fonctionnement est appréhendé d'emblée dans sa globalité. Quant à l'analyse mésoéconomique, elle appréhende les problèmes économiques au niveau des branches et secteurs d'activités, des régions, des filières, des systèmes de production (approche filière, approche sous-secteur). L'analyse microéconomique s'intéresse au comportement individuel et aux rôles des différents acteurs (approche circuit). Ce dernier niveau correspond à la présente étude.

Par ailleurs, selon Adégbidi (1996), la méthode SCP semble la mieux adaptée, pour l'étude du fonctionnement des marchés agricoles souvent très complexes en Afrique et en particulier au Bénin. Le paradigme SCP a été élaboré par Bain (1959) pour évaluer la performance des industries aux USA avant d'être adapté au secteur agricole par Clodius et Mueller.

Afin de faciliter l'analyse de la commercialisation des graines de V. africana, nous adoptons également l'approche Structure Comportement Performance (SCP).

1.1.1. Approche circuit

Selon Thyamiou (1985), le circuit commercial d'un produit donné est la succession des intermédiaires et marchés par lesquels passe ce produit du producteur au consommateur. D'après Baris et Couty (1981), le circuit est une succession d'intermédiaires et des lieux par lesquels transitent pendant une période définie, des flux : de produits (allant du producteur au consommateur), de monnaie (allant du consommateur au producteur), et d'informations. L'approche circuit permet entre autres, d'examiner le niveau de concurrence effective d'une part, et le rôle joué par les différents intermédiaires dans la formation des prix d'autre part. L'une des limites de cette approche est qu'elle ne prend pas en compte les effets rétroactifs de la commercialisation (Issiaka, 2008). Cette approche est intéressante pour notre étude en ce sens qu'elle nous permet d'identifier les acteurs et les différents circuits de commercialisation des graines de V. africana et dans le même temps d'analyser la rentabilité de l'activité.

1.1.2. Le paradigme  Structure - Comportement - Performance (SCP)

Le paradigme SCP postule qu'il existe une relation entre les trois niveaux ci-dessus cités : structure du marché - comportement des acteurs et - performance du marché : la structure détermine la conduite et les deux déterminent la performance comme le montre la figure 1 suivante :

STRUCTURE

COMPORTEMENT

PERFORMANCE

 

Figure 1: Paradigme Structure - Comportement - Performance (SCP)

Source : Ndoye, 1995 

Présentation du paradigme

Issu de l'économie industrielle et développé par Masson (1939) puis Bain (op. cit), le paradigme structure-conduite-performance lie le contexte des firmes c'est-à-dire la structure de marché à la performance de celles-ci (Fall, 2008). Il a été utilisé par plusieurs auteurs (Bain, 1959; Faure, 1991; Montigaud, 1992 ; Aube, 1994) pour analyser le marché d'un produit ou un service donné. Très tôt, il a été adapté au secteur agricole par Clodius et Mueller (op. cit). Depuis lors plusieurs auteurs (Baris, P et Couty, 1981 ; Adégbidi, 1996 ; Issaka, 2008) l'ont adopté pour analyser le système de commercialisation de produits agricoles. Aussi, Ninglepong, (2004) et Nakuna Tsala (2009), a-t-il utilisé le paradigme SCP pour analyser le système de commercialisation des PFNL comme les amandes de mangues sauvages (Irvingia sp) et les graines de Ricinodendron heudelotii au Cameroun.

Ce modèle repose sur trois éléments indissociables à savoir la structure du marché, la conduite des acteurs et la performance du marché.

· La structure du marché

La structure du marché réfère à la dimension physique du système de commercialisation. Spécifiquement les recherches sont orientées ici sur le degré de concentration du marché c'est-à-dire le nombre d'agents (grossistes, détaillants, etc.) et leur distribution par taille, sur le degré de différentiation du produit et les conditions d'entrée et de sortie du marché (Ongla et Davis, 1979). La structure du marché aide aussi dans la description des infrastructures du marché. Ces caractéristiques influencent de manière individuelle ou en combinaison la nature de la compétition et la formation des prix sur le marché. Bain (1968), Pomeroy et Trinidad (1998) affirment que la structure du marché est caractérisée par son organisation. Cette organisation est susceptible d'influencer de façon stratégique la nature de la concurrence et le mode de fixation des prix à l'intérieur du marché. Selon Koch (1980) et Rhodes (1983), les quatre aspects marquant la structure du marché sont le degré de concentration des vendeurs, celui des acheteurs, le degré de différentiation des produits et les conditions d'entrée et de sortie du marché. La structure du marché affecte la conduite ou le comportement des participants au marché (Ndoye, 1995 ; Rhodes, 1983).

· La conduite du marché

La conduite du marché, selon Ongla et Davis (op. cit.) et Pomeroy et Trinidad (op. cit.) réfère aux types de comportements des participants du marché dans l'ajustement et l'adaptation au marché dans lequel ils opèrent. Spécifiquement, la conduite du marché est identifiée par des principes, méthodes et actions employés par des entreprises et individus dans l'établissement de leurs prix (individuellement ou collectivement), la recherche de l'information de marché et par le mécanisme ou processus d'interaction et de coordination des politiques des vendeurs en compétition.

Dans cette étude, la conduite du marché est approchée du point de vue des pratiques de l'offre c'est-à-dire des stratégies et arguments qu'utilisent les acteurs dans la négociation du prix, le mode de payement utilisé et enfin du point de vue du degré de communication entre les différents agents.

· La performance du marché

La performance du marché réfère à la production et à l'échange des produits qui directement influencent le bien-être des participants et de la société. Elle réfère aussi à l'impact de la structure et du fonctionnement mesurés en termes de variables telles que prix, coûts et volumes de produits (Bressler et King, 1970 ; Pomeroy et Trinidad, op. cit.).

La performance du marché peut être aussi perçue comme la manière par laquelle le système de commercialisation remplit les fonctions que la société et les agents du marché espèrent du système. Ainsi, elle peut être perçue comme la facilité par laquelle les produits passent des producteurs aux consommateurs. L'évaluation empirique des caractéristiques et de la magnitude des variables de la structure et de la conduite forme la base de la performance du marché. Par exemple, le niveau de prix influence largement les marges des acteurs. La performance serait donc la conséquence de la structure et de la conduite du marché (Ndoye, 1995).

Les critères d'évaluation de la performance du marché sont les prix, les coûts de commercialisation, les marges commerciales, la variation des prix suivant les saisons, l'ajustement saisonnier aux changements de prix, l'intégration du prix suivant les marchés (Ongla et Davis, op. cit.).

Les différents éléments des trois volets du paradigme sont indiqués dans le tableau 1.

Tableau 1: Eléments de la structure, de la conduite et de la performance des marchés

Eléments de la

Structure

Conduite

Performance

· Types des acteurs

· Typologie des marchés

· Types des circuits de commercialisation

· Nombre d'acteurs

· Instruments de mésures

· Infrastructures physiques du marché (état des routes, lieux de stockage)

· Organisation du marché

· Relation entre les divers acteurs (achat/relations avec les fournisseurs, vente/ relation avec les clients)

· Techniques de vente et d'achat

· Circulation de l'information

· Politique de prix

· Méthode de transport

· Méthode de stockage

· Financement

· Evolution des prix dans le temps et dans l'espace

· Degré d'intégration des marchés

· Marges et couts de divers acteurs

· Analyse des différences de prix entre les différents segments du marché

Houédjoklounon (2001), explique que dans la conception originelle du paradigme, la relation entre les trois niveaux était déterministe.

Cette perception unidirectionnelle de la relation causale entre les trois niveaux d'analyse a fait l'objet de critiques par plusieurs auteurs (Lutz, 1994 ; Lemeur, 1994).

Elles portent sur sa nature qui est jugée trop déterministe pour permettre de comprendre le fonctionnement des marchés imparfaits et qu'il ne peut donc être considéré que sur des marchés de concurrence parfaite (or ces marchés n'existent pas en réalité) où le comportement des commerçants passerait comme le résultat de la structure du marché. Cette critique a conduit à la mise au point des modèles beaucoup plus dynamiques montrant que les trois (03) volets peuvent s'influencer mutuellement dès lors que le marché ne remplit pas toutes les conditions nécessaires à la concurrence parfaite (Andanguidi, 2000 ; Adégbidi, op. cit.). De ce fait le paradigme SCP sera interprété comme un modèle dynamique et non déterministe comme le montre la figure 2.

COMPORTEMENT

STRUCTURE

PERFORMANCE

 

Figure 2: Paradigme SCP envisagé sous un angle dynamique

Source : Fall, 2008

Nos analyses se feront en tenant de ce dernier modèle qui vise une approche dynamique.

1.2. Synthèse bibliographique

1.1.3. Produits forestiers non ligneux (PFNL) : définitions et importance

Définitions

De Beer et Mc Dermott (1989) cités par Tassé (2006) définissent les PFNL comme étant toutes les ressources forestières en dehors du bois d'oeuvre dont l'exploitation ne nécessite aucun investissement particulier et dont l'usage et la commercialisation profitent directement aux riverain de la forêt. Ce sont les produits végétaux et animaux tangibles autres que le bois industriel issus de la forêt naturelle, incluant les forêts secondaires enrichies (Ros-Tonen et al., 1998). Le MINEF (2001) considère comme non ligneux, les produits de forêt autres que le bois d'oeuvre, destinés à l'alimentation, à la pharmacopée, à l'artisanat, l'ornement et aux pratiques religieuses ou socioculturelles. Un élément clé dans les définitions de PFNL est qu'elles excluent le bois d'oeuvre et que le produit, bénéfice ou service, doit provenir d'une forêt ou d'un arbre sur des terres non forestières (Wong et al., 2001). D'après Falconer (1990), l'une des caractéristiques propres à ces PFNL réside dans leur accessibilité, même aux personnes ne disposant pas de terre cultivable et/ou de revenu suffisant.

Au sein de cette catégorie de produits forestiers, on distingue :

- les PFNL d'origine végétale qui sont des parties des plantes et les champignons : écorces, feuilles, fruits, tiges, racines, résines, sève, etc.

- les PFNL d'origine animale : peaux, plumes, cornes, sang, organes et animaux eux même, etc.

- les PFNL dits non palpables qui concernent les services offerts par la forêt : séquestration du carbone, air, stabilisation des sols contre les dégradations, recréation, etc.

Le concept des PFNL a subi une évolution au cours du temps. Au début des années 80, les auteurs employaient le plus souvent la terminologie «produits forestiers mineurs» ou «produits forestiers secondaires» pour designer les PFNL par opposition au bois d'oeuvre qui était «un produit majeur» (MINEF, op. cit.). Toutefois, ces termes péjoratifs ont été remplacés au début des années 90 par les expressions «Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL)» ou «Produits Forestiers Autres que le Bois d'oeuvre (PFAB)» (Tchatat et al., 1999) car selon Peters (1996), il est de plus en plus reconnu que ces produits sont d'une double importance pour la survie des populations des forêts, autant pour leur subsistance que pour l'amélioration de leur bien être à travers un supplément de revenus.

Ainsi, PFNL et PFAB sont employés respectivement pour traduire les termes anglais «Non Wood Forest Products (NWFP)» et «Non Timber Forest Products (NTFP)».

Dans la présente étude, nous entendons par Produits Forestiers Non Ligneux, les biens et les services commerciaux ou de subsistance destinés à la consommation humaine et industrielle et provenant de la biomasse des forêt, des friches et des jachères. Le PFNL qui fait l'objet de cette étude, est le fruit de Voacanga africana qui est collecté par les population dans la forêt et les jachères.

Importance

Dans la plupart des pays africains, les produits forestiers non ligneux jouent un rôle prépondérant dans la vie de la population car ils fournissent des produits-clés de subsistance et de revenu (Sven Walter, 2001). Ils sont considérés comme une source alimentaire directe et facilitent la consommation des autres aliments. Les revenus tirés de leurs ventes permettent l'acquisition d'autres produits alimentaires et non alimentaires nécessaires pour la « survie » du ménage à l'exemple du pétrole, du savon et du sel (Manirakiza, 2007). La vente des fruits/condiments d'Irvingia spp., R. heudelotti (Njansang) et Afrostyrax lepidophyllus (oignon de campagne) représente entre 25 et 50% des revenus totaux pour les femmes, dans tous les villages à l'intérieur et aux alentours du Parc National de Korup au Cameroun (Amadi, 1993). Ils sont utilisés pour satisfaire les besoins de subsistance, la pharmacopée traditionnelle, l'artisanat, l'ornement et les pratiques religieuses ou socioculturelles (FAO, 2006). Les PFNL peuvent être consommés après cuisson ou à l'état brut comme certains fruits. Les parties des plantes consommées sont les fruits, racines, feuilles, écorces, rhizomes, méristèmes apicaux, exsudats les bourgeons et les sèves (Noubissié et al., 2008).

1.1.4. Système de commercialisation des PFNL : définitions, acteurs et caractéristiques du marché

Définitions

Selon FAO (1998), la chaîne de commercialisation est considérée comme un mécanisme qui transforme les produits des systèmes de production agricole et les intrants en produits intermédiaires et produits de consommation répartis dans l'espace et dans le temps. Cette approche considère la production des vivres, la commercialisation et la consommation comme un seul système, réparti en plusieurs sous-systèmes. Les interactions entre les niveaux sont cruciales pour comprendre et améliorer la performance de l'ensemble. Cette approche d'analyse est relativement proche de l'analyse des filières.

Selon Cadilhon et al., (2002), Le système de commercialisation des produits agricoles est le mécanisme primaire de coordination des activités de production, de distribution et de consommation. Dans ce contexte, le commercialisation inclut les activités d'échange associées au transfert du droit de propriété sur les produits, les arrangements institutionnels pour faciliter ces activités.

Un système de commercialisation est un ensemble opérationnel caractérisé par un flux de produits, un flux d'argent et un flux d'informations, et le tout est lié et interconnecté. Les liens de communication sont très importants pour la coordination de la production et de la distribution des biens et des services, et pour l'utilisation optimale des intrants. Des forces externes d'ordre économique, politique, social et culturel influent sur le système. Le système de commercialisation est subdivisé en trois sous-systèmes: agriculteurs, commerçants et transformateurs, et consommateurs. Les structures de production et consommation déterminent la nature essentielle du problème de la commercialisation des vivres. La population, les revenus et la consommation sont des indicateurs importants des caractéristiques de la demande (FAO, 1998).

Le système de commercialisation des produits forestiers non ligneux peut être défini comme un ensemble opérationnel caractérisé par un flux de PFNL, un flux d'argent et un flux d'informations. Cet ensemble traduit le mécanisme par lequel des acteurs assurent les activités de récoltes/production, de transformation, de distribution et de consommation.

Acteurs et caractéristiques du marché

Plusieurs études ont été effectuées sur la commercialisation des PFNL dans la zone humide au Cameroun. Au Bénin, nous avons trouvé assez de documents sur les PFNL et leur commercialisation. Sur la base de quelques études effectuées au Cameroun, nous allons présenter les acteurs du système de commercialisation des PFNL et les stratégies qu'ils utilisent.

Les acteurs identifiés sont : les récolteurs, les catégories d'intermédiaires qui achètent et revendent les PFNL (Facheux et Tsafack, 2007). Ces intermédiaires sont :

- des collecteurs qui sillonnent les villages à pied ou en moto suivant l'approche du porte à porte pour acheter les PFNL et les transférer dans les marchés urbains ;

- des grossistes, établis dans les marchés urbains et dont les transactions s'opèrent en sacs ;

- des exportateurs ;

- des détaillants qui vendent aux consommateurs suivant des mesures très petites (verre, boîtes, tas, etc.).

D'après Ruiz Pérez et al. (1999), les PFNL dans la zone de forêt humide du Cameroun tendent à être commercialisés par des vendeurs spécialisés qui opèrent sur une base journalière ou hebdomadaire. Ces vendeurs sont en majorité des femmes. Guy (1998) nous fait observer qu'au Cameroun, les femmes sont engagées dans la vente au détail tandis que les hommes tendent à dominer les marchés de gros et particulièrement le secteur des exportations des produits forestiers.

Ruiz Pérez et al. (2002) ont évalué en 1999, le marché Camerounais de quatre PFNL importants (Irvingia. spp., Cola acuminata, Garcinia lucida, Garcinia kola) et ont pu révéler que ces marchés sont très instables. Cette instabilité des quantités vendues ainsi que des prix serait causée, selon Sven Walter (2001), par la fluctuation de la production et l'incertitude de l'approvisionnement qui sont soumis à la pression due aux récoltes, aux sécheresses et aux autres changements climatiques qui influencent la période de floraison et fructification. Cependant Nnah (1999) fait observer que la fixation des prix dans les marchés n'obéit à aucune réglementation ; il est fonction de la situation générale du marché, elle-même tributaire du libre jeu entre l'offre et la demande. Il mentionne également que d'autres facteurs tels que le coût du transport, la qualité du produit, les divers coûts induits (taxes, manutention, stockage etc.) et la contenance des mesurettes (boîtes, verres, seaux, sacs) influencent le prix pratiqué sur le marché.

1.1.5. Voacanga africana : généralités et commercialisation

Généralités

Voacanga africana, de nom vernaculaire1(*) Voacanga d'Afrique en français, est répandu dans toute l'Afrique tropicale continentale, du Sénégal jusqu'au Kenya vers l'est et jusqu'à l'Angola, au Zimbabwe et au Mozambique vers le sud. C'est un petit arbre qui peut atteindre une hauteur de 10 m, avec une division dichotome des branches. Le tronc atteint 30 cm de diamètre et exsude un latex blanc à la coupure. Les feuilles sont opposées, simples, entières avec une petite ochréa membraneuse à la base du pétiole. Le limbe est elliptique de 7-42 cm, à base cunéiforme à décurrente sur le pétiole. L'inflorescence est une cyme et le fruit est constitué de deux follicules séparés, verts jaunes à la maturité. Ils contiennent de nombreuses graines ellipsoïdales, de couleur marron et de forme irrégulière (Maroyi, A., 2006).

La plante pousse sur terre ferme parfois à proximité des marécages, surtout dans les sables littoraux humides de la zone soudanoguinéenne. Elle résiste aux inondations temporaires ; toutefois, si ces périodes se prolongent, il en résulte une déperdition des feuilles consécutive à une sécheresse physiologique (Eyog Matig O. et al., 2006).

La régénération se fait par germination des graines tombées à terre. La multiplication se fait par semis des graines ou par bouturage de la tige ou des racines (taux de bourgeonnement atteignant 80%). Les plantes issues du semis présentent un fût plus allongé et fructifient après 7 à 8 ans tandis que les plantes issues du boutures de tiges aoûtées fructifient dès la 2ème année après la plantation (Eyog Matig O. et al., 2006).

Différentes parties de la plante de Voacanga africana ont des usages médicinaux dans toute son aire de répartition.

Le latex ou une décoction ou infusion de l'écorce de la tige, des feuilles ou des racines sont appliqués sur les blessures, les furoncles ou les plaies, et servent à traiter la blennorragie, l'eczéma, les infections cryptogamiques et la gale. On les absorbe également pour traiter les problèmes cardiaques, l'hypertension et les affections rhumatismales (Nkuinkeu, 2000). Le latex est appliqué sur les dents pour traiter les caries, et en gouttes dans les yeux il traite l'ophtalmie (Maroyi, A., op. cit).

Au Sénégal, on boit une décoction de feuilles comme tonique et contre la fatigue. Une décoction de racines est administrée trois fois par jour pour traiter les douleurs après l'accouchement et les hernies. En Côte d'Ivoire, une décoction de feuilles est administrée en lavement contre la diarrhée ; on en met dans un bain contre l'oedème, et on l'utilise en friction et comme ingrédient d'une boisson pour traiter la lèpre. On applique de la pulpe des feuilles ou de l'écorce de la tige pour calmer les convulsions chez les jeunes enfants, et le jus est introduit dans les narines comme tranquillisant. Au Cameroun, le fruit est employé en infusion pour traiter les ulcères d'estomac. En R.D. du Congo, on boit une décoction d'écorce contre les vers intestinaux, mais on considère cela comme un remède dangereux. Une infusion de ramilles est administrée contre la bronchite. Une pâte préparée à partir des racines est appliquée sur la tête pour tuer les poux. Les racines séchées et réduites en poudre sans leur écorce externe sont mélangées à de la bouillie pour traiter les affections rénales et les problèmes de menstruation chez les femmes. En Tanzanie, on prépare avec de l'eau froide un extrait de fruits et de graines qui est absorbé contre les lésions internes. Les graines sont également utilisées pour traiter l'hypertension sanguine. L'écorce des racines des espèces de Voacanga est couramment ingérée par les chasseurs et les batteurs de tamtam pour combattre la fatigue et accroître leur endurance, et également, à plus forte dose, à des fins magiques et religieuses (Maroyi, A., op. cit.).

Des firmes pharmaceutiques européennes extraient des graines la tabersonine, qui est facilement convertie en vincamine, composé largement utilisé en gériatrie. On utilise aussi des extraits de graines dans des médicaments destinés à traiter les maladies de coeur, abaisser la pression sanguine et soigner le cancer (Maroyi, A., op. cit.).

Au Sénégal, les fruits sont considérés comme comestibles. En Afrique de l'Ouest, le copieux latex a été employé pour falsifier le caoutchouc d'Hevea, et les enfants en font des balles pour jouer. Comme il est collant, il sert de glu pour capturer les oiseaux. En Zambie et au Ghana, on brûle le bois pour en tirer du sel. Voacanga africana fournit des perches de construction, mais son bois est considéré comme étant de qualité inférieure. A partir des branches, on confectionne des flèches et des gaines de couteau. En R.D. du Congo, le bois sert à confectionner des instruments de musique. Le bois est également utilisé comme bois de feu. L'écorce fournit une bonne fibre, qui sert à faire des cordes. Au Nigeria, on en fait un fil qui est mélangé à du fil de coton et d'autres fibres pour confectionner des nattes. En Tanzanie, Voacanga africana est planté comme plante ornementale en raison de ses fleurs blanches odorantes (Maroyi, A., op. cit.).

Les usages des différentes parties de Voacanga africana sont aussi divers que variés.

Commercialisation

Voacanga africana est l'une des plantes médicinales exportées de l'Afrique tropicale vers l'Occident. Plus de 400 tonnes de graines de Voacanga africana sont exploitées au Cameroun par les paysans et exportées vers l'Europe. Entre 1984 et 1985, 30,5 tonnes de produits de Voacanga africana (écorces, racines et graines) ont été exportées (Thomas, 1987). En 1989, 575 tonnes ont été exportées en France (Cunningham, 1993 cité par Eyog Matig O. et al., 2006).

Il existe depuis les années 1980 un marché régulier pour les graines de Voacanga. Plusieurs centaines de tonnes de graines de Voacanga africana et de certaines autres espèces de Voacanga, comme par ex. Voacanga thouarsii, sont exportées de Côte d'Ivoire, du Ghana, du Cameroun et de la R.D. du Congo à destination de firmes pharmaceutiques de France et d'Allemagne (Eyog Matig O. et al., 2006).

Les prix à l'exportation du Cameroun en 2004 ont été (par kg) : écorce de la tige US$ 14, poudre d'écorce de la tige US$ 18, racines US$ 14, poudre de racines US$ 18, écorce de racines US$ 47, poudre d'écorce de racines US$ 51, graines US$ 6. Aux Etats-Unis, les prix des graines ou de l'écorce de racines relevés sur Internet en 2005 étaient les suivants : 30 g de graines US$ 20, 30 g d'écorce de racines US$ 24, 115 g d'écorce de racines US$ 80, 450 g d'écorce de racines US$ 280, 1 kg d'écorce de racines US$ 400 (Maroyi, A., op. cit.).

De ce qui précède, l'on peut dire que les acteurs du commerce de V. africana brassent visiblement d'importants flux de graines et de monnaies. L'espèce est bien ancrée dans le commerce international, le Cameroun, le Ghana, la Côte d'Ivoire et la R.D. du Congo étant les principaux pays exportateurs ds produits de V. africana dans l'espace géographique ouest et centre africain.

2. METHODOLOGIE DE L'ETUDE

2.1. Présentation de la zone d'étude

Les données sur lesquelles la présente étude est basée, ont été collectées dans cinq (04) villages (Gbagoudo, Nanzounmè, Ahouicodji et Towinou) répartis dans deux (02) communes (Kpomassè et Ouidah) situées dans le département de l'Atlantique. Etant donné que l'étude analyse le système de commercialisation, cette étude s'est étendue à des commerçants. Ces commerçants, suivant leur position dans la chaîne, résident dans les villages précités ou dans des villages différents qui sont : Ouidah-centre, Ouidah-forêt et Kpassè, situés tous deux dans la commune de Ouidah.

2.2.Population de l'étude et échantillonnage

La population de l'étude est constituée des acteurs directs (récolteurs et commerçants) qui s'occupent de la récolte et l'acheminement des fruits/graines de V. africana jusqu'aux exportateurs (Les fruits/graines de l'espèce étant exportés en quantité totale). Pour conduire cette étude, nous avons pu cibler des récolteurs dans les zones de récolte mentionnées dans la présentation de la zone d'étude. De l'amont à l'aval, les commerçants engagés dans le processus d'achat - vente ont également constitués l'une des cibles de cette étude. Ainsi, nous avons interrogé :

- des récolteurs des localités situées dans les communes de ouidah (ahouicodji), de kpomassè (gbagoudo, houndénou) et de tori (tori) ;

- les courtiers qui assurent la collecte des produits chez les récolteurs situés dans leur village ; ils agissent au nom des autres commerçants situés plus loin ;

- les collecteurs qui assurent la collecteurs soit directement chez les récolteurs, soit chez les courtiers ; ils agissent en leur propre nom et ne résident pas dans les villages des récolteurs ; et

- les grossistes qui représentent la destination locale ultime ; ils vendent aux exportateurs qui, eux-aussi, ne résident pas au Bénin.

2.3. Choix des zones de récolte et des récolteurs

Une phase exploration nous a permis d'identifier les villages de récolte de fruits de V. africana dans la zone d'étude. Une dizaine de villages sont concernés par la récolte sur l'ensemble de la zone. Mais le niveau d'implication des populations n'est pas le même dans tous les villages. L'annexe 1 présente les villages où l'activité est présente et le nombre de récolteurs estimés dans chaque village.

Au total, nous avons estimé le nombre de récolteurs dans la zone d'étude à 185 (+/- 8).

Ainsi pour la conduite de l'enquête approfondie, cinq (04) villages sont été retenus en fonction des critères suivants :

· le dynamisme et la participation des populations des différents villages aux activités de récolte des fruits V. africana ;

· le souci de représentativité de toutes les communes de la zone d'étude ; et

· l'accessibilité du village.

Les villages de Gbagoudo et Nanzounmè ont été enquêtés dans la commune de Kpomassè, ceux d'Ahouicodji et Towinou dans la commune de Ouidah ; l'activité est aussi présente dans la commune de Tori  mais elle y est très marginale. Nous avons donc décidé de rester dans les deux premières communes susmentionnées.

Le choix des récolteurs dans les différents villages s'est fait de manière aléatoire. L'absence de liste des récolteurs a rendu le choix plus difficile. Ainsi, nous avons utilisé la méthode itinérante. Ainsi, une fois arrivé dans une localité, nous choisissons une direction en nous basant sur les conseils de notre guide. Nous retenons ensuite un premier enquêté dans une première maison. Nous excluons les deux maisons suivantes et nous choisissons un autre enquêté dans la maison prochaine où il y a de récolteurs. Cette méthode a été utilisée par Fafeh A., (2009) faute de moyens temporel et financiers pour effectuer un dénombrement complet et exhaustif de la population cible dans la zone d'étude.

Le tableau 2 donne la répartition du nombre d'enquêtés dans les cinq localités choisies.

Tableau 2: Répartition des récolteurs enquêtés par localité

Localités

Nombre d'acteurs dénombrés

Nombre de personnes enquêtés

Taux d'échantillonnage (%)

Gbagoudo (1)

55

30

54,55%

Ahouicodji (4 +5)

50

31

62,00%

Nanzounmè (2 + 6)

27

11

40,74%

Towinou (7)

28

18

64,29%

total

160

90

56,25%

2.4. Choix des commerçants

Le marché de fruits/graines de V. africana est animé par un nombre assez réduit de commerçants, toute catégorie confondue. Il n'existe pas de marché physique, destiné au commerce des fruits/graines dans la zone de l'étude. Les échanges se font généralement au domicile des différents acteurs impliqués.

Ainsi, pour la collecte des données, nous avons identifié une (01) grossiste, six (06) collecteurs et neuf (08) courtiers/commissionnaires. Les acteurs des deux premières catégories sont situés au chef-lieu de la commune de Ouidah tandis que les courtiers ont été identifiés dans les villages. L'identification et le choix des commerçants ont été faits de proche en proche à partir des informations obtenues dans les zones de récolte retenues et aussi avec l'aide de nos guides de terrain.

2.5.Les données et leurs sources

Les données de cette étude ont été générées à partir de deux sources. Il s'agit des sources primaires et secondaires.

Les sources primaires

Les sources primaires qui ont aidé à réaliser la présente étude sont les enquêtes. Ces enquêtes ont été effectuées à l'aide de deux types de questionnaires. L'un adressé aux récolteurs qui récoltent les fruits de V. africana et l'autre aux différents intermédiaires de la chaîne de commercialisation. Les informations issues de ces questionnaires ont été complétées par des relevés de poids à l'aide d'une balance.

Les langues utilisées pour l'administration des questionnaires étaient le fon, le mina et le français. L'utilisation de la langue vernaculaire dans les villages a permis de faciliter les échanges, car la majorité des enquêtés ne comprenaient pas le français ou avaient du mal à s'exprimer en cette langue. Cette manière de procéder a contribué à mettre les enquêtés en confiance. Les données obtenues à partir de ces sources, portent sur les caractéristiques socioéconomiques des acteurs, l'historique et l'organisation de la récolte des fruits par les paysans, la commercialisation et les difficultés rencontrées. Dans le cas des commerçants, les données portent sur l'historique et l'organisation de leur activité ; l'approvisionnement et la vente, avec un accent sur les quantités, les prix et les unités de mesure et les difficultés rencontrées.

Les sources secondaires

Les données secondaires ont été obtenues à partir des publications et documents disponibles dans les et sur internet. Les bibliothèques

Les sources secondaires qui ont été consultées pour la réalisation de cette étude sont constituées des bibliothèques notamment celles de l'Université d'Abomey-Calavi, des publications et documents disponibles. L'obtention des données a également été faite à partir des ressources disponibles en ligne sur internet. Ces sources secondaires nous ont permis d'avoir des données portant sur : les orientations de la recherche sur les PFNL, les études sur la commercialisation des PFNL et du Voacanga africana, leur importance, les principaux acteurs qui y sont engagés, la description de la zone d'étude, etc. Ces données ont aidé à la rédaction du cadre spatial dans lequel cette étude s'insère, la problématique qui la sous-tend et la revue de la littérature ; l'approche circuit et l'approche Structure-Conduite-Performance, qui ont aidé à la rédaction du cadre théorique.

Ces données, qui ont permis de poser les jalons pour cette étude, ont été complétées par des données issues des sources primaires.

2.6.Traitement et technique d'analyse des données

Les observations recueillies ont été codées. Le dépouillement des questionnaires a permis de constituer une base de données dans le logiciel EXCEL. L'analyse s'est faite à l'aide des logiciels Excel et SPSS 16.0. La statistique descriptive de ce logiciel a permis d'obtenir les fréquences, les moyennes et les sommes des variables mesurées, etc.

L'approche méthodologique qui a été utilisée pour l'analyse des données est le paradigme SCP présenté dans la section `'cadre théorique. Elles portent sur des caractéristiques structurelles, fonctionnelles et de la performance du système.

Les marges bénéficiaires sont utilisées dans la présente étude comme des indicateurs de rentabilité. Pour donner un sens économique à ces marges, nous avons calculé ce qu'elles représentent par rapport au prix d'achat et au prix de vente. Les marges des récolteurs ont été calculées de la manière suivante :

MB = PV- CT

où MB = Marge brute des récolteurs

CT = Coûts totaux engagés

Les formules suivantes ont été utilisées pour le calcul des marges des commerçants.

MBC= PV- (PA + CTC)

PA= Prix d'achat

PV= Prix de vente

MBC=Marge brute de commercialisation

CTC=Coûts totaux de commercialisation

2.7. Limites de l'étude

- La principale limite de l'étude est que les données obtenues font appel à la mémoire des enquêtés. Cette étude se base sur les déclarations des enquêtés pourtant ces derniers ne tiennent pas une comptabilité stricte. Ce qui expliquerait la trop grande variabilité observée dans les réponses, car les informations obtenues peuvent avoir été surestimées ou sous-estimées.

- Le temps imparti à cette étude et la période dans laquelle elle s'est déroulée ne nous a pas permis de suivre pendant un temps précis, un échantillon d'acteurs ; de manière à suivre spécialement leurs activités et leur déplacement.

- Une autre insuffisance de cette étude est imputable au caractère particulièrement hostile de certains acteurs qui, nous prenaient les uns comme des agents-forestiers et les autres comme les agents de services d'impôts ou de potentiels concurrents.

En dépit de ces limites, les données ainsi collectées dans cette étude ont fourni une base d'analyse. Les résultats obtenus seront présentés et discutés dans le chapitre.

3.IDENTIFICATION ET CARACTERISTIQUES DES ACTEURS

3.1.Identification des acteurs

Cinq catégories d'acteurs ont été identifiées dans le système de commercialisation des fruits/graines de Voacanga africana mais nous avons pu enquêtés quatre catégories d'acteurs. Il s'agit :

· des récolteurs : ils constituent le premier maillon de la chaîne de commercialisation du fruits/graines de Voacanga africana ; ils récoltent les fruits dans les jachères et les friches, et les vendent aux autres acteurs ;

· des courtiers : ils assurent l'assemblage des fruits au niveau d'un village ou d'un groupe de récolteurs situés dans la même zone de récolte. Ils se situent généralement à une distance moyenne de 0,5 (#177; 0,52) kilomètre des récolteurs ; Ils sont des représentants des autres acteurs résidant loin de la zone de récolte et ils agissent le plus souvent au nom de ces derniers ;

· des collecteurs secondaires : ils assurent le transit des fruits/graines de V. africana des zones de récolte vers la grossiste ; ils ne résident pas souvent dans les zones de récolte. Leur lieu de résidence est situé à distance moyenne de 8,39 (#177; 3,68) kilomètres des récolteurs ;

· d'une grossiste : elle collecte les fruits récoltés par les récolteurs et/ou achetés par les courtiers et les collecteurs secondaires ; toute la récolte de la zone d'étude converge vers elle, et c'est elle qui se charge de la livrer aux exportateurs qui, eux, viennent du Togo, du Nigéria ou du Ghana ; le lieu de résidence de la grossiste est situé à une distance moyenne de 7,02 (#177; 3,06) kilomètres des récolteurs.

3.2.Caractéristiques socioéconomiques des acteurs

Les principales caractéristiques socio-économiques retenues dans cette étude sont : le sexe, l'âge et le niveau d'éducation formel.

Le sexe

Le sexe des enquêtés nous a permis de connaitre le groupe d'acteurs qui comporte plus d'hommes ou de femmes et aussi de savoir quel est le sexe qui prédomine dans l'activité. Ces résultats sont regroupés dans le tableau 3.

Tableau 3: Répartition des acteurs par sexe

Sexe

Acteurs

Récolteurs

Courtiers

Collecteurs secondaires

Grossistes

Total

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Homme

32

36

0

0

4

67

0

0

36

34

Femme

58

64

8

100

2

33

1

100

69

66

Total

90

100

8

100

6

100

1

100

105

100

Source : nos enquêtes, août 2011

Les résultats du tableau 3 montrent que les femmes sont les plus actives dans la collecte et la commercialisation de fruits/graines de V. africana dans la zone d'étude avec une proportion de 66 %, toutes catégories d'acteurs confondues. Elles représentent 64% des récolteurs, 100% des courtiers, 33% des collecteurs secondaires et 100% des grossistes. Nous observons que les femmes, bien qu'elles ne possèdent pas la terre, encore moins les arbres qui s'y trouvent, s'intéressent particulièrement à cette activité. Elles participent plus que les hommes (64%) à la récolte de fruits. Cet état de choses trouve son explication dans le fait que la collecte tout comme la vente des fruits/graines de V. africana requiert beaucoup de temps que les hommes ne sont pas prêts à consacrer. Ce résultat est conforme à celui trouvé par Nakuna Tsala (2009) dans la filière Njansang (Ricinodendron heudelotii), un produit forestier non lignneux (PFNL) au Cameroun où 85% des récolteurs sont des femmes.

Cependant, signalons que les femmes sont faiblement représentées au niveau des collecteurs secondaires où les hommes représentent 67% de l'effectif total. Ceci s'explique par le fait que les hommes disposent généralement de moyens de déplacement propres qui leur permettent de transporter eux-mêmes les fruits des zones de récolte vers la grossiste.

Il est à noter aussi que les hommes sont totalement absents au niveau des courtiers et des grossistes.

L'âge

Pour mieux apprécier l'effet de l'âge des acteurs sur leur implication dans l'activité, nous avons présenté sur les figures 3 et 4 la répartition des acteurs par classe d'âge respectivement pour les récolteurs et les commerçants.

Figure 3: Répartition des récolteurs par classe d'âge

Il se dégage de la figure 3 que la majorité des récolteurs (59%) ont un âge compris entre 8 et 25 ans. De plus, l'effectif des récolteurs diminue au fur et à mesure que l'âge augmente. Cette forte prépondérance des personnes de jeune âge dans la catégorie des récolteurs peut nous amener à penser que cette activité nécessite beaucoup d'effort physique et d'agilité, chose qui sont plus présentes chez les jeunes que les personnes plus âgées. Aussi, peut-on lier ce constat au fait que la récolte nécessite beaucoup de temps que les personnes plus âgées ne sont pas toujours prêtes à y consacrer et préfèrent donc vaquer à d'autres occupations qui vont leur rapporter plus de revenus, surtout que la période de récolte coïncide presque avec la petite saison de production agricole dans la zone d'étude. En définitive, les enfants et les personnes de jeunes âges (moins de 25 ans) sont les plus impliqués dans la récolte de fruits de Voacanga africana. L'âge moyen des récolteurs est de 27 ans (#177; 17,67).

Figure 4: Répartition des commerçants par classe d'âge

La figure 4 montre que presque la majorité des commerçants (93%) ont moins de 50 ans. Nous pouvons remarquer que la majorité des commerçants (40%) ont un âge compris entre 30 et 40 ans. Ce résultat pourrait s'expliquer par le fait qu'à cet âge, les commerçants, femmes et hommes, ont encore la force nécessaire pour sillonner les villages. Nous constatons également que peu de commerçants (27%) ont moins de 30 ans ; ceci peut nous amener à penser que les personnes de jeunes âges préfèrent s'adonner aux activités de récolte plutôt que celles de commercialisation. L'âge moyen des commerçant en général est de 38 ans (#177; 8,66).

Niveau d'éducation

Le tableau 4 présente la répartition des acteurs selon leur niveau d'éducation

Tableau 4: Répartition des acteurs selon leur niveau d'éducation

 

Acteurs

Récolteurs

Commerçants

Total

niveau d'éducation

effectif

%

effectif

%

effectif

%

Aucune instruction

24

27

7

47

31

30

Primaire

34

38

7

47

41

39

Secondaire

32

36

1

7

33

31

Total

90

100

15

100

105

100

Il ressort du tableau 4 que la majorité des acteurs (70%) ont une éducation formelle. Ce taux d'instruction est encore plus important chez les récolteurs que chez les commerçants (74% contre 54%). L'activité intéresse donc autant les instruits que les non instruits.

Le tableau 5 présente la répartition des récolteurs selon l'âge et le niveau d'éducation.

Tableau 5: Répartition des récolteurs selon l'âge et le niveau d'éducation

niveau d'éducation

Récolteurs

Age

8 - 14 ans

14 - 25

25 - 40

40 - 60

plus de 60 ans

Total

jamais allé

0

1

9

8

6

24

primaire

20

5

6

3

0

34

secondaire

8

19

2

3

0

32

total

28

25

17

14

6

90

Les récolteurs ayant un âge compris entre 8 et 25 ans sont ont tous une éducation formelle. En effet, ceux -ci sont encore en âge d'être à l'école. 75% des récolteurs de cette tranche d'âge que nous avons enquêtés dans la zone d'étude, fréquentent encore.

La saison de fructification de V. africana, coïncidant avec la période des vacances scolaires, les élèves et écoliers en profitent pour s'adonner à l'activité de récolte des fruits de cette espèce. Cette activité leur procure des revenus qu'ils utilisent en général pour l'achat de fournitures et d'uniformes scolaires (tenue kaki et tenues de sport, etc.) et également pour leur alimentation.

Ancienneté des acteurs et temps d'occupation de l'activité

Les récolteurs enquêtés ont une ancienneté moyenne de 3,91 ans (#177; 1,78). En ce qui concerne les commerçants, l'ancienneté moyenne est de 3,93 ans (#177; 1,44). L'activité a été introduite dans la zone d'étude en 2004 mais elle n'a commencé à susciter d'engouement qu'en 2006/2007. L'activité est très instable dans la zone compte tenu de la mauvaise circulation d'information et de la dépendance totale de l`ensemble des acteurs vis-à-vis des exportateurs qui résident à l'extérieur du pays ; ce qui fait que les récolteurs ne participent pas forcément à l'activité toute les saisons de récolte. Pour déterminer l'ancienneté des récolteurs, nous avons juste utilisé leur année de la première expérience dans l'activité.

Le temps d'occupation de l'activité, il faut noter que pour toute la saison de production qui dure en moyenne 3,48 semaines (#177; 1,16), l'activité de récolte prend en moyenne 6,1 heures (#177; 2,48) par jour pendant en moyenne 5,06 jours (#177; 1,45) par semaine. En somme, les récolteurs y consacrent en moyenne 111,24 heures (#177; 71,33) durant la période que couvre l'activité chaque année.

En ce qui concerne les commerçants, ils consacrent en moyenne à cette activité 4,93 heures (#177; 2,76) par jour pendant en moyenne 4 jours (#177; 1,41) par semaine sur une période de commercialisation de 3,48 semaines (#177; 1,16) en moyenne. Au total, la commercialisation occupe les acteurs pendant 72 heures (#177; 66,42) durant toute la période que couvre l'activité chaque année.

Pression potentielle des récolteurs sur l'espèce

Pour apprécier la pression des récolteurs sur l'espèce, nous nous sommes intéressés à la meilleure performance de récolte des récolteurs depuis qu'ils sont dans l'activité. Ainsi, chaque récolteur récolte en moyenne 4,39 petits sacs (#177; 4,05) de fruits de V. africana par semaine, soit 0,73 petits sacs (#177; 0,67) de graines ; ce qui équivaut à 27,09 kilogrammes (#177; 24, 99). Les fruits récoltés représentent en moyenne 75,6% par arbre (#177; 22). On pourrait donc être amené à dire que la durabilité de l'espèce serait relativement menacée dans la zone d'étude surtout des stratégies ne sont pas mises en place par les acteurs pour pérenniser l'activité et par ricochée l'espèce. Les acteurs affirment protéger l'espèce et envisagent de mettre en place dans le futur, des plantations de l'espèce.

4.FONCTIONNEMENT DU MARCHE DE FRUITS/GRAINES DE VOACANGA AFRICANA

4.1.Les circuits de commercialisation des fruits/graines de V. africana

4.1.1.La structure globale de la chaine de commercialisation

Les récolteurs vendent les fruits à la maison à cause des coûts de transport qui sont élevés, de l'état des routes qui sont peu praticables de même que la distance souvent longue qui les séparent des commerçants notamment les collecteurs et la grossiste. Leurs acheteurs sont autant les courtiers, les collecteurs que la grossiste. Les courtiers vivent dans les zones de récolte (0,5 kilomètre en moyenne des récolteurs). Ils s'approvisionnent directement chez les récolteurs et vendent aux collecteurs et à la grossiste au nom desquels ils agissent dans la zone.

Les collecteurs ne vivent pas dans les zones de récolte (8,39 en moyenne kilomètres des récolteurs). Ils se déplacent vers les zones de récolte et s'approvisionnent vers les récolteurs ou vers les courtiers qu'ils mandatent. Ils vendent les fruits achetés à la grossiste au domicile de cette dernière.

La grossiste réside également hors des zones de récolte (7,02 kilomètres en moyenne des récolteurs). Elle se déplace pour acheter des fruits de l'espèce dans les zones de production chez des récolteurs et des courtiers mais elle achète également à son domicile les approvisionnements des collecteurs.

De manière générale la figure 5 ci-dessous, illustre le fonctionnement de la chaine de commercialisation et les relations qui existent entre les acteurs.

Zone de production

Hors du pays

Hors de la

Zone de production

Récolteurs

Courtiers

Collecteurs

Grossistes

Exportateurs

 

Figure 5: Fonctionnement de la chaine de commercialisation et les relations entre les acteurs

La figure 5 montre que les acteurs ne sont pas organisés. Ce qui fait que, pratiquement, aucune catégorie d'acteurs n'a pas de rôle spécifique dans la chaine. Comme exemple, il faut remarquer que la grossiste va s'approvisionner chez les récolteurs au même titre que les collecteurs et les courtiers ; ceci crée un chevauchement des rôles au niveau des acteurs.

4.1.2.Les différents types de circuits

Le graphe a permis de déceler trois types de circuits dans la chaîne de commercialisation des fruits/graines de V. africana. Il s'agit de :

· Le circuit à trois intermédiaires :

C'est un circuit où l'on retrouve trois intermédiaires entre les récolteurs et les exportateurs. Il est présenté comme suit :

Récolteurs Courtiers Collecteurs Grossiste Exportateurs (1)

C'est le circuit le plus long ; il intègre tous les acteurs identifiés. C'est le circuit qu'emprunte généralement les fruits/graines de V. africana dans la zone d'étude.

· Le circuit à deux intermédiaires :

Dans ce circuit, il existe deux intermédiaires entre les récolteurs et les exportateurs. Deux variantes sont identifiées ainsi qu'il suit :

Récolteurs Courtiers Grossiste Exportateurs (2)

Récolteurs Collecteurs Grossiste Exportateurs (3)

Ces deux variantes sont présentes dans tous les villages enquêtés lors de l'étude. Elles profitent à certains acteurs.

La première variante (circuit (2)) ne fait pas intervenir les collecteurs. Ce qui permet donc aux courtiers de vendre directement à la grossiste. Ce faisant, elles bénéficient de plus de commissions sur la vente que dans le cas elles allaient vendre aux collecteurs. Les courtiers sont avantagés dans ce circuit. Elle est beaucoup rencontrée dans le village de Nazounmè.

La deuxième variante (circuit (3)) fait abstraction des courtiers. D'où, le collecteur achète directement chez les récolteurs. Il n'a donc plus de commissions à donner comme s'il achetait chez des courtiers. Ce qui lui permet par conséquent de réaliser quelques économies. Ce circuit s'observe surtout dans le village de Towinou.

· le circuit à un seul intermédiaire :

C'est le circuit le plus court dans la chaine de commercialisation des fruits/graines de V. africana. Il se présente ainsi qu'il suit :

Récolteurs Grossiste Exportateurs (4)

Ce circuit est très observé dans la zone d'étude surtout dans le village de Nanzounmè et dans les cas où mes récolteurs ont un lien de parenté avec la grossiste. Ce circuit permet à cette dernière de mobiliser des quantités complémentaires de fruits et lui permet par ailleurs de faire quelques économies car elle ne supporte plus les marges bénéficiaires des autres intermédiaires de la chaine.

Au regard de ces différents circuits (1 ; 2 ; 3 et 4), les acteurs impliqués dans la commercialisation des fruits et graines de V. africana sont tous en relations les uns avec les autres mais ces relations ne sont pas très spécifiques en passant d'une catégorie d'acteurs à une autre.

4.2.Relations entre les acteurs

Dans la zone d'étude, les acteurs ne sont pas organisés en groupements ou associations. Ce qui fait qu'ils sont peu informés même mal informés parfois surtout au niveau des récolteurs. En conséquence, ces derniers se trouvent généralement en position de faiblesse et subissent souvent les décisions des autres acteurs du système.

Cependant, certains récolteurs (13%) arrivent individuellement à lier des accords tant avec les courtiers qu'avec la grossiste. Les accords² sont verbaux et basés sur la confiance ; il n'y a pas des mécanismes de coercition au respect des accords. Toutefois, les accords sont souvent respectés (100% des cas observés) et ceci sans difficultés majeures.

Les accords qu'il y a entre les acteurs sont caractérisés par une forme de relation de type contractuel qui est nourri par le paiement à l'avance et la prise de rendez-vous. Il n'existe pas de contrat écrit même s'il y a transactions financières.

Par rapport au paiement d'avance, il faut noter que les récolteurs concernés reçoivent en moyenne 6 775 F CFA (#177; 6 115), les courtiers reçoivent 15 750 F CFA (#177; 4 350), les collecteurs reçoivent 97 500 F CFA (#177; 36 620) et la grossiste reçoivent 1 500 000 F CFA en moyenne auprès de leurs clients respectifs. Les avances octroyées sont essentiellement utilisés dans l'activité.

Dans les accords, la quantité à livrer n'est pas clairement spécifiée contrairement au prix qui l'est souvent. Ainsi, le prix de livraison suivant les accords établis est en moyenne de 1 185 F CFA (#177; 225) au niveau des récolteurs, de 1 200 F CFA (#177; 0) au niveau des courtiers, de 3 000 F CFA (#177; 0) au niveau des collecteurs.

La figure 6 présente les partenaires qui offrent des avances et ceux à qui ils les offrent. Elle présente aussi le pourcentage au niveau de chaque catégorie d'acteurs qui reçoivent des avances.

Récolteurs

(13%)

Grossiste (100%)*

Exportateurs

Courtiers

(50%)

Collecteurs

(67%)

* les nombres entre parenthèses représentent la proportion d'acteurs qui reçoivent des avances

 

Figure 6: Catégories d'acteurs et proportion impliquées dans les accords liés à la vente de

Récolteurs

(13%)

il ressort de la figure 6 qu'il n'y a pas d'accords directs entre la grossiste, les collecteurs et les récolteurs. Les deux premiers passent par leur représentant dans les zones de récoltes que sont les courtiers pour atteindre les récolteurs.

Il faut noter que la grossiste est en étroite relation avec les exportateurs. C'est elle qui reçoit de ces derniers, les informations lui permettant de lancer ou non la campagne de récolte. Tous les autres acteurs déclarent que c'est par leurs clients qu'ils ont accès aux informations liés au commerce de V. africana et c'est en réalité la grossiste qui est la source de toutes les informations.

4.3.Le flux de fruits/graines de Voacanga africana

Les flux de graines entre les différents acteurs de la chaine sont très importants et difficilement appréciables.

En effet, étant donné que les rôles de chaque ne sont pas bien clairs, et que `'tout le monde peut acheter et vendre à tout le monde'' (surtout au niveau des courtiers et les collecteurs), il est très difficile de répartir avec précision les quantités de graines achetées et vendues entre les catégories d'acteurs. Cependant, les quantités de graines vendues par chaque catégorie d'acteurs sont présentées dans le tableau 6.

Tableau 6: Quantités de graines récoltées et vendues par catégorie d'acteurs en 2010 et en 2011

 

Récolte

 

Vente

 
 
 

Récolteurs

Courtiers

Collecteurs

Grossiste

Moyenne vendue 2010

8,06 sacs (fruits)

7,81 sacs (fruits)

30,625 sacs (fruits)

76,83 sacs (fruits)

15 grands sacs (graines)

Equivalent d'unité de mesure en kilogramme de graines

6,17

6,17

6,17

6,17

222

nombre d'acteurs estimé

185

185

21

8

1

Volume de l'année 2010 en kilogramme (KG) de graines

9 195,117

8 909,908

3 965,937

3 790,28

3 330

moyenne 2011

3,22 sacs (fruits)

2,91 sacs (fruits)

5,6 sacs (fruits)

24 sacs (fruits)

5 grands sacs (graines)

Volume de l'année 2011 en kilogramme (KG) de graines

3 673,483

3 319,825

725,2

1 184

1 110*

* la quantité mentionnée n'est pas encore vendue

Le tableau 6 montre qu'il y a d'importantes quantités de graines sont brassées entre les différents acteurs. Environ 9 tonnes de graines ont été récoltées en 2010 et seulement 3,5 tonnes de graines ont été exportées. Il en ressort aussi que d'énormes pertes sont enregistrées le long de la chaine de commercialisation. Ainsi, de la récolte à la vente par la grossiste, les pertes s'élèvent à 36,21% et 30,21% respectivement en 2010 en 2011. 9 195 KG et 3 673 KG de graines ont été récolté respectivement en 2010 et en 2011, et 3 330 KG seulement ont été exportés en 2010.

La récolte de même que la vente ont chuté considérablement en 2011, soit de 60,05% par rapport à l'année 2010. Ceci s'explique par le fait qu'en 2011, la grossiste n'a pas lancé la campagne car les exportateurs ne sont pas entrés en contact avec elle. Cette situation traduit l'instabilité de l'activité dans la zone d'étude et attire l'attention sur la nécessité d'une meilleure organisation des acteurs afin dynamiser et rendre durable l'activité.

La figure 7 présente les flux de graines entre les catégories d'acteurs sans tenir compte des pertes.

(64,35%)

(26,91%)

(08,74%)

(07,11%)

(19,80%)

(15,85%)

Collecteurs

Grossiste

Courtiers

Récolteurs

(100%)

 

Figure 7: Flux de graines entre les catégories d'acteurs

L'analyse de la figure 7 révèle que la plus grande quantité de graines récoltées est vendue directement à la grossiste. Ensuite, les récolteurs préfèrent vendre aux collecteurs. En définitive, malgré que les courtiers résident dans les zones de production, une petite portion des récoltes transitent par eux (15,85%). Ceci s'explique par le fait que c'est généralement les récolteurs qui ont des accords avec eux qui ont leur livrent des graines. En effet, les récolteurs savent que les courtiers ne sont que des représentants d'autres acteurs (collecteurs ou grossiste) ; d'où ils préfèrent traiter directement avec ces acteurs mêmes.

5. PERFORMANCE DU MARCHE DE GRAINES DE VOACANGA AFRICANA DANS LA ZONE D'ETUDE

5.1.Les charges supportées par les acteurs

Les acteurs du système de commercialisation supportent plusieurs charges. Mais ces charges sont concentrées au niveau des commerçants.

· Les récolteurs

Ils ne supportent pas aucune charge. En effet, la récolte se fait à la main sans aucun autre outil. Le transport des fruits est fait à pieds dans des sacs de jutes désuets précédemment utilisés dans les ménages. Ils ne supportent pas directement des charges tant pour récolter, transporter les fruits que pour leur stockage. Cependant, nous avons déterminé le coût d'opportunité lié transport des fruits des lieux de récolte au domicile des récolteurs.

Ainsi, pour le transport, les récolteurs supportent en moyenne 435 F CFA par petit sac (#177; 347,67), soit 70,6 F CFA par KG de graines (#177; 56,34).

· Les commerçants

Les charges qu'ils supportent, sont liées au transport, à la transformation des fruits, au conditionnement, au stockage et autres coûts liés au téléphone et aux commissions. Elles varient d'une catégorie de commerçants à une autre

o Les courtiers

Les charges supportées par les courtiers ne sont pas aussi directes car ils ne dépensent rien pour effectuer l'activité. Ils achètent et vendent les fruits à leur domicile. Les sacs de conditionnement sont fournis pas les autres acteurs. Cependant, ils stockent les fruits rassemblés pendant un moment avant que leur mandant ne vienne les ramasser. Etant donné qu'ils n'engagent pas de dépenses formelles pour cette opération, nous avons déterminé à leur niveau, le coût d'opportunité lié au stockage.

Ce coût est de 32,6 F CFA petit sac de fruits (#177; 23,9) soit 5,28 F CFA par KG de graines (#177; 3,87).

o Les collecteurs

Les charges qu'ils supportent sont liées au transport, au conditionnement et à d'autres frais comme le téléphone et les commissions.

Les charges liées au transport sont en moyenne de 185,41 F CFA par petit sac de fruits (#177; 209,54) soit 30 F CFA par KG de graines (#177; 33,97). Tandis que les charges liées au conditionnement (achat de sacs de jutes) sont de 61,42 F CFA (#177; 68,76) par petit sac de fruits, soit 9,96 F CFA par KG de graines (#177; 11,15).

Les autres charges liées au téléphone et aux commissions sont de 34,9 F CFA (#177; 44,62), soit 5,65 F CFA (#177; 7,23).

o La grossiste

Elle supporte des charges presque à tous les niveaux. Ces charges sont liées au transport, à la transformation, au conditionnement, au stockage et d'autres frais liés notamment au téléphone et aux commissions.

Les charges liées au transport sont de 104,16 F CFA par petit sac de fruits, soit 16,89 F CFA par KG de graines. Celles liées à la transformation des fruits sont de 683,59 F CFA par petit sac de fruits, soit 110,85 F CFA par KG de graines.

Les charges liées au conditionnement sont 104,16 F CFA par petit sac de fruits soit 16,89 F CFA par KG de graines. Les frais liés au stockage sont de 26,04 F CFA par petit sac de fruits soit de 4,22 F CFA par KG de graines. Les autres charges liées au téléphone et aux commissions sont de 78,125 F CFA par petit sac de fruits soit 12,66 F CFA par KG de graines.

5.2.Les prix d'achat et prix de vente pratiqués par les acteurs

· Les récolteurs

Les recettes moyennes réalisées par les récolteurs sont en moyenne de 9 892,14 F CFA (#177; 8 889,89). Le prix de vente moyen pratiqué est de 1196,08 par petit sac de fruits (#177; 332,62) soit 193,95 par KG de graines (#177; 53,93).

· Les courtiers

Le prix d'achat déclaré par les courtiers est en moyenne de 1 081,07 F CFA par petit sac de fruits (#177; 108,32), soit 175,30 F CFA de KG de graines (#177; 17,56).

Les courtiers réalisent des recettes moyennes de 34 875 F CFA (#177; 15 008,92).

Le prix de vente que les courtiers pratiquent, est en moyenne de 1143,80 F CFA par petit sac de fruits (#177; 71,57) soit 185,48 F CFA par KG de graines (#177; 11,60).

· Les collecteurs

Le prix d'achat déclaré par les collecteurs est en moyenne de 1 346,07 F CFA par petit sac de fruits (#177; 352,85), soit 218,28 F CFA par KG de graines (#177; 57,21).

Ils réalisent des recettes moyennes de 203 833,33 F CFA (#177; 127 374,12).

Le prix de vente moyen pratiqué par les collecteurs est de 2 843,13 F CFA par petit sac de fruits (#177; 384,23), soit 434,02 F CFA par KG de graines (#177; 81,33).

· La grossiste

Le prix d'achat au niveau de la grossiste est de 5 989,58 F CFA par grand2(*) sac de fruits, soit 2 994,79 F CFA par petit sac de fruits et 485,64 F CFA par KG de graines.

Les recettes réalisées sont de 4 224 000 F CFA.

Le prix de vente déclaré par la grossiste est de 1 268,46 F CFA par KG de graines, soit 7 822,22 F CFA par petit sac de fruits.

Le tableau 7 résume les prix d'achat et de vente pratiqués par les acteurs et les charges qu'ils supportent.

Tableau 7: Les prix d'achat et de vente pratiqués par les acteurs et les charges supportées

Eléments de compte d'exploitation

Catégories d'acteurs

Récolteurs

Courtiers

Collecteurs

Grossiste

Unité de mesure

Petit sac3(*) de fruit

KG de graines

Petit sac de fruit

KG de graines

Petit sac de fruit

KG de graines

Petit sac de fruit

KG de graines

Transport

437,70

70,61

_

_

185,41

30

52,08

8,44

Conditionnement

_

_

_

_

61,42

9,96

52,08

8,44

Stockage

_

_

32,6

5,28

_

_

13,02

2,11

Transformation

_

_

_

_

_

_

341,79

55,42

Autres charges

_

_

_

_

34,9

5,65

39,06

6,33

Prix d'achat

_

_

1081,07

175,3

1346,07

218,28

2994,79

485,64

Prix de vente

1196,08

193,95

1143,8

185,48

2843,13

434,02

7822,22

1268,46

Recettes moyennes

9892,14

34875

203833,33

4224000

5.3.Marges bénéficiaires des acteurs

Nous devrions normalement calculer deux types de marges : la marge brute et le marge nette. Mais, étant donné qu'au niveau de toutes les catégories d'acteurs il n'y a pas eu des investissements fixes, nous allons nous arrêter au niveau de la marge brute qui, dans ce cas, équivaut aussi à la marge nette, puisqu'il n'y a pas d'amortissement. On parlera donc simplement de marge bénéficiaire.

Ainsi, la marge brute est obtenue en soustrayant les coûts totaux supportés par les acteurs des recettes réalisées par eux.

Le tableau 8 et la figure 8 présentent respectivement les marges bénéficiaires de chaque catégorie d'acteurs et la répartition des richesses entre les différentes catégories d'acteurs.

Tableau 8: Marges bénéficiaires de chaque catégorie d'acteurs

 
 

Unités de mesures

Marge bénéficiaire moyenne

catégories d'acteurs

Récolteurs

Petit sac de fruit

760,37 (490,33)*

KG de graines

123,34 (57,11)

Courtiers

Petit sac de fruit

29,04 (1 174,37)

KG de graines

4,70 (245,16)

Collecteurs

Petit sac de fruit

1 215,32 (1 275,76)

KG de graines

197,07 (281,16)

Grossiste

Petit sac de fruit

4 329,38

KG de graines

944,88

L'analyse du tableau 8 montre que l'activité est globalement rentable pour tous les acteurs. Cependant, les courtiers semblent être les plus marginalisés de la chaîne et les grossistes les plus avantagés.

Comparaison des marges bénéficiaires

L'application de l'analyse de variance au niveau des marges bénéficiaires réalisées montre qu'il y a une différence très hautement significative au seuil de 0,01% entre les acteurs (F = 46,955 ; p = 0,00001). (Voir annexe 2)

La figure 8 présente plus clairement la répartition des richesses entre les catégories d'acteurs impliqués dans la commercialisation des fruits/graines dans la zone d'étude.

Figure 8: Répartition des richesses entre les catégories d'acteurs

Il ressort de la figure 8 que les richesses générées par l'activité sont inégalement réparties entre les différentes catégories d'acteurs. La grossiste a elle seule bénéficie de plus de 75% des richesses générées. Cette situation trouve son explication dans le fait le marché de graines de V. africana dans la zone d'étude est un monopsone qui est conduit par la grossiste. Tous les autres agissent dépendamment d'elle.

Cette situation profite à la grossiste qui est en relation directe avec les exportateurs aux détriments des autres acteurs. C'est elle qui a toutes les principales informations venant des exportateurs, seuls acheteurs de graines de V. africana dans la zone d'étude. Ainsi, tous les autres agissent dépendamment d'elles.

On note donc une asymétrie d'information entre les acteurs et un manque de transparence dans l'activité ; ce qui fait par exemple qu'aucun acteur ne connait le prix auquel son client revend la marchandise.

Il faut noter toutefois que les courtiers n'investissent pas dans l'activité. Leur statut de simple représentant d'autres acteurs dans les zones de récolte peut justifier le faible niveau de leur marge bénéficiaire. Peut-être même que leur objectif n'est pas réellement de faire des bénéfices.

5.4.Contraintes des acteurs dans l'activité

Il est apparu lors de cette étude que les paysans sont regroupés en association pour d'autres spéculations et pas pour les graines de Voacanga africana. Néanmoins, nous avons rencontré des personnes qui ont l'idée de se mettre en groupes organisés le sprochaines saisons à venir.

