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Le yield management dans le transport aérien. Cas de la compagnie RAM

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par Mérouane ALLOUCHI
institut work center Maroc - Technicien spécialisé commerce international 2010
  

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Le choix de notre sujet de mémoire s'est porté vers une des nombreuses approches du

Marketing des Services. Et ainsi le Yield Management se situe au coeur de l'étude du Marketing des Services, on a basé notre étude sur cette méthode scientifique de calcul des prix a révolutionné le transport aérien au début des années 80 aux Etats-Unis. On l'appelle également revenue management, ou encore de manière plus restrictive tarification en temps réel. Cette méthode repose sur une différenciation par les prix dans les compagnies aériennes, à la suite de la déréglementation du trafic aérien (Kimes, 1989 ; Kimes et Chase, 1998). L'objectif est d'optimiser le revenu global, en faisant varier les prix en fonction d'un arbitrage permanent entre la demande et l'offre restante, le tout dans le respect d'une politique commerciale cohérente. Il s'attache donc à maximiser le profit plutôt que le simple volume des ventes. Particulièrement adapté au marketing des services, le Yield management compte les compagnies de transport aérien et les groupes hôteliers parmi ses principaux utilisateurs.

L'orientation vers le transport aérien s'explique tout simplement par notre attrait pour ce secteur d'activités. Ce qui nous' a séduit dans le Yield Management, c'est le fait de rechercher des solutions de rentabilité dans un monde extrêmement concurrentiel sans diminuer le potentiel humain de l'entreprise. Il s'agit en fait plus précisément d'un outil stratégique pour des entreprises soucieuses d'optimiser le revenu global d'un site d'exploitation de service (un avion, un hôtel, locations de voiture, etc.) et d'accroître sa compétitivité. Cela consiste ainsi à proposer des tarifs différents pour gérer au mieux les capacités et maximiser la contribution, c'est-à-dire la marge sur coûts variables.

D'autre part, le Yield Management repose sur trois principes fondamentaux de l'analyse marketing :

- l'anticipation,

- la segmentation,

- la communication.

§ Anticiper est le préalable à tout système de Yield Management. Il commence par des prévisions à partir de séries statistiques.

§ Segmenter suppose que les clients auxquels on s'adresse ont des élasticités aux prix différentes. On fait payer plus cher les hommes d'affaires dans les hôtels ou les avions. On pratique des prix attractifs pour la clientèle familiale aux heures qui n'intéresse pas les hommes d'affaires.

§ Communiquer permet de cibler les segments définis afin de leur faire connaître les avantages de prix ou les contraintes que parfois, on leur impose.

Le schéma ci-dessous illustre la complémentarité du Yield Management et du Marketing.

Notre sujet consiste à étudier le Yield Management dans le transport aérien.

1ère partie : Yield management aspect théorique 

Section 1: Définition et historique du Yield Management

A. Définition du Yield Management

Le Yield Management " Revenue Management " est une technique qui permet de calculer, en temps réel, les meilleurs prix pour optimiser le profit généré par la vente d'un produit ou d'un service, sur la base d'une modélisation et d'une prévision en temps réel du comportement de la demande par micro segment de marché.

La méthode yield management permet de résoudre de manière optimale le problème de la confrontation de l'offre et de la demande, grâce à une tarification différenciée et au contrôle systématique de la quantité d'un produit mis en vente dans chaque classe tarifaire. Les conséquences positives de l'utilisation de ce concept sont ressenties par l'ensemble des intervenants : côté producteur, hausse du chiffre d'affaires et du résultat ; côté consommateur, possibilité de baisse des prix sans impact sur la qualité du service.

La pratique du Yield Management permet avant toute chose de rationaliser l'information qui est à la disposition de ses utilisateurs. L'analyse de cette information permet d'aider à la prise de décision en anticipant sur les évènements et en mettant en évidence les opportunités d'action.

« Le Yield management est une application des systèmes d'information et des stratégies de tarification pour allouer la capacité disponible aux bons clients, au bon moment, au bon endroit et au bon prix afin de maximiser la recette globale ou le Yield  ».

« L'efficacité d'un «yield», c'est-à-dire d'un ajustement des prix discriminé dans l'espace et dans le temps afin de maximiser les recettes et les marges totales, est une réponse des offreurs à cette conjonction du désir et de la capacité à payer des consommateurs » précise Alain Maruani.

Auteurs

Définition

Autissier, D. (2000)

« Le yield management (management du rendement) se définit comme une politique qui cherche un meilleur rendement possible pour chaque unité de capacité disponible ».

Cross. R.G. (1998) p. 43

« Le revenu management est l'application disciplinée de tactiques permettant de prévoir le comportement du consommateur au niveau de micromarché et d'optimiser l'offre et le prix du produit afin de maximiser la croissance du chiffre d'affaires »

Daudel, S. et Vialle, G. (1989), p. 35

« Le yield management est l'ensemble de techniques au service d'un principe : la gestion des capacités en vue de la maximisation du revenu global d'une entreprise de services ».

Donaghy, McMahon et McDowell (1995),

« Le yield management est la technique de revenu ayant comme objectif l'augmentation de rendement net à travers l'allocation de la capacité disponible prévue à des segments de marché prédéterminés et à un prix optimum »

Dubois, P.L. et Frendo, M.C. (1995), p. 48.

« Le yield management offre la possibilité de gérer en temps réel les capacités disponibles et de les remettre dans le circuit de la vente à une classe tarifaire plus favorable que celle à laquelle elles étaient préalablement acceptées afin d'optimiser le revenu global du site ».

Jean - Louis Toffolon (1995) le Directeur de la réservation à l'Hôtel Sofitel - Paris. Cité dans Dubois, P.L. et Frendo, M.C. (1995) p. 50.

«  Le yield management est une politique de gestion d'hôtel qui n'est pas menée par les mêmes acteurs, le droit d'accepter des réservations sur certaines périodes et surtout à certains prix ne revient plus systématiquement au service commercial ; le service réservation doit donner son accord ».

B. Historique et évolution du Yield Management :

Les compagnies aériennes américaines sont les pionniers du Yield Management dans les années 1980.

Le Yield Management a vu le jour aux Etats-Unis au début des années 1980 avec la déréglementation du transport aérien.

Les grandes compagnies aériennes américaines ont en effet dû faire face à un nouvel environnement fortement concurrentiel engendré par les possibilités de distribution offertes par les nouveaux systèmes de distribution : les GDS (Global Distribution System) et par l'entrée sur le marché de compagnies à coût beaucoup plus bas, notamment People Express qui avait des coûts d'exploitation inférieurs de moitié à ceux des " majors " : (American, Delta, United, TWA...).

A partir des années 1990 la pratique du Yield Management se développe dans de nombreux secteurs d'activité.

Le Yield Management qui connaissait une consécration dans l'industrie aérienne pénètre d'autres secteurs d'activité tout d'abord aux Etats-Unis puis en Europe.

La percée du Yield Management va de paire avec le développement de la distribution électronique.

Pour comprendre la véritable portée du Yield Management, il est tout à fait essentiel de noter qu'il s'est développé dans le secteur des compagnies aériennes concomitamment à la mise en place de la distribution électronique à travers les premiers GDS (Sabre, Apollo, SystemOne).

Section 2 : Les champs d'application du Yield Management :

Les différents secteurs d'activité qui ont mis en place des techniques de Yield Management ont certaines caractéristiques communes qui paraissent intéressant de noter. Nous avons illustré l'ensemble de ces caractéristiques avec l'exemple du transport aérien car il constitue le secteur le plus simple et précis en termes de Yield Management :

· Produits périssables : Ces entreprises commercialisent des services ou des produits périssables dont la valeur tombe à zéro après leur date de production. Tout siège d'avion non occupé à une valeur résiduelle nulle ; on parle alors de stocks « à rotation nulle ».

· Demande variable et capacité de production rigide : La demande est fluctuante (tantôt supérieure et tantôt inférieure à la capacité offerte). Les ressources de production sont le plus souvent fixes et l'ajustement des capacités a un coût élevé.

· Vente par réservation : Ces industries vendent des produits ou services avant leur date effective de production grâce à un système de commande (réservation de billets).

· Différenciation des prix : L'élasticité demande/prix étant variable suivant le segment de clientèle, ces secteurs appliquent généralement une tarification différenciée. Cette technique permet d'optimiser le revenu généré en captant, grâce à des prix plus faibles, une partie de la demande ayant une forte sensibilité au prix. La mise en place de barrières d'accès judicieusement établies et de quotas de vente par classe (ou niveau) tarifaire permettent de limiter la dilution du prix acquitté par les clients dont la sensibilité au prix est faible.

