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Les systèmes fourragers des zones montagneuses: contraintes et intérêts des fabacées dans la fixation des sols et l'accroissement des ressources herbagères des petites exploitations

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par Slim Slim
Institut national agronomique de Tunisie - Docteur en sciences agronomiques 2012
  

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6.9. Pertes par ensilage

Tout système de récolte entraîne des pertes. La qualité et l'acceptabilité d'un fourrage conservé sont et resteront tributaires des efforts déployés pour le perfectionnement des méthodes de récolte, de stockage et de manutention.

Le principal objectif de ces techniques reste la limitation des pertes de matières nutritives à toutes les étapes entre la coupe et la conservation.

Malgré les précautions prises au cours de la confection de l'ensilage, des pertes plus ou moins importantes pourront avoir lieu à la récolte et en cours de conservation.

A la récolte: les pertes à ce niveau sont liées surtout à la hauteur de coupe, donc au matériel de récolte et surtout à l'état de la parcelle.

Elles peuvent atteindre 30% si l'on pratiquait une coupe à 14-16cm de hauteur au lieu de 7cm (Mosnier et al., 1978). Si l'on pratique le préfanage, les pertes seront encore plus importantes à cause de la multiplication des opérations mécaniques; sans oublier les dépenses supplémentaires. Quoi qu'il en soit, ces pertes paraissent inévitables. Il semble difficile de les réduire au dessous de 7% même en coupe directe et à une hauteur normale (Zelter, 1970).

En cours de conservation, l'importance des pertes par stockage au silo a longtemps été mal connue ou très mal évaluée. Depuis l'application au niveau de l'élevage des méthodes de gestion alimentaire convenable, il est apparu nécessaire de connaître l'importance de ces pertes dans une masse de fourrage stocké.

Les pertes de stockage aux silos sont loin d'être négligeables. Il est rare que la perte de matière sèche soit inférieure à 8% et celles de matières azotées à 2-3% dans les ensilages les plus réussis. En cas d'échec sérieux, les pertes peuvent s'élever respectivement à 75 et 68% en particulier s'il s'agit d'une plante très difficile à conserver par la voie fermentaire (Hendrix, 1960).

- Les pertes gazeuses: elles résultent de la conjugaison de l'action des enzymes de la plante et de la microflore dans le silo. L'activité respiratoire est sans doute la principale responsable de la phase des fermentations gazeuses explosives qui se manifestent parfois s'il règne dans le silo une pression partielle d'oxygène assez élevée (Dulphy, 1979).

Les pertes par respiration dépendent aussi de la vitesse de remplissage du silo et de son degré d'étanchéité à l'air. Elles sont de l'ordre de 0,27% de matière sèche ensilée dans les meilleures conditions, mais peuvent dépasser 5% dans le cas contraire (Demarquilly, 1979).

Les pertes gazeuses lors de la fermentation anaérobie dépendent de l'intensité et de la nature des fermentations donc de la matière sèche du fourrage ensilé (Annie et al., 1975).

- La plasmolyse et les pertes par drainage: elle est liée à la teneur en matière sèche initiale du fourrage ensilé et sa finesse de hachage. Au-delà de 25% de matière sèche, le fourrage n'élimine plus son exsudat. Inférieure à 20% de matière sèche, le fourrage peut subir une perte sous forme de jus de 10% (Hendrix, 1960).

L'exsudat contient essentiellement des éléments hautement assimilables comme les glucides solubles, l'azote non protéique, et éléments minéraux.

- Influence de l'ensilage sur la composition chimique et la valeur alimentaire des

fourrages: la composition chimique réelle est peu modifiée par l'ensilage.

Pour le vérifier, il faut que l'analyse soit correctement effectuée (dosage de l'azote effectué sur l'ensilage frais non séché) et que les teneurs soient exprimées sur la base de la teneur en matière sèche corrigée pour les pertes de produits volatils (notamment l'ammoniac, les acides gras volatils et les alcools) lors du séchage à l'étuve (INRA, 1980).

Les modifications les plus importantes portées sur les glucides, les acides organiques et les constituants azotés sont:

- les glucides solubles et les acides organiques (malique et citrique) disparaissent et sont remplacés par l'acide lactique, les acides gras volatils et les alcools; et

- les constituants azotés sont particulièrement transformés en NH3, acides aminés libres et amines.

La conservation par ensilage diminue peu ou pas la digestibilité de la matière organique et la valeur énergétique du fourrage, sauf en cas de très mauvaise qualité de conservation ou de pertes importantes d'éléments nutritifs très digestibles par les jus. La valeur énergétique des fourrages est donc supérieure à celle des foins correspondants récoltés à la même date et peut être égale à celle du fourrage vert au moment de la fauche (Demarquilly, 1995).

Toutefois, l'ensilage entraîne une diminution plus ou moins importante de la valeur azotée et de la qualité ingérée.

- Diminution de la valeur azotée réelle: cette diminution est plus ou moins importante de la teneur en PDI (Protéines Digestibles au niveau de l'Intestin). Alors que la teneur en MAD (Matière Azotée Digestible) n'est pas modifiée, pour deux raisons essentielles:

- une partie des protéines a été transformée en acides aminés (azote soluble) et même en ammoniac. Elle est donc beaucoup plus rapidement dégradée dans le rumen; et

- les produits de la fermentation dans le silo, bien qu'entièrement digestibles, ne fournissent pas d'acides gras volatils ou peu d'acide lactique et d'énergie aux microbes du rumen pour synthétiser des protéines (Moreau et al., 1982).

- La diminution de la quantité ingérée: la quantité de matière sèche ingérée par les bovins dépend de:

- la teneur en matière sèche: elle augmente avec cette dernière, notamment pour les ensilages sans conservateur jusqu'à des teneurs de 35%;

- la finesse de hachage de l'ensilage: pour des teneurs en matière sèche inférieures à 30% et pour une même qualité de conservation, la quantité ingérée augmente avec la finesse de hachage. L'augmentation est de l'ordre de 15 à 20% quand on passe des ensilages à brins longs (10-15cm) à des ensilages à brins courts (1-3cm); et

- la qualité de conservation de l'ensilage: un ensilage d'une teneur en matière sèche et d'une finesse de hachage donnée est ingéré en quantité d'autant plus élevée qu'il contient moins d'acides gras volatils et d'azote en ammoniac (Demarquilly, 1995).

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