Par ailleurs, des problèmes inhérents à la récolte des fruits ont été signalés par les récolteurs. En effet, les fruit sont collectés en brousse dans les jachèes ou les friches et ce, pendant la saison des pluies le plus souvent. Il est donc difficile pour les récolteurs de braver les obstacles surtout qu'ils sont en majorité des enfants et des femmes.

Les autres problèmes rencontrés par ces récolteurs sont liés à la commercialisation. Les récolteurs affirment que le prix de vente des fruits est très faible. D'autre part, Le mauvais état des routes empêche l'écoulement rapide des fruits ; ce qui entraine des pertes fréquentes. Aussi, les récoltes deplorent l'utilisation de sacs de jutes pour mesurer les fruits et propose le comptage par quarantaine de fruits comme le font déjà certains commerçants.

L'activité est encore à ces débuts et le problème d'organisation tant au niveau des récolteurs que des commerçants méritent une attention afin d'induire un essor de l'activité.

5.5.Impact de l'activité sur la conservation de Voacanga africana

L'activité a visiblement des retombées positives sur la durabilité de l'espèce. En effet, l'espèce était fortement exploitée pour son bois qui est un véritable bois énergie. Mais depuis l'avénement de la commercialisation des graines, l'espèce est protégée par les populations des zones de récolte. On y voit une potentielle richesse notamment pour les femmes et les enfants. Nous avons même observé un cas édifiant où un propriétaire a abandonné une partie de son champ au profit des pieds de l'espèce qui y poussaient.

D'autre part, plus de 70 % des récolteurs affirment vouloir réaliser des plantations de l'espèce mais ils attendent d'abord de voir l'évolution de l'activité sur quelques années à venir avant de s'y lancer. Malheureusement, l'expérience de la campagne de 2011 les impacte négativement leur idée car les prix ont chuté et mais aussi les acheteurs ne sont plus venus.

Il faut donc signaler que l'activité pourrait constituer une bonne voie pour protéger l'espèce et favoriser sa durabilité. Il faudra donc organiser la filière et faire connaitre le Bénin en général et la zone d'étude en particulier comme fournisseur potentiel de graines de V. africana dans la sous-région.

6. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

L'objectif principal de cette étude est d'analyser le système de commercialisation des graines de Voacanga africana au Bénin afin de ressortir les impacts de l'activité sur la durabilité de l'espèce. Il en ressort que la chaine de commercialisation des graines de Voacanga africana est constituée de cinq catégories d'acteurs à savoir : les récolteurs, les courtiers, les collecteurs, les grossistes et les exportateurs. Mais l'étude s'est accentuée sur les quatre premiers acteurs qui sont présents dans le pays. Trois principaux types de circuit de commercialisation ont été identifiés : les circuits à trois (03) intermédiaires, deux (02) intermédiaires et un (01) intermédiaire.

Il y a plus de femmes (66%) que d'hommes dans la chaine. L'âge moyen des récolteurs est de 27 ans mais la plus grande partie de ces récolteurs (59%) ont un âge compris entre 8 et 25 ans. Ce qui montre que les jeunes s'intéressent à cette activité, car la récolte nécessite beaucoup de temps que les personnes plus âgées ne sont pas toujours prêtes à y consacrer et préfèrent donc vaquer à d'autres occupations, surtout que la période de récolte coïncide presque avec la petite saison de production agricole dans la zone d'étude. Aussi, 75% des récolteurs de la tranche d'âge `'8 à 25 ans'' dans la zone d'étude, fréquentent encore. Ceux-ci profitent de la période des vacances scolaires pour s'adonner à l'activité.

La majorité des commerçants (93%) ont moins de 50 ans. Nous pouvons remarquer que la majorité des commerçants (40%) ont un âge compris entre 30 et 40 ans. Ce résultat pourrait s'expliquer par le fait qu'à cet âge, les commerçants, femmes et hommes, ont encore la force nécessaire pour sillonner les villages. Nous constatons également que peu de commerçants (27%) ont moins de 30 ans ; ceci peut nous amener à penser que les personnes de jeunes âges préfèrent s'adooner aux activités de récolte plutôt que celles de commercialisation.

Tous ces acteurs réalisent une seule fonction : la fonction d'échange. Les récolteurs enquêtés ont une ancienneté moyenne de 3,91 ans. En ce qui concerne les commerçants, l'ancienneté moyenne est de 3,93 ans.

Dans la zone d'étude, les acteurs ne sont pas organisés en groupements ou en associations. Ce qui fait qu'ils sont peu informés même mal informés parfois surtout les récolteurs. Cependant, certains récolteurs (13%) arrivent individuellement à lier des accords tant avec les courtiers qu'avec la grossiste. Les accords sont verbaux et basés sur la confiance ; Les accords qu'il y a entre les acteurs sont caractérisés par une forme de relation de type contractuel qui est nourri par le paiement à l'avance et la prise de rendez-vous. Il n'existe pas de contrat écrit même s'il y a transactions financières. Toutefois, les accords sont souvent respectés (100% des cas observés) et ceci sans difficultés majeures.

Environ 9 tonnes de graines ont été récoltées en 2010 et seulement 3,5 tonnes de graines ont été exportées. Il en ressort aussi que d'énormes pertes sont enregistrées le long de la chaine de commercialisation. La récolte de même que la vente ont chuté considérablement en 2011, soit de 60,05% par rapport à l'année 2010.

Les coûts totaux supportés par les récolteurs sont en moyenne 70,6 F CFA par KG de graines. En ce qui concerne les commerçants, les coûts supportés sont de 180,77 CFA par KG de graines, de 263,96 CFA par KG de graines et de 323,58 CFA par KG de graines respectivement pour les courtiers, les collecteurs et la grossiste. Les prix d'achat sont en moyenne de 175,30 F CFA de KG de graines, 218,28 F CFA par KG de graines et 485,64 F CFA par KG de graines respectivement pour les courtiers, les collecteurs et la grossiste.

Les prix de vente sont en moyenne de 193,95 par KG de graines, 185,48 F CFA par KG de graines, 434,02 F CFA par KG de graines et de 1 268,46 F CFA par KG de graines respectivement pour les récolteurs, les courtiers, les collecteurs et la grossiste.

Les marges bénéficiaires sont de 123,34 F CFA par KG de graines, 4,70 F CFA par KG de graines, 197,07 F CFA par KG de graines, 647,17 F CFA par KG de graines respectivement pour les récolteurs, les courtiers, les collecteurs et la grossiste. L'analyse de variance au niveau des marges bénéficiaires réalisées révèle qu'il y a une différence très hautement significative au seuil de 0,01% entre les acteurs.

On note une concentration des richesses générées au niveau de la grossiste ; ce qui s'explique par le fait que le marché de graines de V. africana dans la zone d'étude est un monopsone qui est conduit par la grossiste. Tous les autres agissent dépendamment d'elles.

Les contraintes qui limitent l'essor de l'activité sont : la non organisation des acteurs, les obstacles à braver pour récolter les fruits, le faible niveau des prix de vente des récolteurs et la non harmonisation des unités de mesure dans la zone d'étude.

Toutefois, il faut signaler que l'activité semble impacter positivement la conservation et la durabilité de l'espèce à travers sa protection par les populations des zones de récolte car elles y voient une potentielle richesse notamment pour les femmes et les enfants. Aussi, des récolteurs affirment-ils vouloir réaliser des plantations de l'espèce mais ils attendent d'abord de voir l'évolution de l'activité sur quelques années à venir avant de s'y lancer.

Dans le souci d'améliorer le fonctionnement de la filière de graines de V. africana, nous formulons quelques recommandations à la fin de cette étude. Ainsi, nous suggérons :

· Aux récolteurs

o de créer des groupes afin d'augmenter les quantités produites et de faire des vente communes et groupées ; ils pourront augmenter leur pouvoir de négociation ; 

· aux commerçants

o d'harmoniser les unités de mesure et d'améliorer le prix d'achat à la récolte que les richesses soient mieux distribuées ; dans le cas contraire, l'activité risque de disparaitre

· à l'Etat 

o d'organiser la filière de graines de V. africana dans la zone d'étude ;

o de développer une stratégie de conservation des espèces forestières et de V. africana en particulier basée sur l'approche `'conserve through use''.

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ANNEXES

Annexe 1 : Zones de récoltes et nombre de récolteurs estimés

Communes

Localités

Nombre d'acteurs dénombrés

Kpomassè

Gbagoudo

55

Nanzounmè

27

Assogbénondaho

5

Ouidah

Ahouicodji

50

Towinou

28

Pahou

9

Gohouncodji

11

Total

185

Annexe 2 : Résultats de l'analyse de variance sur les marges bénéficiaires réalisées par les acteurs

ANOVA

margbrutkg

 
 
 
 
 
 

Sum of Squares

df

Mean Square

F

Sig.

Between Groups

819140,097

3

273046,699

46,955

,000

Within Groups

552433,645

95

5815,091

 
 

Total

1371573,742

98

 
 
 

* 1 Small-fruit wild frangipani en anglais, Cata grande en portugais, alè en fon (langue béninoise dans la zone d'étude)

* 2 Sac de jute de 100 kilogrammes communément utilisé pour stocker du maïs dans la zone.

* 3 Sac de jute d'une capacité de 50 kilogrammes de riz ou de sucre






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