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Lait cru de chèvre en Algérie

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par Mustapha HENNANE
Université Abderhamane Mira de Béjaia - Licence de microbiologie  2011
  

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2.3. Composition chimique

2. 3.1. Structure de la matière grasse 2.3.1.1. Les globules gras

Les globules gras du lait de chèvre se caractérisent par une fréquence plus élevée de petits globules: 65% de diamètre inférieur à 3 microns contre 43% pour le lait de vache, et un diamètre moyen proche de celui du lait de brebis : respectivement 3,53 microns et 3,3 microns.

A taux butyreux identique, le lait de chèvre présente un nombre de globules gras deux fois plus élevé que le lait de vache et un diamètre moyen inférieur : respectivement : 3.53microns et 3.3 microns pour le lait de vache et le lait de chèvre. La taille des globules gras présente un intérêt nutritionnel évident puisque une structure globulaire de diamètre inférieur à 5 microns diminue le temps de séjour dans l'estomac et le transit intestinal.

Par ailleurs, l'assimilation directe des globules gras par la muqueuse intestinale à l'état micellaire (pinocytose).Cet argument à la faveur des pays ou le lait de chèvre est consommée en l'état (Angleterre, USA, CANADA). Dans ces pays, de nombreux médecins le recommandent aux enfants et aux vieillards.

La pasteurisation à 63°c pendant trente minutes, modifie la taille des globules gras du lait de chèvre dans le sens d'une augmentation de 12% du diamètre moyen par suite de fusionnement ce qui se traduit par une diminution du nombre de globules.

Des différences d'épaisseur de la membrane des globules existeraient entre les races de chèvre et elle serait plus épaisse que celle du lait de vache .

La composition chimique de la membrane est très complexe et n'a pas été déterminée avec précision.

Comme dans le lait de vache, on peut évoquer les modifications que subissent les globules gras au cours de la traite, du stockage du lait à la ferme et des diverses manipulations au cours du transport à l'usine.

Figure 1 : structure d'un globule de matière grasse (jean amiot et al., 2002)

2.3.1.2. Structure et composition des triglycérides :

Ils représentent 98 à 99% des lipides du lait et forment la structure des globules gras étudiés précédemment. Les mono et di-glycérides sont peu fréquents dans le lait ,0.5ù au total.

Il apparait peu de différence dans la structure des triglycérides du lait de vache et de chèvre : les acides gras courts sont estérifiés de façon prédominante mais non exclusive en position 1 et 3 ; par contre, les acides butyriques et caproïques sont absents dans les triglycérides à longue chaine et ils sont absents des positions 1 et 3 dans les triglycérides à courte chaine. Il a été montré que la lipase naturelle du lait a une certaine spécificité d'action en ce sens qu'elle hydrolyse préférentiellement les acides gras occupant les positions externes

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du glycérol. Concernant la distribution des triglycérides en fonction de la longueur de leur chaine , des divergences de résultats apparaissent puisque MARAI et BREKENRIDGE(1969) mettent en évidence deux pics , l'un à C38, l'autre à C50, C54,alors que DIMICK (1965) et KUZDZAL-SAVOIE(1967) déterminent un seul pic à C38,C42, résultats similaires à ceux de le MENS (1983) sur le lait de mélange de troupeau .

2.3.1.3. Composition et variation en acides gras
2.3.1.3.1. Evolution de la composition

Le lait de chèvre contient pratiquement deux fois plus d'acide gras volatils insoluble que le lait de vache (16.6% contre 8%) . Le total des acides gras saturés varie de 65.09% à 71.9% .En considérant les acides gras d'après la longueur de leur chaine C4 à C12, le lait de chèvre , ainsi que le lait de brebis , semble voisins :20% et 24% contre 14% pour le lait de vache . La différence entre le lait de chèvre et le lait de vache porte essentiellement sur la proportion en C8,C10 et C12, respectivement pour le lait de vache et de

chèvre :1.8%,3.6%,4.0% et 3.2%,8.7%,4.7% (tableau II)

Tableau V : Proportion relative des acides gras de la matière grasse du lait de chèvre, vache, brebis

Lait

chèvre

Brebis

vache

C4

0.7

1.1

1.4

C6

2.4

2.7

2.2

C8

3.2

3.3

1.8

C10

8.7

7.6

3.6

C12

4.7

5.5

4.0

C14

10.7

14.1

13.0

C16

28.5

28.1

30.2

C18

13.0

11 .8

13 .7

C18 :0

25.2

22.77

21.1

C18 :2

9.2

3.9

3.0

(KUZDZAL-SAVOIE, 1963) En % des esters méthyliques totaux

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De nombreuses publications ont été faites sur le sujet d'où il ressort des résultats très différents entre les auteurs ; ceci tient au fait qu'une étude est soumise à plusieurs variables: Lait individuel, lait de mélange, nombre de chèvres dans l'échantillon, la race, le stade physiologique de la femelle (lipomobilisation),composition de la ration .Or, ces facteurs ne sont pas toujours mentionnés dans le compte-rendu d'étude. Plusieurs auteurs ont étudié la variabilité des acides gras du lait de chèvre, celle-ci étant notamment exprimée par l'écart type et le coefficient de variation; nous avons retenu les résultats de SAUVANT, qui portent sur un grand nombre d'animaux. Dans l'ensemble, la variabilité est élevée ; ceci met en évidence l'influence de la voie par laquelle les acides gras sont obtenus dans la cellule épithéliale : activité de synthèse, activité de prélèvement. L'activité de prélèvement se traduit par une plus grande variabilité due essentiellement aux facteurs alimentaires et physiologiques.

2.3.1.3.2. Influence des facteurs physiologiques

En France, la parturition des chèvres a lieu pendant une saison bien précise : janvier, février, mars ; de ce fait, la composition du lait en acides gras est globalement la même ; ainsi, les phénomènes technologiques liés à cette composition devraient connaitre un effet saisonnier marqué, mais ils n'ont pas été étudiés.

Pendant les huit premières semaines de la lactation , on assiste à une diminution globale de l'ensemble des acides gras(KLOBASA ,1970).Par contre ,SAUVANT et al notent une diminution très forte en C18 :1,de l'ordre de 20%

Entre la quatrième et la dix-huitième semaines, SAUVANT et al .(1974) notent une augmentation en C14 :0 et une diminution de C18 :0 et C18 :1. A variabilité des différents acides gras est élevé ; celle de C18 :0 étant la plus élevé, on peut tenter de l'expliquer en évoquant l'activité de prélèvement de cet acide gras par la cellule épithéliale à partirdu sang.

2.3.1.3.3. Influence des facteurs alimentaires

La glande mammaire prélève dans le sang les acides gras à longues chaines qui s'y trouvent. Ces acides proviennent de l'alimentation, des réservés corporelles, de la biosynthèse

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de certains organes (foie en particulier) et également du plasma des micro-organismes du rumen. Plus de la moitié des acides ramifiesC15 àC17 du lait proviennent de cette voie.

Les lipides alimentaires sont hydrolysés dans le rumen; les acides gras subissent une hydrogénation sous l'action des micro-organismes. Le taux butyreux diminue de trois points lorsque les chèvres ingèrent un régime pauvre en matières grasses, ceci étant du à une réduction de la sécrétion des C18. Le taux butyreux peut être rétabli en ajoutant aux régimes carencés des acides gras de C12 à C18. Les augmentations de taux butyreux et la plus forte teneur en acides gras en C18 enregistrées à la mise à l'herbe sont, sans doute, à relier à la richesse de l'herbe en acide gras longs.

Lorsque la ration est riche en foin, fourrage vert, et ensilage, le taux butyreux est généralement élevé et la matière grasse plutôt riche en acides gras saturés et relativement pauvre en acides insaturés. En outre, une proportion élevée de foin dans la ration a pour effet d'accroitre la proportion d'acides gras à chaine moyenne et C16 au détriment des acides gras longs insaturés.

La distribution de fourrages broyés et granulés augmente le pourcentage d'acides gras insaturés et diminue celui d'acides gras saturés. La diminution du niveau énergétique ingéré obtenu en réduisant la quantité de foin tout en maintenant stable la quantité d'aliments concentrés, consommés, abaisse nettement la production de lait, de matières grasses et de matières azotées : on assiste alors à une élévation des acides gras courts C18 alors que C10 et C16, sauf C14, ont tendance à baisser.

2.3.1.3.4. Facteurs génétiques et individuels

une source de variation non négligeable concerne les facteurs génétiques.Le taux d'héritabilité varie de 0.64 à 0.95 suivant le type d'acide gras . les facteurs individuels seraient tels qu'il est possible de classer les laits au sein d'un même troupeau en fonction de leur composition en acides gras :

- Les laits riches en acides gras de C6 :0 à C12 :0 .

- Les laits riches en acide stéarique C18 :0 et oléique C18 :1.

Les chèvres qui produisent une matières grasse plus riche en acides gras longs présentent un taux butyreux du lait significativement plus élevé et mobilisent plus

intensément leurs réserves lipidiques corporelles, ceci étant surtout vérifié pendant la première semaine de la lactation.

Par la suite, en pleine lactation, la capacité d'ingestion de la chèvre augmente ; on assiste alors à une meilleure distribution des acides gras plasmatiques provenance du rumen.

2.3.1.4. Composition et variation des phospholipides cérébrosides

Les phospholipides représentent environ 0,5 à 1%des lipides du lait, soit 30 à40 mg/100g. 40% des phospholipides se situent dans la phase non grasse du lait ; le reste se trouve dans la membrane des globules gras. Malgré leur faible teneur, ils ont un rôle important dans la structure de la membrane des globules gras car ils comportent des groupements hydrophiles et lipophiles permettant la stabilité des globules gras en émulsion.

Tableau VI : La composition de la matière grasse en phospholipides

 

Lait

Membrane

Phosphatidyl, Ethanol amine (cephaline)

25,5%

33,3%

Phosphatidyl, choline (lécithine)

27,0%

25,7%

Phosphatidyl, sérine

1,6%

6,9%

Phosphatidyl, inositol (lipositol)

1,5%

5,6%

Phosphatidyl,

35,9%

27,9%

Selon KATAOKA et HAGE (1972)

Les acides gras en C18 :1etC18 :2 représentent respectivement 52% et 18.4% des acides gras de la cephaline et C16 :0 et C18 :1 ,38.7% et 32.2% de la Phosphatidyl sérine. On peut noter aussi la présence de c21 :0 et la forte proportion d'acides gras insaturé, 76,6% dans la cephaline.

Il semble que les teneurs en phospholipides soient liées à l'individu au stade de lactation, à l'alimentation, à l'inflammation de la mamelle. Si le lait au cours de la conservation à basse température, est fortement agité., une proportion plus importante de phospholipides migrent vers le sérum.

2.3.1.5. L'insaponifiable

Les substances insaponifiables sont insolubles dans l'eau ; elles représentent 1% de la matière grasse totale. Cette fraction comprend :

Des hydrocarbures, des acides gras libres, des pigments (absence de â carotène chez la chèvre), des vitamines liposolubles, des corps cétoniques, des stérols (cholestérol), le lait de chèvre en contient 23.8mg/100ml de lait et 460mg/100g de matière grasse.

La majeure partie de l'insaponifiable est constituée de cholestérol, 91% (420mg/100g de matière grasse). La corrélation entre la teneur en cholestérol et l'insaponifiable est de 0.42.

Dans le lait, le cholestérol existe à l'état libre et se trouve aussi associé à la lécithine (estérification), au taux de 19.6mg/100g de lait et 368mg/100g de matière grasse. Le cholestérol estérifié représente 2.6mg/100ml de lait et 52.5mg/100g de matière grasse. Des variations significatives de teneur en cholestérol existent entre races. (ARORA ,1976)

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