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Analyse de la logique et de la portée de l'intervention de l'Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR) auprès des organisations de producteurs dans la communauté rurale de Gandon:l'exemple de l'ANCAR de Saint-Louis en partenariat avec le foyer de Sanar

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par Mamadou DIAKHO
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Master 2 2009
  

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1.3 - La période de 1980 à la fin des années 90 : Le désengagement de l'État avec les politiques d'ajustement structurel et le début de la responsabilisation des producteurs

Les années 80 resteront véritablement la phase radicale dans l'application des Politiques d'Ajustement Structurel (PAS) en Afrique et, en particulier au Sénégal avec une série de conditionnalités. En effet, suite à l'influence des bailleurs de fonds et au changement politique avec l'arrivée de Abdou Diouf à la tête du gouvernement, cette période restera marquée par les PAS. En cherchant à réaliser ce que les bailleurs appellent l'efficience de l'Etat, le Sénégal a mis en pratique le slogan « Moins d'État, mieux d'État » en mettant en exécution plusieurs réformes. Selon Mbodj, les PAS reposent sur une sorte de triangle dont les sommets sont respectivement constitués par : A) une politique monétaire de resserrement et d'aggravation des conditions d'accès au crédit ; B) un assainissement des finances publiques par la réduction de la masse salariale dans la fonction publique, des dépenses sociales et des subventions publiques ; C) la vérité des prix par la dévaluation locale. Cette phase des PAS, caractérisée par une série de réformes structurelles importantes avait pour finalité une réduction sensible de l'intervention de l'État dans l'activité économique (Mbodj,

1992). Une telle rupture est synonyme de remaniement des principes du socialisme au profit d'une approche conforme au cadrage macroéconomique et financier et à l'option d'une stratégie de développement socio-économique fondé sur le respect intégral du libéralisme. Cette nouvelle politique, comme le remarque Mbodj est marquée par trois principales phases : d'abord « dissolution de l'ONCAD (1972-1980) », ensuite « la réforme des structures d'encadrement (1980-1985) » et enfin « la mise en place d'une Nouvelle Politique Agricole (1984) », (Mbodj, 1992, p112). Cependant dans le cadre de ce travail, nous insisteront sur deux aspects majeurs concernant ces programmes d'ajustement structurel : d'abord la dissolution de l'ONCAD et ensuite la mise en oeuvre de la Nouvelle Politique Agricole.

1.3-1 - La dissolution de l'ONCAD :

L'existence des nombreuses structures, dans le fonctionnement de l'économie sénégalaise, a plutôt contribué à paralyser le secteur agricole au lieu d'y impulser un dynamisme. L'illustration peut etre donnée à travers l'ONCAD tel qu'il a été ménagé pendant deux décennies. En effet si les objectifs assignés à l'ONCAD consistaient à moderniser l'agriculture, à commercialiser des produits de rente et à stabiliser les prix d'achat aux productions pour conjurer les fluctuations des prix du marché mondial, les résultats auxquels elle a abouti n'ont pas du tout traduit ces attentes. A ce titre, Caswell a montré dans une étude que : « L'ONCAD a plutôt servi à enrichir une caste politico-affairiste que d'induire des mutations profondes dans les campagnes sénégalaises La gestion de cette société nationale a plutôt permis de transférer les revenus agricoles dans les caisses de l'État, favoriser des détournements, des malversations au détriment des producteurs, rendre confus des comptes financiers concernant l'endettement auprès de la BNDS par favoritisme, corruption et clientélisme, constituer un réseau de clientélisme au bénéfice du parti au pouvoir, avec les gros producteurs (marabouts ou responsables du parti socialiste) » (1984, p38).

C'est plutôt une situation de régression à laquelle l'ONCAD a fini par installer le secteur agricole sénégalais avec des centaines de milliards de déficit et une destruction des structures organisationnelles sur lesquelles reposait le système d'organisation et d'encadrement du monde paysan. Ainsi ces réformes ne sont pas, selon Mamadou Diouf, une volonté de l'État « .de faire participer mais de serrer le maillage administratif sur la société pour accroître l'efficacité de la politique de développement dont l'extension du domaine étatique était l'élément moteur », (M. Diouf, 1992, p253). Il fallait dès lors réduire les énormes déficits consentis par cet organisme considéré comme budgétivore et sans réelle

efficacité dans le développement du monde rural. S'en expliquant sur la liquidation de l'ONCAD, le Président Abdou Diouf affirmait « l'Office ne parvenait plus à accomplir ses missions. De plus, les coopératives ne pouvaient plus coexister avec un organisme aussi lourd et omniprésent ; sauf à se transformer en simples points de collecte d'arachide, ce qu'elle tendait effectivement à devenir Notre objectif reste la libéralisation du monde rural du carcan bureaucratique et des tutelles surabondantes qui l'entravent »1

Confronté depuis longtemps à une production agricole en déclin et un déficit persistant des finances publiques, le Sénégal a ainsi, sous la pression de bailleurs de fonds internationaux, procédé à l'application de ces PAS dans le domaine de l'agriculture aussi. L'ajustement s'est traduit au niveau de ce secteur par le désengagement, la privatisation et la restructuration des entreprises publiques chargées du développement rural et agricole, la responsabilisation des agriculteurs avec un transfert de certaines fonctions anciennement dévolues aux organismes publics, l'élimination des subventions sur les intrants et le crédit agricole, la libéralisation des prix, des marchés et du commerce des produits agricoles. En un mot, face à cette situation inconvenante, il se posait la nécessité urgente et renouvelée de la redéfinition d'une véritable politique agricole intégrant tous les aspects du secteur rural dans un cadre cohérent avec les orientations du pays.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon