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Etat des lieux quantitatif et spatialisé de la transhumance dans la zone périphérique d'influence du parc du W du Niger (Say, Kollo et Boboye)

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par Kabirou SOULEY
Université Abdou Moumouni de Niamey - Maà®trise de géographie 2004
  

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CONCLUSION GENERALE

L'état des lieux quantitatif et spatialisé de la transhumance que nous avons effectué dans la zone périphérique (Say, Kollo et Boboye) du parc du W, nous a permis de comprendre l'organisation de la transhumance chez les peuls vivant dans cette région. Les informations récoltées nous ont permis de tracer la carte de la transhumance c'est à dire les différents axes qu'empruntent les éleveurs pour se rendre dans les zones d'accueil du parc et leurs différentes zones d'attaches.

Ces itinéraires sont pour la plupart traditionnels(anciens) mais ils peuvent être changés si l'intérêt qu'ils suscitent disparaît notamment les ressources pastorales. Ils peuvent également être modifiés par la suite d'une extension des champs de culture ou alors s'ils traversent une zone interdite (l'aire protégée du parc du W). L'orientation des axes de transhumance varie selon la zone. Dans la zone de Torodi, ils passent par le Burkina Faso pour déboucher sur le Parc du W ou le Togo. Au niveau des zones de Tamou et de Gueladio, ces itinéraires descendent directement sur le parc en transitant par la Réserve Totale de Faune de Tamou. Dans la zone du fleuve, ils débouchent sur le fleuve Niger pour atteindre le parc côté Bénin. Cette étude nous a permis également d'avoir une idée du flux d'animaux transhumants et de mesurer l'ampleur du phénomène. Il à été aussi mis en évidence les différentes stratégies des éleveurs face aux contraintes (manque des ressources pastorales) des zones de départ. Il ressort que c'est surtout la pression agricole subséquente à l'augmentation de la population qui a entraîné la réduction de l'espace pastoral dans cette zone. Les troupeaux sont concentrés sur un petit espace et cela a conduit à la dégradation de ses ressources. Dans les terroirs d'attache des éleveurs, le pâturage est de faible qualité et constitué en majorité du Zornia glochidiata secondé par le Microchloa indica et dans certains cas de Brachiaria lata ou Loudetia togoensis. Le pâturage aérien est très pauvre, il se compose essentiellement des combretacées, du Piliostigma reticulatum et du Guera senegalensis.

stratégie développée par les éleveurs consiste à transhumer dans l'aire protégée du parc régional du W.

Le dernier recensement aérien organisé par ECOPAS( Ecosystèmes Protégés en Afrique Soudano Sahélienne) en mai 2002 témoigne de l'importance de ce phénomène.

Il a été en effet compté 23 000 bovins. Les éleveurs enquêtés ont confirmé dans l'unanimité qu'ils ne vont pas changer des zones d'accueil, puisque il n'existe aucun endroit pouvant leur offrir ce qu'ils gagnent au parc. Ceci montre que les éleveurs n'auraient plus qu'une seule alternative dans la destination de leur transhumance. Cette situation est inquiétante pour la conservation des écosystèmes du parc à laquelle s'attelle le projet ECOPAS depuis sa création. Pour être efficace et trouver des solutions durables, ce projet doit prendre en compte les difficultés et les contraintes de la zone périphérique, un des buts de notre étude. Car quelque soit, les activités de surveillance et les mesures répressives, les bergers effectueront leur transhumance dans le parc. Cette mobilité pastorale se caractérise par des dates de départ qui s'étalent dans le temps(février à juin). Le motif de cette mobilité est la recherche des ressources fourragères de qualité et des points d'abreuvement permanents permettant de maintenir les troupeaux en forme pendant la saison sèche.

On peut ajouter aussi ajouter à cette raison de déplacement le caractère culturel de la transhumance chez les peuls. Bref, c'est un phénomène assez complexe. Car malgré les exactions et les amendes que subissent ces bergers peuls, ils n'entendent pas renoncer à cette pratique.

Pour renverser durablement cette tendance, il faut trouver des solutions concrètes aux différents problèmes qui les poussent à aller en transhumance. Ces solutions doivent passer par :


· une collaboration étroite et permanente du Projet ECOPAS avec les Services d'élevage, les projets et les associations d'éleveurs intervenant dans la zone périphérique du parc du W dans le cadre

des aménagements à réaliser et la sensibilisation de tous les acteurs .

· Des aménagements pastoraux rationnels (en respectant la capacité de charge) au niveau des aires de pâturages, des parcours de la transhumance et des centres de vaccination sur les zones de départ des éleveurs.

Cela va sans doute favoriser le développement de cette zone et contribuer à diminuer le flux des transhumants en direction du parc.

· l'amélioration de la surveillance du parc en dotant les structures existantes de moyens matériels et humains;

· trouver des zones d'accueil officielles (Burkina, Bénin) et des pistes (passant par le parc côté Niger) qui les relient en réhabilitant leurs ressources pastorales et en les protégeant du front agricole. Dans ce cas, il est important de prévoir une équipe mobile de vaccination qui aura pour tâche de s'occuper de la santé du bétail pendant le déplacement.

· Reconnaître à l'élevage le droit d'accès au foncier tout comme l'agriculture sur l'ensemble de la zone. Pour se faire, ECOPAS doit assister la COFO dans ses activités.

La situation de l'élevage dans la zone périphérique du parc est inquiétante. Car

les éleveurs se trouvent pris en étau. Au nord, ils subissent la pression grandissante de l'agriculture et au sud, ils font face aux réglementations de l'aire protégée du parc du W. Cette situation en dehors de la transhumance illégale qu'ils pratiquent dans le parc, s'accompagne désormais d'un phénomène récent : l'immigration et l'installation définitive des éleveurs nigériens au Burkina Faso, au Bénin, au Ghana et au Togo. En effet, des éleveurs nigériens sont actuellement massés au niveau de villages riverains de la Tapoa (Burkina), les alentours du parc du Bénin notamment à Pékinga, Borgou et Kandi.

Ce phénomène doit interpeller les autorités nigériennes, puisque le pays risque à la longue de perdre l'avantage économique que lui procure l'élevage.

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