WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse du système de commercialisation des graines de "voacanga africana" au Bénin et les implications pour la conservation de l'espèce

( Télécharger le fichier original )
par K. Edem Aubin Fafeh
 - agroéconomiste 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

6. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

L'objectif principal de cette étude est d'analyser le système de commercialisation des graines de Voacanga africana au Bénin afin de ressortir les impacts de l'activité sur la durabilité de l'espèce. Il en ressort que la chaine de commercialisation des graines de Voacanga africana est constituée de cinq catégories d'acteurs à savoir : les récolteurs, les courtiers, les collecteurs, les grossistes et les exportateurs. Mais l'étude s'est accentuée sur les quatre premiers acteurs qui sont présents dans le pays. Trois principaux types de circuit de commercialisation ont été identifiés : les circuits à trois (03) intermédiaires, deux (02) intermédiaires et un (01) intermédiaire.

Il y a plus de femmes (66%) que d'hommes dans la chaine. L'âge moyen des récolteurs est de 27 ans mais la plus grande partie de ces récolteurs (59%) ont un âge compris entre 8 et 25 ans. Ce qui montre que les jeunes s'intéressent à cette activité, car la récolte nécessite beaucoup de temps que les personnes plus âgées ne sont pas toujours prêtes à y consacrer et préfèrent donc vaquer à d'autres occupations, surtout que la période de récolte coïncide presque avec la petite saison de production agricole dans la zone d'étude. Aussi, 75% des récolteurs de la tranche d'âge `'8 à 25 ans'' dans la zone d'étude, fréquentent encore. Ceux-ci profitent de la période des vacances scolaires pour s'adonner à l'activité.

La majorité des commerçants (93%) ont moins de 50 ans. Nous pouvons remarquer que la majorité des commerçants (40%) ont un âge compris entre 30 et 40 ans. Ce résultat pourrait s'expliquer par le fait qu'à cet âge, les commerçants, femmes et hommes, ont encore la force nécessaire pour sillonner les villages. Nous constatons également que peu de commerçants (27%) ont moins de 30 ans ; ceci peut nous amener à penser que les personnes de jeunes âges préfèrent s'adooner aux activités de récolte plutôt que celles de commercialisation.

Tous ces acteurs réalisent une seule fonction : la fonction d'échange. Les récolteurs enquêtés ont une ancienneté moyenne de 3,91 ans. En ce qui concerne les commerçants, l'ancienneté moyenne est de 3,93 ans.

Dans la zone d'étude, les acteurs ne sont pas organisés en groupements ou en associations. Ce qui fait qu'ils sont peu informés même mal informés parfois surtout les récolteurs. Cependant, certains récolteurs (13%) arrivent individuellement à lier des accords tant avec les courtiers qu'avec la grossiste. Les accords sont verbaux et basés sur la confiance ; Les accords qu'il y a entre les acteurs sont caractérisés par une forme de relation de type contractuel qui est nourri par le paiement à l'avance et la prise de rendez-vous. Il n'existe pas de contrat écrit même s'il y a transactions financières. Toutefois, les accords sont souvent respectés (100% des cas observés) et ceci sans difficultés majeures.

Environ 9 tonnes de graines ont été récoltées en 2010 et seulement 3,5 tonnes de graines ont été exportées. Il en ressort aussi que d'énormes pertes sont enregistrées le long de la chaine de commercialisation. La récolte de même que la vente ont chuté considérablement en 2011, soit de 60,05% par rapport à l'année 2010.

Les coûts totaux supportés par les récolteurs sont en moyenne 70,6 F CFA par KG de graines. En ce qui concerne les commerçants, les coûts supportés sont de 180,77 CFA par KG de graines, de 263,96 CFA par KG de graines et de 323,58 CFA par KG de graines respectivement pour les courtiers, les collecteurs et la grossiste. Les prix d'achat sont en moyenne de 175,30 F CFA de KG de graines, 218,28 F CFA par KG de graines et 485,64 F CFA par KG de graines respectivement pour les courtiers, les collecteurs et la grossiste.

Les prix de vente sont en moyenne de 193,95 par KG de graines, 185,48 F CFA par KG de graines, 434,02 F CFA par KG de graines et de 1 268,46 F CFA par KG de graines respectivement pour les récolteurs, les courtiers, les collecteurs et la grossiste.

Les marges bénéficiaires sont de 123,34 F CFA par KG de graines, 4,70 F CFA par KG de graines, 197,07 F CFA par KG de graines, 647,17 F CFA par KG de graines respectivement pour les récolteurs, les courtiers, les collecteurs et la grossiste. L'analyse de variance au niveau des marges bénéficiaires réalisées révèle qu'il y a une différence très hautement significative au seuil de 0,01% entre les acteurs.

On note une concentration des richesses générées au niveau de la grossiste ; ce qui s'explique par le fait que le marché de graines de V. africana dans la zone d'étude est un monopsone qui est conduit par la grossiste. Tous les autres agissent dépendamment d'elles.

Les contraintes qui limitent l'essor de l'activité sont : la non organisation des acteurs, les obstacles à braver pour récolter les fruits, le faible niveau des prix de vente des récolteurs et la non harmonisation des unités de mesure dans la zone d'étude.

Toutefois, il faut signaler que l'activité semble impacter positivement la conservation et la durabilité de l'espèce à travers sa protection par les populations des zones de récolte car elles y voient une potentielle richesse notamment pour les femmes et les enfants. Aussi, des récolteurs affirment-ils vouloir réaliser des plantations de l'espèce mais ils attendent d'abord de voir l'évolution de l'activité sur quelques années à venir avant de s'y lancer.

Dans le souci d'améliorer le fonctionnement de la filière de graines de V. africana, nous formulons quelques recommandations à la fin de cette étude. Ainsi, nous suggérons :

· Aux récolteurs

o de créer des groupes afin d'augmenter les quantités produites et de faire des vente communes et groupées ; ils pourront augmenter leur pouvoir de négociation ; 

· aux commerçants

o d'harmoniser les unités de mesure et d'améliorer le prix d'achat à la récolte que les richesses soient mieux distribuées ; dans le cas contraire, l'activité risque de disparaitre

· à l'Etat 

o d'organiser la filière de graines de V. africana dans la zone d'étude ;

o de développer une stratégie de conservation des espèces forestières et de V. africana en particulier basée sur l'approche `'conserve through use''.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld