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Etat des lieux quantitatif et spatialisé de la transhumance dans la zone périphérique d'influence du parc du W du Niger (Say, Kollo et Boboye)

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par Kabirou SOULEY
Université Abdou Moumouni de Niamey - Maà®trise de géographie 2004
  

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REPUBLIQUE DU NIGER
M.E.S.S.R./T.
UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

T.E.R
Maîtrise de Géographie

Thème : Etat des lieux quantitatif et spatialisé de la transhumance dans la
zone périphérique d'influence du parc du W du Niger (Say, Kollo et Boboye)

Année académique : 2003-2004

Présenté et soutenu par:
SOULEY Kabirou

Sous la direction de : AMADOU Boureima Maître-Assistant, D.G/F.L.S.H.

Membre du jury:

Président:

BOUZOU MOUSSA Ibrahim Maître de conférence

U.A M de Niamey Assesseurs:

WAZIRI MATO Maman Maître-Assistant, D.G/F.L.S.H BAGOUDOU Maïdadji Pastoraliste M.R.A

Sommaire

Dédicace et remerciements

Liste de annexes :

Annexe 1 : Questionnaire Transhumance

Annexe 2 : Questionnaire organisme institutionnel

Annexe 3 : Résultats relevés de végétation

Annexe 4 : Pistes de transhumance

Annexe 5 : Zone d'accueil Annexe 6 : Espèces recherchées

Annexe 7 : Quantification du flux d'animaux

Annexe 8 : Zone d'attache

Table des photographies

Photo N° 1 : Page 57

Photo N° 2 : Page 84

Photo N° 3 : Page 106

Table des cartes

Carte N°1 : Carte géologique du Sud Ouest du Niger Page 24

Carte N°2 : Carte de la végétation du Sud Ouest du Niger Page 34

Carte N°3 : Carte de la localisation du parc du W Page 64

Carte N°4 : Carte couloirs de la transhumance Page 91

Table des figures

Figure N° 1 : Evolution des pluies sur 30 ans à Say Page 28

Figure N° 2 : Evolution des pluies sur 30 ans à Kollo Page 29

Figure N° 3 : Evolution des pluies sur 30 ans au Boboye Page 29

Figure N° 4 : Evolution de la population au niveau de trois arrondissements

(Say, Kollo et

Page 37

(Say, Kollo et Boboye)

Boboye)

Figure N° 5 : Evolution du cheptel au niveau de trois arrondissements

P.43

Table des tableaux

 

Tableau N° 1 : Résultat des relevés de végétation

P.54

Tableau N° 2 : Age des bergers transhumants

P.77

Tableau N° 3 : Conduite des troupeaux

P.78

Tableau N° 4 : Raison du non départ en transhumance

P.79

Tableau N° 5 : Points d'eau d'abreuvement

P.81

Tableau N° 6 : Choix du parcours de la transhumance

P.82

Tableau N° 7 : Dates de départ en transhumance

P.83

Tableau N° 8 : Dates de retour de la transhumance

P.84

Tableau N° 9 : Quantification de flux par éleveur

P.93

Tableau N° 10 : Quantification par comptage

P.94

Liste des sigles et abréviations

AREN: Association pour la Rédynamisation de l'Elevage au Niger CIT : Certificat International de la Transhumance

COFO : Commission Foncière

COFOB : Commission Foncière de Base

ECOPAS : Ecosystèmes Protégés en Afrique Soudano Sahélienne FNEN : Fédération Nationale de Eleveurs du Niger

GPS : Ground Point System

PASEL : Projet d'Appui au Secteur de l'Elevage

PDLT : Projet de Développement Local de Torodi

PED : Projet Energie Domestique

PGRN : Projet de Gestion des Ressources Naturelles RTFT : Réserve Totale de Faune de Tamou

RPFD : Réserve Partielle de Faune de Dosso

U A M : Université Abdou Moumouni

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE P.1

1.1 Motivation P.1

1.2 Choix du thème P.1

1.3 Problématique P.2

1.4 Méthode de travail P.4

1.4.1 Enquêtes au niveau des éleveurs et des structures d'encadrements P.5

1.4.2 Spatialisation et quantification de la transhumance P.7

1.4.3 Les relevés de végétation P.9

1.4.3.1 La méthode des points quadrats P.10

1.4.3.2 La méthode de carré, ou le quadrat élémentaire P.11

1.5 Remarque générale P.11

1.6 La limite des outils méthodologique P.12

1.6.1 La délimitation de la zone d'étude P.12

1.6.2 les enquêtes et entretiens avec les éleveurs et les structures d'encadrements P.13

1.6.3 Quantification du flux d'animaux P.14

1.6.3 Les relevés de végétation P.15

1.7 Précision sur les axes de transhumance P.15

CHAPITRE 2 : Délimitation et description de la zone d'étude P.17

2.1 Description de la zone d'étude P.17

2.1.1 La zone de Tamou P.17

2.1.2 La zone de Gueladio

P.18

2.1.3 La zone de Torodi

P.19

2.1.4 La zone du Fleuve

P.20

2.1.5 La géologie de la zone étudiée

P.22

2.1.6 Le relief

P.25

2.1.7 Généralité du climat de la zone étudiée

P.26

2.1.8 Les sols

P.30

2.1.9 La végétation

P.31

2.1.10 Les activités économiques de la zone d'étude

P.34

2.1.10.1 La population de la zone étudiée

P.35

2.1.10.2 L'agriculture

P.38

2.1.10.3 L'élevage

P.41

CHAPITRE 3 : Ressources pastorales et structures d'appui et d'encadrement des éleveurs P.44

3.1 Les ressources pastorales

3.1.1 Les ressources en eau et l'état de dégradation

3.1.2 Les ressources végétales

3.2 La dégradation des ressources pastorales

P.44 P.44 P.46

P.56

3.2.1 Au niveau de la zone d'attache

P.56

3.2.2 La dégradation des ressources du parc du W

P.57

3.2.2.1 Impact écologique de la transhumance

P.57

3.2.2.2 Impact de la présence du bétail sur la faune et l'environnement

P.58

3.2.2.3 Les feux de brousse

P.58

3.3 Les associations d'éleveurs et les structures de l'Etat

P.59

3.3.1 Les services de l'Etat et leur rôle

P.60

3.3.2 Les organisations d'éleveurs

P.61

CHAPITRE 4 : Le Parc et la transhumance

P.62

4.1 Le parc du W du Niger et ses zones périphériques P.62

4.1.1 Histoire de la mise en place du parc du W P.62

4.1.2 Localisation du Parc du W P.63

4.1.3 Aperçu de la biodiversité du Parc National du W P.65

4.1.4 Le statut juridique du Parc du W P.68

4.1.4.1 Sur la plan national P.68

4.1.4.2 Sur le plan international P.69

4.1.5 Son mode de gestion P.71

4.1.6 Le Parc du W du Niger et ses zones périphériques P.73

4.2 La mobilité pastorale : déroulement de la transhumance P.75

4.2.1 Historique de la transhumance dans la Parc du w P.75

4.2.2 Déroulement de la transhumance P.77

4.2.2.1 Les composantes de la transhumance : les bergers et les animaux P.77

4.2.3 Le choix des axes de transhumance P.79

4.2.4 Par qui se fait le choix des axes de transhumance P.81

4.2.5 Les dates de départ en transhumance P.82

4.2.6 Les dates de retour de la transhumance P.83

4.2.7 Les atouts de l'élevage transhumant P.85

4.2.7.1 Selon les éleveurs P.85

4.2.7.2 Selon les structures d'encadrement de l'élevage P.85

4.2.8 La spatialisation de la transhumance P.85

4.2.8.1 Explication de la carte P.86

4.2.8.2 La différence entre axes en saison sèche/des pluies P.92

4.2.9La quantification du flux d'animaux transhumants P.92

4.3 La typologie des conflits et leur règlement P.94

4.3.1 Selon les éleveurs enquêtés P.95

4.3.2 Selon les structures d'encadrement P.96

4.4 Evolution de l'élevage et perspectives de la transhumance P97

4.4.1 Selon les éleveurs P.97

4.4.2 Selon les structures d'encadrement P.98

CHAPITRE 5 : Quel aménagement pour la périphérie du Parc du W

5.1 Les structures d'élevage et leurs travaux dans la zone étudiée P.100

5.2 Proposition d'aménagement P.103

5.2.1 Au niveau de la zone d'attache P.103

5.2.1.1 Création des points d'eau d'abreuvement P.103

5.2.1.2 Au niveau des ressources fourragères P.106

5.2.2 Au niveau de la zone d'accueil P.107

Conclusion générale P.109

DEDICACE

Je dédie ce travail à :

Ma défunte grand - mère Hadjia Hadiza Souley dite Digé qui a toujours souhaité que je réussisse dans mes études. Je prie le Tout Puissant ALLAH pour le repos de son âme, amen !

Mon défunt père El Souley Moussa dont son souci majeur est de me voir réussir à l'école, que la terre lui soit légère, amen

A ma mère Nana Fatchima Saley pour nous avoir donné une éducation exemplaire et qui a toujours souhaité me voir réussir dans la vie et surtout pour ses incessantes prières.

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier beaucoup de personnes, ceux-là même qui m'ont de près ou de loin aidé dans la réalisation de ce travail.

Tout d'abord Monsieur Amadou Boureima (Maître Assistant UAM) pour m'avoir donné la possibilité de faire ce stage qui m'a permis d'avoir une expérience et surtout pour la qualité de son encadrement, sa disponibilité malgré son emploi de temps très chargé, la patience dont il a fait montre tout au long de la rédaction de ce mémoire.

Je remercie également Monsieur Bagoudou Maïdagi conseiller en pastoralisme auprès du Ministre des ressources animales pour son encadrement et ses conseils, Anne Luxereau (IRD) pour ses conseils sans oublier mon binôme Arnaud Convers avec qui j'ai appris beaucoup de méthodes de recherche, de Lawali Dambo et de Salissou Ibrahim pour tous les travaux de cartographie et la mise en forme de ce document.

Mes remerciements vont à l'endroit de Monsieur Bouzou Moussa Ibrahim (Maître de conférence, Vice Recteur de l'Université A. Moumouni) pour avoir accepté de présider le jury de cette soutenance et de Monsieur Waziri Mato Maman ( Maître assistant UAM) qui a bien voulu examiner ce travail.

Mes remerciements vont également à l'endroit de tous les enseignants chercheurs du département de Géographie pour la qualité de leurs enseignements tout au long de mon cycle.

J'adresse mes remerciements à toute l'équipe de la Composante nationale du Niger du Programme ECOPAS : Idé Niandou, le coordonnateur, François Busson, le conseiller technique, Aboubacar Moussa Kaoura, le responsable de la zone périphérique, Zakari Adamou, le comptable, Fati Karimou, la secrétaire ... pour leurs appuis tout au long de mon stage.

Je remercie enfin toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail en particulier Aïchatou Maman Chago, Zeynabou Demba Dia, Abdou Sambo Maman Nassirou, Chapiou Dan Dibi, Roumanatou Souley, feu Amadou Maman, Maman Amadou Roufaï, Amadou Bana Adamou, ... Je n'oublierai pas enfin tous les éleveurs avec lesquels j'ai travaillé, les cadres d'élevage et des projets oeuvrant dans toute la zone, qu'ils trouvent ici toute ma gratitude.

CHAPITRE 1: INTRODUCTION GENERALE

1.1 Motivation

La première raison qui nous a motivé à prendre ce thème est qu'il répond en grande partie à la formation que nous avons reçue à la faculté. La seconde raison est d'être initié à la recherche scientifique afin d'obtenir notre maîtrise. La troisième raison est que le sujet est un thème d'actualité et nous pensons qu'en tant que jeune chercheur notre contribution servira à trouver une solution à la question posée. Comme autre raison, il s'agit de consolider le partenariat entre l'Université Abdou Moumouni et le Programme régional Parc W/ECOPAS.

1.2 Choix du thème

Le thème de recherche est le fruit d'un partenariat entre l'Université Abdou Moumouni de Niamey et le Programme régional Parc W/ECOPAS en 2002. En effet, en février 2002 lors de l'atelier de Tanguiéta (Bénin), la transhumance a été identifiée comme étant un frein à la conservation de la biodiversité du parc W constituant l'objectif de ce programme. Il en est ressorti qu'un état des lieux sur les plans spatialisé et quantitatif devrait être rapidement engagé dans les trois pays (Niger, Bénin et Burkina Faso). Le but de cette étude est de connaître au mieux le phénomène en caractérisant entre autre ses pratiques actuelles ainsi que son emprise géographique et l'importance de ses flux. Le travail aboutira à l'élaboration d'une carte de la transhumance qui servira à faire des aménagements réalistes qui concilieront l'objectif de conservation avec les besoins des éleveurs. Au Niger cette étude a été réalisée en binôme dont un étudiant français en DESS et moi même dans la zone périphérique du Parc du W du Niger (Say, Kollo et Boboye).

Ce travail s'articule autour de cinq chapitres. Un premier chapitre introductif, dans lequel apparaît la motivation, le choix du thème, la problématique et la méthode de travail. Un second chapitre qui traite de la délimitation et de la description de la zone d'étude. Un troisième chapitre qui fait ressortir les ressources pastorales et les structures d'appui et d'encadrement des éleveurs.

Un quatrième chapitre qui parle du parc du W et de la transhumance proprement dite et enfin un cinquième chapitre consacré aux propositions d'aménagement dans la zone périphérique du parc W du Niger.

1.3 Problématique

Pays du Sahel, le Niger couvre une superficie de 1.267000km2. L'économie nigérienne repose essentiellement sur l'agriculture et l'élevage pratiqués surtout en milieu rural. Ces activités sont dépendantes du climat Sahélien qui se caractérise par une irrégularité et une inégale répartition des pluies dans le temps et l'espace.

Selon la subdivision climatique, ces activités se répartissent du Nord au Sud comme suit : la zone Nord, désertique où les activités de cultures sous irrigation dominent autour des oasis; la zone Nord sahélienne où se pratique l'élevage nomade et transhumant et enfin la zone Sud sahélienne occupée par un agropastoralisme souvent itinérant.

La zone méridionale agropastorale, concentre plus de 2/3 de la population rurale. Cette zone connaît, ces dernières décennies, des mutations profondes. Celles-ci sont en rapport aussi bien avec l'évolution des éléments du milieu naturel, notamment les précipitations, que les effets induits de la démographie.

Les deux grandes sécheresses de 1973 et 1984 se sont traduites par une réduction importante des ressources naturelles. Celles-ci ont, naturellement affecté les activités du milieu rural amplifiées par un accroissement et une migration de la population sans précédent. Ces sécheresses, ont en effet, entraîné, dans l'Ouest du pays, un mouvement migratoire Nord-Sud des populations des arrondissements de Téra, de Ouallam et Filingué vers les régions de Say, notamment la zone périphérique du Parc de W où déjà l'effectif du cheptel est en phase de reconstitution.

Il s'agit, pour l'essentiel, d'une expansion des surfaces de culture aux dépens des aires de pâturage.

Les pasteurs sont les plus défavorisés car, ils perdent leur espace-ressources et l'accès aux nouvelles terres s'avère difficile.

Cette pression, sans précédent, sur les ressources naturelles s'est, dans certains cas, traduite par des conflits. Ces derniers, rendant compte d'un accès sélectif aux ressources, oppose aussi bien les agriculteurs aux éleveurs, les éleveurs entre eux qu'aux éleveurs aux forestiers. Ils se sont surtout traduits, dans le cas de la périphérie du parc de W, par des nouvelles mobilités pastorales en direction du parc.

Notre travail se propose d'étudier ces nouvelles dynamiques spatiales qu'est la transhumance en relation avec le parc du W. Nous essayons d'analyser la manière dont l'espace est occupé par les pasteurs et les agriculteurs d'une part et d'autre part l'impact des nouvelles pratiques pastorales imposées par ce nouvel ordre sur les ressources naturelles, notamment celles du parc.

Ce travail répond aussi à un mandat du projet ECOPAS sur la transhumance. Dans le programme d'activités 2002 de ce projet, il s'agit de rendre compte de la quantification et de la spatialisation de la transhumance1 dans la zone périphérique du parc du W. Cette étude menée en collaboration avec l'Université Abdou Moumouni de Niamey (UAMN2), devait aboutir sur une cartographie des axes de transhumance dans la périphérie du parc et une proposition d'aménagement de celle-ci.

1.4 Méthode de travail

Le travail a été réalisé en binôme par deux étudiants dont un étudiant français, Arnaud Convers en DESS au Cirad de Montpellier.

1 Toutain (B); Bagoudou (M); Kagoné (H); -2002 : Mission de programmation de recherche sur le pastoralisme et la transhumance en 2002. ECOPAS -FED.

2 Deux étudiants dont moi-même du Département de Géographie de l'Université Abdou Moumouni de Niamey faisons partie de l'équipe.

Nous avons travaillé sous le double encadrement de messieurs Boureima Amadou (Géographe, enseignant chercheur à l'Université de Niamey) et Bagoudou Maïdagi (Pastoraliste, Conseiller du Ministre des Ressources Animales du Niger).

Notre étude a débuté avec une mission sur le terrain d'une semaine du 1er Mai au 8 Mai 2002 dans la zone d'influence du parc du W du Niger en compagnie de Maïdagi Bagoudou. Nous sommes partis à la rencontre des différentes personnes (bergers, garsos, rougas) et des organismes intervenant dans le cadre de l'élevage (services de l'élevage), services de l'environnement ( eaux et forêts), la COFO (Commission Foncière), l'AREN (Association pour la Rédynamisation de l'Elevage au Niger), le PGRN (Projet de Gestion des Ressources Naturelles), le PADEL (Projet d'Appui au Développement de l'Elevage) et le FNEN Daddo (Fédération Nationale de l'Elevage au Niger) au sein de la zone périphérique du parc du W du Niger.

Nous avons procédé au cours de cette mission à la connaissance de notre zone d'étude et à notre présentation auprès des différents acteurs de l'élevage. Cette sortie nous a aussi permis d'avoir une idée des différentes zones de départ des transhumants (les arrondissements de Kollo, Say, Boboye, Gaya et Dosso). Cette mission de prise de contact, au delà de son caractère prospectif, nous a permis également de nous entretenir avec les différents acteurs de l'élevage dans la zone.

Ainsi, de nos entretiens avec les personnes et organismes relevant de l'élevage, nous avons pu obtenir des informations sur les principaux axes de transhumance.

Compte tenu de l'étendue de la zone périphérique du Parc du W du Niger et du temps qui nous est imparti pour la couvrir, nous avons procédé à un découpage de l'espace en deux sous zones. C'est ainsi que je me suis retrouvé avec les cantons de Tamou, Gueladio et Torodi et Arnaud dans le canton de Say et la réserve totale de faune de Tamou. Nous avons ensuite couvert ensemble la zone

de la rive gauche du fleuve Niger (cantons de Kirtachi, de Birni N'gaouré et la réserve partielle de faune de Dosso).

La première zone, celle de la rive droite du fleuve Niger couvrant l'arrondissement de Say (cantons de Torodi, Say, Gueladio et Tamou) a été étudiée du 15 mai au 30 juin. Elle constitue, sur le plan de l'activité pastorale le plus grand foyer des transhumants de toute la zone d'étude.

La seconde zone qu'est la rive gauche du fleuve Niger couvrant les arrondissements de Kollo, Boboye, Gaya et Dosso, a été étudiée du 15 juillet au 10 août 2002 conjointement. Trop étendue, cette zone a été réduite à la zone périphérique immédiate représentée par la réserve partielle de faune de Dosso qui couvre une partie de ces arrondissements en incluant les cantons de Kirtachi et de Birni N'gaouré.

L'ensemble du travail consistait en des enquêtes auprès des différents acteurs et par la prise des coordonnées géographiques au GPS des axes de transhumance.

1.4.1 Enquêtes au niveau des éleveurs et des structures d'encadrement de l'élevage

Il s'agit pour nous de dresser un état de lieu quantitatif et spatialisé de la transhumance pendant la saison sèche. Les questionnaires s'adressent aux éleveurs d'une part et aux organismes qui ont trait à la transhumance de l'autre. Le but est de savoir les axes que les bergers empruntent pendant la saison sèche pour le départ en transhumance.

Les questionnaires s'inspirent largement du rapport sur la mission de programmation des recherches sur le pastoralisme et la transhumance en 2002.

Le travail de terrain a débuté le 15 mai 2002 alors que la plupart des éleveurs sont partis en transhumance au sud en direction du Bénin et du Burkina. Le départ en transhumance intervient dès le mois de janvier et se poursuit en mars et avril.

pourquoi notre enquête a été axée auprès des éleveurs propriétaires se trouvant sur les différents terroirs d'attache. Ces éleveurs propriétaires, sont généralement des personnes âgées car une tâche aussi difficile qu'est la transhumance est confiée aux plus jeunes bergers (généralement leurs fils, leurs neveux, leurs frères) ou tout simplement aux autres bergers.

Toutefois, cette situation n'a pas entamé la qualité des informations recueillies du moment où ces propriétaires sont tous des anciens transhumants et ils continuent de l'animer. Leurs décisions sont le plus souvent prises en compte.

Le questionnaire a été administré individuellement et en groupe. En groupe, le biais principal est la monopolisation du débat par l'autorité coutumière, le rouga ou le garso. Généralement leur propos n'est pas contesté. Le respect des personnes âgées (dottidjo) ou les autorités coutumières fait partie de la tradition peule.

Mais sur l'ensemble des questions, la plus pertinente est celle relative à l'effectif du troupeau en possession car le peul ne veut jamais parler du nombre de ses bêtes parce que pour lui pouvant engendrer une malédiction qui entraînera la mort de tous ses animaux. Malgré notre sensibilisation sur l'utilité du travail avant d'administrer le questionnaire, certains éleveurs se sont méfiés et ont refusé de répondre correctement à certaines de nos questions.

L'enquête vise plusieurs objectifs dont la reconstitution du parcours de la transhumance en 2002, les pratiques et stratégies des éleveurs (leur évolution dans le temps et dans l'espace), l'identification des ressources pastorales, les types de conflits(leur motif et leur mode de règlement), les contraintes de l'élevage transhumant.

Les questions ont porté également sur les services de l'Etat (services de l'élevage, de l'environnement, la COFO), les projets ruraux (PGRN, le PASEL, Energie Domestique) et les associations des éleveurs (AREN, FNEN).

de nos entretiens que ces organismes et associations ne maîtrisent pas totalement les pratiques de la transhumance dans la périphérie du parc du W. Par manque de temps, seuls les services de l'élevage (Say, Torodi), la COFO, l'AREN (Say) et le FNEN (Torodi) ont été enquêtés. Il s'agit d'obtenir des informations sur l'identité de l'organisme, la localisation des zones de départs et ou d'accueil, les postes d'élevage (information sur les CIT certificat international de la transhumance), les postes forestiers, les conflits, les parcs de vaccination.

1.4.2 Spatialisation et quantification de la transhumance

- La spatialisation de la transhumance

Un autre travail du terrain a consisté en la prise des coordonnées GPS. Cette étape consiste à prendre les coordonnées des axes de transhumance identifiés lors des questionnaires avec les éleveurs, ainsi que celles des points d'eau d'abreuvement (mares, puits, rivières et sources), les aires de pâturage et les points de cure salée.

Il s'agit pour nous, après notre entretien avec les éleveurs, de reconnaître leur axe de transhumance. Ce travail s'est fait en compagnie d'un éleveur qui connaît bien la piste et l'emplacement des ressources pastorales. La prise des coordonnées GPS se fait au fur et à mesure que nous nous déplacions.

Les coordonnées sont portées sur un cahier de note. Celles-ci, saisies à l'aide du logiciel Excel, sont converties en degrés décimaux. Elles sont ensuite projetées à l'aide du logiciel Arc View. Les informations qui en résultent sont transférées sur le logiciel de dessin Adobe Illustrator pour enfin être projetées sur le fond de carte numérisé au 1/200.000 de la zone d'étude. La mise en forme de la carte finale de la transhumance était réalisée par Lawali Dambo de Géoconseil.

- La quantification du flux

Sur le terrain nous avons également tenté de déterminer le flux d'animaux. Il s'agit pour nous, à défaut des chiffres précis, d'avoir un ordre de grandeur des flux d'animaux qui quittent les terroirs d'attache en saison sèche, en direction des zones d'accueil au Burkina ou au Bénin, principalement dans le parc du W.

Ce comptage des animaux n'est guère facile car non seulement, au début de l'étude, la plupart des éleveurs sont partis en transhumance mais aussi le temps est trop insuffisant pour nous permettre d'atteindre cet objectif et enfin le moyen mis à notre disposition est très limité.

Nous avons retenu quelques méthodes nous permettant d'avoir une idée sur ce flux:

Avec les résultats des enquêtes auprès des éleveurs propriétaires, nous avons obtenu quelques données de base (non exhaustive) sur l'effectif de troupeau bovins partis et non partis en transhumance pour des raisons de santé, de faiblesse, de gestation...etc.

Lors des entretiens avec les services d'élevage des arrondissements et des cantons, les CIT ont été consultés afin d'avoir une idée sur l'effectif de troupeau qui traverse la frontière. Il faut préciser ici que ces données des CIT ne sont pas fiables car les bergers ne déclarent que l'effectif vacciné et ce nombre est loin de la réalité.

Deux personnes ont été placées à Anaga (Burkina Faso) et à Zorimoné (village riverain situé sur la rive gauche du fleuve Niger) pour compter les animaux transhumants qui passent et leur date de passage.

Enfin les travaux antérieurs dans la zone nous ont permis d'avoir une idée approximative de cette quantification. Ces travaux portent sur l'effectif du troupeau par espèces et par arrondissements. Ils nous ont été fourni par le Service de la statistique et de la documentation du Ministère des ressources animales du Niger.

La détermination du flux des animaux est une opération très difficile, elle a constitué un des problèmes de cette étude.

1.4.3 Les relevés de végétation

L'analyse du couvert végétal nous permet d'une part de comprendre les raisons
du départ en transhumance des éleveurs pendant la saison sèche vers des zones

d'accueil plus au Sud, d'autre part de saisir, la stratégie des bergers dans le choix de leurs axes de transhumance. Ces relevés permettent d'avoir une idée sur les ressources pastorales (points d'eau et fourrages) au niveau des aires de pâturages qu'ils exploitent sur leurs terroirs d'attache. Il est vrai que ce n'est pas la seule raison du départ mais tous les éleveurs enquêtés sont unanimes que c'est le manque de pâturages et ou des points d'eau qui les poussent à aller en transhumance pour sauver leurs bêtes d'une mort certaine.

Les relevés de végétation ont été réalisés dans des aires de pâturage stratégiques selon les zones d'attaches ou les axes de transhumance.

Au total onze aires de pâturage ont été retenues après une concertation des deux étudiants chargés de l'étude et entériné par les encadreurs.

Ce choix tient également compte de la durée de la mission (une semaine seulement du 20 au 27 août 2002) et de la saison des pluies qui rendait les pistes impraticables.

Les onze aires de pâturage sont: l'aire de pâturage de Pamboi, l'aire de pâturage de Panoma, l'aire de pâturage de Tchantchergou, l'aire de pâturage de Karal, l'aire de pâturage de Sambéra (ce sont les cinq aires de pâturage qui concernent ma zone d'investigation), l'aire de pâturage de Wouro Baoulé, l'aire de pâturage de Tchoura , l'aire de pâturage de Bokki , l'aire de pâturage de Koumbourfou, l'aire de pâturage de Lofoga et l'aire de pâturage de Kara.

Les méthodes utilisées pour faire ces relevés sont les suivantes:

1.4.3.1 La méthode des points quadrats

Nous partons d'un transect de 100m dont l'orientation est prédéfinie de façon à ne pas être influencé par la végétation. Un placeau (un mètre carré métallique) est ensuite jeté au hasard dans l'aire de pâturage et son milieu constitue le point 0 du transect. Quant à la direction du transect, elle est décidée avant d'arriver dans l'aire de pâturage pour éviter d'être influencé par la végétation. Le bout de la bande métrique de 100m est placé au point 0m et suivant la direction il est déroulé sur une distance de 100m.

A chaque mètre du transect on plante un piquet au sol et toute espèce (herbacée) qui est en contact avec ce piquet ou les ligneux (feuilles des arbres) au dessus (continuité au ciel) sont alors enregistrés sur la grille au point correspondant.

Cette méthode permet d'avoir une idée sur la composition floristique (la diversité des espèces ligneuses ou herbacées) et la richesse spécifique (la fréquence dominance) de l'aire de pâturage ainsi que son pourcentage de sol nu.

1.4.3.2 La méthode du carré, ou le quadrat élémentaire

Le placeau de un mètre carré de côté est placé aux points 0m et 100m du transect et à chaque fois toutes les espèces herbacées contenues dans cette surface sont ramassées et puis comptées par espèces. Les résultats obtenus sont en suite portés sur la fiche du relevé. Le procédé est le même pour les ligneux sauf qu'à

ce niveau la superficie couverte est de 100m2 soit 10m de côté. Tous les ligneux contenus dans cette surface sont recensés et comptés par espèce.

L'objectif de cette méthode est de suivre l'évolution de la couverture herbacée et ligneuse d'une aire de pâturage.

1.5 Remarque générale

La notion couloir de transhumance pendant la saison sèche n'est pas pertinente. Les éleveurs en partance en transhumance cherchent à relier des points stratégiques tels que les points d'eau, les aires de pâturages riches en ressources fourragères, les points de cure salée ou les points de ravitaillement en vivres (les marchés). Le choix de parcours peut aussi se faire en fonction de la distance à parcourir pour joindre la zone d'accueil (au moment du départ les animaux sont faibles et fatigués). Toujours dans ce choix les bergers peuvent aussi chercher à éviter les zones surveillées par les forestiers, les champs maudits ou les zones infectées.

Par contre pendant la saison des pluies, au moment du retour de la transhumance sur les terroirs d'attache, les bergers suivent des pistes officielles (généralement matérialisées), en raison du développement des champs cultivés.

Ces pistes sont appelées couloirs de passage. Ces pistes peuvent aussi être utilisées lors des mouvements quotidiens des animaux au sein de la zone d'attache pour joindre les points d'eau ou les aires de pâturage pendant la saison des pluies. Ces couloirs sont fixes, ils évoluent très peu.

1.6 La limite des outils méthodologiques

Au cours du travail de terrain, nous avons relevé un certain nombre de difficultés liées à l'application pratique de ces méthodes d'investigations. Ces difficultés se résument essentiellement au niveau du temps imparti, des moyens mis à notre disposition pour l'étude, la non maîtrise par les organismes institutionnels du phénomène de la transhumance, la méfiance de certains éleveurs, les conditions de la praticabilité du terrain, la délimitation de la zone d'étude. Nous allons procéder à une description de ces difficultés en fonction de la méthode utilisée.

1.6.1 La délimitation de la zone d'étude

Il s'agit ici, de déterminer les zones de départ et de transit des transhumants dans la zone périphérique du parc du W du Niger. Au cours de notre tournée de prise de contact avec les acteurs de l'élevage dans les arrondissements de Say, Kollo, Boboye, Gaya et Dosso, ils ont tous reconnu que ces région sont bien sûr des zones de départ des transhumants en direction du parc du W mais au delà des ces régions, il y a aussi les zones plus septentrionales qui sont également des zones de départ notamment les arrondissements de Tera, Ouallam, Filingué, Dogondoutchi, Abalak et même certaines régions du Mali voisin. Il se pose alors une question d'échelle, jusqu'où il faut aller dans le tracé des axes de transhumance avec une zone si vaste qui regroupe en dehors des ces cinq arrondissements périphériques d'autres régions du pays voire même des pays voisins. Car le temps et les moyens mis à notre disposition ne nous permettent de la traiter intégralement. Afin de pouvoir répondre au sujet posé, Bagoudou

nous a dit de restreindre la zone d'étude au niveau de l'arrondissement de Say (périphérie immédiate) jusqu'à une certaine hauteur et dans la zone rive gauche du fleuve remonter à la hauteur des plateaux du Zigui et du Fakara notamment les cantons de Kirtachi et de Birni N'gaouré.

1.6.2 Les enquêtes et entretiens avec les éleveurs et structures d'encadrements de l'élevage

Les enquêtes ont débuté le 15 mai 2002 alors que la plupart des éleveurs sont partis en transhumance. A la base, il s'agit d'un entretien avec les bergers transhumants au moment de leur départ. La date à laquelle nous avons débuté le travail de terrain ne nous a pas permis de suivre les bergers dans leur déplacement. Le deuxième problème qui s'est posé lors de cette opération est celui de la communication. Car certains bergers disent ne pas comprendre le djerma. Il m'a fallu engager un guide traducteur à chaque étape du travail. Cette personne a un double rôle, elle est chargée d'assurer la traduction de la langue peule à la langue Djerma d'une part et d'autre part de m'indiquer les axes de transhumance et la localisation des ressources pastorales (aires de pâturages, points d'eau, points de cure salée ).

Le guide est choisi parmi les peuls qui ont une bonne connaissance de la pratique pastorale. Pourtant les clauses de l'étude exclut l'idée d'un traducteur pour l'étudiant nigérien.

Ce qui a constitué le véritable problème c'est surtout la méfiance des éleveurs vis à vis de l'étranger. En effet, certains éleveurs se méfient et refusent de répondre correctement à la question relative à l'effectif du troupeau en possession.

Il m'assimile le plus souvent à un agent de l'Etat chargé de recenser les animaux et en retour, ils seront contraints de payer des impôts élevés.

Les difficultés relevées au niveau des enquêtes auprès des organismes institutionnels c'est surtout la non-maîtrise du phénomène de la transhumance extraterritoriale.

Cela se traduit par un manque des données chiffrées sur l'effectif du cheptel transhumant par région et les informations sur les ressources pastorales (notamment leur localisation et leur état) existantes sur les zones de départs.

1.6.3 Quantification du flux d'animaux

La détermination du flux d'animaux transhumants est une opération très difficile. Car non seulement au début de l'étude la plupart des éleveurs sont partis en transhumance mais aussi le temps est trop insuffisant pour nous permettre d'atteindre cet objectif et enfin le moyen mis à notre disposition est très limité. Les quatre méthodes utilisées se sont heurtées à des limites importantes :

- les enquêtes d'effectif des troupeaux auprès des éleveurs propriétaires, ont permis certes d'avoir quelques données de base sur cet effectif. Ces données ne reflètent pas la réalité du flux d'animaux, c'est juste un aperçu très limité. En effet, la méfiance des peuls fait que les informations manquent de fiabilité car l'effectif fourni est sous-évalué.

- le fait de placer deux personnes à Anaga (Burkina Faso) et à Zorimoné (village rive gauche du fleuve Niger) pour compter les animaux transhumants qui passent et leur date de passage, nous a permis d'avoir un échantillon de cet effectif. Mais le temps et surtout le moyen faisant défaut, on n'a pas pu placer d'autres personnes sur l'ensemble des portes d'entrée au Burkina et au Bénin.

l'effectif donné par les services d'élevage à travers les CIT a permis certes d'avoir une idée sur l'effectif des troupeaux qui traversent la frontière. Mais ces données manquent de fiabilité car les éleveurs ne déclarent que l'effectif vacciné sur les CIT et passent sous silence le reste des animaux non vaccinés (la plus grande majorité). Ce nombre (effectif du CIT) est donc très loin de la réalité.

- il n'y a actuellement aucun document qui traite du flux des transhumants en direction du parc du W. Seules des données sur l'effectif du troupeau par espèce et par arrondissement, nous ont été fournies par le services de la statistique et de la documentation du Ministère des ressources animales du Niger.

Ces informations recueillies à travers ces méthodes d'investigation sur la quantification des flux des transhumants, nous ont permis d'avoir une idée sur l'ampleur du phénomène. Mais il ne reflète pas la réalité du terrain.

1.6.4 Les relevés de végétation

Les contraintes sont essentiellement le manque de temps et dans certains cas l'impraticabilité des routes pour accéder aux aires de pâturages compte tenu de la saison des pluies. La durée de la mission pour réaliser ces relevés de végétation était de sept jours seulement (du 20 au 27 août 2002).

Le temps court ne nous a pas permis d'opérer sur un grand nombre d'aires de pâturage. A titre illustratif, un relevé devrait être réalisé dans la zone sud- ouest de Torodi pour faire ressortir ses potentialités pastorales tant parlées par les éleveurs de la localité. En plus de cela, l'impraticabilité de la route ne nous a pas permis de faire un relevé dans l'aire de pâturage de Poundou Ciminti qui est pourtant une aire de référence pour les transhumants de Kollo et de Say en direction de Boumba.

C'est aussi le cas de la riche aire de pâturage de Tondi Bangou dont le manque de voie d'accès a empêché son traitement (la mission a été effectué en voiture).

1.7 Précision sur les axes de transhumance

Les axes représentés sur la carte répondent d'une part à la stratégie des bergers transhumants qui consiste à prendre un raccourci pour atteindre les zones d'accueil afin d'éviter des longs trajets aux animaux déjà affaiblis par la pénurie des ressources pastorales de la zone d'attache.

D'autre part tous ces axes cherchent à relier des points stratégiques tels que les points d'eau et de cure salée, les aires de pâturages ou les points de ravitaillement (les marchés). Il peut aussi s'agir d'éviter les zones surveillées par les forestiers (surtout aux alentours du parc), les champs maudits ou les zones infectées.

En somme les axes de transhumance peuvent être adaptés ou changés en fonction des intérêts qu'ils suscitent pour les éleveurs transhumants.

CHAPITRE 2 : DELIMITATION ET DESCRIPTION DE LA ZONE D'ETUDE

2.1 Description de la zone d'étude

Les différentes zones que nous avons observées se repartissent dans les cantons de Tamou, Gueladio, Torodi et la zone du Fleuve(le canton de Kirtachi et la réserve partielle de faune de Dosso). Sur le plan administratif la zone d'étude est située sur trois arrondissements du Sud ouest du Niger à savoir Say, Kollo et Boboye. Les observations concernent l'état des ressources pastorales au niveau des différentes aires de pâturages longeant les pistes de transhumance. Dans les observations nous avons relevé les contraintes et les atouts, qui sont liées à l'élevage sur les différents terroirs d'attache (voire carte n°4).

2.1.1 La zone de Tamou

La zone de Tamou correspond au canton de Tamou où est inclue la réserve totale de faune de Tamou (RTFT). Le principal axe de transhumance qui traverse la réserve débouche sur le Burkina par les villages de Tchéna puis Anaga au Sud et plus au Nord il s'éclate à partir de Diamangou (village) pour rejoindre les différents villages du canton (les zones d'attache des transhumants). Cette zone possède deux sites de cure salée (logandi en zarma) dont un à Tamou et un autre à Kobouri. Selon les éleveurs, C'est un lieu de transit obligé car la consommation du sel avant la transhumance permet de donner de l'appétit aux animaux afin qu'ils puissent mieux exploiter le pâturage riche du Parc du W. L'abreuvement en saison sèche est surtout assuré grâce aux puisards creusés dans les lits des rivières Diamangou et Goroubi et dans une moindre mesure au niveau de deux mares permanentes la mare de Sababaré et de Kobouri qui gardent de l'eau jusqu'en fin mars.

Les aires de pâturage de cette zone sont constituées de plateaux cuirassés présentant des sols encroûtés et rocailleux, où ne poussent que des espèces herbacées indésirables et vivaces le Sida cordifolia et le Cassia tora. Les quelques bonnes terres autour des points d'eau (les bas-fonds et les mares) où les animaux trouvent du pâturage (Microchloa indica, Zornia glochidiata) sont envahies par des champs pièges( des champs qui empêche l'accès aux ressources pastorales). Les terres des glacis, plus fertiles sont occupées par des champs.

Le pâturage aérien est presque inexistant car la couverture ligneuse est composée en majorité de Combrethum nigricans, Combrethum micrantum, Cassia senegal.

En dehors de la réserve, la proportion de sol nu des aires de pâturages septentrionales, est estimée d'une manière générale à 55%.

2.1. 2 La zone de Gueladio

Cette zone correspond au canton de Gueladio. Elle constitue la continuité des axes de transhumance qui quittent la zone de Tamou vers le Nord. Tous les axes débouchent au niveau de cette zone dans la grande aire de pâturage du plateau de Tchantchergou (brousse tigrée : une succession de plage nue et de plage boisée). Ce plateau est du type cuirassé à sol latéritique et gravillonnaire. La production herbacée est limitée et s'observe surtout aux alentours des mares où le sol est sablo -argileux. Les herbacées dominant sont composées de Microchloa indica. Zornia glochidiata et Cassia tora. Quant aux ligneux, ce sont surtout le Combretum micranthum, et Combretum nigricans, Guiera senegalensis qui dominent. La proportion du sol nu est estimée à 60%.

L'abreuvement des animaux en saison sèche est assuré grâces aux puisards creusés dans le lit du Goroubi, et à la présence de quelques mares semi permanentes dispersées dans l'aire de pâturage (Gouwa 9/12 mois, Ranéo 8/12 mois, Djeloga 7/12 mois, Kindé 6/12 mois, Killilya 7/12 mois). Ces mares sont

aussi des lieux de transit des animaux au retour de la transhumance en direction de Youri et Fillingué.

Pendant la saison des pluies cette aire de pâturage constitue un refuge pour les animaux (pacage) dans le but de les éloigner des champs de cultures.

La pression agricole qui constitue une contrainte majeure, se remarque par l'envahissement par les cultures de la vallée du Goroubi et l'extension des champs jusque dans l'aire de pâturage de Tchantchergou du côté Nord Est (village de Damari) et Nord Ouest.

Ces aires de pâturages sont aussi menacées par l'érosion hydrique qui crée des ravines tout en emportant les quelques rares bonnes terres.

2.1.3 La zone de Torodi

Il s'agit du territoire du poste administratif de Torodi. Cette zone compte quatre grandes pistes de transhumance présentant plusieurs aires de pâturages. Selon les caractéristiques du sol et de la formation végétale, cette région peut être subdivisée en deux sous zones: la partie Est et celle de l'Ouest. Les aires de pâturages de la partie Ouest ont une végétation de type savane arbustive herbacée avec un sol pour la plupart sablo -argileux. La flore présente une diversité d'espèces herbacées dont les plus dominants sont : Zornia glochidiata, Eragrotis tennela, Cenchrus biflorus, Brachiaria ramosa. Pennicetum pedicelatum,...etc. Les ligneux dominants sont : Guiera senegalensis, Boscia senegalensis, Cassia tora, Piliostigma reticulatum, Combretum glutinosum, Combretum nigricans, Combretum micranthum...etc.

La proportion du sol est estimée à 35% dans l'ensemble. Ces aires de pâturage se distinguent par apport à celles des autres zones précédentes par leurs richesses en ressources fourragères mais qui ne sont pas exploitées en saison sèche faute de point d'eau permanent.

Les différents axes de transhumance comportent 31 mares dont une seule est permanente (mare artificielle créée par le PDLT2, située entre Magou et Eda).

Selon Rouga Oumarou Paté de Pamona, s'il existe des points d'eau d'abreuvement permanent leur transhumance allait se limiter dans leur brousse et cela leur éviterait les multiples tracasseries de la transhumance extra territoriale.

A défaut des points d'eau permanents les bergers transhumants utilisent les puisards creusés dans les lits des rivières Diguibari, Goroubi, Sirba.

Les aires de pâturage de la partie Est présentent une végétation de type brousse tigrée sur des plateaux rocailleux. Le sol est tantôt sablo-latéritique (bande boisée) et tantôt encroûté (bande nue). Les herbacées dominants sont : Zornia glochidiata, Sporobolus festivus, Triumfetta pentandra, Cassia obtusifolia, Borreria radiata... Quant aux ligneux, ils sont constitués de : Combretum micranthum, Combretum nigricans, Guiera senegalensis, Boscia senegalensis, Acacia macrostachya ...

Dans l'ensemble de la zone la pression agricole n'est pas trop poussée, mais elle est en train de progresser lentement car l'espace y est disponible. Les aires de pâturages sont soumises par endroits à d'intenses ravinements causés par les eaux de ruissellement pendant la saison des pluies.

2.1.4 La zone du Fleuve

Cette zone se compose de la réserve partielle de faune de Dosso située sur la rive gauche du fleuve Niger (qui fait frontière avec le parc du W). Elle est subdivisé en deux sous zones : les régions riveraines et les zones éloignées du fleuve. Cette zone est la plus riche en ressources pastorales comparativement à toutes les zones étudiées.

En saison sèche, la vallée du fleuve Niger constitue en elle même une aire de
pâturage appelée pâturage de décrue avec des espèces herbacées très appétées

3 Projet de développement local de Torodi

telles que Echinochloa stagnina, Echinochloa indica, Pyramidalis, Brachiaria mutica, Oryza longistaminata.

Les aires de pâturage présentent d'une manière générale une diversité d'espèces fourragères car le sol est assez fertile avec une couverture de sol nu estimé à 30%. Les espèces herbacées dominantes sont : Michrochloa indica, Zornia glochidiata, Digitaria lecardi, Cenchrus biflorus, Eragrotis tremula, Diheteropogon haguerupiï, Sida cordifolia...etc. Quant aux ligneux ils sont composés de : Guiera senegalensis, Combretum glutinosum, Borreria aegyptiaca, Sterculia segitera, Acacia seyal, Acacia albida, Acacia ataxancantha...etc.

L'abreuvement des animaux est assuré grâce à la présence du fleuve Niger. Il est utilisé aussi bien par les bergers qui partent en transhumance pour la zone d'accueil du Bénin (parc côté Bénin), que les autres éleveurs autochtones. En plus de cela les différents axes de transhumance contiennent 57 mares dont 31 semi permanentes et 5 plus ou moins permanentes (Koukada bangou, Tondi bangou, Gompo, Sabara bangou et Nafowo), sans oublier les puits au nombre de 15 qui servent aussi d'abreuvement pendant le départ en transhumance. A titre illustratif, "Poundou Ciminti" est un puits pastoral de référence pour tous les bergers transhumants de Kollo et de Say en direction de Boumba.

Pour les zones situées plus au Nord (éloignées du fleuve), les éleveurs font face au manque de point d'eau d'abreuvement pendant la saison sèche, ce qui les contraint à utiliser des puits destinés à l'alimentation en eau des hommes. Cette pratique a pour conséquence la baisse de débits voire même le tarissement de ces puits entraînant souvent des conflits entre éleveurs transhumants et villageois.

Quant aux régions riveraines, les éleveurs sont confrontés à l'occupation de la vallée du fleuve Niger à des fins culturales (rizières et cultures de contre-saison) rendant difficile voire impossible l'accès des animaux aux pâturages de décrue pendant la saison sèche.

plus en plus croissant. Ce qui a entraîné la surexploitation pastorale des dernières aires de pâturages existantes. Cela se traduit d'une part par l'augmentation de l'érosion hydrique qui emporte les couches superficielles déjà préparés par l'effet du piétinement des animaux et d'autre part, par la prolifération des espèces peu appétées (Zornia glochidiata qui ne laisse que de la paille sèche pendant la saison sèche) ou indésirables (Sida cordifolia et Cassia tora ). L'action conjuguée de la pression agricole et de la surexploitation pastorale est à la base de la disparition des espèces recherchées et appétées telles que Andropogon gayanus, Diheterepogon hagerupii, Hypomea involucrata , Cenchrus biflorus ...

Devant toutes ces difficultés, les éleveurs de la zone périphérique du parc du W ont développé une stratégie pour continuer à satisfaire les besoins alimentaires d'un cheptel en pleine croissance. Cette stratégie consiste à transhumer dans le complexe parc du W (Niger, Bénin, Burkina Faso). Sachant bien que le pâturage est illégal, les bergers soutiennent l'idée selon laquelle que c'est le seul cadre qui peut leur offrir les ressources pastorales nécessaires (Andropogon gayanus et le point d'eau qu'est la Mékrou) à la survie de leur troupeau.

2.2 la géologie de la zone étudiée

Sur le plan géologique (Atlas du Niger 1980) cette région repose essentiellement sur le Liptako à l'ouest (Say) et le vaste bassin sédimentaire des Iullimenden à l'est (Kollo et Boboye).

Le Liptako est caractérisé par des roches métamorphiques et ignées de la période précambrienne formée il y a 500 millions d'années. C'est une vaste pénéplaine de 200 à 300 m d'altitude (due à la prédominance des collines tabulaires) où la formation du socle affleure.

Le bassin de Iullimenden est un immense ensemble qui couvre la partie Est. on dénombre trois séries distinctes d'affleurement : la série des argiles ferrugineuses ( série sidérolithique de l'Adar Doutchi), la série argilo-sableuse et la série grès argileux.

Le Liptako et le Bassin des Iullimenden ont été disséqués par les cours d'eau du quaternaire (Atlas Niger 2000). Un modelé s'est donc lentement élaboré. Il s'est produit un enfoncement progressif des Talwegs et le recul des versants. Le paysage actuel comprend alors deux éléments distincts : La haute surface ou plateau produit de l'érosion avec un sommets plat et des contours bien nets ; les vallées très larges situées en contrebas souvent dissymétriques. Ces vallées sont piégées par des sables éoliens lors des phases sèches du quaternaire. Ces formations dunaires sont aujourd'hui fixées et elles sont à l'origine des meilleures terres de cultures de la région. La géologie explique le manque des points d'eau d'abreuvement dans les zones de Torodi et de Tamou. Ce sont des zones de socle, la nappe phréatique est presque inexistante. Au cas ou elle a été localisée, il est difficile de forer les points d'eau.

2.3 Le relief

Les différentes unités paysagères observées sur l'ensemble de la zone d'étude se composent de cinq principaux ensembles :

- les plaines alluviales : les vallées fossiles, les glacis, les plateaux et formations indurées, et les formations éoliennes (Atlas Niger 1980).

- les plaines alluviales : cet ensemble correspond à la plaine du fleuve Niger et de ses affluents dans leurs parties avales. Ce modèle de plaine alluviale est caractérisé par un régime d'inondation temporaire fluvial et pluvial, sur matériau fluviatile de texture variable. C'est le domaine de cultures irriguées du riz, maïs et du jardinage. Les parties non occupées par les cultures servent de pâturage aux animaux notamment la bourgoutière.

- les vallées fossiles : cet ensemble correspond aux grandes vallées sèches do Dallol s'écoulant du Nord au sud. Elles sont généralement comblées par des matériaux d'origine éolienne. Il comprend une partie de l'arrondissement de Kollo et la totalité de Birni N'gaouré.

La richesse du sol de ce domaine ne laisse pas indifférents les cultivateurs. Il est dominé par les champs de cultures. Les quelques mares qui se forment font l'objet d'extraction artisanale du sel ( c'est le cas des femmes de Bara au nord de Gaya).

- Les glacis, forment un ensemble occupant des vastes zones pénéplainées résultant de l'érosion des anciennes surfaces d'aplanissement des plateaux. Ils sont constitués de matériau meuble généralement sableux et profond et parfois remaniés par le colluvionnement, l'épandage et l'alluvionnement.

Cet ensemble est très souvent affecté par d'anciens processus d'éolisation. Ces glacis sableux sont surtout réputés par leur intérêt pour la culture du mil.

- les plateaux et les formations indurées : cet ensemble comprend les plateaux proprement dits et leurs bordures. Ces plateaux sont la plupart composés de la cuirasse ferrugineuse sur grès continental. Ils constituent un ensemble très remarquable de la zone étudiée et présentent en général une très faible pente. Les plateaux sableux sont le domaine des champs des cultures pluviales par contre ceux qui sont cuirassés et latéritiques sont réservés aux pâturages des animaux.

- les formations éoliennes : cet ensemble correspond aux zones affectées par une intensité d'accumulation éolienne au cours des

phases successives du quaternaire récent ou plus ancien. Ces formations sont composées des cordons dunaires récents, des ergs anciens et des glacis éolisés. Elles sont aujourd'hui fixes et constituent la grande majorité des terres cultivables de la zone étudiée.

2.4 Généralité du climat de la zone étudiée

Le climat sahélien est du type tropical, il découle directement des mécanismes de la circulation atmosphérique générale. La dynamique du climat sahélien est définie par l'alternance de deux masses d'air subtropicales, sèche au Nord (l'harmattan) et, équatoriale humide au Sud (la mousson). Nous distinguons trois types de saisons à peu près d'égale longueur :

- la saison sèche et froide de novembre à février, en ce moment le soleil occupe une position de plus en plus méridionale. L'harmattan vent dominant souffle toute la journée avec un calme relatif dans la soirée. Le temps est brumeux et les températures sont basses.

- de mars à juin, la saison sèche se poursuit. Elle est marquée par des fortes chaleurs. Le soleil regagne sa position zénithale, occasionnant une élévation générale des températures, tandis que l'action de l'harmattan cesse au sol. C'est le moment très pénible pour les organismes vivants car l'évaporation est très importante.

- de mai à septembre, a lieu l'unique période humide au cours de laquelle tombent les précipitations annuelles. Mais du fait de l'importance des précipitations pour l'agriculture et l'élevage, les paysans adoptent le terme saison des pluies. Le début de la saison humide se situe aux alentours du mois de mai (le ciel se charge des nuages épars : cumulus de beau temps). Cette période la mousson commence son avancée sur le continent. L'humidité de l'air s'accroît. Les premières tornades arrivent avec le passage du front intertropical attestant la pénétration de la mousson. Les précipitations sont essentiellement liées à deux mécanismes, le FIT et le phénomène de ligne de graines (système orageux en Afrique de l'Ouest d'orientation nord sud et dont le sens du déplacement se fait d'est en ouest).

Cette saison de pluies s'étale sur trois à quatre mois, de mi-juin à miseptembre en fonction de la latitude. La durée de la saison des pluies et le volume d'eau précipitées décroît du Nord vers le Sud. Les cumuls annuels des précipitations vont de 0 à 800 mm par an sur l'ensemble

du pays. La répartition des pluies inégale dans le temps et dans

l'espace, détermine la plupart des activités rurales.

Notre zone d'étude se situe dans l'extrême sud ouest du Niger entre le isohyètes 650 et 750 mm englobant les arrondissements de Say, Kollo et Birni N'gaouré. Elle se localise entre les domaines climatiques sahélo-soudanien et soudanien nord.

Située dans l'extrême sud ouest du pays, elle correspond à la zone de pluviométrie élevée (650 à 750 mm par an). Au cours de l'année 2002, il a été enregistré 615.5 mm à Say, 544.6 à Kollo et 581.9 mm à Birnin N'gaouré. La moyenne pluviométrique sur trente ans à Say est de 561mm avec un minima en 1984 de 324.1mm et un maxima en 1994 de 927.9mm ; à Kollo, cette moyenne est de 535mm avec un minima en 1997 d'une hauteur de 316.8mm et un maxima en 1975 pour 867.2mm ; à Birnin N'gaouré, la moyenne sur trente ans est de 531mm avec un mina en 1983 soit 317.3mm et un maxima en 1975 soit 743.4mm (Direction nationale de la météorologie). Les trois graphiques ci-dessous illustrent l'évolution des pluies sur trente ans dans les localités de Say, Kollo et Boboye. Cette zone se caractérise (sud ouest du Niger) par une installation précoce de la saison des pluies par apport aux autres régions du pays. Les pluies peuvent s'étaler sur quatre mois (de juin à septembre) avec une répartition inégale dans le temps et dans l'espace. Cette variation influe sur les activités rurales notamment sur l'élevage transhumant à propos des dates de départ et de retour de la transhumance. Les températures les plus basses se lisent entre décembre et janvier avec 20°C. La plus haute température est enregistrée en avril-mai avec plus de 40°C. C'est la période où l'évapotranspiration est à son maximum rendant la vie des organismes vivants très difficile. C'est à cette période principalement qu'intervient l'assèchement des mares signe précurseur du départ en transhumance chez les bergers de la région. C'est aussi le moment des conflits entre les villageois et les éleveurs autour des puits.

Car les villageois refusent l'abreuvement des animaux dans le stock d'eau destiné à l'approvisionnement de la population. Ces conflits sont surtout fréquent dans le Boboye (Bataouri, Sambéra).

La saison sèche est très longue avec une durée de huit à neuf mois selon les régions. A cette période les paysans pratiquent des cultures de contre saison dans les vallées des différent cours d'eau et principalement le fleuve Niger, rendant inaccessible les bourgoutières (bons pâturages) pour les animaux.

Figure N° 1 : Evolution des pluies sur 30 ans à Say de 1973 à 2002

Cumuls annuels en
mm

1000

800

 
 
 

600
400

 

Cumuls Moyenne

200

0

 
 
 

1973 1977 1981 1985 1989 1993 1997 2001

 
 

Années

Tous les cumuls situés en dessous de la moyenne sont des années déficitaires par contre ceux situés en dessus sont excédentaires.

Cumuls annuels en
mm

1000

800

 
 
 

600
400

 

Cumuls Moyenne

200

0

 
 
 

1973 1977 1981 1985 1989 1993 1997 2001

 
 

Années

Figure N° 2 : Evolution des pluies sur 30 ans à Kollo de 1973 à 2002

Figure N° 3 : Evolution des pluies sur 30 ans au Boboye de 1973 à 2002

Cumuls annuels en mm

800 700 600 500 400 300 200 100

0

 
 
 
 

Cumuls Moyenne

 
 

1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000

Années

Source : Direction nationale de la météorologie.

Tous les cumuls situés en dessous de la moyenne sont des années déficitaires par contre ceux situés en dessus sont excédentaires.

2.5 Les sols

Les terres des vallées du fleuve Niger et de ses affluents sont de types argilolimoneux. Elles sont pour la plupart mises en cultures en raison de leur fertilité. Il se pratique les cultures du riz à Say et à Kollo et les cultures maraîchères dans la région du Boboye.

Dans les régions des vallées sèches notamment les Dallols, les sols sont riches en alluvions. Ils sont destinés à la culture du mil et du niébé. Les berges sont généralement affectées aux cultures maraîchères.

Les sols des bas fonds et des cuvettes sont surexploités. Ce qui entraîne l'augmentation de l'effet de l'érosion hydrique. Cela se traduit par une dégradation physique et chimique de ces sols.

Les zones des plateaux présentent des sols tantôt sableux, tantôt de type
gravillonnaire cuirassé. Les sols sableux, peu épais, sont immédiatement pris
d'assaut par les agriculteurs pour pratiquer les cultures. Par contre les plateaux

cuirassés et gravillonnaires, impropres à l'agriculture, sont aux pâturages (Say et Kollo).

Les dunes présentent deux types de sols : les sols ferrugineux tropicaux à sesquioxydes et les sols ferrugineux tropicaux lessivés.

Les sols ferrugineux tropicaux à sesquioxydes fortement individualisés appelés sols dunaires sont d'assez faible fertilité. Ces sols sont déficients en phosphate. Ils représentent néanmoins la grande partie des sols cultivés dans toute la zone et sont d'ailleurs menacés par la surexploitation agricole.

Les sols ferrugineux tropicaux lessivés à concrétions, associés à des sols peu évolués gravillonnaires. Ils ont un intérêt agricole nul et subissent un encroûtement de ses surfaces (glaçage).

2.6 La végétion

La formation végétale de notre zone d'étude se distingue par des forêts claires au sud (région du parc du W) passant progressivement aux savanes arborées, puis arbustives vers le Nord. Cette non-uniformité de la végétation est due non seulement à la différence des précipitations mais aussi aux caractères du sol qui sont propres à chaque unité du relief et à l'intervention humaine. La période de la végétation active dépend étroitement de l'alternance saison sèche/saison humide, elle ne dépasse rarement pas les quatre mois. Dans cette région les ressources fourragères herbacées et ligneuses proviennent essentiellement de trois sources principales :

- les champs, où les résidus de cultures sont pâturés après la récolte.

- les parcours situés sur les terres généralement impropres à la culture (les plateaux rocailleux) ou encore non défrichées.

- les vallées du fleuve Niger avec ses bourgoutières (Echinochloa stagnina, Paspalum scrobiculatum et Brachiaria mutica ) si celles-ci ne sont pas mise en cultures ( maraîchères, fruitières ou du riz).

Le pâturage dans cette zone est dominé par des graminées annuelles. Elles

constituent en effet de bons pâturages en saison de pluies. Au cours de la saison
sèche, les animaux utilisent de la paille sèche (graminées sèches) en quantité

généralement faible au niveau de la zone d'attache. Les ligneux peuvent intervenir dans l'alimentation en fournissant le complément azoté que les graminées sèches ne contiennent pas. Mais cela est encore plus difficile car les bons ligneux fourragers sont de plus en plus rares dans la région.

Selon les différents tracés des axes de transhumance, on distingue quatre zones avec chacune une formation végétale propre :

- la zone de Tamou correspondant au canton de Tamou, où est inclue la Réserve de faune de Tamou. Les aires de pâturage septentrionales de cette zone sont constituées des plateaux cuirassés présentant des sols encroûtés et rocailleux avec des formations végétales de type brousse tigrée.

Les espèces herbacées dominantes sont Zornia glochidiata, Microchloa indica et des espèces indésirables telles que Sida cordifolia et Cassia tora . L'essentiel de la végétation herbacée est concentré au niveau de la bande boisée et autour des points d'eau (les mares et les bas-fonds) où les sols sont menacés par les champs de cultures. Le pâturage aérien est presque inexistant car la couverture ligneuse est dominée par Combretum nigricans, Combretum micranthum, Cassia senegal, Boscia senegalensis et surtout Guiera senegalensis.

Au Sud dans la Réserve de Tamou, la végétation est plus fournie. Elle est du type savane arbustive herbacée avec comme espèces herbacées appétées Loudetia togoensis, Zornia glochidiata, Borreria filifolia... Les ligneux dominant sont Combretum micranthum, Combretum glutinosum, Combretum nigricans Guiera senegalensis, Piliostigma reticulatum...

- la zone de Gueladio correspondant au canton de Gueladio qui constitue la continuité des axes de transhumance qui quittent la zone de Tamou vers le Nord. La végétation des aires de pâturage de cette zone est aussi du type brousse tigrée sur plateaux cuirassés à sol latéritique et gravillonnaire. La production herbacée est limitée et s'observe surtout aux alentours des mares où le sol est peu épais (sablo-argileux). Les herbacées dominants sont composées de Microchloa indica, Zornia glochidiata, Cassia tora... Quant aux ligneux, ce sont surtout le Combretum micranthum, Combretum nigricans et Guiera senegalensis qui dominent.

- La zone de Torodi. il s'agit du territoire du poste administratif de
Torodi. Selon les caractéristiques du sol et de la formation végétale,

cette région peut être subdivisée en deux sous zones: la partie Est et celle de l'Ouest. Les aires de pâturages de la partie Ouest ont une végétation de type savane arbustive herbacée avec un sol pour la plupart sablo-argileux.

La flore présente une diversité d'espèces herbacées dont les plus dominants sont : Zornia glochidiata, Eragrotis tennela, Cenchrus biflorus, Brachiaria ramosa. Pennicetum pedicelatum, Cassia tora...etc. Les ligneux dominants sont : Guiera senegalensis, Boscia senegalensis, Piliostigma reticulatum, Combretum glutinosum, Combretum nigricans, Combretum micranthum...etc. Ces aires de pâturage se distinguent par apport à celles des autres zones précédentes par leurs richesses en ressources fourragères mais qui ne sont pas exploitées en saison sèche faute de point d'eau permanent. Dans cette partie de la zone de Torodi la pression agricole est timide.

La partie Est présente le même caractéristique floristique que la zone de Gueladio.

- La zone du Fleuve se compose de la réserve partielle de faune de Dosso située sur la rive gauche du fleuve Niger (qui fait frontière avec le parc du W). Elle est subdivisée en deux sous zones : les régions riveraines et les zones éloignées du fleuve. Cette zone du fleuve est la plus riche en ressources pastorales comparativement à toutes les zones étudiées.

En saison sèche, la vallée du fleuve Niger constitue en elle même une aire de

pâturage appelée pâturage de décrue avec des espèces herbacées très appétées telles que Echinochloa stagnina, Echinochloa indica, Pyramidalis, Brachiaria mutica, Oryza longistaminata. C'est une formation de type savane arbustive herbacée.

Les aires de pâturage situées sur les plateaux (en majorité sablonneux) présentent d'une manière générale une diversité d'espèces fourragères car le sol est assez fertile. Les espèces herbacées dominantes sont : Michrochloa indica, Zornia glochidiata, Digitaria lecardi, Cenchrus biflorus, Eragrotis tremula, Diheteropogon haguerupiï, Sida cordifolia...etc. Quant aux ligneux ils sont composés de : Guiera senegalensis, Combretum glutinosum, Balanites aegyptiaca, Sterculia segitera, Acacia seyal, Acacia albida, Acacia ataxancantha...etc.

Carte n°2 : carte de la végétation

Source : www.unesco.org

Cette carte illustre les différentes formations végétales du Sud ouest du Niger incluant notre zone d'étude.

Conclusion

La zone périphérique du parc du W est située à cheval entre les climats sahélosoudanien et soudanien Nord. Les précipitations varient de 650 à 750mm par an. La végétation est composée des forêts claires au Sud et des Savanes arborées et arbustives au Nord. Le climat détermine d'une manière générale les différents types d'activités économiques.

2.7 Les activités économiques de la zone d'étude

Les activités économiques de notre zone d'étude sont essentiellement l'agriculture et l'élevage. L'agriculture est pratiquée par toutes les ethnies mais particulièrement les gourmantchés, les Zarma et les haoussas, pour les autres groupes notamment les peuls et les bellas, il reste une activité secondaire car ils sont plus spécialisés dans l'élevage.

Ces activités sont en effet du type extensif. Mais avec le cycle de sécheresses qu'a connu le Sahel en 1973-74 et 1983-84, la zone a enregistré un flux important d'immigrants provenant de Ouallam, Téra, Fillingué et Doutchi qui a entraîné l'augmentation de la population. Cela s'est traduit par une exploitation importante des ressources naturelles au niveau de la zone d'où une concurrence accrue autour de l'espace entre ces deux activités rurales.

2.7.1 La population de la zone d'étude

Les deux grandes sécheresses qu'a connues le Sahel en 1973-74 et 1983-84, ont eu des impacts sur l'organisation du monde rural. Ces impacts se traduisent dans notre zone d'étude par un flux massif des immigrés venus des régions plus septentrionales à savoir le Zarmaganda, le Kourfey, Tillabery, Tera et Doutchi. Ce flux d'immigrants et le fort taux d'accroissement de l'ordre de 3,4%, ont entraîné l'augmentation de la population. A titre illustratif, la zone située entre Goroubi et Tapoa, il a été recensé 10. 000 nouveaux venus entre la période 1978 -1985 et la zone Torodi, Makalondi et la Sirba durant la même période, il a été enregistré 50 000 migrants ( Plan de développement de Say, juillet 1976). En 1988, l'effectif de la population au niveau des trois arrondissements étudiés (Say, Kollo, Boboye) était de 600.244 habitants (Recensement général de la population de 1988).

Actuellement, en 2003 cet effectif peut être estimé à 991.113 habitants avec un
taux d'accroissement naturel est supérieur (3,4%) à la moyenne nationale qui est
de 3,1%. Les densités dans les trois arrondissements se présentent de la manière

suivante : au niveau de Kollo. Elles ont passé de 22 habitants/km2 en 1988 à
environ 34 habitants/km2 en 2002, Say de 12 habitants/km2 en 1988 à 19

habitants/km2 en 2002 ( il faut à ce niveau tenir compte des 220 000 ha du parc
du W et les 70 000 ha de la Réserve de Tamou qui ne sont pas habitables) et

Boboye 46 habitants/km2 en 1988 à 72 habitants/km2 en 2002. Cette répartition humaine est inégale, les zones humides et ou disposant des terres, sont le plus souvent les plus peuplées.

D'après les travaux effectué en 1995 dans le Sud ouest du Niger par Monsieur
Issa Ousseini, dans le secteur Boumba -Ouna, il est enregistré une très forte

densité supérieure à 70 habitants/km2 ; dans les régions du moyen Goroubi
(Torodi -Guéladio) et du Dallol (Boboye -Gaya), cette densité est comprise entre

30 et 70 habitants/km2 et enfin le long des axes hydrographiques notamment le fleuve Niger et ses affluents, cette densité oscille entre 15 et 30 habitants au kilomètre carré (extrait du "contact Sahara -Sahel" Volume 2).

Ces migrants qui sont la plupart des agriculteurs, ont reconduit les mêmes pratiques agricoles qu'ils appliquaient dans leurs zones de départ avec pour conséquence l'augmentation des surfaces cultivées de crainte d'être à nouveau victimes des sécheresses.

Jadis, cette zone périphérique du parc du W était hostile à toute vie humaine à cause de l'existence des maladies endémiques (paludisme, trypanosomiase, onchocercose...) qui infestaient les réseaux hydrographiques (le fleuve Niger et ses affluents). En plus de ces maladies, la présence des animaux sauvages et l'enclavement même de la région (végétation complètement fermée) était une véritable entrave. C'est surtout grâce aux campagnes d'éradication des maladies que le peuplement a été rendu possible.

Figure N° 4 : Evolution de la population des trois arrondissements (Say, Kollo et Boboye) de 1988 à 2003

400000

50000

0

Années

Kollo Say Boboye

1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

350000 300000 250000 200000 150000

 

100000

Ce graphique montre l'évolution de la population des trois arrondissements (Say, Kollo et Boboye) avec un taux d'accroissement naturel de 3,4%. Les données proviennent de la direction nationale de la population (recensement de la population de 1988).

2.7.2 L'agriculture

L'agriculture constitue la première principale activité économique du sud ouest du Niger. Elle est pratiquée par toutes les ethnies principalement les gourmantchés, les zarma, les haoussas, les grands commerçants et fonctionnaires habitant dans les centres urbains. Pour les autres groupes notamment les peuls et les bellas, elle est une activité secondaire. Cette agriculture est axée sur les cultures vivrières (mil, sorgho, maïs, riz...) et les cultures de rentes notamment le niébé, l'arachide et le coton. La production agricole est étroitement liée aux conditions climatiques favorables de cette région qui est du type Sahélo-soudanien et soudanien. Cette activité est en effet du type extensif utilisant des techniques archaïques (hilaires et pioches). Les paysans mettent en valeur une portion de terre pendant trois à cinq ans et quand le sol est épuisé, il est abandonné pour un nouveau terrain. C'est une agriculture minière. A titre illustratif, dans l'arrondissement de Say les surfaces destinées à la culture du mil ont passé de 59.746 ha en 1985 à 85.167 en 1995; au Boboye ces mêmes surfaces ont passé de 112.102 ha en 1985 à 1443.441 ha en 1995 et à Kollo elles ont augmenté de 140.405 ha en 1985 à 168.165 ha en 1995. Cette agriculture utilise le maximum de bonnes terres disponibles (terres de bas-fonds et des plaines) et ne laisse que des terres impropres à la seconde activité (l'élevage) notamment les plateaux rocailleux et les surfaces indurées.

La pression agricole est visible sur toute la zone que nous avons étudiée.

Dans la zone de Tamou, cette pression agricole se traduit par l'occupation anarchique de toutes les terres fertiles. Les zones concernées sont essentiellement les bas-fonds, les vallées des cours d'eau, les plateaux et les glacis sableux. Au cours de notre investigation sur le terrain, nous avons été témoin de la reprise de jachère en plein Réserve au sud de Tamou et au Nord (Baoulé).

1976 au profit des immigrés victimes des sécheresses de 1973-74. Ce déclassement à été fait au détriment de la population peule qui y vivait déjà.

Au niveau de Gueladio, la saturation foncière est à son paroxysme, il n'existe presque pas de terres disponibles pour l'élevage. La seule exception que constituent le plateaux de Tchantchergou, est actuellement en train de perdre sa superficie avec l'avancée des fronts de cultures.

Au niveau de Torodi, cette avancée de champs de culture est plus importante dans la partie Nord et centre Est du poste administratif. A ce niveau seuls les plateaux cuirassés sont laissés à l'élevage. Cette pression agricole a causé la fermeture d'un couloir de passage très important celui de Bassara - Tépé - Makalondi - Mossipaga - Kantchari, obligeant les animaux a emprunter la route goudronnée pour atteindre le Burkina Faso.

Le sud constitue le domaine des terres vierges. Il faut noter à ce niveau que la population gourmantché est en train de la mettre en cultures avec un rythme non moins important.

La zone du fleuve est la plus confrontée au problème foncier. Du côté de Kollo, la vallée du fleuve est envahie par la culture du riz et la culture maraîchère.

La Réserve Partielle de Faune de Dosso couvrant cette zone (allant de Kirtachi au Nord à Gaya au sud), son existence et sa réglementation dont l'interdiction de défricher semblent totalement ignorées par les agriculteurs. En effet, la plupart de ses terres susceptibles de produire sont mises en cultures. Les quelques aires de pâturages existantes se rétrécissent du jour au lendemain. Ce phénomène se traduit par l'existence des champs pièges(champs rendant inaccessibles les ressources pastorales) sur les parcours des éleveurs.

C'est le cas de l'axe de retour de la transhumance qui est fermé par des champs au niveau du village riverain Tchanga Kwara.

Un autre cas plus préoccupant c'est celui qui a entraîné l'isolement d'une mare importante d'abreuvement Fetto Gaba-Gaba à Sambéra qui a fait l'objet de tant de conflits souvent meurtriers.

Le mode d'accès à la terre, dans toute la zone est fondé sur le défrichement, l'héritage , la donation, le prêt, l'achat et la location.

- le défrichement est le mode d'accès originel à la terre. C'est le mode d'accès le plus actif dans notre zone d'étude du fait de son potentiel en terres vierges. L'arrivée des immigrés agriculteurs a en effet entraîné un important défrichement de terre surtout dans l'arrondissement de Say. Le défrichement continue a être pratiqué actuellement comme en illustre le défrichement des nouvelles terres dans la Réserve Totale de Faune de Tamou.

- la succession est la règle successorale d'accès à la terre. Il découle des droits que confère l'occupation initiale. A la mort du chef de famille, ses enfants héritent de son patrimoine foncier. Ce mode d'accès est fréquent dans toute la zone.

- La donation est une pratique rare mais qui existe dans toute la zone. Elle s'effectue généralement au profit d'un parent qui peut alors la transmettre par héritage à ses descendants. La déclaration de donation se fait toujours devant des témoins.

- le prêt est une opération qui s'effectue devant des témoins et entre des gens de confiance (parents, amis ou épouse) où sont associés les chefs coutumiers et les Alkali (juges musulmans). De nos jours le prêt est en net recul à cause de l'insuffisance de terres de cultures.

- l'achat de terre est une pratique très courante dans notre zone d'étude. Il confère le droit exclusif de propriété tant sur le fond de la terre que sur les arbres qu'il porte.

C'est surtout les grands commerçants, les fonctionnaires et les hommes politiques habitant à Niamey qui sont les acquéreurs. Ils achètent en effet, des grandes étendues qu'ils font travailler par des personnes résidant aux villages.

2.7.3 L'élevage

Au Niger, le poids de l'élevage est important. En effet, la contribution du secteur de l'élevage au PIB est passée de 67,71 milliards de FCFA en 1992 à 108,437 milliards de FCFA en 1998 (Document de relance sur le secteur de l'élevage MRA, 2001). En 2002, cette contribution tourne autour de 11% en moyenne par an. Le secteur de l'élevage représente environ 35% du PIB agricole. Il contribue également à l'équilibre de la balance commerciale. En effet, les produits de l'élevage occupent le second poste des principaux produits nationaux exportés

juste après l'Uranium. Ils représentent 70% des produits d'exportation soit près du double des produits agricoles. C'est ainsi que l'évolution des exportations des produits d'élevage ont passé de 15,08 milliards en 1991 à 12,46 milliards en 1993 et ils ont atteint 20,714 milliards en 1996. L'élevage représente l'activité principale pour près de 22% de la population nigérienne. L'effectif du cheptel en 2002 pour l'ensemble du pays est estimé à 3 445 805 bovins, 5 489 097 ovins et 9 037 496 caprins (Document de relance sur le secteur de l'élevage MRA, 2001).

L'élevage constitue la seconde activité économique après l'agriculture dans notre zone d'étude. Il est pratiqué sous la forme extensive et représente la principale activité des populations peuls et bellas. L'importance de l'élevage peut s'apprécier par l'effectif du troupeau présent dans la zone. Cet effectif a certes connu une régression avec les sécheresses des années 1970. Actuellement, il tend a doublé son nombre d'avant ces sécheresses. Les éleveurs possèdent toutes les espèces d'animaux mais les bovins constituent l'espèce la plus importante à cause de l'importance de son effectif. L'effectif bovin a passé de 150.000 en 1982 à 267.425 en 2003 au niveau de Say; de 135.000 bovins en 1982 à environ 222.176 en 2003 à Kollo; de 122.914 bovins en 1982 à environ 180.306 en 2003 au Boboye.

Les éleveurs dépendent étroitement du milieu dans lequel ils évoluent avec leur troupeau. Les ressources pastorales qu'ils exploitent connaissent, compte tenu des variations climatiques saisonnières, des fluctuations dans le temps et l'espace qui les obligent à mettre en place une stratégie pour continuer à satisfaire les besoins hydriques et alimentaires de leur bétail. C'est dans ce contexte que peut s'expliquer l'installation massive des éleveurs peuls (surtout) dans cette région périphérique du Parc du W, qui jouit d'une bonne pluviométrie et par conséquent une bonne disponibilité fourragère et hydrique. Ils ont en effet, quitté les zones septentrionales saturées par les champs de culture tout en fuyant l'avancée du front de désert.

Les agriculteurs procèdent à une corrélation entre le taux de croissance démographique et celui du défrichement et de la déforestation. Cette situation a conduit à un rétrécissement de l'espace de pâture, d'où la naissance d'une concurrence conflictuelle, entre l'agriculture et l'élevage autour de l'espace. Les

pasteurs sont souvent les plus défavorisés, car ils perdent peu à peu le contrôle de leurs terres et donc, l'accès aux ressources clés, notamment l'eau et le pâturage. On assiste à une mise en culture quasi-totale des terres disponibles.

Cette pression agricole se traduit dans toute la zone par la fermeture graduelle ou complète des couloirs de passage et ou le grignotement partiel ou complet des aires de pâturage. Dans certains cas, c'est autour des grandes mares d'abreuvement que les agriculteurs établissent leurs champs. Cela pose des problèmes de survie des troupeaux. Il est donc, impossible pour les éleveurs de traverser les régions agricoles sans provoquer des conflits violents avec les agriculteurs, le cas de Sambéra au Boboye avec la grande mare Fetto Gaba-Gaba illustre bien ce fait. En effet, dans cette des champs ont entouré cette grande mare d'abreuvement. Cette situation a entraîné une bagarre rangée entre les agriculteurs et les éleveurs avec malheureusement des pertes en vies humaines . Cela dénote que droit foncier est reconnu uniquement à l'agriculture.

La pression agricole a eu pour conséquence la diminution du nombre des aires de pâturage devant un effectif de cheptel de plus en plus croissant. Ce qui a entraîné la surexploitation pastorale des dernières aires de pâturage existant.

Cela se traduit d'une part par l'augmentation de l'érosion hydrique qui emporte les couches superficielles déjà préparées par l'effet du piétinement des animaux et d'autre part, par la prolifération des espèces peu appétées (Zornia glochidiata qui ne laisse que de la paille sèche pendant la saison sèche) ou indésirables (Sida cordifolia et Cassia tora ). L'action conjuguée de la pression agricole et de la surexploitation pastorale est à la base de la disparition des espèces recherchées et appétées telles que Andropogon gayanus, Diheterepogon hagerupii, Hypomea involucrata , Cenchrus biflorus ...

Figure N° 5 : Evolution du cheptel (bovins ovins caprins)des trois arrondissements (Say, Kollo et Boboye) de 1990 à 2002

400000

200000

700000

600000

500000

300000

100000

0

1990

1991

1992

1993

Bovins Ovins Caprins

1994

Evolution cheptel

1995

Années

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

Projection des cheptels Bovins, Ovins et Caprins des trois arrondissements Say, Kollo et Boboye de 1990 à 2002 avec un taux d'accroissement naturel respectivement de 2%, 3% et 2,5%.

Source : Service de la Statistique et de la documentation du Ministère des ressources animales du Niger.

CHAPITRE 3 : LES RESSOURCES PASTORALES ET STRUCTURES
D'APPUI ET D'ENCDREMENT DES ELEVEURS

3.1 Les ressources pastorales

Il s'agit ici de savoir quelles sont les ressources pastorales (ressources végétales et hydriques) présentes sur les zones d'attache et sur les parcours de la transhumance dans la zone périphérique du parc du W du Niger. En effet, les informations sur l'état de ces ressources pastorales permettent de comprendre les raisons qui poussent les éleveurs à quitter périodiquement leurs territoires d'attache pour la destination du parc du W en saison sèche. Ainsi, lors du travail de terrain l'identification et la localisation (coordonnées GPS) des aires de pâturage, des mares et des puits ont été réalisées.

3.1.1 Les ressources en eau et l'état de dégradation

Les ressources en eau constituent l'ensemble de type de points d'eau servant d'abreuvement des animaux en saison sèche au niveau des zones d'attache et le long des axes de transhumance. Ces points d'eau sont certes nombreux mais en général temporaires.

- La zone de Tamou

Cette zone est traversée par les rivières Diamangou et Goroubi. Ces deux rivières servent d'abreuvement en saison des pluies et pendant la saison sèche leurs lits sont utilisés pour creuser des puisards destinés surtout à l'abreuvement des animaux. Certaines mares permanentes comme Sababaré et Kobouri sont aussi exploitées par les transhumants. On note aussi la présence d'autres mares sémi-permanentes (au nombre de 35) qui sont reparties dans les aires de pâturages et le long des axes de transhumance, mais qui sont menacées d'ensablement. Les puits pastoraux existent dans toute la zone mais ils sont pour la plupart non opérationnels. Les éleveurs de cette localité manquent des points d'eau pour l'abreuvement pendant la saison sèche. C'est ce qui explique en partie le départ précoce des bergers en transhumance.

-La zone de Gueladio

A ce niveau, l'abreuvement des animaux est assuré grâce à la rivière Goroubi pendant une partie de la saison sèche et surtout aux puisards creusés dans son lit. Certaines mares sémi-permanentes telles que Gouwa, Ranéo, Djeloga, Killilya, Kindé (...) sont aussi utilisées par les éleveurs.

Au total on dénombre 27 mares toute catégorie confondue dans la zone. De nos jours, ces mares sont menacées d'ensablement devant une pression d'un cheptel en plein croissance.

Dans cette zone, les puits pastoraux sont non seulement peu nombreux mais aussi non opérationnels dans leur majorité.

- La zone de Torodi

La zone de Torodi présente une géologie (zone de socle) qui n'est pas favorable au stockage des eaux et le fonçage des puits est non seulement difficile mais aussi la nappe phréatique est difficilement localisable (l'infiltration est réduite) car les eaux d'écoulement se versent directement dans les vallées des rivières. L'abreuvement des animaux en saison sèche est rendu possible grâce aux rivières Diguibari, Goroubi et Sirba ainsi que les puisards creusés dans leurs lits. Toutes les 31 mares répertoriées sont semi-permanentes, elle s'assèchent au plutard en fin février. La seule exception constitue la mare artificielle creusée par le PDLT, située entre Magou et Eda.

- La zone du Fleuve

Dans cette zone l'abreuvement des animaux en saison sèche est assuré grâce à la présence du fleuve Niger. Il est utilisé aussi bien par les bergers qui partent en transhumance pour la zone d'accueil du Bénin (parc côté Bénin), que les autres éleveurs autochtones. En plus de cela les différents axes de transhumance contiennent 57 mares dont 31 sémi permanentes et 5 plus ou moins permanentes (Koukada bangou, Tondi bangou, Gompo, Sabara bangou et Nafowo), sans oublier les puits au nombre de 15 qui servent aussi d'abreuvement pendant le départ en transhumance en saison dèche. A titre illustratif, "Poundou Ciminti"

est un puits pastoral de référence pour tous les bergers transhumants de Kollo et de Say en direction de Boumba.

Pour les zones situées plus au Nord (éloignées du fleuve), les éleveurs font face au manque de point d'eau d'abreuvement pendant la saison sèche, ce qui les contraint à utiliser des puits destinés à l'alimentation en eau des hommes. Cette pratique a pour conséquence la baisse de débits voire même le tarissement de ces puits entraînant souvent des conflits entre éleveurs transhumants et villageois.

Conclusion

D'une manière générale, l'ensemble de la zone d'étude (à l'exception de la zone proche du fleuve) se caractérise par une insuffisance et/ou le tarissement précoce des points d'eau ( les mares) et les quelques mares permanentes existantes sont aujourd'hui menacées d'ensablement. Cela fait d'ailleurs parti d'une des raisons principales avancées par les éleveurs pour justifier leur mobilité en direction du parc du W pendant la saison sèche. Les puits pastoraux existant sont pour la plupart non opérationnels et ceux utilisés sont confrontés à une baisse continuelle de leurs débits puisqu'ils sont exploités et par les villageois et par les éleveurs. Une situation qui entraîne souvent des conflits.

3.1.2 Les ressources végétales

L'analyse du couvert végétal nous permet d'une part de comprendre les raisons du départ en transhumance des éleveurs pendant la saison sèche vers des zones d'accueil plus au Sud, d'autre part de saisir, la stratégie des bergers dans le choix de leurs axes de transhumance. Les relevés permettent d'avoir une idée sur les ressources pastorales (points d'eau et fourrages) au niveau des aires de pâturages qu'ils exploitent sur leurs terroirs d'attache.

Les relevés de végétation ont été réalisés pendant la saison des pluies afin de mieux identifier les différentes espèces.

élémentaire (la contribution spécifique par espèces). Ils permettent également d'apprécier l'état de dégradation des aires de pâturage (la couverture de sol nu) et partant de là comprendre les raisons qui poussent les éleveurs à aller en transhumance.

La fréquence et la contribution spécifique de chaque espèce sont calculées afin de faire ressortir la diversité de la composition floristique de chaque aire.

La zone de Tamou

Le relevé a été fait à Pemboi le 21 août 2002 (orientation Nord Sud) en plein milieu de la Réserve Totale de Faune de Tamou RTFT) au Sud de Tamou. Ce choix est d'avoir une idée de la diversité d'espèces fourragères qui pousse les éleveurs à transhumer dans le parc du W. Pour comprendre l'état des aires de pâturage plus septentrionales de la zone de Tamou, l'aire de pâturage de Tchantchergou servira de référence car les caractéristiques sont identiques.

Pemboi est situé dans une formation de type savane arbustive herbacée présentant un sol argilo sablonneux. La couverture de sol nu est de 20% ce qui limite l'effet de l'érosion hydrique.

- Au niveau des résultats de la méthode du point quadrat, il a été recensé 19 espèces différentes soit 231 contacts. Les trois premières espèces herbacées fréquentes sont Loudetia togoensis (47%), Zornia glochidiata (34%), Borreria filifolia (10%). Par contre on assiste à la disparition de certaines espèces très appétées par les animaux (Andropogon pseudapricus (3%), Aristida adscensionis (1%), Anogeissus leiocarpus (3%), pennisetum pedicellatum (4%)). Cette disparition s'explique par le surpâturage car Pemboi est non seulement un lieu de transite des transhumants en direction du parc du W, mais aussi une aire de pacage des animaux des villages environnants (Moli Haoussa, Alambaré).

Les trois premiers ligneux dominants sont : Combretum micranthum (25%),

Combretum nigricans (17%), Guiera senegalensis (8%). On remarque que plus on va vers le sud plus la végétation devient fermée (plus importante).

- Résultats de la méthode du quadrat élémentaire

Cette méthode s'applique au point 0m et 100m du relevé. Cela correspond à deux résultats de surface d'échantillonnage de 1m2 pour les herbacées et deux surfaces d'échantillonnage de 100m2pour les ligneux.

Résultat des deux surfaces au point 0m : il a été identifié six espèces d'herbacées au niveau de la surface d'échantillonnage 1m2 dont les trois premières espèces dominantes sont : Zornia glochidiata 621 pieds soit une contribution spécifique de 49,32%, Loudetia togoensis 563 pieds soit 44,72% et Borreria radiata 58 pieds avec une contribution de 4,6%. Les espèces ligneuses sur la surface d'échantillonnage de 100m2 sont au nombre de six dont six Guiera senegalensis (46,16%) et trois Combretum micranthum (23,08%).

- Résultats des deux surfaces au point 100m :

Pour les herbacées il a été recensé six espèces les plus dominants sont Zornia glochidiata 380 avec une contribution spécifique de 49,09%, Loudetia togoensis 203 avec 26,23% et Borreria filifolia 126 avec 16,28%. Quant aux ligneux nous avons compté dix espèces dont les plus dominants sont : Combretum nigricans 14 avec une contribution spécifique de 48,27%, Guiera senegalensis 6 avec 20,69% et Combretum micranthum 2 avec 6,89%.

La zone de Gueladio

Le relevé a été fait le 24 août 2002 (orientation Nord- Ouest, Sud- Est) dans l'aire de pâturage du plateau de Tchantchergou qui est une aire de transit des animaux qui partent en transhumance vers le parc, car elle dispose d'importantes mares d'abreuvement.

C'est aussi une aire de pacage des animaux pendant la saison des pluies dans le but de les éloigner des champs de cultures.

Cette aire de pâturage a une formation végétale de type brousse tigrée présentant une discontinuité de végétation. La couverture de sol nu est environ de 50%, car le manque de végétation a pour conséquence la dégradation du sol par l'effet de l'érosion hydrique.

- La méthode du point quadrat a donné les résultats suivants : il y a eu
au total 165 contacts soient 7 espèces toute catégorie confondue parmi
lesquels les espèces herbacées dominantes sont Microchloa indica avec

une fréquence de 37%, Zornia glochidiata 31% et Cyanetis lanata 13%. Les ligneux dominants sont Combretum micranthum avec une fréquence de 20%, Boscia senegalensis 9% et Combretum nigricans 8%. On constate à ce niveau que la végétation n'est pas diversifiée et la prédominance de Microchloa indica s'explique par le fait que le relevé a été réalisé près d'une mare.

- La méthode du quadrat élémentaire :

Résultats des deux surface au point 0m : pour les herbacées (1m2 de surface,
trois espèces seulement), il a été compté 2144 touffes de Microchloa indica soit une
contribution spécifique de 91,12%, Zornia glochidiata 204 soit 8,67% et Lyanetis

lanata 5 soit 0,21%. Les ligneux (surface de 100m2, quatre espèces) quant à eux, ce sont Guiera senegalensis 7 individus soit une contribution spécifique de 58,33%, Combretum micranthum et Combretum nigricans 2 individus par espèce soit chacun une contribution spécifique de 16,67% et enfin Gardenia sokotensis un individu soit 8,33%.

Résultats des deux surfaces au point 100m : au niveau de la surface

d'échantillonnage de 1m2, il a été recensé deux espèces seulement. Il s'agit de Zornia glochidiata 123 individus soit une contribution spécifique de 57,21% et Microchloa indica 92 individus soit 42,79%. Pour les ligneux, il a été compté également deux individus, Combretum micranthum au nombre de 8 avec une contribution spécifique de 88,89% et Boscia angustifolia une seule espèce pour une contribution spécifique de 11,11%.

Cette méthode illustre parfaitement la pauvreté du sol qui est du type latéritique et gravillonnaire. La production herbacée est limitée et s'observe surtout aux alentours des mares où le sol est sablo -argileux. Cette dégradation du sol est en partie due à l'effet de la pression du surpâturage. Les ligneux se caractérisent essentiellement par la prédominance des combretacées.

La zone de Torodi

caractère non cultivable des espaces (sol induré) réservé au pâturage dans cette partie.

IL est important aussi de préciser que ces aires de pâturage sont totalement différentes de celles situées au Sud Ouest (régions frontalière avec le Burkina Faso) qui sont plus riches en ressources fourragères mais qui n'ont pas été traitées par manque de temps. Sur tout un autre plan cette région Est se distingue par son nombre important de bovins et la seule alternative pendant la saison sèche c'est la transhumance vers les zones plus riches, notamment celles du parc de W.

La formation végétale est du type brousse tigrée avec une succession de plage nue et de plage boisée. La végétation est très limitée car la couverture de sol est de 70%.

A la suite de la méthode du point quadrat, on a eu 8 espèces avec pour herbacées dominants Zornia glochidiata avec une fréquence de 50% et Microchloa indica avec 21%. Quant aux ligneux ceux qui dominent sont le Combretum micranthum avec une fréquence de 26% et Guiera senegalensis 14%.

- La méthode du quadrat élémentaire :

Les résultats au point 0m du transect dans la surface d'échantillonnage 1m2 pour les herbacées nous avons obtenu trois espèces dont la plus dominante est le Zornia glochidiata avec 334 individus soit une contribution spécifique de 64,85%.

Pour les ligneux sur 100m2 de surface, nous avons recensé deux espèces le Combretum micranthum 4 individus soit 66,67% de contribution spécifique et Guiera senegalensis 2 individus soit33,33%.

Les résultats au point 100m pour les herbacées dans 1m2 de surface, nous avons recensé sept espèces dont les plus dominants sont Zornia glochidiata avec 173 individus avec 52,42% de contribution spécifique et Microchloa indica 138 individus soit 41,82%. Pour les ligneux sur une surface d'échantillonnage de

100m2, il a été compté 5 espèces dont les plus dominants sont le Combretum

micranthum 5 individus soit 35,71 de contribution spécifique et Combretum nigricans 4 individus soit 28,57%.

La zone du fleuve

Elle est subdivisée en deux sous zones à savoir les régions riveraines et les zones éloignées du fleuve. C'est ainsi qu'il a été réalisé deux relevés de végétation soit un relevé dans chaque sous zone pour mieux ressortir les différents types de formation végétale.

- Au niveau de la région riveraine, le relevé a été fait dans l'aire de pâturage de Karal (situé à 2km du fleuve) le 26 août 2002 avec une orientation NE- SO. C'est une formation végétale de type savane arbustive herbacée. Le recouvrement de sol est de 15%, car le sol est argilo sablonneux où il pousse une diversité d'espèces fourragères. L'action de l'érosion hydrique est très faible. La qualité du sol ne laisse pas indifférent les agriculteurs. En effet, l'aire de pâturage est ceinturée par des champs et chaque année le front de culture avance. Karal est aussi un lieu de campement des peuls où les animaux se refugent en attendant la fin des récoltes.

Au cours de la méthode du point quadrat, il a été recensé 26 espèces dont les trois espèces dominantes sont : Zornia glochidiata et Brachiaria lata avec une fréquence de 45% chacune, Fimbrilis exilis et Meliniella micrantha avec une fréquence de 40% chacune et Eragrotis Pilosa avec 39%.

Sur l'ensemble du transect, il n'a été observé que deux ligneux. Il s'agit d'Accacia seyal et Balanites aegyptiaca.

- La méthode du quadrat élémentaire :

Pour les résultats au point 0 m du transect, il a été obtenu 9 espèces d'herbacées

(surface d'échantillonnage 1m2) dont les plus dominantes sont. Fimbrilis exilis 1596 touffes soit une contribution spécifique de 61,43%, Meliniella micrantha 378 individus et 14,55% comme contribution spécifique et Eragrotis pilosa 218 individus pour une contribution spécifique de 8,39%. Quant aux ligneux, il a été

compté quatre Acacia seyal sur la surface d'échantillonnage 100m2, soit 100% de contribution spécifique.

Les résultats au point 100m du transect ont donné 15 espèces d'herbacées sur

1m2 de surface dont les plus dominantes sont Chloris pilosa 306 individus avec
une contribution spécifique de 30,57%, Setaria inseps 164 individus pour une
contribution spécifique de 16,68% et Corcorus olitorus 157 individus soit 15,68%.

Pour les ligneux, sur la surface de 100m2, il a été compté deux espèces seulement dont Balanites aegyptiaca 12 individus et 85,71% de contribution spécifique et Acacia seyal 2 individus soit 14,29.

Cette aire de pâturage de Karal illustre bien la diversité d'espèces fourragères que renferme la zone riveraine et la particularité des espèces ligneuses constituées en majorité des arbres à épines. Les traces de l'érosion hydrique sont rares mais l'avancée des champs de cultures constitue la plus grande menace.

Au niveau des zones éloignées du fleuve, le relevé a été réalisé ( orientation Nord- Sud) le 26 août 2002 dans l'aire de pâturage située sur le plateau (entre les villages de Sambéra et Koffo) entre le Dallol Bosso et le Dallol Foga à environ 45 km du fleuve Niger. La formation végétale est du type savane arbustive herbacée, le recouvrement de sol nu est de 30%. Le sol est assez fertile, composé de l'argile et du sable et l'érosion des eaux d'écoulement est freiné par la densité de la végétation. La pression agricole y est et se manifeste par la réduction de l'aire de pâturage au Sud du village de Sambéra plaçant au milieu des champs une grande mare d'abreuvement (Fetto Gaba-Gaba). C'est aussi une zone de haute tension (conflits) entre les agriculteurs et les éleveurs qui s'accompagne souvent avec de morts d'hommes. Cette aire de pâturage est l'une des aires la plus fréquentées par les bergers car lors de notre passage nous avons compté plus de 300 bovins en pâturage. On trouve également à l'intérieur de cet espace, des campements peuls fuyant les conflits grandissant avec les agriculteurs.

Au cours de la méthode du point quadrat, il a été identifié 18 espèces d'herbacées et des ligneux. les herbacées les plus dominants sont Zornia glochidiata avec une fréquence de 39%, Microchloa indica 38% de fréquence et Triumfetta pentandra 32%. Le ligneux qui domine, est essentiellement le Combretum micranthum pour une fréquence de 27%.

- La méthode du quadrat élémentaire

Les résultats au point 0m du transect ont donné pour les herbacées sur une

surface d'échantillonnage de 1m2, 10 espèces dont les plus dominantes sont Zornia glochidiata 836 individus soit 77,84% de contribution spécifique, Cassia mimosides 105 individus avec une contribution spécifique de 9,78%.

Pour les ligneux avec une surface de 100m2, Combretum micranthum est la seule espèce observée avec 9 individus soit 100% de contribution spécifique.

Les résultats au point 100m du transect ont donné pour les herbacées (1m2 de surface) 6 espèces dont celles qui dominent sont Zornia glochidiata 542 individus soit 62,73% de contribution spécifique, Borreria radiata 131 individus soit 15,16%.

Pour les ligneux, on a relevé deux espèces seulement sur la surface

d'échantillonnage de 100m2, 9 Combretum micranthum soit 90% de contribution spécifique et un seul Guiera senegalensis soit 10%.

Tableau N° 1 : Résultat récapitulatif des relevés de végétation pour les deux espèces dominantes et leurs contributions spécifiques

METHODE

Aire de pâturage

Points quadrat

Quadrat élémentaire

Couverture sol nu

relevé

Pemboi (Tamou)

Herbacées : Loudetia togoensis 47% et Zornia glochidiata 34%

Ligneux : Combretum micranthum 25% et Combretum nigricans 17%

Point 0 m :

Point 100 m :

12%

Herbacées : Loudetia togoensis 49.32% et Zornia glochidiata 44.72%

Ligneux : Guiera senegalensis 46.16% Combretum micranthum 23.08%

Herbacées : Loudetogoensis 49.09% et Zornia glochidiata 26.23%

Ligneux : Combretum micranthum 48.27% et Guiera senegalensis 20.69%

Tchentchergou (Gueladio)

Herbacées : Microchloa indica 37% et Zornia glochidiata 31%

Ligneux : Combretum micranthum 20% et Boscia senegalensis 9%

Herbacées : Microchloa indica 91.12% et Zornia glochidiata 8.67% Ligneux : Combretum micranthum 58.33% et Combretum nigricans 16.67%

Herbacées : Zornia glochidiata 57.21% et Microchloa indica 42.79%

Ligneux : Combretum micranthum 88.89% et Boscia senegalensis 11.11%

30%

Panoma (Torodi)

Herbacées : Zornia glochidiata 50% et : Microchloa indica 21% Ligneux : Combretum micranthum 26% et Guiera senegalensis 14%

Herbacées : Zornia glochidiata 64.85% et : Microchloa indica 31.65% Ligneux : Combretum micranthum 66.67% et Guiera senegalensis 33.33%

Herbacées : Zornia glochidiata 52.42% et Microchloa indica 41.82%

Ligneux : Combretum micranthum 35.71% et Combretum nigricans 28.57%

40%

Karal

(zone du fleuve)

Herbacées : : Zornia glochidiata 45% et Brachiaria lata 45%

Ligneux : Acacia seyal 55%
et Balanites aegyptiaca 45%

Herbacées : Fimbrilis

exilis 61.43% et Melinella micranta 14.55

Ligneux : Acacia seyal 100%

Herbacées :Chloris Pilosa 30.57% et Setaria inseps 16.68% Ligneux : Balanites aegyptiaca 85.71% Acacia seyal 14.29% et

5%

Sambéra-Koffo (Zone du fleuve)

Herbacées : Zornia glochidiata 39% et : Microchloa indica 38% Ligneux : Combretum micranthum 27% et Guiera senegalensis 26%

Herbacées : Zornia glochidiata 77.84% et Cassia mimosoides 9.78% Ligneux : Combretum micranthum 100%

Herbacées : Zornia glochidiata 62.73% et Borreria radiata

15.16%

Ligneux : Combretum micranthum 90% et Guiera senegalensis 10%

15%

Conclusion sur les relevés :

Dans l'ensemble de notre zone d'étude, sur les cinq relevés quatre (Panoma, Tchantchergou, Karal et Sambéra) présentent Zornia glochidiata comme la première espèce dominante. Celui qui fait exception est l'aire de pâturage de Pamboi dans la réserve totale de faune de Tamou.

Selon les éleveurs cette espèce était considérée par le passé comme étant non appétée compte tenu de la diversité d'espèces fourragères au niveau de la zone d'attache. Actuellement, elle est devenue une espèce appétée.

Alors, la question est de savoir qu'est-ce qui a engendré la prolifération de cette espèce et la disparition des autres espèces recherchées par les éleveurs (Andropogon gayanus, Loudetia togoensis). Selon les agents d'élevage rencontrés, la disparition de la biodiversité des herbacées est liée aux défrichements des bonnes terres pour les champs et à la pression du surpâturage.

La présence du Zornia glochidiata est due à sa capacité d'adaptation aux broutages excessifs et la faciité de régénération. Sa consommation à l'état jeune (avant la maturité) entraîne le phénomène de météorisation du fait de son taux d'azote élevé et se traduit par le gonflement de ventre des animaux souvent mortel.

Dans l'aire de pâturage de Pemboi, la diversité floristique et surtout des

herbacées (Loudetia togoensis) constatée, annonce la proximité du Parc du W.

Dans l'ensemble des zones, les ligneux dominants sont surtout les combretacées secondées selon les zones par Guiera senegalensis.

Toutes les aires de pâturages sont menacées soit par la pression agricole en réduisant l'espace disponible, soit par la pression du surpâturage entraînant la disparition des espèces appétées. Les traces de l'érosion hydrique sont visibles selon les zones à travers les ravinements observés dans les aires de pâturage. Mais généralement les zones dénudées sont les plus exposées. Les résultats des relevés de végétation concernant les cinq aires de pâturages sont consultables en annexe 3.

3.2 La dégradation des ressources pastorales

3.2.1 Au niveau de la zone d'attache

La surexploitation agricole et pastorale des sols au niveau de la zone d'attache des éleveurs, a entraîné leur transformation physique et chimique. Cette surexploitation agricole se traduit par une dégradation de sa structure par la perte de sa cohérence ayant pour conséquence l'augmentation de sa sensibiité à l'érosion hydrique et éolienne. Quant aux modifications chimiques, elles résident dans l'appauvrissement de ces sols en sels minéraux c'est à dire la baisse de la

teneur en matières organiques. Cette situation est plus perceptible dans l'arrondissement de Say et Boboye.

La surexploitation pastorale a pour conséquence la glacification des sols limitant l'infiltration au profit du ruissellement.

C'est ce qui explique la dégradation des parcours de la transhumance et des aires de pâturage d'une part et d'autre part la colonisation des espaces pastoraux par des espèces peu appétées (Zornia glochidiata) et ou des espèces indésirables Sida cordifolia et Cassia tora dans toute la zone.

La surexploitation agricole quant à elle, elle se traduit par la baisse de la fertilité du sol et la suppression des jachères rendant le sol plus sensible à l'érosion.

Photo 1 : Tête de ravine illustrant l'état de dégradation des parcours
de la transhumance (Tamou)

3.2.2 La dégradation des ressources du Parc du W

Dans cette partie, il sera abordé l'impact écologique de la transhumance et sur les ressources du parc du W. Cette partie s'inspire de" la Mission d'Appui Scientifique sur la transhumance" de Bernard Toutain (mai 2001).

3.2.2.1 Impact écologique de la transhumance :

- Impact de la pâture saisonnière sur la végétation du parc

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la présence d'animaux domestiques peut même avoir un effet améliorateur pour la strate herbacée. Le broutage et le piétinement modéré provoquent le taillage des touffes d'Andropogon gayanus et les déjections animales contribuent à fertiliser le sol. Toutefois, les entretiens indiquent que certains éleveurs transhumants établissent des petits campements à l'intérieur du parc. Dans ce cas, il se produit obligatoirement une dégradation du couvert herbacé aux environs des campements par le phénomène du surpâturage localisé d'une part, et par le fait de l'existence même des campements d'autre part.

En outre, certains transhumants allument des feux tardifs dans le but de provoquer des repousses, ce qui est préjudiciable tant à la strate herbacée qu'au peuplement ligneux.

- Cas de l'émondage des arbres

D'une manière générale, le pâturage herbacé de saison sèche (paille) est pauvre en matières azotées. Pour couvrir les besoins nutritifs des animaux, le berger et son troupeau ont recours au pâturage aérien afin de combler le déficit azoté de la paille. Une des formes d'exploitation pratiquée par les éleveurs est l'émondage, souvent très sévère, des arbres et arbustes fourragers. C'est ainsi que dans la zone périphérique du parc du W, les espèces telles que Pterocarpus erinaceus, Afzelia africana, Acacia spp, Khaya senegalensis sont surexploitées par les transhumants. Ce phénomène est très peu observé à l'intérieur du parc où la qualité des repousses ( teneur en matière azotées) ne justifient pas une telle pratique.

3.2.2.2 Impact de la présence du bétail sur la faune et l'environnement du parc

La présence des éleveurs et des troupeaux transhumants dans le parc cause un certain nombre de préjudice à la faune. Il s'agit notamment :

- la destruction de l'habitat et de la perturbation de la quiétude des animaux sauvages ;

- La concurrence pour l'utilisation des points d'eau et, dans une moindre mesure, des ressources fourragères en saison sèche ;

- du braconnage pratiqué par les éleveurs transhumants ;

- L'envasement des mares et des cours d'eau

- et la dégradation du sol par tassement.

3.2.2.3 Les feux de brousse

Au parc du W, on observe généralement deux sortes de feux :

- les feux d'aménagement (feu précoce et feu de contre saison) qui sont provoqués par les gestionnaires du parc en vue d'améliorer la visibilité pour les touristes venus visiter le parc ;

- les feux sauvages qui sont causés par les éleveurs, les braconniers ou les chercheurs du miel. Les deux tiers de ces feux sont produits par les éleveurs pour diverses raisons :

· tromper la vigilance des agents de surveillance, c'est à dire pendant qu'ils s'attèlent à le combattre, la voie est libre pour le passage aux éleveurs;

· soit pour dissimuler les traces des animaux après avoir passé dans une zone donnée;

· pour éloigner les fauves qui attaquent les animaux domestiques (leur bétail) dans le parc;

· pour se venger de l'administration forestière du parc suite par exemple à une sanction.

Ces feux interviennent pendant la saison sèche lors de la transhumance. De part

leur caractère dévastateur, ils modifient dangereusement le milieu en détruisant la microfaune qui joue un rôle indispensable dans le système de l'équilibre de la chaîne alimentaire (décompositeur des matières organiques en sel minéraux) d'une part et d'autre part en anéantissant le tapis végétal qui constitue une perte considérable de la biomasse végétale utilisée par la faune en période de soudure.

3.3 Les associations d'éleveurs et les structures de l'Etat

Le questionnaire a été adressé à deux organismes étatiques (la COFO et les services d'élevage), une association d'éleveurs (AREN) et une fédération nationale d'éleveurs du Niger (FNEN Daddo). Au niveau de la ville de Say l'enquête a porté sur le service de l'élevage, la COFO (la commission foncière) et l'AREN(association pour la rédynamisation de l'élevage au Niger).

Dans le poste administratif de Torodi, outre le service d'élevage nous avons enquêté le FNEN. Ce qui est recherché sur ces organismes concerne leurs méthodes d'approches auprès des éleveurs, le flux des animaux transhumants, les conflits et leurs modes de règlement. Ces informations sont rassemblées afin de vérifier la véracité de celles fournies par les éleveurs. Il faut préciser que ces organismes ne sont pas les seuls qui interviennent dans le secteur de l'élevage au niveau de la zone périphérique du parc du W du Niger, il y a également le PGRN (arrondissements de Say et Birni N'gaouré), le PDLT à Torodi, le projet

Energie domestique (arrondissement de Say), les services de l'agriculture et de l'environnement.

Si ces organismes n'ont pas été enquêtés dans leur totalité, c'est pour une large part le temps court dont nous avons bénéficié pour ces enquêtes.

3.3.1 Les services de l'Etat et leur role

Les Services d'élevage et la Commission Foncière (COFO) ont une couverture nationale. Ces Structures de L'Etat disposent d'un pouvoir décisionnel. Elles sont animées par des fonctionnaires qui s'adjoignent au besoin par des autorités traditionnelles de l'élevage telles que les rougas et les garsos et souvent des simples bénévoles. Ces Services interviennent dans plusieurs domaines :

Le Service de l'élevage s'occupe de la santé animale. Les agents d'élevage procèdent à la vaccination des troupeaux et aux soins en cas de maladie. Ils s'organisent en unité légère pouvant intervenir rapidement dans les villages en cas de besoin ;

Sur le plan administratif, ils procèdent au suivi des troupeaux quant à leur effectif et leur mouvement dans le temps et dans l'espace. Cette tâche s'avère souvent difficile à appliquer ;

Ils assurent l'encadrement technique des éleveurs notamment dans l'alimentation du bétail, l'embauche et les soins préventifs ;

Ils interviennent dans la prise de décision concernant les tracés des couloirs de passage, la délimitation des aires de pâturage et la prévention des conflits ;

Ils viennent en appui aux projets à vocation pastorale ;

Ils délivrent les certificats internationaux (CIT) pour la transhumance transfrontalière ;

La COFO s'occupe de la sécurisation foncière, de la prévention et de règlement
de conflits. Elle dispose d'un pouvoir décisionnel. Elle procède à la
sensibilisation, l'information et l'éducation de tous les acteurs ruraux

(agriculteurs et éleveurs). Il est installé au niveau des chefs lieu des cantons des commissions foncières de base (COFOB) qui interviennent au niveau cantonal.

3.3.2 Les organisations d'éleveurs

Il s'agit de l'AREN et du FNEN qui sont des associations modernes d'éleveurs. Elles sont composées des anciens fonctionnaires, des rougas, des garsos, des anciens bergers et des éleveurs propriétaires. Leur rôle et de promouvoir le développement de l'élevage par la sensibilisation et l'éducation des éleveurs. La sensibilisation des éleveurs se fait à travers l'information sur les droits et les obligations des différents acteurs.

Ces associations interviennent également dans les règlements des différents conflits entre agriculteurs et entre éleveurs eux même. Il faut toute fois noter une faible dynamique associative dans la zone périphérique du parc du W. cette situation s'illustre à travers l'utilisation concurrentielle des ressources entre les éleveurs, la récurrence des conflits et le faible impact de ces associations dans les règlement des conflits.

CHAPITRE 4 : LE PARC ET LA TRANSHUMANCE

4.1 Le Parc National du W du Niger et sa zone périphérique

4.1.1 Histoire de la mise en place du parc du W

La région du parc a été classée d'abord en 1926 avec le statut de parc de refuge

des cercles de Say et Fada protégeant ainsi une surface de 5.430 Km2. Le but avoué de cette mise en défens était de renouveler des stocks de faune qui, jusque là ne cessaient de régresser en nombre. Le choix du site devait satisfaire une condition primordiale : ne pas perturber les activités économiques de la colonie. Voilà pourquoi la zone du parc du W fut retenue pour la création d'une aire protégée, la densité humaine y étant très faible à cause de la prolifération des maladies (trypanosomiase et l'onchocercose). Grâce à la richesse de ces écosystèmes, le parc de refuge a joui de l'attention particulière des scientifiques réunis à Londres en 1933. La convention qui en découla recommanda le classement du parc de refuge en parc national. En 1937, l'administration territoriale a concrétisé les recommandations de la" convention de Londres", une mission d'études fut confiée au vétérinaire Fiasson. Préoccupé par la conservation des écosystèmes de la zone, il a conseillé vivement le classement du parc de refuge en parc national dans les meilleurs délais. Cela signifiait que la seule protection de la faune instituée par le parc de refuge ne suffisait pas et qu'elle devait ainsi s'étendre à l'ensemble du milieu naturel. De ce fait aucune installation humaine ne pouvait être tolérée au sein du futur Parc National du W.

Ainsi le 13 avril 1938, se réunirent à Niamey Mr Esperet (administrateur du cercle de Niamey), Mr Fiasson et Mr Vanier (adjoints des services civiles) pour décider du sort des villages situés dans le parc. Ces derniers ont été déplacés par la force et réinstallés plus au Nord dans l'actuelle Réserve de Faune de Tamou (procès verbal de la commission, nommée par décision n° 523 A/E du 13/04 1938).

une surface supplémentaire de 5020 km2, crée la plus grande aire protégée de l'Afrique de l'ouest. Cet entité obtient le nom de "Réserve Totale de Faune du W du Niger"(arrêté n° 7640 SE du 25/06/1952). L'année suivante est redéfinie la frontière entre le Niger et la Haute Volta à l'intérieur du parc (arrêté n° 2606 SE du 14/04/1953 et n° 4676 SE du 25/06/1953), ce qui n'aura pas d'incidence sur les limites du parc. Enfin, le 04 août 1954, la réserve fut proclamée "Parc National du W du Niger".

Actuellement, le parc international du W se situe à cheval sur trois pays. Avec ses 10.230 Km2, il est l'un des plus vastes de l'Afrique Occidentale dont 2.350 km2 appartiennent au Burkina Faso, 5.680 km2 au Bénin et 220.000 ha au Niger.

Depuis 1996, le parc du W est inscrit dans la convention des zones humides dite « Convention de RAMSAR » et il est aussi reconnu depuis 1997, Réserve de la Biosphère (MAB) par l'UNESCO.

4.1.2 Localisation du parc du W du Niger

Le parc National du W du Niger se trouve dans l'extrême sud- ouest du pays (département de Tillabery, arrondissement de Say), frontalier des parcs nationaux homologues du Bénin et du Burkina Faso.

D'une superficie de 220.000 hectares, soit 0,2% de la superficie totale du pays. Ce parc se situe dans la zone sahélo-soudanienne, entre les latitudes 11°54' et 12°35' N et les longitudes 02°04' et 2°50' E. Il est limité au Nord par la rivière Tapoa, au Sud par la rivière Mékrou, à l'Est par le fleuve Niger et à l'Ouest par la frontière nigéro-burkinabée. La carte ci dessus illustre le parc et ses zones périphériques :

4.1.3 Aperçu de la biodiversité du Parc National du W

La portion du Parc National du W située au Niger représente une partie de la zone biogéographique de forêts claires/savanes d'Afrique de L'Ouest liée au domaine climatique soudanien et sahélo-soudanien. Cette aire protégée renferme plus de 80% de la diversité biologique du pays.

4.1.3.1 Au niveau de la flore

La région du W se caractérise par une grande variété d'habitats s'étendant des cuirasses gréseuses des plateaux au plan d'eau de la vallée du fleuve Niger. Le relief détermine des paysages diversifiés qui sont un des atouts touristiques et un des agréments du Parc.

En raison des caractéristiques édaphiques et orographiques, les différentes formations végétales alternent, constituant un mosaïque de paysages conforme à la succession pédologique le long des toposéquences. L'inventaire floristique, loin d'être terminé, comprend plus de 500 espèces végétales. Les espèces ligneuses sont adaptées à la longue saison sèche et chaude qui caractérise ce milieu : elles adoptent une vie ralentie avec chute des feuilles.

Les espèces liées à des sous-sols plus humides sont sempervirentes ou semisempervirentes.

On aboutit ainsi à des forêts galeries, le long des cours d'eau. La hauteur des arbres (près de 30 m), la contiguïté des canopées, l'abondance des lianes donne alors l'impression de forêts tropicales denses. Dans ces lieux, une couverture épaisse d'humus se forme. Comme dans la plupart des savanes africaines, les formations ouvertes de la région du W du Niger ne sont pas des formations climaciques. Leur présence est le résultat d'une interaction ancienne entre formation végétale d'une part, et l'utilisation par la faune sauvage et par le bétail, d'autre part. Ces plages herbacées contribuent à augmenter la diversité animale et végétale de cette région. Elle est entretenue par une activité d'aménagement traditionnelle dans toute cette zone : le feu de brousse.

En s'inspirant de l'ouvrage de Koster S.(1981), on peut considérer qu'il existe cinq grands types d'habitats : les plaines d'inondation, les forêts galeries, les savanes arborées, les savanes arbustives et les savanes herbacées :

Les plaines d'inondation

La principale zone d'inondation du parc se situe le long du fleuve Niger, une autre beaucoup plus modeste est au niveau de la confluence du Niger et de la Mékrou. Elle correspondent à de sols lourds, à hydromorphie saisonnière de surface et à tendance vertique.

Pouvant s'étaler sur plusieurs hectomètres, elles sont couvertes des buissons épineux (Mimosa pigra) et bordées des palmiers Borassus aethiopicus. Les graminées sont généralement vivaces (Andropogon gayanus, Hyparrhenia cyanescens, Vetiveria nigratiana, Sporobolis pyramidalis, Jardinia congoensis).

Elles peuvent atteindre 3 m de hauteur. Dans les zones argileuses, des formations herbacées tendent au marécage, avec des cypéracées du genre cyperus.

- Les galeries forestières

Selon les qualités, l'humidité et la profondeur des sols, on peut distinguer trois catégories de formation constituant des galeries plus ou moins denses le long des principaux cours d'eau :

- les galeries forestières à feuillage caduc : cette formation se développe en bordure des petits cours d'eau saisonniers. Les espèces caractéristiques sont Anogeissus leocarpus, Pterocarpus erinaceus, Diospyros mespiliformis, Tamarindus indica, Daniellia oliveri ;

- les galeries forestières sémi-sempervientes : ces formations assurent la transition entre le talweg humide et le sol plus sec des plateaux avec Pourpartia birrea, Craveta religiosa, Vitex chrysocarpus, Acacia ataxancanta et les mêmes espèces que la formation suivante.

- les galeries forestières sempervirentes : elles sont établies en sol profond dans les principaux talwegs. Elles sont localement denses. Les arbres atteignent jusqu'à trente mètres de hauteur (30 m) et portent une abondance de lianes. Les essences principales sont : Diospyros

mespiliformis, Kigelia africana, Anogeissus leocarpus, Daniellia oliveri, Khaya senegalensis, Mytragina inermis, Borassus aethiopicus, Nauclea latifolia. Un étage d'espèces arbustives se développe à l'intérieur de la galerie avec Mimosa pigra, Combretum paniculatum, Cola laurifolia .

Ce milieu ne brûle généralement pas, sauf localement, en années très sèches.

Toutes les formations végétales qui vont suivre connaissent plus ou moins régulièrement le risque d'incendie (aménagement).

Les savanes arborées

Ce type se caractérise par une futaie ouverte, de hauteur hétérogène comprise entre 8 et 25 mètres. Le sous bois arbustif est assez dense. La canopées n'est pas jointive et permet toujours un ensoleillement au sol ce qui entraîne la présence des graminées pérennes. C'est une des formations avec la savane arbustive les plus étendues dans le Parc National du W. Elle abrite la majeure partie de la faune d'ongulés en lui fournissant soit un abri, soit de la nourriture. En zone périphérique, c'est la formation qui est la plus souvent défrichée pour les cultures ou utilisée pour le pâturage du bétail. Elle peut être distinguée en plusieurs autres sous formations selon les espèces végétales dominantes. Parmi les principales espèces : Combretum nigricans, C. glutinosum, C. paniculatum, C. micranthum, C. collinum, Crossopteryx febrifuga, Piliostigma reticulatum, Terminalia avicennoides, Guiera senegalensis, Andropogon gayanus, Andropogon pseudapricus, A. fastigiatus, Hyparrhenia involucrata, Loudetia togoensis, Butyrospermum paradoxum, Daniellia oliveri, Ximinia americana, Gardenia sokotensis, Securinega vorosa, Balanites aegyptiaca, vitellaria paradoxa, Isoberlina doka, Acacia ataxacantha, A. seyal, A. sieberiana...

Cette formation peut passer à des savanes boisées voire des forêts claires quand l'humidité et la richesse des sols deviennent importantes. A l'inverse quand les condition sont défavorables, il dégage alors une formation plus basse et plus ouverte.

Les savanes arbustives

micranthum, C. glutinosum, C. nigricans, Dicrostachys glomerata et Guiera senegalensis.

On observe également quelques arbres en bosquet ou isolés atteignant 10 m de hauteur. Les herbacées sont composées de Loudetia togoensis, L. annua, Ctenuim newtonii, Hyparrhenia involucrata et Andropogon gayanus.

Les savanes herbacées

On distingue deux types de formations selon la topographie : les formations du sommet des plateaux et celles des plaines d'inondation des cours d'eau. Toutes ces formations forment des buissons d'arbustes (Combretum nigricans, C. glutinosum, Acacia ataxacantha) et d'arbres au niveau des plateaux sur plusieurs kilomètres carrés. Au niveau des vallées des cours d'eau ce sont essentiellement des espèces annuelles : Loudetia togoensis, Micrachloa indica, Andropogon fastigiatus, A. pseudapricus.

Toutes ces formations végétales servent des niches écologiques (habitats) pour l'ensemble de la faune riche et variée du Parc National du W.

4.1.4 Les statuts juridiques du parc du W

4.1.4.1 Sur le plan national

Propriété publique nationale, la région du W a donc été classée comme Parc National par le décret du 04/08/1954 (Parc National au sens de l'article 2 de la Convention Internationale de Londres du 08/11/1933).

L'administration nationale responsable de cette aire protégée se compose en deux partie, l'une centralisée sur Niamey au niveau de la DFPP (Direction de la faune, de la pêche et de la pisciculture sous tutelle du Ministère de l'Hydraulique et de l'Environnement), l'autre décentralisée se situe à Tillabéry au niveau de la Direction Départementale de l'Environnement mais aussi à Say pour les services d'arrondissement.

Tapoa (village à l'entrée du parc) où se trouvent les locaux de la direction et d'où partent les patrouilles de surveillance et les véhicules des touristes.

Le Parc National n'héberge pas de résidents. Les activités humaines (chasse, pêche, cueillettes, exploitation du bois, pâturage, essartage) y sont interdites.

Le parc peut être visité par toute personne ayant acquis un permis de passage à la Tapoa (5.000 F CFA la journée pour les touristes étrangers, mais gratuite pour les nationaux).

Il est obligatoire d'être accompagné par un guide sur les 500 Km de pistes de vision. Aucun campement n'est autorisé la nuit sauf exception (études scientifiques) à condition alors de prendre avec soi un garde-chasse armé.

4.1.4.2 Sur le plan international

En dehors de son statut d'une aire protégée nationale, s'ajoutent des statuts d'envergure internationale : Réserve de la Biosphère (programme MAB) et site du Patrimoine mondial. En 1996, cette aire protégée a été inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial Naturel de l'UNESCO. La région du W présente en effet, une "valeur universelle exceptionnelle" au regard des critères 2 et 4 des biens naturels du Patrimoine Mondial. L'inscription du parc sur la liste lui confère un prestige indéniable. Elle engendre aussi des obligations pour l'Etat concerné, auquel la protection de ce bien incombe au premier chef et qui en devient responsable vis-à-vis de la communauté internationale. Le comité du Patrimoine Mondial peut venir en aide aux aires protégées inscrites sur sa liste à leur demande à travers son Fond d'aide, qui dispose d'environ 2,5 millions de dollars par an. A ce jour, le Parc National du W n'a encore rien perçu à titre d'aide même si le besoin s'en fait cruellement ressentir.

Pour ce qui est des réalisations concrètes et donc des aides financières extérieures pour le parc, le Comité du Patrimoine Mondial est relayé par le Programme MAB (Man and Biosphère) de l'UNESCO et par le FED de l'Union Européenne (Fond Européen de Développement). Le parc de W est en effet reconnu depuis 1997, "Réserve de la Biosphère (MAB)" par l'UNESCO. De plus,

un projet de développement, d'aménagement et de mise en valeur socioéconomique (ECOPAS) financé par le FED est actuellement entrain d'intervenir dans le complexe parc du W (Niger, Burkina Faso et Bénin). Cette partie sera abordée en détail au niveau du point suivant du travail " présentation de la structure d'accueil".

Au-Delà de ces statuts internationaux (site du patrimoine mondial et Réserve de la Biosphère) qui affectent directement une aire protégée, comme le parc du W, il existe différentes mesures internationales concernant la protection et la conservation des ressources naturelles dans mais aussi hors des aires protégées des pays qui ont ratifié ces conventions.

Celles intéressant la faune sauvage africaine, ont toute été signées par le gouvernement nigérien ce qui démontre le véritable intérêt du pays pour la préservation de la biodiversité.

Ainsi, en 1990 le Niger était le seul pays africain à avoir adhéré aux quatre conventions que sont :

- la convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles dite "Convention africaine" ou "Convention d'Alger" (Alger, 1968) ;

- la convention sur les zones humides d'importance internationale, spécialement comme biotope de l'avifaune aquatique, dite "Convention de Ramsar" obligeant les parties contractantes à conserver les zones humides abritant les habitats d'oiseau d'eau (Ramsar, 1991) ;

- la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, dite " Convention de Washington" ou CITES qui vise à mettre fin à la surexploitation des espèces sauvages en danger (Washington, 1973) ;

- la Convention sur les animaux sauvages migrateurs, dite "Convention de Bonn" qui cherche à élaborer des réseaux de protection sur les parcours internationaux de faune migratrice (Bonn, 1979).

Ces conventions témoignent d'une prise de conscience internationale relative

aux multiples aspects des problèmes environnementaux.

Elles permettent également la consolidation de l'intégrité des aires protégées et tentent aussi de limiter les pressions perturbatrices et destructrices hors de celleci.

La République du Niger est finalement très volontaire vis-à-vis de ces types de mesures et stratégies qui visent à protéger et conserver les ressources naturelles. Pour se faire, il a été crée plusieurs zone périphériques pour assurer une meilleure protection du Parc National du W du Niger.

4.1.5 Son mode de gestion

Un parc national doit s'efforcer de répondre à quatre missions essentielles (ENGREF, 1992) :

- Protéger les paysages, les habitats, la biodiversité ce qui n'exclut pas une gestion active et raisonnée notamment par une utilisation maîtrisée du feu,

- mettre à la disposition d'un public aussi large que possible le patrimoine naturel que représente le parc en évitant d'apporter à la faune des graves perturbations et sans nuire à la qualité des sites,

- être le support d'activités scientifiques sur l'organisation et le fonctionnement des écosystèmes naturels et proposer à des équipes scientifiques un programme de recherches finalisé en priorité sur une meilleure gestion du parc,

- encourager, dans la zone périphérique, des actions permettant des relations aussi peu conflictuelles que possible avec les populations riveraines.

La gestion du parc côté nigérien s'organise en trois sections bien distinctes. La

première, nommée "Aménagement et développement des aires protégées contiguës" ( c'est à dire le parc national du W, sa zone tampon et son espace périphérique qu'est la Réserve Totale de Faune de Tamou), a pour mission de faire études de recensements de flore et de faune, d'entreprendre une gestion écologique du parc (suivi de l'évolution des mares, contrôle des feux de brousse), et d'assurer le bon état des pistes afin de garantir dans tous les endroits du parc le meilleur accès possible aux gardes-chasse, aux touristes et aux scientifiques. La deuxième est en charge de la protection et de la surveillance du

parc. Cette section a pour but d'assurer le respect de la réglementation du parc. Pour cela des patrouilles de surveillance à bord des véhicules tout terrain sillonne l'intérieur du parc et sa zone tampon pour essentiellement préserver ces lieux de menaces des braconnage et pastoralisme (pâturage illégal). Il est important ici de préciser que les moyens mis à la disposition des missions de patrouilles de surveillance sont très insuffisants vu l'étendue de la zone à couvrir (220.000 hectares) et en plus les quatre postes forestiers (la Tapoa, Koro Goungou, Karékopto et Boumba) sont insuffisants et mal équipés.

Enfin, la troisième section s'occupe des aspects administratifs, logistiques et touristiques (guides, droits d'entrée...). Sur le plan financier, le parc du W du Niger bénéficie d'un budget annuel de la part de l'Etat bien que très variable d'année en année ( pas plus de 20 million de francs CFA).

Le parc ne peut espérer une autonomie financière puisque les recettes liées aux droits d'entrée et aux amendes dues aux activités illégales, sont versées directement et intégralement à l'Etat (au niveau du service de l'environnement de l'arrondissement de Say).

Depuis l'avènement du projet ECOPAS (Ecosystème Protégé au Sahel), on note un appui matériel considérable dans le cadre de cette gestion.

4.1.6 Le parc du W du Niger et ses zones périphériques

Pour une meilleure gestion du parc, il a été créé plusieurs sous zones qui ont chacune un statut réglementaire différent :

La zone tampon correspondant à une bande large d'une quinzaine de kilomètres longeant la rivière Tapoa de la frontière nigéro/burkinabé au fleuve Niger.

Elle n'est définie par aucun texte juridique mais la réglementation de la Réserve et du parc y est appliquée formellement : aucune culture, aucun pâturage, aucune habitation n'est toléré hormis le village de Moli Haoussa (situé à l'entrée de cette zone tampon) et le village de la Tapoa (situé à la limite Nord du Parc sur la rivière Tapoa) qui abrite l'administration forestière chargée de la surveillance du parc.

La Réserve Totale de Faune de Tamou d'une superficie de 140.000 hectares, est créée huit ans après le parc notamment le 8 août 1962 dans le but d'améliorer la protection du Parc du W. Malgré, son statut de réserve cette zone est actuellement densément peuplée. Elle abrite plusieurs villages (Tamou, Alambaré, Tchoura, Leledji). Cette pression démographique s'accompagne de l'extension des activités humaines en direction du Parc. Initialement, cette Réserve bénéficiait d'une réglementation reposant sur :

- permis de visite obligatoire,

- tout acte de chasse ou de capture est formellement interdit,

- toutes construction des nouvelles habitations ou campement, le défrichement des nouvelles terres, la coupe d'arbres et la pêche sont également interdites,

- il n'est toléré que quelques cueillettes et le ramassage de bois morts. De nos jours, ces textes ne sont pas appliqués face la pression démographique croissante, induisant à son tour une pression agricole et pastorale sans précédent. Au cours de nos investigations sur le terrain, il a été noté la présence massive des éleveurs pratiquant le pâturage dans cette réserve (Pemboi) d'une part et d'autre part les alentours du village de Tamou sont soumis à un défrichement intense (les arbres sont coupés et brûlés) pour la création des nouvelles terres de cultures.

La zone d'Aïnoma correspondant à la partie nord est de la Réserve Totale de Faune de Tamou soit 64.000 hectares, est créée en 1976 par les autorités nigériennes pour solutionner le problème de terres de migrants (en majorité des djermas) venus des régions septentrionales du département de Tillabéry, secoués par la sécheresse de 1984. Ces migrants agriculteurs sont venus s'ajouter aux pasteurs peuls qui y vivaient déjà. Cette cohabitation, a fait de cette zone un noyau des tensions foncières. Cette situation se traduit par une pression de plus en plus forte sur les ressources du parc.

La Réserve Partielle de Faune de Dosso Sur la rive gauche du fleuve Niger : elle fut créée en 1962, et couvre une superficie de 306.000 hectares allant de Kirtachi au nord et Gaya au sud. Dans cette zone aucune réglementation n'est appliquée, parce que les paysans défrichent à leur gré les terres. C'est aussi une zone de tension entre agriculteurs et éleveurs, du fait des champs pièges qui entourent

les points d'eau (le cas de Fetto Gaba Gaba à Sambéra) ou alors ce sont les aires de pâturages qui disparaissent complètement.

Le plateau de Kouré d'une superficie de 5.000ha, servant de refuge aux dernières espèces de Girafes, qui est désormais prise en compte par le programme ECOPAS pour une meilleure protection.

4.2 La mobilité pastorale : le déroulement de la transhumance

Dans cette partie, il sera question du historique de la transhumance et de son déroulement. Il s'agit de voir comment elle s'organise chez les peuls vivant dans la zone périphérique du parc du W.

La population enquêtée est composée de 33 éleveurs qui sont en majorité des propriétaires, parce que le moment de l'enquête a coïncidé avec le départ en transhumance du bétail. Au cours de l'enquête, nous avons rencontré quelques transhumants mais la majorité était déjà partie et donc nous nous sommes reportés sur les éleveurs propriétaires présents sur les terroirs d'attache.

La particularité de ces éleveurs enquêtés est qu'ils ont généralement un âge avancé, c'est pourquoi ils ne partent pas en transhumance car ne pouvant pas affronter les difficultés liées à celle-ci.

Mais à leur jeune âge, ils ont tous reconnu avoir pratiqué cette tradition et ils détiennent encore son secret. Ils sont surtout sollicités pour leurs bons conseils sur le choix des axes à emprunter pour aller en transhumance.

4.2.1 Historique de la transhumance dans le parc W

La transhumance a d'abord pour fondement la recherche de l'eau et du pâturage pour le bétail. Les bergers et leurs troupeaux migrent de ce fait, des zones sahéliennes ou soudano sahéliennes vers les zones soudaniennes ou guinéennes. On peut aussi ajouter à cette raison de déplacement la pression agricole et le caractère culturel de la transhumance chez les peuls.

Leurs mouvements sont déterminés par les fluctuations dans le temps et dans l'espace, des quantités et qualités des fourrages herbacés ou ligneux.

D'après Toutain et al. (2001), " le principal motif de la transhumance est le manque momentané ou saisonnier des fourrages et d'eau dans les zones de résidence. Cette situation survient au cours de la saison sèche."

qui ont caractérisé cette période. Leur installation effective remonte aux années 80, grâce à la campagne d'éradication des maladies à vecteurs tels que glossines, simulies, qui faisaient rage dans cette région. A cette période les terres vierges existent tout au tour des campements peuls, c'était la brousse et la végétation était identique à celle de l'actuel parc. Selon les entretiens avec les éleveurs, pour faire paître les animaux, il suffisait de s'écarter de quelques mètres des habitations, la nature offre des ressources pastorales riches et variées.

Il n'y avait aucune difficulté. Cela n'est guère le cas aujourd'hui. Les terroirs d'attache des éleveurs et les parcours habituels sont confrontés actuellement à une raréfaction et à une dégradation de leurs ressources naturelles. Ce processus est le fruit d'une crise environnementale qui s'est mise en place dans cette région suite aux graves sécheresses des années 70 et qui se perpétue dorénavant avec l'augmentation de la population (arrivée d'important flux d'immigrés zarma et haoussa) dont le mode de vie a toujours reposé largement sur le libre accès aux ressources naturelles et à leur exploitation.

Dans ce contexte, ces peuls vivant dans la zone périphérique se sont adaptés et ont développé une nouvelle stratégie. Cette stratégie consiste à transhumer dans l'aire protégée du parc du W pour y pâturer illégalement.

Ce phénomène est assez récent puisque les transhumants ont franchi la rivière Tapoa (limite nord du parc) et le fleuve Niger (limite est du parc) à partir de 1984 (Bénoit, 1998). Alors comment s'organise cette transhumance dans la zone périphérique du parc du W du Niger.

4.2.2 Déroulement de la transhumance dans la zone périphérique

4.2.2.1 Composantes de la transhumance : les bergers et les animaux 4.2.2.1.1 les bergers

rôle d'intercéder en faveur des bergers en cas de conflit avec les forestiers ou les agriculteurs.

Il est le conseiller des éleveurs et décide en dernier ressort de l'itinéraire à suivre, bref, c'est le responsable pastoral. L'âge des bergers transhumants au cours de cette année 2002, varie de 16 à 55ans.

Tableau N°2 : âge des bergers

Age en année

Nombre

Pourcentage

16 -20

4

12.12%

20 -30

16

48.48%

30 -50

11

33.33%

50 et plus

2

6.07%

Observation totale

33

100%

 

Partant de ces informations, on peut déduire que la majorité des bergers transhumants (plus de 81%) ont un âge compris entre 20 et 50 ans. Les jeunes sont peu représentés et surtout au stade initiatif. Quant aux personnes âgées (plus de 50), ce sont surtout les encadreurs expérimentés (les garsos et les bergers) qui ont comme principal métier la conduite des animaux en transhumance.

Le plus souvent les bergers vont en transhumance en groupe (entre 2 et 6 .) C'est souvent les éleveurs d'une même localité qui partent ensemble. Cette stratégie consiste à faire face aux prédateurs (lions, hyènes) dans la zone d'accueil du parc du W d'une part et d'autre part la facilité de détacher un berger pour revenir à la zone d'attache prévenir le propriétaire du troupeau en cas de conflit avec les forestiers du parc (amendes ou saisie de troupeau).

Les bergers conduisant les troupeaux en transhumance sont majoritairement les membres de la famille de l'éleveur propriétaire (fils, neveu, frères) et ne reçoivent aucune rémunération au retour. Cette conduite peut, dans certains cas, se faire par un berger, à qui la population non peule (Gourmantché, Djerma, Haoussa) confie leurs animaux en contre partie de l'argent, des vivres ou des vaches. Le cas des bergers transhumants propriétaires se compose des garsos qui

sont les "autorités" lors de la transhumance. Ils interviennent dans les règlements des conflits. Le tableau ci-dessous illustre bien cette pratique :

Tableau N°3 : conduite des troupeaux

Variables

Nombre de fois cité

Fréquence

Membre de la famille

24

72.7%

Berger propriétaire

10

30.3%

Berger non propriétaire

5

15.1%

Autres

0

0%

Observation totale

33

 
 

4.2.2.1.2 Les animaux concernés par la transhumance

Selon les résultats des enquêtes, les animaux concernés par la transhumance sont uniquement les bovins. Car ils sont plus résistants que les autres et leur valeur économique n'est point à comparer. Ces bovins sont la plupart de race Djelli, d'autres espèces comme le Bororo et l'Azawak sont aussi concernés par la transhumance.

Les éleveurs enquêtés possèdent aussi des petits ruminants (ovins et caprins). Les 33 éleveurs totalisent 942 ovins (soit en moyenne 29 ovins par éleveur) et 696 caprins (soit en moyenne 21 caprins par éleveur).

L'effectif total de bovins pour les 33 éleveurs enquêtés est de 1.933 têtes dont 1.765 partis en transhumance. Les bovins qui ne sont pas partis en transhumance sont généralement malades ou trop faibles et squelettiques (indicateurs par excellence de la pénurie de ressources pastorales dans les terroirs d'attache). Certaines raisons telles que la gestation ou les groupes laitiers, peuvent pousser l'éleveur à les garder au campement. Les deux éleveurs qui n'ont pas donné de réponses, ont affirmé qu'ils possèdent des petits troupeaux et ils les gardent à la maison de crainte de se retrouver sans vaches, surtout avec les massacres des animaux que pratiquent les forestiers du Bénin.

Le tableau N°4 : les raisons du non départ :

Variables

Nombre de fois cité

Fréquence

Non -réponse

2

6.1%

Groupe laitier

8

24.2%

Animaux malades

3

9.1%

Gestation

8

24.2%

Autres (faiblesses)

18

54.5%

Observations totales

33

 
 

4.2.3 Le choix des axes de transhumance

Les axes de transhumance représentent les itinéraires que les éleveurs et leurs troupeaux empruntent pour se rendre à la zone d'accueil. Ces pistes sont de type traditionnel, officiel ou non. Les points de repères sur les différents parcours sont constitués par ordre des aires de pâturage (ressources fourragères), les points d'eau ( pour l'abreuvement), les marchés, les villages et les rivières. Les marchés et les villages sont des lieux d'échange d'informations avec d'autres bergers. Ces informations concernent le plus souvent les zones les plus surveillées par les forestiers dans le parc et éventuellement les sanctions infligées lors de la transhumance passée. Le marché peut aussi être un lieu de ravitaillement où les transhumants achètent leur provision de vivres.

Les aires de pâturage et les points d'eau trouvent leur justification à travers leur utilité pour les transhumants. En effet, les éleveurs exploitent ces ressources avant d'arriver au niveau de la zone d'accueil. Les ressources pastorales déterminent le degré de fréquentation d'un axe de transhumance par les éleveurs. Par exemple dans la zone du fleuve, tous le éleveurs en provenance des arrondissements de Say et de Kollo en direction de Boumba connaissent le puits pastoral dénommé " Poundou ciminti " qui constitue un repère indiscutable.

100% des éleveurs enquêtés sont unanimes que le choix du parcours est lié aux ressources pastorales et aux marchés. Toutes les pistes cherchent à relier ces points stratégiques.

Selon les observations sur le terrain, les aires de pâturage qui longent les différents parcours de la transhumance sont dégradées (l'effet de surpâturage et de l'érosion hydrique) et sont envahies par des espèces peu ou pas appétées (zornia, sida cordifolia et cassia tora) par les animaux, sur l'ensemble de la zone d'attache.

Les Bergers qui partent en transhumance pendant la saison sèche utilisent pour l'abreuvement des animaux les puits, les cours d'eau permanents (fleuve Niger), les cours d'eau temporaires (Tapoa, Goroubi), les mares permanentes (surtout dans la zone Nord du fleuve), les puisards (creusés dans les lits des rivières) et dans une moindre mesure les mares temporaires surtout pour les transhumants qui quittent tôt (février).

Tableau N° 5 : points d'eau

Variables

Nombre de fois cité

Fréquence

Forages

0

0%

puits

33

100%

puisards

9

27.3%

Cours d'eau permanent

23

69.7%

Cours d'eau temporaires

18

54.5%

Mares permanentes

12

36.4%

Mares temporaires

13

39.4%

Observation totale

33

 
 

Les points d'eau les plus utilisés par les bergers pendant la saison sèche sont les puits, les cours d'eau permanents et temporaires.

Certains facteurs peuvent influencer le parcours de la transhumance notamment
les points de ravitaillement, les lieux de rencontre avec d'autres bergers et les
marchés. Comme il a été dit précédemment ces lieux ont pour rôle l'échange

d'informations relatives aux ressources pastorales et les endroits surveillés par les forestiers à l'intérieur du parc.

A savoir si les éleveurs adaptent la même piste, les 32 éleveurs ont affirmé ne pas changer de piste de transhumance et un seul a dit changer de parcours à cause de la haute surveillance des forestiers sur son parcours. Dan le tableau en Annexe 4, toutes les pistes ont été reprises ainsi que les indicateurs influençant leur adaptation ou non par les éleveurs transhumants.

4.2.4 Par qui se fait le choix du parcours de la transhumance

Selon les résultats des enquêtes, l'axe de transhumance pendant la saison sèche, est choisi le plus souvent par l'éleveur propriétaire après avoir reçu des conseils et des informations auprès du garso ou de rouga. Mais la réalité du terrain peut aussi influencer le berger transhumant à changer le parcours choisi par le propriétaire, notamment la disponibilité des ressources pastorales sur l'axe.

Les informations rapportés par les éclaireurs (personne dépêchée pour sillonner la zone d'accueil avant le départ en transhumance pour s'enquérir de l 'état des ressources pastorales et surtout l'organisation de la patrouille forestière) peut servir aussi au choix de l'axe.

Tableau N° 6 : le choix du parcours

Variables

Nombre de fois citée

Fréquence

Doyen famille

0

0%

Propriétaire

31

93.9%

Berger transhumant

33

100%

Garso-Rouga

33

100%

Associations éleveurs

2

6.1%

Observation totale

33

 
 

4.2.5 Les dates de départ en transhumance

En 2002, les départs en transhumance ont débuté en février et se sont poursuivis jusqu'en mai avec un important flux en mars et avril. Le temps de parcours pour rejoindre la zone d'accueil varie de 3 à 20 jours. Le choix de la date de départ en transhumance dépend de beaucoup d'indicateurs. Ainsi le départ s'annonce dès que les dernières mares au niveau de la zone d'attache s'assèchent et que les aires de pâturage manquent de fourrages.

Comme autre indicateur de ce départ, qui n'est autre que la conséquence logique des précédents, c'est l'amaigrissement des vaches qui présentent un état de fatigue général. Le départ massif au mois de mars s'explique également par la chaleur excessive au niveau des zones d'attaches, augmentant graduellement le besoin en eau des animaux.

Aussitôt que ces indicateurs s'observent sur le terroir d'attache, le départ intervient.

Tableau N° 7 : dates de départ en transhumance

Variables/dates

Nombre d'éleveurs

Pourcentage

Février

1

3.4%

Mars

20

60.6%

Avril

10

30.3%

Mai

2

6.06%

Observation totale

33

100%

 

4.2.6 Les dates de retour de la transhumance

Tout comme les dates de départ, les dates de retour ne sont pas uniformes pour tous les transhumants car, dépendant de beaucoup de paramètres. Selon les enquêtes réalisées auprès de éleveurs, en 2002 le retour des transhumants a eu lieu surtout dans les mois de juin, juillet et de façon moins importante en août.

Tous les éleveurs ont affirmé que c'est l'installation de la saison des pluies sur les terroirs d'attache qui leur fait quitter la zone d'accueil. Il faudrait qu'il y tombe assez des pluies pouvant permettre la poussée des herbes fraîches et la reconstitution des mares sur les différentes aires de pâturage. Cependant au Niger, l'installation de la saison des pluies varie d'une année à l'autre, elle peut être précoce ou tardive selon les régions. C'est cette situation qui explique la variation des dates de retour de transhumants au niveau de la zone d'attache.

Le retour massif en juin est du au fait que en ce moment dans le parc (zone soudanienne) la saison de pluies s'est déjà installée et que l'excès d'humidité entraîne la prolifération des maladies infectieuses (la trypanosomiase, l'onchocercose,...) qui nuisent à la santé des animaux et des bergers. Le retour observé en août est du au fait qu'en ce moment le parc est trop humide et cela entraîne la prolifération des maladies infectieuses pouvant affecter la santé des animaux et même des bergers.

Tableau N° 8 : dates de retour

Variables/mois

Nombre d'éleveurs

Pourcentage

Juin

20

60.6%

Juillet

11

33.33%

Août

2

6.07%

Observation totale

33

100%

 

Photo 2: Des transhumants nigériens de retour du parc du Bénin (Août 2001)
traversant le Fleuve à Tchanga Kwara

Conclusion

La transhumance en direction du parc du W est un phénomène récent (1984). Car l'installation même de la population dans la périphérie du parc remonte aux années 1980 et a été rendue possible grâce à la campagne d'éradication des Simulie et de la mouche tsé-tsé. Cette mobilité pastorale est bien organisée chez les peuls tant dans la conduite du troupeau le choix des dates de départ et de retour que sur le choix du parcours.

4.2.7 Les atouts de l'élevage transhumant

4.2.7.1 Selon les éleveurs

Selon l'avis des éleveurs enquêtés, la transhumance a une importance dans la
production économique du cheptel. Dans la zone d'accueil du parc, les animaux
trouvent tout ce qui manque au niveau du terroir d'attache notamment les

ressources pastorales (pâturages en quantité et en qualité et un point d'eau permanent la mékrou, illustration en annexe 5). Ces éleveurs trouvent leur satisfaction de voir les animaux revenus bien gras et bien nourris, ce qui accroît du coup la production du lait et la multiplication du troupeau (gestation élevée).

La transhumance permet aux jeunes bergers d'acquérir une certaine expérience et de faire parti désormais des braves hommes, ce qui leur donne certains avantages dans leur milieu social (avoir de l'estime, facilité de se marier).

4.2.7.2 Selon les structures d'encadrement de l'élevage

Tous les organismes enquêtés ont reconnu l'importance économique de la
transhumance. Elle contribue à l'accroissement du cheptel et par son caractère de
lieu de rencontre de plusieurs races bovines elle facilite le croisement des bovins.

Les animaux de retour de la transhumance sont bien gras, ce qui accroît également la production du lait et de la viande.

4.2.8 La spatialisation de la transhumance

Cette partie concerne essentiellement la carte obtenue grâce aux enquêtes et aux prises de coordonnées GPS réalisés tout au long des investigations de terrain. Ces coordonnées sont saisies à l'aide du logiciel Excel, sont converties en degrés décimaux. Elles sont en suite projetées à l'aide du logiciel Arc View.

Les informations qui en résultent sont transférées sur le logiciel de dessin Adobe Illustrator 5.5 pour enfin être projetées sur le fond de carte numérisé au 1/200.000 de la zone d'étude. La mise en forme de la carte finale de la transhumance était réalisée par Lawali Dambo du Géoconseil de la faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université Abdou Moumouni de Niamey.

Le but de la carte est de ressortir les axes de transhumance en saison sèche, les ressources pastorales (cure salée, aires de pâturages et points d'eau), Les différentes zones de départ, les lieux d'échange (les marchés) au niveau de l'ensemble de la zone d'étude. Il va suivre une explication générale des axes de transhumance contenus sur cette carte.

4.2.8.1 Explication de la carte N° 4

La zone périphérique d'influence du parc du W englobe les cinq
arrondissements du Sud-Ouest du Niger à savoir Say, Kollo, Boboye, Dosso et
Gaya pour une superficie de 37200 km 2. Notre zone d'étude présentée sur la

carte couvre une superficie d'environ 15000km2. Cette zone concerne essentiellement les arrondissements de Say, Kollo et Boboye. Les pistes de transhumance ne couvrent pas la totalité de ces trois arrondissements mais plutôt une partie de chacun d'entre eux.

D'une manière générale, ces axes ont une orientation Nord-Sud puisqu'ils quittent des zones Sahélo-soudaniennes du pays pour atteindre les pays voisins du Burkina et du Bénin situés dans les zones Soudaniennes et Soudanoguinéennes.

Les axes schématisés sur la carte ne représentent pas l'ensemble des axes de transhumance présents sur les zones d'attache, nous nous sommes limités à ne faire ressortir que les pistes principales et les pistes secondaires. Car elles peuvent s'éclater à n'importe quel endroit suivant l'emplacement des ressources pastorales ou des zones d'attache des éleveurs. Ces pistes ont bien sûr une continuité vers le Nord.

La zone de Tamou :

Cette zone comporte deux axes de transhumance qui débouchent sur le Burkina Faso. Le premier axe qui est le plus important en matière de flux d'animaux, passe par la Réserve Totale de Faune de Tamou pour arriver à Kaleyenou (Burkina). La stratégie des éleveurs consiste à transiter par cette réserve riche en pâturages (Loudetia togoensis, Diheteropogon haguerupii, Iparnia involucrata, Penisetum pediselatum, Zornia glochidiata, Microchloa indica...) les points d'eau d'abreuvement constitués par le chapelet de mares de Pemboi et la cure salée (logandi) de Tamou. Ces éleveurs une fois arrivés au Burkina, s'installent dans les villages riverains (Anaga et Banijiti) de la Tapoa côté Burkina pour ensuite rentrer clandestinement dans le parc en trompant la vigilance de la patrouille

forestière. Dans le parc les transhumants se fixent aux alentours de la Mékrou dans des endroits inaccessibles par les forestiers.

Les éleveurs qui empruntent le second axe, qui débouche au Burkina par Zoumboukoli proviennent pour la plupart de Gueladio, Youri et Lamordé. Le choix de cet axe est du au manque de tracasseries forestières. C'est aussi un raccourci pour atteindre les aires de pâturages riches du Burkina et en plus ça évite un long trajet aux animaux déjà affaiblis. Mais la destination finale c'est le parc du W aux alentours de la Mékrou.

La zone de Gueladio :

Les axes de transhumance de Gueladio ont leur continuité Sud dans la zone de Tamou. Certains éleveurs choisissent l'axe de Torodi qui passe par Tchéllol Ballol pour atteindre les aires de pâturages riches du Burkina. Le choix de cet axe est du simplement à la présence de pâturage de qualité à, la frontière nigero- burkinabé et surtout l'important point d'abreuvement de Sambalgou (Burkina). Il faut préciser que tous les éleveurs enquêtés ont confirmé que leur zone d'accueil finale c'est le parc du W.

La zone de Torodi :

Cette zone comporte quatre grandes pistes de transhumance qui débouchent toutes sur le Burkina suivant quatre portes d'entrée (Tchéllol Ballol, N'gnaro, Kerta, et Tampéna Bakano).

Les deux axes situés à l'extrémité Ouest de la zone, les éleveurs passent beaucoup de temps dans les aires riches en pâturages. C'est en plein saison sèche au moment où les dernières mares s'assèchent qu'ils descendent au Burkina pour enfin regagner le parc du W. Certains éleveurs comme Amadou Boureima de Eda Choisissent d'aller jusqu'au Togo pour fuire les conflits avec les forestiers chargés de la surveillance du parc. Quant aux deux autres axes, après avoir pâturé dans les aires du Burkina, ils regagnent les villages riverains de la Tapoa côté Burkina. A partir de cet endroit, ils rentrent dans le parc pour s'implanter aux alentours de la Mékrou. Il faut préciser que les zones d'attaches situées sur

ces axes manquent énormément de points d'abreuvement et c'est surtout pendant la saison sèche que ce problème se fait plus ressentir.

La zone du fleuve :

Dans cette zone on compte huit pistes de transhumance repartie dans la Réserve Partielle de Faune de Dosso, qui débouchent toutes sur le parc côté Bénin. A ce niveau les éleveurs ne connaissent pas durant leur trajet de la transhumance des difficultés liées aux patrouilles forestières hormis bien sûr lorsqu'ils arrivent dans la zone d'accueil. L'abreuvement est assuré grâce aux eaux permanentes du fleuve Niger. Les éleveurs ont le choix de l'axe à emprunter suivant la disponibilité des ressources pastorales exploitables au cours du déplacement, tout en évitant les zones mises en cultures dans la vallée du fleuve Niger.

Certains éleveurs de Boumba, Karal, Diébou, Kouassi peul... remontent à Bara prendre du sel (cure salée) avant de partir en transhumance.

Selon Rouga Amadou Dappo, cette pratique consiste à donner de l'appétit aux animaux pour mieux exploiter les meilleurs pâturages d'Andropogon gayanus du parc du W.

Au niveau de cette zone les éleveurs traversent le fleuve Niger pour atteindre la zone d'accueil du parc du Bénin. Il est dénombré selon le flux d'animaux six endroits où ils effectuent la traversée : Illéga, Kouassi peul, Tchanga Kouara, Doubbal Gouda, Djébou et Boumba.

La traversée au niveau de Boumba est la moins importante en raison de sa proximité du parc car, il suffit de franchir les eaux du fleuves et on est en plein parc. Les éleveurs tendent à abandonner ce lieu afin d'éviter les conflits avec les forestiers.

Les éleveurs en provenance de Say et de kollo traversent le fleuve deux fois. Une première fois au niveau de Gosso et Guémé pour prendre la direction de Boumba. Une fois arrivés au bord du fleuve, ils effectuent une seconde traversée au niveau de Tchanga Kouara pour atteindre les zones d'accueil du parc Bénin.

Il faut préciser que les éleveurs avant d'atteindre les lieux de la traversée, font des escales pour pâturer et séjourner dans les aires de pâturage situées le long de leurs parcours de transhumance. Par exemple, les éleveurs de Say et de Kollo en direction de Boumba séjournent dans les aires de pâturages de Mala, Koumbourfou et surtout Poundou Ciminti à cause de son important puits pastoral qui sert d'abreuvement.

Un tableau en annexe 6 fait ressortir les différentes espèces présentes sur les zones d'attache et celles recherchées et appétées sur le parcours.

Conclusion

Les pistes joignant le Burkina proviennent essentiellement de la zone de Torodi, de Tamou et de Gueladio. Les axes de transhumance dans ces trois zones ont six portes d'entrée au Burkina dont quatre au niveau de Torodi et deux au niveau de Tamou et Gueladio.

Les pistes arrivant sur le fleuve Niger en direction du parc du Bénin sont alimentées d'abord par les zones de départ contenus dans la Réserve Partielle de Faune de Dosso et des zones encore plus septentrionales mais aussi par les éleveurs de l'arrondissement de Say.

om erte r e manshumanr

4.2.8.2 La différence entre axe en saison sèche et couloir de passage en saison des pluies

La notion couloir de transhumance pendant la saison sèche n'est pas pertinente. Les éleveurs en partance en transhumance cherchent à relier des points stratégiques tels que les points d'eau, les aires de pâturages riches en ressources fourragères, les points de cure salée ou les points de ravitaillement en vivres(les marchés). Le choix de parcours peut aussi se faire en fonction de la distance à parcourir pour joindre la zone d'accueil (au moment du départ les animaux sont faibles et fatigués). Toujours dans ce choix les bergers peuvent aussi chercher à éviter les zones surveillées par les forestiers, les champs maudits ou les zones infectées.

Donc, les axes de transhumance peuvent évoluer dans le temps et dans l'espace (être adaptés ou changés) en fonction des intérêts qu'ils suscitent.

Par contre pendant la saison des pluies, au moment du retour de la transhumance sur les terroirs d'attache, les bergers suivent des pistes officielles (généralement matérialisées), en raison du développement des champs cultivés. Ces pistes sont appelées couloirs de passage. Ces pistes peuvent aussi être utilisées lors des mouvements quotidiens des animaux au sein de la zone d'attache pour joindre les points d'eau ou les aires de pâturage pendant la saison des pluies. Ces couloirs sont fixes, ils évoluent très peu.

4.2.9 La quantification du flux d'animaux transhumants

En se référant aux méthodes utilisées et à leurs limites, cette quantification du flux des animaux transhumants est axée sur trois points. Il s'agit des résultats des enquêtes éleveurs, les résultats issus de la consultation des CIT disponibles auprès des Services d'élevage présents sur la zone d'attache et les résultats provenant des comptages des bovins transhumants au niveau de Anaga et de Zorimoné. Ces résultats sont certes loin d'être exhaustif, mais ils permettent d'avoir une idée de l'importance de ce flux.

Le flux selon les enquêtes auprès des éleveurs :

Ces résultats concernent le nombre de têtes en possession pour les 33 éleveurs enquêtés. Ils nous ont permis de dégager une proportion entre les animaux partis en transhumance et ceux qui sont restés sur les zones d'attache. L'ensemble des informations concernant les 33 éleveurs enquêtés sont condensés dans le tableau ci-dessous et les résultats par éleveur sont répertoriés dans la partie annexe 7 quantification de flux.

Tableau N° 9 : quantification de flux par éleveur

Données brutes sur les 33 éleveurs enquêtés, moyenne et pourcentages

Effectif total de bovins

1.933

100 %

Nombre de bovins partis en transhumance

1.765

91,30 %

Nombre de bovins non partis en

transhumance

168

8,70 %

Effectif moyen de bovins par éleveur

58

53 P / 5 NP

 

*

P = bovin parti en transhumance

*

NP = bovin non parti en transhumance

- Le résultat de comptage des animaux à Anaga et Zorimoné :

Il a été observé entre le 21 mai et le 14 août 2002 3 439 bovins à Anaga de retour de la transhumance. Ces bovins revenaient tous de la zone d'accueil du parc du W. A l'aller, il a été compté 472 bovins à la même date. Cet départ très tardif c'est pour éviter les conflits avec les agriculteurs. Une fois arrivés, les transhumants se fixent à la périphérie du parc de leurs zones d'accueil.

A Zorimoné, il a été compté 2 971 bovins de retour de la transhumance entre le 27 mai et le 22 août 2002. Ils revenaient tous du sud donc éventuellement du parc du W. A l'aller, ce flux était de 275 bovins.

Tableau N° 10 : comptage de flux d'animaux

Lieu de comptage

Effectif total des

bovins observés à l'aller

Effectif total des

bovins observés au retour

Anaga

472

3 439

Zorimoné

275

2 971

 

- Le résultat des consultations des CIT auprès de Services d'élevage :

Cette partie concerne essentiellement le flux obtenu après la consultation des CIT au niveau de trois postes d'élevage. La lecture du CIT est sensée donner une idée sur l'effectif des animaux transhumants, l'itinéraire à suivre, la nationalité du berger, la date de départ, le pays d'accueil et les différentes vaccinations dont on fait l'objet les animaux. Les différents flux ont été lus :

· Poste d'élevage de Say : 150 CIT en 2002 soit 15 000 bovins

· Poste d'élevage de Torodi : 873 CIT en 2002 soit 35 876 bovins

· Poste d'élevage de Tamou : 126 CIT en 2002 soit 13 000 bovins Au niveau de l'ensemble des trois arrondissements Say, Kollo et Boboye, l'effectif total des bovins est estimé respectivement en 2002 à 262 080, 217 984 et 176 904.

Cet effectif nous a été fourni par le Service de la documentation et des statistiques du Ministère des ressources animales. Ce chiffre nous donne seulement l'effectif global par arrondissement sans aucune idée de la proportion des bovins transhumants.

4.3 La typologie des conflits et leurs règlements

Les éleveurs enquêtés et les organismes institutionnels de l'élevage étaient unanimes qu'ils existent des conflits liés à la transhumance. Ces conflits ont essentiellement lieu à l'aller, au retour et pendant la transhumance.

La gestion de ces conflits dépend du groupe auquel est opposé les transhumants. Dans cette partie, il sera fait cas de leurs points de vue sur les conflits. Ils constituent l'essentiel de la contrainte de l'élevage transhumant.

4.3.1 Selon les éleveurs enquêtés

Tous les éleveurs enquêtés ont affirmé qu'il existe des conflits entre agriculteurs et éleveurs d'une part et d'autre part entre forestiers et éleveurs.

Le conflit entre agriculteurs et éleveurs intervient généralement au retour de la transhumance pendant la saison des pluies. Il a pour motif les dégâts sur les cultures ou le grignotement par les agriculteurs des couloirs de passage et des aires de pâturage ou de pacage. Ce type de conflit peut également intervenir en saison sèche, au moment du départ en transhumance dans la région du fleuve où la vallée du fleuve Servant d'aire de pâturage (bourgoutière) pour les animaux, est envahie par des cultures de riz ou de maïs. Une fois, que le conflit éclate, c'est d'abord le rouga ou le garso qui tente de résoudre le problème et à défaut c'est le chef coutumier qui tranche après avoir constaté le dégât. L'éleveur fautif est ténu de verser une somme proportionnelle au dégât commis. Le chef coutumier a toujours été à la hauteur et très peu des cas ont porté à la justice. En général, les éleveurs payent.

L'autre forme de conflit qui est la plus fréquente, est celle opposant les transhumants et les forestiers chargés de la surveillance. Le motif du conflit est la pratique du pâturage illégal dans le parc du W. Cette zone par sa nature d'aire protégée dispose d'importantes ressources pastorales conservées et sa réglementation interdit toute activité humaine.

Cette situation fait que tout éleveur pris entrain de pâturer dans le parc, est en infraction. Il est alors, soumis à des amendes par les forestiers chargés de la surveillance.

Ces amendes varient selon les trois pays qui se partagent le parc. C'est ainsi qu'au Niger, l'amende était de 5.000f par tête de bovin mais actuellement quelque soit le nombre de tête, la somme à verser tourne autour de 100.000f.

Au Burkina l'amende était de 15.000f par tête, mais actuellement la somme à
payer n'obéit pas à cette règle, elle est fixée conformément à la taille de
l'infraction. Les forestiers burkinabés procèdent aussi à la conduite des animaux

en fourrière tout en fixant un délai (généralement court) au propriétaire pour venir les récupérer et passer ce temps les animaux sont mis à la vente aux « enchères ». Il faut préciser que cette récupération des animaux s'effectue après que le propriétaire ait versé une somme fixée par les forestiers.

Du côté du Bénin, l'amende varie de 500.000 à 1.000.000f par troupeau. En plus les forestiers procèdent à l'arrestation du berger transhumant et sa libération est conditionnée par le versement d'une somme supplémentaire.

Selon toujours ces éleveurs, les forestiers du Bénin n'hésitent pas à abattre tous les bovins surpris dans le parc. Cette opération est dénommée "vaccination".

Dans tous les trois cas, le garso qui accompagne les bergers en transhumance peut intervenir en faveur des éleveurs même si dans la plupart de temps il échoue.

4.3.2 Selon les structures d'encadrement

Les organismes étaient unanimes qu'il existe des conflits entre agriculteurs et éleveurs et dans certains cas entre éleveurs. Ces conflits ont lieu aussi bien à l'aller, qu'au retour. Le conflit entre agriculteurs et éleveurs au niveau de la zone d'attache à pour cause les dégâts sur les champs de cultures pluviales ou les cultures de contre saison (rizières dans la zone du fleuve). Ce type de conflit est aussi fréquent au niveau des zones d'accueil (Bénin, Burkina Faso, et Togo) avec les agriculteurs locaux.

Le conflit entre éleveurs qui est le moins fréquent à pour motif le partage des points d'eau. En effet, certains éleveurs refusent de partager leurs points d'eau avec d'autres éleveurs étrangers surtout pendant la saison de soudure.

Les associations des éleveurs ont aussi fait cas des conflits entre bergers transhumants et forestiers dans le complexe parc du W pendant la transhumance.

chef du village ou du canton qui intervient en premier lieu, s'il n'arrive pas à le résoudre, l'affaire est portée aux autorités administratives. Il est très rare que les autorités coutumières ne parviennent pas à trouver une solution.

Le règlement des conflits dans le parc du W se fait selon la réglementation des trois pays partageant ce parc (Bénin, Burkina et Niger) comme énoncé dans la partie ci-dessus.

4.4 Evolution et perspective de la transhumance

4.4.1 Selon les éleveurs

A la question comment l'élevage a-t-il évolué depuis quelques années, tous les éleveurs ont affirmé qu'il est entrain de régresser continuellement et n'hésitent pas à décrire la situation difficile qu'ils vivent au niveau du terroir d'attache qui s'illustre par le manque des ressources pastorales et d'espace pour le pacage, voire annexe 8. En plus il y a la pression agricole qui s'étale jusqu'au point d'eau.

Au niveau de la zone d'accueil (parc du W) c'est surtout les forestiers (amendes, abattage des bovins) qui rendent la transhumance difficile.

Pour remédier à ces problèmes, ils ont à 100% proposé de délimiter une zone de pâturage dans chacun des trois pays au sein de leur parc et de baliser la zone interdite. Cela leur permettra de pâturer sans crainte des forestiers (éviter les conflits).

Dans la zone d'attache, ils proposent la création des puits pastoraux et des mares artificielles pour l'abreuvement pendant la saison sèche. A propos de l'agriculture, il faut empêcher sa progression sur les zones réservées à l'élevage.

Pour faire face aux maladies, ils souhaitent la création des pharmacies locales où ils peuvent se procurer les produits vétérinaires

4.4.2 Selon les structures d'encadrements

Selon les services de l'élevage enquêtés, l'élevage connaît une évolution du point

l'effectif est en voie d'atteindre son niveau d'avant les sécheresses des années 1970.

Par Contre les associations d'éleveurs (FNEN, AREN) ont affirmé que cette dernière est en régression car il manque d'espace et des ressources pastorales mais les éleveurs fondent leurs espoirs sur la COFO qui veillera désormais au respect par les agriculteurs de l'espace réservé à l'élevage.

Pour les perspectives d'avenir de la transhumance, les organismes ont souhaité une réorganisation de la transhumance de concert avec tous les pays d'accueil des transhumants (le Bénin, le Burkina Faso et le Togo), dans le but de faciliter cette pratique. La remarque générale est que la seule réglementation existante qu'est les CIT n'est plus respectée par les pays hôtes rendant plus pénible la transhumance sans compter les exactions subies par les bergers transhumants de la part des forestiers béninois et burkinabés.

Pour les stratégies à court terme, il s'agit dans un premier temps d'intensifier la sensibilisation et l'information des bergers transhumants. Pour se faire, l'Etat et les projets doivent intensifier les rencontres (ateliers, colloques, séminaires....) avec tous les acteurs de l'élevage.

Dans un second temps, il faut procéder à la réhabilitation des aires de pâturage, des points d'eau (créations des mares artificielles et des puits pastoraux) et le balisage des couloirs de passage.

CHAPITRE 5 : QUEL AMENAGEMENT POUR LA PERIPHERIE DU
PARC DU W

5.1 Les structures de l'élevage et leurs travaux dans la zone étudiée

Il s'agit ici des projets et associations d'éleveurs qui concourent à l'amélioration de la situation des éleveurs au niveau de la zone périphérique du parc du W. Leurs actions se basent essentiellement sur la sensibilisation des éleveurs et des aménagements pastoraux sur les différentes zones d'attache de ces éleveurs.

Ces structures viennent en appui aux différents Services d'élevage au niveau des arrondissements et relayés par des antennes dans chaque canton.

. Le P.G.R.N : Programme de Gestion des Ressources Naturelles

Le PGRN a démarré ses activités sur le terrain en Avril 1998 mais la date de création remonte au 10 Octobre 1996. Il intervient dans la zone de Gouré, Say, Boboye, Tessaoua et Dogondoutchi.

Son approche d'intervention est basée sur la démarche participative et le transfert des capacités aux populations locales. Le projet fait la promotion et la gestion des ressources naturelles à travers l'approche gestion des terroirs assurée par les Communautés Rurales (CR). Ces structures (les CR qui sont supervisées par des animateurs du projet) s'organisent et mettent en place des mutuelles d'épargne et de crédit au profit de la communauté rurale.

Au niveau de l'élevage, le PGRN a réalisé des grands travaux de balisage des couloirs dans les cantons de Tamou, Gueladio et Boboye et l'aire de pâturage de Kara (Beylandé). Il a aussi fait des travaux de restauration des sols et de la végétation des plateaux (Say) et à la création des puits dans toute sa zone d'intervention.

. Le PED : Projet Energie Domestique

Il initie la population rurale à la mise en défens et à la restauration des brousses dégradées ou exploitées. Pour se faire, il a créé des marchés ruraux chargés de la vente des bois et le fond revient directement au compte de cette population.

Il intervient dans cinq départements du pays à savoir Tillabery, Dosso, Tahoua, Maradi et Zinder.

. Le PASEL : Projet d'Appui au Secteur de l'Elevage

IL sensibilise et encourage l'implantation des couloirs de passage des animaux dans le but de prévenir les conflits entre les agriculteurs et les éleveurs. Il assiste également l'AREN dans l'exécution des travaux d'aménagements pastoraux. Sa zone d'intervention couvre notamment l'arrondissement de Say.

. AREN : Association pour la Rédynamisation de l'Elevage au Niger

L'AREN est la première association d'éleveurs créée au Niger, la date de sa création remonte en 1990. Elle offre, au niveau nationale, son apport volontaire dans l'élaboration des textes qui régissent le droit pastoral et foncier, sa médiation dans les règlements des conflits entre éleveurs et agriculteurs, son appui à l'émergence d'une société pastorale nouvelle et responsable . Elle a entrepris des travaux de balisages des couloirs dans les arrondissements de Say et de Kollo. C'est un outil associatif, que les groupements dans des contextes écologiques ou sociaux variés, utilisent pour viser leurs propres objectifs de développement. Elle intervient sur l'ensemble du territoire national.

. Le FNEN DADO : Fédération Nationale des Eleveurs du Niger

Cette fédération fut créée 31 octobre 1996.Tout comme l'AREN et le PASEL, le FNEN s'occupe de la sensibilisation des éleveurs et intervient également dans le règlement des conflits liés à l'élevage.

Il est composé des anciens cadres de l'élevage, des Rougas, des Garsos, de la structure coutumière, des éleveurs et des volontaires. Dans notre zone d'étude, il intervient uniquement à Torodi et Boboye. Il procède dans cette zone à l'organisation des fêtes des éleveurs, dans la vente des produits laitiers et les

revenus sont destinés à la promotion de l'élevage. Ils ont également réalisés des puits pastoraux et construits dix neuf écoles pour l'enfant nomade sur l'ensemble du territoire national.

. La COFO : Commission Foncière

Le code rural existait depuis 1986, il a été créé en 1989. Il a mis en place les commissions foncières. Elles sont composées des cadres techniques, autorités administratives et coutumières, représentants des femmes, de jeunes et de la société civile, la COFO constitue un cadre de concertation, de réflexions et de prise de décisions en matière de gestion des ressources naturelles et des préventions des conflits. Elle a une couverture nationale. Pour une meilleure efficacité d'action des commissions foncières de base (COFOB) sont installées dans les chefs lieu des cantons.

. Le PDLT : Projet de développement Local de Torodi

Ce projet est actuellement dans sa phase II (2003) et il couvre l'ensemble du département de Tillabery.

Il s'appuie sur des Organisations Locales de Gestion des Terroirs. Le PDLT a fait ses preuves dans la restauration des sols des plateaux dégradés et la création des mares artificielles. C'est les cas du plateau et de la grande mare artificielle situés entre Magou et Eda. Selon nos entretiens avec les éleveurs de Torodi, ils sont satisfaits des réalisations de ce projet.

5. 2 Propositions d'aménagement

L'état des lieux de la transhumance que nous avons effectué dans la zone périphérique du parc du W du Niger, nous a permis d'identifier les contraintes et les atouts existants sur les terroirs d'attache des éleveurs et les raisons qui les poussent à transhumer dans le parc du W. Le but de cette étude est d'inverser cette tendance de la transhumance dans le parc et d'encourager celle dans la zone périphérique. Pour atteindre cet objectif, il faut aménager les zones de départ, les zones d'accueil officielles, les axes de la transhumance et les aires de pâturages qui les jalonnent. Cet aménagement doit passer par la création des

mares artificielles et le surcreusement de celles déjà existantes, la création des puits pastoraux, la récupération des sols au niveau des aires de pâturage et les baliser, la multiplication des parcs de vaccination et l'amélioration des Services de surveillance du Parc. Ces opérations permettront de fixer un grand nombre des éleveurs et leurs troupeaux durant toute l'année soit de retarder au maximum leur départ, ce qui diminuerait l'importance des flux dans le temps.

Pour faire face à la pression agricole et le surpâturage, il faut mettre en place des comités de gestion des terroirs dans lesquels figureront les agriculteurs, les éleveurs et les chefs coutumiers. Ces comités villageois viendront renforcer la COFO et la COFOB déjà présentes dans les villages et les chefs lieu de canton.

5.2.1 Au niveau des zones d'attache

5.2.1.1 Création des points d'eau d'abreuvement

Il s'agit à ce niveau de créer des points d'eau d'abreuvement. Ce travail doit passer par les forages, des puits pastoraux et le surcreusement et la cimentation des mares afin de les rendre permanentes dans les zones d'attache. En effet, le problème d'eau constitue l'un des problèmes qui poussent les éleveurs à partir en transhumance en saison sèche. Car à cette période, les besoins en eau s'agrandissent avec la chaleur persistante qui s'abat sur tous les organismes vivant y compris les animaux.

A l'exception de la zone proche du fleuve Niger, toutes les zones sont confrontées à un manque de point d'eau d'abreuvement. Certes, les mares existent mais elles sont dans leur majorité sémi-permanentes, la plupart s'assèchent en fin janvier. Pour l'abreuvement, les bergers se contentent d'utiliser les puits traditionnels et les puisards malgré leur disponibilité en eau généralement limitée. Au niveau de toutes ces zones, il faut donc surcreuser et cimenter les fonds des mares pour limiter la perte d'eau par infiltration. Cet aménagement ne sera pas fait sur toutes les mares mais plutôt les grandes mares stratégiques. Dans la zone de Tamou, les mares de l'aire de pâturage de Pemboi sont assez significatives car c'est un lieu de transit des transhumants en direction du parc. En plus, les mares situées sur le plateau entre Diamangou et Bontholaré

sont aussi à aménager. Dans la zone de Guéladio, c'est surtout les mares du plateau de Tchantchergou qui sont concernées par cette opération et si possible forer des puits pastoraux. Il s'agit des mares suivantes : Djeloga, Gouwa, Ranéo, Kindé et Killilya. Dans l'aire de pâturage de Aïnoma située entre les cantons de Gueladio et de Tamou, les mares devront être aménagées et la doter aussi des puits pastoraux. Dans la zone de Torodi, il faut prévoir un surcreusement des mares et surtout la création des forages (on remarque l'affleurement de la roche du socle) dans les aires de pâturages situées dans la partie Sud-Ouest du poste administratif car les ressources fourragères sont de très bonne qualité et que la plupart des transhumants de la région y passent plus de deux mois avant de continuer vers les zones plus au sud (Burkina). Le plateau situé entre Panoma et Gassira doit être doté des mares aménagées et surtout des puits pastoraux puisque la localité souffre énormément du manque de points d'abreuvement. Dans cette zone de Torodi, le PDLT a donné un bel exemple, apprécié par les éleveurs qui à consister en la création d'une mare artificielle à Magou.

Dans la zone du fleuve, il existe certes des puits pastoraux mais elles ne sont pas fonctionnelles. La seule référence pour les transhumants (surtout de Say et Kollo) en direction de Boumba est le puits pastoral dénommé Poundou Ciminti créé en 1956 au niveau du village de Tondi Bangou. Ces puits subissent une énorme pression en saison sèche lors du départ en transhumance. Il faudrait dans cette zone, rendre ces puits pastoraux fonctionnels et penser aussi à l'aménagement des mares des aires de pâturages suivantes : Bagna Bangou, Mala, Tondi Bangou, Sambéra et la brousse de Bara.

Après la création et l'aménagement des points d'eau, un comité de gestion composé des villageois doit être mis en place qui s'attellera à garantir un accès permanent aux animaux tout en empêchant l'installation des champs pièges.

Photo 3: Un bel exemple d'aménagement : la mare artificielle créée par par
le PDLT entre Magou et Eda (Torodi)

5.2.1.2 Au niveau des ressources fourragères

Dans l'ensemble de la zone étudiée, la majorité des aires de pâturages (zone Tamou nord, Gueladio, Torodi est et la partie est de la zone du fleuve) sont constituées des plateaux cuirassés. Les caractéristiques du sol limitent la production herbacée d'une part et d'autre part ces sols sont dégradés sous le double effet du surpâturage et de l'érosion hydrique. Ces aires de pâturages sont pour la plupart envahies par des espèces indésirables telles que Sida cordifolia et le Cassia tora et cette situation entraîne leur abandon total par les éleveurs. Les aires de pâturages dégradées doivent être restaurées et réhabilitées en appliquant les techniques appropriées, où il faut penser semer des graminées annuelles recherchées par les éleveurs comme Diheteropogon haguerupii, Loudetia togoensis, Pennisetum pedicellatum voire pérennes Andropogon gayanus . La méthode de demi-lunes parait être la plus appropriée, elle a fait ses preuves dans l'aire de pâturage entre Magou et Eda (Torodi) avec le projet PDLT. C'est une opération qui a bien réussi et elle a gagné la satisfaction des éleveurs locaux. Pour les aires de pâturage constituées des sols glacifiés, la scarification permettra leur récupération. Une fois, ce travail effectué on peut semer les

espèces recherchées par les éleveurs et doter ces aires des points d'eau. Pour éviter la progression du front agricole, on prévoit le balisage des ces aires.

Ces aires de pâturage une fois réhabilitées, doivent être officialisées c'est à dire les faire connaître sur un plan légal à travers la COFO et que leur fonction est désormais le domaine des activités pastorales. Pour se faire elles doivent toutes être balisées, l'exemple de l'aire de pâturage de Kara est assez édifiant. Cela éviterait sans aucun doute l'avancée spectaculaire du front agricole. Afin d'éviter leur surexploitation pastorale un comité de gestion et de suivi doit être mis en place en association avec les associations d'éleveurs (AREN, FNEN, PASEL....) et la commission foncière (COFO). Ce comité se chargera d'éduquer et de sensibiliser les éleveurs quant à l'utilisation rationnelle qu'il faut en faire.

Il est aussi important de doter les zones d'attache des éleveurs des centres de vaccination en quantité suffisante et des pharmacies vétérinaires afin de faire face aux éventuelles infections. En effet, les éleveurs se plaignent de la fréquence de certaines épizooties et de leur impossibilité de traiter les maladies ordinaires (parasites, blessures ...) par manque de qualification et de disponibilité des produits vétérinaires. Pour se faire les zones d'attache doivent être dotées des infrastructures sanitaires et des personnels en nombre suffisant.

5.2.1.3 Au niveau de la zone d'accueil

Malgré les propositions faites plus haut, les conditions fourragères et hydriques excellentes (Andropogon gayanus et Mékrou) vont continuer à attirer les transhumants dans le parc au mépris de toutes les interdictions. A côté donc de ces propositions, il conviendrait d'accroître la surveillance du parc.

Les quatre postes de surveillance à savoir la Tapoa, Koreygoungou, Karekopto et Boumba sont non seulement insuffisants en nombre et en moyen humain pour les

220 000 ha du parc Niger mais aussi ces postes sont très mal équipés en
matériels. A ce niveau il faut par exemple créer des nouveaux postes de
surveillance dans certains villages riverains du fleuve Niger à savoir Brigambou,

Talentegou, Bossia et Zorimoné tout en les dotant des moyens matériels et humains pour une meilleure efficacité de surveillance.

Afin de rendre plus efficace le système de surveillance, il est important d'associer pleinement les populations de la zone périphérique. Ces populations seront organisées par exemple en brigades villageoises de surveillance qui viendront en appui aux patrouilles forestières. Cette action combinée servira sans doute à lutter contre surtout le pâturage illégal, le braconnage et la pêche clandestine.

A la question, allez-vous changer de zone d'accueil, les éleveurs enquêtés ont répondu unanimement non. Car la seule alternative pour garder leur troupeau en vie durant la période critique de saison sèche est d'exploiter les points d'eau et les fourrages riches et abondants du parc. Partant de ces propos, il est important de dégager des zones d'accueil officiels qui seront dotées des points d'abreuvement, au niveau des trois parcs (côté Niger, Burkina et Bénin) pour contenir les transhumants. Il faut prévoir également des pistes balisées qui vont relier ces zones d'accueil aux zones de départ des transhumants.

CONCLUSION GENERALE

L'état des lieux quantitatif et spatialisé de la transhumance que nous avons effectué dans la zone périphérique (Say, Kollo et Boboye) du parc du W, nous a permis de comprendre l'organisation de la transhumance chez les peuls vivant dans cette région. Les informations récoltées nous ont permis de tracer la carte de la transhumance c'est à dire les différents axes qu'empruntent les éleveurs pour se rendre dans les zones d'accueil du parc et leurs différentes zones d'attaches.

Ces itinéraires sont pour la plupart traditionnels(anciens) mais ils peuvent être changés si l'intérêt qu'ils suscitent disparaît notamment les ressources pastorales. Ils peuvent également être modifiés par la suite d'une extension des champs de culture ou alors s'ils traversent une zone interdite (l'aire protégée du parc du W). L'orientation des axes de transhumance varie selon la zone. Dans la zone de Torodi, ils passent par le Burkina Faso pour déboucher sur le Parc du W ou le Togo. Au niveau des zones de Tamou et de Gueladio, ces itinéraires descendent directement sur le parc en transitant par la Réserve Totale de Faune de Tamou. Dans la zone du fleuve, ils débouchent sur le fleuve Niger pour atteindre le parc côté Bénin. Cette étude nous a permis également d'avoir une idée du flux d'animaux transhumants et de mesurer l'ampleur du phénomène. Il à été aussi mis en évidence les différentes stratégies des éleveurs face aux contraintes (manque des ressources pastorales) des zones de départ. Il ressort que c'est surtout la pression agricole subséquente à l'augmentation de la population qui a entraîné la réduction de l'espace pastoral dans cette zone. Les troupeaux sont concentrés sur un petit espace et cela a conduit à la dégradation de ses ressources. Dans les terroirs d'attache des éleveurs, le pâturage est de faible qualité et constitué en majorité du Zornia glochidiata secondé par le Microchloa indica et dans certains cas de Brachiaria lata ou Loudetia togoensis. Le pâturage aérien est très pauvre, il se compose essentiellement des combretacées, du Piliostigma reticulatum et du Guera senegalensis.

stratégie développée par les éleveurs consiste à transhumer dans l'aire protégée du parc régional du W.

Le dernier recensement aérien organisé par ECOPAS( Ecosystèmes Protégés en Afrique Soudano Sahélienne) en mai 2002 témoigne de l'importance de ce phénomène.

Il a été en effet compté 23 000 bovins. Les éleveurs enquêtés ont confirmé dans l'unanimité qu'ils ne vont pas changer des zones d'accueil, puisque il n'existe aucun endroit pouvant leur offrir ce qu'ils gagnent au parc. Ceci montre que les éleveurs n'auraient plus qu'une seule alternative dans la destination de leur transhumance. Cette situation est inquiétante pour la conservation des écosystèmes du parc à laquelle s'attelle le projet ECOPAS depuis sa création. Pour être efficace et trouver des solutions durables, ce projet doit prendre en compte les difficultés et les contraintes de la zone périphérique, un des buts de notre étude. Car quelque soit, les activités de surveillance et les mesures répressives, les bergers effectueront leur transhumance dans le parc. Cette mobilité pastorale se caractérise par des dates de départ qui s'étalent dans le temps(février à juin). Le motif de cette mobilité est la recherche des ressources fourragères de qualité et des points d'abreuvement permanents permettant de maintenir les troupeaux en forme pendant la saison sèche.

On peut ajouter aussi ajouter à cette raison de déplacement le caractère culturel de la transhumance chez les peuls. Bref, c'est un phénomène assez complexe. Car malgré les exactions et les amendes que subissent ces bergers peuls, ils n'entendent pas renoncer à cette pratique.

Pour renverser durablement cette tendance, il faut trouver des solutions concrètes aux différents problèmes qui les poussent à aller en transhumance. Ces solutions doivent passer par :


· une collaboration étroite et permanente du Projet ECOPAS avec les Services d'élevage, les projets et les associations d'éleveurs intervenant dans la zone périphérique du parc du W dans le cadre

des aménagements à réaliser et la sensibilisation de tous les acteurs .

· Des aménagements pastoraux rationnels (en respectant la capacité de charge) au niveau des aires de pâturages, des parcours de la transhumance et des centres de vaccination sur les zones de départ des éleveurs.

Cela va sans doute favoriser le développement de cette zone et contribuer à diminuer le flux des transhumants en direction du parc.

· l'amélioration de la surveillance du parc en dotant les structures existantes de moyens matériels et humains;

· trouver des zones d'accueil officielles (Burkina, Bénin) et des pistes (passant par le parc côté Niger) qui les relient en réhabilitant leurs ressources pastorales et en les protégeant du front agricole. Dans ce cas, il est important de prévoir une équipe mobile de vaccination qui aura pour tâche de s'occuper de la santé du bétail pendant le déplacement.

· Reconnaître à l'élevage le droit d'accès au foncier tout comme l'agriculture sur l'ensemble de la zone. Pour se faire, ECOPAS doit assister la COFO dans ses activités.

La situation de l'élevage dans la zone périphérique du parc est inquiétante. Car

les éleveurs se trouvent pris en étau. Au nord, ils subissent la pression grandissante de l'agriculture et au sud, ils font face aux réglementations de l'aire protégée du parc du W. Cette situation en dehors de la transhumance illégale qu'ils pratiquent dans le parc, s'accompagne désormais d'un phénomène récent : l'immigration et l'installation définitive des éleveurs nigériens au Burkina Faso, au Bénin, au Ghana et au Togo. En effet, des éleveurs nigériens sont actuellement massés au niveau de villages riverains de la Tapoa (Burkina), les alentours du parc du Bénin notamment à Pékinga, Borgou et Kandi.

Ce phénomène doit interpeller les autorités nigériennes, puisque le pays risque à la longue de perdre l'avantage économique que lui procure l'élevage.

BIBLIOGRAPHIE

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YAYA ABDOU, 1992. Développement agricole et autosuffisance alimentaire dans la vallée du fleuve Niger. 520 pages.

Annexe 1 : Questionnaire éleveur

1 - Quel est le nom de l'éleveur ?

2 - Quelle est la localité de l'éleveur ?

3 - Quelles est l'ethnie de l'éleveur ?

4 - Quel est votre parcours de transhumance en 2002 ?

5 - Etes-vous oui ou non propriétaire du troupeau transhumant ?

6 - Si oui, êtes-vous au moins une fois parti en transhumance ?

7 - Si non, pourquoi (expliquer le choix stratégique) ?

8 - Qui est parti en transhumance (membre de la famille, berger-propriétaire, berger) ?

9 - Est-ce lui qui a l'habitude de conduire le troupeau ou bien c'est occasionnel ?

10 - Quel est l'effectif par espèce (bovins, ovins, caprins) parti ou non parti en transhumance ?

11 - Pourquoi certains animaux ne sont pas partis en transhumance ?

12 - Quels sont les atouts et les contraintes de la zone d'attache de l'éleveur ?

13 - Quelle est la localisation de la zone d'accueil (date d'arrivée, temps de parcours) ?

14 - La zone d'accueil est-elle habituelle ?

15 - Quels sont les paramètres qui entraînent un changement de zone d'accueil ?

16 - Quels sont les atouts et les contraintes de la zone d'accueil ?

17 - Quelles sont vos pratiques ?

au niveau de la mobilité

au niveau du pâturage( nocturne ?)

au niveau de l'eau

au niveau des contraintes potentielles

18 - Quelle est la date départ en transhumance et pourquoi ?

19 - Quels sont les indicateurs de ce départ ?

20 - Quels sont les facteurs de variations entre les années ?

21 - Quelle est la date de retour de la transhumance et pourquoi ?

22 - Quels sont les indicateurs de ce retour ?

23 - Quels sont les facteurs de variations entre les années ?

24 - Quel est l'axe de transhumance que vous emprunter et pourquoi ?

25 - Quelles sont les espèces herbacées recherchées et à quel stade particulièrement ?

26 - Quelles sont les espèces ligneuses recherchées et à quel stade particulièrement ?

27 - Quel type de point d'eau utilisez-vous pour l'abreuvement ? forages

puits

mares

rivières

fleuve

28 - Où est-ce que vous vous ravitailler en vivres ?

29 - Est- que l'année précédente vous avez emprunté la même piste ? - Si oui pourquoi ?

- Si non pourquoi ?

30 - Par qui se fait le choix du parcours ?

- Structure traditionnelle

Doyen de la famille

Association d'éleveur

Propriétaire

Chef du village

31 - Comment se passe la récolte des informations ?

32 - Qui récolte les informations ?

33 - Le parcours est-il adapté ?

- Si oui pourquoi ?

34 - Quelle est la source de ces informations ?

- Marché

Famille

Autres

35 - Pour le choix définitif, comment se hiérarchisent ces informations ?

36 - Quels sont les atouts de l'élevage transhumant ?

37 - Existe -t' il des conflits ?

38 - Si oui avec qui ?

- Agriculteurs

Eleveurs

Forestiers

39 - Quels sont les motifs ?

40 - Quelle est la fréquence de ces conflits ?

41 - Qui gèrent ces conflits ?

42 - Sont - ils efficaces ?

43 - A quelle période intervient le retour de la transhumance ?

44 - A quelle période intervient le départ en transhumance ?

45 - Quelles sont les autres contraintes de l'élevage transhumants ?

46 - Quelle est l'évolution de l'élevage depuis quelques années ?

47 - Quelles sont les perspectives d'avenir de la transhumance ?

48 - Quelle réorientation prévoyez-vous ?

49 - Quelles stratégies pensez vous adaptées à moyen et long terme ?

Annexe N°2 :Questionnaire transhumance organisme institutionnel

1- Quel est le nom de l'organisme institutionnel ?

2- Quelle est l'identification de l'organisme institutionnel ?

- Société civile

Etat

Structures coutumières

3 - Quel est le niveau d'intervention de l'organisme?

Régional National Provincial Autre

4 - Quelle est la composition de l'organisme ?

Fonctionnaires

Eleveurs structure traditionnelle (rougas et garsos) Bénévoles

Autres

5- Quel est le pouvoir de l'organisme institutionnel ? Juridique

Politique

Réglementaire

Information

Sensibilisation Décision

6 - Quel est le nombre de troupeaux dans la zone d'intervention ?

7 - Quel est le nombre de troupeaux partis en transhumance ?

8 - Quel est l'effectif des animaux par espèces parti en transhumance ?

9 - Quel est le nombre de CIT livrés ?

10 - Quelle est l'évolution inter annuelle du nombre de CIT donnés ?

11 - Quelle est la date de départ et les causes ?

12 - Quelle est la date de retour et les causes ?

13 - Quelles sont les pistes qu'empruntent les transhumants ?

14 - Quel est le type de pistes ? Balisées

Officielles traditionnelles

15 - Pourquoi la piste est-elle empruntée ?

Points d'eau

Pâturages

Autres points stratégiques

16 - Quelles sont les zones d'accueil des transhumants ?

17 - Quelles sont les atouts de la zone d'accueil ?

18 - Quelles sont les contraintes de la zone d'accueil ?

19 - Quels sont les atouts de l'élevage transhumant ?

20 - Quels sont les contraintes de l'élevage transhumant ?

ANNEXE N° 3 : Résultat des relevés de végétation

COMPOSITION FLORISTIQUE ET CONTRIBUTIONS SPECIFIQUES DE TCHENTCHERGOU

Numéro de relevé (transect) : 5 (Tchentchergou) Numéro d'échantillonnage : 2

Coordonnées GPS : 13°04 605 N / 2°11 288 E Date : 24 août 2002

 

· Surface d'échantillonnage : 1 m2

LES HERBACEES

 

Liste des espèces Nombre d'individus/espèce Contributions spécifiques

1. Zornia glochidiata

123

57,

21 %

2. Microchloa indica*

92

42,

79 %

 

LES LIGNEUX

* l'espèce a été comptée par touffe

· Surface d'échantillonnage : 100 m2

Total

215

100 %

Total

9

100 %

Liste des

Nombre d'individus/espèce

Contributions

espèces

 
 

spécifiques

1. Combretum micranthum

8

88,

89

%

2. Boscia angustifolia

1

11,

11

%

Numéro de relevé (transect)n : 5 (Tchentchergou) Numéro d'échantillonnage : 2

Liste des espèces

Nombre d'individus/espèce

Contributions spécifiques

1. Combretum micranthum

8

88, 89 %

2. Boscia angustifolia

1

11, 11 %

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Total

9

100 %

LES HERBACEES

· Surface d'échantillonnage : 1 m2

LES LIGNEUX

* l'espèce a été comptée par touffe

· Surface d'échantillonnage : 100 m2

Liste des espèces

1. Zornia glochidiata

3. Microchloa indica*

Nombre d'individus/espèce

123

92

Contributions spécifiques

57, 21 %

42, 79 %

Total

215

100 %

Coordonnées GPS : 13°04 605 N / 2°11 288 E Date : 24 août 2002

Numéro de relevé (transect) : 4 (Panoma) Numéro d'échantillonnage : 1

Coordonnées GPS : 12°59 803 N / 1°49 172 E Date : 23 août 2002

· Surface d'échantillonnage : 1 m2

LES HERBACEES

Total

100 %

515

LES LIGNEUX

· Surface d'échantillonnage : 100 m2

* l'espèce a été comptée par touffe

33, 33 %

4

2

Liste des espèces

1. Combretum micranthum

3. Guiera senegalensis

Contributions spécifiques

66, 67 %

Nombre d'individus/espèce

Total

100 %

6

Liste des espèces

 

Nombre d'individus/espèce

Contributions spécifiques

1. Zornia glochidiata

334

64, 85 %

2. Microchloa indica*

163

31, 65 %

3. Sporobolus festivus

18

3, 5 %

 

14

Numéro de relevé (transect) : 4 (Panoma) Numéro d'échantillonnage : 2

Coordonnées GPS : 12°59 855 N / 1°49 160 E Date : 23 août 2002

 
 

HERBACEES

o Surface d'échantillonnage : 1 m2

Liste des espèces

Nombre d'individus/espèce

Contributions spécifiques

1. Zornia glochidiata

173

52, 42 %

2. Microchloa indica*

138

41, 82 %

3. Sporobolus festivus

7

2, 12 %

4. Triumfetta pentandra

6

1, 82 %

5. Thephrosia bracteolata

3

0, 91 %

6. Cassia obtusifolia

2

0, 61 %

7. Borreria radiata

1

0, 3 %

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Total

330

100 %

l'espèce a été comptée par touffe

o

o Surface d'échantillonnage : 100 m2

LES LIGNEUX

 

Liste des espèces

Nombre d'individus/espèce

Contributions spécifiques

1. Combretum micranthum

5

35,

71

%

2. Combretum nigricans

4

28,

57

%

3. Guiera senegalensis

2

14,

29

%

4. Boscia senegalensis

2

14,

29

%

5. Acacia macrostachya

1

7,

14

%

Numéro de relevé (transect) : 10 (Sambera Kofo) Numéro d'échantillonnage : 1

Coordonnées GPS : 12°25 018 N / 3°04 121 E Date : 26 août 2002

· Surface d'échantillonnage : 1 m2

LES HERBACEES

Liste des espèces

Nombre d'individus/espèce

Contributions spécifiques

1. Zornia glochidiata

836

77, 84 %

2. Cassia mimosoides

105

9, 78 %

3. Borreria radiata

39

3, 63 %

4. Microchloa indica*

23

2, 14 %

5. Cucurbita sp.

21

1, 95 %

6. Digitaria gayana

17

1, 58 %

7. Brachiaria villosa

12

1, 12 %

8. Eragrostis tremula

12

1, 12 %

9. Cyanotis lanata

6

0, 56 %

10. Sida cordifolia

3

0, 28 %

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Total

1074

100 %

* l'espèce a été comptée par touffe

· Surface d'échantillonnage : 100 m2

LES LIGNEUX

 
 

Liste des espèces

Nombre d'individus/espèce

Contributions spécifiques

1. Combretum micranthum

9

100 %

 

Numéro de relevé (transect) : 10 (Sambera Kofo) Numéro d'échantillonnage : 2

Coordonnées GPS : 12°24 965 N / 3°04 119 E Date : 26 août 2002

· Surface d'échantillonnage : 1 m2

LES HERBACEES

 

Liste des espèces

Nombre d'individus/espèce

Contributions spécifiques

1. Zornia glochidiata

542

62,

73

%

2. Borreria radiata

131

15,

16

%

3. Microchloa indica*

94

10,

88

%

4. Cassia mimosoides

58

6,

71

%

5. Pennisetum pedicellatum

24

2,

78

%

6. Blepharis maderaspatensis

15

1,

74

%

 

100 %

Total

864

LES LIGNEUX

· Surface d'échantillonnage : 100 m2

Total

10

100 %

Liste des espèces

Nombre d'individus/espèce

Contributions spécifiques

1. Combretum micranthum

9

90 %

3. Guiera senegalensis

1

10 %

* l'espèce a été comptée par touffe

Numéro de relevé (transect) : 1 (Pemboi) Numéro d'échantillonnage : 1

Coordonnées GPS : 12°35 450 N / 2°15 456 E Date : 21 août 2002

· Surface d'échantillonnage : 1 m2

LES HERBACEES

 

Liste des espèces

Nombre d'individus/espèce

Contributions spécifiques

1. Zornia glochidiata

621

49,

32

%

2. Loudetia togoensis

563

44,

72

%

3. Borreria radiata

58

4,

61

%

4. Cassia mimosoides

12

0,

95

%

5. Triumfetta pentandra

3

0,

24

%

6. Sporobolus festivus

2

0,

16

%

Total

1259

100 %

· Surface d'échantillonnage : 100 m2

LES LIGNEUX

 

Liste des espèces

Nombre d'individus/espèce

Contributions spécifiques

1. Guiera senegalensis

6

46,

16

%

2. Combretum micranthum

3

23,

08

%

3. Acacia macrostachya

1

7,

69

%

4. Acacia ataxacantha

1

7,

69

%

5. Sclerocarya birrea

1

7,

69

%

6. Leguelfero

1

7,

69

%

Numéro de relevé (transect) : 1 (Pemboi) Numéro d'échantiionnage : 2

Coordonnées GPS : 12°35 406 N / 2°15426 E Date : 21 août 2002

 

LES HERBACEES

· Surface d'échantillonnage : 1 m2

Liste des espèces

Nombre d'individus/espèce

Contributions spécifiques

1. Zornia glochidiata

380

49,

09

%

2. Loudetia togoensis

203

26,

23

%

3. Borreria filifolia

126

16,

28

%

4. Microchloa indica*

52

6,

72

%

5. Pennisetum pedicellatum

7

0,

91

%

6. Cassia mimosoides

6

0,

77

%

Total

774

100 %

* l'espèce a été comptée par touffe

· Surface d'échantillonnage : 100 m2

LES LIGNEUX

 

Liste des espèces

Nombre d'individus/espèce

Contributions spécifiques

1. Combretum nigricans

14

48, 27 %

2. Guiera senegalensis

6

20, 69 %

3. Combretum micranthum

2

6, 89 %

4. Combretum glutinosum

1

3, 45 %

5. Acacia macrostachya

1

3, 45 %

6. Boscia angustifiolia

1

3, 45 %

7. Piliostigma reticulatum

1

3, 45 %

8. Lannea microcarpa

1

3, 45 %

9. Feretia apodanthera

1

3, 45 %

10. Grewia bicolor

1

3, 45 %

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Total

29

100 %

Annexe 4 : tableau des pistes de transhumance

 

Piste à bétail n° 1

Piste à bétail n° 2

Piste à bétail n° 3

Piste à bétail n° 4

Numéro de l'éleveur

1

6

24

20

Localisation
de la zone d'attache

Tamou

Baoulé

Djagoga

Lilo

Tracé sommaire

Tamou - Yambinguena - Loudoudji -
Tchéna (B.F) - Anaga (BF) - Tapoa -
Parc W Niger - Mékrou

Baoulé - Tamou -Loudoudji - Tchéna-
Koigoli - Tapoa- Kabigou - Parc Burkina...

Ouro Baba - Tchéla Nomaré - Zoumboukoli
- Fantou - Affini - Kotchari - Kobangou -
Taboga - Parc Bénin

Lilo - Bontholaré - Bamboma - Dan
tchandou(frontière Niger/B.F) -
Guidé.....Kobangou - Parc

Type

Balisée Traditionnelle, officielle

balisée Traditionnelle, officielle

Non balisée
Traditionnelle, non officielle

Non balisée
Traditionnelle, non officielle

Pourquoi cette piste
est empruntée ?

Cet axe traverse la réserve de Tamou en transitant par Pemboi où il existe

d'importantes mares d'abreuvement. Le passage par la zone tampon permet aux éleveurs de gagner beaucoup de pâturages riches et variés. La zone de la Tapoa a la particularité d'être moins surveillée par la patrouille forestière ce qui facilite l'accès aux bergers.

Cette piste, de plus en plus utilisée, passe à la limite Ouest de la zone tampon, la surveillance est donc moins effective dans cette partie de la Réserve. Elle se caractérise surtout par la disponibilité des points d'abreuvement (puits). Le

pâturage n'est pas assez

diversifié mais suffisant pour tenir les animaux en forme avant de regagner le parc.

Cet axe passe par plusieurs zones
écologiques ce qui a pour avantage la
diversité d'espèces fourragères consommées
par les vaches. Dans toutes les zones
traversées avant d'atteindre le parc il n'y a
aucun risque de conflit. L'abreuvement est
assuré grâce aux puits pastoraux rencontrés
au Burkina.

Ici les bergers font un grand tour en passant par le territoire burkinabé pour ensuite rentrer clandestinement dans le parc. Pour se faire ils trompent la vigilance des forestiers.

Autres indicateurs
ou points
stratégiques

Site de cure salée à Anaga

Puisards creusés dans le lit de la Tapoa

??Puits pastoraux à Tchéna, Koigoli, Kabigou et Pampani

??Puisards creusés dans le lit à sec de la Tapoa

??Marché de Tamou

- Marché de Zoumboukoli Puits pastoraux au Burkina Mare de Kombangou

Puits pastoraux Burkina

Puisards creusé dans les lits des rivières.

Pourquoi cette piste
n'est pas
empruntée ?

Malgré la présence à certains moments des forestiers, cet axe est emprunté par les transhumants. Parce que c'est l'une des rares pistes qui offre du pâturage pendant la Mobilité.

Sur ce tronçon il n'y a pas des conflits avec
les forestiers car la zone est éloignée de l'aire
protégée.

Idem

Idem

Autres raisons

-

-

.

Eviter au plus grand maximum les
conflits avec les forestiers.

 

Piste à bétail n° 5

Piste à bétail n° 6

Piste à bétail n° 7

Piste à bétail n° 8

Numéro de
l'éleveur

23

21

26

25

Localisation de la
zone d'attache

Ouro Boyambo

Pogogui

Panoma

Eda

Tracé sommaire

Ouro Boyambo - Seno - Kotaki - Dissiriré -
Baniguitti - Koigoli - La Tapoa (rivière) -
Parc W Burkina - Mékrou

Pogogui - Dissiriré - Bontholaré - Bamboma - Zoumboukoli - Yairé - Bottou - Tobangou - Affini - Tapoa - Parc

Burkina

Panoma - Gassira - Guessadoundou -
Boulwaga - Sambalgou(B.F)

Eda - Bodol - Tchiabangou - Wina(
frontière avec le Burkina) - Singou -
Sambou- Toutougou - Togo

Type

Non balisée

Traditionnelle, non officielle

Non balisée

Traditionnelle, non officielle

Non balisée

Traditionnelle, non officielle

Non balisée

Traditionnelle, non officielle

Pourquoi cette piste
est empruntée ?

Cette piste cherche à relier les points

stratégiques points d'eau et aires de pâturage. Cela leur permettra de faire du pâturage pendant la mobilité d'une part et d'autre part de fuire les conflits forestiers/éleveurs.

Les bergers passent par le Burkina pour se
retrouver après dans le parc du W où ils
utilisent la mékrou comme point
d'abreuvement. Il faut préciser que le
pâturage pendant la mobilité est aussi
pratiqué.

Par sûreté, l'éleveur préfère aller

directement côté Burkina et descendre

ensuite sur Sambalgou afin d'éviter les

patrouilles forestières du Burkina. Les pâturages y sont certes moins riches et plus dégradés mais le parcours possède des puits pastoraux et des marchés.

Ces bergers transitent par le Burkina pour atterrir sur le territoire Togolais. Cette stratégie consiste à éviter les exactions des forestiers burkinabés. Ils restent au niveau des aires de pâturages du Burkina pendant quelques jours avant de continuer leur route. Le pâturage est jugés de bonne qualité et les puits servent d'abreuvement.

Autres indicateurs
ou points
stratégiques

Puits pastoraux de Baniguiti

Aire de pâturage de Pamboi (campement peul)

Puisards creusés dans le lit du Goroubi et Diamangou

Marchés de Zoumboukoli, Dissiriré, Affini,
Bottou

- Puits pastoraux de Bottou

Puisards creusés dans le lit sec du Goroubi

-?Puits pastoraux Sambalgou et Lambounti

??Mare quasi-permanente de Fonbangou, Hallondi, N'gnaro

??Frontière Niger/Burkina

Marchés de Kankan, Sabargou, Tamarga, Puits pastoraux de Kankan, Singou, Goulbi, Toutougou, Sambou.

Puisards dans le lit sec du Goroubi et Diamangou

Pourquoi cette piste n'est pas

empruntée ?

-

 

-

-

Autres raisons

Il s'agit aussi de faire regagner de la force
aux animaux déjà affaiblis

-

-

-

 

Piste à bétail n° 9

Piste à bétail n° 10

Piste à bétail n° 11

Piste à bétail n° 12

Numéro de l'éleveur

29

31

32

33

Localisation de la
zone d'attache

Kerta

Banizoumbou

Sayo

Bagna Bangou

Tracé sommaire

Kerta - Bargou - Kalbouri - Fobanga -
Tchoura - Saborga - Parc W Niger

Banizoumbou - Sounga Foulpé - Gassabana - Zoukwara - Boumba - Pékinga (Bénin)

Sayo - Banizoumbou - Mala - Poundou ciminti - Brigambou - Boumba - Pékinga(Bénin)

Bagna Bangou - Touhoré - Talawal - Tchanga Kwara - Pékinga(B.F)

Type

Non balisée

Traditionnelle, non officielle

Non balisée

Traditionnelle, non officielle

Non balisée

Traditionnelle, non officielle

Non balisée

Traditionnelle, non officielle

Pourquoi cette piste
est empruntée ?

Cette piste constitue un raccourci pour atteindre le parc parce que les animaux affaiblis ne peuvent pas supporter un long trajet. Les bergers traversent le parc malgré la haute surveillance. L'axe dispose des ressources pastorales( eau et fourrages)

Cette piste comporte plusieurs aires de
pâturages en son sein, qui sont très riches en
fourrages. L'abreuvement est assuré par la
présence des puits pastoraux sur la zone.
Une fois au Bénin les éleveurs s'installent à
Pékinga et pénètrent dans le parc.

Idem

Les pistes de la région du Fleuve sont plus sécurisante car il n'y a pas le risque de se faire amender par les forestiers. Les aires de pâturage disposent de fourrages de qualité moyenne. Dans zones éloignées du fleuve, les éleveurs utilisent les puits pastoraux

Autres indicateurs
ou points
stratégiques

Le marché de Alambaré et les points d'eau
de Tchoura.

Aire de pâturage de Balaga, de Zoukwara,
Sounga Foulpé.
Puits pastoral Poundou Ciminti.

Aire de pâturage de Mala Zoukwara, Brigambou

Puits pastoral de Poundou Ciminti

Poundou Ciminti qui est un puits pastoral de
référence pour les transhumants.

Pourquoi cette piste
n'est pas
empruntée ?

La zone est de plus en plus surveillée par les agents forestiers du parc pourtant c'est la piste la plus directe et la plus riche en pâturages.

La traversée du fleuve se fait au niveau du village Tchanga Kwara

-

L'exploitation des aires de pâturage en

amont permet aux animaux d'avoir la force de faire la traversée

Autres raisons

 

La présence du fleuve Niger assure l'eau en permanence.

-

La proximité du Fleuve Niger

Annexe 5 : tableau zone d'accueil

 

Zone d'accueil n° 1

Zone d'accueil n° 2

Zone d'accueil n° 3

Numéro de l'éleveur

1 (Tamou)

6 (Baoulé)

14 (Diamangou)

Localisation

Parc W du Niger (côté BF., N.)

Parc W du Niger (côté BF., N.)

Parc W du Niger (côté B., N.)

Date d'arrivée

Avril/Mai

Avril/Mai

Avril/Mars

Temps de parcours

4 jours

2 jours

3 jours

Nature de la formation
végétale

Savane arborée/arbustive herbacée

Savane arborée/arbustive herbacée

Savane arborée/arbustive herbacée

Atouts

Il y a beaucoup de pâturage en quantité et en
qualité.

Des ressources pastorales
en quantité et en qualité
(fourragères et hydriques)

C'est le seul endroit où on gagne de l'Andropogon
Gayanus en quantité suffisante.

Contraintes

En pleine saison sèche, le seul point d'eau
permanent est la Mékrou, la surveillance des
forestiers est alors très active dans cette zone.

Les forestiers (amendes)

Les forestiers, l'absence de mares permanentes en
saison sèche obligeant l'abreuvement à la Mékrou

Dangers

Les prédateurs (lions, hyènes)
Insectes et parasites dans la zone Mékrou entraînant
des maladies pour le troupeau .

Les prédateurs (lions, hyènes)
Les maladies

Les prédateurs (lions, hyènes)
Les maladies pour le bétail et l'homme
(trypanosomiase, onchocercose, bilharziose,
amibes...)