· Coûts variables unitaires très faibles : Ceux-ci représentent selon le secteur 0% à 20% du coût total. Par exemple, dans le transport aérien, les coûts variables liés à l'occupation d'un passager donc d'un siège supplémentaire (nourriture, nettoyage et prestation associées) ne représente qu'une part minime des coûts fixes supportés par la compagnie aérienne (coût d'amortissement de l'avion, coût du personnel, frais de carburant, entretien...).

· Le prix est levier puissant : Du fait du facteur précédent, la gestion du prix est un levier très puissant pour augmenter les résultats d'exploitation. Une augmentation du reviens unitaire de 1% se traduit généralement par une augmentation du résultat de 10 à 20% dans ces secteurs. Un prix mal adapté peut avoir de son côté des conséquences de même ampleur mais en sens contraire.

Toutes ces notions sont importantes à comprendre dans la démarche du Yield Management.

En effet, il faut tenir compte de nombreux facteurs et c'est de là que provient la complexité de ce mode gestion des services.

a. Le Yield management dans les bases marketing

Ø Le Yield Management nécessite une flexibilité du facteur prix

Dans la logique d'un postulat précédent, il faut fixer le prix afin de s'adapter aux fluctuations de la demande. Il est important de comprendre qu'augmenter ou baisser le prix des billets à une date donnée est une décision de gestion. Le Yield management permet de définir le prix optimal du nombre de billets à vendre. Il indique s'il faut limiter ou augmenter la vente de billets de classes économiques ou affaires et non le changement des tarifs. Nous sommes effectivement dans l'optique de la gestion de capacités du marketing des services.

Cependant, les mécanismes du Yield Management peuvent favoriser dans certains l'opportunité d'augmenter la structure des prix. Ils apportent des informations intéressantes en termes de rentabilité et profitabilité. C'est pourquoi il est important de rappeler que le Yield

Management est un indicateur précieux ; il s'agit d'un outil d'aide à la décision mais non d'un outil de décision.

Ø Le Yield Management est incompatible avec un bon service client

Utiliser activement des outils comme l'overbooking et le pricing afin d'accroître la profitabilité d'une compagnie aérienne augmente le risque de réduire la qualité du service client. Par exemple, l'instauration basique d'un programme de Yield Management qui ne prend pas en compte la valeur à long terme des clients réguliers risque logiquement de les décevoir et de nuire à leur fidélisation. Dans un même temps, le Yield Management est le plus souvent profitable aux clients réguliers, qui par leur fréquence d'achats, connaissent les mécanismes de cette technique. Ainsi, même lorsque la demande est anormalement élevée un jour donné, il n'est pas sage de refuser l'accès à une classe tarifaire économique à un client qui se représentera régulièrement à l'avenir. Un bon système de Yield Management doit être capable d'évaluer l'effet de la gestion des capacités sur les profits à court et long terme.

L'overbooking donne aussi lieu aux mécontentements de passagers et nuit sérieusement à la qualité du service clients. Lorsqu'une compagnie aérienne prend de grands risques en terme de prévisions élevées en terme d'annulations et de no shows afin d'augmenter ses profits, elle n'est pas toujours capable d'honorer toutes les réservations. C'est la raison pour laquelle on assiste parfois à des scènes de colères violentes dans les aéroports de la part de clients mécontents. En contrepartie, des compensations sont offertes aux clients affectés par ces erreurs de gestion : avoir pour le prochain vol, indemnisations de frais, etc. Dans d'autres cas, les compagnies aériennes s'arrangent entre elles pour les dédommager. Un avion, non plein, d'une autre compagnie et avec la même destination en profite pour se remplir. Mais c'est dans le meilleur des cas.

Ø Le Yield Management doit être adaptée à chaque situation

Même si les objectifs relatifs à l'utilisation du Yield Management sont les mêmes pour toutes les compagnies, les problématiques de chacune d'entre elles ne sont pas tout à fait identiques.

La taille du marché, la nature des vols (court, moyen ou long courriers), la culture des passagers, la saisonnalité sont autant de paramètres à prendre en compte. Cela rejoint l'idée qu'un modèle unique de Yield Management n'existe pas.

Plus une compagnie possède un nombre de passagers importants, plus son historique représente une base de données riche en informations pour des analyses de gestion des capacités. D'un autre côté, une compagnie régionale connaît plus les caractéristiques et les comportements de son petit échantillon de clients. Le Yield Management doit donc être adaptée tant à la culture de l'entreprise qu'à son environnement pour qu'il devienne un outil efficace et profitable.

b. - Le Yield management dans Les bases stratégiques

Ø Le Yield Management et l'accroissement des profits

Une bonne utilisation du Yield Management améliore automatiquement les résultats. Mais il peut causer aussi des incidents commerciaux s'il n'est pas conduit avec précaution. Une des raisons qui explique son succès auprès des compagnies est qu'il est un outil de mesure de l'impact de la politique des prix et de contrôle des capacités. D'une part, il permet de se remettre en question sur des décisions passées. D'autre part, il permet de tester différentes combinaisons de vols et ainsi d'identifier les programmes qui n'augmentent pas les profits.

Un programme de Yield Management avec la possibilité d'anticipation permet d'utiliser les différents outils et les mesures de performances afin d'affiner les décisions à venir. La preuve est que bon utilisation du Yield Management a eu un impact positif de 5% sur les profits de British Airways.

Ø Yield Management : outil d'aide à la décision

L'instauration du Yield Management au sein d'une organisation connaît parfois des réticences de la part du personnel puisque ceux-ci pensent que ce nouveau système informatique met en péril leur travail. Mais les outils du Yield Management ne remplacent en aucun cas la prise de décision et le contrôle des employés. Ils offrent des informations au personnel de la compagnie aérienne afin d'établir de meilleures prévisions et d'optimiser les recettes. C'est tout simplement un outil d'aide à la décision.

Ø Complexité du Yield Management

La mise en place d'un système de Yield Management doit être lente et accompagnée de la formation du personnel par exemple British Airways et Virgin Airlines qui ont formé leur personnel et développé des procédures internes sur une durée de quinze ans. La mise en place d'un système aussi sophistiqué et complexe doit réellement s'inscrire dans le cadre d'une politique et d'une culture d'entreprise. Certaines compagnies, qui ont adoptées plus récemment ce système, ont commis l'erreur de calquer les méthodes complexes de leurs concurrentes mais sans prendre en considération leur longue expérience dans ce domaine. Pour être efficace, ces programmes doivent obligatoirement augmenter en complexité au fil des années.

D'autre part, un programme de Yield Management doit tenir en compte de l'environnement de l'entreprise, les limites de son réseau informatique, les spécificités de son personnel et son organisation globale.

Le Yield Management est donc un outil d'aide à la décision qui permet à la compagnie de réaliser des profits mais son existence nécessite plusieurs conditions dont l'utilisation de ce système par la concurrence dans un environnement de forte demande. Toutefois, ce système informatique reste très complexe et requiert une formation de personnel afin de bien utiliser les outils du Yield Management.

Section 3 : Objectifs et Fonctionnements du Yield Management

a. Objectifs de Yield management :

Cet outil de gestion opérationnel et de marketing pour les entreprises de services permet de répondre au problème du caractère périssable des services. Il sert à anticiper et à optimiser les ventes en introduisant la notion de gestion des capacités. Pour atteindre cet objectif, elle met en oeuvre trois grandes fonctions : la prévision de la demande, la maximisation du profit et le contrôle des ventes.

Ø La prévision de la demande

Premier outil de la gestion des capacités, la prévision de la demande nécessite l'élaboration de modèles statistiques. Ceux-ci s'appuient sur les historiques des ventes des différents segments de clientèle et les niveaux de prix correspondant. Pour faire ces prévisions, on utilise en général des séries temporelles fondées sur des résultats historiques, complétés par des modèles de prévision basés sur les courbes de réservation. Pour connaître la demande, il convient d'ajouter aux services réellement fournis la demande non satisfaite. En effet, le volume de services vendus est toujours limité par la capacité. Or, lorsque la demande réelle est supérieure à la capacité, il se produit des pertes qui ne peuvent être mesurées. La technique du Yield Management estime ces pertes à partir d'hypothèses sur la forme de la courbe de la demande.

Ø La maximisation du profit

Elle passe par le choix des clientèles qui, en fonction de leur consommation et du prix payé, assurent la contribution maximale par rapport aux coûts déjà engagés, c'est-à-dire aux coûts fixes que l'entreprise doit supporter, que le client soit présent ou non. Des modèles d'optimisation permettent de calculer le montant de recettes ou des contributions générées par chaque client pour chaque situation d'offre, et fournissent la répartition optimale de la capacité entre les différents segments de clientèle, compte tenu des recettes calculées précédemment. Dans le transport aérien, par exemple, il s'agit de définir une allocation des places entre les différentes classes tarifaires, afin de maximiser les chiffres d'affaires selon le principe suivant : limiter le nombre de places vendues à des prix bas pour laisser suffisamment d'espace aux tarifs élevés.

Une autre technique de maximisation permet d'améliorer le profit en évitant que les services réservés et non utilisés ne soient perdus. Il s'agit de la surréservation (overbooking), c'est-à-dire la mise en vente d'un nombre de services (sièges d'un avion) supérieur à la capacité physique existante, qui compense les effets de la non-présentation (no show) d'un client. Le risque étant de surestimer le nombre de ces non-présentations, donc de refuser et de devoir indemniser un client qui avait pourtant une réservation.

Ø Le contrôle des ventes

Le contrôle des ventes est assuré par le système de réservation qui gère le stock de places et fournit en temps réel sur les réservations. C'est dans ce secteur des services que le Yield management trouve ses principales applications. Le service, par définition ; ne se stocke pas : tout service non vendu est donc perdu. C'est le cas notamment d'une place d'avion qui reste vide pendant un vol.

Le Yield Management est surtout mis en place dans les activités liées aux transports (avions, trains, locations de voitures...) et au tourisme (hôtellerie, tour-opérateurs...). Mais l'industrie pourrait également y recourir : des productions programmées à l'avance seraient ainsi vendues moins cher que les commandes de dernière minute. D'autres secteurs étudient la place à accorder à cette technique encore peu répandue : les régies médias pour la vente d'espace publicitaire), le travail temporaire ou encore les établissements bancaires afin de répartir au mieux les masses financières entre les différents placements proposés à la clientèle.

Un exemple : vol géré avec « Yield management »

Même vol géré sans « Yield management »

b. Fonctionnement du Yield management

Ø Segmentation de la clientèle

Lorsque l'on commence à utiliser le Yield management, une des premières choses à faire est de segmenter la clientèle. Les critères de segmentation différeront selon les entreprises et les objectifs visés. Par exemple une entreprise visant à vendre plus de produit segmentera ses clients de manière à voir ceux qui consommeront le plus de ses produits et le plus régulièrement. À l'inverse une entreprise visant à vendre au meilleur prix pour elle ses produits, segmentera ses clients selon ceux qui seront prêt à payer le plus.

La segmentation doit être la plus précise possible, il arrive souvent que des segmentations aient des sous-segmentations. Prenons l'exemple d'une compagnie aérienne, une personne achète un billet sur internet, il sera de la segmentation A. Mais s'il l'achète sur internet via le site d'un voyagiste il sera segmenté AB. L'utilité de ce genre de segmentation, est de savoir précisément qui achète et comment. Grâce à ces segmentations on a les réponses aux questions "qui ?" et "comment ?". La segmentation ne répond pas à la question "Pourquoi ?", par contre le pourquoi influencera la politique tarifaire selon chaque segmentation.

Ø Étude du marché

La deuxième chose indispensable pour appliquer les principes du Yield management est la connaissance du marché dans lequel officie l'entreprise. Selon ses produits elle entrera en concurrence avec certaines entreprises mais pourra être complémentaire avec d'autres.

La connaissance du marché passe par plusieurs points. Le premier est la fluctuation de la demande. Selon les évènements, les périodes et la localisation la demande va changer d'un moment à un autre, il est indispensable de pouvoir planifier les périodes de forte activité et celle où elle sera faible, pour cela il y a divers outils à mettre en place comme par exemple :

· Un planning des manifestations.

· Des rapports d'activités des années précédentes.

· Les avantages et inconvénients de l'entreprise et de ses produits.

Gardons comme exemple une compagnie aérienne qui visera à augmenter son nombre de ventes de produits en période de faible activité et augmenter son chiffre d'affaire en période de forte activité. Durant un évènement sur deux jours qui amènera de nombreux passagers elle pourra pratiquer des prix bas quelques jours en amont et en aval de l'évènement afin d'inciter des voyageurs à partir sur des périodes où son activités auraient été faible, et pratiquer des prix élevé sur la période de l'évènement, sachant que la demande sera telle qu'elle vendra tout de même son produit. Ici le planning des manifestations lui aura permis d'optimiser son chiffre d'affaires, mais également les rapports d'activités qui lui ont appris que pour la même période sans évènements elle avait vendu peu de ses produits.

Le marché est également composé de ses concurrents, il est indispensable d'être plus attractif que l'entreprise concurrente, il faut donc connaître ce que celle-ci propose afin de faire mieux pour une segmentation de la clientèle donnée.

Ø Utilisation

Le Yield management sera basé sur des chiffres, mais la gestion de ces chiffres et son impact nécessitent une intervention humaine importante. Les chiffres peuvent être utilisés par n'importe quelle personne mais afin qu'ils soient bien utilisés il est nécessaire d'avoir une personne formée à la gestion et sensible aux évolutions du marché.

Ø Les contraintes

Une fois mis en place, on peut rapidement passer à une phase active et pratique. La personne en charge va devoir mettre en place des tarifs variés, des offres promotionnelles et des services dans l'idée de perdre le moins de clients. Mais afin d'avoir une utilisation efficace du Yield management il faut fournir aux services de ventes (que ceux-ci soient humains ou informatisés) des informations sur la politique à un moment précis de l'entreprise. De plus en plus les ventes de services se font à distance via internet ou des entreprises (comme les agences de voyages) qui ne peuvent pas avoir la flexibilité qu'aura un employé de l'entreprise dédié à la vente, il faut donc offrir des possibilités de choix.

Le problème qui se pose alors est de voir une offre promotionnelle choisie par la majorité des clients ce qui entraînera une baisse du chiffre d'affaires et donc une non-optimisation du chiffre d'affaires ainsi à toute offre promotionnelle sont liées des "contraintes". Ces contraintes sont là pour diverses raisons. Tout d'abord, lorsqu'une offre promotionnelle est mise en place, afin de ne pas faire chuter le CA, il est souvent mis en place un quota maximum de disponibilités afin de contrôler l'influence de cette promotion sur l'activité. Des contraintes physiques, par exemple une impossibilité d'annuler le service et ce même avant sa consommation, des contraintes temporelles, par exemple le service n'est vendu au tarif promotionnel que si le client prend un billet d'avion aller-retour et que l'aller et le retour sont séparés de deux ou trois jours. Il peut aussi y avoir des contraintes commerciales. Par exemple le billet d'avion sera à moitié prix si le client loge dans tel ou tel hôtel. Ceci résultant d'accords entre les entreprises bénéficiaires.

L'objectif de ces contraintes est de limiter l'impact négatif sur le CA.

Ø Besoins

Le Yield management est une méthode qui a des besoins et des coûts et toutes les entreprises de services n'ont pas les moyens financiers ou humains pour mettre en place le Yield management de manière optimale. Il faut des logiciels adaptés, logiciels qui permettent de segmenter les ventes, de définir des plages tarifaires, etc.

Il faut un support de réflexion, généralement des statistiques basées sur les chiffres quotidiens, ces statistiques demandent un suivi quotidien et détaillé.

Il faut également prévoir des moyens simples et rapides pour communiquer les évolutions tarifaires. De nos jours certains secteurs sont particulièrement bien équipés. Il y a aussi un besoin humain, la mise en place du Yield management nécessite la création d'un Yield manager, sa place dans l'organigramme de l'entreprise est importante car il interviendrait auprès de ses collaborateurs mais également auprès des partenaires. Les personnels de ventes doivent être formés, si le Yield manager fixe les prix, le personnel doit être capable de sa propre initiative de passer d'une offre tarifaire à une autre.

Il peut néanmoins être mis en place à des degrés divers et a été appliqué avec succès par exemple dans des stratégies de positionnement dynamique pour des entreprises d'édition.

Ø La fidélisation

Afin d'optimiser le CA il est très bénéfique de fidéliser la clientèle, pour cela on offre aux clients fidèles des avantages. Afin de reconnaître les clients fidèles il leur est souvent vendu des cartes de fidélité entraînant sur présentation des réductions, des services supplémentaires ou des cumuls de points amenant des cadeaux. Cette idée a été reprise par les marques de grandes distributions qui, afin de fidéliser leur clientèle, ont mis en place des cartes de fidélités gratuites permettant un cumul de points ou même des facilités de paiements.

La fidélisation passe aussi par un critère plus abstrait et indirectement lié au Yield management : la qualité du service. On dit que « un client satisfait raconte son séjour à trois personnes, un mécontent à dix ». La personne en charge du Yield management doit tenir compte de la qualité du service et des problèmes que les clients peuvent rencontrer et les améliorer. Pour cela il est nécessaire de mettre en place une possibilité facile et "formelle" aux clients de se plaindre, par exemple via des questionnaires de satisfactions. Un retour de la part de l'équipe en charge des ventes des services est également indispensable pour faire évoluer le produit. La mise en place de ses rapports permet de pouvoir régler les problèmes existants et mieux gérer les problèmes à venir. Lorsqu'un client est sujet d'une plainte, s'il se retrouve face à une procédure simple et formelle (par écrit souvent) il aura le sentiment que son avis compte et dès lors il n'aura pas eu un problème mais aura permis que celui ci soit réglé ; si pour l'entreprise le résultat est le même, pour le client il est diamétralement différent.

Section 4 : Avantages et inconvénients

L'utilisation d'un système de Yield Management devient de plus en plus une nécessité surtout dans les situations actuelles de concurrence accrue. Malgré les difficultés de son mise en marche et sa complexité, le Yield Management présente des avantages aux compagnies aériennes qu'elles utilisent. Mais il ne faut surtout pas ignorer l'impact négatif sur le consommateur généré par une tarification différencié non justifié.

a. Avantages

Il ne s'agit pas seulement d'implanter un logiciel il faut une préalable préparation afin d'en bénéficier au maximum. Le vendeur de ce système a une obligation de moyen et c'est à l'acheteur qu'encombrent son bon fonctionnement et la maximisation de son profit. En effet, le Yield Management correspond à une véritable stratégie impliquant l'ensemble des acteurs de l'univers commercial, marketing et de l'exploitation en escale.

Généralement, l'implantation d'un système de Yield a un impact positif sur les coefficients de remplissages et les revenus par vol. L'augmentation du revenu qu'il est possible d'atteindre est de l'ordre de 5 à 6% variant d'une compagnie à une autre.

Ø Bénéfices attendus

Le Yield Management a un impact financier positif sur la compagnie. On peut citer :

o Amélioration du revenu à coûts quasi constants

Des outils du Yield Management comme le mix tarifaire et la surréservation contribuent à accroître le revenu des compagnies aériennes sans augmentation sensible des coûts de production.

L'objectif du Yield Management est de vendre chaque siège disponible dans le stock de la compagnie aérienne au meilleur prix afin de dégager la meilleure recette possible ce qui maximisera finalement le revenu global.

o Répartition de la contribution au résultat

La contribution au résultat s'établit, en moyenne, comme suit :


· 50% environ des gains proviennent de la surréservation.


· 25% sont la conséquence de la protection de la demande du marché « affaires ».


· 15% correspond à l'optimisation des offres par classe de réservation.


· 10% des gains sont fournis par la fiabilisation des ventes.

Ø Un outil tactique face à la concurrence

Le « Yield Management » est un outil tactique parce que la disparité entre demande et capacité est analysée et redressée spécifiquement vol par vol, ce qui n'est pas possible à travers des programmes traditionnels de gestion des capacités. Donc l'implantation d'un système de tarification flexible s'inscrit donc dans le cadre d'une véritable stratégie "qui peut être utilisée comme une arme redoutable dans la compétitivité prix des entreprises ce qui entraine une forte incidence sur leurs rentabilités.

b. Inconvénient : Impacts de la pratique du Revenue Management sur le consommateur

Parmi les conditions de base pour la mise en oeuvre de la tarification par le ``Revenue Management'' sont, d'une part, l'acceptation par l'acheteur d'un tarif plus complexe et donc plus difficile à traiter et, d'autre part, l'existence de différences de prix non justifiées par des différences de coûts.

Mais ce dernier point pose un problème moral lié au fait de faire payer pour la même prestation deux prix différents par deux clients différents. De plus, l'illisibilité des tarifs et le manque de la transparence incitent les clients à juger le ``Revenue Management'' comme une pratique injuste.

Une synthèse des impacts de la pratique du ``Revenue Management'' sur le consommateur est exposée comme suit :

Sentiment de frustration: suite à de mauvaises prévisions, l'entreprise se trouve parfois contrainte de refuser un client ayant déjà réservé.

Un problème d'équité : Selon Capiez (2003)13 le ``Revenue Management'' est fondamentalement une forme de discrimination tarifaire, donc, une interrogation s'impose à propos de la justice distributive de ces pratiques. Les différences de tarifs trop importantes peuvent influencer les jugements réalisés par les consommateurs qui comparent les offres présents à leurs transactions passées et aux transactions réalisées par d'autres clients.

Complexité des tarifs: il est important d'avoir un système de tarification lisible et compréhensible pour consommateurs pour éviter les malentendus et les ambigus. En effet, le client se trouve souvent obligé de traiter une énorme quantité d'informations liées à une multitude d'offres avec plusieurs tarifs associés à celles-ci.

Transparence tarifaire: les changements des tarifs par la pratique du ``Revenue Management'', souvent non justifiés pour les clients, risquent de réduire la confiance et renforcer l'incertitude des consommateurs par rapport à la transparence du prestataire.

Section 5 : Les leviers fondamentaux du Yield Management

Il est fondamentale de connaître et maîtriser les leviers du Yield Management parce que ce sont des outils de travail nécessaire au bon fonctionnement de ce système ainsi que son efficacité.

a. Le pricing et class mapping

Une entité spécialisée en relation avec le Yield Management a pour mission la fixation des niveaux tarifaires, les conditions des ventes et de la veille concurrentielle.

La proposition des produits tarifaires appropriés à la demande du transport aérien se base sur la segmentation de la clientèle en attribuant à chacun un service spécifique.

La segmentation consiste à répartir les passagers en différents catégories en tenant compte de certains critères : le motif du voyage, le revenu moyen et la sensibilité au prix.

Les deux segments de base du transport aérien sont :

? La clientèle loisir

? La clientèle affaire

La connaissance de l'élasticité de la demande vis-à-vis des tarifs proposés à la clientèle en tenant compte de son appartenance à différents segments, les concordances observées entre prix et qualité des services permettent de mettre en place une tarification différenciée à partir des règles suivantes :

Ø Adéquation aux marchés : adaptation des niveaux tarifaires et des conditions d'application aux marchés et à la concurrence.

Ø La sensibilité au prix des différents segments de clientèle

Ø Etanchéité : il faut s'assurer de l'étanchéité des produits pour éviter le glissement de la clientèle en mettant en place plusieurs barrières.

Ø La flexibilité: la structure tarifaire doit être flexible afin de s'adapter rapidement aux modifications tarifaires concurrentes.

Ø La lisibilité: les classes tarifaires doivent être affichées hiérarchiquement et facilement déchiffrable sur l'écran du système de distribution.

Pour être compétitif au niveau de la tarification, il faut être à l'écoute du marché, être attentif aux mouvements de la concurrence et se doter de moyen de communication rapide (GDS) en n'oubliant pas les concepts généraux suivants :

1. Plus tôt, moins cher

Plus on réserve tôt, moins le tarif est élevé, plus les contraintes d'achat sont grandes pour le client, mieux cela permet de faire des prévisions anticipées de la demande.

Malgré tout certains billets sont vendus à la dernière minute. Ce sont des billets chers appartenant à la classe affaire.

2. Segmentation et étanchéité du marché

Plus les marchés sont segmentés plus ils sont étanches et plus les glissements sont faibles lors des promotions. La mise en place de tarifs à contraintes est nécessaire pour l'étanchéité des marchés surtout pour cerner la classe affaire et éviter leur accès aux bas tarifs destinés à la classe loisirs. En effet, il est nécessaire de protéger les recettes affaires car elles représentent :


· 70% des recettes court et moyen courrier


· 50% des recettes long courrier

3. Fiabilisez les ventes dès que possible

Dès qu'il y a émission de billets, les réservations sont considérées comme fermes.

Par contre, les réservations sans émission ni confirmation, surtout les plus anciennes, sont les moins sûres et elles doivent faire l'objet d'une demande de confirmation. Si les réservations ne sont pas confirmées, elles doivent être alors supprimées pour laisser la place à celles qui sont plus fiables.

Plus les ventes sont fiabilisées peu de temps après la réservation, plus le taux de no-show diminuera et meilleure sera la gestion du revenu. La fiabilisation doit être permanente pour ne pas introduire des variations indésirables dans la montée en charge et les historiques des résultats.

4. Les groupes et TO

Les groupes intéressent les compagnies aériennes dans la mesure où ils facilitent le remplissage des avions. Cependant, il convient d'arbitrer économiquement entre la vente groupe immédiate et une probabilité de vente individuelle future de plus haute contribution : la rentabilité apportée par le groupe doit être égale à celle de la vente individuelle. En contre partie, les TO cherchent à avoir des places pendant les périodes de pointe.

5. Les contrats corporates

Ce sont des contrats commerciaux signés entre la compagnie aérienne et des sociétés clientes concernant des individus qui voyagent pour affaires où apparaissent les classes de réservations auxquelles s'appliquent les tarifs corporates.

6. Correspondance de classes en cas de code-share

En cas de partage de capacité avec une compagnie aérienne partenaire, une classe de réservation doit être dédiée à cet effet. Il est préférable que cette classe porte le même nom chez les deux partenaires pour faciliter la tâche des vendeurs.

7. Les billets primes issus des programmes de fidélisation

Des classes pour la réservation des billets primes issus des programmes de fidélisation doit être prévu. Ce sont des bonus accumulés par les clients qui voyagent fréquemment sur les lignes d'une même compagnie. C'est une méthode marketing qui permet de fidéliser la clientèle de la compagnie aérienne en leur accordant des billets gratuits assortis de conditions et cela en accumulant des points gagnés après chaque voyage.

b. La prevision

Il consiste à estimer la demande des clients ainsi qu'un certains nombre de comportements d'annulation ou de non présentation afin de construire des modèles de prévision pour profiter des techniques d'optimisation.

Les prévisions se font sur la base d'étude :


· des historiques de réservation par origine géographique, par jour, par catégorie tarifaire, par canal de distribution...;


· des historiques des annulations et des go-shows et des no-shows construites de la même manière.


· des données relatives aux réservations actuelles ainsi que les informations correspondantes sur les annulations.


· des informations disponibles sur les concurrents, les événements spéciaux et le climat.

Les méthodes de prévisions

Prévoir c'est la tâche la plus cruciale confiée à un système de Yield Management. Pour chaque vol/date/classe de réservation, le système fournit une prévision de passagers embarqués en utilisant deux méthodes de prévision :

§ L'une basée sur l'observation de la montée en charge du vol considéré, dite par régression

§ L'autre qui utilise les profits d'engagements de chaque classe de réservation, dite par profil

Ø La prévision par profil :

A chaque vol par jour de fonctionnement et par classe de réservation est associé un profil d'engagement. Le profil d'engagement donne une idée sur la montée en charge des réservations dans la classe considérée. Ainsi dans l'exemple du vol YY 303 ORY CDG du 20 Mars 99, c'est le profit n°19 qui est choisi pour sa similitude avec la montée en charge des ventes.

Pour effectuer la prévision, le profil est rapproché de la chronique des réservations de la classe que l'on traite, ce qui permet de projeter le nombre de réservations différents jours avant le départ. En particulier on obtient une prévision du nombre de réservés le jour du départ. En appliquant un taux de no-show on obtient une prévision d'embarqués.

L'opération qui consiste à associer un vol par date avec un numéro de profil est appelée « Profiling ».

Ø La prévision par régression :

Cette méthode se base sur l'idée que le nombre d'embarqués peut se déduire du nombre de réservés courants puisque leur relation est supposée linéaire et est déduite par analyse de ce qui s'est passé sur le même vol au cours des semaines écoulées les plus récentes ayant la même relation tranche horaire et même jour de fonctionnement.

Prenant comme exemple le vol YY 303 ORY CDG du 20 mars 99, on suppose qu'on est le 06 mars et qu'on voudra prévoir le nombre de passagers en classe Y en se basant sur ce qui s'est passé les huit semaines dernières sur ce même vol pour la classe Y :

Date du vol

Réservés 14 jours avant départ

Embarqués

16 Janvier

18

25

23 Janvier

03

09

30 Janvier

10

22

06 Février

12

27

13 Février

20

40

20 Février

09

21

27 Février

07

10

06 Mars

16

25

20 Mars

15

?

La méthode de régression calcule la droite la plus proche de l'ensemble des points.

Cette droite sert ensuite à effectuer la prévision pour le vol traité. On obtient ici une prévision de 29.

Avec un environnement concurrentiel relativement stable, l'analyse des séries statistiques permet d'établir des modèles de prévision donnant des résultats assez satisfaisants. Mais la fiabilisation de ces modèles s'altère dès que les comportements des clients subissent 26 des modifications importantes. De nombreux changements s'imposent ce qui accroît le coût et le temps de réponses de ces modèles. Des modèles économétriques plus complexes peuvent aussi être utilisés, mais les modèles statistiques classiques restent privilégiés dans la mesure où ils permettent une intervention manuelle afin d'intégrer des modifications identifiées ou anticipé dans le comportement de la demande.

c. L'allocation des sieges

L'allocation est l'opération qui consiste à répartir les sièges de l'avion entre différentes classes de réservation en fonction :


· Des prévisions de demande par classe de réservation


· De la recette attendue par classe de réservation

Afin de maximiser l'espérance de recette sur le vol.

La gestion des classes tarifaires a pour but de contrôler la composition des clients embarqués à bord d'un avion, il s'agit de protéger les classes à haute contribution afin de maximiser le revenu global du vol sans pour autant partir avec des sièges vides.

Les premiers modèles d'allocation des capacités, après la déréglementation du transport aérien aux Etats-Unis, s'appuient essentiellement sur le modèle de la valeur d'un siège marginal : EMSR (Expected Marginal Seat Revenue). Cet algorithme permet de calculer les quotas par classe tarifaire à offrir sur les vols.

Le résultat de l'allocation dépend entre autres d'une des caractéristiques de l'inventaire : la structure d'imbrication.

Classes indépendantes et classes imbriquées

Les structures d'imbrications les plus classiques sont la structure d'imbrication distincte (chaque classe a un disponible propre qui ne peut être utilisé que par elle), et la structure dite « poupée russe » (toute classe peut puiser dans le disponible de toutes celles de moins grande recette).

La structure sous laquelle travaille le système de Yield management est la poupée russe « en série » ; structure la plus souhaitable lorsque l'objectif est de maximiser la recette. Elle permet en effet de garantir que l'on ne se trouvera jamais dans une situation de classe fermée alors qu'une classe de plus basse contribution est ouverte.

On utilisera un exemple pour expliquer la différence entre ces deux structures d'imbrication.

Dans un système de classes indépendantes, un quota est attribué à chaque classe : une vente dans une classe n'affecte pas les autres classes. Soit la situation suivante la veille du départ29

Tableau 1 : Quotas par classe

Classes

Contingents

Réservations effectuées

Places disponibles

Y

100

30

70

M

50

50

0

Q

30

30

0

S'il n'y a aucune demande pour Y jusqu'au départ, on peut avoir refusé des demandes pour M et Q donc on a perdu des opportunités de vente (risque de gâchis). L'imbrication des classes évite cet inconvénient.

Un système d'imbrication englobe les classes de la plus basse à la plus haute : Q est contenu dans M lui-même contenu dans Y. Une vente dans une classe diminue sa disponibilité ainsi que celle des classes qui la contiennent. Reprenant l'exemple précédant en imbriquant les classes, avec deux temps de réservation :

? Premier temps : 2 réservations en Q,

? Deuxième temps : 1 réservation en M.

Tableau 2 : Protection des classes avec imbrication standard

Classes

1ertemps

2ème temps

Réservations

Places disponibles

Réservations

Places disponibles

Y= 180

0

178

0

177

M= 80

0

78

1

77

Q= 30

2

28

2

28

Dans ce cas, on protège certains nombres de places pour Y (classe haute contribution) avec la possibilité de lui allouer la capacité totale, si la demande pour cette classe s'exprime en premier.

Une autre méthode dite d'imbrication protectrice, consiste à fermer en priorité les classes à plus basse contribution.

La disponibilité d'une classe est ainsi calculée :

Max {0 ; contingent de la classe englobant les classes inférieurs - Somme des ventes de toutes les classes}.

Supposons maintenant les réservations suivantes :

? Premier temps : 1réservation en M,

? Deuxième temps : 29 réservations en M.

Tableau 3 : Protection des classes avec imbrication protectrice

Classes

1ertemps

2 ème temps

Réservations

Places disponibles

Réservations

Places disponibles

Y= 180

0

179

0

150

M= 80

1

79

30

50

Q= 30

0

29

0

0

A la fin du deuxième temps, 30 places ont été réservées en M (ce qui correspond à la capacité de Q). La disponibilité de Y est : Max {0 ; 80- 30} et celle de Q : Max {0 ; 30- 30}. On ferme la classe Q dont la demande aurait dû se manifester la première.

D- La surréservation (overbooking) et compensation des annulations

A la différence des compagnies « low cost », les compagnies traditionnelles permettent généralement à leurs clients d'annuler à tout moment leur réservation, ce qui présente un risque pour le transporteur car le siège correspondant au billet annulé ne sera pas forcément revendu. Les compagnies aériennes courent aussi le risque de non présentation du client (no-show) à l'embarquement. Pour limiter ces menaces, les compagnies vendent davantage de places qu'ils n'ont de sièges disponibles dans l'avion en se basant sur le pourcentage d'annulations observé sur la liaison concernée qui varie selon les dessertes et les périodes. Parfois un siège est vendu jusqu'à trois fois. Or, quelle que soit la fiabilité des outils statistiques utilisés par ces opérateurs, les pourcentages restent que des probabilités. Il arrive donc que certains passagers ne puissent embarquer, tout simplement parce que sur un vol donné, les désistements se sont finalement avérés inférieurs aux estimations.

En général, le niveau d'annulation tardifs et de no show dans le transport aérien s'élevé à 20% ce qui conduit à une dégradation certaine du revenu de l'unité disponible. Cela s'explique par l'inexistence ou la faiblesse des coûts de réservation pour le client qui est ainsi tenté de réserver un vol auprès de plusieurs compagnies aériennes pour être sûr d'obtenir le service souhaité. De même, les tour-opérateurs ont tendance à bloquer un nombre de sièges correspondant à une estimation forte de la demande, quitte à en annuler une partie si le niveau se révèle moins important que prévu.

La moyenne des compagnies européennes est de 12 passagers débarqués ou déclassés sur 10 000 transportés, pour cause de suroffre.

Donc la surréservation permet aux compagnies d'optimiser le remplissage des appareils et de pratiquer des prix compétitifs tout en laissant une réelle souplesse au consommateur en matière de réservation de son billet et en évitant de partir avec des sièges vides qui coûtent très cher à la compagnie à cause du coût élevé des produits périssables. En revanche, il est équitable que les passagers qui ont été victimes de refus d'embarquement du fait de cette pratique soient dûment indemnisés.

Ces indemnisations peuvent être :

? Proposition d'une place gratuite dans le prochain vol de la compagnie ou d'une compagnie concurrente

? Indemnisation financière

? Un repas ou une nuitée dans un hôtel en attendant le prochain vol.

Parfois, les agents de l'escale estiment que le vol est susceptible de débarquer à cause de la surréservation ou du phénomène de boule de neige (un passager débarqué d'un vol sera embarqué dans le prochain vol ce qui entrainera le débarquement d'un autre passager qui doit être aussi embarqué dans le vol suivant et ainsi de suite), alors ils font appel à des passagers « volontaires » acceptant de reporter leur départ ou d'être déclasser.

Ces « volontaires » reçoivent alors une première indemnité.

Ensuite, il peut y avoir 2 scénarios :

Ø Soit il reste de la place dans l'avion (des passagers ayant fait no-show) et les « volontaires » sont embarqués tout en gardant leur indemnité

Ø Soit il n'y a effectivement plus de place et les « volontaires » reçoivent alors une seconde indemnité

En pratiquant la politique de suroffre, la compagnie supporte des coûts comme :


· Les frais de compensation


· Impact commercial : perte de l'image de notoriété


· Coûts opérationnels (personnel, délai...)

Il existe deux moyens de calculer la suroffre:

§ Un modèle utilisant le risque que la compagnie est prête à prendre en terme de pourcentage maximum de débarqués ce modèle est appelé modèle « qualité de service ».

§ Un modèle utilisant le rapport entre le coût d'un siège vide et le coût d'un débarqué. Ce modèle est appelé « modèle économique ».

Dans ce dernier cas, le principe est le suivant :

Pour suroffrir le système du Yield Management arbitre, en fonction du taux de no-show moyens constaté, entre le coût des sièges vides et le coût des débarqués.

Le coût d'un débarqué est exprimé proportionnellement au coût du siège vide.

Les taux de no-show et les écarts-types qui y sont associées sont calculés comme moyenne des x dernières occurrences de la même cabine du même vol par jour de fonctionnement. La probabilité de débarquer est calculée en fonction du niveau de suroffre, des taux de no-show ainsi que leurs écarts-types. La suroffre se gère à la cabine.

Exemple :

Capacité cabine

Taux de no-show

moyenne

Ecart-type

40

20%

0

Pour trouver le niveau de suroffre optimal, le système du Yield Management arbitre entre le coût du siège vide généré si l'on ne suroffrait pas, et le coût d'un débarqué.

Le rapport entre le coût d'un débarqué et le coût d'une place vide est paramètre utilisateur variant de 1 à 99.

Si l'on met en vente 40 places avec un taux de no-show de 20%, le nombre de passagers à l'embarquement sera:

40 x (1-20%) = 32.

Nous aurions ainsi 0 débarqué mais 8 sièges vides. Si l'on offrait et vendait 41 places, il y aurait 32,8 passagers à bord et toujours aucun débarqué ainsi de suite.

Malheureusement, les taux de no-show ne sont jamais connus de façon certaine. C'est pourquoi le système du Yield Management prend toujours en compte les moyennes et les écarts-types.

Capacité cabine

Taux de no-show

moyenne

Ecart-type

40

20%

10

Comme pour les prévisions, la prise en compte d'un écart type signifie que l'on considère que, même avec une moyenne de 20%, il y a une probabilité pour que le taux de no-show soit inférieur ou supérieur à cette moyenne.

Ainsi pour un niveau de suroffre donné, il y a une probabilité d'avoir des sièges vides et une probabilité d'avoir des débarqués. En multipliant ces probabilités par le coût respectif du siège vide et du débarqué et en sommant les résultats nous obtenons le coût total associé à ce niveau de suroffre. L'algorithme de suroffre recherche le niveau qui minimisera ce coût total.

2ème partie : Etude du système de Yield Management : Cas de la compagnie (Royal Air Maroc)

Section 1 : présentation de la RAM

A. HISTORIQUE :

1946: Création de la Société Air Atlas exploitant des avions Junkers JU52 sur le réseau Algérie, Espagne et France.

28 Juin 1957 : Naissance de la Compagnie Nationale Royal Air Maroc dont le capital est détenu à 67,73% par l'Etat. L'effectif était de 443 agents et la flotte se composait de trois DC3

1975: Année d'accroissement du trafic et du réseau. L'Achat d'un B707 dont l'exploitation sera par la suite, renforcée par un autre B707, permit d'élargir le réseau à l'Atlantique Nord, le Moyen Orient et l'Amérique du Sud (New York, Montréal, Koweït, Rio de Janeiro, Sao Paulo, Beyrouth, Jeddah...).

1982: Royal Air Maroc devient membre de l'IATA et en a assuré la Présidence à Montreux, en Suisse en Novembre 1986

1993: Royal Air Maroc met en service deux B 737, met en place un banc d'essai moteurs et le Simulateur B.737-400/500, retire les B 707 de sa flotte et signe un contrat d'acquisition d'un B 747-400 en remplacement du B 747 S.P.

2001: - Royal Air Maroc et Boeing signent le 23 mars 2001 un contrat d'achat de vingt Boeing 737 de la nouvelle génération dont la livraison se fera entre 2002 et 2012.
- Royal Air Maroc et Airbus signent le 18 juin 2001 un contrat d'achat de quatre A321-200.

2003:- Obtention par la Compagnie du Prix National de la qualité qui récompense la qualité de toute la chaîne de traitement de passager en vol.

- Création en association avec la CDG d'une filiale commune, Atlas Morocco Hospitality.

- Accords de partenariat entre Royal Air Maroc et l'ONMT dans le cadre du plan national du développement du tourisme.

Royal Air Maroc reçoit son premier Airbus A321-200, le 04 novembre 2003, le premier d'une commande de 4 avions du même type.

B. MISSIONS DE LA RAM

La compagnie nationale RAM remplie trois principales missions :


· Assurer le transport de toutes les catégories de clientèles


· Promouvoir l'activité fret pour le développement des échanges et ces exportations du pays.


· Participer au développement économique du pays et à son image internationale.

Afin de remplir sa mission la compagnie se fixe trois grands objectifs :


· Agir comme agent principal du tourisme marocain


· Rechercher en permanence la qualité totale


· Capitaliser son savoir faire technique.

Dans le cadre de cette vision, la compagnie nationale s'impartit les tâches suivantes :

1) Développer les liaisons point à point, dans le but de multiplier les bases de départ et d'améliorer la qualité des dessertes offertes à sa clientèle

2) Pratiquer une politique commerciale orientée vers la diversification des produits grâce à :


· L'adaptation des produits aux besoins des différents segments de la clientèle


· La mise en place d'un programme fidélisation pour la clientèle de la classe affaires


· La modulation des tarifs selon les besoins du marché.


· L'offre de charter pour les tours opérateurs et agences de voyages


· L'adaptation des dessertes du réseau domestique à la demande du marché marocain, tout en assurant la complémentarité avec le réseau international.

C. DESCRIPTION DES SERVICES :

L'escale se compose de cinq services :

Services opérations :

Ces services s'occupent des principales taches :

La réception et l'envoi des messages (départ, arrivée......)

La préparation du dossier de gestion, du dossier opérationnel et leurs contenants.

Service passage :

Ce service s'occupe de l'enregistrement des passagers et de leurs bagages, d'assister les passagers a particularités, d'effectuer les opérations de contrôle au niveau de l'embarquement, de débarquement, et assure le traitement des incidents commerciaux et incidents bagages.

Ø L'enregistrement : c'est l'ensemble des opérations de prise en charge des passagers et de leurs bagages, qui se concrétise par le droit d'accès à bord.

Il existe des passagers à particularité qui nécessitent des documents spécifiques tel que : les UM « unaccompagnied minor » :

Etiquette bagage UM à attacher sur les valises et sur les bagages de soute et bagage cabine pour faciliter leurs reconnaissances.

Porte document UM pour regrouper les documents de voyage de l'enfant.

o La décharge de responsabilité.

*les femmes enceintes et les handicapés :

o Certificat médical qui reconnaît la capacité de voyager par avion sans risques.

o Remplir une décharge de responsabilité de la compagnie.

Ø Assistance des passagers à particularités.

Ø L'embarquement : c'est l'opération qui consiste à récupérer une partie de la carte d'embarquement et autoriser le passager à monter à bord.

Service litige bagage :

C'est un service qui a pour mission de chercher les bagages perdus pendant les voyages et pour cela il faut remplir une déclaration sur le système international WORLD TRACER qui contient les informations sur le passager et sur son bagage perdu.

Service vente :

C'est le service qui assure l'information des passagers et des tiers, la vente directe (Billetterie, encaissement des excédents bagages), recevoir, émettre et classer les télex relatifs aux opérations de vente, éditer l'état de caisse.

Service financier :

Assurer les tâches financières et comptables relatives à l'escale, prévoir le budget de l'escale et l'envoyer à la direction financière.

Section 2:Etude du système de Yield Management

A. TRAITEMENT DES RÉSERVATIONS AVANT LA MISE EN PLACE DU SYSTÈME YIELD MANAGEMENT

Avant 1972, on utilisait la « réservation tambour ». C'est une grande roue artisanale que l'on manipulait à l'aide d'une pédale, pour effectuer les réservations manuellement. Chaque point de vente téléphone au contrôle central de réservation pour connaître la disponibilité sur un vol et enregistrer une nouvelle réservation. Chaque réservation est inscrite dans une fiche cartonnée qui correspond à un vol donné. A la fin de la journée, l'analyste envoie un télex à chaque point de vente comprenant les informations sur le billet et l'acheteur pour confirmer leurs réservations. A ce moment là, l'acheteur reçoit un billet rédigé par une machine à écrire. La liste des passagers est ensuite envoyée à l'aéroport où l'on vérifie lors de l'embarquement le nom des passagers.

A partir de 1972, cette méthode céda la place à l'informatisation : le système électronique « Carim » rattaché au système Alpha 3 d'Air France. Royal Air Maroc a été la première compagnie africaine à disposer de moyens de réservation électronique. Mais ce logiciel était limité à 2 ou 3 classes tarifaires.

Afin de faire face aux multi classes tarifaires des GDS des USA, Air France a développé le logiciel Alpha 3 et lui a donné le nom de Nouvel Inventaire. Mais ce nouveau logiciel ne pouvait pas fournir des statistiques et n'avait pas d'alarme qui prévenait l'analyste que le vol était plein.

En 1996, Air France a mis en place un nouveau logiciel de distribution appelé Amadeus. Ce logiciel est relié à Nouvel Inventaire et aux bases de donné des autres compagnies qui l'utilisent. Donc il affiche les ventes de chaque compagnie par classe.

Pour faciliter le travail de l'analyste, d'autres logiciels sont reliés à Nouvel Inventaire : Viktor, Everest, Gaeton et Leon.


· Leon permet de vérifier si à chaque réservation correspond un numéro de billet. Dans le cas contraire, l'analyste envoie un rappel aux vendeurs. Si le vendeur n'imprime pas toujours le billet pour son client, la réservation est supprimée.


· Viktor est un logiciel qui annule les no-show.


· Everest, mis en place par la Air France en 2001, est logiciel de statistique qui enregistre les historiques de vente, de no-show, overbooking et go-show... et qui présente les prévisions.


· Gaeton est un logiciel d'enregistrement d'embarquement au niveau de l'escale.

La RAM n'a utilisé ce système qu'en 2003.

B. LES DIFFICULTÉS AFFRONTÉES LORS DE L'UTILISATION DE CE SYSTÈME

L'utilisation de ce système, pour la première fois, était difficile parce qu'il fallait maîtriser un nouveau système informatique et apprendre par coeur de nouveaux codes. Donc l'équipe avait besoin d'un peu de temps pour s'adapter aux changements.

C. LES RAISONS DE LA MISE EN PLACE DE CE SYSTÈME

Avec l'open Sky et l'avènement de nouveau transporteur aérien au ciel marocain, il est devenu nécessaire de moderniser nos méthodes de travail afin de garder nos parts de marché et faire face à la concurrence.

D. MISE EN PLACE DU SYSTÈME DU YIELD MANAGEMENT

Dès le choix définitif de l'outil, une équipe constituée de personnes de Royal Air Maroc et Air France a travaillé sur l'élaboration du contrat et du planning prévisionnel de l'implémentation de l'outil.

Etude d'ingénierie

La préparation de cette étude s'est basée sur deux éléments :


· Réponse de Royal Air Maroc à un questionnaire dont les thèmes principaux sont : les informations générales sur la compagnie, le système de réservation, la relation avec les autres systèmes, les pratiques actuelles et les changements attendus, l'environnement commercial et technique.


· Interview des responsables des fonctions suivantes :

ü Revenue Management

ü Pricing

ü Comptabilité

ü Programme

ü Escale

Le but de ce document est de :


· Apporter des solutions aux problèmes fonctionnels pour permettre de répondre aux pré-requis à l'implémentation d'un système de Yield Management.


· Procurer à Royal Air Maroc une vision des fonctionnalités d'ALPHA3/AIRMAX.


· Servir de guide pour les équipes d'implémentation d'Air France et de Sabre dans le transfert de la technologie du système ALPHA3/AIRMAX à Royal Air Maroc

Préparation des données et paramétrages du système

Préparation des données qui vont alimenter le système, ces données contiennent des informations concernant les historiques de réalisation des vols, les calendriers prévisionnels et les Recettes moyennes par origine destination et classe de réservation.

Formation

La formation des différents acteurs du système joue un rôle très important dans la bonne exploitation du système, Royal Air Maroc a accordé une grande importance à ce volet à travers l'organisation de nombreuses sessions de formation destinées à différents niveaux d'utilisation.

Les tests

Les tests du système se sont déroulés en deux temps


· Test fonctionnel : vérification des différentes fonctionnalités proposées par le système


· Test qualitatif : évaluation de la qualité des prévisions et des recommandations en sorties du système ALPHA3/AIRMAX

A l'issue de cette période de tests qui étaient concluants, Royal Air Maroc est passé en production à compter d'avril 2003.

E. L'INFLUENCE DE CE SYSTÈME SUR LA STRUCTURATION INTERNE DE LA COMPAGNIE

1. / Evolution de l'organisation avec un système du Yield

La mise en place d'un système de Yield Management amène de gros bouleversements au niveau interne.

Le Yield Management entraîne la redéfinition de la structure de l'entreprise, ce qui rend l'implication de la direction générale indispensable à la mise en oeuvre d'un tel système.

Dans le schéma traditionnel dans une organisation sans Yield, la gestion de l'offre et des capacités est séparée de celle des prix.

Au contraire dans une organisation mettant en oeuvre les techniques du Yield Management, le système du Yield se trouve au carrefour des décisions commerciales et d'exploitation.

Son objectif est de maîtriser les éléments assurant la compétitivité de la compagnie à travers une bonne compréhension de l'environnement concurrentiel et la définition de règles d'exploitation propres à chaque segment de clientèle.

Le schéma précédent devient :

2. Le questionnaire :

Dans le cadre de notre projet de mémoire de fin d'études, nous réalisons une recherche sur les pratiques du « Yield Management dans le transport aérien » : cas de la RAM par les questions suivantes :

Comment traitez-vous les réservations avant la mise en place du système Yield Management ?

Est-ce que vous avez trouvé des difficultés lors de l'utilisation de ce système ?

Oui Non

Si oui, lesquelles?

Quelles sont les raisons qui ont poussé la compagnie à installer ce système ?

Quels sont les étapes de la mise en place du Yield Management ?

Quel est l'influence de l'installation de ce système sur la structuration interne de la compagnie aérienne ?

Comment fonctionne ce système ?

Comment est organisé ce service au sein de la compagnie ?

Quel est l'impact de la mise en place de ce système sur la compagnie ?

Est-ce que ce système vous avez aidé à lutter contre la saisonnalité ?

Oui Non

Quel est l'effet du Yield Management sur le revenu de la RAM ?

Comment estimez-vous les prévisions de la demande grâce à ce système ?

Quel est la capacité du système ? Et comment la gérez-vous par rapport à la demande ?

Quel est le type de clientèle visée par le Yield Management ?

Est-ce que les clients sont satisfaits du système ?

Quels sont les difficultés du système de Yield Management, les problèmes rencontrés ?

Comment traitez-vous les réclamations ?

3. Les réponses :

Questions

Réponses

Comment traitez-vous les réservations avant la mise en place du système Yield Management ?

Réservation manuelle. Les points de ventes appellent le contrôle central pour connaître la disponibilité sur un vol

Est-ce que vous avez trouvé des difficultés lors de l'utilisation de ce système ?

Oui

Quelles sont les raisons qui ont poussé la compagnie à installer ce système ?

L'arrivée de nouveau concurrent sur le marché

La volonté de garder ses parts de marché

Quels sont les étapes de la mise en place du Yield Management ?


·Le diagnostic (audit des pratiques en cours)


·L'appel d'offres


·Le choix de l'outil (étude fonctionnelle et technique et étude des offres financières)


·Mise en place du système du Yield Management (préparation des données, paramétrages du système et formation...).

Quel est l'influence de l'installation de ce système sur la structuration interne de la compagnie aérienne ?

Evolution de l'organisation avec un système du Yield

Impact du Yield Management sur l'organisation de Royal Air Maroc (organigramme)

Comment fonctionne ce système ?

Le système est composé de plusieurs modules comme les prévisions de la demande, suroffre, collecte d'information...

Comment est organisé ce service au sein de la compagnie ?

Organigramme du service Pricing et du service Yield Management

Quel est l'impact de la mise en place de ce système sur la compagnie ?

Augmentation du revenu

Recrutement de nouvelles personnes personne de profil ingénieur

formation des anciens gestionnaires de vols

Simplification du travail des analystes

Est-ce que ce système vous avez aidé à lutter contre la saisonnalité ?

Oui

Quel est l'effet du Yield Management sur le revenu de la RAM ?

Augmentation du chiffre d'affaires de 3% à 7%

Comment fixez-vous la rentabilité par produit ?

Préciser le Bid Price

Ouvrir les classes qui ont un revenu moyen par passager supérieur au Bid Price

Fermer ceux qui sont inférieures

Comment estimez-vous les prévisions de la demande grâce à ce système ?

Combiner le modèle de prévision par lissage exponentiel avec les profils saisonniers d'engagement des vols

Choisir le profil en fonction de la montée en charge de la réservation

Quel est la capacité du système ? Et comment la gérez-vous par rapport à la demande ?

La flotte de la RAM est de 46 avions Boeing et Airbus

Les appareils utilisés sont changés en fonction de la demande

Quel est le type de clientèle visée par le Yield Management ?

Ce sont les clients utilisant l'internet ou qui passe les points de vente de la RAM ou les agences partenaires

Est-ce que les clients sont satisfaits du système ?

Pas toujours parce que l'utilisation de surréservation laisse des clients sans place sur le vol

Comment traitez-vous les réclamations ?

Les clients reçoivent :


· Indemnisation (argent)


· Embarquement dans un autre vol


· Une nuit dans un hôtel


· Un repas

La maîtrise du RAGE

Dans la stratégie de gestion de rendement, le Yield Management s'intéresse à l'obtention du meilleur rendement par unité de temps pour chaque unité de capacité disponible. Il s'agit en fait de trouver la meilleure combinaison.

C'est là qu'intervient le RAGE (Revenu des Actifs Générateurs d'Efficience), qui représente tout simplement la mesure du rendement. Le calcul est le suivant :

PMOY = Prix moyen actuellement facturé par unité de service

PMAX = Prix maximal potentiellement facturable par unité de service

Yield pourcentage = YP = PMOY / PMAX

Taux d'utilisation = TU = capacité utilisée / capacité totale

RAGE = TU * YP

Pour illustrer ces formules, nous allons prendre un exemple simple.

Considérons un avion de 500 places, dont le prix maximal pour une destination donnée est de 10 000 DH (classe affaires). Ce jour-là, 300 sièges sont occupés : 150 à 10 000 DH et les 150 autres à 6 000 DH (classe économique). Les résultats sont donc les suivants :

PMOY = (10 000 + 6 000) / 2 = 8 000

PMAX = 10 000

d'où YP = 8 000 / 10 000 = 80 %

TU = 300 / 500 = 60 %

RAGE = 0,48

Le développement soutenu du transport aérien a progressivement modifié les rapports entre les compagnies aériennes et les utilisateurs de ce mode de transport.

La concurrence, de plus en plus féroce, a bousculé des habitudes commerciales paisibles et mis à mal les tarifications confortables du temps où le transport aérien était un produit de luxe destiné à l'élite. Les profits sont devenus aléatoires, l'équilibre entre qualité du service et maîtrise des coûts plus difficile à assurer, alors même que la croissance du volume de l'activité et son changement de nature bouleversaient les cultures d'entreprises.

Une solution s'impose : l'optimisation commerciale ou "Yield Management". Cette stratégie consiste à adapter le plus finement possible l'offre à la demande afin d'augmenter les revenus en maximisant l'utilisation de la capacité tout en optimisant l'affectation des ressources... le mécanisme est simple dans son principe : à partir de prévisions pertinentes, en période de pointe, des places sont protégées pour les ventes à haute contribution alors qu'en période creuse, il faut stimuler la demande pour vendre l'excès de capacité.

Même si le principe semble simple, sa mise en pratique est autrement plus complexe et nécessite un réel savoir-faire et des moyens importants.

Liste des tableaux

Tableau 1 : quotas par classe.

Tableau 2 : protection des classes avec imbrication standard.

Tableau 3 : Protection des classes avec imbrication protectrice.

Liste des abréviations

RAM: royal air Maroc

GDS: Global Distribution System

UM: unaccompagnied minor 

TO: Tour opérateur

IATA : Association International du transport Aérien

OACI: Organisation de l'aviation Civile Internationale

EMSR: Snecma Morocco Engine Services.

Bibliographie

Ouvrage :

CAPIEZ. A., « Yield Management : optimisation du revenu dans le service », édition Lavoisier, 2003.

DAUDEL. S, VIALLE. G, « Yield Management : Applications to air transport and other service industries », édition Les Presses de l'ITA, 1994.

INGOLD. A., MCMAHON-BEATTIE et YEOMAN. I., « Yield management stratégies for the service industries », seconde édition, 2000.

MSELLATI.S, « Le Yield Management dans le transport aérien des passagers », édition Ifurta, 1998.

Sites web

http://cpa.enset-media.ac.ma/yield_management.htm

http://www.marketing-etudiant.fr/forum/yield-management-vt2429.html

www.veilletourisme.ca

www.royalairmaroc.com






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