 

Zone d'accueil n° 4

Zone d'accueil n° 5

Zone d'accueil n° 6

Numéro de l'éleveur

27 (Djagoga)

23 (Ouro Boyambo)

20 (Lilo)

Localisation

Parc W du Niger (côté B., BF., N.)

Parc W du Niger (B., BF.,Niger)

Parc W du Niger (côté B., BF., N.)

Date d'arrivée

Mars/avril

Avril

Mars/Avril

Temps de parcours

9 jours

20 jours

3 jours

Nature de la formation
végétale

Savane arborée /arbustive herbacée

Savane arborée/arbustive herbacée

Savane arborée/arbustive herbacée

Atouts

Des ressources pastorales
en quantité et en qualité
(fourragères et hydriques)

Pâturage très riche et point d'eau pour
l'abreuvement sur toute l'année

Des ressources pastorales
en quantité et en qualité
(fourragères et hydriques)

Contraintes

Les forestiers (amendes) et maladies

Les forestiers (amendes et fourrière)

Les forestiers (amendes) et mouches tsé-tsé

Dangers

Les prédateurs (lions, hyènes)

Les forestiers (des troupeaux massacrés côté Bénin)
Les prédateurs

Les prédateurs (lions, hyènes)

 

Zone d'accueil n° 7

Zone d'accueil n° 8

Zone d'accueil n° 9

Numéro de l'éleveur

17 (Ouro Hesso)

18 (Dissiriré)

21 (Pogogui)

Localisation

Parc W (côté Niger.)

Parc W du Niger (côté B., BF., N.)

Parc W du Niger (côté BF.)

Date d'arrivée

Mars/Avril

Avril

Avril

Temps de parcours

4 jours

10 jours

4 jours

Nature de la formation
végétale

Savane arborée/arbustive herbacée

Savane arborée/arbustive herbacée

Savane arborée/arbustive herbacée

Atouts

Une diversité d'espèces fourragères appetées et la
mékrou

Beaucoup de ressources pastorales (bons fourrages
et de l'eau en pernamence)

Le pâturage est de très bonne qualité et la mékrou
comme point d'abreuvement

Contraintes

Les forestiers (amendes) et les maladies

Les forestiers (amendes)

Les forestiers et douaniers (amendes)

Dangers

Les prédateurs (lions, hyènes)
Les maladies

Les prédateurs (lions, hyènes)
Insectes et parasites dans la zone Mékrou entraînant
des maladies pour le troupeau .

Tracasseries douanières

 

Zone d'accueil n° 10

Zone d'accueil n° 11

Zone d'accueil n° 12

Numéro de l'éleveur

26 (Panoma)

29 (Kerta)

32 (Sayo)

Localisation

Parc W du Niger (côté BF.)

Parc W (côté BF.)

Parc W (côté B.)

Date d'arrivée

Avril

Avril

Mars/Avril

Temps de parcours

8 jours

7 jours

11 jours

Nature de la formation
végétale

Savane arborée/arbustive herbacée

Savane arborée/arbustive herbacée

Savane arborée/arbustive herbacée

Atouts

Beaucoup de bonnes graminées, toutes les espèces
recherchées se font rencontrer et en plus la
disponibilité en eau.

Des ressources pastorales
en quantité et en qualité
(fourragères et hydriques)

Pâturage de qualité et diversifié et mékrou.

Contraintes

Les forestiers (amendes) , tracasseries douanières et
vols de bétails

Les forestiers (amendes, fourrière)

Les forestiers, maladies

Dangers

Les prédateurs (lions, hyènes)
Les maladies

Les braconniers (vol de bêtes) et prédateurs

Les forestiers (des troupeaux massacrés côté Bénin
et amendes)
Les prédateurs (lions, hyènes)

 

Zone d'accueil n° 13

Zone d'accueil n° 14

Zone d'accueil n° 15

Numéro de l'éleveur

31 (Bani Zoumbou)

33 (Bagna Bangou)

11 (Loubagé)

Localisation

Parc W (côté B.)

Parc W (côté B.)

Parc W (côté B.)

Date d'arrivée

Mars/Avril

Avril

Avril

Temps de parcours

7 jours

5jours

15 jours

Nature de la formation
végétale

Savane arborée/arbustive herbacée

Savane arborée/arbustive herbacée

Savane arborée/arbustive herbacée

Atouts

Des ressources pastorales
en quantité et en qualité
(fourragères et hydriques)

Zone très riche en pâturage avec beaucoup de
bonnes herbes et de l'eau pour l'abreuvement

Il n'y a pas de champs dans le parc, la brousse est
ainsi abondante et riche en pâturage de qualité.

Contraintes

Les forestiers (amendes) et les maladies

Les forestiers (amendes) et maladies

Les forestiers et maladies

Dangers

Les prédateurs (lions, hyènes) et massacres des
animaux par les forestiers

Les forestiers (les massacres)
Les prédateurs (lions, hyènes)

Les prédateurs (lions, hyènes)
Les braconniers (vol de bêtes)

 

Zone d'accueil n° 16

Zone d'accueil n° 17

 

Numéro de l'éleveur

15 (Louloudji)

25 (Eda)

 

Localisation

Parc W (côté B.)

Togo

 

Date d'arrivée

Avril

Mars/Avril

 

Temps de parcours

6 à 7 jours

20 jours

 

Nature de la formation
végétale

Savane arborée/arbustive herbacée

Savane arborée/arbustive herbacée

 

Atouts

C'est la zone idéal pour l'élevage, tout ce que peut
chercher un berger est disponible dans le parc.

Pâturage et point d'eau en abondances

 

Contraintes

Les forestiers (amendes) et
maladies(trypanosomiase)

Les forestiers (amendes) et conflits avec les
agriculteurs locaux

 

Dangers

Prédateurs(Lions et hyènes)

Les braconniers (vols de bêtes)

Les maladies dues à l'humidité excessive.

 

Annexe 6 : Tableau : espèces recherchées dans les zones d'attache et sur le parcours de la Transhumance

Numéro de l'éleveur / Localité : N° 1 / Tamou

Ligneux

Herbacées

Espèces présentes sur zone d'attache

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

Espèces présentes sur zone d'attache

Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de
transhumance

1. Combretum nigricans

2. Combretum

micranthum

3. Pterocarpus ericaneus

4. Boscia senegalensis

5. Boscia angustifolia

1. Combretum nigricans

2. Pterocarpus ericaneus

3. Boscia senegalensis

4. Boscia angustifolia

5. Proposis africana

1. Loudetia togoensis

2. Zornia glochidiata

3. Pennisetum pedicellatum

4. Andropogon pseudapricus

5. Diheteropogon

hagerupii

6. Hyparrhenia involucrata

1. Loudetia togoensis

2. Pennisetum

pedicellatum

3. Andropogon

pseudapricus

4. Diheteropogon

hagerupii

5. Hyparrhenia

involucrata

6. Andropogon gayanus

Numéro de l'éleveur / Localité : N° 6 / Baoulé

Ligneux

Herbacées

Espèces présentes sur zone d'attache

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

Espèces présentes sur zone d'attache

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

1. Guiera senegalensis

2. Combretum

micranthum

3. Combretum nigricans

1. Combretum nigricans

2. Boscia senegalensis

3. Stereospermum

kunthianum

4. Boscia angustifolia

1. Zornia glochidiata

2. Microchloa indica

3. Borreria radiata

4. Sida cordifolia

5. Cassia Tora

1. Loudetia togoensis

2. Andropogon

pseudapricus

3. Pennisetum

pedicellatum

4. Diheteropogon

hagerupii

5. Hyparrhenia

involucrata

6. Andropogon gayanus

Numéro de l'éleveur / Localité : N° 27 / Ouro Baba

Ligneux

Herbacées

Espèces présentes sur zone d'attache

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

Espèces présentes sur zone d'attache

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

1. Guiera senegalensis

2. Combretum

micranthum

3. Combretum nigricans

1. Combretum nigricans

2. Khaya senegalensis

1. Zornia glochidiata

2. Microchloa indica

3. Sida cordifolia

4. Cassia tora

1. Loudetia togoensis

2. Pennisetum

pedicellatum

3. Andropogon gayanus

Numéro de l'éleveur / Localité : N° 20 / Lilo

Ligneux

Herbacées

Espèces présentes sur zone d'attache

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

Espèces présentes sur zone d'attache

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

1. Guiera senegalensis

2. Combretum

micranthum

3. Combretum nigricans

1. Combretum nigricans

2. Boscia senegalensis

1. Zornia glochidiata

2. Microchloa indica

3. Sida cordifolia

1. Diheteropogon

hagerupii

2. Hyparrhenia

involucrata

3. Andropogon gayanus

4. pennisetum

pedicellatum

Numéro de l'éleveur / Localité : N° 23 / Ouro Boyambo

Ligneux

Herbacées

Espèces présentes sur zone d'attache

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

Espèces présentes sur zone d'attache

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

1. Combretum

micranthum

2. Guiera senegalensis

3. Combretum nigricans

1. piliostigma reticulatum

2. Pterocarpus ericaneus

3. Boscia senegalensis

4. Guiera senegalensis

1. Zornia glochidiata

2. Microchloa indica

1. Pennisetum

pedicellatum

2. Hyparrhenia

involucrata

3. Andropogon gayanus

Numéro de l'éleveur / Localité : N° 25 / Eda

Ligneux

Herbacées

Espèces présentes sur zone d'attache

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

Espèces présentes sur zone d'attache

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

1. Guiera senegalensis

2. Combretum

micranthum

3. Combretum nigricans

4. Acacia albida

1. Combretum nigricans

2. Pterocarpus ericaneus

3. Stereospermum

kunthianum

4. Boscia senegalensis

1. Zornia glochidiata

2. Microchloa indica

3. Eragrostis tremula

4. Sida cordifolia

5. Cassia mimosoides

6. Cassia tora

7. Cenchrus biflorus

1. Loudetia togoensis

2. Pennisetum

pedicellatum

3. Andropogon

pseudapricus

4. Hyparrhenia

involucrata

5. Diheteropogon

hagerupii

6. Andropogon gayanus

 

Numéro de l'éleveur / Localité : N° 5 / Poggogui

 
 

Ligneux

 

Herbacées

Espèces présentes sur zone d'attache

 

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

Espèces présentes sur zone d'attache

 

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

1. Combretum

micranthum

2. Guiera senegalensis

3. Combretum glutinosum

4. Combretum nigricans

 

1. Combretum nigricans

2. Pterocarpus ericaneus

3. Boscia senegalensis

1. Zornia glochidiata

2. Eragrostis tremula

3. Microchloa indica

 

1. Pennisetum

pedicellatum

2. Hyparrhenia

involucrata

3. Andropogon gayanus

 

Numéro de l'éleveur / Localité : N° 26 / Panoma

 
 

Ligneux

 

Herbacées

Espèces présentes
sur zone d'attache

 

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

Espèces présentes
sur zone d'attache

 

Espèces recherchées et appétées

sur parcours de
transhumance

1. Guiera senegalensis

2. Combretum

micranthum

3. Combretum nigricans

 

1. Combretum nigricans

2. Terminalia avicennioides

3. Pterocarpus ericaneus

1. Zornia glochidiata

2. Micrachloa indica

3. Eragrotis tremula

 

1. Panicum repens

2. Microchloa indica

3. Loudetia togoensis

4. Borreria radiata

 

Numéro de l'éleveur / Localité : N° 29 / Kerta

 
 

Ligneux

 

Herbacées

Espèces présentes
sur zone d'attache

 

Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de
transhumance

Espèces présentes
sur zone d'attache

 

Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de
transhumance

1. Combretum micranthum

2. Guiera senegalensis

3. Combretum nigricans

4. Combretum micranthum

5. Acassia Albida

 

1. Boscia angustifolia

2. Combretum glutinosum

3. Boscia senegalensis

4. Piliostigma

reticulatum

1. Zornia glochidiata

2. Microchloa indica

3. Borreria radiata

4. Brachiaria ramosa

5. Cenchrus biflorus

 

1. Diheteropogon

hagerupii

2. Hyparrhenia

involucrata

3. Andropogon gayanus

4. pennisetum

pedicellatum

 

Numéro de l'éleveur / Localité : N° 31 / Banizoumbou

 
 

Ligneux

 

Herbacées

Espèces présentes
sur zone d'attache

 

Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de
transhumance

Espèces présentes
sur zone d'attache

 

Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de
transhumance

1. Guiera senegalensis

2. Combretum glutinosum

3. Combretum nigricans

4. Borreria aegyptiaca

5. Sterculia segitera

6. Acacia seyal

7. Acacia Spp

 

1. Combretum nigricans

2. Combretum glutinosum

3. Guiera senegalensis

4. Stereospermum

kunthianum

5. Proposis africana

1. Zornia glochidiata

2. Eragrostis tremula

3. Microchloa indica

4. Cenchrus biflorus

5. Borreria rmutica

6. Diheteropogon haguerupii

 

1. Microchloa stagnina

2. Hyparrhenia

involucrata

3.Cenchrus biflorus

4. Eragrotis tremula

5. Digitaria lecardi

Numéro de l'éleveur / Localité : N° 32 / Sayo

Ligneux

Herbacées

Espèces présentes
sur zone d'attache

Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de
transhumance

Espèces présentes
sur zone d'attache

Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de
transhumance

1. Guiera senegalensis

2. Combretum

micranthum

3. Combretum nigricans

4. Acacia spp

1. Combretum nigricans

2. Combretum glutinosum

3. Guiera senegalensis

4. Borreria aegyptiaca

5. Acacia spp

1. Zornia glochidiata

2. Cenchrus biflorus

3. Sporobolus festivus

4. Oryza longistaminata

5. Pyramidalis

6. Sida cordifolia

7. Diheteropogon haguerupii

1. Loudetia togoensis

2. Echinochloa stagnina

3. Brachiaria lata

4. Pennisetum

pedicellatum

5. Panncum repens

6. Andropogon gayanus

Numéro de l'éleveur / Localité : N° 33 / Bagna Bangou

Ligneux

Herbacées

Espèces présentes
sur zone d'attache

Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de
transhumance

Espèces présentes
sur zone d'attache

Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de
transhumance

1. Guiera senegalensis

2. Combretum

micranthum

3. Combretum glutinosum

4. Combretum nigricans

1. Combretum nigricans

2. Boscia senegalensis

3. Boscia angustifolia

4. Pterocarpus ericaneus

5. Proposis africana

1. Zornia glochidiata

2. Sida cordifolia

3. Eragrostis pilosa

4. Eragrostis tremula

5. Microchloa indica

6. Brachiaria lata

1. Panicum repens

2. Loudetia togoensis

3. pennisetum

pedicellatum

4. Echinochloa stagnina

5. Hyparrhenia

involucrata

6. Andropogon gayanus

ANNEXE 7 : TABLEAU QUANTIFICATION PAR ELEVEUR

Numéro de l'éleveur

Eleveur n° 1

Eleveur n° 2

Eleveur n° 3

Eleveur n° 4

Zone d'attache

Tamou

Tamou

Tamou

Baoulé

Effectif du troupeau
bovin

20

30

8

64

P* NP*

20 0

30 0

0 8

58 6

Itinéraire de
transhumance

Tamou - Kaleyenou
(BF) - Tougou -
Anaga - Parc W

Tamou - Kaleyenou
(BF) - Tougou -
Anaga - Parc W

-

Baoulé - Tamou -
Kaleyenou...

Numéro de l'éleveur

Eleveur n° 5

Eleveur n° 6

Eleveur n° 7

Eleveur n° 8

Zone d'attache

Baoulé

Baoulé

Loubagé

Loubagé

Effectif du troupeau
bovin

39

50

30

20

P NP

33 6

50 0

30 0

20 0

Itinéraire de
transhumance

Baoulé - Tamou -
Kaleyenou...

Baoulé - Tamou -
Kaleyenou...

Loubagé -

Botou (BF)

Loubagé -

Botou (BF)

Numéro de l'éleveur

Eleveur n° 9

Eleveur n° 10

Eleveur n° 11

Eleveur n° 12

Zone d'attache

Loubagé

Loubagé

Loubagé

Diamangou
Fulbé

Effectif du troupeau
bovin

11

60

40

33

P NP

11 0

60 0

40 0

30 3

Itinéraire de
transhumance

Loubagé -

Botou (BF)

Loubagé -

Kaleyenou...

Loubagé -

Kaleyenou...

Diamangou Fulbé -
Baoulé -Tamou ...

Numéro de l'éleveur

Eleveur n° 13

Eleveur n° 14

Eleveur n° 15

Eleveur n° 16

Zone d'attache

Diamangou
Fulbé

Diamangou
Fulbé

Louloudjé

Sagema

Effectif du troupeau
bovin

33

40

11

31

P NP

30 3

37 3

0 11

27 4

Itinéraire de
transhumance

Diamangou Fulbé -
Baoulé -Tamou ...

Diamangou Fulbé -
Baoulé -Tamou ...

-

Sagema - Baoulé -
Tamou...

Numéro de l'éleveur

Eleveur n° 17

Eleveur n° 18

Eleveur n° 19

Eleveur n° 20

Zone d'attache

Sagema

Dissiriré

Dissiriré

Lilo

Effectif du troupeau
bovin

43

176

65

101

P NP

40 3

160 16

60 5

100 1

Itinéraire de
transhumance

Sagema - Baoulé -
Tamou...

Dissiriré - Baoulé -
Tamou ...

Dissiriré - Baoulé -
Tamou ...

Lilo - Bamboma -
Zoumboukoli - BF

Numéro de l'éleveur

Eleveur n° 21

Eleveur n° 22

Eleveur n° 23

Eleveur n° 24

Zone d'attache

Pogogui

Ouro Boyambo

Ouro Boyambo

Djoga

Effectif du troupeau
bovin

135

25

44

37

P NP

120 15

25 0

37 7

37 0

Itinéraire de
transhumance

Pogogui - Dissiriré -
Baoulé - Tamou...

Ouro Boyambo -
Diagoga --
Zoumboukoli - BF

Ouro Boyambo -
Diagoga - Baoulé --
Tamou...

Djoga - Anaga - BF

Numéro de l'éleveur

Eleveur n° 25

Eleveur n° 26

Eleveur n° 27

Eleveur n° 28

Zone d'attache

Eda

Panoma

Ouro Baba

Baoulé

Effectif du troupeau
bovin

126

87

170

34

P NP

120 6

80 7

150 20

30 4

Itinéraire de
transhumance

Eda -- Nambiti --
Kerta - BF

Panoma -- Gassira
-- Nignaro - BF

Ouro Baba-
Zoumboukoli..Parc
Bénin

Baoulé - Anaga

Numéro de l'éleveur

Eleveur n° 29

Eleveur n° 30

Eleveur n° 31

Eleveur n° 32

Zone d'attache

Kerta

Poga

Banizoumbou

Sayo

Effectif du troupeau
bovin

80

22

100

60

P NP

60 20

20 2

100 0

50 10

Itinéraire de
transhumance

Kerta - Saborga.. ...

Djagoga - Sababaré -
Tapoa

Banizoumbou - Mala -
Boumba...

Sayo - Guémé -
Mala ....

Numéro de l'éleveur

Eleveur n° 33

 
 
 

Zone d'attache

Bagna Bangou

 
 
 

Effectif du troupeau
bovin

115

 
 
 

P NP

100 15

 
 
 

Itinéraire de
transhumance

Bagna Bangou -
Poundou ciminti -
Boumba....

 
 
 

Données brutes sur les 33 éleveurs enquêtés, moyenne et pourcentages

Effectif total de bovins

1.933

100 %

Nombre de bovins partis en transhumance

1.765

91,30 %

Nombre de bovins non partis en transhumance

168

8,70 %

Effectif moyen de bovins par éleveur

58

53 P / 5 NP

*P = bovin parti en transhumance

*NP = bovin non parti en transhumance

Annexe 8 :Tableau zone d'attache

Numéro de l'éleveur

Eleveur n° 1

Eleveur n° 6

Eleveur n° 14

Eleveur n° 27

Localisation de la zone d'attache

Tamou

Baoulé

Diamangou

Djagoga

Date et raison d'installation

Depuis la création du village, il est
venu à la recherche du pâturage.

Il s'est installé en 1952.
Il est venu à la recherche du pâturage

Date d'installation 1967.
Il est venu à la recherche des
ressources pastorales.

Date d'installation 1902.
Il est venu à la recherche du pâturage.

Atouts de la zone

La proximité du parc de W fait de la
zone riche en pâturage.

Il y'avait beaucoup de pâturage et des
points d'eau.

En ce moment, le pâturage se trouve
juste à la porte des concessions.

Dans le temps, il y avait beaucoup de
fourrages et des points d'eau partout.

Contraintes de la zone

Manque de points d'eau et les conflits
avec les forestiers.

L'avancée du front de cultures et les
maladies.

Les maladies animales et la pauvreté
de l'espace pastoral.

Les maladies bovines.

Date de départ en transhumance

Avril / Mai

Avril

Mars / Avril

Mars

Raisons du départ

Manque d'eau et de pâturage pour

les animaux Disponibilité de pâturage de qualité

dans la zone d'attache

Plus assez de pâturages
Manque d'eau

Manque de pâturages et des points d'eau pour l'abreuvement

Manque d'eau
Plus assez de pâturages

Indicateurs

L'assèchement des quelques mares

existantes

L'assèchement des mares et raréfaction de Pâturage

Les vaches commencent à s'affaiblir

Les vaches sont affaiblies

Facteurs de variation inter annuelle

La durée des points d'eau sur la zone

d'attache

L'arrivée des pluies sur la zone

d'accueil

Disponibilité du pâturages en quantité et le stock en eau

Disponibilité en lait

L'état physique des vaches

Date de retour de transhumance

Juin/Juillet

Juin

Juin

Juin/Juillet

Raisons du retour

L'arrivée des pluies sur la zone

d'attache

L'arrivée des premières pluies sur la zone d'attache

La rencontre des herbes fraîches apparues avec l'arrivée des

pluies

L'arrivée des pluies sur la zone d'attache entraînant la poussée de herbes fraîches

Indicateurs

Les point d'eau se reconstituent

Quand la semence est effective au niveau de la zone d'attache

les mares se remplissent d'eau

La mare se reforme
Les herbes poussent

Facteurs de variation inter annuelle

Les pluies enregistrées

Les pluies tombées

La quantité des pluies

Les pluies tombées

Numéro de l'éleveur

Eleveur n° 23

Eleveur n° 20

Eleveur n° 17

Eleveur n° 18

Localisation de la zone d'attache

Ouro - Boyambo

Lilo

Oura - Hesso

Dissiriré

Date et raisons d'installation

Originaire de la zone

Date d'installation 1940 et la raison
c'est la recherche du pâturage.

Originaire de la localité

Originaire de la zone, ses parents
venaient de la région de Téra.

Atouts de la zone

La disponibilité en eau pendant la
saison des pluies grâce aux
écoulement du Goroubi.

Dans le temps la localité était riche
en ressources pastorales mais
maintenant il n'y a rien de tout cela.

Par le passé la zone était très
accueillante par sa disponibilité en
eau et pâturage et toutes ces
potentialités ont disparues de nos
jours.

En ce moment, la zone était riche en
graminées et de l'eau d'abreuvement .

Contraintes de la zone

Manque de pâturage et des points
d'eau pour l'abreuvement.

Manque de pâturage et de l'eau et en
plus la présence de maladies ( Balbé,
Pitté
)

C'est le manque d'espace, de l'eau et
du fourrage engendré par l'avancée
rapide des cultures.

Actuellement, il n'existe plus rien.
L'espace et le pâturage manquent.

Date de départ en transhumance

Avril

Mars/Avril

Mars/avril

Mars/Avril

Raisons du départ

Il n'y a pas assez de pâturages

Manque d'eau et du pâturage

Manque des ressources
pastorales sur la zone d'attache

Manque de pâturages

Indicateurs

L'assèchement des points d'eau
et l'amaigrissement des vaches

L'assèchement des mares et
l'amaigrissement des vaches

Les vaches s'affaiblissent

Les vaches deviennent trop
maigres

Facteurs de variation inter annuelle

Disponibilité en pâturages

Disponibilité en eau

Disponibilité en pâturages

Disponibilité en pâturages

Date de retour de transhumance

Juillet

Juin

Juin/Juillet

Juin/Juillet

Raisons du retour

Disponibilité des herbes
fraîches avec l'arrivée des
pluies et des points d'eau

L'arrivée des pluies entraînant
la pousse du fourrages verts sur
la zone d'attache

L'arrivée des pluies sur la zone
d'attache

Les herbes fraîches poussent
avec l'arrivée des pluies

Indicateurs

Les premières pluies sur la
zone d'attache

Les points d'eau se
reconstituent

Quand les vaches sont grasses

Les points d'eau se
reconstituent

Facteurs de variation inter annuelle

Les pluies

Les pluies

Les pluies

Les pluies

Numéro de l'éleveur

Eleveur n° 21

Eleveur n° 26

Eleveur n° 29

Eleveur n° 32

Localisation de la zone d'attache

Pogogui

Panoma

Kerta

Sayo

Date et raisons d'installation

Date d'installation 1981, il est venu
enfumer son champ à l'aide des
bouses de vaches et depuis il n'est
plus retourné dans sa localité
d'origine.

Il est originaire de la zone.

Il s'est installé en 1957 et la recherche
de pâturage est à l'origine de son
déplacement.

Il est originaire de la localité. Ses
parent étaient venus de régions
septentrionales fuyant les conflits
avec les agriculteurs.

Atouts de la zone

A son arrivée, la zone avait du
pâturage et la Goroubi destinée à
l'abreuvement.

Au moment de sa jeunesse, il garde le
souvenir d'une zone très riche.
Actuellement il n'y a rien.

La zone renferme actuellement
beaucoup de pâturage.

C'est la disponibilité permanente de
l'eau grâce au fleuve Niger et sa
bourgoutière.

Contraintes de la zone

Les champs ont envahis les terres

fertiles et les plateaux rocailleux
réservés au pâturage où le sol est
pauvre. Il subsiste aussi de maladies

bovines tells que la vache folle.

Le sol est induré et il ne pousse pas
d'herbacées, et à cela s'ajoute le
manque crucial de point d'eau. Mais
dans la zone sud-ouest de Torodi, il y
a beaucoup de pâturage et l'eau fait
défaut.

C'est le manque crucial de points
d'eau pour l'abreuvement qui fait que
le fourrage n'est pas exploité.

Les maladies infectieuses des
animaux ( pitté, Joukké, Safa)

Date de départ en transhumance

Avril

Avril

Avril

Mars/Avril

Raisons du départ

Plus de résidus de récoltes à exploiter et les points d'eau s'assèchent

Manque de pâturages et les points d'eau pour l'abreuvement

Manque crucial des points d'eau pour l'abreuvement

Manque de pâturage
Sol dégradé

Indicateurs

Les pluies au niveau de la zone

d'accueil

L'assèchement des quelques rares mares existantes

L'arrivée de la saison pluvieuse au niveau de la zone d'accueil

Affaiblissement des animaux

Facteurs de variation inter annuelle

Disponibilité en pâturages et points

d'eau

Disponibilité en pâturages

Disponibilité en pâturages et les mares d'abreuvement

Manque de lait

Date de retour de transhumance

Août

Octobre

Août

Juillet

Raisons du retour

L'arrivée des pluies sur la zone

d'attache

Pour exploiter les résidus des

cultures

Pour exploiter les herbes fraîches en pleine croissance

Présence des herbes vertes sur la zone d'accueil

Indicateurs

Les graminées annuelles poussent et les mares se reforment

La fin de la saison des pluies

Les cultures sont en pleine maturité

L'installation de la saison des pluies

Facteurs de variation inter annuelle

Le volume d'eau précipité au cours

de l'année

La quantité des pluies tombée

La quantité des pluies

Les pluies tombées

Numéro de l'éleveur

Eleveur n° 31

Eleveur n° 33

Eleveur n° 25

Eleveur n° 15

Localisation de la zone d'attache

Banizoumbou

Bagna Bangou

Eda

Louloudji

Date et raisons d'installation

Il est originaire de la localité.

La date de son installation remonte à
1950. Il est venu du village de
Tourounbi, Birni) à la recherche du
pâturage et surtout d'espace pour les
animaux.

Il est originaire de la localité.

Il est venu s'installé en 1944, il était
venu à la recherche du pâturage.

Atouts de la zone

C'est la présence des écoulements
permanents du fleuve Niger où les
animaux s'abreuvent.

Dans le temps la zone était viable du
point de vu pastoral mais maintenant
il n'y a rien.

C'est la proximité du Goroubi qui sert
d'abreuvement pendant la saison des
pluies et du pâturage.

Il y a assez de pâturage, il est située
en pleine réserve de Tamou.

Contraintes de la zone

C'est surtout les maladies
infectieuses.

L'avancée des cultures sous pluies et
la dégradation des sols destinés au
pâturage.

Sol dégradé et manque crucial des
point d'eau.

Les prédateurs (Lions et Hyènes
tachetées) qui emportent les vaches
surtout pendant la saison des pluies et
en saison sèche il manque des point
d'eau pour l'abreuvement.

Date de départ en transhumance

Mars/Avril

Avril

Mars

Avril/Mai

Raisons du départ

La zone de départ manque de

pâturage

Manque de pâturage et assèchement des points d'eau

Manque crucial de points d'eau d'abreuvement

Présence des herbes fraîches sur la zone du parc du W

Indicateurs

La chaleur torride et l'affaiblissement des vaches

La chaleur persistante et animaux

affaiblis

Quand les vaches commencent à

maigrir

Les éclaireurs

Facteurs de variation inter annuelle

Présence du pâturage

production du lait

Disponibilité en points d'eau(mares) sur la zone d'attache

La quantité et la qualité des

fourrages

Date de retour de transhumance

Juillet

Juillet

Juillet

Juin

Raisons du retour

La poussée des herbes fraîches au niveau de la zone d'attache

L'arrivée des pluies et la germination des graminées sur la zone d'attache

L'arrivée des pluies capables de

faire pousser les herbacées et la

reconstitution des mares sur la

zone d'attache

L'arrivée des pluies sur la zone d'attache et que les jeunes pousses envahissent le sol

Indicateurs

Quand la semence est effective

L'installation de la saison des pluies sur la zone d'attache

La saison des pluies

Les éclaireurs qu'on dépêche pour revenir à la zone d'attache

Facteurs de variation inter annuelle

La quantité des pluies précipitée

Les pluies

Le volume d'eau tombé

Les précipitations






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo